lundi 7 décembre 2015

Actualités du Centre. Régionales – Mauvais scores des têtes de liste centristes

Si les listes de la Droite et du Centre sont arrivées en deuxième position au niveau national, derrière le FN, elles le doivent en partie aux mauvais scores des trois têtes de liste UDI, Hervé Morin (Normandie) et surtout Philippe Vigier (Centre-Val-de-Loire) ainsi que François Sauvadet (Bourgogne-Franche-Comté).
Seul le premier nommé est parvenu à être en tête lors du premier tour mais avec 0,20% d’avance sur celle du Front national.
Les observateurs ont parlé d’une campagne ratée de M. Morin où sa liste arrive en deuxième position dans le principal département de la région, la Seine-Maritime et, plus humiliant, dans l’Eure, son propre département, dépassée à chaque fois par celle du Front national.
Par rapport aux dernières régionales de 2010, les score de la Droite et du Centre (27,91%) est en retrait de près de cinq points (et de sept points par rapport aux élections régionales du début de l’année.
Quant à Philippe Vigier, il a été nettement devancé par le candidat FN, Philippe Loiseau (26,25% contre 30,49%).
Le président du groupe UDI à l’Assemblée nationale, n’est pas parvenu à convaincre alors que les états-majors parisiens estimaient la région facilement gagnable.
Que dire alors de François Sauvadet, la tête de liste de Bourgogne-Franche-Comté qui n’était pas parvenu à faire l’union avec le Mouvement démocrate et dont le score (24%) est inférieur de près de 7,5 points à celui du FN.
M. Sauvadet peut encore l’emporter s’il parvient à rallier tous les électeurs du Centre (le MoDem) et de la Droite (Debout la France) du premier tour mais, ayant exclu toute négociation entre les deux tours et ayant montré peu de qualité de compromis auparavant, sa victoire n’est pas du tout sûre.
Les raisons qui ont conduit ces trois listes conduites par des centristes à des résultats décevants viennent en partie du peu de charisme de leurs têtes de liste, toutes UDI.
En outre, on peut estimer que leur positionnement au centre-droit a fait que nombre d’électeurs de la droite radicale ont préféré donner leurs voix au FN.
Il ne faut sans doute pas oublier tous les problèmes de personnes et d’appareils qui ont suivi la désignation de ces centristes comme têtes de liste et qui ont certainement laissé des traces.
On se rappelle notamment de la fronde de nombre de leaders et de militants LR qui contestaient les choix fait par Nicolas Sarkozy d’offrir la présidence de ces régions au Centre pour renforcer sa candidature à la primaire du parti en vue des présidentielles de 2017.



Actualités du Centre. Régionales – La Droite et le Centre (26,86%) derrière le Front national (27,73%)

Les listes de la Droite et du Centre sont arrivées en deuxième position au niveau national derrière celles du Front national et devant celles du PS et des Radicaux de gauche lors du premier tour des élections régionales du 6 décembre.
Selon les résultats officiels, le Front national obtient 27,73% des suffrages exprimés, l’union de la Droite et du centre 26,86%, le PS et les Radicaux de gauche, 23,33%
La participation a été de moins de 50% à 49,91%.
En termes d’inscrits cela donne respectivement, 13,29% pour le FN, 12,86% pour la Droite et le Centre, 11,23% pour le PS et les Radicaux de gauche.
Les résultats par région:
- Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine
FN
36,06%
Droite-Centre
25,83%
PS
16,11%
- Acquitaine-Limousin-Poitou-Charentes
PS
30,39%
Droite-Centre
27,19%
FN
23,23%
- Auvergne-Rhône-Alpes
Droite-Centre
31,73%
FN
25,52%
PS
23,93%
- Bourgogne-Franche-Comté
FN
31,48%
Droite-Centre
24,00%
PS
22,99%
- Bretagne
PS
34,92%
Marc Le Fur
Droite-Centre
23,46%
FN
18,17%
- Centre-Val-de-Loire
FN
30,49%
Droite-Centre
26,25%
PS
24,31%
- Corse
Gauche
18,42%
Régionale
17,62%
LR
13,17%
- Ile-de-France
Droite-Centre
30,51%
PS
25,19%
FN
18,41%
- Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
FN
31,83%
PS
24,41%
Droite-Centre
18,84%
- Nord-Pas-de-Calais-Picardie
FN
40,64%
Droite-Centre
24,97%
PS
18,12%
- Normandie
Droite-Centre
27,91%
FN
27,71%
PS
23,52%
-Pays-de-la-Loire
Droite-Centre
33,49%
PS
25,75%
LFN
21,35%
- Provence-Alpes-Côte d’Azur
FN
40,55%
Droite-Centre
26,48%
PS
16,59%


L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La lourde (ir)responsabilité des Français

En votant pour le Front national massivement et en s’abstenant tout aussi massivement d’aller aux urnes, les Français ont très majoritairement décidé de donner leurs voix et leurs préférences à l’extrême-droite.
C’est leur choix mais aussi l’engagement de leur responsabilité (à défaut d’être responsables), car l’un et l’autre sont intimement liés en démocratie républicaine.
Si, de plus en plus, ces Français assument leur choix – on est loin des électeurs du FN fuyant les caméras dans les rues des années 1980-1990 –, en revanche, ils ne sont toujours pas capables d’être des citoyens responsables en votant pour un parti sans aucun programme cohérent dans quelque matière que ce soit sauf peut-être dans celles de la haine et de l’exclusion de l’autre.
On pouvait espérer que la démocratie républicaine du XXI° siècle serait apaisée de par l’’échec de tous les totalitarismes du XX° siècle et de leurs crimes innommables, qu’elle serait plus mature du fait du progrès de l’instruction et du niveau du savoir de la population.
Las, voilà des élections régionales qui démontrent malheureusement le contraire comme l’ont démontré les dernières élections européennes et départementales.
Voici un revers pour les démocrates et les républicains, au premier rang desquels se trouvent les centristes, combattant infatigables des extrémismes de tous poils de gauche et de droite, promoteurs d’une démocratie ouverte et équilibrée où triompheraient les valeurs humanistes.
D’autant que les centristes ne font pas d’angélisme et savent que c’est dans la sécurité des citoyens que ces derniers peuvent réellement exercer leurs droits et vivre dans la liberté.
Mais ils n’ont pas été entendus ces dernières années.
Ils ne l’ont pas été ce 6 décembre 2015, moins d’un mois après qu’un extrémisme fanatique qui n’a rien à envier à celui que connu l’Europe pendant la Deuxième guerre mondiale, a frappé la France justement parce qu’elle est une démocratie républicaine ouverte, laïque où des partis politiques démocrates proposent des projets de société et des programmes politiques qui respectent les principes démocratiques et républicains.
Quelle ironie et quelle tristesse de voir donc Daesh l’emporter par le biais du FN.
Car, oui, ce que cherchent les fondamentalistes islamistes c’est de montrer que l’Occident n’attend qu’une opportunité pour montrer sa véritables face qui, selon eux, n’a rien de démocratique, ni de républicain, surtout est celle de l’intolérance.
Dans ce sens, le résultat des régionales a de quoi les contenter.
D’autant qu’une majorité de Français, en choisissant l’extrême-droite en masse (les votants et les abstentionnistes) a montré leur manque de courage.
Au lieu de se dresser en affirmant leurs convictions démocratiques et républicaines, ils ont choisi le parti de la réaction la plus primaire, celui qui excite leurs peurs pour récupérer leurs voix.
Ils devaient utiliser cette élection pour montrer qu’ils ne voulaient pas plier face à la barbarie.
Ne pas plier c’était évidemment se défendre contre l’agression mais aussi de dire qu’ils ne tomberaient pas dans une sur-réaction en se tournant vers l’intolérance liberticide.
C’est raté.
Ajoutons à destination de ceux qui ont voté extrême-droite ou se sont abstenus et qui pensent que la «classe politique» est pourrie sauf le FN, opinion largement relayée par des médias qui ne savent souvent plus qu’elle est leur mission, c’était exactement le discours qui a porté les pires dictateurs au pouvoir, il y a seulement quelques décennies, eux et leurs cliques à la corruption sans pareille.
Deux choses encore.
La première est que je ne peux pas encore penser que tous ceux qui votent Front national sont des gens d’extrême-droite mais cela rend leur choix encore plus irresponsable.
La deuxième est qu’il ne s’agissait que d’élections régionales, comme il ne s’agissait que d’élections départementales ou européennes.
Espérons que les présidentielles et les législatives permettront encore de l’affirmer.
Reste évidemment un sursaut de responsabilité de tous les Français lors du second tour du 13 décembre prochain.
Tous les centristes le souhaitent ardemment.
Aux Français de prouver leur maturité démocratique.