mercredi 29 février 2012

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 10,5%

La nouvelle vague du sondage TNS-SOFRES pour Le Nouvel Observateur et iTélé donne 11,5% des intentions de vote pour François Bayrou (soit une baisse de 1,5 point par rapport à la précédente vague).
Le président du mouvement démocrate demeure à la quatrième place derrière Marine Le Pen (17%), Nicolas Sarkozy (28%), en deuxième position et François Hollande, en tête (30%). Il est même talonné par Jean-Luc Mélenchon (9,5%).
(Sondage TNS-SOFRES réalisé les 27 février auprès d'un échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

mardi 28 février 2012

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 11%

La nouvelle vague du sondage IPSOS pour Le Monde, Radio France et France Télévisions donne 11,5% des intentions de vote pour François Bayrou (soit une hausse d’1/2 point par rapport à la précédente vague).
Le président du mouvement démocrate demeure à la quatrième place derrière Marine Le Pen (16%), Nicolas Sarkozy (27%), en deuxième position et François Hollande, en tête (31,5%).
(Sondage IPSOS réalisé les 24 et 25 février auprès d'un échantillon national représentatif de 959 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 12,5%

La nouvelle vague du sondage IFOP pour Europe 1, Paris Match et Public Sénat donne 12,5% des intentions de vote pour François Bayrou (soit un score identique par rapport à la précédente vague).
Le président du mouvement démocrate demeure à la quatrième place derrière Marine Le Pen (17%), Nicolas Sarkozy (27%), en deuxième position et François Hollande, en tête (28,5%).
(Sondage IFOP réalisé du 23 au 26 février auprès d'un échantillon national représentatif de 1.723 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

samedi 25 février 2012

Actualités du Centre – Sans surprise, le Nouveau centre appelle à voter pour Nicolas Sarkozy

Dans une ambiance qui était tout sauf amicale, le congrès du Nouveau centre, initialement convoquée pour parler d’une candidature d’Hervé Morin à l’élection présidentielle, s’est prononcé, sans surprise, pour le vote en faveur de Nicolas Sarkozy dès le premier tour, depuis que son président s’est retiré de la compétition.
Les deux motions qui appelaient à ce ralliement sans condition ont obtenu 84,14% et celle qui appelait à voter pour François Bayrou a recueilli à peine un peu moins de 16%.
Pourquoi deux motions en faveur d’un vote pour le président de la république? Parce qu’une de ces motions était défendue par Hervé Morin et ses amis et l’autre par des adversaires de celui-ci (même si ses principaux opposants avaient décidé de ne pas présenter de motion).
Quant au grand déballage, il a été remis à plus tard, sans doute après les législatives qui s’annoncent très laborieuses pour le Nouveau centre, que ce soit en cas de victoire de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande.
A noter que seuls 2.428 militants sur les 7.319 revendiqués par le Nouveau centre ont pris par à ce vote.

USA élection 2012 vue du Centre. Les républicains se radicalisent à la plus grande joie du centriste Obama…

«Qu’ils continuent comme ça et l’élection sera dans la poche!». Si c’était possible, ce serait sans doute ça qu’on pourrait lire dans les pensées secrètes de Barack Obama à propos des primaires républicaines.
Celles-ci sont assez remarquables pour cette élection présidentielle. D’abord, la plupart des favoris ont décidé de ne pas se présenter (de Cris Christie, le gouverneur du New Jersey, à Mitch Daniels, le gouverneur de l’Indiana). Ensuite, la plupart des prétendants ont du jeter l’éponge, soit face à des scandales potentiels (Herman Cain), soit devant l’inanité de leur candidature (Rick Perry), soit devant le manque de soutien populaire (Michelle Bachman).
Puis, le favori par défaut (c’est-à-dire, le plus «électable» mais que la base du Parti républicain n’aime pas), Mitt Romney, l’ancien gouverneur du Massachussetts, a eu l’air de s’imposer petit à petit comme le candidat incontournable, le seul à pouvoir battre Obama et à rassurer les électeurs indépendants qui sont indispensables pour gagner une élection.
Mais ça, c’était avant que Newt Gingrich, le revenant teigneux ne le fasse vaciller puis disparaisse du devant de la scène (et, pourquoi pas, qu’il renaisse de ses cendres lors du «Super Tuesday» du 6 mars où plusieurs primaires sont organisées en même temps) en laissant la place au catholique intégriste proférant des thèses proches de l’extrême-droite, Rick Santorum. L’ancien sénateur de Pennsylvanie l’a mis dans les cordes et, chose impensable il y a un mois, il le mettra peut-être KO dans les semaines à venir, une hypothèse qui n’a plus rien d’incongrue!
Problème, Rick Santorum n’a aucune chance de se faire élire président des Etats-Unis, n’en déplaisent aux ultraconservateurs qui claironnent partout que le temps de la réaction est venue (pour eux, George W Bush était un traître à la cause et Ronald Reagan n’a pas appliqué son programme…). Car les électeurs «indépendants» ne voteront jamais pour lui.
En tout cas, les batailles très dures que se livrent les prétendants républicains risquent d’être une calamité pour la campagne présidentielle. Si c’est Santorum qui emporte les primaires, le Parti républicain risque d’imploser et de se diriger vers une défaite historique. Si c’est Romney, il est tellement affaibli déjà, qu’il aura du mal à remonter la pente.
Le dernier débat de ces primaires a eu lieu il y a deux jours dans l’Arizona. Ce sera le dernier avant longtemps car les candidats ne veulent plus s’écharper en public, notamment Mitt Romney qui avait été le premier à indiquer qu’il ne serait pas présent à celui qui devait suivre en Géorgie, dans ce Sud profond où il risque d’être mis en grandes difficultés face à ses trois concurrents, Rick Santorum, Newt Gingrich et le libertarien Ron Paul. Un débat qui avait été ensuite annulé.
Les résultats de la prochaine primaire qui se déroule dans le Michigan, Etat où est né Romney, seront très intéressants. En effet, ce dernier pensait qu’il en serait le super-favori d’autant que son père en fut un gouverneur populaire et que des sondages l’avaient donné vainqueur. Oui, mais voilà, dans son opposition à Barack Obama, il a voté contre le sauvetage de l’industrie automobile américaine que le président à mis en place, ce que Rick Santorum n’a pas manqué de marteler.
Ce plan d’urgence qui a été un magnifique succès car il a, non seulement, permis de sauver Chrysler et General Motors de la faillite (Ford avait renoncé à demander des aides publiques) mais il a propulsé GM de nouveau à la première place mondiale et a permis sauver de nombreux emplois, notamment dans la capitale de l’Etat, Detroit.
Un plan tellement populaire que le vice-président, Joe Biden, a déclaré que l’on pouvait caractériser le mandat de Barack Obama par une formule qui a fait mouche, «Ben Laden est mort et General Motors est en vie»!
Une défaite de Mitt Romney face à Rick Santorum serait une nouvelle déconvenue pour le favori qui pourrait bien perdre ce statut dans les semaines à venir…

Alexandre Vatimbella

vendredi 24 février 2012

Vues du Centre - La Chronique de Jacques Rollet. Il y a un problème

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jacques Rollet, chroniqueur sur Le Centrisme, est politologue et auteur de plusieurs livres dont «Tocqueville» (Montchrestien 1998), «Religion et politique» (Grasset 2001), «La tentation relativiste» (DDB, 2004). Son nouvel ouvrage, «Le libéralisme et ses ennemis» (DDB, 2012) est disponible dans les librairies.

Il y a un problème… Lequel? Je ne parviens pas à saisir la démarche de François Bayrou dans cette campagne. Il tente sans doute de maintenir un équilibre entre gauche et droite mais cela n’a pas de sens. Le seul équilibre possible vient de la cohérence des propositions et bien sûr de la difficulté institutionnelle à exister dans le cadre du système majoritaire à deux tours pour les élections législatives. Commençons par ce premier problème.
1° Les données institutionnelles
La bipolarisation qui règne en France est largement due au mode de scrutin qui oblige les électeurs à se ranger dans un camp au deuxième tour des élections législatives. Le Centre ne peut exister sur ces bases puisqu’il est condamné à se rallier à un camp. Il me semble que rien ne changera dans ce domaine si on ne procède pas à une réforme radicale de la Constitution et du mode de scrutin. Je pense qu’il faut supprimer la fonction de premier ministre pour passer au régime présidentiel puisqu’il existe de fait dans la pratique politique. Cela suppose de renoncer à l’article 12. Le Président dans ce cas ne peut plus dissoudre l’Assemblée. C’est le prix à payer pour casser la bipolarisation.
La deuxième réforme indispensable consiste à passer au scrutin proportionnel intégral, une dose ne suffisant absolument pas. La seule recomposition d’une majorité basée sur les programmes passe par là. On se rapprochera du Centre par une politique d’équilibre. Tant qu’on n’osera pas aller jusque là, il est vain d’espérer des changements. Je prédis que mai 2012  va nous en apporter la preuve.
2° Le problème idéologique ou culturel
Manifestement le candidat centriste ne sait plus où il en est quant aux propositions concernant les mœurs au sens générique du terme. Dans l’émission de Laurence Ferrari, François Bayrou déclare qu’il est favorable à l’adoption pour les couples homosexuels et il donne comme exemple le fait qu’il faut reconnaître des droits au compagnon ou à la compagne dans un couple, à l’égard de l’enfant de cette personne. Où a-t-on vu qu’il s’agit d’adoption? C’est bien la preuve que le sujet n’est pas maîtrisé par son staff ou lui-même. Ceci étant je pense qu’il ne faut pas aller dans ce sens et qu’il faut refuser aussi bien le «mariage» homosexuel que l’adoption. D’après un article du Monde du samedi 11 février consacré à François Hollande, favorable à l’insémination artificielle pour les femmes homosexuelles, François Bayrou y serait également favorable. Ainsi donc programmer pour un enfant une mère homosexuelle et un père inconnu serait la nouvelle version de l’humanisme centriste… et les droits de l’enfant, qu’en fait-on?
Rappelons que la tradition humaniste dans sa version démocrate –chrétienne repose sur le sens aigu de la personne humaine et de sa dignité. L’esprit de responsabilité personnelle que nous devons à des hommes comme Emmanuel Mounier et Jacques Maritain repose sur l’idée qu’il y a une nature humaine constituée par une intelligence et une volonté s’exerçant en condition corporelle. Concrètement cette loi naturelle nous dit que l’avortement ne peut être pratiqué que pour des cas de détresse comme le disait d’ailleurs l’exposé des motifs de la loi Veil. Cela signifie que le mariage est par nature, hétérosexuel, ce qui est un pléonasme ! cela exclut évidemment l’adoption par des couples homosexuels et la procréation artificielle pour ces mêmes couples. Cela exclut les expérimentations sur les cellules souches embryonnaires mais pas sur les cellules souches adultes. Ce que je refuse ici est tout ce que le candidat Hollande veut faire s’il est élu! Je ne comprends pas que le candidat Bayrou s’engage sur ces chemins, qui du point de vue pratique ,vont conduire les électeurs favorables à ces mesures , à voter directement Hollande.
Conclusion: Il apparaît clairement que la reconstitution d’un grand parti du Centre passe par une réforme institutionnelle et une réaffirmation de la tradition démocrate chrétienne. Dans le cas contraire le Centre va disparaître pour de bon, si ce n’est déjà fait.
Jacques Rollet

jeudi 23 février 2012

2012 -Carnet de campagne centriste – Bayrou n’y arrive pas

Une nouvelle salve de sondages montre que François Bayrou ne parvient pas à décoller, ses intentions de vote demeurant autour de 11%, soit la quatrième place du premier tour. Il est même talonné par Jean-Luc Mélenchon (9%), le candidat du Front du gauche.
Pire, son dernier passage à la télévision, en prime time, sur TF1, n’a attiré que 2,2 millions de téléspectateurs (avec 8,9% de part d’audience).
Ses supporters se raccrochent à son taux de popularité qui est au beau fixe dans la plupart des baromètres des «personnalités préférées des Français». Cependant, Nicolas Hulot qui a était en tête de ces mêmes personnalités n’a jamais été crédible comme possible président de la république, il l’a appris à ses dépends… Et peu de Français éliraient la personnalité préférée actuelle de nos compatriotes, Yannick Noah, à la tête de l’Etat. Sans oublier Michel Rocard, que François Bayrou cite souvent comme un socialiste «acceptable» à ses yeux qui, malgré ses taux de popularité exceptionnels pendant des années n’a jamais été président.
De même, ces mêmes supporters se raccrochent à ces fameux sondages «cachés» qui pulluleraient dans les rédactions et les états-majors de campagne et qui donneraient François Bayrou vainqueur au second tour que ce soit devant Nicolas Sarkozy ou François Hollande.
Le seul problème étant que, quelle que soit l’existence réelle ou non de ces enquêtes d’opinion, François Bayrou est encore très loin de pouvoir se qualifier pour ce second tour et que les Français ne le voient pas l’atteindre (et il est le candidat qui a le pourcentage le plus élevé d’électeurs qui peuvent encore changer d’avis).
Sans oublier un sondage TNS Sofres pour Canal + où 48% des électeurs affirment qu’ils ne voteront jamais pour le président du MoDem contre seulement 40% pour François Hollande (mais 54% pour Nicolas Sarkozy).
Ces sondages «différents» n’ont jamais fait une élection puisque, soit ils demeurent dans des hypothèses improbables, soit ils mettent en avant l’image de la personne et non sa capacité à gouverner (ses propositions et sa majorité), ce qui n’est pas la même chose.
Au train où vont les choses, la troisième campagne de François Bayrou risque bien d’être la dernière mais aussi celle où il risque de tout perdre et le Centre avec lui (ou, en tout cas, les partis centristes actuels). Car il faudra bien rendre des comptes sur trois échecs consécutifs et, peut-être, sur un score très décevant le 22 avril prochain alors même qu’il est le seul candidat centriste encore en lice.

Et il y aura, dans la foulée, des législatives. Vu comme c’est parti, les centristes ont tout à craindre de celles-ci. Evidemment au Mouvement démocrate, sauf si Bayrou choisit le bon cheval pour le deuxième tour et négocie un accord électoral avec le vainqueur de la présidentielle.
Mais également au Nouveau centre et pour les centristes de l’UMP. Tout dépendra, pour l’avenir des députés centristes de la majorité actuelle, de qui remporte l’élection. Si c’est François Hollande, les places seront chères car les effectifs risquent de fondre comme neige au soleil.
Certains estiment qu’en cas de victoire du candidat socialiste, une recomposition politique aura lieu, notamment au centre de l’échiquier politique. Cependant, les précédents montrent que les législatives qui suivent des présidentielles amènent plutôt, chez les perdants, à consolider les alliances existantes pour éviter la bérézina plutôt qu’une nouvelle donne.

Alexandre Vatimbella

mercredi 22 février 2012

Une Semaine en Centrisme. Ridicule!

On aimerait que le Centre fasse l’actualité parce qu’il a un programme sérieux à proposer aux Français, que ceux-ci le juge compétent et attractif – ainsi que ceux qui le portent - et que cela se traduise dans les sondages et dans un espoir de victoire à la présidentielle puis aux législatives.
Au lieu de cela, on a du pathétique.
D’un côté, on a un candidat centriste, François Bayrou, qui stagne dans les sondages et dont la seule excuse est qu’il y aurait une «sarkhollandisation» de la vie politique qui l’empêcherait d’exister politiquement. On se rappelle que cette excuse, les méchants UMP et le PS monopolisent la scène politique est une des favorites du Front national mais aussi de tous les «petits» candidats, ceux qui n’ont aucune chance de gagner un jour une élection et qui masquent leur faiblesse en prétendant que c’est la faute des autres et non la leur s’ils sont là où ils sont.
Désolant.
Une attitude un peu loin de la responsabilité chère aux centristes…
De l’autre, on a un parti, le Nouveau centre, qui le joue «plus bête que moi tu meures!». Non seulement, il n’existe que parce que l’UMP s’est désisté en sa faveur dans une trentaine de circonscriptions en 2007 mais ses dirigeants – et pas seulement Hervé Morin – ont été incapables, en cinq longues années, d’en faire une formation connue et reconnue, avec une base forte de militants et qui n’aurait plus besoin du grand frère de droite pour exister.
Cette semaine, après le retrait piteux de leur président de la course à l’Elysée, avec des sondages calamiteux, ceux qui ont torpillé sa candidature de l’intérieur (on l’a dit, ici, c’est une première en politique) continuent sur leur lancée pour tenter de le virer purement et simplement en arguant de la mauvaise image de marque dont il serait responsable auprès des Français.
Navrant.
Et une attitude très loin de la responsabilité prônée par les centristes…
On n’en est pas encore là (on l’espère) mais si le Centre est autour des 10% de voix le 22 avril prochain et qu’il n’a qu’une vingtaine de députés dans la prochaine Assemblée nationale, il faudra bien en parler, mettre tout sur la table et rendre de vraies décisions. Car les «c’est pas ma faute, m’sieur, c’est l’autre» ne seront certainement pas suffisants.
Enfin, si les centristes veulent un jour gagner une élection nationale…

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 11%

La nouvelle vague du sondage CSA pour BFM-TV, RMC et 2 Minutes donne 11% des intentions de vote pour François Bayrou (soit une baisse de 2 points par rapport à la précédente vague).
Le président du mouvement démocrate demeure à la quatrième place derrière Marine Le Pen (17%), Nicolas Sarkozy (27%), en deuxième position et François Hollande, en tête (28%). Il est même talonné, dorénavant, par Jean-Luc Mélenchon (9%) comme dans le sondage IPSOS.
(Sondage CSA réalisé du 20 février auprès d'un échantillon national représentatif de 969 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 11%

La nouvelle vague du sondage IPSOS pour Le Monde, Radio France et France Télévision donne 11% des intentions de vote pour François Bayrou (soit une baisse de 1,5 point par rapport à la précédente vague).
Le président du mouvement démocrate demeure à la quatrième place derrière Marine Le Pen (16%), Nicolas Sarkozy (25%), en deuxième position et François Hollande, en tête (32%). Il est même talonné, dorénavant, par Jean-Luc Mélenchon (9%).
(Sondage IPSOS réalisé du 17 et 18 février auprès d'un échantillon national représentatif de 969 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

lundi 20 février 2012

L’Humeur du Centriste. Bling-bling et bang-bang, Sarkozy se croit dans les primaires républicaines américaines!

S’il y a une innovation importante que Nicolas Sarkozy a introduit dans le débat politique français – et son début de campagne le confirme -, c’est la violence et l’insulte jusque là l’apanage peu glorieux des campagnes électorales américaines et, surtout, l’apanage des républicains lorsqu’ils luttent contre les démocrates ou entre eux, comme on le voit actuellement.
Une particularité des Etats-Unis qui a quelques explications par rapport à la culture politique du pays mais qui n’est pas un de celles qui en font un modèle à travers le monde…
Nous avons déjà dit ici l’admiration que Nicolas Sarkozy porte à George W Bush et à son âme damnée, celui qui a rendu les campagnes encore plus violentes et insultantes, Karl Rove. Un personnage extrêmement controversé mais dont les victoires électorales en ont fait une légende chez les républicains.
En 2000, pour enlever l’investiture républicaine, George W Bush avait accusé son concurrent d’alors, John McCain de tout et n’importe quoi. Il avait récidivé dans l’élection présidentielle face à Al Gore. Quatre ans plus tard, la machine avait été encore plus sophistiquée, parvenant à faire de John Kerry, le candidat démocrate et un héros de la guerre du Vietnam, un lâche et un menteur, changeant de position tout le temps et donc incapable de diriger un pays. Cela ne vous rappelle rien? Pas même ce que l’on dit en ce moment du candidat Hollande chez le candidat de la «France forte»?!
Cette année, la campagne des primaires républicaines n’a jamais été aussi violente et incivile avec des attaques à répétitions entre Mitt Romney, Newt Gingrich et Rick Santorum. Et, dans les rares moments où ils ne sont pas en train de s’insulter, ils en profitent pour insulter Barack Obama.
De mémoire de commentateur politique américain, on avait jamais vu un tel degré de dénigrements, de mensonges, d’insultes, le tout à coup de millions de dollars. Un nouveau degré a donc été franchi alors que l’on pensait que cela ne serait guère possible…
Bien entendu, beaucoup de voix, et notamment celles des centristes, s’élèvent aux Etats-Unis pour demander un peu plus de tenue, de respect et de qualité des arguments.
Mais l’on sait bien, dans la culture populaire, si chère au candidat UMP, que l’insulte, le mensonge et le dénigrement ne viennent que lorsque l’on est à court d’arguments. Espérons qu’un sursaut de dignité permettra que les vrais problèmes de la France seront abordés au cours de cette campagne qui est en train de dérailler quelque peu et que des vraies réponses seront confrontées pour qu’un réel choix démocratique puisse avoir lieu. C’est une exigence fondamentale de la démocratie républicaine.
A moins que l’on en reste, malheureusement, au bling-bling et au bang-bang!

Le Centriste

dimanche 19 février 2012

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 13%

La nouvelle vague du sondage LH2 pour Yahoo donne 13% des intentions de vote pour François Bayrou (soit une hausse d’un point par rapport à la précédente vague).
Le président du mouvement démocrate demeure à la quatrième place derrière Marine Le Pen (14%), Nicolas Sarkozy (26%), en deuxième position et François Hollande, en tête (32%).
(Sondage LH2 réalisé du 17 et 18 février auprès d'un échantillon national représentatif de 967 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

samedi 18 février 2012

USA élection 2012 vue du Centre. Obama: en bonne voie de réélection, sauf si… / Romney: plus les Américains le connaissent, moins ils l’aiment! / Santorum: le préféré des républicains

Barack Obama semble en bonne positon pour se succéder. Les raisons: l’économie va mieux, les républicains vont mal et les sondages sont meilleurs avec des taux d’approbation en hausse et des intentions de vote qui remontent. Ainsi, dans tous les duels proposés face aux républicains qui se présentent aux primaires en vue d’être désignés candidat officiel du parti, il est désormais vainqueur.
Il y a donc une grande chance qu’il soit réélu sauf si…
Sauf si un certains nombre d’événements ont lieu d’ici à novembre prochain. Et il faut dire qu’ils sont nombreux ceux qui pourraient lui coûter une réélection facile, voire une réélection tout court.
Il y a d’abord l’économie. L’amélioration est notable et le chômage est en baisse. Voilà qui devrait suffire à la réélection d’Obama. Sauf que cette embellie peut n’être qu’un feu de paille. D’autant que les prévisions économiques, notamment sur le taux de croissance (même de la part des services de la Maison blanche), ne sont pas exceptionnelles. Du coup, le nombre de demandeurs d’emploi pourrait repartir à la hausse, ce qui pourrait se révéler un handicap rédhibitoire pour son avenir présidentiel.
Il y a, ensuite, la situation internationale. Pour l’instant, elle semble maîtrisable. Mais les risques de dérapages demeurent énormes. La confrontation avec l’Iran pourrait prendre un tour extrêmement dangereux si Israël se mettait à bombarder les installations nucléaires perses. La situation en Syrie pourrait continuer à se détériorer et embraser tout le Moyen Orient, permettant aux extrémistes de déstabiliser toute la région, en particulier les réseaux Al Qaida qui, comme vient de le révéler le directeur des renseignements américains, sont en train de phagocyter la résistance à Hafez el Assad. Mais il ne faut pas oublier, non plus, la situation en Grèce (et plus largement celle de la zone euro) qui peut dégénérer, les relations tendues avec la Chine qui change bientôt de dirigeants et celles, ambivalentes, avec la Russie qui va voter dans les semaines à venir.
Il y a, enfin, la situation intérieure du pays. Un attentat de grande ampleur ou des troubles sociaux importants seraient potentiellement négatifs pour un Obama qui s’est présenté comme un homme qui a sécurisé le pays depuis son accession à la présidence et qui pratique le dialogue social. D’autres problèmes pourraient survenir, notamment en matière sociétale. Pour l’instant ces questions sont demeurées peu présentes mais la fameuse «guerre culturelle» pourrait revenir sur le devant de la scène.
La polémique qui a opposé le clergé catholique (et non les catholiques comme on l’a raconté à tort) à l’Administration Obama sur l’obligation de prévoir un remboursement pour la contraception dans les assurances santé que l’église propose à ses salariés a bien montré que l’extrême-droite conservatrice, les evengelicals les plus bornés, n’attendent que ça.

Les sondages se sont donc nettement améliorés ces derniers jours pour Barack Obama. Ainsi, il gagne en popularité dans toutes les dernières enquêtes d’opinion. Il est en tête pour ce qui concerne l’élection présidentielle du 6 novembre prochain.
Bien entendu, cette embellie est due à celle de l’économie. Et, comme l’explique au site web Politico, Carroll Doherty qui codirige de Pew research center, la pérennité de celle-ci «dépendra de l’évolution de la situation économique dans les prochains mois». Mais, note-t-elle, «il est de nouveau autour des 50% dans les sondages ce qui est, traditionnellement un point de référence pour les présidents sortants».
Un sondage de ce centre montre ainsi que Barack Obama battrait Mitt Romney avec 52% des voix contre 44%, soit huit points de plus.
De son côté, deux sondages réalisés, l’un pour le New York Times et CBS, l’autre pour le Washington Post et ABC, indiquent que le taux d’approbation du président américain est de 50%.
Et ce taux concernant sa gestion de l’économie est de 44%, le plus haut depuis le printemps 2010.
En outre, dans les duels avec les possibles candidats républicains qui lui seront opposés en novembre prochain, il est à son top, les battant dans tous les sondages, même le principal d’entre eux, Mitt Romney, par une marge de six à huit points.
Pour mémoire, il y a juste trois semaines, dans le sondage New York Times-CBS, Barack Obama et Mitt Romney étaient à égalité à 45%.
Même si les progressions ne sont pas spectaculaires, elles sont néanmoins significatives et importantes pour faire la différence le jour de l’élection.
Ce qui est également intéressant pour Barack Obama, c’est qu’il tient bon dans les Etats clés pour l’élection comme l’Ohio, par exemple, où il est en tête.

Selon une étude du Pew research center les Américains sont de plus en plus nombreux à être optimistes sur une reprise économique. Ils sont maintenant 54% à dire, soit que l’économie est déjà en train de repartir (25%), soit qu’elle va repartir très bientôt (29%), un gain de 10% par rapport à avril 2011.
Surtout, 44% des Américains déclarent qu’ils pensent que la situation économique sera meilleure dans un an alors qu’ils n’étaient que 34% en janvier et 28% en décembre.
Cela va de pair avec une amélioration de l’image de Barack Obama en matière de leadership. 47% approuvent la manière dont il gouverne contre 43% qui sont d’un avis contraire, un retournement par rapport au mois précédent où les pourcentages étaient, respectivement, de 44% et 48%.
A noter que cette embellie dans ce sondage vient principalement des électeurs «independents» (qui se déclarent ni démocrates, ni républicains), qui est l’électorat essentiel pour l’élection de tout président des Etats-Unis.

Bruce Springsteen votera bien pour Barack Obama dont il estime qu’il a fait du bon travail, notamment en sauvant l’industrie automobile, en faisant voter la loi sur l’assurance maladie pour tous ou en éliminant Oussama Ben Laden. Mais il a quand même été déçu par le centrisme du président américain dans certains domaines et il n’a pas apprécié que la prison de Guantanamo, où se trouvent les terroristes islamistes radicaux plus ou moins présumés, ne soit pas fermée, alors qu’il s’agissait d’une promesse de la campagne de 2008.
Du coup, le rocker superstar a décidé de ne pas s’investir comme il l’avait fait il y a quatre ans pour le démocrate affirmant qu’il n’était pas un professionnel des campagnes lors d’un passage à Paris où il venait présenter son nouvel album qui sort début mars.
Il a ainsi déclaré: «Je préfère rester en marge et je crois sincèrement qu'un artiste est supposé être le canari dans la mine de charbon, et qu'on se porte mieux quand on prend ses distances par rapport au pouvoir».

Barack Obama a, lui, présenté le budget des Etats-Unis pour l’année fiscale (débutant en octobre) 2012-2013 qui s’appuie sur une taxation des plus riches et sur des dépenses pour relancer et soutenir l’économie. Un budget de centre-gauche dans la lignée de son offensive pour faire bouger les choses mais également pour montrer que les républicains sont contre imposer les riches comme les autres Américains et contre toute relance de l’économie qui permettrait de faire baisser le chômage.
Pour le justifier, Obama a déclaré «que nous avons le choix. Nous pouvons nous contenter d’un pays où quelques personnes s’en sortent très bien, et toutes les autres sont à la peine. Ou nous pouvons rétablir une économie où tout le monde a une chance, où tout le monde fait son dû, et tout le monde joue selon les mêmes règles, Washington, Wall Street et la classe moyenne».
C’est la raison pour laquelle la plupart des commentateurs ont estimé qu’il s’agissait d’un budget de campagne électorale. Ce qui est vrai en partie mais il est en accord, également, avec tous les combats du président depuis trois ans.
«La reprise s’accélère, a ainsi affirmé Obama. Et la dernière chose dont nous avons besoin à l’heure actuelle est de revenir aux mêmes politiques qui nous ont fait tomber dans ces problèmes. La dernière chose dont nous avons besoin est de voir Washington se mettre en travers du retour des Etats-Unis».
Les dépenses prévues sont de 3.800 milliards de dollars avec plus de 350 milliards de dollars de dépenses pour stimuler l’emploi et 476 milliards pour construire des infrastructures et rénover les anciennes.

Les républicains préfèreraient maintenant voir Rick Santorum comme leur candidat à la présidentielle selon un sondage CBS News. Parmi ceux qui votent dans les primaires du parti, 30% sont pour l’ancien sénateur de Pennsylvanie contre 27% pour Mitt Romney. En janvier, 28% supportaient Romney contre 16% seulement pour Santorum (et 21% alors pour Gingrich, deuxième, qui n’a plus maintenant que 10% de supporters, moins que Ron Paul qui en a 12%)…
A noter, tout de même, que 60% de ces électeurs déclarent qu’il pourrait encore changer d’avis ce qui dénote un certain désarroi de la base républicaine qui, décidément, n’arrive pas à choisir son héraut.

Il faut dire que Mitt Romney ne convainc vraiment pas. Selon le sondage pour le Washington Post et la chaîne ABC, plus les Américains le connaissent, moins ils l’aiment et par une écrasante majorité de deux contre un! Et c’est même le cas pour les électeurs républicains… Il peut, bien sûr, se consoler, en constatant que la rapport est de trois contre un pour Newt Gingrich, celui qui était jusqu’à il y a peu son principal concurrent dans les primaires républicaines.
Du coup, il pourrait bien s’effondrer au moment de la campagne face à Barack Obama. De quoi donner des sueurs froides aux responsables républicains.
Car, pour l’instant, la grande majorité des Américains ne savent que très peu de choses de Romney, qu’il est un républicain, qu’il est riche et qu’il est candidat à la primaire. En revanche, ne connaissent pas grand-chose de son programme. Or, celui-ci est assez radical pour favoriser les riches et les entreprises, ce qui est actuellement très mal vu dans la population. Sans parler des multiples gaffes et des déclarations désastreuses faites par l’ancien gouverneur du Massachussetts.

Alexandre Vatimbella

vendredi 17 février 2012

2012 -Carnet de campagne centriste – Bayrou peut-il encore rebondir?

Après une série de sondages où il perdait du terrain, ce qui faisait dire à l’IFOP «que sa dynamique positive, née en décembre et poursuivie en début d’année, semble stoppée en ce mois de février», François Bayrou a pu prendre connaissance, avec un certain soulagement, de deux sondages qui ont stoppé cette spirale baissière. Dans chacun d’eux, il a gagné un point.
En attendant, éventuellement mieux, cette stabilisation est, bien évidemment, insuffisante pour permettre au leader du Mouvement démocrate d’entrer dans la cour des grands, c’est-à-dire d’être un des deux qualifiés pour le second tour.
Pire, il semble bien que l’on est parti pour une bipolarisation gauche-droite où François Hollande et Nicolas Sarkozy devraient se retrouver sans difficulté au second tour.
Ayant dit cela, évidemment, on se rappelle de l’élection de 2002 où tout le monde voyait un duel Chirac-Jospin au deuxième tour, le dernier nommé ayant même pratiquement abandonné sa campagne de premier tour, ce qui fut la cause majeure de son élimination au premier tour et de la présence de Jean-Marie Le Pen au second.
Est-ce possible que ce scénario se répète pour permettre à François Bayrou d’être cette surprise? Peut-il encore rebondir?
Les experts politiques en doute mais ils se sont déjà tellement trompés…
Pour autant, l’avance des deux premiers candidats est très importante et aucun d’eux ne s’est effondré depuis que l’on sait qu’ils  le sont (de manière explicité pour Hollande et de manière implicite pour Sarkozy).
Pire, pour Bayrou, Hollande devrait tenir ses positions avec, peut-être une légère baisse, mais Sarkozy, qui est celui qui était, jusqu’à présent, le plus «prenable» devrait gagner quelques points mécaniquement, comme tout candidat putatif après sa déclaration officielle (sans oublier que Marine Le Pen est toujours devant lui en troisième position).
Du coup, dans les jours à venir, François Bayrou devra sans doute faire le dos rond. Néanmoins, dans les semaines qui suivront, Nicolas Sarkozy devra tenir la distance et les effets positifs de son entrée en campagne en fanfare faite avec une agressivité aussi forte que son slogan («une France forte») devraient s’estomper. C’est à ce moment-là que le candidat centriste pourra espérer rebondir.
Cependant, aucun ralliement significatif de la majorité présidentielle (de centristes du Nouveau centre et de l’UMP, voire de modérés de droite) n’a eu lieu depuis l’interview de Nicolas Sarkozy au Figaro magazine alors que ses propos bien à droite le laissaient espérer à l’équipe de François Bayrou.
On a l’impression, actuellement, que François Bayrou doit plus attendre une erreur des autres pour progresser que d’une adhésion des Français à ses propositions. Il est donc condamné à être, éventuellement, le candidat de remplacement. Ce qui ne fait pas forcément les affaires du Centrisme.

Alexandre Vatimbella

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 13% Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 13%

La nouvelle vague du sondage BVA pour RTL et la presse régionale donne 13% des intentions de vote pour François Bayrou (soit une hausse d’un point par rapport à la précédente vague).
Le président du mouvement démocrate demeure à la quatrième place derrière Marine Le Pen (15%), Nicolas Sarkozy (26%), en deuxième position et François Hollande, en tête (31%).
(Sondage BVA réalisé du 15 et 16 février auprès d'un échantillon national représentatif de 930 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

jeudi 16 février 2012

L’Humeur du Centriste. Morin, grand seigneur, offre ses 0% à Sarkozy!

Le courage politique consiste à se battre pour les idées et les valeurs que l’on croit juste et que l’on veut porter auprès des électeurs. Et ce courage est d’aller jusqu’au bout quelles que soient les difficultés, quels que soient les résultats électoraux.
Hervé Morin en a décidé autrement et à jeter piteusement l’éponge après une campagne inaudible. Et Il a retiré sa candidature avant même le décomptage des parrainages (certains estiment qu’il n’aurait pas eu les 500 signatures pour se présenter).
Chacun appréciera par lui-même son degré de courage…
Bon, c’est vrai que, pour sa décharge, non seulement sa candidature ne décollait pas dans les sondages, mais, surtout, ses «amis» qui ne lui veulent que du mal s’étaient ingéniés à systématiquement détruire sa campagne en le critiquant constamment et en le trahissant méchamment. Une grande première dans l’histoire de la politique française où le président d’un parti a plus d’ennemis dans son propre parti qu’à l’extérieur de celui-ci!
Une nouveauté que l’on doit à un parti centriste. Comme quoi, ceux qui jugent le Centre ringard vont devoir faire amende honorable…
On image les règlements de compte dans les mois à venir au Nouveau centre.
Quant à l’avenir tout court d’Hervé Morin, on ne parierait pas grand-chose sur son rebond même si rien n’est jamais donné en matière politique.
En se retirant, Hervé Morin a fait ce qu’il avait toujours dit qu’il ferait, il s’est rallié à la candidature, désormais officielle depuis hier, de Nicolas Sarkozy. Ce qui confirme que le camp centriste sera bien éparpillé, comme il en a pris l’habitude depuis que François Bayrou est devenu président de l’UDF en 1998.
Il ne reste plus à Nicolas Sarkozy qu’à remercier vivement et chaudement Hervé Morin pour les 0% de voix potentielles qu’il lui apporte. Et quand on pense aux 0% apportés par Christine Boutin auxquels s’ajouteront, peut-être, les 0% de Nicolas Dupont-Aignan, on se dit qu’avec de tels ralliements, le candidat Sarkozy ne peut pas perdre!

Le Centriste

mercredi 15 février 2012

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 12,5%

La nouvelle vague du sondage IFOP pour Paris Match, Europe 1 et Public Sénat donne 12,5% des intentions de vote pour François Bayrou (soit une hausse d’un point par rapport à la précédente vague).
Le président du mouvement démocrate demeure à la quatrième place derrière Marine Le Pen (17,5%), Nicolas Sarkozy (25%), en deuxième position et François Hollande, en tête (30%).
(Sondage IFOP réalisé du 9 et 12 février auprès d'un échantillon national représentatif de 1.723 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

lundi 13 février 2012

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Que disent les valeurs du Centre

Rappelons que le Centrisme:
- est un humanisme intégral, un libéralisme social, un réformisme, un pragmatisme, un progressisme et un personnalisme;
- son principe d’action politique est le juste équilibre;
- sa règle comportementale est la responsabilité;
- il est attaché à la démocratie républicaine représentative et délibérative;
- il défend un exercice du pouvoir le plus proche du citoyen dans une mondialisation humaniste.
Surtout, ses valeurs fondamentales sont la liberté, le respect, la solidarité et la tolérance.
Pour une société avancée du XXI° siècle comme l’est la France, qu’est-ce que cela signifie?
D’abord que le Centrisme s’attache à l’être humain car il considère que tout part de lui et que tout ce que fait la société conduit à lui. Cet humanisme intégral est bien caractérisé par ces quatre valeurs fondamentales.
La liberté pour chacun et pour tous dont la seule borne est celle de l’autre, des autres. A cet effet, chaque individu doit être libre de choisir sa vie et ce qu’il veut être. Et ses choix doivent être respectés. Mais, comme il est responsable de sa vie, lui aussi doit respecter les choix et l’individualité des autres, de tous les autres.
Ce respect, trop longtemps méprisé, est la seule valeur qui permet de réconcilier la montée inexorable de l’individualisme dans les sociétés démocratiques et le vivre ensemble.
La solidarité qui, depuis la naissance de l’individu, lui assure la possibilité de se développer et de devenir une personne responsable qui maîtrise sa vie et qui, lui-même, devient solidaire des autres. Sachant que l’existence n’est pas un long fleuve tranquille, il doit pouvoir compter sur la solidarité de la communauté, tout comme il doit y participer. Mais cette solidarité n’a rien à voir avec l’assistanat. Son but est de libérer, non d’asservir, de permettre de devenir responsable et indépendant.
La tolérance qui est indispensable pour que chacun puisse vivre son projet de vie et sa différence tout en tolérant tous ceux qui ont la même ambition, se réaliser pleinement dans la communauté.
Et la société doit apporter la réelle capacité de l’épanouissement de chacun.
Ces valeurs racontent ainsi la belle histoire d’un individu libre et sachant où il a envie d’aller, respecté par les autres pour ce qu’il est, se sentant responsable de sa vie mais aussi de ce qui se passe autour de lui, voulant construire en harmonie avec les autres une société où l’on se rappelle que les êtres humains sont, comme le disait Aristote, des «animaux sociaux» dans le sens qu’ils se réalisent totalement dans le cadre de la communauté humaine.
Cette communauté doit être une société équilibrée c’est-à-dire une société où chacun, quel qu’il soit, pourra trouver sa place et jouir de manière effective de ses droits s’il respecte ses devoirs.
Ni partisan échevelé de l’individu-roi mais pas plus défenseur rigide d’une communauté-reine, le Centre veut mettre l’individu au centre de la société, c’est-à-dire en lui conférant le rôle principal. Mais ce rôle s’accompagne de la nécessaire et incontournable responsabilité. Et cette responsabilité, envers lui-même d’abord, envers les autres ensuite, c’est-à-dire envers chacun des autres mais aussi la communauté dans son ensemble est essentielle pour que la société soit équilibrée.
Les valeurs du Centre et comment celui-ci souhaite que la société les mette en œuvre constituent le socle du projet politique centriste.
On voit bien qu’elles n’ont rien à voir avec la stigmatisation, l’autoritarisme et le soupçon. Mais elles n’ont rien à voir, non plus, avec le renoncement, l’irresponsabilité et l’assistanat.
On voit bien que le projet du Centre est loin d’une vision étriquée d’une société hiérarchisée, repliée sur elle-même et comptant sur un chef omnipotent et omniscient pour savoir où aller.
Les valeurs du Centre sont celles d’hommes et de femmes qui veulent, chacun et chacune, bâtir leurs propres vies mais qui savent que l’on y parvient mieux quand on le fait ensemble, en s’associant librement.

dimanche 12 février 2012

Une Semaine en Centrisme. La droitisation de Nicolas Sarkozy et les centristes

Nicolas Sarkozy a choisi. Il sera le candidat des valeurs de droite. Devant une économie en difficultés, son argument premier pour solliciter sa réélection auprès des Français ne pouvait être la défense de son bilan dans ce domaine, somme toute assez mauvais même si la crise est passée par là.
D’autant qu’avec sa volonté nouvelle et quelque peu obsessionnelle de comparer la France avec le «modèle allemand» et de vouloir s’en inspirer au motif qu’il a mieux réussi ces dernières années que le notre, il démontre lui-même son échec, sans que l’on sache s’il a vraiment pris conscience de cette contradiction…
En outre, un petit coup d’œil à l’étranger, notamment en Espagne, lui a montré que l’excuse de la crise pour justifier la situation économique délicate d’un pays ne permettait pas d’espérer une réélection. Sans parler de ce qui se passe en Grèce.
Il a donc décidé d’articuler sa campagne autour de deux axes. D’un côté, attaquer François Hollande sur son manque de charisme et de qualités de chef ainsi que sur son irresponsabilité. De l’autre, défendre les valeurs auxquels il croit (et non celle de la France comme il veut le faire croire).
Cependant il n’y a rien de nouveau là-dedans. Ni dans le choix des thèmes de sa campagne, ni dans la forme et le fond. Tout était déjà là il y a cinq ans.
Il connait bien ce combat, c’est celui qu’il préfère, celui qu’il a déjà utilisé en 2007. Et il n’est pas un admirateur de George W Bush et de son âme damnée, Kar Rove, pour rien. L’ancien président des Etats-Unis, élu en 2000 et 2004, a toujours joué sur les valeurs lors de ses campagnes électorales, ce qui lui a permis, alors, de l’emporter. Néanmoins, la vague de 2008 qui porta au pouvoir Barack Obama et les démocrates était aussi la réponse d’une Amérique lassée de ce discours et de la pratique qui s’en était suivie.
Est-ce une erreur politique de Nicolas Sarkozy de se positionner fortement sur les valeurs? Gageons que les sondeurs de l’Elysée lui ont apporté des munitions pour qu’il décide de cette stratégie largement clivante. Mais alors que les centristes pouvaient louer son action dans la crise (à défaut d’encenser les résultats), ils vont avoir beaucoup plus de mal à s’enthousiasmer pour des positions, souvent à l’encontre de l’évolution de la société et qui ont plus à voir avec des visions passéistes de la société qu’avec les valeurs fondamentales de la démocratie et de la république.
Néanmoins, il y a eu, également, sur-réaction de certains à l’interview de Nicolas Sarkozy dans Le Figaro magazine. Prenons deux exemples. Bien sûr, la stigmatisation des chômeurs auprès d’une population prompte à les qualifier de paresseux et d’assistés volontaires et l’appel aux Français pour le dire par référendum, n’est guère humaniste et rassembleur mais c'est une vision populiste de droite. Quant à l’interdiction du mariage gay, s’il semble quelque peu en décalage avec les évolutions sociétales qui ont eu lieu dans de nombreux pays, cela reste une position forte des électeurs de droite.
Ainsi, Nicolas Sarkozy est de droite. Mais qui en doutait? Qui croyait qu’il ne l’était plus? Il a toujours affirmé qu’il l’était. Même quand il a ouvert son gouvernement à des ralliés opportunistes de gauche. Même quand il a fait les yeux doux à certains centristes en mal de strapontins ministériels. Même quand il a nommé des personnalités de gauche à des postes importants de la république.
De même, qui peut douter qu’après le premier tour, s’il est encore en lice pour la victoire, il fasse des appels du pied à l’électorat modéré comme le font tous les candidats qui rassemblent leur camp au premier tour avant de proposer, au second tour, une alliance plus large pour obtenir les 50% plus une voix nécessaire afin de remporter la victoire.
Une fois que l’on a dit tout cela, quelle a été la position des centristes à ce discours?
On a eu la réaction de François Bayrou qui, ce n’est guère étonnant, s’est indigné fortement. Morceaux choisis: «les Français sont devant un choix de civilisation»; «ce que Nicolas Sarkozy propose aujourd'hui, c'est à mes yeux la négation d'un certain nombre de valeurs de la France»; «le moment est venu de lancer un appel: je le dis à tous les Français qui ont une certaine idée de la France, qui sont des républicains et qui sont des humanistes, qu'il y a des choses qu'on n'a pas le droit de laisser dire, de laisser faire. Il est un moment où la politique s'arrête et, où l'essentiel commence! C'est-à-dire, la défense du monde qu'on veut transmettre aux enfants»; «un moment clé de la campagne»; «c'est une heure de vérité»; «pour nous, la république n'abandonne pas les plus faibles, pour nous, humanisme, signifie nécessairement en même temps liberté et solidarité»; «une société se juge au traitement qu'elle réserve aux plus faibles de ses membres»; «le moment est venu de dire 'c'est assez, ça suffit, stop! nous n'irons pas dans cette direction’»; «j'affirme que la droite républicaine française, pas plus que la gauche, ne peuvent l'accepter»; «nous sommes la société, nous France, nous sommes la civilisation, puisqu'ils aiment tant parler de civilisation, nous sommes depuis deux mille ans la civilisation qui refuse de faire de l'étranger et du chômeur les coupables de nos maux».
De son côté, Jean-Louis Borloo a estimé que «Nicolas prend des positions qui vont m'obliger à réagir. Moi, je ne suis pas d'accord». Néanmoins, il ne semble pas que le président du Parti radical compte claquer la porte de l’alliance avec l’UMP. Au contraire, il devrait annoncer sous peu son ralliement à la candidature Sarkozy.
D’autres centristes de la majorité ont eu un discours différent. C’est le cas de Jean-Christophe Lagarde, le président exécutif du Nouveau centre qui estime que «les propositions du chef de l'Etat sont innovantes». Quant à Jean Léonetti, le ministre des Affaires européennes, qui se présentent comme un centriste de l’UMP, il a été plus loin en affirmant que «c'est ce que l'on attendait de lui, qu'il fasse des propositions claires».
On le voit, les différents courants centristes ne se réuniront pas à cette occasion.

Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

vendredi 10 février 2012

USA élection 2012 vue du Centre. Barack Obama en tête dans les sondages, se met au financement PAC de sa campagne alors que Clint Eastwood est accusé de traîtrise par les républicains…

Il y a cinq ans aujourd’hui, à Springfield, devant l’ancien Congrès de l’Illinois, là où Abraham Lincoln avait fait de même, un homme annonçait sa candidature à la présidence des Etats-Unis. Son nom: Barack Obama. Il était un quasi-inconnu du grand public (sénateur malgré tout), noir dans un Parti démocrate où il ne devait y avoir aucune surprise quant au nom de la future candidate du parti à la Maison blanche, Hillary Clinton.
Cinq ans après cette déclaration, Barack Obama a fêté, récemment, ses trois ans en tant que président des Etats-Unis. C’est évidemment une saga historique qui a déjà été racontée un nombre incalculable de fois et qui le sera, un jour, par les historiens une fois qu’elle sera réellement terminée.
Mais, pour l’instant, Obama est en course pour la prochaine présidentielle. Il est actuellement le favori pour la remporter et s’installer de nouveau quatre ans à la Maison blanche.

Car le voici à nouveau en train de creuser l’écart dans les sondages face aux prétendants républicains, même face à Mitt Romney (51% contre 45%), celui qui semble être le favori pour être son adversaire le 8 novembre prochain.
Il faut dire que la situation économique (et, surtout, l’emploi) est en train de s’améliorer alors que les républicains se battent comme des chiffonniers et n’ont, pour l’instant aucun programme alors qu’Obama a un bilan.
Ce dernier apparaît beaucoup plus présentable que ne pensent le grand public, c’est-à-dire qu’il a encore de la marge pour démontrer que son action a eu un impact important sur le cours de l’histoire américaine.
Du sauvetage de l’industrie automobile qui est redevenue la numéro un dans le monde à l’élimination de l’ennemi public numéro de l’Occident, Oussama Ben Laden, en passant par le sauvetage des banques indispensable pour éviter que l’économie ne s’effondre (même si la population en veut beaucoup aux banquiers et avec raison), le départ des troupes US d’Irak comme promis, le vote d’une assurance santé pour la grande majorité des Américains et quelques autres mesures notables.
Bien sûr, rien n’est joué mais Barack Obama a repris la main, ce qui était essentiel s’il voulait pouvoir avoir une chance de contrer la guérilla des républicains avec succès, ceux-ci n’ayant qu’une obsession, faire perdre le président actuel.
Si l’économie connait une nouvelle crise, par exemple, la position d’Obama redeviendra extrêmement délicate, notamment si un candidat républicain crédible est face de lui.

Celui-ci aura à sa disposition des dizaines de millions de dollars pour réussir à déloger Obama de Washington. Merci à la décision très controversée de la Cour suprême dans l’affaire US citizens d’avoir autorisé des individus et des groupes (notamment des entreprises) à défendre leurs intérêts dans la campagne électorale en supportant «indirectement» un candidat dans une structure où ils peuvent dépenser sans aucun plafond et sans devoir donner leurs noms.
Cette structure, baptisée «super PAC» («super political action comittee» c’est-à-dire super comité d’action politique), montre actuellement toute sa redoutable capacité de donner une publicité immense aux candidats dans la primaire républicaine.
Du coup, Barack Obama qui avait critiqué vertement cette décision vient de décider de laisser un «super PAC» l’aider dans sa campagne et d’autres aider les sénateurs et les représentants démocrates dans les leurs. Une volte-face qui n’a pas fait que des heureux dans les rangs démocrates et dans les médias mais qui est une décision pragmatique et de nécessité tant qu’une nouvelle législation n’aura pas été adoptée.
On verra donc, cette année, une campagne électorale certainement à plus d’un milliard de dollars. Une inflation totalement indécente quand on se rappelle les difficultés dans lesquelles se trouvent de nombreux Américains.

Clint Eastwood est-il devenu un affreux agent de propagande pour les démocrates et plus particulièrement pour Barack Obama? C’est la question très sérieuse que se sont posés les dirigeants républicains après la diffusion d’une longue publicité pour Chrysler à la mi-temps du Superbowl réalisée par l’acteur-réalisateur et dans laquelle il joue, vantant le sauvetage de l’industrie automobile américaine dont Barack Obama est le responsable et, surtout, disant qu’on n’était qu’à la moitié du chemin et qu’il restait encore du travail à faire.
Tout cela semblait faire la promotion de Barack Obama et demander qu’il soit réélu en novembre prochain. Or Clint Eastwood n’a jamais voté démocrate de sa vie, même pas pour Obama en 2008 puisqu’il avait glissé un bulletin John McCain dans l’urne. C’est un républicain pur et dur.
Il a d’ailleurs déclaré sur la chaîne ultraconservatrice Fox News qu'il n'était pas ami avec le président et qu'il ne le soutenait pas, ajoutant qu’il «n'y a pas d’intention cachée. Là-dessus, j'en suis certain»

Alexandre Vatimbella

2012 -Carnet de campagne centriste – De Bayrou le rouge anti-Sarkozy à Bayrou le bleu anti-Hollande / Hervé Morin devrait jeter l’éponge

Les sondages ne sont toujours pas bons pour François Bayrou… mais pour Nicolas Sarkozy non plus (en attendant l’annonce officielle de sa candidature la semaine prochaine et peut-être un rebond dans l’opinion). Du coup, comme nous l’avons déjà dit ici, François Bayrou a choisi de se positionner comme le meilleur adversaire de François Hollande qui continue, lui, de caracoler en tête de ces mêmes sondages. Pour cela, il a un besoin urgent des voix des déçus du sarkozisme, de ces électeurs de droite et du centre-droit.
C’est une opération délicate qui doit jouer sur un très fort rejet du président de la république car François Bayrou n’apparaît pas, pour les électeurs de droite, comme l’alternative naturelle à leur champion. Ne s’est-il pas ingénié, pendant cinq ans, à critiquer extrêmement durement Nicolas Sarkozy? N’a-t-il pas fait les yeux doux au Parti socialiste avec qui il voulait même créer un parlement de l’opposition?
De plus, pour rendre cette opération de transvasement possible, ce serait bien que des transfuges de la Droite rejoignent ses rangs ou que des personnalités de tous bords appellent à voter pour lui.
Pour l’instant, très concrètement, il ne les a pas. Tous ceux qui ont quitté le président de la république sont des seconds, voire des troisièmes ou quatrièmes, couteaux qui ne peuvent provoquer un mouvement dans l’opinion. Et les ralliements espérés de Jean-Christophe Lagarde, voire de Jean-Louis Borloo, n’ont pas eu lieu.
Reste qu’il s’agit de la seule stratégie qui peut renverser le cours des choses. Tout simplement parce que Nicolas Sarkozy possède encore dix points d’avance dans les enquêtes d’opinion, ce qui est beaucoup, et que les propositions de François Bayrou, que ce soit en matière de gouvernance, en matière économique ou en matière d’éducation n’ont pas remporté le succès qu’il espérait.
Ainsi, dans les sondages, il est très loin en termes de crédibilité pour gouverner. Et si les retournements d’opinion sont toujours possible, il serait étonnant qu’il puisse inverser cette image-là.
Il fait donc des appels du pied à cet électorat et à des personnalités de la droite modérée, au premier rang desquels les centristes de l’UMP (ceux du Nouveau centre ayant décliné l’offre tout en l’appelant à les rejoindre pour les législatives!).
Une de ses dernières déclarations dans ce sens a été faite après la publication de l’information selon laquelle Nicolas Sarkozy proposerait un référendum sur les indemnisations des chômeurs et sur leur obligation de prendre le premier travail qu’on leur propose. «Ce qui apparaît aujourd’hui, a-t-il dit très durement, c’est que la droite républicaine et modérée ne peut plus soutenir plus longtemps une telle démarche politique qui ferait courir les plus grands risques de division au pays. Ce que propose Nicolas Sarkozy est indigne de ce que devrait être un homme d’Etat. Il contredit, en tout cas, tout ce que le gaullisme et la droite sociale ont été!».
Ces propos, cités par Le Figaro viennent après les déclarations sur le rapport de la Cour des comptes qu’il a jugé «accablant pour la France» (oubliant toutefois que le rôle de l’institution n’est pas de faire la politique économique du pays mais de pointer des dépenses qui, après coup, n’ont pas donné les résultats escomptés ou la mauvaise gestion des deniers publics, voire des détournements de fonds). Il ne s’agit donc pas de la part des sages de la rue Cambon d’un appel à l’austérité et à la rigueur économique mais la dénonciation de comptes publics délabrés qui n’excluent pas qu’il faille des mesures de relance pour remettre le pays sur les bons rails et non une cure drastique avec forte augmentation des impôts qui est le programme du candidat du MoDem.
Dans sa critique des nouvelles propositions de Nicolas Sarkozy, il a été rejoint par Philippe Douste-Blazy qui, continuant son retournement de veste à vitesse V, se demande maintenant «comment un centriste peut voter Sarkozy» après de telles déclarations.
Enfin, et ce n’est peut-être pas le moindre des problèmes qu’il va devoir affronter, en se positionnant à la droite, certes modérée, de l’échiquier politique, il ne va pas que faire des heureux au Mouvement démocrate qui compte de nombreux militants de gauche et de centre-gauche, ce qui pose, en outre, la question des futures alliances politiques et électorales du parti.
Mais, comme on le dit souvent, François Bayrou n’est intéressé que par l’élection présidentielle. C’est une obsession et elle lui a fait perdre, en 2007, ses trente députés et tout pouvoir de peser sur la politique française pendant cinq ans. Bis repetita?!

A noter, par ailleurs, qu’Hervé Morin devrait se retirer de la course à la présidentielle dans quelques jours. C’est, en tout cas, ce que l’on entend un peu partout. Il y a des évidences à ce que cela se passe ainsi. Le président du Nouveau centre ne parvient même plus à avoir des intentions de vote quantifiables par les instituts de sondage. Il ne propose rien qui permette de faire le buzz dans les médias. Il est définitivement vu – par ceux qui savent qu’il se présente et ils ne sont pas nombreux – comme un petit candidat n’ayant aucune légitimité ou pertinence à se trouver là.
Reste à savoir si cela sonne le glas de sa carrière politique ou s’il sera repêché par sa famille politique sachant que les haines se sont accumulées au Nouveau centre et qu’il n’a guère d’autres points de chute ayant écrit un livre d’une critique extrême envers Nicolas Sarkozy et étant toujours fâché avec François Bayrou. Mais la politique a ses mystères que les honnêtes citoyens ne comprennent pas toujours…
Peut-être sera-t-il capable de faire valoir son courage auprès de l’opinion publique. C’est ce qui lui reste pour l’instant mais ce n’est pas rien en politique…

Alexandre Vatimbella

jeudi 9 février 2012

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 13% avec des problèmes de crédibilité

La nouvelle vague du sondage CSA pour BFMTV, RMC et 20 Minutes donne 13% des intentions de vote pour François Bayrou (soit une baisse de deux points par rapport à la précédente vague).
Ce sondage confirme la baisse enregistrée dans six autres sondages (seul celui de BVA pour Le Parisien et Aujourd’hui en France donne un résultat inverse).
Le président du mouvement démocrate demeure à la quatrième place derrière Marine Le Pen (17,5%), Nicolas Sarkozy (26%), en deuxième position et François Hollande, en tête (30%).
Hervé Morin et Corinne Lepage ne sont crédités d’aucun pourcentage d’intentions de vote. Le Centre est donc à 13% des intentions de vote.
Ce sondage est aussi mauvais pour la crédibilité du candidat du Mouvement démocrate. A chacun des sujets, il vient loin derrière les deux principaux candidats et même derrière Marine Le Pen lorsque l’on parle sécurité.
Même sur ses thèmes forts de campagne, il est devancé par François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Ainsi, pour la capacité de «rassembler les Français», il obtient 11% contre 37% à François Hollande et 19% à Nicolas Sarkozy. Pour «améliorer le système éducatif», il est à 18% contre 32% et 19%. Pour «réformer la société française en profondeur», il est à 11% contre 26% et 22%. Pour «réduire les déficits publics», il est à 16% contre 26% et 24%. Pour «défendre les intérêts de la France dans la mondialisation», il est à 10% contre 26% et 35%.
Quant aux prédictions de victoire, seuls 32% des sympathisants du Mouvement démocrate pensent qu’un autre candidat que Nicolas Sarkozy ou François Hollande, gagnera la présidentielle.
(Sondage CSA réalisé les 6 et 7 février auprès d'un échantillon national représentatif de 869 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

mercredi 8 février 2012

L’Humeur du Centriste. Civilisation, est-ce que j’ai une tête de civilisation?!

Les mots ont une signification et changer leurs sens est dangereux nous enseignent les Chinois. Donc, pour que les choses soient claires, monsieur Larousse nous dit:
- Civilisation: ensemble cohérent de sociétés ou de cultures; ensemble des caractères sociaux, culturels, etc. qu’elles partagent (civilisation chinoise, civilisation africaine, civilisation européenne)
-Culture: ensemble des usages, des coutumes, des manifestations artistiques, religieuses, intellectuelles qui définissent et distinguent un groupe, une société; ensemble de convictions partagées, de manières de voir et de faire qui orientent plus ou moins consciemment le comportement d’un individu, d’un groupe.
- Régime politique: mode de fonctionnement politique d’un Etat.
- Occidental: qui relève de la civilisation qui s’est développée à l’ouest de l’Europe et étendue à l’Amérique du nord, du mode de vie des pays correspondants, par opposition aux civilisations d’Afrique, d’Orient, d’Extrême-Orient et d’Amérique latine.
- Nazisme: idéologie politique reposant sur la dictature du Führer, l’embrigadement des masses, l’expansion du Grand Reich, le terrorisme d’Etat (dont les SS et la Gestapo furent les agents) et l’extermination des Juifs et des Tziganes.
- Colonialisme: doctrine qui vise à légitimer l’occupation d’un territoire ou d’un Etat, sa domination politique et son exploitation économique par un Etat étranger.
Evidemment, on aurait pu aller chercher des définitions plus savantes mais celles-ci sont tout à fait satisfaisantes.
Posons maintenant les bonnes questions.
1) Toutes les civilisations sont-elles identiques? Objectivement, bien sûr que non.
2) Toutes les civilisations sont-elles égales? Subjectivement, c’est le droit de chacun de trouver que telle ou telle civilisation est supérieure à une autre. Depuis toujours, par exemple, les Chinois estiment qu’ils sont le centre du monde (d’où le nom qu’ils donnent à leur pays, «Zhongguo», c’est-à-dire Empire du Milieu) et que leur civilisation est nettement supérieure à toutes les autres.
3) La civilisation occidentale est-elle supérieure aux autres? Cette appréciation est évidemment subjective mais il est tout à fait légitime que quelqu’un puisse affirmer librement qu’il préfère vivre dans un pays de cette civilisation dont tous, aujourd’hui, ont des régimes démocratiques et ont un développement économique avancé même si l’histoire de l’Occident n’est pas un long fleuve tranquille, loin de là...
4) Est-on nazi quand on parle de sa préférence pour la civilisation occidentale? Question idiote évidemment!
5) Fait du colonialisme quand on choisit un modèle de civilisation? Question tout aussi idiote car ce n’est pas parce que les théories colonialistes ont mis en avant la supériorité de telle ou telle civilisation pour mettre sous tutelle un territoire ou un pays, que cela fait de ceux qui ont une civilisation préférée, des colonialistes. Cela s’appelle un rapprochement plus que douteux et politicien.
6) Monsieur Guéant aurait-il mieux fait de se taire? Oui, car personne ne lui avait posé une question à propos de la supériorité des civilisations et son opinion en la matière ne se justifiait pas (sauf raisons électoralistes).
7) Les indignations étaient-elles justifiées? Non car dans une démocratie, toute personne, même un responsable politique et même un ministre, a le droit de donner son opinion en respectant la législation. Que Claude Guéant, par ailleurs ministre de l’Intérieur, se soit comporté en petit agent électoral de son chef, Nicolas Sarkozy, n’est en rien répréhensible. Ce qu’il a dit n’est pas non plus une insulte. Du coup, les censeurs auraient mieux fait d’être dans le retenue. Ajoutons immédiatement que cela vaut quand les rôles sont inversés et les politiques de Droite devraient y réfléchir avant de se parer de l’habit de victimes, eux qui ont baptisé de tous les noms d’oiseau François Hollande ces derniers temps, certains prédisant par ailleurs l’effondrement de la France s’il parvenait au pouvoir…
8) La tentative de changer le mot «civilisation» en expression «régime politique» est-elle appropriée? Non et ceux qui l’ont fait devraient relire au plus vite le Larousse (ou se reporter au début de cette chronique)!
Devant cette polémique digne de rien du tout et surtout pas d’une cours d’école, les enfants valant nettement mieux que ça, proposons à nos chers politiques de Droite et de Gauche, cette autre définition du mot «civilisation» toujours issue du Larousse et que les centristes ne désavoueraient pas: «ensemble des comportements, des valeurs supposés témoigner du progrès humain, de l’évolution positive des sociétés».
Et, on ne voudrait pas polémiquer, mais cela ressemble peu aux agissements de la classe politique dans cette histoire… Et pas seulement celle-là, malheureusement!

Le Centriste