mercredi 27 mars 2013

Une Semaine en Centrisme. Mariage homosexuel: quand l’enfant n’est qu’un alibi

En France et aux Etats-Unis dans le débat sur le mariage homosexuel, l’enfant n’est en fait, pour les deux camps qui s’opposent, qu’un simple alibi dans la bataille qui fait actuellement rage sur sa légalisation ou non.
On est loin, ici, d’une vision humaniste du Centre, celle qui privilégie le respect et la dignité de la personne mais aussi cherche la réforme juste.
Pour les lobbys homosexuels et la Gauche, l’objectif principal est d’obtenir les mêmes droits pour les gays que ceux des hétérosexuels. Pour cela, il est impératif que l’enfant soit au cœur du débat, non pas en tant que tel mais parce qu’il est une pièce essentielle dans la reconnaissance de droits identiques même si l’enfantement par deux personnes du même sexe est impossible.
Dans cette optique, ce n’est pas le bien être de l’enfant, ni même le désir d’enfant pour un couple homosexuel qui sont les arguments essentiels mais le fait d’avoir les mêmes droits, qu’il y ait reconnaissance d’un même statut dans une démarche égalitariste extrême sous prétexte qu’une orientation sexuelle ne peut être discriminatoire.
Ce juridisme extrême voire extrémiste, est dans la logique identique des batailles menées par des représentants de groupes spécifiques pour gommer les différences, même naturelles, au nom de l’égalité. On retrouve l’argumentation largement utilisée par les tenants de la «théorie du genre» qui affirment qu’il n’y a pas de femme ou d’homme à la naissance mais des êtres humains qui, quels que soient leurs caractéristiques physiques et physiologiques, doivent pouvoir choisir entre être une femme ou un homme ou encore quelqu’un d’autre s’ils le souhaitent, dépassant le constat de la nature pour ne s’occuper que de celui de la culture dont la dominante serait à l’origine de cette séparation aliénante entre deux genres, masculin et féminin.
Pour les lobbys anti-homosexuels et la Droite, même stratégie de l’enfant alibi mais dans le sens inverse où l’enfant est alors l’argument maître afin de refuser le mariage entre deux hommes ou deux femmes. Ce n’est pas tant son bien être ou la loi de la nature (un enfant ne peut naître que d’une femme et d’un homme) qu’ils défendent mais ce qui les mobilise est l’attaque frontale qui serait faite, selon eux, à la civilisation occidentale et qui la dévoierait si l’institution du mariage était ouverte à deux personnes du même sexe.
Pour donner un tour émotionnel à leur combat, ils ont placé l’intérêt de l’enfant au milieu de leur argumentation. Mais si tel était réellement leur préoccupation principale, alors, ils proposeraient que l’on réforme le droit du mariage en découplant celui-ci de la possibilité automatique de demander l’adoption (et non pas de l’obtenir systématiquement comme ils le prétendent, ce qui n’a jamais été le cas).
Oui, le mariage et la possibilité d’adoption sont aujourd’hui couplés. Non, ce n’est pas une obligation qu’ils le demeurent et la loi peut être modifiée en ce sens.
Dès lors, nous aurions un mariage pour tous qui n’aboutirait pas à une possibilité d’enfants pour n’importe qui.
On ferait ainsi coup double, on reconnaîtrait les droits au mariage des gays et le droit des enfants à demeurer des personnes et à ne pas devenir de simples objets de pression ou de désir.
On ferait une avancée dans les droits des gays tout en en faisant une autre dans celle des enfants en rappelant que le fameux principe de précaution que l’on trouve dans la Constitution (et qui dans nombre de situations semble hors de propos) s’applique en priorité à eux.
Ce qui est fondamental, ici, est qu’un couple n’est pas une famille, c’est seulement l’union de deux personnes qui n’implique jamais qu’il y ait, ensuite, la présence d’enfants.
Si l’on veut vraiment parler de l’union de deux personnes du même sexe, alors mettons en place le mariage sans l’adoption.
Oui, la loi est amendable car toutes les lois sont amendables. Oui le mariage homosexuel qui permet à deux personnes du même sexe de célébrer leur amour et de donner une protection juridique aux deux conjoints n’a pas comme automaticité (autre que dans la configuration juridique actuelle qui peut être changée) qu’il y ait l’éventuelle présence d’enfants dans ce couple.
Car les couples mariés sans enfant ne sont pas ce que l’on appelle une famille et les couples non-mariés (de plus en plus nombreux) avec des enfants ont bien fondé, eux, une famille.
Si seul le mariage faisait la famille dans notre XXI° siècle, cela se saurait.
Donc, il est possible de découpler mariage et enfant, couple et famille.
Et ce découplage est essentiel pour protéger les enfants aujourd’hui.
Enfin, arrêtons un peu de parler du droit des adultes d’avoir des enfants et penchons-nous sérieusement sur leurs devoirs de faire le moins de mal et de dommages possibles aux enfants.
In fine, la montée du droit à l’enfant pour des couples gays, infertiles ou dans d’autres situations particulières (avec l’adoption mais aussi toutes les techniques comme la procréation médicale assistée ou les mères porteuses) faire revivre une situation que l’on croyait disparue à jamais, la toute puissance des adultes à décider de la vie et du statut de l’enfant selon leur bon plaisir…
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

mardi 26 mars 2013

L’Humeur du Centriste. Pour le Centre, l’insulte n’a jamais été un argument politique

La recherche d’un large consensus dans le cadre d’un débat démocratique apaisé a été, de tout temps, le combat, non seulement des centristes mais aussi de toutes les personnes responsables qui savent qu’un régime démocratique se nourrit d’un discours politique constructif où, bien évidemment, la contradiction est légitime mais où le respect est une nécessité absolue.
L’insulte que les groupes extrémistes ont de tout temps érigée en arme politique, a toujours été une façon de s’attaquer plus ou moins insidieusement à la démocratie au nom d’une pseudo liberté d’opinion qui n’est, en fait, qu’une manière de décrédibiliser grossièrement les fondements même de la démocratie en s’en prenant aux institution et aux individus.
Insulter les hommes et les femmes politiques ou des groupes précis érigés en boucs émissaires (les entrepreneurs, les juifs, les arabes, les homosexuels, les pauvres, les juges, les journalistes, les syndicalistes, ceux qui ne pensent pas ou n’agissent pas comme vous ou comme vous le souhaitez, etc.) n’est pas une opinion, c’est une façon de les stigmatiser et, plus grave, de libérer les haines à leur encontre contenues chez certains.
Les récentes déclarations insultantes - et, pire, leur justification par ceux qui les ont proférées -, à droite comme à gauche, faites par certains politiciens en mal de publicité et d’existence, dont les argumentations sont tellement indigentes qu’ils doivent les faire «mousser» avec des «gros mots» afin de faire le «buzz médiatique» sont là pour nous rappeler que le débat démocratique peut sans cesse déraper de manière inquiétante.
Un débat démocratique qui n’est pas une donnée intangible d’où le besoin de toujours rappeler les valeurs sur lesquelles il repose, le respect et la tolérance.
Le Centre et le Centrisme se battront toujours pour que la dignité règne dans ce débat et se dresseront contre l’insulte qui est le premier pas vers la violence puis la barbarie.
Ceux qui manient l’insulte et la promeuvent savent très bien que les mots ont, non seulement, une signification mais une puissance et qu’ils peuvent détruire et tuer. Les projets criminels de Hitler n’étaient au-début que des mots dans «Mein Kampf»…
C’est en cela qu’ils n’ont aucune excuse à leurs comportements.
La pratique démocratique est une éthique et une ascèse. Que ceux qui ont décidé d’investir le champ politique l’aient continuellement à l’esprit et n’oublient pas un passé pas si lointain que cela.
Centristement vôtre.

Le Centriste

dimanche 24 mars 2013

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. En démocratie, rien ni personne n’est au-dessus de la loi et… de la critique

Le Centre et le Centrisme sont les défenseurs inconditionnels de la démocratie républicaine libérale et sociale.
En conséquence de quoi, les centristes sont respectueux des institutions de la démocratie et des personnes. Cependant, pour eux, ni les premières, ni les secondes ne sont au-dessus des lois et de la critique.
Ni l’exécutif, ni la législatif, ni le judiciaire, ni le «quatrième pouvoir» qu’est la presse (et plus généralement tout outil pour exprimer son opinion), ni les individus quels qu’ils soient ne peuvent se prétendre en dehors de la loi et refuser d’être critiqués.
Sans loi pas de sécurité, sans critique pas de liberté.
La sécurité et la liberté sont deux fondements de la démocratie.
Ceci est important pour comprendre dans quel cadre se déroule la vie démocratique d’un pays comme la France et quelles sont les règles pour que celle-ci soit, à la fois, préservée et approfondie.
La première règle principale en la matière est que les institutions et les personnes doivent être respectées en tant qu’institutions et personnes.
Cela signifie, concrètement, que, par exemple, les tribunaux ou les médias doivent être respectés comme entités indispensables pour que la démocratie fonctionne. Sans juge et sans journaliste, pas de démocratie.
De même, les personnes ont droit au respect parce que, sinon, on se retrouve dans la loi de la jungle, donc en dehors des règles démocratiques.
Ayant dit cela, la deuxième règle principale c’est qu’aucune institution, aucune personne n’est au-dessus de la loi ou d’une opinion critique.
Si nous ne pouvons réprimander ceux qui occupent certaines fonctions ou signifier notre opposition à tel ou tel agissement d’une institution ou d’une personne, alors nous ne sommes pas en démocratie.
De même, si, dans le cadre de la loi, aucune institution n’a de compte à rendre sur son fonctionnement au peuple alors nous ne sommes pas, non plus, dans un régime démocratique.
Analysons ces deux règles que nous venons d’énoncer à la lumière de la mise en examen par un juge d’instruction d’un ancien président de la république.
La justice ne peut être critiquée comme institution dans cette affaire. En revanche, elle peut l’être, à la fois, dans son organisation et dans sa manière de fonctionner, notamment sur le fait de savoir si elle a respecté ou non le cadre légal.
La décision du juge est ainsi tout à fait critiquable pour celui qui le souhaite. Il peut même l’attaquer… en justice.
A l’opposé, aucun responsable politique présent ou passé ne peut échapper aux lois de la république et à la critique de son action. C’est la fonction et uniquement la fonction de président de la république qui doit être respectée, non la personne qui l’occupe ou l’a occupée ainsi que ses agissements.
Néanmoins, elle a droit, comme tout autre citoyen, au respect dû à son statut de sujet central d’une démocratie, le statut de personne qui est innocente tant qu’elle n’a pas été condamnée.
Dès lors, un juge d’instruction qui met en examen un ancien président de la république n’est pas légitime à s’attaquer à l’institution «président de la république» mais l’est tout à fait de le faire à une personne qui a occupé ce poste.
En revanche, cette personne et ceux qui le soutiennent sont tout à fait libres de critiquer, non pas l’institution «justice» mais la personne qui l’exerce par rapport à ses actes. Si tel n’était pas le cas, nous ne serions pas en démocratie.
Ce faisant, cette personne qui a occupé le poste de président de la république peut être tout à fait critiqué pour son action passée et présente au nom du même principe démocratique.
Il ne faudrait pas en conclure au vu de ce que je viens de dire que la démocratie ne peut et ne doit pas accepter les critiques sur son organisation.
Bien évidemment, dans le débat démocratique l’on peut critiquer une institution en estimant qu’elle n’est pas légitime ou que ses pouvoirs sont trop importants ou pas assez.
Cependant, cette conversation est d’une autre nature, d’un autre niveau et ne doit pas être à géométrie variable, c’est-à-dire concerner tel événement particulier et seulement celui-ci.
D’autant que ceux qui ont critiqué de manière virulente le juge, d’un côté, ou l’ancien président de la république, de l’autre, ne sont des adversaires déclarés de la démocratie républicaine, de ses règles et de des institutions.
Ou alors, il faut qu’ils nous le disent…

vendredi 22 mars 2013

L’Humeur du Centriste. Bayrou-Borloo: règlements de compte pas très centristes…

Nous y sommes, le linge sale centriste commence à être déballé et c’est François Bayrou qui jette le premier sac dans l’arène politique.
Le leader du Mouvement démocrate s’en prend à Jean-Louis Borloo qu’il présente comme un des responsables de l’éclatement de la famille centriste en 2002 et l’accusant, lui et ses amis de l’UDI, d’être inféodés totalement à l’UMP.
De passage sur iTélé, il a affirmé que «l’’affaiblissement du centre, il s’est passé en 2002 lorsque Jean-Louis Borloo et ses amis sont partis à l’UMP», ajoutant que «depuis, il a fallu se battre avec une volonté de fer pour empêcher que cette famille politique disparaisse, absorbée par l’UMP et par la droite» (sous-entendu, grâce à moi, François Bayrou).
De même, selon le président du Mouvement démocrate, «Jean-Louis Borloo et ses amis ont tous été élus par l’UMP» signifiant par là qu’un certain nombre d’élus de l’UDI avaient le label UMP lors des dernières législatives tandis que les autres ont bénéficié des voix de la Droite sans lesquelles ils n’auraient pas gagné.
N’oublions pas que la brouille entre les deux hommes remontent à 2002 lorsque Jean-Louis Borloo fut le directeur de campagne de François Bayrou pour les présidentielles au cours desquelles ce dernier fit un score de moins de 7% des voix.
Dans la foulée, l’actuel leader de l’UDI claqua la porte de l’UDF dirigée alors par Bayrou pour rejoindre avec de nombreux autres membres du parti centriste, l’UMP que venait de fonder Jacques Chirac, laissant l’UDF dans une position de faiblesse qu’elle n’a jamais réussi, ensuite, à surmonter à part à la présidentielle de 2007.
Bien sûr, François Bayrou n’a jamais digéré cette trahison et cet affront, lui qui avait pris la tête de l’UDF à la hussarde quelques années plus tôt, ce qui avait alors scandalisé l’ancien président de la république et créateur du parti, Valéry Giscard d’Estaing qui avait adhéré à… l’UMP.
C’est sans doute pourquoi, lors de la création officielle de l’UDI à l’automne 2012, François Bayrou ironisa sur Jean-Louis Borloo en déclarant, en référence à James Bond, «comment faire confiance à un type dont le nom se termine par un double zéro?».
Bien évidemment, ce rappel de 2002 couplé avec le positionnement politique actuel de l’UDI n’est pas un hasard. Car, actuellement, plus l’UDI se structure, plus le Mouvement démocrate s’affaiblit selon le principe simple du vase communicant.
Non pas parce que l’UDI serait plus centriste que le MoDem mais parce qu’elle a des capacités de développement mais surtout électorales bien plus importantes.
Pour autant, Jean-Louis Borloo n’a pas encore réussi à tuer politiquement François Bayrou. Ce dernier s’est même constitué un espace politique dans les médias dont il ne sera pas aisé pour Borloo de l’en déloger.
Or, pour réfuter les attaques sur l’inféodation de l’UDI vis-à-vis de l’UMP, Jean-Louis Borloo a besoin d’occuper tout l’espace centriste, ce qui est loin d’être le cas actuellement.
D’où la stratégie d’affaiblissement du Mouvement démocrate par le débauchage de ses membres et par une volonté de le marginaliser qui enragent évidemment François Bayrou, d’autant que celui-ci n’est pas en position de force pour la contrer efficacement.
Sa stratégie à lui est de faire croire qu’il est pour un rapprochement entre son MoDem et l’UDI de Borloo tout en critiquant sans relâche ce dernier de n’être qu’un sous-marin de droite car il sait que la victoire de Borloo entraînerait automatiquement sa défaite et la fin de ses ambitions présidentielles.
Ce règlement de compte sur fond de calculs politiciens et d’ambitions personnelles n’est pas à la hauteur d’un leadership du Centre. Malheureusement, ce n’est pas la première fois que les centristes se battent entre eux au lieu de se battre contre leurs adversaires politiques de gauche et de droite. Pour des hommes et des femmes politiques dont le maître-mot est le rassemblement consensuel, voilà qui ne manque pas de piquant et d’être des plus affligeants…
Centristement vôtre.

Le Centriste