mardi 2 mai 2023

Propos centristes. France – Débordements de la manifestation du 1er mai / Industrie verte / Dialogue social / Service national universel / Réforme des retraites…

Voici une sélection, ce 2 mai 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Vous vous levez tôt pour nous nourrir. Vous faites rayonner les savoir-faire de nos territoires. Vous contribuez à notre souveraineté. En ce 1er mai, à tous les travailleurs, merci.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Dans de nombreuses villes de France, ce 1er mai a été un moment de mobilisation et d’engagement responsables. Les scènes de violence en marge des cortèges en sont d’autant plus inacceptables. Soutien à nos forces de l’ordre.

> Bonne fête à tous les travailleurs et à toutes les travailleuses qui, par leur engagement quotidien, construisent l’avenir de notre pays et nous permettent de faire vivre notre modèle social.

> Il y a 30 ans, la France perdait un homme d’État, un modèle républicain. Ardent défenseur des droits des travailleurs, Pierre Bérégovoy aura servi la Nièvre, la France et les Français tout au long de sa vie. Souvenons-nous de son combat sincère et entier pour la justice sociale.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> Nous voulons défendre, protéger et renforcer notre industrie. Le projet de loi Industrie verte, qui sera présenté prochainement, est l'affirmation de l’indépendance industrielle française et européenne que nous portons avec Emmanuel Macron.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Madame le Pen est toujours du côté de la démagogie. (…) Le discours de Marine Le Pen c'est le vide, c'est le parti de la flemme.

> Nous devons mener une réflexion sur les individus radicaux, sur les casseurs. À la fois au niveau national, en réfléchissant à une nouvelle loi. Et au niveau européen, avec nos homologues, car on voit que ces groupes se déplacent beaucoup en Europe.

> Hier, 540 individus ont été interpellés. 406 policiers et gendarmes ont été blessés, dont certains grièvement. Je leur apporte tout mon soutien. Face à ces violences, le silence assourdissant de Jean-Luc Mélenchon le rend complice.

> Tous les parlementaires qui le souhaitent, qu’importe leurs groupes politiques bien sûr, peuvent faire comme le sénateur PS Jérôme Durain et être parmi les forces de l’ordre pour se rendre compte de la violence inouïe qu’ils subissent.

> Tout le monde devrait condamner les violences inacceptables contre les forces de l’ordre. Trop de silence devant des images aussi terribles. L’ultra gauche doit être combattue par toutes et tous.

> Si la très grande majorité des manifestants furent pacifistes bien sûr, à Paris, Lyon et Nantes notamment, les forces de l’ordre font face à des casseurs extrêmement violents venus avec un objectif : tuer du flic et s’en prendre aux biens des autres. Plus de 60 interpellations à cette heure. 1 policier a été grièvement blessé, brulé à la suite d’un jet de cocktail Molotov. Cette violence doit être condamnée sans réserve.

> La liste Tavini huiraatira remporte les élections territoriales en Polynésie Française et devra élire le futur président de l’archipel. Avec Jean-François Carenco, nous félicitons Oscar Temaru et Moetai Brotherson pour leur victoire.
Les Polynésiens ont voté pour le changement. Le Gouvernement prend acte de ce choix démocratique. Nous travaillerons avec la majorité nouvellement élue avec engagement et rigueur, pour continuer d’améliorer le quotidien de nos concitoyens Polynésiens.
Nous remercions également le Président sortant Edouard Fritch, avec qui nous avons toujours entretenu un dialogue sincère et constructif.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Les 100 jours, c'est un horizon gouvernemental (...) Préparer la suite, c'est notamment avoir un agenda social partagé. Quand les partenaires sociaux nous disent que 100 jours, ce n'est pas suffisant pour négocier, mille fois oui.

> Notre première intention est de discuter et de dialoguer. Un certain nombre de sujets sont prêts, le premier c'est le partage de la valeur. Nous avons la volonté d'avancer vers le plein emploi.

> Le désaccord avec les organisations syndicales sur la question de l'âge de départ restera mais je crois utile que nous puissions reprendre le dialogue sur un certain nombre de sujets (...) Nous respectons le délai de décence.

> Ce n'est pas le 1er-Mai qui suscite la mobilisation de l'intersyndicale (...), c'est le désaccord sur la question de l'âge.

> Il faut former les seniors, c'est l'une des garanties du maintien dans l'emploi.

> Il y a 30 ans, Pierre Bérégovoy disparaissait, emporté par la calomnie et l'abandon de trop de ses compagnons de route. Enfant de la République, visage de la méritocratie, figure d'une gauche de progrès social ancrée dans la réalité et le sérieux, il reste dans nos mémoires.

> Le problème ce n’est pas la police. Ce sont les casseurs. N’inversons pas l’échelle de valeur entre la police et les casseurs.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> Casser et agresser les forces de l’ordre. C’est toujours le même schéma pour une minorité ultra violente. Ces actes inacceptables ne doivent pas entacher les manifestations pacifiques qui ont eu lieu partout en France. Plein soutien aux forces de l’ordre mobilisées.

> L’emploi est la meilleure politique sociale et nul n’est inemployable s’il est bien accompagné. En ce 1er Mai je souhaite saluer les travailleurs sociaux, bâtisseurs au quotidien, d’un monde plus solidaire.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> A force de dire que notre démocratie parlementaire est illégitime, l’extrême-gauche renforce l’idée du chaos : l’élection ne signifie plus rien, plus personne n’est légitime, la démocratie s’affaiblit et à la fin on en appelle à l’extrême-droite qui prétend incarner l’ordre.

> Que les Français éprouvent une colère passagère envers le Président, j’en suis consciente. Qu’ils lui reconnaissent son courage et sa lucidité dans quelques années, j’en suis certaine.

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Depuis 2017, des millions d’emplois ont été créés, le chômage a fortement reculé et le SMIC a augmenté. Bonne fête à toutes les travailleuses et tous les travailleurs pour qui, chaque jour, nous agissons.

> Le 1er mai 1995, victime d’un crime raciste, Brahim Bouarram, 29 ans, père de deux enfants, était assassiné. Aujourd'hui comme hier, combattons tous les racismes, toutes les idéologies d’exclusion et de haine.

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé)
> De l’extrême-droite qui parade au Havre aux débordements de l’ultra-violence qui saccage, met le feu et s’en prend aux forces de l’ordre lors des manifestations : un 1er mai historiquement contre les intérêts des travailleurs de notre pays.

> Une condamnation totale de ces violences inacceptables et un soutien sans réserve à nos forces de l’ordre qui permettent à l’un de nos droits les plus fondamentaux de s’appliquer dans notre pays : celui de manifester.

 

Sarah El Haïry (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Beaucoup de fausses informations circulent à propos du SNU. C'est un projet de société reposant sur le brassage des jeunes. Loin des fantasmes et des détournements idéologiques, voici ce qu’est le vrai SNU
Le Service national universel se fait en 3 étapes :
- un séjour de cohésion de 12 jours
- une mission d'intérêt général de 84h
- un engagement volontaire de 3 mois minimum

Pour un SNU complet, il faut réaliser un séjour de cohésion et une mission d'intérêt général.
Qui encadre le séjour de cohésion du SNU ? Un tiers de l’encadrement issu de l'éducation nationale, un tiers est issu de l'éducation populaire et un tiers sont des anciens des corps en uniforme.
Pourquoi les jeunes sont-ils en uniforme ? Pour contribuer à un sentiment de cohésion.
Le
SNU, c'est renforcer la force morale de notre pays. C'est préparer les jeunes aux différents risques (climatiques, du quotidien...), en leur donnant les bons réflexes (atelier sur la sécurité routière, les violences sexistes et sexuelles, les gestes qui sauvent...).
Le
SNU, c'est permettre la mixité sociale et territoriale. Des jeunes très différents peuvent se rencontrer et échanger, pour créer de la cohésion nationale.
Le
SNU, c'est découvrir toutes les possibilités d’engagement qui s’offrent aux jeunes : service civique, bénévolat, réserves civile ou militaire.
Le
SNU, c'est un projet :
- pour soi gagner en confiance, s’émanciper
- pour les autres, créer de la solidarité, de l'engagement et de la cohésion
- pour la France faire vivre les valeurs de la République.

 

Patricia Mirallès (secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire)
> Plein soutien à nos forces de l’ordre mobilisées hier pour le 1er mai, blessées dans les violents débordements des casseurs, et à nos commerçants dont les enseignes ont été dégradées. Ces violences envers nos forces de l’ordre doivent être condamnées avec la plus grande fermeté.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> La France a interdit la vaisselle jetable pour la restauration sur place. Le gouvernement fait le choix de l’action pour faire respecter la loi et ça fonctionne ! La très large majorité des enseignes sera en conformité fin Juin.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Les manifestations sont un espace de liberté d’expression. Il est intolérable que des individus violents, déterminés à s’en prendre aux forces de l’ordre, perturbent gravement leur déroulement. Tout mon soutien aux agents blessés aujourd’hui dans l’exercice de leurs fonctions.

> Je souhaite à tous les travailleurs un bon 1er mai. Faisons en sorte de trouver ensemble le chemin pour que le travail soit une source d’épanouissement et d’émancipation pour chacun.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Réforme des retraites] Le Gouvernement, pas seulement ce gouvernement, mais lorsque vous avez un mouvement social important, forcément les gouvernements sont à l'écoute. Ils peuvent être déterminés dans leur choix, et s'agissant d'un texte comme celui là, tout le monde voit l'importance et le risque qu'il y aurait eu à ne rien faire.

> [Réforme des retraites] Il y a eu des mois de délibération parlementaire, de mon point de vue, pas assez expliqué aux Français et même pas expliqué aux Français à la hauteur de la gravité des choses (…) par l'ensemble de ceux qui ont la charge de l'avenir du pays : le Président, le Parlement, Gouvernement, et même les responsables politiques.
Mais cette délibération a eu lieu, un texte a été adopté, il a été avalisé par le Conseil constitutionnel. Il y a eu d'innombrables manifestations et tout cela fait évidemment une. (…)
On entre dans une nouvelle phase et c'est une nouvelle phase marquée par la nécessité de cicatrisation et de réconciliation.

> [Réforme des retraites] Selon moi, il faut qu'on tire les leçons, qu'on arrive à comprendre ce qui s'est passé et qu'on en profite pour avoir un plan pour l'avenir, un projet nouveau pour l'avenir.
Qu'est-ce qui s'est passé de mon point de vue ? Il s'est passé que les temps qu'on vit exigent qu'on change de démarche politique, que la démarche politique traditionnelle, celle qu'on connaît depuis des décennies.
Il y avait sur une autre antenne, avant-hier, un documentaire sur les présidents face à la rue, de Patrice Duhamel et Michèle Cotta. C'est un documentaire passionnant et fascinant. Parce que vous aviez les mêmes images, les mêmes mots, les mêmes slogans, les mêmes évocations de colère, des «Jamais on ne se réconciliera, on peut pas accepter ça», et les présidents à leur tour, chacun vivait cette cet épisode d'affrontement.

> Il faut changer de méthode, profondément. Et pour cela, il faut essayer de comprendre ou il faut vouloir comprendre, qu'est-ce qui est en mutation ? Ce qui est en mutation pour moi, c'est l'opinion publique, les Français, mais je crois que ce n'est pas spécifique à la France, ne supportent plus que des décisions soient prises loin d'eux sans avoir eux-mêmes entre les mains les raisons de ces décisions.

> [Référendum sur la réforme des retraites] Je suis persuadé qu'on aurait pu le gagner. Évidemment, ce n'est pas la démarche qui a été choisie parce que ça aurait obligé à une approche beaucoup plus large, beaucoup plus globale. Mais quand le Président de la République a dit dans cette intuition, qui n'a pas été pour l'instant totalement comprise, mais c'est son intuition, quand il a dit "il faut une refondation"...
Le Conseil national de la refondation qui pour l'instant est resté un peu sectoriel mais qui doit rebattre les cartes, prendre en compte la volonté plus large sur des grands sujets d'organisation du pays. Et je suis persuadé que ça viendra. Je ne peux pas dire que c'est un bon outil, mais je puis dire avec certitude que pour l'instant, c'est à peu près le seul. C'est la seule démarche novatrice qui ait été pensée pour les temps qui viennent. Et je répète les temps qui viennent, c'est que les Français ne veulent plus être soumis à des décisions dont ils ne connaissent pas et ne partagent pas les raisons profondes.

> Cette réforme des retraites on peut la faire, mais pas avec le degré d'engagement des Français qui est désormais nécessaire pour conduire des très grandes réformes. Vous savez bien le regret que j'ai eu dans cet épisode de la crise des retraites, c'est que personne n'a expliqué aux Français, avec la vérité des faits et la vérité des chiffres, la situation des régimes de retraite qui sont tellement déficitaires qu'on est obligé d'emprunter chaque année des dizaines et peut-être vers une centaine de milliards chaque année pour financer les pensions.

> Le Commissariat au Plan a établi une analyse, a déposé un rapport avec les vrais chiffres, et j'ai dit si quelqu'un en doute, c'est assez facile, on demande à la Cour des comptes et à l'Insee de faire une étude rapide pour dire si ces chiffres sont crédibles ou pas.
Moi je vous donne des chiffres simplement. Les retraites, ça coûte 345 milliards, l'année dernière, par an, les pensions qu'on verse, et sur ces pensions, il y en a à peu près 120 sur 345, 120 milliards qui viennent de l'Etat, du contribuable. Et sur ces 120 milliards, il y en a au moins 30 ou 40 qui sont en réalité une manière de combler le déficit des régimes de retraites.
Ça a une conséquence qui est extrêmement lourde et que je suis sûr que les Français n'auraient pas accepté, aucune famille ne l'aurait accepté. Il n'y aurait pas les gens qui défilent dans la rue aujourd'hui, si on avait compris que cet argent rapporté pour payer les pensions, on en a pas le premier euro et on l'emprunte tous les ans depuis 20 ans !

> [Le ratage de la réforme des retraites] doit induire, entraîner, faire naître une réflexion sur notre manière de gouverner. On a pris l'habitude de gouverner, dans des sphères qui sont des sphères de pouvoir et de savoir, en tout cas qui croient qu'ils peuvent parce qu'ils savent, technocratiques comme on dit ou en tout cas, l'État dans son organisation de haut fonctionnaire et dans sa pensée habituelle, a pris l'habitude de prendre ses décisions en se disant que si on les fait adopter au Parlement, les Français suivront. (…)

Je pense que c'est exactement ce que pense [Emmanuel Macron], en tout cas des innombrables conversations que j'ai depuis six ans avec lui sur ce sujet. Vous observerez que c'est précisément sur ce point qu'il s'est fait élire sur le sur le rapport entre la base de la pyramide sociale et le pouvoir, ou croit être le pouvoir.

> La France doit conduire ces réformes, cette reconstruction, cette refondation du pays, pas pour les autres, pour elle-même, (…) pour ses capacités, simplement à produire, pour qu'on puisse avoir un système social comme celui que nous avons. Vous vous rendez compte, un pays dans lequel tout est pris en charge par l'État, l'école, l'université, une partie importante de la recherche, les assurances, la certitude que toutes les dépenses de santé sont remboursées quelle que soit votre situation et quel que soit le coût des traitements. Il n'y a pas d'autres pays dans le monde qui soit comme ça.

>Il y a un déséquilibre entre ce que nous avons besoin de prendre en charge et la production du pays. Il suffit de regarder le commerce extérieur pour ceux que ça intéresse, le Plan a produit et va encore mettre à jour dans les jours qui viennent une analyse de notre commerce extérieur poste par poste. Et vous vous rendez compte que des choses absolument élémentaires de notre alimentation, de notre industrie, nous les importons.
L'idée que le Président de la République a soutenu devant les Français, c'est-à-dire qu'on va étendre sur le pays un vaste réseau de réindustrialisation, et notamment parce que nous sommes capables de prendre en charge les exigences écologiques, de réindustrialisation verte comme on dit, ce n'est pas pour les autres qu'on le fait, ce n'est pas seulement pour notre image même si ça compte l'image, on le fait parce qu'on a besoin de vivre, on a besoin d'avoir de l'emploi pour les Français et on a besoin d'équilibrer notre commerce, de ne pas être un pays qui, tous les ans, importe beaucoup plus qu'il ne produit, alors que nous sommes environnés de pays qui, eux, équilibrent leur coûts.

> La société française a un problème, une question, une interrogation, parfois une obsession, sur cette question de l'immigration. Si les responsables du pays éludent ces questions, alors d'une certaine manière, ils perdent. Parce que les Français attendent que les responsables d'un pays prennent ces questions de face et apportent des réponses.
Je pense que ce sont des réponses qu'il est possible de trouver. Je résume en deux mots ce que je pense. Je pense que quelqu'un qui vient chez nous, chassé par la guerre ou la famine ou un jour des problèmes climatiques, quelqu'un vient chez nous et veut travailler, et apprend la langue, et comprend qu'il n'arrive pas dans un pays vide, il y a une histoire qui a une tradition, qui a des mœurs, qui a une manière de vivre et veut devenir dans ce pays un citoyen ou en tout cas une personne active, il a sa place.
Mais si d'un autre côté, vous récusez cette histoire ou cette manière d'être, et si vous êtes en situation illégale, alors il est normal qu'on vous demande, qu'on exige, et qu'on fasse en sorte que vous quittiez le pays. Et vous voyez bien que c'est un équilibre. Et cet équilibre-là, si le Gouvernement a un texte, il vient devant le Parlement, il le propose, il débat avec le Parlement, il y aura des contre à l'extrême-droite et à l'extrême-gauche pour des raisons absolument antagonistes entre elles, mais les Français le sauront.
Est-ce qu'on peut rester dans un blocage et une impuissance générale ? Non. Est-ce qu'on est condamnés au blocage, à l'impuissance générale ? Je ne crois pas. Vous sentez bien, ce n'est pas le seul sujet, la politique et la démocratie, tout est en train de changer. Parce que les réseaux sociaux, le numérique, l'intelligence artificielle, tout est en train de changer.

> Je pense qu'il faut que nous comprenions que le Parlement ne peut plus être une chambre d'enregistrement comme il l'a été pendant longtemps, et qu'on peut tout à fait travailler avec le Parlement, même s'il y a des désaccords et même si les textes changent.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Oui, nous préférons que le travail vienne financer nos retraites plutôt que l'Etat ne continue à éponger leur déficit. Le budget de l'Etat doit d'abord être mobilisé pour renforcer nos services publics.

> Le chômage de masse n'est plus une préoccupation, une angoisse. Oui, nous pouvons atteindre le plein emploi : c'est une réussite collective majeure !

> Hausse des salaires, partage des profits dans l'entreprise, emploi des seniors, égalité salariale : nous avons besoin d'un dialogue social fort pour avancer sur ces sujets majeurs.

> Nous faisons face à ceux qui veulent constamment délégitimer nos institutions et le résultat des urnes. Il a même fallu protéger le Conseil Constitutionnel ! Un ancien candidat battu à la présidentielle parle désormais de « mauvaise République » !

> 108 policiers et gendarmes ont aujourd'hui été blessés. Cette violence délibérée à l'encontre de nos forces de l'ordre est inacceptable. Tous les élus républicains de notre pays doivent condamner sans ambiguïté !

 

Prisca Thévenot (députée, porte-parole)
> Quand Mélenchon dit « À bas la mauvaise République », de quelle République parle-t-il ? Celle qui lui a permis de cumuler 30ans de mandat ? Si en 2012, 2017 et 2022 il n’est pas devenu Président ce n’est pas à cause de la République, c’est que les Français lui ont dit non.

> Il y a des black blocs qui sont là pour tuer du flic. Nous devons être en font commun pour dénoncer ces actes de violences.

 

Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> La « mauvaise république » est celle où Jean-Luc Mélenchon perd toutes les élections. Qu’est-ce que la bonne république ? Celle où il prendra le pouvoir, malgré les défaites électorales, et ne le rendra plus ?

> « Pour Berlin, le président français a eu le «courage» de faire la réforme des retraites ». Aussi ce que j’ai entendu de la part de nos collègues du Bundestag la semaine dernière.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> 406 policiers et gendarmes ont été blessés hier lors des défilés du 1er mai. Ce matin toujours aucun mot de condamnation de la part de lenchon. Par son discours contre la République sa responsabilité dans ces violences est lourde.

> Les violences contre les forces de l’ordre en marge des cortèges du 1er mai sont inadmissibles. Nos policiers et nos gendarmes méritent tout notre soutien. Honte à ceux qui encouragent ces attaques.

> « À bas la mauvaise République ! » En employant ce vocabulaire de putschiste, Mélenchon porte atteinte à la République. Face à cela le silence assourdissant de ses alliés de la Nupes est gravement coupable.

 

David Amiel (député)
> Toute ma solidarité va aux policiers et gendarmes, attaqués, blessés, parfois très gravement, par des bandes d’ultragauche alors qu’ils assuraient la liberté de manifester. Gérald Darmanin a raison d’être d’une fermeté totale envers ces actes inqualifiables.

 

● MoDem
Jean-Paul Matteï (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Madame la Première ministre, vous avez annoncé la semaine dernière votre feuille de route pour les semaines et mois à venir.
Au-delà des textes prévus, le Groupe Démocrate tient à saluer votre volonté d'apaisement et de dialogue qui a toujours été pour nous un principe fondateur de notre démocratie.
La mobilisation nous l'a démontré hier et je veux moi aussi, aujourd'hui encore, saluer le courage de nos forces de l'ordre qui défendent non seulement la liberté de manifester, mais aussi nos libertés. Et au nom du Groupe Démocrate, je leur rends hommage.
Nous nous sommes engagés pour réformer notre pays, pour que les Français ressentent dans leur vie quotidienne plus de justice, plus d'égalité d'accès aux services publics, à la santé ou à l'éducation pour qu'ils retrouvent l'espoir d'un ascenseur social qui fonctionne mieux.
Cet engagement de réformes est d'autant plus nécessaire aujourd'hui avec l'annonce par l'agence Fitch de la dégradation de la note de la France. La succession de crises l'explique très largement, mais doit nous pousser à agir pour rétablir l'équilibre de nos comptes.
Réduction de la dépense publique, mais aussi réflexion sur notre système fiscal pour le rendre plus juste et plus acceptable par tous.
La réforme de notre système de retraite est un premier pas indispensable dans ce sens pour éviter de nous endetter sur le dos des générations futures. La clause de revoyure, que nous avons faite adopter, permettra aux partenaires sociaux et aux parlementaires de se ressaisir de la question le moment venu, dans le respect du rythme démocratique.
Nous devons agir avec plus de plus de détermination que jamais. Si c'est au Gouvernement de porter ses réformes, c'est aussi au Parlement de retrouver le sens du dialogue et de travailler avec toutes les bonnes volontés, au-delà des postures politiques, pour répondre aux inquiétudes des Français et aux enjeux qui sont devant nous.

 

Bruno Millienne (député)

> «A bas la mauvaise République!» Voilà qui a le mérite de la clarté, les troupes insoumises ont quitté le champ républicain et appellent distinctement à abattre les institutions. Tout dans ce discours séditieux le dit, le fond comme la forme. Pendant ce temps, le RN attend...

> Le passage à 64 ans, non seulement ce n'est pas avant 2030, mais en plus ce n'est pas automatique. Il y a une clause de revoyure prévue en septembre 2027 où tout le monde se remettra autour de la table pour voir où on en est. Ça n'a pas été assez dit.

> Tout ce qu'il reste de républicains dans ce pays doit travailler ensemble pour essayer de trouver des consensus qui changeront la vie des Français, à commencer par la loi travail ! Sinon l'inéluctable se produira.

> Je le déplore mais M. Le Pen joue un jeu très intelligent en votant les textes dont elle considère qu'ils sont des avancées pour les Français. En face certaines composantes de la Nupes sont dans l'opposition systématique, tout le temps...

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Entre Paris et Bruxelles, le RN, c’est un peu Docteur Marine et Mister Hyde : En France, la patronne du RN se dit écologiste. Mais quand il s’agit de voter pour la transition verte européenne, soudain, ses députés ne sont plus verts du tout. Marine Le Pen, en bonne populiste, prend les Français pour des imbéciles.

 

Bernard Guetta
> Je ne crois pas du tout que la France soit isolée en Europe. Au contraire. L’UE aujourd’hui parle français. Au sens politique du terme. Elle parle français parce qu’elle s’est ralliée à l’idée d’une défense commune, d’un emprunt commun, de politiques industrielles communes, à l’idée qu’elle devait jouer un rôle sur la scène internationale.

 

 

La Chronique de Jean-Louis Pommery. «Soutien critique» et ambitions présidentielles de Bayrou

François Bayrou

François arpente les plateaux de télévision, les studios de radio et se confie dans les colonnes de la presse écrite pour dire à chaque fois la même chose: la démocratie est en danger et je suis un sauveur possible parce que je fais une analyse exacte de la situation.

Celle-ci consiste à dire qu’il y a un manque de pratique démocratique en France et que les choix fait par le gouvernement ainsi que sa communication sont responsables en grande partie de cette fronde anti-démocratique même s’il précise que c’était déjà le cas lors des présidences passées de Chirac, Sarkozy ou Hollande.

Bien sûr, lui, n’agirait pas de la même façon: il serait un rassembleur.

Le problème est que cette analyse est fausse.

On peut avant tout dire que les craintes du centriste sur l’avenir de la démocratie républicaine sont justes et que c’est bien les extrêmes de gauche et de droite qui tentent de profiter de cette défiance vis-à-vis d’elle d’une partie de la population chauffée à blanc par tout ce que le pays compte de populistes et de démagogues, sans oublier ceux qui exercent leur art des fake news et du complotisme de l’étranger.

Mais, le problème actuel de la confrontation qui s’est manifestée lors de la réforme des retraites ne vient absolument pas de l’absence d’explication convaincante de la part du Président de la république et du Gouvernement sur le fait de travailler deux ans de plus même si l’on peut constater que la communication n’a pas été parfaire, loin de là...

Elle vient, à la fois, d’une réaction épidermique normale dans le refus de travailler deux ans de plus même si cela doit conduire la France dans le mur et d’une volonté des extrêmes, surtout de gauche en l’occurrence, de transformer cette réaction en refus haineux et violent tout en occupant le terrain médiatico-politique, tout cela pour attaquer Emmanuel Macron mais surtout la démocratie républicaine libérale.

François Bayrou passe à côté de l’essentiel dans cette crise: quelle que soit la réforme que le gouvernement aurait proposée, les extrêmes auraient tenté de susciter la même mouvement de foule parce que l’essentiel est d’abattre le régime démocratique.

Mais on comprend que monsieur Bayrou fasse ce constat parce que cela lui permet d’avancer ses pions en affirmant que lui aurait pris le temps de l’explication, qu’il aurait fait en sorte de préserver la cohésion sociale tout en étant responsable.

Oui, il dresse là le portrait de Bayou-président-de-la-république!

C’est tellement habituel qu’on ne le relève pratiquement plus mais les deux derniers interviews du président du MoDem et accessoirement Haut-commissaire au plan l’un au JDD et l’autre à LCI ont montré une nouvelle fois son «soutien critique» au Président de la république et la volonté de demeurer dans la course à l’Elysée.

Encore coincé par l’affaire des attachés parlementaires des députés européens du MoDem qui, en réalité, travaillaient plus pour le parti que pour le Parlement européen, dont le procès va bientôt commencer et par l’évidente obligation de demeurer solidaire du pouvoir en place, François Bayrou ne peut encore ruer dans les brancards.

Mais ce n’est pas l’envie qui lui manque et il n’attend que le moment propice pour dire que lui c’est lui et que Macron c’est Macron.

Quand il parle qu’il faut «changer radicalement de méthode», on comprend bien qu’l ne critique pas Elisabeth Borne, des ministres ou les députés mais bien le chef de la majorité qui décide de la stratégie: Emmanuel Macron.

Après, il peut dire le contraire mais tout le monde a entendu et sait pertinemment qu’il s’agit d’un double-jeu qui d’ailleurs a commencé dès le jour où il a décidé de soutenir Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle de 2017.

Reste que le président du MoDem joue un jeu dangereux.

Pour autant il sait une chose, 2027 sera sa dernière chance de parvenir à l’Elysée et il ne veut surtout pas la gâcher.

Jean-Louis Pommery