dimanche 22 mai 2022

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La démocratie tient-elle par l’union de ses soutiens ou la désunion de ses ennemis?

Est-ce une sorte d’union sacrée des forces démocratiques qui permet à la démocratie républicaine libérale de tenir ou la désunion de ses ennemis extrémistes et populistes?

Est-ce l’attachement à ses valeurs qui fait que la démocratie existe encore en France alors que le résultat des élections, notamment la dernière présidentielle, montre que les forces qui luttent pour l’abolir sont majoritaires – en tout cas en nombre de suffrages exprimés au premier tour même si ce n’est pas le cas en nombre d’électeurs inscrits?

Ainsi, malgré ces scores des extrêmes, les différents sondages réalisés sur la démocratie font apparaitre, à l’inverse, que son existence est encore souhaitée par une majorité de Français.

Pour autant, la question de l’attachement réelle aux valeurs de la démocratie mérite d’être posée aussi dérangeante soit-elle parce qu’elle en dit long sur ce qu’est aujourd’hui une société démocratique comme celle qui existe dans notre pays.

On a ainsi l’impression qu’en France mais aussi dans d’autres pays démocratiques, que le citoyen est devenu un simple consommateur qui évalue le régime politique dans lequel il vit par rapport aux bénéfices cash et immédiats qu’il peut lui procurer.

Cette propension a bien sûr toujours existé mais elle est devenue prégnante au fur et à mesure que la démocratie a accru sa longévité et que sa promesse a été perçue comme une simple normalité qui ne suffit plus aux individus pour y adhérer dont la propension à oublier leur bonne fortune est toujours un objet de fascination et de consternation.

En s’inspirant des générations qui avaient vécu les deux guerres mondiales et qui disaient de la jeunesse des années 1950-1970 qu’il faudrait qu’elle vive une «bonne guerre» pour se remettre les idées en place, on se dit qu’une abrogation de la démocratie serait peut-être un électrochoc salutaire pour faire prendre conscience aux populations des pays libres du trésor qu’elles possèdent…

Il ne faut évidemment pas souhaiter que cette catastrophe survienne.

En revanche, il suffit à celles-ci de juste regarder un petit peu plus long que le bout de leur nez pour voir ce qui se passe dans les pays autocratiques et totalitaires ainsi que les luttes parfois désespérées mais toujours grandioses des peuples qui luttent pour (re)trouver la liberté.

Pour en revenir à ce qui fait tenir la démocratie, on peut s’inquiéter de la mauvaise humeur des peuples tout en se rassurant par leur soutien sondagier à vivre dans un pays libre.

Mais on ne peut se satisfaire que des citoyens qui affirment leur adhésion au régime démocratique votent pour des personnages et des partis qui en sont de véritables adversaires, uniquement parce qu’ils ne sont pas contents de ceci ou de cela.

Parce qu’in fine, la démocratie n’est qu’un cadre dans lequel ce sont les citoyens qui imposent telle ou telle politique.

C’est donc à eux-mêmes qu’ils doivent s’en prendre avant d’attaquer la démocratie s’ils ne sont pas contents du résultat obtenu.

Reste que l’on pouvait dire la même chose dans l’entre-deux guerres où les peuples de pays démocratiques ont été séduits par les idéologies totalitaires, certains mettant même leurs représentants au pouvoir comme en Allemagne ou en Italie.

Dès lors, le constat que l’on peut faire aujourd’hui face à ce paradoxe d’un vote majoritaire pour des adversaires de la démocratie alors qu’un soutien à cette dernière demeure affichée, est inquiétante parce qu’elle traduit aussi toute l’irresponsabilité avec laquelle les peuples jouent avec leur présent et leur avenir.

Et l’on ne peut évacuer la perspective d’une union conjoncturelle entre les extrêmes pour faire chuter la démocratie.

On le sait les frontières sont poreuses entre les extrémismes qui partagent au moins un intérêt objectif, faire la peau à la liberté.

 

 

La quotidienne centriste du 21 mai 2022. Où est donc le ministère dont les enfants ont besoin?

Emmanuel Macron récidive et pas dans le bon sens.

En n’attribuant qu’un simple secrétariat d’Etat pour s’occuper de l’enfant et avec une titulaire avant-dernière dans l’ordre protocolaire du gouvernement, il réédite exactement ce qu’il avait fait lors du précédent quinquennat alors même que tous les professionnels et les associations qui s’occupent de l’enfance demandaient instamment que l’on crée un ministère dédié à sa cause.

On se demande même pourquoi il a déclaré maintes fois lors de sa campagne en vue de sa réélection que sa grande priorité serait la jeunesse dont, en particulier, l’enfance pour prendre cette décision.

Lorsque l’on connait tous ce qu’il y a à régler – souvent urgemment –  concernant la condition des enfants qu’ils soient ou non en danger, on est étonné du peu de considération que le président de la république accorde à leurs problèmes.

Se focaliser uniquement sur l’éducation et la protection de l’enfance est très réducteur dans un monde qui, contrairement à la thèse imbécile de l’enfant-roi, est loin de lui être adapté.

On espère se tromper et que les actes prouveront le contraire mais l’on ne peut oublier, malgré quelques maigres avancées, du rôle transparent du précédent secrétaire d’Etat chargé du secteur et surtout de l’absence totale d’une vraie politique de l’enfance avec une vraie vision.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]