vendredi 28 janvier 2011

Une semaine en Centrisme. Barack Obama installe sa vision centriste lors de son discours sur l'état de l'Union


Le traditionnel «State of the Union speech», discours sur l’état de l’Union, que tout président des Etats-Unis se doit de prononcer au mois de janvier depuis 222 ans afin de donner le contenu et la direction de sa politique pour l’année à venir, a été, pour Barack Obama, l’occasion de promouvoir à nouveau sa vision centriste de la politique. Il faut dire qu’il peut, désormais, avancer beaucoup plus à découvert depuis que les démocrates ont perdu la majorité à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat en novembre dernier.
Car il lui faut montrer sa capacité consensuelle que personne ne peut plus lui reprocher. Tous ceux qui parlent d’une nouvelle posture politique sont dans l’erreur et dans la totale méconnaissance du positionnement politique de l’actuel pensionnaire de la Maison Blanche que pourtant il a constamment rappelé et défendu.
Pendant sa campagne électorale et dans les premiers mois de sa présidence, Barack Obama n’a eu de cesse de mettre en avant les valeurs centristes de pragmatisme, de consensualisme, d’équilibre et d’humanisme, valeurs qui ont été vilipendées par la gauche du parti démocrate et la droite du parti républicain.
Des campagnes de dénigrement ont même réussi à faire croire à la Gauche qu’il était un néolibéral et à la Droite qu’il était un socialiste! Barack Obama se trouvait alors dans l’impossibilité de se faire entendre à ce sujet tellement le matraquage était intensif, notamment de la part de l’extrême-droite républicaine.
Néanmoins, les Américains ont toujours gardé une confiance en l’homme même s’ils critiquaient son action. Ses victoires législatives au cours des deux derniers mois de 2010 lui ont permis, non seulement, de reprendre la main mais aussi de démontrer son positionnement centriste, ce qui lui a valu un regain de popularité chez les électeurs indépendants dont la majorité se positionne au centre de l’échiquier politique.
Dans son discours devant le Congrès des Etats-Unis mardi soir, centré sur l’emploi, Barack Obama a demandé aux Américains de dépasser leurs clivages politiques pour travailler ensemble afin de relever l’énorme défi de la modernisation du pays. De même, il en a profité pour, de nouveau, tendre la main à tout le monde politique, démocrates, républicains et indépendants, afin de faire avancer les réformes nécessaires de cette modernisation. Et comme d’habitude, il s’est dit preneur de toutes les bonnes idées, peu importe de quel bord politique elles viendraient.
La presse américaine et mondiale a parlé d’un «recentrage». Peu importe, en définitive, que ce soit un nouveau rappel de son centrisme si, une bonne fois pour toutes, elle a enfin compris que les valeurs et l’agir de Barack Obama sont profondément centristes.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Confédération centriste: le courage politique de Jean Arthuis


La future confédération centriste dont la création vient d’être annoncée et qui sera opérationnelle dans quelques jours, confédération qui regroupe l’Alliance centriste et le Nouveau centre mais est ouverte, dès à présent, à toutes les autres formations centristes indépendantes, est un motif évident de satisfaction et une victoire personnelle incontestable pour Jean Arthuis.
Le président de l’Alliance centriste, formation qu’il a créée en 2009, justement pour parvenir à rassembler les centristes, n’a pas ménagé sa peine pour rapprocher les points de vue des uns et des autres et pour parler avec les uns et les autres depuis un an et demi, ne revendiquant rien d’autre que de rebâtir la maison commune du Centre afin que ce dernier pèse à nouveau dans le paysage politique français et soit capable d’offrir une alternative humaniste aux électeurs.
Même si cette confédération ne réunit au départ que deux partis, elle est la base à partir de laquelle toute future refondation globale se réalisera. Que celle-ci se fasse dans cette structure ou une autre, peu importe, l’essentiel était de lancer maintenant, à un peu plus d’un an de la présidentielle, le mouvement attendu par l’immense majorité des militants, des sympathisants et des électeurs du Centre comme l’a confirmé un récent sondage.
Bien sûr, le défi de la refondation ne sera pas une promenade de santé et le chemin va encore être long pour aboutir aux retrouvailles définitives. Mais tous ceux qui les souhaitent vraiment et honnêtement ne peuvent que se féliciter de cette avancée et saluer comme il convient cette première étape réussie.
Si Jean Arthuis n’avait pas décidé avec un grand courage de créer cette confédération avec Hervé Morin tout en continuant de dialoguer avec François Bayrou et Jean-Louis Borloo - en ayant tenu à tous les mêmes propos d’union sans exclusive et d’indépendance -, les leaders centristes en seraient encore à promettre d’œuvrer pour la refondation du Centre sans que cela ne soit suivi d’aucun effet tellement ils demeurent paralysés par la peur de perdre leur siège, leur fonction, leur pré-carré ou d’apparaître comme celui qui se rallie à l’autre.
Les réactions hostiles de ceux qui ont tout à perdre dans la refondation du Centre est une première indication de l’importance de cet acte fondateur. Leurs railleries sont à la hauteur de leur angoisse de voir une force politique forte et unie du Centre émerger à nouveau. D’autres font leur mauvaise tête, mécontent de ne pas être à l’origine de cette initiative parce qu’ils n’ont pas su se décider au bon moment. Mais, bonne nouvelle pour ces derniers, cette confédération ne fait et ne fera pas d’ostracisme à tous les vrais centristes qui y ont naturellement leur place.
Le pire serait qu’ils ne parviennent pas à dépasser leur amertume qui ne vient que de leur attentisme coupable et qu’ils torpillent cette confédération de dépit. Ils porteraient alors une grave responsabilité aux yeux de tous les militants centristes. Heureusement, les centristes, les vrais, sont des gens responsables. Comme Jean Arthuis.