jeudi 14 septembre 2023

Actualités du Centre. Sondage présidentielle 2027 – Les candidats extrémistes au plus haut / Pas d’envie des électeurs de Bayrou à l’Elysée

François Bayrou
Un sondage d’intentions de vote pour les présidentielles de 2027 est, à la fois, un buzz médiatique et une fraude.

Il n’est en effet pas très crédible de demander leur choix aux sondés à un moment où la plupart d’entre eux ne sait pas vraiment pour qui il va voter dans quatre ans – d’autant que la liste des candidats potentiels présentés par l’institut ne sera sans doute pas celle de la réalité.

Il s’agit dès lors plus d’une photographie actuelle des forces partisanes en présence et, surtout, de l’humeur politique des sondés.

De ce point de vue, on peut tirer quelques enseignements du sondage Harris-Interactive pour la magazine Challenges, dont le plus important et inquiétant est le pourcentage global des candidats représentant une idéologie extrémiste et/ou totalitaire.

Selon les scenarios (plusieurs candidats de la majorité présidentielle actuelle sont proposés aux sondés), ces candidats obtiendraient entre 63% et 68% des intentions de vote.

Pour rappel, . à la présidentielle de 2022, les candidats extrémistes et populistes ont obtenu 60,97% des voix (soit 44,18% des inscrits).

Et si Emmanuel Macron a pu l’emporter au second tour il y a un peu plus d’un an face à Marine Le Pen c’est, à la fois, par la mobilisation des électeurs de l’axe central et des partis défendant la démocratie républicaine libérale sur son nom et par la dispersion du vote extrémiste qui, malheureusement, élections après élections, est en train de disparaitre (nombre d’électeurs de Mélenchon ont voté Le Pen au second tour et beaucoup de sont abstenus ce qui revenait à donner plus ou moins leurs voix à la candidate d’extrême-droite).

Il faut garder à l’esprit que Jean-Luc Mélenchon n’a pas appelé à voter pour Emmanuel Macron et que les rapports troubles actuels entre l’extrême-gauche et l’extrême-droite qui, par exemple, s’allient à l’Assemblée pour tenter de faire tomber le gouvernement, est à même de déculpabiliser leurs électeurs qui pourraient faire un front informel anti-démocrate au deuxième tour en 2027.

Le second enseignement, pour le Centre, c’est l’absence d’envie de François Bayrou qui, s’il était candidat n’obtiendrait que 8% des intentions de vote au premier tour (pas très éloigné de son score en 2012, 9,6%) et serait avant dernier dans la liste des prétendants de la majorité présidentielle sortante (juste devant Yaël Braun-Pivet à 5% et derrière Jean Castex à 9%, Elisabeth Borne à 11%, Gabriel Attal à 12%, Gérald Darmanin à 14%, Bruno Le Maire à 16% et Edouard Philippe à 22% / Rappel: Emmanuel Macron en 2022: 27,8%).

De plus, seuls 13% des sondés estiment qu’il a «de grandes chances» de l’emporter en 2027.

En outre, seuls 25% des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022 voteraient en sa faveur (23% de ceux-ci préfèreraient Bernard Cazeneuve, 17%, Laurent Wauquiez, 12% Marine Le Pen).

Ce résultat n’est guère positif pour le Centre puisque seul François Bayrou dans la liste proposée aux sondés se positionne comme centriste, les autres noms se situant plutôt au centre-droit/droite libérale (Edouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Jean Castex) ou au centre-gauche/social-démocratie (Gabriel Attal, Elisabeth Borne, Yaël Braun-Pivet).

(Sondage Harris-Interactive réalisé par internet entre les 1er et 4 septembre 2023 auprès d’un échantillon de 2525 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur selon l’institut entre 1,4 et 2,9 points)