jeudi 11 janvier 2024

La quotidienne centriste du 11 janvier 2024. Le nouveau gouvernement est toujours de l’axe central; le Centre n’a qu’un ministre


Les médias et leurs experts médiatiques nous l’affirment: le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron est de droite.

Ce serait même un nouveau virage droitier.

Regardons donc ce nouveau gouvernement qui a douze ministres (en comptant le Premier ministre) et trois ministres délégués (en attendant les secrétaires d’Etat), soit quinze membres pour l’instant.

 

> Venant de la Gauche: quatre
- Gabriel Attal, Premier ministre
- Eric Dupont-Moretti, Garde des Sceaux, ministre de la Justice
- Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
- Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Venant du Centre: un
- Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

>Venant de la Droite: huit
- Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique
- Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer
- Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
- Rachida Dati, ministre de la Culture
- Sébastien Lecornu, ministre des Armées
- Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et Transition des territoires
- Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes et à la Lutte contre les discriminations
- Marie Lebec, ministre déléguée, chargée des Relations avec le Parlement

>Venant de la société civile et «macronistes»: deux
- Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et des Jeux olympiques et Paralympiques
- Prisca Thévenot, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée du renouveau démocratique et porte-parole

Ce qui fait quatre ministres venant de la Gauche, un ministre venant du Centre, huit ministres venant de la Droite et deux ministres venant de la société civile et s’étant engagées en politique avec Macron.

Si l’on prend l’ordre des places des ministres, on constate que la Gauche à la première place, la neuvième, la dixième et la onzième place.

Le Centre, lui, a la sixième place.

La Droite a la deuxième, la troisième, la quatrième, la sixième, la septième, la dixième, la treizième et la quatorzième place.

Les ministres de la société civile ont la cinquième et la treizième place.

Si l’on prend le nombre de ministres, on constate que les plus nombreux viennent de la Droite.

Si l’on prend l’ordre des ministres, ceux de la Droite trustent les premières places mais le premier d’entre eux vient de la Gauche.

> Les constats:
- Même si au nombre et à la place des ministres, le gouvernement penche à droite, il n’en reste pas moins vrai que les ministres venant de droite ainsi que les ministres venant de gauche ainsi que le ministre venant du Centre font tous partie de l’axe central sauf, peut-être, Gérald Darmanin et Rachida Dati (rappelons que l’axe central réuni les libéraux réformistes de droite, les libéraux sociaux du Centre et les sociaux libéraux de gauche)
- Le grand perdant est le Centre qui n’a qu’un ministre
- La Gauche garde comme avec Elisabeth Borne Matignon alors que les gouvernements du premier quinquennat étaient dirigés par des premiers ministres venant de la Droite

Bien sûr, il faudra attendre la nomination des secrétaires d’Etat pour affiner ces constats.

 

> Composition du Gouvernement:
- M. Gabriel Attal, Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
- M. Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique
- M. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
- Mme Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
- Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques
- M. Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
- Mme Rachida Dati, ministre de la Culture
- M. Sébastien Lecornu, ministre des Armées
- M. Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice
- M. Stéphane Sejourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
- M. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
- Mme Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
- Mme Prisca Thevenot, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement
- Mme Marie Lebec, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée des Relations avec le Parlement
- Mme Aurore Bergé, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations.

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 

Européennes 2024. Pour la majorité présidentielle, l’Europe fait partie de son ADN


L’axe central et les centristes plus particulièrement ont toujours été de chauds partisans d’une Europe unie et d’une intégration la plus grande possible dans l’Union européenne.

Les rares voix discordantes sont très minoritaires comme celles, par exemple, chez les centristes, de François Bayrou qui est un des rares à ne pas souhaiter une Europe fédérale (il n’y a ainsi aucune allusion à l’Union européenne dans les vœux du président du MoDem pour cette année d’élections au Parlement européen…).

C’est dire si les élections européennes du 9 juin prochain sont un rendez-vous important pour la majorité présidentielle.

En l’état actuel des sondages, sa liste qui devrait être conduite par Stéphane Séjourné est derrière celle du RN, accusant parfois un retard de plus de dix points (rappelons qu’en 2019, c’est le RN qui était arrivé en tête devant la majorité présidentielle).

Pour se rendre compte de ce tropisme européen, il suffit d’écouter et de lire les propos des différents responsables de la majorité.

Lors de la disparition de Jacques Delors, Emmanuel Macron a déclaré:

«Homme d’État au destin français. Inépuisable artisan de notre Europe. Combattant pour la justice humaine. Jacques Delors était tout cela. Son engagement, son idéal et sa droiture nous inspireront toujours.»

Puis, au cours de ses vœux aux Français, il a dit:
«Nous aurons à faire le choix d’une Europe plus forte plus souveraine, à la lumière de l’héritage de Jacques Delors. Une Europe qui œuvre à la paix au Proche-Orient et sur notre propre continent, en continuant à soutenir le peuple ukrainien et avec lui, notre sécurité, notre liberté, nos valeurs. Vous aurez au mois de juin prochain à vous prononcer sur la poursuite de ce réarmement de notre souveraineté européenne face aux périls : arrêter la Russie et soutenir les Ukrainiens ou céder aux puissances autoritaires en Ukraine ; continuer l’Europe ou la bloquer ; poursuivre la transition écologique et productive ou revenir en arrière ; affirmer la force des démocraties libérales ou céder aux mensonges qui sèment le chaos.»

Lors de l’hommage national qui fut rendu à l’ancien président de la Commission européenne, Stéphane Séjournée, délégué général de Renaissance mais aussi président de Renew Europe avait affirmé:
«N’ayons aucune pudeur à revendiquer l'héritage de Jacques Delors: notre aventure politique est celle du dépassement et du compromis, de la défense de nos valeurs et de l’Europe. Depuis 2017, nous sommes ceux qui rendons possible la Renaissance européenne.
En ce jour d'hommage à Jacques Delors, saluons cet architecte de l'Europe et homme de valeurs. À la tête de la Commission européenne pendant dix années, il nous a laissé un héritage précieux : le marché unique, l’euro ou encore Erasmus.»

En cette nouvelle année, il a ajouté que «Face aux grandes crises géopolitiques de notre époque, nous avons besoin d’une Europe forte pour protéger les Français et les Européens.»

Et devant le risque fort et réel «d'une Europe ingouvernable en raison d'une montée en puissance des partis populistes lors des élections européennes», devant «une montée populiste et nationaliste un peu partout en Europe», il a estimé que les membres de la majorité présidentielle devaient «passer d'Européens convaincus à Européens convaincants».

Un message relayé par Sylvain Maillard, le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale:
«L’Europe c’est notre ADN. Tous les autres ce sera du Frexit avec des différences variables. Ce sera pour l’Europe ou contre l’Europe.»

C’est dire si l’enjeu du 9 juin prochain est important pour la majorité présidentielle.

S’il parait, en l’état et en se rappelant les résultats des précédentes européennes, de devancer le RN, se rapprocher le plus possible du parti d’extrême-droite qui agrège autour de lui la grande majorité des anti-européens, est l’objectif fixé.