mardi 23 octobre 2018

L’Humeur du Centriste. Bayrou, Macron, c’est qui le chef?!

Bayrou & Macron
A en croire les médias et leurs politologues attitrés, non seulement François Bayrou serait le grand architecte du nouveau gouvernement mais le centriste aurait imposé son véto sur certains candidats à des postes ministériels importants et aurait «conseillé» son cadet, Emmanuel Macron, sur ses soi-disant nouvelles orientations politiques, en squattant à longueur de journée les couloirs de l’Elysée.
De son côté, toujours selon nos médias et leurs «experts», le Président de la république, proche du burn-out, en dégringolade dans les sondages, lâchés par ses plus proches et importants soutiens, face à une grogne de ses troupes, incapable de s’attaquer aux vrais problèmes et en échec un peu partout et pour tout et n’importe quoi (la macronie serait même proche de l’implosion), ne tiendrait plus que grâce au soutien salvateur du président du Mouvement démocrate et de sa quarantaine de députés.
Ce dernier a beau démentir en boucle qu’il serait le marionnettiste du pouvoir et l’éminence grise de Macron (tout en expliquant, malgré tout, avec une certaine gourmandise qu’il parle tout le temps avec lui, qu’il est content des nouvelles décisions et de la composition du gouvernement, etc.), en lui jurant sa fidélité et en multipliant les compliments, parfois proche de la forfanterie, rien n’y fait.
D’autant que ses amis se sont engouffrés dans cette brèche pour se féliciter que le MoDem est enfin servi et se réjouir qu’il soit reconnu à sa juste valeur.
Il parait même, selon nos fins limiers journalistiques, qu’on ne tarit pas d’éloges sur François Bayrou dans les proches cercles macronistes.
Et ceux-ci d’expliquer son importance dans et pour la majorité présidentielle et tout le bien que pense l’Elysée et son hôte de cet allié si essentiel qui a pourtant ruer dans les brancards sans pratiquement discontinuer depuis l’élection présidentielle avec des critiques systématiques et parfois dures.
Mais, alors, Bayrou n’a-t-il pas réussi enfin à avoir le boulot dont il rêve depuis si longtemps, à être le «vrai» président de la république, en prenant l’ascension sur le petit jeunot qui lui a piqué le poste qu’il convoitait et 2017 et qui crânait devant sa réussite exceptionnelle?
N’est-il pas le «vrai» chef?
En réalité, derrière cette offensive médiatique, reprise par tous les adversaires de Macron, se déroule un jeu de dupes où chacun utilise l’autre à ses propres fins.
Du côté de François Bayrou et de son parti, le moment est propice à se présenter comme une réelle force politique qui compte dans la majorité présidentielle, non seulement pour grappiller un peu de pouvoir et quelques postes mais pour démontrer que l’on peut avoir une vie sans Macron alors même que vous n’existez que grâce et à cause de lui et de son élection.
Du côté d’Emmanuel Macron, il est important de montrer que la majorité présidentielle est vivante, variée et plurielle et que cela est un atout face à certaines critiques sur la trop grande verticalité du pouvoir.
De ce point de vue, Bayrou est une soupape de sécurité (que l’on pourra utiliser plusieurs fois), sachant qu’il est incontrôlable mais aussi qu’il connait son intérêt à ne pas aller trop loin sous peine de tout perdre.
Sans doute que l’on aurait souhaiter jouer cette carte un peu plus tard dans le quinquennat mais le moment s’est imposé.
Reste une évidence: aujourd’hui, le leader du Modem peut bien être à la tête du ministère de la parole et celui du paraître pour un temps donné, Emmanuel Macron, lui, dirige celui du faire pour au moins cinq ans.
Là est toute la différence et les deux hommes en sont pleinement conscients…

Centristement votre.

Le Centriste