jeudi 8 octobre 2020

Propos centristes. France – Covid19; intempéries dans le Sud-est; baisse et suppression d’impôts; école à la maison; environnement et numérique; IVG; export…


Voici une sélection, ce 8 octobre 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


Emmanuel Macron (Président de la République)

- [Covid19] Dans les endroits où ça circule trop vite, en particulier où ça circule beaucoup chez les personnes âgées, et où l'on voit de plus en plus de lits occupés aux urgences, on doit aller vers plus de restrictions, comme celle qu'on a pu connaître par exemple dans les Bouches-du-Rhône ou dans Paris et la petite couronne.

- [Covid 19 et limitation des déplacements] la stratégie qu’on a retenue n’est pas celle-ci, elle est de responsabiliser nos citoyens. Nous ne sommes pas, et nous ne serons pas pour plusieurs mois dans un temps normal.

- La Nation n’abandonne aucun de ses territoires, aucun de ses enfants. Je veux dire à nouveau aux habitants touchés par les intempéries : nous serons là pour vous. J’en ai pris l’engagement devant vous.

- Je veux d'abord avoir une pensée pour toutes les familles des victimes. La tempête Alex a traversé le pays : le Finistère et le Morbihan ont été durement touchés et comptent une victime, le Var également, et les Alpes-Maritimes, cruellement touchées par ces inondations avec d'ores-et-déjà 5 victimes retrouvées, et qui vivent dans l'angoisse et le traumatisme humain. C'est aussi la solitude et l'isolement de certaines vallées et nous avons eu des Françaises et des Français d'un courage inouï. Ce n'est pas demain que l'on retrouvera le visage d'avant.

- L’État est mobilisé et le restera pour soutenir les victimes des intempéries. J’ai signé ce matin l’arrêté de catastrophe naturelle pour les 55 communes des Alpes-Maritimes touchées par la tempête Alex, pour simplifier les démarches et indemniser plus rapidement.

- «Quand la machine France se met en route, c'est impressionnant.» Ce que m’a dit le maire de Tende, c’est la solidarité de la Nation. L’État est là et continuera d’être là, dans la durée.

- On ne va pas pouvoir reconstruire de la même manière et on va devoir prévenir ces risques. Pourquoi Nice n'a-t-elle pas été inondée comme il y a 25 ans ? Des travaux d'aménagement ont été faits, c'est ce travail qu'il faut poursuivre. Dans la vallée de la Vésubie, dans la Roya, il va falloir que des habitants évacuent leurs maisons, et celles qui ont disparu ne pourront pas être reconstruites à l'identique. Il faut penser l'aménagement de notre pays différemment.

- Grande joie de voir Emmanuelle Charpentier reconnue par le prix Nobel de chimie. Son utilisation des ciseaux moléculaires a des applications cliniques majeures. La France a tous les talents en recherche fondamentale mais elle doit savoir les retenir et les faire fructifier.

- Pour les aidants, il est souvent difficile de concilier vie personnelle et professionnelle, de trouver un moment de répit, de penser à soi. Chacun a un rôle à jouer pour les aider. L'État s'engage avec le congé proche aidant de 3 mois rémunérés. Aidons les aidants!

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

- Sincères et chaleureuses félicitations à Emmanuelle Charpentier. Pour ce prix Nobel, pour les travaux révolutionnaires qu’elle a conduits avec Jennifer Doudna mais aussi pour la recherche française dont on consacre, à nouveau, l’excellence et l’attractivité internationale.

- Il faut parler avec nos enfants. Répondre à leurs questions et leurs préoccupations. Et c'est encore plus vrai en ce contexte de crise sanitaire qui suscite interrogations et inquiétudes.

- Dans les Alpes-Maritimes, comme dans tous les départements impactés par la tempête Alex, la solidarité nationale s’exercera. Nous le devons aux communes touchées et à leurs habitants. L’État est et sera durablement au rendez-vous.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)

[Situation des Ouïghours] Ce sujet a été abordé publiquement devant le président Xi lors du sommet UE-Chine en septembre. Nous nous sommes pourvus devant le Conseil des Droits de l'homme des Nations-Unies.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

- Levier de la transition écologique, le numérique doit aussi relever des défis pour limiter son empreinte environnementale. Nous lançons une feuille de route pour réduire l'impact de la fabrication et de l'usage des équipements numériques.

- Le numérique est une opportunité comme un défi pour l’écologie. Par exemple, les data centers sont très énergivores : nous allons prendre des mesures fiscales pour qu’ils maîtrisent mieux leur consommation ou qu’ils réutilisent davantage la chaleur qu’ils produisent.

- Les Alpes-Maritimes ont affronté une catastrophe d’une rare violence. Nous allons reconstruire, mais différemment, de manière plus résiliente, plus adaptée au dérèglement climatique.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

[Avec la] limitation de l'instruction à domicile, (…) ce que nous allons faire, c'est à la fois la protection de la République et celle des droits de l'enfant.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

- La transition écologique doit concerner toutes les entreprises, grandes, moyennes ou petites. Ainsi, dans le cadre de France relance, nous mettons à disposition depuis le 1er octobre le nouveau crédit d'impôt pour la rénovation énergétique des locaux des TPE et PME.

- Nous n'augmentons pas les impôts, nous les baissons! Depuis 2017, ils ont baissé de 44 Mds € : 22 Mds € pour les ménages et 22 Mds € pour les entreprises. Une première en 20 ans ! Et ça continuera ! C'est notre engagement.

- Promesse d’Emmanuel Macron tenue! 80% des Français, soit plus de 22 millions de foyers, ne paieront pas la taxe d'habitation en 2020. Elle sera supprimée pour les 20% des Français restants d'ici 2023 (baisse d’un tiers du montant en 2021 et baisse de deux tiers en 2022).

- Avec France relance, nous allons continuer à renforcer notre soutien aux PME: en élargissant le champ des PME concernées par le taux réduit d'impôt sur les sociétés; en prolongeant jusqu'à fin 2021 le dispositif de réduction de l'IR pour les ménages investissant dans les PME.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- Pas d’enseignants, pas de cours de récréation, les petites filles voilées... L’«école» clandestine que nous avons fermée aujourd’hui à Bobigny est une nouvelle illustration concrète du séparatisme de l’islamisme radical. Jamais la foi ne s'imposera devant la loi.

- Les forces de l'ordre concourent à faire appliquer les lois de la République. C'est notamment le cas de la direction générale de la sécurité intérieure et des renseignements territoriaux qui ont vu leurs effectifs augmenter de 1000 agents depuis 3 ans.

- Comme pour tous les cultes, les musulmans organisent la religion comme ils le souhaitent. La République n’a pas à s’en mêler, à la condition stricte que cela ne touche ni l’ordre public, ni les exigences minimales de la vie en société, ni ses valeurs.

- A la demande du Premier ministre, je souhaite mettre des effectifs de police supplémentaires dans les grandes agglomérations, notamment dès cette année dans l’agglomération lyonnaise.

- Nous devons accentuer la protection de nos sapeurs-pompiers : en les aidant juridiquement lorsqu’ils doivent faire valoir leurs droits, en organisant leur protection avec les forces de l’ordre durant leurs interventions, en mettant des caméras sur les véhicules.

- Cette semaine, 1 947 amendes forfaitaires pour consommation de drogue ont été dressées et plus de 80 kg de stupéfiants ont été saisis. Nous luttons contre les trafics de stupéfiants, c’est la condition sine qua non pour rétablir l’autorité dans le pays.

- Echanges essentiels et nécessaires avec mes homologues des 27 Etats européens autour du projet de pacte migratoire de l'UE. Le sujet migratoire est un enjeu commun auquel nous devons impérativement trouver des solutions communes.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

[Création d’une prime à l’embauche de 4 000 euros pour dynamiser le recrutement des travailleurs handicapés] Avec cette aide, nous encourageons les entreprises à recruter des travailleurs handicapés. La crise ne doit pas nous faire oublier la nécessité de bâtir une société plus inclusive. Personne ne doit rester sur le bord de la route.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

- La Justice sera dotée d'un budget historique : plus 8%! Merci M. le Premier ministre pour cette écoute attentive. C'est la hausse la plus forte depuis un quart de siècle.

- Madame le Pen ne connaît ni la garderie, ni la prison. La réalité c’est que nous avons près de 600 détenus qui dorment par terre et que pour parler de la prison correctement, il faut savoir être nuancé.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)

- [Covid19] J’entends le désarroi, parfois l’incompréhension qui s’exprime face à cette nouvelle menace qui touche nos concitoyens et notre système de santé. Je voudrais leur dire que nous faisons tout pour éviter la saturation des hôpitaux et protéger la santé des Français.

- [Covid19] Dans les métropoles de Lille, Grenoble, Lyon et Saint-Étienne, les seuils conduisant au passage en zone d’alerte maximale ont été dépassés. Les mesures de réduction de la circulation du virus correspondant aux zones d’alerte maximale seront déclenchées samedi matin.

- La sécurité sociale a 75 ans, l’occasion de rappeler qu’elle est au cœur de la République et qu’elle répond pleinement aux enjeux de notre temps. Quand tout semble fragile et incertain, c’est un repère solide et ces derniers mois nous l’ont rappelé.

- Un Nobel de Chimie français et féminin. Toutes mes félicitations à Emmanuelle Charpentier. Une reconnaissance pour l’excellence de la recherche en France et une avancée considérable pour la biomédecine et la connaissance du génome.

- Le Gouvernement fait de la reconnaissance des aidants, ces femmes et ces hommes qui accompagnent au quotidien un parent ou un proche dépendant, une priorité. C'est fondamental pour que la France réponde aux défis du Grand âge et de la perte d'autonomie.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)

Mes plus sincères félicitations à Emmanuelle Charpentier qui se voit décerner le Prix Nobel 2020 de Chimie avec Jennifer A. Doudna pour leurs travaux sur les ciseaux moléculaires. Une immense fierté pour l’ensemble de notre recherche et pour la chimie française.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

- La moitié de nos agriculteurs arrive à la retraite ds 5 à 10ans. Si on laisse faire la déflation sur les prix, demain on aura dans nos rayons que de la viande importée. Ce n'est pas ce que je veux.

- Ce que je demande, c'est d'obtenir que ces règles s'appliquent partout en Europe et c'est la moindre des choses (...) C'est inacceptable de voir sur nos étals qu'il n'y a pas les mêmes normes.

- [Betterave sucrière] On a 46 000 emplois et une filière qui peut disparaître du jour au lendemain. Est-ce qu'on reste les bras croisés ? Est-ce qu'on reste dans l'incantation ou est-ce qu'on agit pour laisser à cette filière le temps de faire cette transition?

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)

- C’est dans notre pays que les inégalités de destin se reproduisent le plus. Quand vous êtes pauvre, il faut six générations pour atteindre la classe moyenne. C’est un énorme signal d’alarme. Nous devons lutter contre cela, c’est une urgence. Il faut remettre en route l’ascenseur social. Pendant des décennies, la fonction publique en a été le moteur. Elle doit le redevenir. L’Etat et les employeurs publics ont une responsabilité déterminante parce qu’on a les outils, les leviers. Ce n’est pas une question de principe, c’est une question de volonté.

- Il faut poser le constat. La haute fonction publique a perdu en diversité sociale et territoriale. Dans la promo 2019-2020 de l’ENA, 76 % des élèves ont un père exerçant une profession dite « supérieure » ; 1 % d’entre eux ont un père ouvrier – c’était 4 % en 2006. Comment voulez-vous que la haute fonction publique inspire confiance si elle ne ressemble pas à ce qu’est la France ? A l’ENA, un concours spécifique a été créé pour les docteurs. Cela n’a posé de problème à personne. Dans bon nombre d’écoles d’ingénieurs, il y a une voie d’accès dédiée aux bacheliers technologiques. Cela n’a posé de problème à personne. Je veux que l’on crée, dans les concours d’entrée aux écoles de service public, des voies d’accès pour les candidats issus des milieux modestes. Avec, à chaque fois, des places réservées. Ce ne seront certainement pas des concours au rabais. Ils seront sélectifs. (…) Je souhaite que cela concerne tous les concours de la haute fonction publique : ENA, directeurs d’hôpital, administrateurs territoriaux, commissaires, magistrats, attachés d’administration… Et ce, dès 2021, au moins à titre expérimental.

- Il faut aller chercher les jeunes qui pensent que ces concours ne sont pas faits pour eux, et aller les chercher là où ils sont, c’est-à-dire, très souvent, à l’université. Nous allons nous appuyer sur ce qui existe : beaucoup d’écoles de la fonction publique ont créé leur propre classe préparatoire. Il y en a vingt-sept. Mais ce dispositif est trop morcelé et invisible. Nous devons donc le rendre plus attractif, en harmonisant les prépas, en leur donnant un label, en les associant aux universités ou aux instituts d’études politiques en région, en faisant en sorte que cela débouche sur un diplôme. Et nous demanderons à de jeunes hauts fonctionnaires de venir les accompagner. L’égalité des chances, c’est l’affaire de tout le monde. Aujourd’hui, 700 personnes fréquentent ces prépas. Je souhaite que l’on monte à 2 000, au moins. Ce sont eux qui pourront passer les concours dédiés. Ce n’est pas exclusif. Quand on est boursier, qu’on a passé son bac dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, dans une zone de revitalisation rurale, on a vocation à candidater. Il y a aussi des élèves qui n’entrent pas dans ces critères mais dont le mérite, le parcours de vie justifient qu’ils puissent passer ces concours. (…) Il ne s’agit pas de discrimination positive. Nous n’importons pas un système qui n’est pas le nôtre. A la différence des Etats-Unis, nous ne réalisons pas de statistiques ethniques et nous ne mettons pas en place des quotas ethniques. Par ailleurs, mon sujet, ce n’est pas la discrimination, ce sont les biais de sélection et, surtout, l’autocensure. Ces jeunes-là ne se présentent tout simplement pas au concours, on ne peut donc pas dire qu’ils sont discriminés.

- Si l’on regarde les grands défis du XXIe siècle, que sont la transition écologique ou numérique, le rapport à la science, cela ne constitue pas le cœur des épreuves d’entrée dans nos écoles de service public. Il faudra certainement s’interroger un jour sur cette question. Mais mon combat, aujourd’hui, c’est que tous les jeunes méritants de notre pays puissent se dire qu’ils peuvent servir l’intérêt général. Par ailleurs, les épreuves écrites, qui appartiennent à notre tradition méritocratique et démocratique, mettent tous les candidats, à un moment donné, dans une situation d’égalité. J’y suis attachée.

- La réforme de l’ENA ne sera ni cosmétique ni symbolique. Ce sera plus large que l’école puisque nous engageons la réforme de la haute fonction publique. Et cela concerne d’ailleurs au moins sept écoles. Le rapport Thiriez a apporté beaucoup de choses. On reprendra ou on aménagera certaines propositions ; on en ajoutera, on en écartera d’autres. Je suis favorable à l’idée de créer un tronc commun entre les administrateurs de l’Etat et les administrateurs territoriaux, les magistrats, les directeurs d’hôpital, les commissaires, etc. Les hauts fonctionnaires doivent partager une culture et des expériences communes. On en a vu l’intérêt pendant la crise sanitaire. Ceci dit, on peut sans doute le faire de manière plus souple, via le numérique, qu’en créant une école qui accueillerait physiquement tous les élèves. Nous voulons également renforcer la formation continue. Il faut sortir de l’idée que tout est joué à 24 ans. Nous devons aller chercher des cadres de talent dans toutes les fonctions publiques, mais aussi dans le privé, à un âge plus avancé de leur carrière. Si on les met en position d’encadrement, ils peuvent apporter beaucoup de choses au pays. Mais il faut les former pour cela. L’idée, c’est de lutter contre une progression linéaire, indépendante des réalisations et des compétences développées, de rebrasser les cartes, d’offrir une deuxième chance. Qu’un administrateur territorial, par exemple, puisse beaucoup plus facilement qu’aujourd’hui devenir un haut cadre de l’Etat, ou qu’un haut fonctionnaire puisse diriger un hôpital…

- Les voies royales offrent un parcours linéaire : vous sortez dans un grand corps, c’est automatique. Et votre carrière est toute tracée. C’est une rente à vie. Je veux mettre fin à cela. Car il est important, à un moment dans la carrière, d’avoir une expérience sur un territoire où on applique la politique publique que vous définissez par ailleurs. Plus aucun fonctionnaire ne peut faire toute sa carrière à Paris, en administration centrale, à créer de la norme. Il faut aussi se confronter au terrain. De même, nous réfléchissons à une période de mobilité obligatoire de quelques années avant de progresser dans les grands corps. Cela ne sera plus automatique. Par ailleurs, peut-on faire de la politique en restant dans la fonction publique ? Le président de la République a démissionné de l’inspection générale des finances. [Le ministre de l’économie] Bruno Le Maire a démissionné du Quai d’Orsay. C’est, pour moi, un choix clair : faire de la politique au plus haut niveau, c’est prendre son risque. On se présente devant les électeurs et quand on est élu, on sert ces électeurs à 100 %. C’est une discipline que je recommande personnellement aux personnalités politiques éminentes issues de la haute fonction publique. C’est un gage de confiance important vis-à-vis des Français. Le classement de sortie reste possible dès lors qu’il n’y a plus de carrière automatique et que vous avez des expériences de terrain. L’alternative au classement, c’est parfois la cooptation. Ce n’est pas souhaitable.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)

Les discriminations sont une atteinte inacceptable au pacte républicain.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)

- La filière hydrogène est primordiale pour la souveraineté économique et technologique européenne. Fédérons nos forces pour bâtir un ensemble complet de solutions.

- Nos exportateurs nous l'ont dit: ils ont besoin d'être accompagnés vite & fort pour rebondir. Message reçu! Les outils & financements du plan export de France relance (250M€) sont d’ores et déjà disponibles pour permettre aux entrepreneurs de repartir à l'offensive.

- La relance de l’export n’attend pas. Prise en charge des frais de prospection des PME et ETI jusqu’à 50%. Le chèque relance export est opérationnel depuis le 1e octobre

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)

Je veux envoyer un message positif à toutes les jeunes filles qui voudraient choisir la voie de la science." Formidable nouvelle ce matin avec ce Nobel de chimie attribué à Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna. Mille bravos et merci pour vos mots!

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

- Les femmes ont toute leur place dans les Codir et Comex des entreprises ! Casser véritablement le plafond de verre, c'est aller plus loin pour la place des femmes dans les postes décisionnaires et donc la part de femmes dans les cadres dirigeants !

- L'industrie, c'est 20% des émissions de CO2 en France mais c’est 100% des solutions! C’est l’industrie qui invente et développe des solutions pour la décarbonation!

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

- L’arsenal législatif existant pour lutter contre le terrorisme est suffisant, mais il y a des zones grises, qui ne sont pas traitées par le droit actuel, auxquelles nous voulons répondre. Cela concerne l’organisation des cultes mais aussi des questions liées à la dignité humaine.

- Des foyers polygames existent et sont révélés par les caisses d’allocations familiales lors de contrôles. (…) Aucun document de séjour ne pourra être délivré à une personne qui pratique la polygamie et les titres déjà délivrés seront retirés.

- Confronter ses idées, s’écouter, débattre des désaccords dans le respect de l’autre, c’est le sens de la démocratie.

- [Séparatisme et certificats de complaisance] Nous voulons interdire les certificats de virginité qui sont produits par des médecins, que vous voulons pénaliser. Nous réfléchissions à l’idée de pénaliser les commanditaires, les parents.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- En politique européenne, on ne peut pas simplement mettre des idées sur la table. Il faut écouter, parler à tout le monde, cultiver la compréhension, travailler à des compromis.

- Marie Curie, polonaise devenue française, prix Nobel de chimie 1911. Emmanuelle Charpentier, française ayant longuement travaillé en Suède, prix Nobel de chimie 2020. La France et l’Europe à l’honneur, l’ouverture fait notre force et notre succès

- [Brexit] Nous sommes clairs : nous n’accepterons pas un mauvais accord. « Better no deal than bad deal ». Nos priorités sont nettes et fermes: pêche, concurrence équitable - et des règles claires pour faire respecter l’accord.

- Comme nous l’avons tous rappelé au Conseil européen, solidarité avec Chypre et nécessaire respect du cadre international.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)

C'est en étant unis et solidaires, que nous réussirons à combattre ce virus.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

- [Numérique et environnement] nous lançons une feuille de route comprenant 3 axes : développer la connaissance de l’empreinte environnementale numérique, réduire l’empreinte environnementale du numérique, faire du numérique un levier de la transition écologique.

- Lancement de la plateforme gnius, qui veut accélérer et faciliter l’innovation en santé. La crise sanitaire a montré l’importance du numérique pour le monde médical. Nous avons à cœur d’en saisir toutes les opportunités pour les mettre au service des Français.

- Lancement de 2 concertations sur des sujets qui tiennent à cœur aux citoyens de la Convention citoyenne: lancement d’une grande campagne de collecte des téléphones usagés et concertation avec les opérateurs sur leur engagement en faveur du réemploi des équipements numériques. Concertation avec les plateformes pour développer la sobriété des usages.

- 300 millions d’euros pour soutenir les start-up de la Green Tech. 21 millions d’euros mobilisés dans France relance pour développer la réparation et le réemploi des équipements électriques et électroniques.

 

Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)

On ne réforme pas pour être populaire, on réforme parce que la France en a besoin. L'heure est à la protection de nos concitoyens face à la crise et à la transformation de notre modèle par la relance de l'économie.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)

Derrière tout téléchargement d’image pédopornographique, il y a un agresseur et des victimes. Je tiens à saluer le travail remarquable des enquêteurs qui, sans relâche, traquent ces pédocriminels. Nous travaillons pour que ces services d’enquête puissent être renforcés.

 

Assemblée nationale

Richard Ferrand (président)

L'égalité des chances est au cœur de l’action de la politique de la ville. Elle passe par une politique d’émancipation et de valorisation des parcours et talents dans les quartiers. Le plan de relance devra l'encourager.

 

Haut Commissariat au Plan

François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)

- S'il n'y avait pas l'euro, si on n'avait pas autrefois adopté le référendum de Maastricht de si peu, où en serions-nous ? Je vais vous dire où nous en serions. Le franc, puisqu'on aurait toujours le franc, la Banque de France, seraient attaqués par tous les spéculateurs de la planète et on se retrouverait avec des taux d'intérêt insupportables. Il serait impossible de faire face aux obligations d'une relance.

- On a eu sous les yeux la preuve de l'échec de cette stratégie des intérêts individuels, des intérêts personnels de telle ou telle entreprise. On a voulu laisser faire. On a pensé que les décisions de chaque entreprise, prise pour son intérêt personnel, au bout du compte, cela ferait l'intérêt général. Il se trouve que l'on s'est aperçu que, pendant cette pandémie, la France grand pays médical et pharmaceutique, s'est trouvée en rupture des molécules élémentaires pour faire face à la maladie. On s'est trouvé en rupture des molécules pour les chimiothérapies, pour les cancers - quand je dis « on s'est trouvé en rupture ou presque » - Corticoïdes, antibiotiques, … Vous savez bien qu’il y a eu toute une crainte sur ce sujet d'un médicament élémentaire. La France et l'Europe parce qu'elles avaient délocalisé pour l'intérêt des entreprises en question - que je ne remets pas en cause - car l'État n'avait pas compris qu’il y a des domaines dans lesquels on ne peut pas se désarmer, se déshabiller du plus élémentaire et du plus urgent, on a été au bord d'un accident supplémentaire de santé.

- n'est pas une crise comme les autres. Des crises, nous en avons connu un certain nombre, 1929, les lendemains de la guerre, 2008. Ce que l'on appelle crise, c'est un accident et, après, on recommence comme c'était avant. Ce que je crois que nous sommes en train de vivre est d'une nature complètement différente car c'est notre mode de vie qui change. On ne s'embrasse plus, on ne serre plus la main, on ne se prend plus dans les bras entre amis, on ne va plus dans les bars ou très peu, on ne voyage plus. Il me semble qu'en tout cas on doit examiner les conséquences de cette pandémie sur notre vie y compris économique. Pourquoi? Depuis 150 ans, le monde se développe selon un principe qui est celui des échanges toujours plus nombreux toujours plus loin, exponentiels comme l'on dit.

- Si un pays comme le nôtre, une communauté comme la communauté que forme l'Union européenne se trouve privée d'un certain nombre d'éléments vitaux pour son industrie, à ce moment-là, cela doit entraîner chez elle un réflexe de reprise en main de son propre destin.

- Heureusement la politique ce n'est pas deux camps. J'ai placé toute ma vie politique sous sur cet axe-là, c'est-à-dire je suis allé un jour il y a très longtemps dans une manifestation où se fondait l'UMP pour dire: Vous dites que l'on pense tous la même chose, mais si on pense tous la même chose, c'est que l'on ne pense plus rien. La logique des deux camps est une logique stupide, dangereuse et criminelle.

- J'ai toujours été libre et n’ai jamais trahi. J'ai adhéré au parti dont je suis le Président aujourd'hui, j'avais 20 ans, je ne l'ai jamais quitté et je n'ai jamais accepté qu'on le place dans une situation de soumission de qui que ce soit.

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

- J’ai voté en faveur de l’allongement de 12 à 14 semaines du délai d'accès à l'IVG. C’est une étape franchie aujourd'hui pour les droits des femmes.

- [Néonicotinoïdes] Bien sûr, personne n'est pour. Mais face à la situation exceptionnelle que rencontre la filière betteraves sucrières, nous agissons en responsabilité et avons voté une disposition strictement limitée dans le temps.

 

Anne-Christine Lang (députée)

[Ecole à domicile] Trop d’enfants sont conduits vers l’obscurantisme. Ce qui guide notre action, c’est est le respect de la République, c’est aussi le respect des droits de l’enfant.

 

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

 

Jean-Christophe Lagarde (président)

Je trouve effarant que le gouvernement souhaite la suppression du délai de 48h donné aux femmes par la loi pour réfléchir avant de décider d’avorter ou non après l’entretien psycho social. Pour banaliser l’avortement? C’est un droit inaliénable des femmes mais il n’est pas anodin.

 

 

Présidentielle USA 2020. Sondage quotidien USC Dornsife / J-26: L’écart s’accroit en faveur de Biden qui s’envole à plus de 53%


Voici les résultats au 8 octobre du sondage quotidien réalisé par USC Dornsife (le centre d’études politiques Dornsife de l’université de Californie du Sud) qui donnent le candidat démocrate et centriste, Joe Biden, toujours en tête de l’élection présidentielle américaine à 26 jours du scrutin (3 novembre).

Son avance augmente encore et est de 10,96 points sur le président républicain sortant, Donald Trump, auprès des personnes qui disent qu’elles iront certainement voter («likely voters»).

A noter que le deuxième débat opposant Biden à Trump du 15 octobre qui devait avoir lieu à Miami en Floride, se tiendra bien mais sera virtuel du fait que Trump a attrapé la covid19 et sera modéré par Steve Cully de la chaîne publique C-Span; le troisième se tiendra le 22 octobre à Nashville dans le Tennessee) et sera modéré par Kristen Melker de NBC.

 

► Moyenne de la semaine de Joe Biden (démocrate): 53,06%

► Moyenne de la semaine de Donald Trump (républicain): 42,10%

► Joe Biden en tête avec10,96 points d’avance (+0,72 point par rapport au 7 octobre en incluant le correctif réalisé par USC Dornsife aujourd’hui)

(Le sondage quotidien USC Dornsife est constitué d’un panel d’environ 6 000 électeurs éligibles disséminés dans tout les Etats-Unis. Ensemble, ils constituent un échantillon représentatif de la population américaine. Chaque jour, environ 430 d'entre eux sont invités à répondre à quatre questions en ligne dans le sondage quotidien. Chaque jour juste après minuit, les chercheurs mettent à jour les résultats, qui sont basés sur une semaine de réponses)

 

► Moyenne des agrégateurs de sondages:

- Agrégateur FiveThirtyEight: Joe Biden +9,6 points (+0,6 point par rapport au 7 octobre)

- Agrégateur RealClearPolitics: Joe Biden +9,7 points (+1,4 point par rapport au 7 octobre)

(La différence des résultats entre le sondage quotidien USC Dornsife et les agrégateurs de sondages RealClearPolitics et FiveThirtyEight tient à ce que ces derniers prennent en compte l’ensemble des sondages qui ne sont pas constitués uniquement de panels de «likely voters» mais aussi, simplement d’adultes ou de personnes habilitées à voter. La prise en compte des électeurs qui se disent certains d‘aller voter donne une meilleure qualité aux résultats)

 

 

Actualités du Centre. Pour François Bayrou, avec la crise actuelle, «c'est notre mode de vie qui change»

François Bayrou

Dans un entretien sur LCI, François Bayrou a expliqué que la crise actuelle était en train de changer notre mode de vie.

Le centriste a également estimé que la dette actuelle et à venir de la France est une obligation pour faire repartir l’économie mais qu’il faudra bien la rembourser.

Il a également loué l’«expérience» politique au moment où son parti, le MoDem, devient un acteur de premier plan de la majorité présidentielle et affirme que lors de son parcours politique, il n’a jamais trahi personne mais a toujours été «libre» dans ses alliances dans la continuité de ses convictions.

Enfin, il a justifié sa nouvelle fonction de Haut-commissaire au Plan en estimant que ce dernier est devenu indispensable dans le monde du XXI° siècle.

 

►Voici les principaux extraits de cet entretien:

- Vous avez 40 ans de vie politique. (…) Est-ce qu’Emmanuel Macron est vraiment différent? Est-ce qu’on peut être différent?

On peut être différent et il est différent. À mes yeux, je ne prétends pas être extra-lucide, mais j'ai regardé cet homme jeune exerçant cette fonction si lourde. (…) Je vais vous dire ce que je sens. Je pense que ses rides sont un plus. Je trouve que c'était un homme très jeune quand il a été élu.

- Trop jeune ?

Non, je lui avais dit une fois, cela avait fait beaucoup de minutes de télévision! Il était très jeune et il était très jeune, avec, vous l'avez souligné dans l’interview, une espèce de joie de vivre nécessaire quand on accomplit cette fonction, mais cela donnait aussi le sentiment qu'il pouvait croire que les choses étaient faciles. Aujourd'hui, personne en France ne peut imaginer que le Président de la République croit que les choses sont faciles. L'accumulation de tsunamis, d'obstacles, qu'il a reçus, qu'il a pris en pleine figure.

- Les emmerdements dont parlait de Jean Castex…

Pas seulement des emmerdements.

- La «gravitas», en bon français, cette espèce de gravité au pouvoir. C'est cela ?

Vous savez que c'est un des mots que je préfère. Il a échappé à ce qui est politicien dans la fonction, entrer dans ce qui est à la fois humain et historique car ce n'est pas une fonction politique, c'est une fonction qui touche aux raisons de vivre de chacun d'entre nous.

- Vous faites l’éloge de l'expérience. C'est aussi l'éloge des personnages d'expérience. On a l'impression que l'on retrouve au-delà d’Emmanuel Macron, l'importance de l’expérience en politique chez Jean Castex, chez vous aussi, deux personnages dans la macronie qui reviennent en tête d'affiche. Est-ce un signe que cela arrive maintenant selon vous ?

D'abord, c'était inéluctable. On a cru ou certains ont cru ou ont voulu croire, qu'il y avait un nouveau monde. Il ne faut jamais avoir ouvert un livre d'histoire pour croire qu'il y aura un nouveau monde et votre sourire le montre assez. Depuis la République romaine depuis la Rome antique jusqu'à aujourd'hui, les êtres humains sont les mêmes, les réflexes sont les mêmes, le cadre médiatique change, mais les drames sont les mêmes et la charge qu'un chef d'État porte sur les épaules est la même.

- On voyait tellement autour d’Emmanuel Macron des gens jeunes, trentenaires, un peu geek, beaucoup n'étaient même pas nés quand vous avez commencé votre carrière politique. Dans l'équilibre, est-ce qu’il y a un rééquilibrage selon vous ?

Je suis très en décalage avec ces questions de génération pour une raison pour moi évidente, c'est qu'un pays, ce sont toutes ces générations en même temps. Le hasard, la chance, la providence, appelez cela comme vous voulez, a voulu qu’en France, en 2017, il y ait tout d'un coup un président plus jeune qu'aucun de ses prédécesseurs dans l'histoire. Cela a des avantages la jeunesse, enthousiasme, mais la vérité est que cela mérite d'être enrichi par de l'expérience et le fait que plusieurs générations désormais se retrouvent à leur place, chacun dans l'équipe à la responsabilité du pays, c'est un plus. L'expérience est un plus, vous m'avez peut-être déjà entendu dire cela. Si je dois traverser l'Atlantique, moi qui n'ai jamais traversé l'Atlantique à la voile, ni de près ni de loin, est-ce que je prends un skipper confirmé qui a déjà fait cent fois la traversée ou quelqu'un qui est très beau sur la photo, mais qui n'a jamais fait cela ? L'expérience est nécessaire.

- [Covid19] Faisons un point sur la situation du moment, la photographie économique du moment avec ce qu’elle a de très sombre, 1 million de nouveaux pauvres, c'est le chiffre donné hier dans le journal Le Monde en citant beaucoup d’organisations d’aides aux plus démunis. La dette qui atteint 114 % du PIB et qui ira sans doute plus loin. Le chômage partiel pris en charge à 100 % qui est prolongé au moins jusqu'au 31 décembre. Est-ce qu’on sous-estime ce fardeau colossal financier, économique, qui tombe sur la France ?

Non, on ne le sous-estime pas. J'ai passé beaucoup d'années de ma vie à me battre sur la question de la dette. C'était, on m’interrogeait sur cette question, pour dire : Essayons d’être sérieux dans la gestion d'aujourd'hui car demain, peut-être, nous en aurons besoin pour faire face à des drames. Au fond, ce que les Allemands ont fait mieux que le peuple français ne l’a fait.

- On a été trop imprévoyant en France ?

Oui, on a été pendant des années dans la légèreté de ceux qui consomment en croyant que c'est éternel.

- Là, on en paye le prix ; 114 %, c'est le prix de cela aussi ?

Oui, bien sûr puisque les 114 %, c’est 14 % qui viennent après les 100 premiers. C'est cela qui fait 114. Mais, cette fois-ci, on a raison de faire appel au crédit. J'ai proposé que cette dette soit cantonnée, qu'on isole la dette Covid19, ce qui est dû à ce tsunami que personne n'avait jamais imaginé et dont personne n'a la responsabilité.

- Et dont le poids va encore s'aggraver, c'est la déclaration du Président tout à l'heure quand il dit qu'il prévoit des restrictions supplémentaires là où le virus circule, mais le poids économique de cela, comment est-ce qu’on peut le prévoir ?

Eh bien, on va l'affronter. Comment ? En isolant la dette due à cette pandémie et en ayant un report d'échéance. On commencera à rembourser cette dette grâce à la BCE dans huit ans donc on aura le temps de remonter le pays avant de commencer à faire face aux échéances de la dette que l'on vient de dépenser.

- Quand on entend tant d'autres pays en Europe qui ne fonctionnent pas comme cela, les Allemands qui sont très loin de ces 114 %, ils sont à 75, beaucoup d'autres pays beaucoup plus économes. Eux ne vous croient pas quand vous dites cela, ils disent: Il n'y a pas de miracle, à la fin les Français s'appauvriront parce qu'il faudra payer cette charge.

Ce n'est pas moi qui vais dire le contraire. La dette, un jour ou l'autre, il faut l'assumer.

- Cela veut dire que les Français vont s'appauvrir ? Est-ce qu’il faut affronter cette réalité ?

Je ne crois pas cela. Je pense ce que la stratégie choisie par nécessité, grâce à la BCE, de redresser le pays avant de commencer à faire face à ces échéances ; autrement, on aurait été dans une situation dramatique. Je m'arrête une seconde à cela. Où en serions-nous s'il n'y avait pas eu la BCE ?

- Là, c'est l'Européen qui parle.

C'est l'observateur, s'il n'y avait pas l'euro, si on n'avait pas autrefois adopté le référendum de Maastricht de si peu, où en serions-nous ? Je vais vous dire où nous en serions. Le franc, puisqu'on aurait toujours le franc, la Banque de France, seraient attaqués par tous les spéculateurs de la planète et on se retrouverait avec des taux d'intérêt insupportables. Il serait impossible de faire face aux obligations d'une relance.

- Mais, pardon, cette réalité existera aussi parce que les investisseurs auront moins envie d'investir dans un pays surendetté. Cette réalité existera en dehors de la monnaie ?

Cela, je ne crois pas. Vous ouvrez un deuxième chapitre qui est: Est-ce qu’on peut faire de la France un pays entreprenant, créatif, attirant pour sa main-d’œuvre et pour la place des entreprises qui vont faire face aux nouvelles demandes?

- Parlons en justement, c'est le Plan, c'est votre bébé, Haut-commissariat au Plan. Très noble idée, de Gaulle, quelle était sa formule?

«L'ardente obligation».

- Mais c'était les années 70. Dans le monde si concurrentiel, si mondialisé, si libéralisé de 2020, cela ne marche plus. Qu'est-ce vous répondez à cela?

Je réponds que l'on a eu sous les yeux la preuve de l'échec de cette stratégie des intérêts individuels, des intérêts personnels de telle ou telle entreprise. On a voulu laisser faire. On a pensé que les décisions de chaque entreprise, prise pour son intérêt personnel, au bout du compte, cela ferait l'intérêt général. Il se trouve que l'on s'est aperçu que, pendant cette pandémie, la France grand pays médical et pharmaceutique, s'est trouvée en rupture des molécules élémentaires pour faire face à la maladie. On s'est trouvé en rupture des molécules pour les chimiothérapies, pour les cancers - quand je dis « on s'est trouvé en rupture ou presque » - Corticoïdes, antibiotiques, … Vous savez bien qu’il y a eu toute une crainte sur ce sujet d'un médicament élémentaire. La France et l'Europe parce qu'elles avaient délocalisé pour l'intérêt des entreprises en question - que je ne remets pas en cause - car l'État n'avait pas compris qu’il y a des domaines dans lesquels on ne peut pas se désarmer, se déshabiller du plus élémentaire et du plus urgent, on a été au bord d'un accident supplémentaire de santé.

- Et pourtant, beaucoup de ces molécules sont toujours fabriquées en Chine et ailleurs, ce n'est pas la réalité économique. On a dit: On va faire des masques français, etc. On voit bien le made in china qui continue, les pneus Bridgestone. N'est-ce pas la réalité de la main-d’œuvre? C'est moins cher en Pologne qu’en France quand on voit le résultat ?

Il y a évidemment une part de vrai, il y a des différences de coût en Pologne mais, pour moi, la Pologne, c'est l'Europe. Je ne différencie pas, cet impératif, cette exigence, cette obligation qui devrait être celle des gouvernements de s'occuper de notre indépendance, de la capacité que nous avons à avoir sous la main les produits élémentaires de notre sécurité sans que l'on puisse nous les enlever.

- Quoi qu’il en soit de cette vision étatique, beaucoup font la comparaison toute simple, très pratique avec les chantiers allemands ; c'est très concret. Les chantiers allemands, pendant la Covid19, ils ont continué en partie à fonctionner. Les Français, décision étatique un peu jacobine, on a arrêté. Il y a le constat qui est là. Il faudra rattraper cela.

Ce n'est pas vrai, les entreprises en France ont continué heureusement!

- Pas toutes et pas au même rythme et on voit le résultat.

Je demande à vérifier. Ce que vous appelez les chantiers, il y a eu en effet un mois, trois semaines d'arrêt complet parce qu'il fallait interrompre le virus. Je ne peux pas reprocher à un gouvernement d'avoir fait face à l'urgence sanitaire. Je ne sais pas vous, mais, moi, j'ai perdu des amis très proches qui étaient en pleine forme. Ils sont morts parce qu'on a laissé circuler le virus. Il y a eu, de ce point de vue, un moment où on aurait dû prendre les décisions, elles n'avaient pas été prises.

- Est-ce que cela vous a changé ? Il y a un certain nombre de politiciens qui sont passés là, certains parfois avec une expérience personnelle très forte. Est-ce que cela a changé votre vision y compris du rôle de l'État ? En tout cas, cela l’a renforcée.

Oui bien sûr. Je voudrais partager ceci avec vous. Ce n'est pas une crise comme les autres. Des crises, nous en avons connu un certain nombre, 1929, les lendemains de la guerre, 2008. Ce que l'on appelle crise, c'est un accident et, après, on recommence comme c'était avant. Ce que je crois que nous sommes en train de vivre est d'une nature complètement différente car c'est notre mode de vie qui change. On ne s'embrasse plus, on ne serre plus la main, on ne se prend plus dans les bras entre amis, on ne va plus dans les bars ou très peu, on ne voyage plus. Il me semble qu'en tout cas on doit examiner les conséquences de cette pandémie sur notre vie y compris économique. Pourquoi? Depuis 150 ans, le monde se développe selon un principe qui est celui des échanges toujours plus nombreux toujours plus loin, exponentiels comme l'on dit.

-Est-ce qu’il y a une autre formule ?

Je crois que l'on va devoir expérimenter d'autres formules qui sont des formules d'analyses précises de ce dont nous avons besoin pour vivre et dont nous ne pouvons pas être privés. On a parlé des médicaments, il y a peut-être d'autres questions qui se posent, je pense aux composants électroniques. Si un pays comme le nôtre, une communauté comme la communauté que forme l'Union européenne se trouve privée d'un certain nombre d'éléments vitaux pour son industrie, à ce moment-là, cela doit entraîner chez elle un réflexe de reprise en main de son propre destin.

- Parlons de l'équilibre politique, de votre équilibre aussi aujourd'hui dans la majorité, peut-être encore plus important que par le passé. La République En Marche, notamment à l'assemblée, a perdu un certain nombre de plumes donc vous comptez d'autant plus. Avec Emmanuel Macron est-ce que vous vous êtes trouvés ?

Oui, je crois depuis longtemps.

- Amis en politique, on sait que c'est toujours un peu compliqué. Êtes-vous amis ?

Je pourrais répondre oui sans difficulté, mais il y a quelque chose d'autre qui est de l'ordre de la fraternité de ceux qui combattent ensemble. C'est très vrai. Parfois on me dit, cela me fait rire : « en fait, vous avez un regard paternel sur lui. »

- Ce n'est pas paternel donc ?

Non. Pourquoi? Parce que j'ai des fils formidables, uniques, enfin, ils ne sont pas uniques, mais ils sont formidables. Autrefois, quand j'étais l’ami, le bras droit de Giscard d'Estaing, on me disait : « est-ce que vous n'avez pas un sentiment filial à son endroit ? » Non, parce que j'avais un père formidable qui est mort hélas très tôt. Mais j'ai un regard sûrement de fraternité de combattant. Oui, cela, c'est vrai, c’est-à-dire de très grande confiance. J'ai confiance en lui et je pense qu'il a confiance en moi. Et ce que l'on vient de voir encore, c'est de la confiance, c'est de l'ordre de l'affrontement où l’on donne le plus profond de soi.

- Il y a quand même cette vieille doctrine militaire qui dit : La crainte est la meilleure garantie d'une alliance. Il a besoin de vous, vous avez besoin de lui, il aura besoin de vous de nouveau en 2022 ? Cela aide.

Ce serait facile pour moi de répondre oui, mais je ne veux pas parce que ce n'est pas mon approche des choses. Il y a des gens qui croient que la politique, ce sont perpétuellement des rapports de force et du chantage. Or, en France, sous la Vème République, rapports de force et chantages, cela ne marche pas, c'est le contraire de ce qu'il faut. Ce qu'il faut, c'est une adhésion, que l’on croit les mêmes choses, que l'on soit décidé à prendre sa part du fardeau et que l'on partage la responsabilité des choses les plus profondes.

- Nicolas Sarkozy a eu ces formules terribles sur vous, sur votre trahison. Il dit: Emmanuel Macron en fera à son tour avant la fin de son quinquennat l’amère expérience. François Bayrou a toujours trahi ceux qu'il a choisis. Qu’est-ce que vous dites à cette prophétie ?

J'ai déjà cité ici, et je ne recommencerai pas des phrases de Jacques Chirac sur Nicolas Sarkozy qui, je vous assure, étaient infiniment plus injurieuses et sévères et fondée car lui avait trahi Jacques Chirac.

- Beaucoup de trahisons dans tous les sens.

Oui, mais c'est la vérité. Jacques Chirac n'en faisait pas mystère dans des conversations personnelles. Il se trouve que, moi, je n'ai jamais trahi personne.

- Quand vous dites que vous allez voter pour François Hollande en 2012 ?

Oui, j’ai voté pour François Hollande car j'ai choisi de voter pour lui.

- Ce n'était pas votre camp en principe !

Vous venez de Suisse, c'est-à-dire d'un des pays le plus démocratiquement confirmé qui sait une chose, c'est que la politique, ce n'est pas des camps. Vous venez d'un pays qui prouve tous les jours qu'heureusement la politique ce n'est pas deux camps. J'ai placé toute ma vie politique sous sur cet axe-là, c'est-à-dire je suis allé un jour il y a très longtemps dans une manifestation où se fondait l'UMP pour dire: Vous dites que l'on pense tous la même chose, mais si on pense tous la même chose, c'est que l'on ne pense plus rien. La logique des deux camps est une logique stupide, dangereuse et criminelle.

- Je vous entends, quand on voit votre parcours, effectivement, Chirac, Giscard d'Estaing, Balladur, les complications entre les uns et les autres, les trahisons dans tous les sens, il y a un texte magnifique de Zweig qui dit, en parlant de Foucher qui a trahi beaucoup de gens : « la trahison, c'est l’autre nom de la liberté. » Les gens très libres trahissent toujours un peu. Est-ce votre cas ?

Non, j'ai toujours été libre et n’ai jamais trahi. J'ai adhéré au parti dont je suis le Président aujourd'hui, j'avais 20 ans, je ne l'ai jamais quitté et je n'ai jamais accepté qu'on le place dans une situation de soumission de qui que ce soit.

- Est-ce que cela fait partie du jeu au fond ?

Eh bien non, la famille de Konrad Adenauer, la famille de Robert Schumann, excusez-moi de vous le dire, la qualité principale qui est la sienne, c'est l'intégrité.

Appelez cela comme vous voulez, en tout cas, la liberté, vous avez beaucoup tourné autour de cette idée-là, vous avez écrit un best-seller avec cela. La fable de la Fontaine, est-ce vrai que c’est une de vos références, le chien et le loup ?

Oui, bien, sûr.

- Vous la savez par cœur ?

Oui, je peux vous la réciter.

- Pourquoi cette fable-là en particulier ?

Je connais beaucoup de fables de La Fontaine, d’abord parce que cela a été mon métier, ensuite parce que c'est une passion. J'aime beaucoup la langue française, je trouve qu’on ne la défend pas assez, j'aime beaucoup la poésie française et peut-être n'est-elle pas assez défendue et j'aime beaucoup l'espèce de sagesse qui passe dans l'œuvre de La Fontaine qui est la plus acérée que l'on puisse trouver. Le regard que cet homme-là porte, 4 siècles après presque, il est toujours aussi percutant, aussi précis sur l'âme humaine.

- Vous parliez tout à l'heure de votre père, décédé de manière précoce, grand lettré, homme de la terre, à lui vous devez cela aussi ?

Oui. C'est la vérité vraie que je vais vous dire. On chargeait du maïs et mon père tenait la pelle et le petit garçon tenait le sac. On récitait des fables de La Fontaine avec ce geste ancestral qui faisait que le grain partait dans le sac pour l’emporter en récitant les fables de La Fontaine. C'est la vérité la plus stricte, la plus réelle des choses.

- Ministre de l'éducation, c'était un aboutissement?

Oui, c'était bien, ce n'était pas une surprise car, dans l'équation de cette époque, je trouvais que, oui, c'était ma place.

- Il y a tellement de débats aujourd'hui, notamment l’arabe à l'école, c'est un des débats de cette semaine est-ce que vous y êtes favorable ?

C'est une grande langue du monde. C'est de l’arabe littéraire en plus, ce n'est pas dialectal, des différentes parties de cet univers. Je suis pour les langues, je suis pour les langues anciennes parce que le latin et le grec, c'est un trésor, je suis pour les langues étrangères l’arabe en est une et, après tout, si cela peut être un plus, je suis pour les langues régionales.

- Le Béarnais.

Oui, qui est la plus pure des langues de cet espace roman qui a couvert tout notre pays, en tout cas tout le sud de notre pays.

- Mais sur l’arabe, en clair, vous pensez que cela peut ajouter du lien social que les Français apprennent aussi l’arabe ?

Je pense que c'est un plus et je suis pour que les Français apprennent le chinois. On a installé un institut Confucius à Pau alors que tant de grandes villes n'en ont pas. Je ne suis pas d'accord avec le régime, mais je sais que 1 300 000 000 de personnes, on a besoin de pouvoir échanger avec eux et les connaître de l'intérieur.

- Quelques mots sur le temps qui vient d'ici 2022 ; situation très particulière, on a vu des sondages dimanche passé où le scénario semble se réécrire de l'affrontement inévitable Macron / Le Pen. Est-ce qu’il est inéluctable d'après vous ?

Non. En tout cas, il dit quelque chose de la réalité profonde du pays.

- Est-ce qu’un candidat de droite peut encore émerger de cet électorat énorme ; beaucoup disent: la France est de droite majoritairement, mais il n'y a pas de champion. Est-ce qu’il peut apparaître ?

L'extrême-droite, le Front National occupe des positions extrêmement fortes et, évidemment, prétendre qu'il y aurait entre Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse ou François Baroin, je crois qu'il n'a pas envie d'y aller, et Emmanuel Macron et le centre gauche, prétendre que ses trois familles seraient irréductiblement opposées, c'est ridicule.

 

Présidentielle USA 2020. Grand discours du centriste Joe Biden à Gettysburg pour une Amérique réconciliée

Joe Biden

Dans une Amérique divisée voire diamétralement opposée, Joe Biden, en bon centriste qu’il est, a fait de la réconciliation du pays une priorité face à un Donald Trump qui s’évertue à répandre la confrontation entre ses concitoyens plutôt que l’union.

Lors de la commémoration de la bataille la plus célèbre de la Guerre de sécession qui s’est déroulée en 1863 à Gettysburg (Pennsylvanie), bataille qui a été un tournant dans cette guerre civile et remportée par l’Union, il a prononcé un discours remarqué et remarquable à ce propos dont voici la transcription:

 

Allocution de Joe Biden à Gettysburg (Pennsylvanie)

Le 4 juillet 1863, l'Amérique s'est réveillée devant les décombres de la bataille peut-être la plus importante jamais livrée sur le sol américain. Cela a eu lieu ici sur cette terre à Gettysburg.
Trois jours de violence, trois jours de carnage. 50 000 blessés, capturés, disparus ou morts. Plus de trois jours de combats.
Quand le soleil se leva ce jour-là, Lee se retira.
La guerre durera encore près de deux ans, mais l’épine dorsale de la Confédération avait été brisé.
L'Union serait sauvée, l'esclavage serait aboli. Le gouvernement du peuple, par et pour le peuple ne périrait pas de la terre, et la liberté renaîtrait sur notre terre.
Il n'y a pas d'endroit plus approprié qu'ici aujourd'hui à Gettysburg pour parler du coût de la division - de ce que cela a coûté à l'Amérique dans le passé, de ce que cela nous coûte maintenant et de la raison pour laquelle je crois en ce moment que nous devons venir ensemble en tant que nation.
Pour le président Lincoln, la guerre civile concernait la plus grande des causes: la fin de l'esclavage, l'élargissement de l'égalité, la recherche de la justice, la création d'opportunités et le caractère sacré de la liberté.
Ses paroles vivront pour toujours.
Nous les entendons dans nos têtes, nous les connaissons dans nos cœurs, nous nous inspirons d'elles lorsque nous cherchons l'espérance aux heures d'obscurité.
«Il y a quatre-vingts ans et sept ans, nos pères ont engendré sur ce continent une nouvelle nation conçue dans la liberté et vouée à la proposition que tous les hommes sont créés égaux.
Ici, sur cette terre sacrée, Abraham Lincoln a réinventé l'Amérique elle-même. Ici, un président des États-Unis a parlé du prix de la division et de la signification du sacrifice.
Il croyait au sauvetage, à la rédemption et à la ré-consécration de l'Union, tout cela à une époque non seulement de division féroce, mais aussi de mort généralisée, d'inégalités structurelles et de peur de l'avenir.

Et il nous a appris ceci: une maison divisée ne pouvait pas tenir. C'est une vérité formidable et intemporelle.
Aujourd'hui, encore une fois, nous sommes une maison divisée. Mais cela, mes amis, ne peut plus être.
Nous sommes confrontés à trop de crises. Nous avons trop de travail à faire. Nous avons un avenir trop brillant pour le laisser naufragé sur des bancs de la colère, de la haine et de la division.
Tandis que nous nous tenons ici aujourd'hui, un siècle et demi après Gettysburg, nous devrions réexaminer ce qui peut arriver lorsque l'égalité de justice est refusée, et lorsque la colère, la violence et la division ne sont pas contrôlées.
Alors que je regarde à travers l'Amérique d’aujourd'hui, je suis inquiet. Le pays est dans un moment dangereux. Notre confiance mutuelle diminue. L'espoir est insaisissable.
Trop d'Américains ne voient pas notre vie publique comme une arène de médiation de nos différences. Ils y voient plutôt l’occasion d’une guerre partisane totale et implacable.
Au lieu de traiter l'autre parti comme l'opposition, nous le traitons comme l'ennemi.
Cela doit prendre fin.
Nous devons raviver un esprit de bipartisme dans ce pays, un esprit de pouvoir travailler les uns avec les autres.
Quand je dis cela, je suis accusé d’être naïf.
On m’a dit que c’était peut-être ainsi que les choses fonctionnaient auparavant, mais ce n’est plus le cas.
Eh bien, je suis ici pour dire qu’elles le peuvent. Et elles le doivent si nous voulons faire quelque chose.
Je me présente comme un fier démocrate, mais je gouvernerai en tant que président américain.
Je travaillerai avec les démocrates et les républicains et je travaillerai aussi dur pour ceux qui ne me soutiennent pas que pour ceux qui le font.
C’est le travail d’un président.
C’est un devoir de diligence pour chacun.
Le refus des démocrates et des républicains de coopérer n'est pas dû à une force mystérieuse hors de notre contrôle. C’est une décision. Un choix que nous faisons.

Et si nous pouvons décider de ne pas coopérer, nous pouvons également décider de coopérer.
C’est le choix que je ferai en tant que président.
Mais il se passe quelque chose de plus grand dans la nation que notre politique brisée, quelque chose de plus sombre, quelque chose de plus dangereux.
Je ne parle pas des différences d’opinion ordinaires. Des points de vue concurrents donnent vie et dynamisme à notre démocratie.
Non, je parle de quelque chose de différent, de quelque chose de plus profond.
Trop d'Américains ne cherchent pas à surmonter nos divisions, mais à les approfondir.
Nous devons chercher non pas à construire des murs, mais des ponts. Nous devons chercher non pas à serrer les poings, mais à ouvrir les bras. Nous ne devons pas chercher à nous déchirer, mais à nous rassembler.
Vous n’avez pas à être d’accord avec moi sur tout - ni même sur la plupart des choses - pour voir que ce que nous vivons aujourd’hui n’est ni bon ni normal.
J'ai pris la décision de me présenter à la présidence après Charlottesville.
Fermez vos yeux. Souvenez-vous de ce que vous avez vu.
Les néo-nazis, les suprémacistes blancs et le KKK sortant des champs avec des torches allumées. Veines bombées. Chantant la même bile antisémite entendue dans toute l'Europe dans les années 1930.
C'était de la haine en marche, en plein air. En Amérique.
La haine ne disparaitra jamais. Elle se cache seulement.
Et quand on lui donne de l'oxygène, qu'on lui donne la possibilité de se répandre, quand on la traite comme un comportement normal et acceptable, nous avons ouvert une porte dans ce pays, nous devons agir rapidement pour la refermer.
En tant que président, je le ferai.
J'enverrai un message clair et sans équivoque à la nation. Il n'y a pas de place pour la haine en Amérique.

Elle ne recevra aucune autorisation. Elle ne recevra pas d'oxygène. Il ne lui sera accordé aucun refuge.
Ces dernières semaines et mois, le pays a été secoué par des cas de force policière excessive, par des cas déchirants d'injustice raciale et des vies perdues inutilement et de manière insensée, par des manifestations pacifiques appelant à la justice, et par des exemples de violence et de pillage. et des incendies qui ne peuvent être tolérées.
Je crois à la loi et à l’ordre. Je n'ai jamais soutenu la suppression des crédits pour la police.
Mais je crois aussi que l’injustice est réelle.
C’est le produit d’une histoire qui remonte à 400 ans, au moment où les hommes, les femmes et les enfants noirs ont été amenés ici pour la première fois, enchaînés.
Je ne pense pas que nous devions choisir entre l’ordre public et la justice raciale en Amérique.
Nous pouvons avoir les deux.
Cette nation est à la fois assez forte pour faire face honnêtement au racisme systémique et assez forte pour offrir des rues sûres à nos familles et aux petites entreprises qui sont trop souvent victimes de ce pillage et de ces incendies.
Nous n’avons pas besoin de milices armées errant dans les rues américaines, et nous ne devrions pas tolérer les groupes extrémistes suprémacistes blancs qui menacent nos communautés.
Si vous dites comme moi que nous devons faire confiance aux autorités américaines chargées de l’application de la loi pour faire leur travail, laissez-les faire leur travail sans que les groupes extrémistes agissent en tant que justiciers.
Et si vous dites que nous n’avons pas besoin de faire face à l’injustice raciale dans ce pays, vous n’avez pas ouvert les yeux sur la vérité en Amérique.
Il y a eu des voix puissantes en faveur de la justice ces dernières semaines et mois.
La fille de George Floyd, Gianna, âgée de 6 ans, que j'ai rencontrée, était l'une de ces voix lorsqu'elle a dit: «Papa a changé le monde.»
La mère de Jacob Blake en était une autre lorsqu'elle a déclaré que la violence ne reflétait pas son fils et que cette nation avait besoin de guérison.
Et Doc Rivers, l’entraîneur de basket-ball a refoulé ses larmes en disant: «Nous sommes ceux qui se font tuer. Nous sommes ceux qui se font tirer dessus… Nous avons été pendus. C’est incroyable pourquoi nous continuons à aimer ce pays, et ce pays ne nous aime pas en retour. »

Pensez-y. Pensez à ce qu'il faut à une personne noire pour aimer l'Amérique. C’est un amour profond pour ce pays que nous n’avons jamais pleinement reconnu depuis trop longtemps.
Ce dont nous avons besoin en Amérique, c'est d'un leadership qui cherche à désamorcer les tensions, à ouvrir des voies de communication et à nous rassembler pour guérir et continuer d’espérer.
En tant que président, c'est précisément ce que je vais faire.
Nous avons payé un prix élevé pour avoir permis aux profondes divisions dans ce pays d'avoir un impact sur la façon dont nous avons traité le coronavirus. 210000 Américains morts et les chiffres grimpent. On estime que près de 210 000 Américains supplémentaires pourraient perdre la vie d’ici la fin de l’année.
Assez. Pas plus.
Mettons de côté l’esprit partisan. Mettons fin à la politique. Suivons la science.
Porter un masque n’est pas une déclaration politique. C’est une recommandation scientifique.
La distanciation sociale n’est pas une déclaration politique. C’est une recommandation scientifique.
Le développement et finalement l’approbation et la distribution d’un vaccin ne sont pas une déclaration politique. Ce sont des décisions scientifiques.
Nous ne pouvons pas annuler ce qui a été fait. Nous ne pouvons pas revenir en arrière. Mais nous pouvons faire mieux. Nous pouvons faire mieux dès aujourd'hui.
Nous pouvons avoir une stratégie nationale qui met la politique de côté et sauve des vies.
La pandémie n'est pas un problème d'Etats rouges (républicains) contre des Etats bleus (démocrates). Le virus ne se soucie pas de l'endroit où vous vivez ni du parti politique auquel vous appartenez.

Il nous infecte tous. Il prend la vie de n'importe qui. C'est un virus - pas une arme politique.
Il y a une autre division durable en Amérique à laquelle nous devons mettre fin: les divisions économiques qui ne donnent des opportunités qu’à quelques privilégiés.
L'Amérique doit être une terre de mobilité. Ce doit être le genre de pays où un Abraham Lincoln, un enfant de la frontière lointaine, peut atteindre notre plus haute fonction.
L'Amérique doit se préoccuper des possibilités. Les possibilités de prospérité, pas seulement pour quelques privilégiés mais pour le plus grand nombre - pour nous tous.
Les travailleurs et leurs enfants méritent une chance.
Lincoln le savait. Il a dit que le pays devait donner aux gens «un champ ouvert et une chance équitable».
Et c’est ce que nous allons faire dans l’Amérique que nous allons construire - ensemble.
Nous avons mené une guerre civile qui garantit une Union qui cherche à tenir la promesse de l'égalité pour tous.
Et par à-coups - nos meilleurs sentiments ont prévalu juste assez contre nos pires impulsions pour faire une nouvelle et meilleure nation.
Et ces meilleurs sentiments peuvent à nouveau prévaloir, maintenant. Ils doivent à nouveau prévaloir. Maintenant. Cent ans après que Lincoln ait parlé ici à Gettysburg, le vice-président Lyndon B. Johnson est également venu ici et a déclaré: «Notre nation a trouvé son âme avec honneur sur ces champs de Gettysburg… Nous ne devons pas perdre cette âme dans le déshonneur maintenant sur les champs de la haine.»
Aujourd'hui, nous sommes à nouveau engagés dans une bataille pour l'âme de la nation.
Les forces des ténèbres, les forces de division, les forces d'hier nous séparent, nous retiennent et nous enchainent.
Nous devons nous en libérer.
En tant que président, j'embrasserai l'espoir, pas la peur. La paix, pas la violence. La générosité, pas l’avidité. La lumière, pas l’obscurité.
Je serai un président qui fait appel au meilleur de nous-mêmes. Pas le pire.
Je serai un président qui regarde vers l'avenir. Pas quelqu'un qui s'accroche au passé.
Je suis prêt à me battre pour vous et pour notre nation. Tous les jours. Sans exception, sans réserve. Et avec un cœur plein et dévoué.
Nous ne pouvons pas et ne laisserons pas permettre aux extrémistes et aux suprémacistes blancs de renverser l'Amérique de Lincoln et Harriet Tubman et Frederick Douglass.
Pour renverser l'Amérique qui a accueilli des immigrants venus de côtes lointaines.
Pour renverser l’Amérique qui a été un havre et une maison pour tous, quel que soit leur parcours.
De Seneca Falls à Selma en passant par Stonewall, nous sommes à notre meilleur lorsque la promesse de l'Amérique est accessible à tous.

Nous ne pouvons pas et ne permettrons pas que la violence dans les rues menace le peuple de cette nation.
Nous ne pouvons pas et ne renoncerons pas à notre obligation d’affronter enfin le bilan du pays concernant le racisme et de la justice raciale.
Nous ne pouvons pas et ne continuerons pas à être coincés dans une politique partisane qui permet à ce virus de prospérer alors que la santé publique de cette nation en souffre.
Nous ne pouvons pas et n’accepterons pas une équation économique qui ne favorise que ceux qui ont déjà réussi.
Tout le monde mérite une chance de prospérité.
Le devoir et l'histoire appellent les présidents à pourvoir au bien commun. Et je le ferai.
Ce ne sera pas facile. Nos divisions d'aujourd'hui sont anciennes. Les inégalités économiques et raciales nous façonnent depuis des générations.
Mais je vous donne ma parole: si je suis élu président, je rassemblerai l'ingéniosité et la bonne volonté de cette nation pour transformer la division en unité et nous rassembler.
Nous pouvons être en désaccord sur la manière d’aller de l’avant, mais nous devons faire le premier pas.
Et cela commence par la façon dont nous nous traitons, comment nous nous parlons, comment nous nous respectons.
Dans sa deuxième adresse inaugurale, Lincoln a déclaré: «Avec méchanceté envers personne, avec charité pour tous, avec fermeté dans le droit comme Dieu nous donne de voir le droit, efforçons-nous de terminer le travail dans lequel nous sommes, de lier la nation et de panser ses blessures.»
Nous devons à présent faire notre travail pour réunir l’Amérique, panser les blessures de la nation, surmonter l’ombre et la suspicion.
Et donc nous, vous et moi, ensemble, nous devons continuons, maintenant.
Après avoir entendu le deuxième discours inaugural, Frederick Douglass a déclaré au président:
«M. Lincoln, c'est un sacré effort.»
Nous devons nous consacrer maintenant à notre propre effort sacré.
La promesse de Gettysburg, qu'une nouvelle naissance de la liberté était à portée de main, est en danger.
Chaque génération qui a suivi Gettysburg a été confrontée à un moment où elle a du répondre à cette question de savoir si elle allait permettre que les sacrifices consentis jusque là soient vains.
C'est notre moment de répondre à cette question américaine essentielle pour nous-mêmes et pour notre temps.
Et ma réponse est la suivante:
Ce n'est pas possible après tout ce que ce pays a traversé, après tout ce que l'Amérique a accompli, après toutes les années où nous sommes restés un phare pour le monde, il ne se peut pas qu'ici et maintenant, en 2020, nous autorisions le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple à disparaitre de cette terre.
Non, ça ne peut pas. Cela ne doit pas.
Nous avons entre nos mains le pouvoir ultime: le pouvoir de voter. C'est l'instrument le plus noble jamais conçu pour enregistrer notre volonté de manière pacifique et productive.
Et donc nous devons voter.
Et nous voterons quel que soit le nombre d'obstacles qui se dressent sur notre chemin. Parce qu'une fois que l'Amérique aura voté, l'Amérique sera entendue.
Lincoln a déclaré: «La nation vaut la peine de se battre.»
C'était me cas. Ça l’est toujours.
Ensemble, en tant que nation, sous Dieu, indivisible, unissons nos forces pour combattre les ennemis communs de l'injustice et de l'inégalité, de la haine et de la peur.

Conduisons-nous comme des Américains qui s'aiment et qui aiment leur pays et qui ne détruiront pas, mais construiront.
Nous devons cela aux morts qui sont enterrés ici à Gettysburg.
Et nous le devons aux vivants et aux générations futures encore à naître.
Vous et moi faisons partie d'une grande alliance, une histoire commune de divisions surmontées et d'espoir renouvelé.
Si nous faisons notre part, si nous sommes ensemble, si nous gardons foi dans le passé et les uns envers les autres, alors les divisions de notre temps peuvent céder la place aux rêves d'un avenir encore meilleur.
C'est notre travail. C'est notre engagement. Telle est notre mission.
Nous pouvons mettre fin à cette ère de division.
Nous pouvons mettre fin à la haine et à la peur.
Nous pouvons être ce que nous sommes à notre meilleur: les Etats-Unis d'Amérique.