dimanche 12 janvier 2020

Actualités du Centre. Taïwan – Elections générales: Victoire de la présidente centriste sortante et de son parti, farouches opposants à Xi Jinping

Tsai Ing-wen, présidente de Taïwan
L’année 2020 commence aussi mal que l’année 2019 s’était terminée pour Xi Jinping.
Car, alors même que la contestation démocratique ne faiblit pas à Hongkong, voilà une élection qui ne fera pas du tout plaisir au maître du Parti communiste chinois, ennemi déclaré de la «liberté occidentale»: Tsai Ing-wen, la présidente de Taïwan, fervente supportrice de la démocratie républicaine et bête noire de Pékin, a été réélue, ce 11 janvier, avec 57,13% des voix devant ses concurrents, Han Kuo-yu candidat du Kuomintang (38,61%) et James Soong (Quinmindnag, 4,26%).
Et son parti, le DPP (Parti démocrate progressiste / Centre & centre-gauche) garde la majorité des députés, 61 sur les 113 que compte la chambre avec 45,6% des voix pour les sièges attachés à des circonscriptions et près de 34% des voix pour les sièges distribués à la proportionnelle.
Pourtant, tout n’était pas gagné d’avance puisque ce dernier avait perdu les dernières élections locales.
Mais, devant la menace toujours présente, voire de plus en plus prégnante, de la Chine continentale et la volonté de monsieur Xi d’être le «réunificateur» chinois, les électeurs taïwanais ont décidé de garder leur confiance aux centristes du DPP qui sont les principaux opposants à Pékin face au parti historique de l’île (et de la Chine entière), le Kuomintang, nationaliste et conservateur, plus enclin à trouver des compromis avec les communistes.
Dès les résultats connus, le pouvoir de Pékin s’est d’ailleurs empressé de déclarer que quel que soit les dirigeants de Taïwan, l’île faisait partie intégrante de la Chine en remettant en avant le principe «un pays, deux systèmes» qu’il bafoue constamment à Hongkong!
Quant à Tsai Ing-wen, elle a déclaré que «le peuple de Taïwan a, une nouvelle fois, utilisé son droit de vote pour montrer au monde la valeur de la démocratie».
Elle a poursuivi en estimant que «la démocratie et la liberté sont évidemment les atouts les plus précieux de Taïwan» et en ajoutant qu’elles étaient «le fondement du partenariat à long terme entre Taïwan et les États-Unis», ces derniers étant les garants de l’indépendance de l’île par leur soutien inébranlable et leur promesse de la défendre militairement en cas d’agression de Pékin.