dimanche 30 août 2015

Présidentielle USA 2016. Une bataille entre populistes et centristes?

La prochaine présidentielle américaine nous réserve-t-elle une bataille entre les populistes et les centristes dans chaque camp lors des primaires puis entre chaque camp lors de la confrontation finale de novembre 2016?
Les débuts de la campagne semblent accréditer cette thèse même si tout peut être chamboulé très rapidement, surtout aux Etats-Unis où les surprises et les retournements de situation se produisent assez souvent.
Si la situation actuelle devait perdurer, on pourrait alors assister à un duel entre Bernie Sanders et Hillary Clinton lors des primaires démocrates et à un possible duel entre Donald Trump et John Kasich (qui monte dans les sondages mais demeure encore devancé par d’autres candidats) lors des primaires républicaines.
Et s’il semble quasiment impossible à Sanders d’obtenir la nomination comme candidat démocrate, ce sera difficile mais pas impossible à Trump d’être le candidat républicain tellement il domine les autres prétendants (toutefois avec des scores bien en dessous de 50% des intentions de vote).
Certains se demanderont où sont passés Jeb Bush du côté du Parti républicain et Joe Biden, le vice-président actuel, s’il se confirme qu’il entre dans la course du côté du Parti démocrate.
La dynamique n’est pas de leur côté actuellement mais si c’était le cas, alors la confrontation populistes-centristes ne seraient pas terminées puisque, selon toute vraisemblance, Bush prendrait la place de Kasich et Biden, celle de Clinton.
Quoi de plus normal que de trouver lors des primaires un candidat proche des extrêmes face à un candidat qui campe plus ou moins au centre de l’échiquier politique, diront les habitués des élections américaines.
Et il est vrai que l’on a souvent assisté à ce cas de figure lors des primaires de chaque parti.
Sauf que cette fois-ci, le populisme démagogique a largement remplacé l’idéologie.
Quant Barry Goldwater est le candidat républicain lors de l’élection de 1964 face à Lyndon Johnson, c’est un idéologue proche de l’extrême-droite.
Quant George McGovern est le candidat démocrate lors de l’élection de 1972 face à Richard Nixon, c’est un idéologue proche de l’extrême-gauche.
Ce qui n’est pas le cas de Donald Trump dont beaucoup d’analystes politiques sont encore à se demander si son programme est plus proche de celui des républicains ou de celui des démocrates, tellement il mélange les deux pour en faire ressortir une vision politique d’un populisme et d’une démagogie que l’on ne pensait plus possible de la part d’un candidat d’un grand parti d’une démocratie en 2015.
Ce n’est pas le cas non plus, à un degré moindre cependant, de Bernie Sanders, admirateur du marxiste américain Noam Chomsky, dont la rhétorique est plus proche du populisme d’extrême-gauche, de Syriza à Podemos en passant par le Front de gauche en Europe.
Face à eux, en revanche, on retrouve une constante dans la politique américaine, les centristes, de George Washington à Barack Obama en passant par Abraham Lincoln, Theodore Roosevelt et Bill Clinton, ceux qui ont fait, globalement, ce qu’est la démocratie américaine depuis près de 240 ans, sauf exceptions, et encore, les candidats idéologiquement clivés se recentrant naturellement une fois la présidentielle gagnée, devant la réalité du pouvoir même s’ils prenaient quelques mesures plus ou moins symboliques pour donner des gages à leurs soutiens les plus polarisés.
Dans le lot, Hillary Clinton est certainement la plus centriste (c’est d’ailleurs une des raisons des attaques virulentes qui lui viennent des deux bords) mais John Kasich serait certainement un président de droite modérée à défaut d’être réellement de centre-droit.
Il faut bien comprendre que ces oppositions dans les deux grands partis viennent de ce qu’ils sont sensés représenter tout le spectre politique (même s’il existe une myriade de petits partis mais qui ont souvent l’allure de groupuscules qui ne comptent pour rien électoralement parlant ou peu).
Dès lors, il est naturel de trouver une aile extrême et une aile centriste dans chacun d’eux, plus que dans les partis européens, notamment les partis français.
En outre, chaque aile se choisit un héraut dans le lot de candidats qui se présentent.
Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont toujours représentatifs de cette aile.
Ainsi, Barack Obama a été adoubé par l’aile gauche du Parti démocrate en 2008 alors qu’il était un centriste mais plus acceptable pour celle-ci qu’Hillary Clinton.
De même pour George W Bush face à John McCain (très centriste à cette époque) chez les républicains en 2000, où c’est l’aile droite qui a fait élire le premier nommé qui se présentait pourtant comme un défenseur du «compassionate conservatism», c’est-à-dire d’un «conservatisme compatissant» qui prend en compte l’aspect social pour améliorer la condition des populations, notamment les plus défavorisées.
Une bataille entre populistes et centristes ne sera sans doute pas moins agressive que celle qui oppose traditionnellement extrémistes et centristes.
En revanche, elle pourrait bien être totalement imprévisible dans son déroulement même si les spécialistes estiment que les populistes Trump et Sanders ont très peu de chances de dépasser le stade des primaires.
Cependant, Donald Trump n’a pas fermé la porte à une candidature indépendante.
Et personne ne peut dire que Bernie Sanders, grisé par des salles remplies de milliers de jeunes fans, ne soit pas tenté également par une candidature en solo, lui qui n’est pas membre du Parti démocrate mais affilié au groupe démocrate au Sénat.
Du coup, on pourrait se retrouver avec une triangulaire, voire un quadriangulaire, avec les deux candidats centristes de chaque grand parti et les deux trublions cités ci-dessus.
Cette campagne présidentielle pourrait, in fine, être annonciatrice d’une nouvelle époque politique qui correspondrait au lent délitement des valeurs de la démocratie républicaine, concurrencées par les revendications d’une «populocratie» démagogique et médiocre qui tire vers le bas le projet démocratique et humaniste tout en permettant à un personnage comme Donald Trump, grâce entre autres à des médias en continue toujours en quête de sensationnel et non d’information pour faire tourner leur boutique, d’occuper l’espace politico-médiatique.
Il y a néanmoins une version optimiste qui est la rapide disparition de ces populistes qui gangrènent la démocratie républicaine dans les poubelles de l’histoire.
Malheureusement, cette dernière ne la valide pas car le populisme et la démagogie sont deux tares qui ont toujours parasité la politique et, parfois, ont permis à des aventuriers dangereux de mener leur pays ainsi que le monde au bord du chaos, voire dedans.
En cela, les élections présidentielles américaines de 2016 seront sans doute un moment de vérité dans l’avenir proche des systèmes politiques des démocraties occidentales.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC



vendredi 28 août 2015

L’Humeur du Centriste. Macron, le centriste qui s’ignore… ou pas

Pour faire sa rentrée politique, il a décidé de ne pas aller à l’université d’été du PS mais plutôt à un rassemblement de «réformateurs» puis d’aller voir les patrons.
«Il», c’est Emmanuel Macron, l’actuel ministre de l’Economie, qui continue à jouer de sa petite (grande) différence… centriste.
Car, oui, bien qu’il n’ait pas fait son coming-out, il est bien un centriste bon teint qui, au-delà de ses réformes qui seraient bien plus radicales si on laissait faire, tient un discours politique, totalement assumé par ailleurs, que bien des centristes ne renieraient pas, s’ils en avaient un ces derniers temps.
Ce n’est, en effet, pas un idéologue socialiste à la mode «frondeur» (ni un centriste mou ou un suiveur) celui qui dit lors de la réunion des réformateurs du PS le 27 août: «On a très longtemps considéré que notre rôle c’était de corriger les inégalités. Or, on le voit bien, on crée de la dépense publique, mais on ne traite pas la cause du problème. La dépense publique n’est pas une réponse de gauche, sinon Nicolas Sarkozy qui a aggravé le déficit de la France serait premier secrétaire du PS. Etre de gauche, c’est faire des réformes en amont.»
En ajoutant, un peu plus loin: «La concurrence est un moyen pour la gauche de faire respecter l’égalité réelle.»
Le même jour, devant un parterre de chefs d’entreprise réunis par le Medef, il prend les accents d’un John Kennedy (centriste) lors de son intronisation comme président des Etats-Unis en 1961 pour leur dire, «Ne vous demandez plus ce que votre pays peut faire pour vous car il fait maintenant beaucoup – et je m’y engage, il continuera à le faire. Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour notre économie. Car vous pouvez beaucoup ».
Et de regretter dans la foulée des investissements pas la hauteur, une montée en gamme trop faible et une reconnaissance au travail des salariés souvent insuffisante.
Puis d’expliquer le partage des rôles: « Ma responsabilité en tant que ministre de l’Economie, c’est de lever les blocages qui vous empêchent d’embaucher, d’investir, de prendre des risques. Votre responsabilité est de vous saisir de ce qu’il y a sur la table».
Avant de préciser: «Ensemble, nous devons prendre plus de risques».
Alors, oui, évidemment, Emmanuel Macron n’a pas sa carte au Mouvement démocrate et encore moins à l’UDI, si tenté que ce soit un brevet de centrisme ces derniers temps.
Et même s’il est un social-libéral assumé, il fait partie d’un gouvernement socialiste (même s’il n’est pas membre du PS).
Cependant, il est bien la preuve que les centristes ne sont pas obligés de s’allier uniquement avec la Droite comme l’affirment péremptoirement certains pour défendre leurs idées.
Car, entre certains membres de LR et les valeurs libérales-sociales centristes, il y a manifestement une distance bien plus grande qu’entre celles de Macron et le Centrisme.
Ses déclarations, en tout cas, vont bien dans le sens de l’existence de cet axe central qui va d’Alain Juppé à Manuel Valls en passant par François Bayrou.
Cela ne signifie nullement que cet espace politique trouvera une unité à plus ou moins long terme.
Mais voilà sans doute une alternative dont la France aurait grandement besoin pour se réformer, se moderniser, tout en demeurant fidèle à une démocratie républicaine solidaire et tolérante.
Ce qui, en ces temps troublés, ne serait pas du luxe… mais exigerait des hommes et des femmes politiques responsables ainsi qu’un peuple tout aussi responsable!

Centristement votre.

Le Centriste


mardi 25 août 2015

Une semaine en Centrisme. Rentrée du Centre: une clarification nécessaire

Où se positionnent l’UDI et le Mouvement démocrate?, telle est la question qui va dominer l’espace centriste français en cette rentrée politique.
La conclusion d’accords entre la Droite et les partis centristes pour les régionales et les contestations internes plus ou moins importantes qui s’en sont suivies (pétition de frondeurs à l’UDI peu suivie par les militants, réprobation de nombreux militants de l’UDI et surtout du MoDem à propos de l’alliance avec Laurent Wauquiez en région Rhône-Alpes-Auvergne) s’inscrivent dans un débat plus large sur le positionnement des centristes et sur ce qu’ils sont ou prétendent être.
Car la situation est bien problématique.
Pour exister en tant que forces politiques indépendantes, l’UDI et le MoDem doivent être des partis à part entière ce qui nécessite un positionnement politique clair ainsi que une capacité électorale certaine.
Or ces deux nécessités aujourd’hui se télescopent.
On le voit particulièrement bien avec le Mouvement démocrate où le splendide isolement dans lequel l’a conduit jusqu’en 2014 François Bayrou avec son obsession présidentielle, l’a quasiment fait disparaître de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Le tournant à 90° vers la Droite avec des accords électoraux lors des municipales après la claque reçu par Bayrou en 2012 (score décevant à la présidentielle puis perte de son siège de député), ont été un douloureux réveil pour beaucoup de militants qui s’étaient battus dans des conditions difficiles pour une réelle indépendance,, voire, pour certains, partis fondés le Front démocrate depuis, pour une alliance avec le PS et les écologistes.
Le cas de l’UDI est quelque peu différent puisque même si le mot «indépendants» est dans sa dénomination, la formation a regroupé dès sa fondation des modérés de droite et de centre-droit venus de l’UMP et du Nouveau centre pour la plupart soutiens de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012.
L’émancipation du grand frère droitiste souhaitée par son fondateur, Jean-Louis Borloo, mais également par son actuel président, Jean-Christophe Lagarde, s’est fracassée sur les querelles de personnes et la volonté des notables du parti d’être des élus de la république à tout prix.
Et c’est tout naturellement vers l’UMP et désormais LR que l’UDI s’est tournée pour étoffer le nombre de ses élus à tous les échelons administratifs.
Mais ce sont surtout les accords pour les régionales qui ont démontré la faiblesse des partis centristes.
Dans une élection à la proportionnelle où l’on peut se présenter au premier tour sous sa propre bannière, afin de se compter, et pouvoir s’allier pour le second, et l’UDI et le MoDem ont refusé de monter au front chacun de leur côté ou unis entre eux.
En s’alliant systématiquement avec la Droite, les deux formations ont acté leur impuissance actuelle à faire exister un Centre indépendant.
La question qui se pose désormais n’est pas de savoir si, en 2017, l’UDI aura un candidat (cela semble de plus en plus exclu) ou si François Bayrou aura une chance de l’emporter (la probabilité est proche de zéro) mais comment peser sur l’alliance qui sera conclue avec LR.
Car comment «centriser» le projet politique et le programme électoral si la Droite est sûre que le Centre n’a pas d’autres alternatives que de s’allier avec elle?
Surtout si l’important sera d’aller chercher les électeurs de l’extrême-droite.
Bien entendu, à 21 mois de la prochaine présidentielle, il peut se passer beaucoup d’événements dans un sens ou dans l’autre.
De même, une rébellion de l’UDI et un pari de Bayrou ne peuvent être exclus et pourraient changer la donne.
Pour cela, il faudrait que les circonstances politiques soient favorables à un coup d’éclat (comme l’effondrement du Front national, par exemple).
On peut y croire ou pas.
Mais, quel que soit la conjoncture politique au cours des prochains mois, les centristes ont intérêt à dire qui ils sont et ce qu’ils veulent, et si ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent les distinguent des droitistes.
Ou à n’être que des auxiliaires de ces derniers.
Voilà bien leur première tâche.
Pas sûr qu’avec la campagne pour les régionales, ils s’y astreignent.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


samedi 22 août 2015

Présidentielle USA 2016. John Kasich, le centriste dont le parti républicain a besoin?

John Kasich, 63 ans, le gouverneur de l’ Ohio, ne se définit pas comme un centriste.
Néanmoins, il estime être «capable de changer quelques uns des archétypes sur ce que signifie être un conservateur» et ceci par un positionnement modéré mais également par des propos plus ouverts et plus pragmatiques que ceux de ses concurrents à la candidature pour représenter le Parti républicain à la présidentielle de 2016 dans laquelle il s’est lancé récemment avec de bons sondages et des levées de fonds intéressantes même s’il demeure derrière les gros candidats comme Trump ou Bush pour l’instant.
Pour autant, comme l’explique le New York Times, «Il n’est pas exactement un modéré» car nombre de ses positions sont plutôt conservatrices selon le quotidien qui cite, entre autres, son refus de taxer les hauts revenus en matière de retraites et ses esquives face aux problématiques du changement climatique mais aussi à celui de l’argent en politique.
Cependant, il n’est pas non plus sur les lignes dures du Tea party, ni même sur celles de ses adversaires à la primaire tels Jeb Bush, pourtant considéré par certains comme un conservateur modéré.
Parmi ses décisions hautement désapprouvées par la droite du Parti républicain il y a son acceptation pour l’Etat qu’il dirige depuis 2010 – après en voir été un représentant – de l’extension de Medicaid (programme pour permettre aux plus démunis de se faire soigner) contenu dans la loi sur l’assurance-santé, baptisée Obamacare, véritable cauchemar de tous les conservateurs américains.
En outre, il a démontré une capacité à travailler de manière «bipartisane» avec les démocrates ayant été ainsi un des artisans des budgets équilibrés et excédentaires de l’ère Bill Clinton, lorsqu’il était le président de la puissante Commission sur le budget de la Chambre des représentants entre 1995 et 2001.
Bien évidemment, son positionnement modéré, voire centriste, est un handicap pour les premiers mois de la campagne des primaires républicaines où les militants se tournent traditionnellement vers les plus radicaux et les plus partisans des candidats, voire les populistes démagogues à la mode Trump.
En revanche, s’il parvient à demeurer dans la course et à ne pas céder trop de terrain ou à en gagner, il peut devenir le candidat dont a besoin le Parti républicain, celui qui réunit son camp tout en séduisant les «independents» et un certain nombre de démocrates de droite.
Car rien ne prouve actuellement que la dérive de la candidature de Donald Trump et les propos outranciers de candidats extrémistes aura la peau de cet adage de Richard Nixon qui expliquait qu’il fallait se présenter à droite durant les primaires puis se recentrer ensuite pour l’emporter, qui a permis l’élection de tous les républicains à la Maison blanche depuis des décennies et enterré politiquement tous ceux qui en ont fait fi.
Reste que devant les pressions qui se feront jour de la part des radicaux du parti s’il est désigné comme le candidat républicain, il lui faudra tenir sa ligne, voire même donner des gages aux centristes, ce que ni John McCain en 2008, ni Mitt Romney en 2012 n’ont été capables de faire, la rendant au contraire plus partisane.
C’est à ce moment là que l’on pourra dire que Kasich représente cette espèce de républicain modéré qui est en voie d’extinction…
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC





mercredi 19 août 2015

Actualités du Centre. Devant la fronde des militants, le MoDem entame un rétropédalage dans le dossier Wauquiez

Patrick Mignola & Laurent Wauquiez
Selon Marc Fesneau, secrétaire général du Mouvement démocrate, il n’aurait appris l’accord entre Patrick Mignola, maire de La Ravoire en Savoie et un protégé de François Bayrou qui ne tarissait pas d’éloges sur lui encore récemment, et Laurent Wauquiez pour les régionales en Auvergne-Rhône-Alpes que par la presse.
Soit Fesneau est un amateur qui doit être rappelé à l’ordre pour être incapable de suivre des négociations de ce type qui sont évidemment de sa responsabilité, soit il s’agit d’un rétropédalage sur un accord qui a provoqué la fronde des militants du parti avec une possible liste dissidente à la clé.
Rappelons que Laurent Wauquiez, numéro 3 de LR (Les républicains), avait été qualifié par les leaders de l’UDI et du MoDem, d’homme proche de l’extrême-droite et ne partageant pas les valeurs du Centre.
Cela n’avait pas empêché Jean-Christophe Lagarde d’avaliser une liste commune de son parti avec ledit Wauquiez, ni Patick Mignola, adoubé par Bayrou, de faire de même quelques jours plus tard.
Un Bayrou qui avait déjà amorcé un changement de ligne en s’étonnant de cet accord après coup et en désavouant son protégé alors même qu’il avait reconnu que des contacts avaient été noués entre Mignola et Wauquiez et qu’il ne les avait pas empêchés malgré le fait qu’il ait maintes fois critiqué durement le dernier nommé.
Pourtant, quelques semaines plus tôt, il dressait un portrait très avenant de ce même Mignola, estimant dans Paris Match qu’il avait lui-même encouragé ce patron d’une entreprise de carrelage à se lancer dans la course parlant «d’une initiative intéressante pour lui et pour l’avenir de la région» et ajoutant «Patrick est jeune, fédérateur, crédible. Il ne parle pas seulement de créer des emplois, il en a lui-même créé des centaines».
Il avait même posté un tweet le 30 juin dernier en déclarant «Patrick Mignola présente un projet et une équipe. Pour une fois que l'on a quelqu'un de bien en politique je propose qu'on le soutienne».

Et Mignola de répondre le 1er juillet: «C'est vraiment cool quand quelqu'un de bien vous considère comme quelqu'un de bien, merci à Bayrou».


mardi 18 août 2015

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La radicalisation de la Gauche menace son courant «centriste»

Alors que Manuel Valls veut conduire une politique social-libérale en France, ce courant «centriste» de la gauche né dans les années 1990 sous la dénomination «Troisième voie» et mis en œuvre, entre autres, par Bill Clinton aux Etats-Unis, Tony Blair en Grande Bretagne ou Gerhard Schröder en Allemagne, est désormais attaqué de front par les tenants d’une gauche radicale, mais pas seulement, qui met son avenir en péril.
Car, dans le même temps, les militants ainsi que les sympathisants des partis de gauche semblent de plus en plus séduits par les discours qui remettent à la mode les vielles antiennes de l’affrontement des classes et de la destruction du capitalisme avec le retour de la stigmatisation des riches et le vilipendage des banques ainsi que de cette fameuse «finance internationale», sorte de secte secrète qui gouvernerait le monde à son seul profit.
Sans oublier la diabolisation de la mondialisation et une attaque en règle comme le libéralisme (présenté uniquement en tant qu’«ultralibéralisme») dans sa version politique sur lequel nos démocraties républicaines sont établies.
On voit même des tentatives pathétiques de réhabilitation de l’ère communiste et de ses «glorieux» leaders qu’ont été Joseph Staline et Mao Zedong.
Cette séduction peut même toucher une partie importante de l’électorat où le thème de l’égalitarisme, dévoiement bien connu de l’égalité, fait florès.
On l’a vu évidemment en Grèce avec la victoire de Syriza et la marginalisation du Parti socialiste qui avait accepté de tenir une ligne réaliste après des décennies de clientélisme et de discours populistes.
On l’a vu également avec l’éclosion de Podemos en Espagne qui taille des croupières au Parti socialiste.
Mais on le voit actuellement dans les primaires du Parti démocrate aux Etats-Unis avec la montée en puissance du vieux sénateur du Vermont, Bernie Sanders, un socialiste affilié aux démocrates.
Il réunit, non seulement des foules lors de ses meetings mais obtient de bons scores dans les sondages.
Cette même radicalisation atteint le Parti travailliste britannique avec Jeremy Corbyn, un marxiste bon teint adepte des nationalisations qui veut gauchiser la formation que Tony Blair a eu tant de mal à moderniser pour la faire revenir au pouvoir et qui pourrait bien en devenir le leader le 12 septembre prochain.
On peut ajouter à ce tableau désespérant le Front de gauche en France et Die Linke en Allemagne, deux formations à la gauche des socialistes et des sociaux-démocrates qui demeurent, encore, des forces secondaires mais dont les discours extrémistes et démagogiques polluent le débat politique.
Le social-libéralisme tant décrié par ces radiaux a pourtant sauvé la gauche du naufrage à la fin du XX° siècle et au début du XXI°.
Un certain nombre de leaders de gauche se rendirent compte alors que leur grille de lecture de la société et le discours qui allait avec était obsolète, si jamais il avait eu une rationalité.
Devant les victoires à répétition de la Droite et notamment de ses ailes radicales avec Ronald Reagan aux Etats-Unis en 1980 et Margaret Thatcher en Grande-Bretagne en 1979 mais aussi avec l’échec des socialistes en France à «changer la vie» en appliquant les vieilles recettes collectivistes, ce qui avait obligé François Mitterrand à mettre en place la rigueur dès 1983 sous son premier septennat (pour tenter d’éviter un effondrement aux législatives de 1986 qui eut quand même lieu), ils décidèrent de se moderniser pour, à nouveau, avoir une chance d’occuper le pouvoir.
Evidemment, le réformisme du social-libéralisme fut attaqué dès la naissance de la Troisième voie mais les victoires qu’il remporta (Clinton en 1992, Blair en 1997, Schröder en 1998) marginalisèrent ses opposants les plus virulents d’autant que l’Union soviétique, pays du «socialisme réel» s’était effondré peu auparavant dans une faillite totale tant au niveau politique qu’économique, social et sociétal.
Pourquoi subit-il aujourd’hui cette campagne violente et parfois haineuse dans les pays démocratiques?
Deux raisons principales peuvent être avancées.
La première est d’ordre idéologique.
Tout une partie de la Gauche n’a jamais accepté la fin des idéologies collectivistes et du clientélisme qui va avec.
Le retour sur le devant de la scène d’économistes, de philosophes et autres intellectuels marxistes en est la preuve.
Le combat de cette gauche radicale et extrémiste contre la démocratie républicaine libérale n’avait jamais cessé et attendait des jours meilleurs pour que ses thèses reviennent sur le devant de la scène.
La Grande récession de 2008 a été le point de départ d’un nouvel activisme qui a remis au goût du jour les vieilles recettes éculées d’une gauche étatiste et populiste chez nombre de militants.
La deuxième est d’ordre politique.
La montée des inégalités, l’abandon de certaines politiques sociales, l’enrichissement de certains, notamment de financiers, ont ému les populations en général et plus particulièrement le «peuple de gauche» qui se sent parfois «trahi» par ses dirigeants réformistes qui n’auraient pas fait grand-chose pour les contrer.
Pour autant, la modernisation de la Gauche par ce courant social-libéral a été bienfaisante pour celle-ci mais aussi pour toute la société.
Il serait très dommage qu’il se retrouve marginalisé alors que les démocraties ont besoin de toutes leurs forces pour affronter les défis du XXI° siècle.
Les centristes doivent s’en inquiéter au même titre que la radicalisation de la Droite et de la disparition des modérés au profit des radicaux.
Car la démocratie républicaine a besoin de consensus (et non d’unanimisme) pour aller de l’avant au lieu de se retrouver fragilisée par les idéologues intolérants de tous les camps.
De ce point de vue, une Gauche moderne, responsable et lucide est une nécessité.


lundi 17 août 2015

Actualités du Centre. Sondage – La centriste Simone Veil, toujours la personnalité politique préférée des Français

Au baromètre des personnalités préférées des Français réalisé chaque année par le JDD, la centriste Simone Veil n’est pas seulement en tête du monde politique mais elle est en troisième position (et la première femme derrière Jean-Jacques Goldman et Omar Sy), gagnant même une place par rapport au sondage précédent.
Comme le révèle le magazine, «elle est ‘classée’ 6° personnalité préférée par les hommes, 2° par les femmes, 1°, très loin devant, par les seniors, 3° par les sympathisants de gauche et 4° par ceux de droite. C'est dire si son lien avec les Français est une histoire forte».
On se rappelle qu’en 2010, elle avait été désignée «femme préférée des Français» par un autre sondage.
Les deux seuls autres personnalités politiques à se trouver dans ce Top 50, sont Nicolas Sarkozy (42°) et François Hollande (50°).

A noter que ce baromètre est établi à partir d’une liste de 50 personnes proposées aux sondés, ce qui réduit sa portée.

vendredi 14 août 2015

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Donald Trump, produit du populisme, de l’extrémisme et… de la démocratie!

Or donc Donald Trump est la grande surprise de la présidentielle américaine de 2016 (qui n’en est encore qu’à ses prémisses, rappelons-le), lui qui est en tête des sondages pour les primaires républicaines, accentuant même son avance au fur et à mesure de ses déclarations incendiaires et de l’indignation qu’elles suscitent.
Si l’on veut parler de lui sérieusement, il faut d’abord retracer rapidement son histoire.
Fils d’un promoteur immobilier de Brooklyn aux pratiques parfois peu orthodoxes, il a repris le flambeau dans les années 1970 en construisant de nombreux immeubles dans tout le pays et particulièrement à New York, sa ville natale.
Mais il est également un homme qui a fait toutes sortes de business autour de sa personne et de son nom, devenant même une star de la téléréalité en particulier avec son émission sur les apprentis businessmen.
Dès son entrée sur la scène immobilière puis sur celle des peoples, Donald Trump a été, à la fois, un provocateur, un charmeur, un manipulateur, un mythomane, toujours à la bouche l’insulte facile et la menace, cette dernière comme tentative systématique de faire taire ses ennemis (très nombreux) et la presse, notamment par des plaintes et des procès qui, généralement, ne voient jamais le jour.
Sans oublier ses pratiques douteuses comme de donner de l’argent à l’ensemble des politiciens de tous bords afin de pouvoir ensuite leur demander (et y réussir souvent mais pas toujours) des retours sur investissement.
Et ce n’est pas le diffamer que de dire cela, puisqu’il s’en est vanté dans plusieurs interviews récentes affirmant qu’il s’agissait pour lui d’une manière comme une autre de travailler…
Last but not least, Trump a fait quatre fois faillites, retombant néanmoins sur ses pattes à chaque fois.
Ces dernières frasques que l’on pu voir sur toutes les télévisions du monde (insultes, entre autres, contre les Mexicains, John McCain, les femmes dont la présentatrice vedette de la chaîne Fox news, etc.) n’ont étonné que ceux qui ne le connaissaient pas bien.
Donald Trump «The Donald» comme il est baptisé par les medias, n’est donc pas né hier ou avant-hier.
Néanmoins, est-il un pur produit américain comme le laisse croire les commentaires des journalistes et des «spécialistes» toujours prompts à voir la paille dans les yeux étasuniens avant d’ôter la poutre dans ceux des européens?
Si l’on regarde ce qui se passe ailleurs, nombre de politiciens à travers le monde ont des profils assez similaires, de Poutine à Le Pen en passant par Tsipras.
Qu’est-ce que, par exemple, Trump a de différent d’un personnage tel que Berlusconi? Rien, ils jouent tous deux dans la même catégorie du leader qui a réussi à faire fortune dans les affaires et qui se propose d’en faire de même en politique avec l’aplomb du mégalomaniaque narcissique (la mèche de cheveu de l’Américain n’a rien à envier à la chirurgie esthétique de l’Italien).
Quant aux bouffons provocateurs, on en a à revendre de ce côté-ci de l’Atlantique, entre ceux dont c’est la profession et qui ont voulu se présenter (Coluche) ou qui l’ont fait (Beppe Grillo) et ceux qui en sont (Jean-Marie Le Pen, Pim Fortuyn, Geert Wilders).
Et la liste ci-dessus n’est pas limitative, loin de là…
Reste à expliquer sa montée en puissance en cette année 2015.
Trois raisons principales peuvent être mises en avant.
La première est le virage à droite toute des Républicains.
Si la parti de Lincoln n’était pas devenu ces dernières années le refuge de ceux qui sont contre tout et voient des complots de l’Etat fédéral partout en tentant de détruire partout où ils le peuvent le lien social ou les nécessaires solidarités en diabolisant leurs adversaires par des campagnes irrespectueuses, grossières, outrancières, racistes, intolérantes et mensongères, Donald Trump n’aurait pu trouver un aussi bon terreau pour ses agissements.
Il a même «bénéficié» des candidatures improbables de politiciens haineux et/ou à l’intelligence limitée, voire totalement incompétents, qui ont peuplé les dernières primaires républicaines comme Sarah Palin (qui l’a soutenu lors de ses attaques de John Mc Cain dont pourtant elle était la colistière en 2008!), Michelle Bachmann, Rick Santorum, Rick Perry, Mike Huckabee, Herman Cain ou Fred Thompson.
Dès lors, la sienne, aussi grotesque qu'elle soit, n'est pas autant surprenante qu'on pourrait le penser au premier abord.
Mais le bonhomme est aussi le produit d’un populisme (au sens français) de bas étage qui remet en question depuis toujours toute une «classe politique» soi-disant incapable, corrompue et ayant des intentions cachées envers le pauvre et bon peuple et qui a retrouvé une nouvelle jeunesse depuis le début du deuxième millénaire.
Cette démagogie est à l’œuvre aussi bien à droite qu’à gauche aux Etats-Unis et ailleurs que l’on pense à Donald Trump mais aussi à Bernie Sanders (le candidat socialiste à la primaire démocrate), à Alexis Tsipras, à Jean-Luc Mélenchon, à Marine Le Pen, à Nigel Farage, etc.
Il est aussi, et ceci est le plus inquiétant, le produit du régime de la démocratie républicaine ou plutôt de son dévoiement.
En effet, Donald Trump s’est engouffré comme ses devanciers dans la montée en puissance très inquiétante de l’autonomisation égocentrique assistée irresponsable insatisfaite irrespectueuse de l’individu et des revendications qui vont de pair avec.
Ce phénomène qui est une perversion de la démocratie républicaine (qui suppose, pour fonctionner correctement, respect et responsabilité), permet à chacun d’être dans une demande sans frein et sans limite vis-à-vis de la société tout en étant dans un état de révolte systématique envers toute institution au nom de «sa» liberté qui n’est souvent qu’une variante de la licence.
Les politiques démagogues et populistes ont très bien compris comment le canaliser en caressant dans le sens du poil ces «résistants» de pacotille par des postures «rebelles» qu’évidemment n’ont aucune chance de pouvoir donner des résultats autres que catastrophiques, Syriza le démontrant chaque jour en Grèce.
La réponse c’est l’anti-clientélisme porté par le Centre afin de retrouver l’essence de ce que doit être la démocratie républicaine imaginée par les pères fondateurs des Etats-Unis et les penseurs de la Révolution française comme Sieyès ou Condorcet.




mercredi 12 août 2015

Présidentielle USA 2016. Le «Hillary bashing» peut-il avoir la peau de Clinton?

Récemment, le New York Times a du s’expliquer dans ses colonnes devant la hargne que ses journalistes mettaient à critiquer Hillary Clinton et que nombre de ses lecteurs désapprouvaient, allant jusqu’à publier des fausses nouvelles, remettant en cause son sérieux pourtant légendaire (cependant parfois exagéré).
Mais le quotidien newyorkais ne fait que ce que font l’ensemble des autres médias américains, de la critique systématique de la candidate à la candidature démocrate pour l’élection présidentielle de 2016.
La presse d’ailleurs n’est pas la seule à s’acharner.
Tous les jours une nouvelle «affaire» est montée en épingle, sensée démontrer l’inaptitude, la malhonnêteté, la corruption, la trahison et bien d’autres défauts d’Hillary Clinton et qui retombent aussitôt comme des soufflets.
Mais ce tourbillon incessant a bien sûr des conséquences dans l’opinion publique avec des sondages, même s’ils font d’elle encore la favorite pour l’élection, en baisse et une confiance qui lentement s’érode.
La campagne au profil bas de l’ancienne première dame du pays joue également en sa défaveur puisqu’elle semble donner raison à toutes ses attaques alors qu’elle était élaborée, justement, pour ne pas prêter le flanc à cette entreprise de démolition méthodique qu’elle avait déjà connue d’une certaine façon en 2008 face à Barack Obama en n’intervenant que à propos et sans polémiques, ce qui définitivement ne semble plus pouvoir être le cas aux Etats-Unis et ailleurs.
D’autant que cette entreprise, comme c’est l’habitude lorsque l’on s’attaque à un centriste aux Etats-Unis et ailleurs, vient de la droite et de la gauche, chacune la décrivant comme faisant partie du camp de l’autre tout en critiquant ses positions équilibrées.
Elle pâtit également de la montée de l’électoralisme démagogique et de l’extrémisme intolérant que l’on constate depuis le début du deuxième millénaire dans la plupart des démocraties.
Ainsi, pour 2016, au-delà même des candidats radicaux et extrémistes, deux personnages déplacent les foules: Donald Trump (républicain), le populacier de droite, et Bernie Sanders (socialiste affilié au parti démocrate au Sénat), celui de gauche, aux slogans démagogiques et aux dangereux accents exaltés, voire enragés, sans oublier le fameux «tous pourris sauf moi» qui marche spécialement bien auprès d’un certain électorat.
C’est le fort écho qu’ils recueillent dans la population qui est préoccupant même si personne ne croit qu’ils pourraient s’affronter dans l’élection générale comme le représentant des deux grands partis et que l’un d’eux se retrouve in fine à la Maison blanche.
De même, ce n’est pas la première fois que l’on a de tels candidats.
Barry Goldwater – le modèle de Ronald Reagan – dans les années 1960 pour les républicains et George McGovern pour les démocrates dans les années 1970 étaient de la même veine.
Dans ce contexte, Hillary Clinton, la favorite et la plus sérieuse des candidats, est le punching-ball préféré de tous ceux qui veulent un changement profond sans souvent savoir quoi mettre dans celui-ci mais qui vont s’en prendre à la voix de la raison.
On dirait qu’elle attire tous les mécontentements et les inquiétudes mais aussi toutes les paranoïas et les thèses complotistes contre ce fameux «establishment de Washington» qui confisquerait soi-disant le pouvoir rien que pour ses propres intérêts alors que rien ne vient démontrer qu’elle en fait partie, ni qu’elle a jamais privilégié ce monde-là dans son parcours politique.
En réalité, c’est bien parce qu’elle refuse d’entrer dans une logique clientéliste particulière qu’elle est la cible de tous les clientélismes.
Barack Obama avait réussi à surpasser cet écueil réel en 2008 en se présentant comme le candidat du changement alors même qu’il professait clairement des thèses centristes, ce que la gauche du Parti démocrate ne lui a jamais pardonné par la suite, alors qu’elle s’était trompé elle-même dans son exaltation du Grand soir.
Mais il était nouveau et pouvait jouait sur cette image d’ingénu de la politique pour l’emporter.
Hillary Clinton ne peut évidemment pas faire de même.
Il est à espérer pour les Etats-Unis mais aussi pour notre monde mondialisé que le débat se centrera bientôt sur les vraies questions et abordera les vrais défis que la première puissance va devoir relever dans les prochaines années et les prochaines décennies.
Là où Clinton a des réponses.
Mais où ses adversaires n’ont pas l’air pressés d’aller…
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC



lundi 10 août 2015

L’Humeur du Centriste. Le clown Pozzo ne fait rire personne

Il y a un clown triste, très triste dans le cirque centriste malheureusement déjà bien fourni en la matière.
Il s’appelle Pozzo et s’en va affirmant dans les médias et les réseaux sociaux que monsieur Poutine, l’autocrate de Russie, est un homme de bien et que l’invasion de la Crimée par ce gentilhomme est une bénédiction.
Ayant passé récemment ses vacances dans ce territoire occupé par les troupes russes en dehors de toute légalité internationale, il a confié aux instruments de la propagande poutinienne qu’il était «très content d’être venu» tout en faisant partager son plaisir aux internautes.
Mieux (ou pire!), le clown – qui est un sénateur français à ses moments perdus – a revêtu un habit encore plus triste que lui, un t-shirt où Poutine insulte Barack Obama en le traitant de connard.
Bien évidemment, il a tweeté une photo où on le voit le portant alors qu’il affiche un grand sourire qui ferait honte à toute autre personne.
Jusqu’à preuve du contraire, Obama est le président d’un pays allié de la France avec qui nous faisons la guerre contre le terrorisme, notamment au Moyen Orient, là où Vladimir Poutine a décidé, en soutenant son ami Bachar el-Assad, le boucher de la Syrie, de permettre à Daech de devenir une puissance militaire et de perpétrer ses crimes abominables.
Et pour couronner le tout, ce Pozzo est le président d’un club qu’il a fondé et qu’il a appelé l’Institut Jean Lecanuet.
Ceux qui connaissent la pensée du regretté leader centriste, dont la stature était d’un tout autre calibre que celle de notre clown, ne peuvent penser une seule seconde qu’il aurait apprécié les vacances de ce dernier qui rappellent trop bien, aux anciens, celles que Georges Marchais, alors secrétaire général du Parti communiste français, passaient dans les datchas des dirigeants soviétiques en vantant le régime et ses fabuleux résultats pendant que les goulags fonctionnaient à plein régime.
On sait que le bonhomme – qui pense peut-être même que son périple consternant a fait avancer la paix dans la région – n’est pas le seul politique à aimer Poutine en France et à s’afficher avec ses sbires ou à voyager dans les régions que le président russe a déstabilisées uniquement pour s’opposer aux Etats-Unis et à l’Union européenne (dont, si je me rappelle bien, la France fait partie), qui plus est, deux aires démocratiques, ce que l’on ne peut pas vraiment affirmer de la Russie d’aujourd’hui, malheureusement.
Mais l’on n’avait pas encore atteint ce haut degré de bouffonnerie que l’on doit à quelqu’un qui se prétend au centre et qui a sa carte à l’UDI.
Voilà qui n’a pas vraiment faire rire beaucoup de centristes.
En tout cas pas son collègue, Hervé Maurey, le sénateur de l’Eure qui a écrit sur Facebook, «J'ai honte pour le groupe UDI du Sénat, pour le Sénat et pour la France. Faut-il rappeler que la Crimée a été annexée par une invasion militaire russe? Faut-il rappeler les milliers de morts ukrainiens? Comment peut-on cautionner cela?
Oui, Pozzo, blague à part, comment peut-on cautionner cela?!

Centristement votre.

Le Centriste


jeudi 6 août 2015

Une Semaine en Centrisme. Le cas Wauquiez ou le désastreux renoncement centriste

Laurent Wauquiez est un homme politique dont l’ambition démesurée n’est guère différente de celles de beaucoup d’autres de ses coreligionnaires.
Son cas n’intéressait jusque là la sphère centriste que par son double-jeu face à Jacques Barrot dont il est le successeur comme député de la Haute-Loire, dans une circonscription historiquement au centre.
Pour obtenir ce siège, il se présenta comme un modéré et reçu l’onction de Barrot (qui s’en mordit les doigts un peu tard) alors que son positionnement politique en fait un homme, si ce n’est proche, en tout cas très sensible aux thèses de l’extrême-droite et du Front national.
Peut-être que sa couleur politique d’aujourd’hui est aussi fausse que celle d’hier.
Mais, peu importe qu’il soit un opportuniste aux dents qui rayent le parquet.
Ce qui nous intéresse ici c’est que les dirigeants centristes dans une unanimité touchante avaient décidé de ne pas s’allier avec l’homme pour les élections régionales en relevant des incompatibilités de valeurs rédhibitoires.
Puis dans un même élan unanime tout aussi touchant, ils se sont alliés avec lui…
Pour quoi?
Pour quelques élus régionaux.
Rappelons des déclarations bien embarrassantes aujourd’hui.
Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, affirmait il y a encore peu que Laurent Wauquiez a des positions «si antieuropéennes et ‘cryptolepénistes’» et il dénonçait sa «droitisation extrême».
Il avait également déclaré qu’il y aurait une liste UDI face à Wauquiez lors des régionales.
François Bayrou, président du MoDem, expliquait que «la candidature de Laurent Wauquiez n’est pas compatible avec nos valeurs» et jurait que son parti présenterait une liste, soit commune avec l’UDI, soit autonome.
Il n’en a rien été.
Vendre ses valeurs et ses idées, même pour une présidentielle ou des législatives, est la négation ultime de l’honnêteté et de la conviction politiques.
Ce qui est particulièrement préoccupant dans cette affaire est que le revirement total, la réddition en rase campagne des partis centristes se sont faits pour une élection aussi peu cruciale que les régionales, là où il est si facile de dire non parce son enjeu est d'une importance relative.
Rien ne peut justifier cette alliance.
Nombre de militants de l’UDI et du MoDem n’ont pas compris.
Ce qui a obligé François Bayrou à dire que le cas serait définitivement tranché à la rentrée, faisant une nouvelle volte-face.
Qu’est-ce que les Français peuvent en penser?
Que les centristes disent beaucoup de choses mais ne tiennent pas leurs engagements, même s’il s’agit de leurs valeurs et de leurs convictions.
Et les électeurs du Centre de constater que la propension des dirigeants de l’UDI et du MoDem à défendre leurs idées est bien faible.
Quant aux partis de droite, de gauche et d’extrême-droite, ils peuvent se frotter les mains: ce n’est pas avec de tels centristes qu’ils vont voir leur domination sur la vie politique française actuelle en danger.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC



Actualités du Centre. Espagne – Et si les centristes étaient faiseurs de roi?

Selon un nouveau sondage réalisé à quatre mois des élections législatives espagnoles, aucun parti ne serait capable de gouverner seul, ce qui serait une nouveauté depuis que le pays est devenu une démocratie après l’ère Franco.
Ni le Parti populaire, ni le Parti socialiste, ni Podemos (en perte de vitesse depuis les régionales et les municipales) ne sont actuellement en mesure de remporter une majorité au Parlement.
Dès lors, il faudra sans doute former une coalition.
Même si aujourd’hui aucun parti ne veut s’allier à un autre, une des figures les plus plausibles dans cette optique est la participation du parti centriste, Cuidadanos (Citoyens), à une coalition soit avec le Parti populaire (droite), soit avec le Parti socialiste (gauche) s’il est possible de signer un accord de gouvernement avec l’un ou l’autre, ce qui n’est pas gagné puisque le fondateur du Cuidadanos s’est surtout fait remarquer pour dénoncer les pratiques des deux grands partis espagnols.

Ciudadanos est crédité, dans les derniers sondages entre 11% et 14% des intentions de vote.