dimanche 11 mars 2018

Actualités du Centre. Macron: «Nous allons continuer à réformer en profondeur»

Emmanuel Macron
Alors qu’il est critiqué par la Gauche et la Droite mais aussi par une campagne médiatique, Emmanuel Macron a réaffirmé, lors d’une intervention à l’ambassade de France à New Delhi, dans le cadre de son voyage en Inde et devant ses compatriotes, que les réformes vont continuer.
En cela, d’ailleurs, il suit non seulement ses promesses lors de sa campagne présidentielle mais aussi la volonté des Français exprimées dans plusieurs sondages.
Le Président de la république a ainsi déclaré sans aucune ambiguïté: «Nous allons continuer en France à réformer en profondeur, avec bienveillance mais avec la certitude que notre pays à besoin de ces transformations pour rattraper un retard qu'il a accumulé depuis des décennies et qui était inexplicable. Pour mettre fin à un chômage de masse auquel nous nous sommes habitués. Pour mettre fin à des habitudes qui n'avaient plus de justification. Pour redonner de la force et avec elle la possibilité d'être vraiment juste».
Et, a-t-il ajouté, «ça ne se fait pas en six mois et ça n'a pas vocation à se terminer en cent jours. (…) Ça ne s'arrêtera ni demain, ni le mois prochain ni dans les trois mois».
Car «les Français et les Françaises le souhaitent profondément, seuls des commentateurs fatigués voudraient qu’il y ait un terme à ce mouvement.

Selon le site internet du JDD, les réformes à venir concernent «une dizaine de textes d'ampleur» («liste non-exhaustive» précise-t-il) qu’il cite comme suit:
Textes qui sont ou arrivent au Parlement:
- Projet de loi asile et immigration, fin mars en commission à l'Assemblée et mi-avril en séance
- Projet de loi de programmation militaire à partir du 20 mars à l'Assemblée nationale 
- Projet de loi sur l'alimentation en mars
- Projet de loi sur la simplification administrative, qui comprend le "droit à l'erreur", arrive au Sénat le 20 mars. 
- Projet de loi concernant la réforme de la SNCF, avec loi d'habilitation qui doit être déposée mi-mars au Parlement, pour une adoption des «principes clés» avant l'été.
Textes qui arrivent en Conseil des ministres:
- Projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles (21 mars)
- Projet de loi sur le logement (4 avril)
- Projet de loi de programmation de la justice (11 avril)
- Projet de loi pour la croissance et la transformation des entreprises (18 avril)
- Projet de lois de réforme de l'assurance-chômage (18 avril)
- Projet de loi de réforme de la formation professionnelle (mi-avril)
- Projet de loi de réforme de l'apprentissage (mi-avril)
- Projet de loi d'orientation sur les mobilités (au printemps)
- Projet de loi de réforme constitutionnelle (entre mi-avril et début mai)
Textes à plus long terme :
- Projet de loi de réforme des retraites (2019)
- Projet de révision de la loi de bioéthique (2019)
- Projet de réforme territoriale du Grand Paris


Vues du Centre. L’hubris trumpien menace le monde

Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.

Donald Trump
Récemment, une chaine du câble a rediffusé un document produit par CNN sur les années 1980 dans lequel on voyait apparaitre un milliardaire de le jet-set newyorkaise.
Son nom, Donald Trump.
Dans le commentaire qui accompagnait les images d’un homme en train de se mettre en scène, il était dit que l’homme n’était pas intéressé par la politique (sic!) mais qu’il affirmait un peu partout qu’il se faisait fort de résoudre la crise concernant les armes nucléaires entre les Etats-Unis et l’Union soviétique bien mieux que le président des Etats-Unis d’alors.
Déjà, en dehors de son business de promoteur, Trump se voyait comme le type le plus capable de la planète, le sauveur, le messie, l’homme le plus intelligent et le plus équilibré qu’on ait jamais vu.
Sans doute son «art of the deal» (son art de la négociation) comme est titré son best-seller… qu’il n’a pas écrit lui-même.
Surtout son hubris sans limite.
Cette séquence d’un documentaire et d’images datant de plus de trente ans entrent beaucoup en résonnance avec le Trump d’aujourd’hui, ses propos durant la campagne présidentielle comme quoi il était le seul capable de résoudre les problèmes entre les Etats-Unis et la Russie de Poutine (sans qu’on en ait vu le début du début), ceux avec la Chine (où son seul fait d’arme a été d’encenser le dictateur Xi) et avec ceux, plus récents, de trouver un deal avec le dictateur Nord-coréen, Kim Jon-un qu’il va bientôt rencontrer.
Signalons, au passage, que ce triste sire qui affame son peuple et tire au canon contre ses anciens conseillers et membre de sa propre famille, n’attendait que ça, d’avoir un dialogue entre lui et la première puissance mondiale.
D’ailleurs, toute ses gesticulations (et celles de son père) étaient de se poser en interlocuteur incontournable de la première puissance du monde, ce que tous les prédécesseurs de Donald Trump avaient refusé de lui accorder, notamment le centriste Barack Obama.
La rencontre «historique» Trump-Kim est donc une «huge» (énorme) victoire – dans le langage trumpien – pour le Coréen!
Cela démontre jusqu’à l’ultime, l’inconséquence du bonhomme qui occupe le bureau ovale de la Maison blanche.
Mais, au-delà d’un show de deux clowns qui durent depuis plus d’un an et que nous réserve cette rencontre, cela donne encore plus froid dans le dos sur l’équilibre mondial et la défense de la démocratie dans le monde.
A se prendre pour Dieu sur terre, Donald Trump est en train de brader tout l’héritage de la démocratie mais aussi de grever son avenir.
Apparemment, ce comportement bien connu par le Parti républicain n’a pas l’air d’intéresser ses leaders.
Ils croient qu’ils peuvent obtenir du populiste démagogue tout ce qu’ils veulent à propos des impôts, de la guerre culturelle, de l’immigration, du triturage de la carte électorale, d’une justice aux ordres des ultraconservateurs réactionnaires et ainsi de suite, souvent au mépris total des règles démocratiques.
Alors, bien sûr, les actes de Trump en matière de politique étrangère (on ne peut pas dire qu’il a une doctrine en la matière) sont iconoclastes pour les conservateurs mais peu importe.
Après avoir accepté le protectionnisme, les voilà embarqués dans une aventure avec les pires dictateurs et autocrates de la planète dont certains se sont faits une spécialité d’insulter les Etats-Unis.
Tout cela fait espérer que Trump ne sera qu’un intermède (ce qui n’est malheureusement pas du tout sûr) mais aussi que les démocraties occidentales encore gouvernées par des personnes responsables décident de prendre en main la défense de celles-ci, notamment au niveau européen.
Et il faut faire vite avant que cela ne soit trop tard.

Aris de Hesselin