dimanche 28 février 2016

Présidentielle 2017. La primaire de LR devient «de la Droite et du Centre» grâce à Arthuis

Jean Arthuis
L’Alliance centriste est une composante de l’UDI.
Micro-parti, elle n’en a pas moins quinze parlementaires, essentiellement des sénateurs et est présidée par Jean Arthuis ancien ministre de Jacques Chirac, sous l’autorité du Premier ministre d’alors, Alain Juppé et ancien sénateur.
L’Alliance centriste a tenu son congrès le samedi 27 février et a décidé de ne pas soutenir une candidature indépendante de l’UDI à la présidentielle et de présenter un candidat à la primaire de LR en publiant ce communiqué:
«L’Alliance centriste, à la veille des échéances électorales de 2017, entend porter (son) projet à la primaire ‘de la Droite et du Centre’ par le biais d’une candidature». (lire le communiqué intégrale ici)
En agissant de la sorte, la formation centriste permet définitivement de rebaptiser la primaire de LR, primaire «de la Droite et du Centre», ce qu’elle n’était pas jusque là puisqu’aucun centriste, parti ou personnalité, n’avait indiqué y participer.
Prenant prétexte que nombre de personnalités de l’UDI se sont déjà prononcées en faveur d’un candidat LR à la primaire ou d’une participation de l’UDI à celle-ci, la formation centriste estime qu’elle doit être présente sous sa propre bannière à ce choix du candidat de la Droite pour 2017, plantant un véritable coup de poignard dans le dos Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, qui voulait que la décision de présenter ou non un candidat indépendant  à la présidentielle soit prise officiellement le 20 mars prochain lors d’un congrès à Versailles.
La justification de la présence d’un candidat Alliance centriste – qui n’aura aucune chance de gagner, ni même de figurer de façon honorable – est quelque peu tirée par les cheveux.
Selon Jean Arhuis (lire sa déclaration ici), non seulement il faut un candidat Alliance centriste pour porter le projet de cette formation à la primaire (baptisé «Libres et responsables» mais il ne faut pas qu’il y ait un candidat UDI officiel à celle-ci car cela permettrait de compter ses voix, ce qui pourrait handicaper ce dernier parti lors des négociations futures pour les législatives et le nombre de circonscriptions gagnables en sa faveur.
Car, bien entendu, le président de l’Alliance centriste, anticipe un score ridicule de l’UDI à cette primaire.
Et il n’a pas tort puisque rappelons que les seules fois où un candidat UDI a été testé pour cette primaire dans les sondages, il obtenait 1% des voix.
Mais pourquoi cela interdirait les dirigeants de LR de comptabiliser les voix de tous les candidats issus des formations de l’UDI pour mener les négociations?
Jean Arthuis ne le dit pas…
En outre, l’Alliance centriste estime que les négociations entre LR et l’UDI pour formaliser un accord avant la désignation d’un candidat unique lors de la primaire n’auront aucune valeur sur celui qui sera élu sauf si celui-ci est Nicolas Sarkozy (qui devrait mener ces négociations avec Jean-Christophe Lagarde en tant qu’actuel président de LR).
Seule logique dans cette décision de la formation composante de l’UDI est l’indispensable présence des idées et des valeurs du Centre dans la bataille de la présidentielle.
Pour autant, Jean Arthuis qui avait soutenu Hervé Morin en 2012 avant de tourner casaque quelques jours après pour soutenir François Bayrou puis de l’abandonner en rase campagne pour rejoindre l’UDI et Jean-Louis Borloo aurait peut-être du attendre s’il y allait y avoir une candidature indépendante du Centre pour se prononcer.
Mais il est vrai que l’Alliance centriste n’existe pas vraiment médiatiquement parlant et peu politiquement parlant et que cette annonce lui donne une visibilité politico-médiatique quelques instants…
Reste que ce coup de poignard vient après d’autres et fragilise encore plus l’UDI dont l’existence ne tient plus qu’à un fil.

Alexandre Vatimbella
  

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Présidentielle USA 2016. Hillary Clinton: «momentum» et discours rassembleur

La primaire démocrate de Caroline du Sud qui s’est tenue le samedi 27 février a vu un raz-de-marée d’Hillary Clinton face à Berrnie Sanders.
L’ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama l’a emporté avec 73,5% des voix contre 26% au sénateur du Vermont.
Surtout, ce vote a montré sa capacité à mobiliser en sa faveur l’électorat afro-américain après avoir rassemblé autour d’elle la majorité de l’électorat hispanique dans le Nevada.
De plus, en Caroline du Sud, elle a réduit l’écart avec Sanders dans l’électorat blanc.
Pour les commentateurs, cette victoire nette et sans appel pourrait bien être pour Clinton ce fameux «momentum», cette dynamique, qui permet à un candidat de décoller réellement dans une élection et éventuellement de ne plus pouvoir être rejoint par ses adversaires.
Nous n’en sommes pas encore là d’autant que Bernie Sanders qui n’était même pas en Caroline du Sud lors du scrutin a non seulement indiqué qu’il continuait la course à l’investiture mais qu’il était persuadé d’en sortir vainqueur fin juillet à la Convention démocrate de Philadelphie.
Dans son discours de remerciement aux électeurs démocrates de l’Etat, Hillary Clinton a, encore une fois, parlé de rassemblement et d’unité du peuple américain, s’en voulant la leader alors que cette campagne électorale est marquée par des discours, tant du côté républicain que du côté de son opposant démocrate, Bernie Sanders, diviseurs, partisans et clientélistes.
De ce point de vue, même si ses déclarations se déportent parfois un peu vers le centre-gauche ces dernières semaines, particulièrement sur la question sociale et les inégalités de revenus, Clinton n’en garde pas moins les fondamentaux de son positionnement centriste traditionnel de ces vingt dernières années.
«Malgré ce que vous entendez, nous ne n’avons pas besoin que l'Amérique soit forte à nouveau – l'Amérique n’a jamais cessé d’être forte. Mais nous devons vraiment faire de l’Amérique un pays uni. Au lieu de construire des murs, nous devons démolir des barrières. Nous devons montrer, par tout ce que nous faisons, que nous sommes vraiment ensemble pour le faire.»
Sans oublier la référence aux opportunités pour tous.
Des propos qui rappellent une nouvelle fois qu’elle veut continuer les politiques centristes de Barack Obama:
Même si cette dernière affirmation n’est pas une surprise pour ceux qui veulent bien se souvenir que la primaire démocrate de 2008 opposant Obama à Clinton s’est déroulée au centre entre deux centristes assumés, elle lui permet de montrer qu’elle est la championne naturelle d’une majorité de l’électorat américain et même démocrate.
Ainsi, en Caroline du Sud, les désormais traditionnels sondages sur les motivations et les positionnements politiques des électeurs aux primaires réalisés par les chaînes de télévision, ont montré qu’une grosse majorité des démocrates qui se sont déplacés veulent que le prochain président des Etats-Unis continue l’œuvre d’Obama et qu’ils sont majoritairement modérés ou «liberals» modérés (centre-gauche).
Tout ceci alors qu’il ne faut pas l’oublier, Hillary Clinton est la seule centriste encore en lice tant chez les républicains que chez les démocrates pour occuper la Maison blanche en 2017.

 Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


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