mardi 27 mars 2018

Actualités du Centre. Attentat de Trèbes: réactions indignées de l’UDI et du MoDem aux propos de Wauquiez

Assemblée nationale
La ligne politique de Laurent Wauquiez est désormais d’une clarté inquiétante: labourer sans cesse les terres de l’extrême-droite afin de récupérer l’électorat du FN et, pourquoi pas, s’allier avec lui à terme, voire de créer un parti de la droite radical réunissant tout ce qui va d’Eric Ciotti à Marine Le Pen en passant par Thierry Mariani et Florian Philippot.
Sa dernière sortie médiatique après l’attentat islamiste de Trèbes où un terroriste a assassiné quatre personnes en est une preuve de plus avec des mots qu’aucun leader d’extrême-droite n’aurait désavoué…

Extraits:

«(…) Face à l'islamisme il ne peut pas y avoir (…) l'aveuglement et l'irresponsabilité politique à la tête de l'Etat depuis beaucoup trop d'années.

L'islamisme a déclaré la guerre à la France. Nous faisons face aujourd'hui à un ennemi intérieur: il y a ceux, étrangers, que nous avons accueillis avec beaucoup trop de naïveté sur le sol français, certains à qui nous avons même accordé notre nationalité ; mais il y a aussi ceux qui ont grandi parmi nous, dans nos écoles, dont les familles ont bénéficié du généreux système social de notre pays, et qui se retournent aujourd'hui contre la France.

Cette guerre contre Daesh, contrairement à ce que dire Emmanuel Macron a osé dire, nous ne l'avons pas gagnée. Et nous ne la gagnerons pas si nous n'utilisons pas toutes les armes. Sans avoir la main qui tremble. Il n'y a plus de place pour la candeur. (…)

Emmanuel Macron s'est opposé à la mise en place de la déchéance de nationalité, il a mis fin à l'Etat d'urgence, il a laissé son ministre de l'intérieur il y a à peine quelques mois expliquer que le niveau de la menace terroriste avait baissé, il ne lutte pas contre le communautarisme qui ronge notre pays.

Emmanuel Macron se trompe tragiquement de diagnostic sur la barbarie islamiste (…). Ces propos sont non seulement insupportables mais ils sont surtout irresponsables parce qu'ils aboutissent à mettre en avant l'excuse sociale au lieu de prendre les mesures sécuritaires qui s'imposent.

(…) Certains semblent encore aujourd'hui plus préoccupés des droits et libertés de meurtriers en puissance que de la protection des Français. Nous avons déjà perdu trop de temps, et nos compatriotes en ont suffisamment payé le prix.

L'aveuglement politique n'a que trop duré. Les demi-mesures, le ‘en même temps’ ne sont plus acceptables (…).

Je demande solennellement à Emmanuel Macron de sortir de sa coupable naïveté et d'avoir enfin le courage de prendre les mesures qui s'imposent pour protéger les Français.»

Devant cette avalanche d’attaques, d’insultes et de demandes exorbitantes, les responsables des partis centristes de l’UDI et du MoDem ont réagi avec indignation.

Pour Hervé Marseille, président du groupe Union centriste au Sénat et élu UDI, «On a l’impression qu’il y a un communiqué type et chaque fois qu’il y a un malheur de cette nature, il a demandé pour la énième fois qu’on expédie ailleurs les fichés S, qu’on les mette je ne sais où, et il redemande l’état d’urgence! Pourquoi pas la loi martiale? (…) On a un arsenal législatif, on ne peut pas faire dans l’exorcisme à chaque fois qu’il y a malheureusement un acte terroriste.

Intervenant sur Public Sénat, il a ajouté qu’«une fois de plus, Laurent Wauquiez est excessif (et) se rapproche des thèses et des thèmes de Madame Le Pen (qui) a salué (son) discours. (…) La démarche de Laurent Wauquiez c’est de courir après les voix de Madame Le Pen (…) A force de dire la même chose et de penser la même chose (que le FN), on va avoir des partis qui se rapprochent de plus en plus (…) Je pense que c’est une histoire de posture, on voit bien qu’elle est la démarche de Laurent Wauquiez c’est de courir après les voix de Madame Le Pen et de siphonner son électorat (…) tous les gens sérieux dans les services de police, dans les services de la justice disent qu’on a ce qu’il faut en matière législative, il faut maintenant qu’on se donne davantage de moyens budgétaires pour avoir des équipes sur le terrain».

Quant à Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, il a publié le communiqué suivant:

«Faisant fi des plus élémentaires dignité et responsabilité requises après un tel drame, Laurent Wauquiez et Marine Le Pen ont choisi une nouvelle fois l’instrumentalisation de la douleur et des peurs au profit de polémiques politiciennes dont chacun peut mesurer le haut degré d’irresponsabilité. 

Rétablissons les faits. Sur le plan extérieur, nos armées sont pleinement engagées dans la coalition internationale qui est en passe de vaincre Daech. Sur le plan intérieur, nous avons voté à l’automne une loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, permettant notamment d’augmenter les moyens dédiés au renseignement et à la sécurité des Français ainsi que de se doter de nouveaux outils de lutte contre le terrorisme.

Tout nouvel attentat est une terrible souffrance pour notre pays. Notre responsabilité, majorité comme opposition, est de faire face de manière commune et dans la durée.

Au-delà de la mobilisation de l’État et des forces de l’ordre, que nous savons totale – et qui a encore été démontrée lors de cette attaque –, notre pays a plus que jamais besoin d’unité et de pleine conscience des risques. Collectivement, nous sommes attaqués et, collectivement, nous devons agir sans chercher la récupération des drames et sans donner prise à ceux qui veulent diviser les Français et les dresser les uns contre les autres. L’irresponsabilité est donc du côté de ceux qui tiennent de tels propos et à qui je dis aujourd’hui que la malhonnêteté et l’outrage n’ont jamais servi les intérêts de notre Nation.»




Actualités du Centre. A Mayotte, réélection de la députée majorité présidentielle

Assemblée nationale
La députée invalidée de Mayotte, Ramlati Ali, a retrouvé son siège lors de la législative partielle de dimanche.
Elle a amélioré son score de juin 2017 avec 54,99% des suffrages et a distancé le candidat de la Droite soutenu par l’extrême-droite dès le premier tour (une première dans la V° République) de près de 1500 voix avec, pour une fois lors de ce genre de scrutin, une participation acceptable (41,19%) et en hausse par rapport au premier tour.
Ramlati Ali fait partie de la majorité présidentielle.
Elle faisait même partie de La république en marche mais elle a été mise en examen pour fraude électorale (ne concernant pas son élection de 2017 et son invalidation qui ressortait du faible écart en voix et de la possibilité que «la sincérité du scrutin (ait) été altérée» selon le Conseil constitutionnel), ce qu’elle conteste, et ne pouvait donc recevoir l’investiture du parti présidentiel.
Néanmoins, LREM a publié le communiqué suivant qui ne laisse aucun doute sur son appartenance à la majorité:
«La république en marche félicite Ramlati Ali, candidate de la majorité présidentielle, réélue députée de Mayotte. LREM remercie les électeurs qui se sont déplacés pour voter, ainsi que les élus et les services de l'Etat qui ont assuré la continuité de la vie démocratique en organisant ce scrutin malgré un contexte social tendu. Par ce vote, les Mahoraises et Mahorais ont réaffirmé leur volonté de renforcer le dialogue avec le Gouvernement pour trouver des solutions adéquates aux problèmes de sécurité, d'éducation et de santé auxquels Mayotte est confrontée.»
A noter que sur les trois élections législatives où un membre de la majorité présidentielle avait été invalidé, celle-ci en a gagné deux (Guyane et Mayotte) et en a perdu une (Val d’Oise).
Dans les autres élections partielles, ce sont tous les députés invalidés (PS et LR) qui ont retrouvé leurs sièges, toujours face à des candidats de la majorité présidentielle au second tour.
Dès lors, il semble assez excessif de parler d’un échec global du camp macroniste pour ces scrutins comme le font nombre de médias même si ceux-ci montrent, encore une fois, que l’exercice du pouvoir suscite des oppositions plus fortes aux élus qui soutiennent le Gouvernement et le Président de la république.