mardi 20 mai 2014

L’Humeur du Centriste. Les européennes et la grande peur des centristes: le vote utile

Ils croyaient qu’ils leur suffiraient de dire qu’ils étaient les plus «pro-européens» (ce qu’ils sont) pour que les électeurs votent pour eux et qu’ils démontrent qu’ils sont bien une force politique majeure.
Et puis, patatras, leur voix ne porte pas et les sondages sont très mauvais.
Les centristes, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, se retrouvent dans les profondeurs des intentions de vote, entre 8% et 10%, parfois derrière les écologistes et juste devant le Front de gauche.
Ils sont très loin derrière le PS, l’UMP et surtout le Front national qui risque de remporter cette élection européenne du 25 mai prochain.
Dès lors, pour expliquer leur mauvais score, les centristes nous ressortent le sempiternel «vote utile».
Cela fait longtemps que les centristes ont peur de ce vote utile.
En fait, à chaque élection, en particulier celles au scrutin majoritaire, ils craignent que les électeurs qui ont un penchant pour le Centre votent à gauche ou à droite parce que cela aura un impact plus important sur le paysage politique dominé par deux grands partis, le PS et l’UMP.
Et voilà que leur peur du vote utile revient dans une élection à la proportionnelle, censée les favoriser (en tout cas, c’est ce qu’ils ont prétendu…), les européennes, où le Front national est à des hauteurs jamais vues.
Avec un FN parfois à 25% des intentions de vote dans les sondages, les listes de l’Alternative ne font pas le poids et ne seront d’aucun secours, c’est vrai, pour faire barrage à une victoire de l’extrême-droite.
Dès lors, certains électeurs proches des partis centristes seront certainement tentés de voter PS et plus sûrement UMP afin d’empêcher que l’extrême-droite française remporte la première élection de son histoire.
Et c’est pour cela que certains leaders centristes comme Marielle de Sarnez, tête de liste de l’Alternative en région Ile-de-France, dans les colonnes du Monde, n’hésitent pas relativiser la montée en puissance du FN et à expliquer que la question du vote d’extrême-droite n’est pas aussi important que cela.
Voilà un discours politicien d’une irresponsabilité totale que même la peur d’être laminé le 25 mai n’excuse pas.
Heureusement, tous les centristes ne sont pas sur cette longueur d’onde démocratiquement inaudible.
Demain, peut-être, pour la première fois dans l’histoire de la république française, un parti d’extrême-droite peut arriver en tête d’une élection.
Comment penser que les centristes puissent être contents par cette éventualité.
Cela ne veut pas dire qu’ils doivent appeler à voter pour d’autres listes mais seulement qu’ils doivent se trouver à l’avant-garde de ceux qui disent haut et fort «jamais ça» même si cela doit, in fine, leur faire perdre des voix.
En d’autres temps, dans d’autres pays, des partis d’extrême-droite ont remporté des élections et ça c’est toujours mal passé ensuite.

Centristement vôtre.

Le Centriste