jeudi 7 juillet 2022

Propos centristes. France – Déclaration de politique générale du gouvernement / Compromis sans LFI et le RN / Pouvoir d’achat / Transition écologique / LaREM va faire place à Renaissance / Covid19 / Nationalisation d’EDF…

Voici une sélection, ce 7 juillet 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> « Un homme est la somme de ses actes, de ce qu’il fait, de ce qu’il peut faire. Rien d’autre », écrivait Malraux. Ce doit être aussi vrai pour les femmes. Je demande à être jugée sur les actes et sur l’engagement du Gouvernement que j’ai l’honneur de diriger.

> Dans ces temps exceptionnels, nous n’avons, ensemble, qu’un objectif : agir au service des Françaises et des Français. Je suis très fière de ce nouveau gouvernement: une équipe compétente, déterminée et à l’action !

> En ces temps difficiles, nous restons mobilisés pour les Français. Quatre millions de Français ont bénéficié des primes exceptionnelles de pouvoir d'achat en 2021. Nous allons permettre aux entreprises de tripler le plafond de ces primes.

> Certains [dans l’opposition à l’Assemblée nationale] sont dans la discussion, d'autres dans l'invective. Je suis au travail et mon objectif est d'agir pour les Français. Ils peuvent compter sur moi!

> Je sais que l’intergroupe Nupes entend déposer une motion de défiance. Mais ce n’est pas à d’aussi fins connaisseurs de la Constitution que je vais rappeler que cet objet juridique et politique n’existe pas : ce que vous allez voter, c’est une motion de censure.
Vous cherchez à censurer un gouvernement qui commence son travail avec quelques principes de fond que j’ai rappelés – pouvoir d’achat, valorisation du travail, transition écologique, égalité des chances, souveraineté – et avec pour méthode le dialogue et l’échange ; la confrontation aussi, sans doute.
Je ne sais pas si c’est pour ce motif que vous proposez à vos collègues de nous censurer. Je ne sais pas s’il s’agit de faire croire qu’il existerait une majorité alternative cohérente ; si c’était le cas, j’espère que vous auriez le courage de le formuler.
Je crois que nous pouvons, projet par projet, construire des majorités d’action. J’y crois profondément car nous savons que notre pays ne peut s’enfermer dans le surplace. Je le répète : la confiance, je suis certaine que nous la construirons.

> La transformation radicale de notre modèle va s’imposer à tous : à l’État, aux collectivités et dans la vie quotidienne de chacun d’entre nous. Le temps presse. Parfois, la transition écologique peut percuter des citoyens, des salariés, des entreprises. Tous les arbitrages ne sont pas si simples. Ma conviction est que, dans ce cas, seules peuvent nous sortir de l’ornière la transparence vis-à-vis de nos concitoyens et une démarche résolue. C’est celle qui a présidé à l’action du Gouvernement depuis 2017; c’est celle que je souhaite, au-delà des caricatures, que nous construisions ensemble.

> Penser que le blocage des prix ou le relèvement du SMIC à 1.500 euros sont les solutions pour faire face aux défis du pays, c’est comme placer nos économies dans les emprunts russes. C’est la banqueroute assurée pour le pays !

> Nous ne vendons pas un programme tout ficelé et un chemin pavé de roses. Avec la majorité, avec les groupes qui la composent, nous voulons prendre le temps de débattre pour construire des textes dont la durée de vie dépassera celle de la législature.

> Nous aurons besoin de tous les talents de cette assemblée, pour avancer sur des priorités partagées: l’éducation; la santé; une société plus inclusive à l’égard des personnes en situation de handicap; une société prenant en compte le grand âge; le renforcement de notre souveraineté dans des secteurs stratégiques; la construction de réponses avec les collectivités territoriales. (…) Notre responsabilité collective est de démontrer que l’on peut construire des majorités de projet et conduire une action publique efficace. (…) Nous dialoguerons et avancerons en gardant une ligne claire, celle de nos valeurs, sans que personne n’ait besoin de renoncer à ce qu’il est. Composer, ce n’est pas se renier.

> On va mettre en place, à la rentrée, une aide d'urgence de 100€ par ménage et de 50€ par enfant. Pour le chèque alimentation : le travail est encore en cours.

> [Réforme des retraites] Le projet n'est pas ficelé et on va engager des concertations à la rentrée.

> La tonalité |lors de la déclaration de politique générale à l’Assemblée] a montré que certains groupes pouvaient être dans la discussion et que d'autres étaient plutôt dans l'invective. Le RN ou LFI ne sont pas en train de chercher des compromis avec nous.

> [Covid19] J'appelle chacun à la vigilance mais non, nous n'avons pas l'intention d'avoir une mesure nationale d'obligation du port du masque.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> Prendre le contrôle à 100% d’EDF, c’est nous donner toutes les chances de renforcer notre indépendance énergétique dans les années à venir. C’est une décision stratégique, c’est une décision forte et c'est une décision nécessaire pour le pays.

> Je crois profondément dans l'avenir d'EDF. L'indépendance énergétique n'a pas de prix. Nationaliser EDF, c'est une décision stratégique, forte, et nécessaire pour le pays.

> Nous ne voulons pas de «quoi qu'il en coûte», nos finances publiques ne nous le permettent pas. Les 20 milliards d'euros d'aides sur le pouvoir d'achat sont financées par nos recettes fiscales de 2022.
Sur le financement de ce paquet d'une vingtaine de milliards d'euros, c'est les recettes fiscales exceptionnelles que nous avons en 2022 et c'est très important de le comprendre. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire tout simplement qu'avant de redistribuer les richesses, il faut les créer. C'est exactement ce que nous faisons. Nous avons de très bonnes recettes d'impôt sur les sociétés

> Ce qui compte pour nos compatriotes, ce sont des mesures qu'ils voient de suite. La taxe, c'est très bien pour le Trésor public. Moi, je préfère que ça aille dans la poche des Français.

> Le pic inflationniste devrait décroitre d'ici 2023. Il faut maintenant que nous passions à des dispositifs temporaires et ciblés : soutenir ceux qui travaillent.

> Le défi immédiat est de produire plus, et le défi de plus long-terme est le renouvelable. Pour cela il faut une nouvelle direction, et je souhaite qu'elle soit opérationnelle dès la rentrée prochaine.

> [Prix des carburants] Vous aviez une aide générale massive de 0,18 euros par litre. Elle va être progressivement retirée d'ici la fin de l'année pour être remplacée par une aide beaucoup plus ciblée, qui va coûter à peu près 2 milliards d'euros pour ceux qui en ont réellement besoin, c'est-à-dire ceux qui prennent leur voiture pour aller travailler.
Et 0,18 d'euros, ça coûte 800 millions d'euros par mois. L'aide ciblée sur les travailleurs, c'est deux milliards d'euros pour toute l'année. Donc vous voyez, ce n'est pas du tout comparable. C'est bien la preuve que nous ne voulons pas de quoi qu'il en coûte. Nos finances publiques ne nous le permettent pas.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Nous présenterons une loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur pour donner les moyens nécessaires à nos forces de l’ordre face à la délinquance cyber, doubler leur présence sur le terrain et créer 200 brigades de gendarmerie.

> Je me rendrai en Nouvelle Calédonie avec Jean-Francois Carenco la dernière semaine de juillet. J’aurai deux maîtres mots : respect et humilité. Nous rencontrerons tout le monde avec un sens profond de l’écoute et du dialogue.

> Les députés du RN et de LFI sont des ennemis. Je les respecte en tant que parlementaires. Mais nous n'avons pas à discuter, à négocier avec le RN ou la France Insoumise.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Pour faire face à l’urgence comme pour préparer l’avenir, Elisabeth Borne a tracé un chemin, dans la clarté des valeurs, afin de bâtir ensemble des compromis, à la hauteur des attentes des Français. Le dépassement au service de l’intérêt général, c’est ce qu’exige la situation.
C’est aussi une ambition réaffirmée pour notre agriculture : soutenir son adaptation dans les transitions à l’œuvre, faire émerger une nouvelle génération d’agriculteurs, bâtir un modèle d’alimentation qui les rémunère mieux, afin de garantir notre souveraineté alimentaire.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> [Nationalisation d’EDF] Par cette décision, nous donnerons à EDF les moyens d’un programme ambitieux de production d’électricité bas carbone, notamment dans le nucléaire. Notre politique publique de l’énergie est stratégique pour notre souveraineté comme pour lutter contre le réchauffement climatique.

> Les économies d’énergie sont l’affaire de tous pour protéger notre planète. Cela suppose de transformer durablement nos habitudes et comportements, dans l’administration et les entreprises en priorité.

> Je salue le vote du Parlement Européen en faveur d’un « label vert » qui inclura le nucléaire dans la taxonomie. Nous avons besoin de toutes les énergies bas carbone pour réussir la transition énergétique.

 

Rima Abdul-Malak (ministre de la Culture)
> Un gouvernement d’action, autour de la première ministre, pour une Nation culturelle forte, accessible à toutes les Françaises et tous les Français. Dès l’école où tout se joue. Agissons, ensemble, avec les parlementaires !

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> [Covid19] Face à la 7ème vague, je mesure ma responsabilité : protéger les Français et notre système de santé. J’en appelle à la responsabilité de tous pour freiner l’épidémie : portons le masque dans les lieux bondés, retrouvons les bons réflexes et vaccinons nous quand on est fragile.

> [Covid19] Face à un virus qui circule plus et plus vite, nous devons protéger la population et veiller au retentissement de cette reprise sur le système de santé.

> [Covid19] Il faut mettre son masque dans les lieux bondés, les transports en commun, les transports pour les vacances.

> [Covid19] Si nous sortons des régimes exceptionnels de crise, nous ne sortons pas pour autant de l’épidémie de Covid19 et il y a besoin de maintenir certains outils.

> [Covid19] La vaccination contre les formes graves sauve des vies.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> Comme l'a annoncé Elisabeth Borne, le gouvernement partira du principe de la déconjugalisation pour réformer l'Allocation adultes handicapés. Nous travaillerons main dans la main avec les parlementaires et les associations, pour une France plus inclusive.

> Avec la saison estivale qui commence, l’État déploie plusieurs mesures pour répondre à la pression des recrutements en Ehpad.
Notre mobilisation sera totale et à tous les niveaux :
- Mise en place de dispositifs de recrutement d’urgence
- Accélération de l’entrée sur le marché du travail des jeunes diplômés du secteur
- Bonification des heures supplémentaires, etc…
Ensemble, nous ferons face au triple défi auquel le grand âge devra faire face cet été : la reprise épidémique, le risque de canicule et les tensions de recrutement.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> Bâtissons ensemble. Face au désordre lié aux crises actuelles et à venir, une Première ministre et un gouvernement d’action pour trouver des compromis, sans compromission sur nos valeurs : liberté, égalité, fraternité et laïcité.
Nous avons les moyens et la volonté de construire ensemble, avec les parlementaires, des majorités d’idées et de projets. Nous le devons aux Françaises et aux Français. Maintenant, au travail !

> Le nouveau gouvernement est à l’action et à l’image du pays, engagé pour mener une politique déclinée dans tous les territoires, efficace jusqu’au dernier kilomètre.

> Dès jeudi, nous présenterons un projet de loi ambitieux pour le pouvoir d’achat des Françaises et des Français. Je suis convaincu qu'un consensus sera trouvé avec l'opposition pour augmenter les pensions de retraite, amplifier le bouclier tarifaire et créer un chèque alimentaire.

 

Franck Riester (ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> La méthode du Sénat qui est une méthode de travail, est une méthode que nous devons collectivement suivre dans ce moment particulier. (...) Nous devons rassembler ceux qui veulent construire et travailler sur le fond.

> L'idée, ce n'est vraiment pas de bâtir des compromis avec le RN ou LFI, nous ne voulons pas de tractations ou d'accords politiques avec eux, nous sommes clairs. Pour autant, nous allons avoir un lien avec tous.

> Nous sommes au service de nos compatriotes avec un état d'esprit de compromis, de construction, de quelque chose de nouveau que, peut-être, certains n'imaginent pas encore.

> Étant donné les enseignements tirés des discussions avec les partis, nous avons pris acte du fait qu'il n'y avait pas de coalition possible et qu'il nous appartenait, maintenant, de travailler texte par texte.

 

Isabelle Rome (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Egalité des chances)
> L'égalité entre les femmes et les hommes est la Grande cause du quinquennat et l'égalité des chances en est le fil rouge. Je crois à la détermination pour combattre le déterminisme.

 

Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> On a une économie qui résiste, une croissance locomotive dans la zone euro l’an dernier, et un taux de chômage au plus bas depuis 15 ans.

> Nous avons comme ambition de réduire le déficit, et de rembourser notre dette.

> J'ai entendu pendant la campagne présidentielle et celles des législatives, la quasi-totalité des formations politiques dire que l'urgence était d'agir pour le pouvoir d'achat des Français. Je ne peux donc imaginer qu'elles ne regardent pas avec un état d'esprit constructif le projet de loi qui sera présenté à l'Assemblée nationale le 7 juillet. Ce serait un reniement absolu des priorités qu'elles ont affichées durant la campagne.
Cela étant dit, les oppositions doivent comprendre que ce projet de loi ne pourra pas traduire l'intégralité du programme politique qu'elles ont présenté devant les Français et qui n'a pas reçu de majorité. Chacun va devoir faire un pas vers l'autre. Nous abordons ces discussions de manière très ouverte, et nous sommes prêts à regarder les propositions faites par les uns et les autres. Mais nous fixons un cadre : les mesures qui vont être prises ne doivent pas se traduire par une augmentation des impôts ou un alourdissement de la dette et une déviation de notre trajectoire de réduction des déficits. Aujourd'hui, j'entends beaucoup de demandes de dépenses supplémentaires, parfois massives, mais aucune proposition d'économies.

> Je n'imagine pas que des formations politiques puissent chercher à mettre en échec l'augmentation des pensions de nos retraités, du point d'indice de nos fonctionnaires, de la rémunération de nos salariés ou le bouclier tarifaire sur les prix de l'énergie. Elles peuvent demander à ce que nous fassions plus, elles peuvent regretter que nous ne fassions pas autant qu'elles le souhaitent, mais je n'imagine pas qu'elles puissent mettre en échec un texte qui porte autant de progrès concrets pour le pouvoir d'achat des Français. Auquel cas, elles devraient s'en expliquer devant les Français.

> Il y a aujourd'hui une situation des finances publiques qui est tendue. Bruno Le Maire a parlé d'une "cote d'alerte" qui a été atteinte. Nous ne sommes plus dans la période où l'on pouvait emprunter gratuitement ou à taux négatifs. La charge de la dette va nous coûter cette année 17 milliards de plus que l'année précédente. C'est l'équivalent de deux fois le budget du ministère de la Justice. Il existe toutefois un chemin pour continuer de protéger les Français et les entreprises tout en tenant nos comptes publics. Malgré les 25 milliards d'euros déjà engagés sur le pouvoir d'achat et un projet de loi, bientôt à l'Assemblée du même ordre, nous tiendrons ainsi notre objectif de 5% de déficit en 2022. Cela nécessite que les aides apportées soit temporaires et ciblées. C'est d'ailleurs la vraie différence que nous entretenons avec certaines formations politiques qui poussent à des baisses – voire des suppressions – de taxes pérennes face à un phénomène conjoncturel. Et ce qui me frappe, c'est que ces positions, d'habitude essentiellement réservées aux extrêmes, semblent avoir contaminé Les Républicains qui proposent une baisse de taxe sur l'essence qui coûterait 35 milliards d'euros de manière pérenne à l'Etat, mettant en danger nos finances publiques, notre capacité à garder un modèle social et serait anti-écologique.

> Il y aura une vigilance absolue à ce que nos lois, nos règles dont fait partie le secret fiscal soient respectées. Et je dois dire qu'il y a lieu de s'étonner devant certaines déclarations de représentants de la France insoumise comme Adrien Quattenens, qui a accueilli l'élection d'Eric Coquerel à la tête de la commission des Finances en expliquant que c'était la fin du secret fiscal. Pour le reste, je suis très respectueux de nos institutions, du débat et du travail parlementaire. Les oppositions ont choisi et voté pour Eric Coquerel à la tête de la commission des Finances. Je travaillerai donc avec lui comme j'aurais travaillé avec le même esprit constructif pour tout autre président de commission. Ce que j'espère, c'est que lui-même appréhendera sa mission avec l'esprit de responsabilité nécessaire dans la période historique que nous traversons.

> [Prix de l’énergie] Nous avons décidé de mettre en place une aide directe et massive à hauteur de 3 milliards d'euros en direction des entreprises les plus durement frappées par la hausse des prix du gaz et de l'électricité. Pour être éligible, il faudra que les dépenses énergétiques constituent au moins 3% du chiffre d'affaires de l'entreprise concernée et que de mai à juillet la facture d'électricité et de gaz ait doublé par rapport à 2021. Nous estimons que cet accompagnement pourrait bénéficier à plus de 30.000 entreprises.
Ces mesures, en permettant de soutenir l'activité économique, auront un effet bénéfique sur la croissance et l'emploi, et donc sur les recettes sociales et fiscales à venir. Quand on dépense 3 milliards d'euros pour aider des entreprises à tenir, c'est autant d'économies qui sont réalisées et de recettes futures générées par l'activité économique de ces secteurs. Par ailleurs, ces aides s'inscrivent dans la trajectoire globale des finances publiques.
Depuis le «quoi qu'il en coûte» de 2020, où le déficit avait atteint près de 8,9%, nous avons réduit le déficit public à 6,4% en 2021 et il sera tenu à 5% cette année. Nous le ramènerons à 3% en 2027. Cette trajectoire s'appuie sur trois leviers principaux : d'abord, l'activité économique et la poursuite de la baisse du chômage qui permet des rentrées fiscales supplémentaires – cette année 55 milliards d'euros de plus qu'attendu. Ensuite, les réformes, comme celle des retraites, qui doivent permettre d'augmenter le taux d'emploi dans notre pays, ou le chantier de la facturation électronique, qui va nous permettre de lutter contre la fraude à la TVA tout en étant source d’efficacité accrue pour les entreprises. Enfin, la maîtrise de l'augmentation de nos dépenses : les dépenses de l'Etat et le budget de certains ministères vont augmenter, mais mon rôle de ministre du Budget est de veiller à ce que le rythme d'augmentation soit soutenable dans la durée.

> Sur l'aide aux entreprises «énergo-intensives», il n'y aura pas de conditionnalité pour la simple et bonne raison que ce sont des mesures d'urgences qui doivent permettre aux entreprises de passer le cap de la crise. Sans quoi elles devraient mettre la clé sous la porte. Nous avons évidemment une demande plus globale faite aux entreprises de mieux partager la valeur. Avec déjà des résultats dans un certain nombre de secteurs, notamment via des accords de branche dans l'hôtellerie-restauration, la propreté, les transports... Et de nouveaux dispositifs comme le triplement des plafonds de la prime Macron. L'incitation est de toute manière très forte du fait des difficultés de recrutement, qui sont une raison en soi d'augmenter les salaires.

> La sobriété est au cœur de la stratégie énergétique de la France engagée par le Président de la République lors du discours de Belfort, en février dernier. C'est un chemin que nous avons engagé avant même le pic inflationniste, en déployant des moyens du plan de relance et de France 2030, notamment pour développer une industrie verte en France. La sobriété est au cœur de la transition énergétique, avec le développement massif des énergies renouvelables et la relance d’un programme nucléaire, pour notre climat et notre transition écologique.
Aujourd’hui, les entreprises nous disent qu’elles vont s’y mettre, c’est une bonne chose. Les français aussi plébiscitent la sobriété, avec maprimerénov, qui permet à tous ceux qui le souhaite de rénover leur logement, avec plus de 700 000 rénovation l’an dernier, un chiffre jamais atteint par les gouvernements précédents.


> L'Etat ne peut pas être le seul à prendre des mesures pour lutter contre l'inflation. Les entreprises qui le peuvent doit également y participer en augmentant la rémunération de leurs salariés mais aussi, pour celles qui font le plus de profits dans cette crise, en réinjectant des sommes importantes en faveur du pouvoir d'achat. La question c'est comment y arriver ? Sans tenir compte du fait que ces profits sont souvent réalisés et taxés hors de France, certains poussent effectivement à la mise en place d'une taxe exceptionnelle sur les profits qui serait ensuite redistribuée.
Notre position est d’abord de demander à ces entreprises de faire des efforts directement en direction des Français. Nous préférons qu'elles mettent de l'argent directement dans la poche des Français plutôt que dans celle de l'Etat qui ensuite redistribuerait. Très concrètement, c'est Total qui annonce une ristourne supplémentaire de 12 centimes au litre en plus des 18 centimes de l'Etat, ce qui fait 30 centimes au litre, soit 15 euros sur un plein. Ou le transporteur CGA-CGM dont nous avons obtenu qu'il baisse de 500 euros le prix de son container, soit une baisse de 10% des frais de transports pour les entreprises. Nous serons vigilants à ce qu'elle se répercute par la suite sur la facture des Français dans la grande distribution, ou sur les frais des entreprises du BTP.

> La renationalisation d’EDF est une bonne nouvelle pour notre pays (…) Cela nous permettra de réinvestir massivement dans le nucléaire.

> L’âge de 65 ans pour le départ à la retraite est une base de travail. Nous allons maintenant travailler avec les organisations syndicales, les partenaires sociaux et les parlementaires.

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Face à un pic d’inflation nous adapterons le dispositif en passant à des mesures temporaires et ciblées.

> «Il est temps d’entrer dans l’ère des forces qui bâtissent ensemble» (Elisabeth Borne). Afin d’agir autrement, en responsabilité, en ayant le courage de dire la vérité aux Françaises et aux Français.

> Le déclin séculaire de l’industrie n’est pas une fatalité.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> «Maintenant, accélérons (...) Accélérons en tenant notre rang de grande Nation numérique.» Notre ambition affirmée avec force aujourd'hui dans la déclaration de politique générale d'Elisabeth Borne.

> Le Parlement européen vient d'approuver les règlements DSA et DMA négociés durant la Présidence française de l'UE. Une étape essentielle est franchie pour la protection des citoyens en ligne et la souveraineté numérique européenne.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> Discours de politique générale d’Elisabeth Borne: face aux défis majeurs qui nous attendent, « le désordre et l’instabilité ne sont pas des options ». Le Gouvernement présentera des textes d’urgence dès demain après-midi, nous les construirons avec les parlementaires.

 

Carole Grandjean (ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels)
> Au travail avec Olivier Dussopt et Pap Ndiaye. Je me réjouis de pouvoir travailler avec eux, au service de la formation et l'enseignement professionnels. Ensemble, nous porterons des sujets transversaux pour favoriser l’insertion professionnelle de tous et nous réaliserons la réforme du lycée professionnel pour en faire une voie d'excellence méritée !

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> À force de confondre le cirque et la politique, on perd le sens des mots et de l’Histoire. Là est l’impardonnable dérive mélenchoniste ; la gauche honnête et responsable ne doit pas s’y laisser engloutir.

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Nous serons intraitables avec toutes les discriminations.

> Il nous faut à la fois changer la ville et changer la vie.

> [Logement] Nous avons l’ambition de le rendre abordable pour chacun.
Le gouvernement s’engage à :

- ouvrir la caution publique aux classes moyennes
- construire plus de logements dans les zones tendues
- lancer un nouvel acte de décentralisation
- rénover 700 000 logements par an grâce à MaPrimeRenov.

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé)
> «Bâtir ensemble»: Elisabeth Borne a dressé un cap ambitieux pour la France et l'Europe : transition écologique, plein emploi, égalité des chances, santé de qualité pour tous... Nous gouvernerons en travaillant dans un esprit constructif, au service de l'intérêt général.
Elisabeth Borne a rappelé la méthode : dialogue et compromis ambitieux, sans compromission. Pour offrir à toutes et à tous une offre de santé de qualité, tout en soutenant et en accompagnant nos soignants, vous pouvez compter sur mon engagement et mon écoute. Au travail !
La France est le pays de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et de la laïcité : au-delà des clivages, rassemblons-nous pour mieux protéger les Français, rassembler la nation et préserver la planète. Face à l’urgence et à la nécessité d’agir, soyons à la tâche, ensemble.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Très heureuse d’avoir retrouvé Pap Ndiaye au Conseil des ministres aujourd’hui. Ensemble, nous lutterons contre les violences dont nos enfants sont trop souvent victimes. À travers l’École, c’est toute une nouvelle génération qui se construit et s’émancipe. Prenons soin d’elle !

> [Syrie] 35 enfants sont désormais sortis de l’enfer. Je salue cette décision pour laquelle je me suis longtemps battue ! Nous poursuivrons leur rapatriement tant qu’il le faudra pour les protéger.

 

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie associative)
> L'économie sociale et solidaire et la vie associative, c'est toutes les personnes qui considèrent que le profit n'est pas une fin en soi.

> On est dans un contexte historique de féminisation du pouvoir politique et je suis très heureuse d'en faire partie.

 

Chrysoula Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Dans son allocution, Elisabeth Borne a souligné que la France tiendra sa place sur la scène mondiale :
- plus de solidarité internationale
- ambition accrue pour les défis globaux
- poursuite du renouvellement de notre relation avec l’Afrique.
Nous serons au rendez-vous!

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Elisabeth Borne avec son gouvernement s’engage à relever les défis face à nous avec un projet clair et une méthode nouvelle, présentés devant la représentation nationale. Bâtir ensemble, c’est apporter notamment des réponses radicales à l’urgence écologique.
Nous sommes déterminés à travailler plus largement et en concertation pour répondre aux préoccupations des Français, comme l’amélioration de leur pouvoir d’achat et encore l’urgence écologique.

 

Dominique Faure (secrétaire d’Etat chargée de la Ruralité)
> Élisabeth Borne fixe le cap de l'agenda rural, en concertation avec les élus locaux :
- Continuer le déploiement de France Services
- Lutter contre la fracture numérique
- Une transition écologique au service des territoires
Cette feuille de route, je la mettrai en œuvre.

 

Partis politiques

● LaREM (futur Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Le parcours d'Élisabeth Borne, c'est ce que la République permet et doit permettre. Et son discours aujourd'hui est la plus claire des réponses à ceux qui voulaient s'entêter à lui intenter un procès en illégitimité !

> [Discours lors de la déclaration de politique générale du gouvernement]
Madame la Première ministre, à travers votre nomination, c’est une certaine idée de la République qui s’affirme, dans laquelle les parlementaires peuvent, je le crois, se reconnaître largement par-delà leurs convictions et leurs engagements. Une République du travail, celui qui a permis votre parcours. Une République de l’engagement, celui qui n’a jamais cessé de vous animer dans toutes vos fonctions. Une République de l’égalité, celle qui s’adresse à toutes les petites filles de notre pays. C’est donc avec beaucoup émotion que je prends la parole après vous, sous l’œil bienveillant de la première femme élue à la présidence de l’Assemblée nationale. Ce sont encore deux femmes qui me succéderont à cette tribune. Quel symbole au regard de l’histoire de France et des combats qui nous ont précédés, au regard du mépris et des quolibets qu’ont dû, ici, supporter tant de femmes parlementaires et ministres ! Le temps des femmes est venu et c’est historique. Le temps des femmes est venu et il durera. Soyez assurés que nous saurons user de nos nouvelles responsabilités avec bienveillance mais surtout avec pugnacité. Ce qui nous intéresse, ce n’est pas d’être les premières mais de nous inscrire dans le temps long.
Madame la Première ministre, vous venez de nous exposer la feuille de route que vous fixez au Gouvernement. Il me revient, en tant que présidente du principal groupe de l’Assemblée, de préciser nos intentions et l’état d’esprit qui nous anime alors que nos concitoyens s’interrogent légitimement sur notre capacité, majorité comme oppositions, à adapter les pratiques parlementaires à la nouvelle donne politique qu’ils ont choisie. Nous sommes collectivement dépositaires d’un héritage, la Constitution de la Ve République ; moi-même comme l’ensemble des députés de mon groupe y restons fidèles. Fidèles à celui qui l’a inspirée : le général de Gaulle. Fidèles à ceux qui l’ont fait évoluer: Jacques Chirac, Lionel Jospin, Nicolas Sarkozy. Fidèles au subtil équilibre des pouvoirs prévu par notre texte fondamental : un président légitime, un gouvernement qui a les moyens d’agir, une Assemblée nationale ayant la capacité à légiférer en toute liberté. Voilà notre cadre commun : non pas le blocage ni l’idée bien peu républicaine que les résultats des élections peuvent être contestés dans la rue .
Mais cette Ve République qui nous fait, qui nous tient et que, dans cette majorité présidentielle, nous voulons faire vivre. Face aux temps présents, nous devrons de nouveau en faire évoluer l’usage car les attentes de nos concitoyens sont fortes, notamment s’agissant de leur association aux processus de décision. Mais faire évoluer, ce n’est pas déconstruire ; améliorer, ce n’est pas trahir les intentions des constituants de 1958. Le débat d’aujourd’hui nous offre l’occasion de clarifier et de définir un cap et un chemin.
Que les opposants acharnés à la Ve République s’en offusquent, rien de plus normal : ils sont dans leur rôle.
Mais que des représentants de partis de gouvernement, qui ont exercé le pouvoir en respectant l’esprit de la Constitution, feignent de s’en indigner, voilà qui est plus surprenant. Il y a ceux qui veulent abattre la V République et ceux qui veulent la faire vivre pleinement ; nous sommes de ceux-ci. Nos institutions constituent le socle de notre action. Elles sont, bien au-delà des bancs de la majorité présidentielle, notre bien commun. Les 10 et 24 avril, puis les 12 et 19 juin, les Français ont fait leur choix : celui d’un président fort, largement réélu – et pour la première fois hors cohabitation –, celui d’un parlement fort où les lois non seulement se votent, mais s’élaborent. Il n’y a pas les Français qui votent bien et ceux qui votent mal, il y a le choix souverain des Français, dont nous sommes collectivement dépositaires.
D’abord, en matière de méthode, il faudra faire davantage de place à la délibération collective – le socle de notre pacte démocratique –, à l’écoute, au débat, aux négociations. Il faudra faire émerger une culture du compromis, mieux associer les parlementaires au travail en amont et revoir la fréquence d’examen des textes de loi car, comme le dit le Conseil d’État, « quand le droit bavarde, le citoyen ne lui prête plus qu’une oreille distraite ». Moins de lois, mais des lois mieux écrites, mieux négociées, mieux évaluées pour améliorer concrètement la vie des Français: voilà notre objectif. Il faudra rééquilibrer l’initiative législative entre propositions et projets de lois, au bénéfice du Parlement ; notre groupe y veillera. À tout cela, nous sommes prêts, je suis prête.
Le choix des Français commande ensuite que nous rassemblions autour d’un grand dessein capable de fédérer, au-delà de la majorité présidentielle, tous ceux qui, ayant fait d’autres choix ou s’étant abstenus, se reconnaissent dans la République – non pas une République inerte qui, à force d’immobilisme, finit par se recroqueviller, mais une République d’action qui retrouve sa capacité à changer la vie. Le compromis consiste à partager un même objectif et à trouver un accord sur les moyens d’y parvenir. Il doit se faire dans la transparence, sans rien cacher de ses intentions. Rechercher des compromis, c’est la nature même du travail parlementaire ; c’est ce qui permet d’enrichir notre projet. Le compromis oui, la compromission jamais !
La situation nous invite à une forme de renaissance républicaine. Cela tombe bien : nous sommes profondément républicains, et l’objectif d’une renaissance de nos politiques et de nos pratiques est la raison même de l’existence de notre groupe, ce qui fait sa cohérence, ce qui a réuni des femmes et des hommes qui n’ont pas tous les mêmes parcours politiques ou personnels, mais qui ont décidé de s’engager.
La renaissance doit donner à notre modèle les moyens d’agir ; elle doit se traduire en actes. Nous sommes conscients de l’ampleur de la tâche qui est la nôtre : nous savons que nous formons une assemblée élue par une minorité d’électrices et d’électeurs. Le souci de vérité nous impose de rappeler qu’aucun des groupes de notre assemblée, aucune des coalitions déclarées ne peut revendiquer en conscience d’avoir obtenu la pleine et entière confiance des Français.
En revanche, par leur abstention comme par leur vote, nos compatriotes nous ont placés, chacun, au pied du mur : ils nous ont donné mandat pour agir, pour trouver les voies de faire avancer le pays. Ils ont formulé une exigence dont nous devons nous montrer dignes pour mériter leur confiance.
Quel constat pouvons-nous faire aujourd’hui ? Les grands principes que notre République a formulés, installés, concrétisés, sur lesquels se sont construites les oppositions les plus fortes, font désormais l’objet d’un large consensus. Il faut s’en réjouir. Plus personne ou presque ne remet en cause le principe de l’éducation gratuite et universelle, du droit à l’accès à la santé, du droit à la sécurité. Plus personne ou presque ne remet en cause la nécessité d’agir pour lutter contre le dérèglement climatique et pour nous préparer aux effets inéluctables des changements en cours.
Cependant, derrière ce relatif consensus sur les enjeux, il y a la réalité vécue par nos concitoyens, qui justifie des réformes et des décisions. La réalité d’une école qui, trop souvent encore, malgré l’engagement de ses acteurs et les moyens qui lui sont consacrés, reproduit les inégalités. La réalité des déserts médicaux et des difficultés d’accès aux soins sur tout le territoire, malgré l’implication admirable de nos soignants et les efforts considérables engagés au cours des dernières années. La réalité d’une insécurité qui mine le quotidien des Français les plus vulnérables, dans les quartiers de nos villes et dans nos villages, malgré le professionnalisme des forces de l’ordre et l’augmentation des budgets de la police et de la justice. La réalité d’un système de retraite par répartition, qui est notre patrimoine commun mais qui doit être garanti dans la durée – il faut à la fois faire progresser les petites retraites et nous laisser les marges de manœuvre indispensables pour faire face aux défis du grand âge. La réalité d’un système social qui figure parmi les plus redistributifs au monde mais qui n’empêche pas la peur du déclassement ou la crainte de ne pas réussir à boucler la fin du mois. La réalité des contraintes nouvelles liées aux adaptations nécessaires à la préservation du climat, synonymes de dépenses nouvelles, de changements d’habitudes, de bouleversement de nos modes de production et de consommation, d’une remise en cause de nos sources d’énergie. Les Français n’attendent pas seulement que nous protégions des institutions et des services publics qui fondent notre pacte républicain ; il nous faut les consolider et donc les rebâtir, assurer leur renaissance.
Cette renaissance nécessitera des investissements nouveaux ; il nous faut donc conserver une économie en croissance.  Car précipiter notre pays dans la crise par des décisions déraisonnables et des dépenses sans contrainte reviendrait à faire porter à nos entreprises des charges insupportables au prix de la baisse de leur compétitivité à abdiquer notre objectif de plein-emploi, à appauvrir les Français et, in fine , à obérer la capacité de l’État à faire face à ses responsabilités. Pas d’augmentation de la dette, pas d’augmentation des impôts : voilà le seul cadre responsable dans lequel nous pouvons mener notre action.
La renaissance que nous incarnons imposera de protéger le pouvoir d’achat et donc de poursuivre le travail entamé pour une fiscalité allégée. Trop d’impôt tue l’impôt ; on ne combat pas l’inflation en l’alimentant – souvenons-nous des mots si justes de Pierre Bérégovoy. La renaissance que nous voulons contribuer à faire émerger exigera de préserver les générations futures, donc de tenir l’objectif d’une dette publique contenue puis réduite. Il faut continuer à renforcer notre Europe, une Europe plus forte et plus souveraine, capable de résister aux nouveaux empires et aux nouveaux défis environnementaux, technologiques, sanitaires, migratoires, qui ne connaissent pas les frontières. La présidence française de l’Union européenne a démontré notre capacité d’action collective sous l’impulsion du Président de la République : taxe carbone aux frontières, régulation des grandes plateformes numériques et solidarité indispensable avec le peuple ukrainien qui lutte pour sa liberté. Quelle émotion de voir le drapeau européen entrer au cœur du parlement ukrainien, alors qu’ici, certains voudraient l’en chasser ! Je suis fière de m’exprimer devant ce drapeau, notre héritage et une part indispensable de notre avenir.
Enfin, la renaissance républicaine passe par la réaffirmation de la laïcité comme fondement de notre bien commun, par la capacité à faire renaître le goût du métier chez les enseignants qui se sentent déconsidérés en tant que figures d’autorité et finissent par se sentir mal protégés. Je vous parle ici en tant qu’élue d’un département qui a connu l’effroi avec la décapitation de Samuel Paty. La renaissance passe par le refus acharné des discriminations comme des assignations ou des enfermements identitaires, par la passion de l’égalité entre les territoires et entre les citoyens, par la défense de nos libertés publiques telle la liberté d’entreprendre. Elle passe par la capacité d’offrir des chances de s’extraire de sa condition de naissance, par un accompagnement digne des personnes dépendantes ou handicapées, par la culture pour tous, condition évidente et nécessaire de l’émancipation. À chaque fois, madame la Première ministre, que le Gouvernement sollicitera l’Assemblée pour mettre en œuvre des politiques publiques répondant à ces objectifs, vous pourrez compter sur le soutien plein et entier des députés de notre groupe.
Ces réformes à venir, ces lois à rédiger et à amender, cette action de l’État à évaluer, les groupes de la majorité devront les aborder en tenant compte de la nouvelle donne politique de l’assemblée issue des urnes le 19 juin dernier. Elles devront adopter de nouvelles pratiques et se donner un nouvel objectif, celui de concourir à une forme de renaissance démocratique. Après tout, nous ouvrir aux autres, intégrer leurs points de vue quels qu’ils soient – dès lors qu’ils se situent dans l’arc républicain –, préférer le consensus sur les projets aux postures idéologiques, tout cela est dans l’ADN du mouvement que nous avons bâti avec le Président de la République. C’est la raison de notre engagement.
La coconstruction des textes législatifs avec le Gouvernement fut déjà une réalité lors de la précédente législature ; sans doute ne l’avons-nous pas assez revendiquée. Je rends hommage à nos prédécesseurs, notamment à celles et ceux à qui le sort électoral a été défavorable. Ils ne méritaient pas cette image injuste de députés Playmobil que certains se sont appliqués à leur accoler. C’était injuste tout simplement parce que c’était faux.
C’était faux, et cela ne doit pas nous empêcher d’être encore plus déterminés, par exemple en usant des prérogatives de contrôle du Parlement avec davantage d’imagination et d’audace. La présidente de l’Assemblée nationale a proposé des pistes pour améliorer l’efficacité de notre travail collectif ; je souhaite que nous nous en saisissions ensemble, par-delà les frontières de nos groupes respectifs. De même, je ferai appel aux membres de mon groupe, afin d’adopter de nouveaux modes de fonctionnement, qui contribueront à une renaissance de la démocratie parlementaire.
Il s’agira de nous montrer capables de travailler davantage avec nos collègues, par exemple en réfléchissant aux modalités de cosignature des propositions de loi et des amendements, avec des députés d’autres groupes de l’arc républicain. Nous en débattrons, et nous trancherons.
Cette volonté de renaissance démocratique n’est ni une fin en soi, ni une simple réponse à l’équilibre politique inédit de notre assemblée. Elle figurait dans le projet présidentiel, avec l’annonce d’une nouvelle méthode de gouvernement, pour atteindre un but précis : élaborer et adopter des textes plus efficaces et plus en adéquation avec les réalités du pays. Ils permettront aux Français de se projeter, ils répondront à leurs difficultés particulières et leur donneront collectivement confiance en leur avenir.
J’en donnerai deux exemples. D’abord, le projet de loi visant à garantir le pouvoir achat : très attendu par nos concitoyens, il procède d’une exigence d’efficacité et de solidarité. Nous ne sommes pas tous égaux pour supporter le poids de l’inflation : il nous reviendra de nous assurer que les mesures que nous défendrons seront adaptées à toutes les situations et qu’elles atteindront réellement leur cible.
Avec ce texte, nous pourrons montrer que nous sommes capables de compromis.
J’entends certains ici dire déjà qu’ils ne le voteront pas. Pourtant, personne sur ces bancs n’estime qu’il ne faut pas répondre à l’urgence, ou laisser faire. Personne n’a intérêt au blocage.
C’est pourquoi je m’adresse solennellement à toutes les bonnes volontés de l’hémicycle : avec ce texte, nous pourrons montrer aux Françaises et aux Français que nous avons entendu leur message.
Avec ce texte, nous pourrons agir vite et fort pour améliorer leur vie quotidienne ; pour revaloriser les minima sociaux, la prime d’activité, les pensions de retraite, les allocations familiales ; pour limiter la hausse des loyers ; pour que chacun ait accès à une alimentation de qualité, sans que jamais cela ne soit au détriment de ceux qui nous nourrissent.
Pendant l’examen de ce texte, madame la Première ministre, nous nous conduirons en partenaires loyaux et positifs du Gouvernement, nous serons ouverts à la discussion et aux améliorations que proposeront nos collègues des autres groupes politiques, dans le respect de l’engagement que nous avons pris envers nos concitoyens.
Ce qui vaut pour les projets de loi doit également valoir pour les initiatives parlementaires. Elles forgent notre identité, dans cette enceinte et auprès des Français. Aussi disons-nous un grand oui à l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution.
Les droits des femmes ne sont ni un fonds de commerce, ni un sujet accessoire. Ceux qui affirment que nous avons le temps d’attendre se trompent. D’autres démocraties l’ont pensé, dans lesquelles désormais des femmes risquent quinze ans d’emprisonnement si elles exercent une liberté fondamentale. Une petite fille américaine de dix ans – dix ans ! – est condamnée à mener à terme une grossesse résultant d’un viol. Nous avons les moyens d’agir, aussi le ferons-nous : nous protégerons les femmes, maintenant et pour demain, pour le bien de notre pays, et pour adresser un message aux femmes du monde entier. (Les députés des groupes RE, Dem et HOR se lèvent et applaudissent.)
Nous aurons ainsi l’occasion d’engager ensemble, dans une logique transpartisane, une modification constitutionnelle, par la voie de l’initiative parlementaire. Ce sera la première fois depuis 1958. La Constitution en offre la faculté au Parlement, saisissons-la !
Nous serons loyaux et fidèles au Président de la République et au projet qui nous a conduits ou reconduits ici. Certains nous diront soumis, mais cela ne nous empêchera pas de réaffirmer notre loyauté et notre fidélité, loin des caricatures.
Nous sommes libres de mener nos combats politiques en faveur de nouvelles conquêtes sociales pour les Français. On nous dira affranchis, mais cela ne nous empêchera pas d’engager des actions, ni de faire des propositions, fidèles en cela au mandat que les Français nous ont confié. Nous l’avons déjà fait, sans jamais sombrer dans la démagogie, mais en croyant résolument au rassemblement et au dépassement politique.
Les membres du groupe que j’ai désormais l’honneur de présider emprunteront ce chemin de crête, « en même temps » du temps parlementaire, déterminés et sereins. J’en sais l’exigence et la complexité, j’en sais surtout la nécessité, pour que les Français nous jugent utiles, pour eux et pour leurs enfants. Je le répète, ils ont choisi d’élire un Président fort et une assemblée forte.
J’ai commencé mon propos en citant la Constitution, j’y reviens pour le conclure. Il est un fait incontestable. Par le vote du 19 juin, les Français ont sans doute exprimé des attentes fortes, des impatiences, des colères, mais ils ont aussi clairement choisi de ne pas changer de République. En 1967, le président de Gaulle déclarait : « Un jour viendra, sans doute, où notre Constitution avec tout ce qu’elle implique sera devenue comme notre seconde nature. »
Il nous appartient désormais, par notre sens des responsabilités, par la pratique de notre mandat, de lui donner raison. Car cela correspond à nos convictions et, surtout, au verdict des urnes.
Les membres du groupe Renaissance sont prêts à démontrer que nous sommes collectivement capables de trouver dans notre texte fondamental les ressources pour que la France continue d’avancer. Nous sommes clairs concernant le cadre général, qui sera cohérent avec le projet du Président élu par les Français en avril, projet que nous nous sommes engagés à contribuer à concrétiser. Nous sommes clairs concernant les compromis que nous sommes disposés à élaborer avec tous ceux qui partagent les valeurs républicaines qui nous animent, quels que soient les désaccords politiques qui nous distinguent par ailleurs.
Nous sommes également fidèles à l’esprit des femmes qui nous guident, comme Ruth Bader Ginsburg pendant son mandat à la Cour suprême des États-Unis, qui disait : « Luttez pour les choses qui vous tiennent à cœur, mais faites-le d’une manière qui amènera d’autres personnes à vous rejoindre. »
Enfin, madame la Première ministre, nous affirmons avec clarté que nous vous soutenons, ainsi que votre gouvernement.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> La renationalisation d'EDF est une décision stratégique qui poursuit une logique claire: réinvestir dans le nucléaire pour assurer notre indépendance énergétique et poursuivre la baisse radicale de nos émissions de CO2.

> L’époque et le contexte exige de repenser notre organisation et de créer une structure partisane nouvelle. Décentralisation, affirmation des sensibilités et renforcement du débat d’idées : c’est ainsi que nous voulons avancer.

> La Première ministre Elisabeth Borne

était attendue. Elle a répondu à ses détracteurs avec clarté, sérieux et compétence. Un discours remarquable qui fixe un cap clair : une France plus indépendante dans une Europe plus forte. Le quinquennat est lancé !

> Le cap fixé par la Première ministre pour le pays est clair : le plein emploi, la transition écologique, l’égalité des chances. Nous serons à ses côtés pour bâtir ensemble et construire des compromis au service des Françaises et des Français.

 

Benjamin Haddad (député)

> Mélenchon battu à la présidentielle, LFI battu aux législatives mais on continue le procès en légitimité. Une motion de censure déposée contre un gouvernement tout juste nommé qui va proposer des mesures urgentes pour défendre le pouvoir d’achat. Les Français méritent mieux.

 

● MoDem
Jean-Paul Mattéï (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Discours lors de la déclaration de politique générale du gouvernement]
Vous l’avez dit tout à l’heure, Madame la Première Ministre, nous sommes face à une situation exceptionnelle et à des défis immenses. Une situation exceptionnelle, d’abord, par la composition de notre Assemblée. Le peuple français, à travers les élections législatives, vient de faire de la proportionnelle une réalité.
Le groupe démocrate, attaché à l’idée d’une représentation proportionnelle, salue la proposition de notre Présidente d’ancrer ce principe dans le marbre de la loi au cours de cette législature.
De fait, le Parlement reflète davantage aujourd’hui la société française dans la diversité de ses opinions et de ses attentes. Nous devons y attacher le plus grand respect.
Loin d’être un signe d’instabilité, c’est une preuve de la vitalité intacte de notre démocratie. Cela nous oblige à réinventer notre façon de travailler ensemble. Chacun d’entre nous est à sa place ici, celle à laquelle l’a hissé le suffrage universel, avec les idées qu’il incarne. Chacun a ici la lourde responsabilité de façonner le destin de la France et des français pour les 5 prochaines années.
Le Parlement sera plus que jamais au cœur de la vie politique et institutionnelle. C’est un motif de satisfaction pour ma famille politique. Montesquieu nous a appris que pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par sa disposition même, le pouvoir arrête le pouvoir. La réforme constitutionnelle de 2008 a fait sien cet objectif et a donné davantage de droits au Parlement, dans l’initiative et le contrôle législatifs. Elle a reconnu les droits de l’opposition, dont la Présidence de la commission des finances.
Elle était inspirée par l’inquiétude démocratique d’un Parlement qui ne refléterait plus l’opinion ou musellerait l’opposition. Au point que celle-ci n’aurait d’autre choix que la rue pour se faire entendre. Nous avons la chance de disposer d’un socle institutionnel solide, qui permet d’inscrire le changement politique majeur que nous vivons dans le cadre existant. Le Parlement devient désormais incontournable : ni une chambre d’enregistrement, ni un récif sur lequel se brisent toutes les réformes ou toutes les idées.
Il nous faudra revoir notre façon de légiférer et de travailler ensemble. Entre nous d’abord, et avec le Gouvernement aussi, dans un dialogue constructif permettant d’aboutir à des accords solides, car viables dans le temps et consentis par tous. Pour cela, Madame la Première ministre, vous me trouverez toujours à vos côtés en qualité de médiateur, tout comme le groupe Démocrate.
Nous avons élu la semaine dernière pour la première fois une Présidente de l’Assemblée nationale. C’est une fierté pour tous les parlementaires et un signe incontestable que les mentalités évoluent. Nous avons choisi pour la première fois un député d’un parti qui n’a jamais gouverné, à la tête de la commission des finances. Le Gouvernement, ainsi remanié, est un gouvernement d’action au service des français. Il devra plus que jamais entendre ce qui se dira dans notre Assemblée et dans le pays. Ces qualités d’écoute et de dialogue sont, je le sais, les vôtres, Madame la Première ministre. Et je salue votre élection en tant que députée du Calvados qui fait de vous l’une des nôtres aussi.
Vous êtes, Madame la Première Ministre, une femme d’Etat aguerrie, et je sais que votre connaissance de nos institutions et du Gouvernement vous permettra de conduire efficacement son action et d’animer un dialogue vertueux avec le Parlement.
Nous sommes en effet face à des défis immenses. Il nous reviendra, ensemble, de poursuivre les réformes utiles à notre pays, pour lesquelles nos concitoyens ont réélu le Président de la République. Et pour ce faire, il nous faudra continuer à libérer les énergies sans casser les talents et réparer la cohésion de notre société. Le groupe Démocrate est le premier soutien de la majorité.
Nous en partageons les valeurs : Le respect de chacun et le souhait d’une société plus solidaire ; le goût de la liberté dans une France apaisée, réunie autour du pacte Républicain, avec un Parlement fort et un Etat de droit respecté; le souci de voir nos territoires protégés, intégrés à la République par une décentralisation efficace, maillés de services publics et entendus dans leurs besoins spécifiques ;le désir d’améliorer la vie des gens dans le respect de  l’Etat  de  droit,  de  moderniser  l’économie, d’encourager les entrepreneurs et de soutenir les plus fragiles contre les chocs qui déstabilisent la société ; la volonté de répondre à l’urgence climatique et préserver notre environnement.
Nous le devons aux générations futures.
Le haut conseil pour le climat évalue l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre de 6,4% depuis l’an dernier malgré une baisse tendancielle de 23% par rapport à 1990. Signe de l’importance de cette prise de conscience au plus haut sommet de l’Etat, vous êtes, Madame la Première Ministre, en charge de la planification écologique et énergétique. Et vous avez déjà annoncé une nouvelle loi de programmation pour le climat début 2023. C’est pourquoi nous soutiendrons, au groupe démocrate, le programme ambitieux proposé par le Président de la république, en matière d’action climatique.
Nous nous attacherons avec vous à atteindre la neutralité carbone en 2050, à rénover 700 000 bâtiments, à végétaliser les villes, à consacrer 10 milliards à la transition écologique sur le quinquennat.
La défense de notre souveraineté nationale, aussi bien militaire que stratégique, énergétique et alimentaire, avec une armée forte, la modernisation du modèle industriel et agricole et le développement du mix énergétique.
L’appartenance européenne, qui nous permet d’être plus forts ensemble sur la scène internationale, dans un contexte qui a révélé la fragilité des Etats isolés. A ce titre, nous pouvons nous réjouir que nos partenaires aient écouté la voix de la France au cours des 6 derniers mois de Présidence française de l’Union européenne.
Sur la scène internationale, la France a également œuvré pour avancer sur les questions climatiques. Le mois dernier, le G7 a pris l’engagement de mettre un terme au financement d’énergies fossiles sans capture du carbone d’ici la fin de l’année 2022.
Sous l’impulsion du Président de la République, l’accord de Paris a été réaffirmé. Il vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5% par rapport à l’ère préindustrielle et à parvenir à zéro émission nette carbone d’ici 2050.
Nous aurons, enfin, l’impérieuse nécessité de restaurer nos finances publiques très dégradées, pour ne pas léguer un avenir hypothéqué à nos enfants. Sur ce point, nous devrons préserver les moyens de l’Etat à faire face à une autre crise majeure.
Les réponses ponctuelles et d’urgence ont été adaptées à la covid19; elles ont impliqué une dégradation considérable de la dette. L’Etat emprunte aujourd’hui à 2%, ce qui entraînera une augmentation de 11 points de PIB de la dette en 10 ans. Revenir à une maîtrise réelle de nos finances est une obligation, pas une option. Nous devrons réfléchir aux solutions pérennes qui permettront de retrouver un point d’équilibre viable pour l’économie et la société.
Le monde change. La France change. La société change. Notre pays est divisé, notre devoir est de tout faire pour réunir nos concitoyens. Cela nous oblige à un plus grand devoir de solidarité et de responsabilité. La crise sanitaire nous a montré la fragilité de notre société, des Etats face aux crises. Chacun d’entre nous l’a ressenti à son propre niveau, du retraité à l’étudiant, du chef d’entreprise au salarié. Nous devrons donc renforcer notre capacité à répondre à une nouvelle crise tout en restaurant nos moyens de résilience collectifs.
A l’heure où l’inflation a refait son apparition et frôle les 6% sur l’année, alors que les économistes la croyaient disparue à jamais, nous devons travailler en premier lieu sur la question du pouvoir d’achat de nos concitoyens.
Pour que chacun puisse raisonnablement se projeter dans l’avenir sans brider ni briser les talents. Nous devrons repenser la fiscalité pour mieux répartir les richesses et garantir l’accès aux ressources naturelles et énergétiques dont la rareté nous a été cruellement rappelée. Nous devrons être collectivement plus vertueux, plus sobres, plus économes dans nos façons de vivre, de consommer, de nous déplacer. Nous devrons aussi accepter d’aborder sans tabou la question du vieillissement de la société et ce qu’elle implique en termes de 5e risque et de viabilité de notre système de retraite. Ne pas le faire serait là encore trahir les générations futures. Nous vivons un contexte international de montée des périls qui a déjà marqué de sombres heures de l’histoire mondiale.
Avec la guerre à nos portes, en Europe, dont l’horreur saisit chacun de nous, nous devons tout faire pour que la France ne soit pas déstabilisée et affronter aussi les enjeux de la solidarité et de notre tradition d’accueil, désormais posés de façon inédite. Les Français ont besoin de notre sagesse, pas de postures politiques ou d’anathèmes.
Madame la Première ministre, le groupe Démocrate demeurera un soutien, un partenaire engagé, à la fois au Parlement et dans votre Gouvernement. Il sera le laboratoire des pratiques nouvelles de votre majorité. Nous savons votre détermination, nous savons votre courage et votre pugnacité, vous connaissez notre fidélité et notre soutien constructif, c’est pourquoi, sur ce chemin, vous avez toute notre confiance.

 

● Parti radical
> [Communiqué : Déclaration de politique générale d’Elisabeth Borne : Le Parti Radical partage les priorités annoncées par la Première Ministre]
La Première ministre, lors de sa déclaration de politique générale, s’est montrée courageuse, lucide et déterminée en tenant à la Représentation Nationale un discours de vérité.
Le Parti Radical partage les priorités de cette déclaration : l’urgence pour le pouvoir d’achat, des actions durables pour le plein-emploi, des politiques radicales pour une écologie concrète, des réformes concertées pour sauvegarder nos retraites et notre protection sociale, notre système de santé et l’école de la République.
Le Président du Parti Radical, Laurent Hénart, conclut : « Au Parlement comme au Gouvernement, les Radicaux œuvreront en ce sens. Leur engagement pour des concertations fécondes et la construction de majorités d’idées sera total ».

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> [Élisabeth Borne a prononcé mercredi sa déclaration de politique générale, sans demander la confiance aux députés] Ce n’est pas inédit sous la Ve République. C’est de la responsabilité des oppositions: si elles avaient voulu un vote de confiance, il fallait qu’elles permettent la constitution d’une majorité à l’Assemblée nationale. Mais elles ont refusé leur part de responsabilité. Je le regrette, et je remarque que cela ne se passe comme cela nulle part ailleurs en Europe. Ce n’est certes pas la culture française, mais les oppositions ont perdu là une occasion historique. Elles veulent peut-être rejouer l’élection présidentielle pendant cinq ans, à coups de motions de censure. Mais nous ne rentrerons pas dans ce jeu irresponsable pour notre pays. Ce gouvernement, avec ses ministres solides, sera capable d’obtenir des majorités texte par texte, même sans coalition.

> Je ne sais pas ce qu’est un premier ministre «politique» [expression de François Bayrou]. Un premier ministre est politique par définition, et plus encore dans ce contexte. Il ne faut pas sous-estimer Élisabeth Borne: elle a fait œuvre de concertation avec les oppositions, elle connaît ses dossiers, elle fera adopter des textes et elle réussira à organiser la majorité. Il n’y a pas de «technos» et des politiques au gouvernement, il n’y a que des politiques.

> [«Refondation» de LaREM] Cette décision est la rencontre d’un constat et d’un contexte. Notre constat est que nous avons réussi quelque chose d’inédit, en remportant deux fois de suite la présidentielle, hors cohabitation. Mais nous devons aussi tenir compte d’une situation nouvelle. D’abord, nous devons gouverner pendant cinq ans face à des oppositions qui ont refusé leurs responsabilités. Ensuite, nous devons faire émerger de nouvelles réponses politiques dans un moment de bascule du pays: crise géopolitique, défi climatique, urgence sociale et défi technologique. Enfin, le président ne pourra pas briguer sa succession en 2027. Nous devons donc revoir notre méthode, améliorer notre enracinement local et renforcer notre débat d’idées. Je suis gramscien: la politique, ce sont d’abord des idées et une vision.

> Le président de la République, Emmanuel Macron, m’a demandé de réinventer un nouveau parti. Je souhaite poursuivre cette mission pour qu’il soit opérationnel à la rentrée. Cet été, je continuerai de consulter les chefs des trois partis qui s’associeront: Stanislas Guerini pour LaREM, Olivier Dussopt pour Territoires de progrès, Franck Riester pour Agir. En septembre, les militants de LaREM auront à se prononcer sur la modification des statuts et la direction du parti, dont son secrétaire général. Je suis candidat pour remplir cette fonction.
Notre organisation ne sera ni la reproduction de l’existant, ni une copie d’autres partis ou formations politiques. Nous fondons un nouveau parti. Nous l’appelons Renaissance: comme au XVIe siècle, lorsque les humanistes avaient revisité les textes antiques, nous devrons revoir les principes qui ont fondé notre engagement politique depuis cinq ans. Nous devons retrouver l’esprit de conquête de 2017, le goût du risque, du dépassement politique, du terrain et surtout la confiance envers l’action militante. Nous devons redevenir des outsiders dans notre démarche intellectuelle et nous départir de l’embourgeoisement qui peut guetter des partis politiques déjà constitués.

Au mot « courants », je préfère celui de « sensibilités ». Elles existent déjà dans la majorité, mais elles doivent mieux être reconnues. Dans le moment où nous sommes, si l’on ne crée pas une addition de sensibilités politiques, c’est la radicalité qui l’emportera
Les idées seront au cœur de notre organisation. Cela passe par un «pôle idées» dirigé par une personnalité politique de premier plan, un think-tank et une maison d’édition dédiés, ainsi qu’une charte des valeurs. Universalisme, progrès, science, valeur travail, justice: nous devrons recréer une colonne vertébrale idéologique pour entretenir le débat politique en France. Les militants doivent redevenir des libres penseurs.

> Au mot «courants», je préfère celui de «sensibilités». Elles existent déjà dans la majorité, mais elles doivent mieux être reconnues. Dans le moment où nous sommes, si l’on ne crée pas une addition de sensibilités politiques, c’est la radicalité qui l’emportera.
Je serai là pour que les sensibilités existent, et pas pour les contraindre. Renaissance a vocation à accueillir plus de sensibilités encore. Sous une forme inédite, le parti donnera les moyens et la visibilité à ceux qui le composent, partout en France. Faire valoir nos sensibilités dans le dépassement politique et la cohérence idéologique, je pense que c’est possible. Avec cette cohérence, je souhaite que d’autres sensibilités et d’autres partis puissent nous rejoindre dans les prochains mois. La porte ne sera jamais fermée.

> Souvent, les partis présidentiels existent peu lorsqu’ils sont aux responsabilités gouvernementales. Mais la donne change pour deux raisons. D’abord, nous avons une majorité relative à l’Assemblée nationale. Ensuite, nous savons que, constitutionnellement, le président ne pourra pas se représenter en 2027. Dans ce cadre, le parti présidentiel peut se trouver une nouvelle place. Il peut réfléchir de manière plus libre pour alimenter le débat face aux oppositions et travailler au projet dans la perspective des élections de 2027.

> Les militants sont très mobilisés sur le terrain, mais ils se sentent souvent empêchés. Nous romprons avec cela. Nous devons devenir le parti le plus décentralisé de l’histoire. À l’échelle départementale, les responsables locaux auront des marges de manœuvre budgétaires, des permanences locales. Pour les désigner, nous passerons de la cooptation à l’élection. Nous rattacherons un conseil des élus locaux à la direction nationale. Ce sera la fin de la centralisation dans un immeuble au cœur de Paris. Les militants de terrain, au contact des Français, savent mieux faire qu’un bureau parisien. Nous essaierons d’apprendre de nos erreurs.

>Il y aura un candidat à l’élection présidentielle de 2027 pour défendre nos idées. Il faudra réfléchir à son mode de désignation le moment venu, probablement après les élections européennes 2024. Pour l’heure, rien n’est écrit.

> Je compte bien rester président du groupe Renew. Je souhaite mener mon combat politique au niveau européen et national. Trop souvent, les responsables politiques nationaux choisissent entre l’un ou l’autre, comme s’il y avait une déconnexion entre les deux. Je n’y vois pas d’incompatibilité, au contraire: cela contribue à assumer ce que l’on fait en Europe de manière plus franche. D’autant que les futures échéances électorales sont des élections européennes. Il faudra les préparer.

 

Nathalie Loiseau
> Marine Le Pen préfère donner sa confiance à Vladimir Poutine plutôt qu’à Elizabeth Borne. Chacun ses choix.

> Il y a des élus qui n’ont pas voulu sanctionner la Russie et aider l’Ukraine. Certains sont désormais députés à l’Assemblée en France, d’autres siègent toujours sur nos bancs. On peine à croire que tout ça soit possible. Pourtant, ce sont des faits et c’est une honte.

> Pendant des décennies, le Kremlin a infiltré les institutions démocratiques américaines et européennes et a accumulé une énorme influence, émoussant l'efficacité et la volonté politique des États européens,

> Donc la gauche entend censurer un gouvernement qui commence tout juste, avant même d’avoir entendu la Première ministre s’exprimer. Les Français attendent le dépassement des clivages partisans. La gauche est décidée à les faire attendre longtemps.

> Notre pays s’honore de rapatrier ses enfants en danger qui, s’ils restaient dans les camps de Syrie, seraient soumis à l’influence de Daesh et deviendraient des dangers. Quant à leurs mères, elles doivent être traduites en justice. Il faut aussi assurer la sécurisation des camps.
On ne peut pas tout attendre des Kurdes, qui luttent avec nous contre Daesh et qui vivent sous la pression de la Turquie. Nous devons prendre nos responsabilités pour notre sécurité.

 

Pascal Canfin
> Les conditions posées par la taxonomie pour le gaz sont précises : le gaz est possible uniquement pour remplacer du charbon, jusqu'en 2030, sous des seuils d’émissions qui ne sont pas considérés comme dangereux et avec des obligations de transparence renforcées.