vendredi 11 janvier 2019

Editorial du CREC. Pour une liberté dans la sécurité, rejoignez les centristes!

Les conservateurs veulent plus de sécurité et moins de liberté.
Les extrêmes, avant d’imposer leur ordre totalitaire et déclencher leur répression criminelle, veulent la licence et la chienlit, les deux antonymes de la liberté et de la sécurité.
Quant aux socialistes, ils n’aiment pas la sécurité tout en reconnaissant que la seule liberté n’est pas suffisante pour fonder l’ordre démocratique.
Alors ils louvoient constamment et mettent souvent en avant une liberté «collective» (liberté des anciens selon Benjamin Constant) face à une liberté individuelle qui devrait se fondre dedans, tournant le dos à la modernité et au progressisme qui, lui, demande un lien social dynamique qui permet la mise en œuvre d’un vivre bien ensemble autour même de l’émancipation de l’individualité de chacun dans la responsabilité et la dignité.
Et puis il y a les centristes qui veulent, et la liberté, et la sécurité car ces deux mamelles assurent à la démocratie la stabilité et la légitimité qui permet d’apporter le plus de liberté possible dans le plus de sécurité nécessaire.
Car rien ne sert de donner de la liberté si la situation ne permet pas de l’exercer avec des violences et des entraves à pouvoir dire faire ce que l’on veut dans le cadre des lois de la république.
Et ne donner que de la sécurité sans la liberté amène à nier les droits de l’humain, donc la démocratie républicaine moderne.
Au moment où montent les mouvements populistes qui se servent des armes de la licence et du chaos pour imposer leurs vues, comme le font les extrémistes, d’où une alliance objective entre tous ces groupes et ces factions, la maison centriste se tient debout et ne pliera pas devant les ennemis de la démocratie et de la république.
Et elle veut bien accueillir tous ceux qui partagent ses valeurs, on peut pousser les murs et installer des lits à profusion!
Quant à ceux qui auront décider de succomber aux sirènes malfaisantes – oui, le chant des sirènes est toujours malfaisant dans la mythologie – de la volonté d’abattre la démocratie républicaine, qu’ils sachent que les centristes, les vrais, défendront ses valeurs (liberté, égalité, fraternité), sa vertu (respect), son principe (responsabilité) en y ajoutant leur marque de fabrique, le juste équilibre, sans faillir, sans renoncement, sans démagogie, sans compromission mais toujours dans le dialogue, la recherche du compromis et de l’union la plus grande possible.


Actualités du Centre. 32% des Français se disent au centre

Le nouveau baromètre de la confiance politique, dixième du nom et réalisé en décembre 2018, publié par le Cevipof (Centre d’étude de la vie politique de Sciences Po Paris) et l’institut Opinionway montre que 32% des Français se situent au centre de l’échiquier politique.
Dans le détail, 17% se disent du Centre, 7% de centre-gauche (et modéré de gauche) et 8% de centre-droit (et modéré de droite), soit une baisse de 2% par rapport à décembre 2017.
A titre de comparaison, 12% des sondés se disent de gauche, 5% d’extrême-gauche, 19% de droite et 8% d’extrême-droite.
Ce baromètre montre surtout une défiance de plus en plus forte de la population vis-à-vis de la politique puisque 32% éprouvent du dégoût à son encontre et 37% de la méfiance quand 2% éprouvent du respect et 1% de l’enthousiasme…
Par ailleurs, 70% des sondés estiment que la démocratie ne fonctionnent pas très bien alors que 27% pensent qu’elle fonctionne bien.
Dans ce cadre, seuls 23% d’entre eux font confiance aux médias et 9% aux partis politiques.
Néanmoins, les Français demeurent attachés au fonctionnement d’une démocratie puisque 75% estiment que «la France est une république où tout le monde a le droit de s’exprimer comme il l’entend même si cela déplait à certaines communautés».
De même, il y a encore 55% des sondés qui affirment que «voter aux élections» est «ce qui permet aux citoyens d’exercer le plus d’influence sur les décisions prises en France» mais ce pourcentage est en baisse de 6% par rapport à décembre 2017.
Quant aux questions touchant à la démocratie directe, c'est-à-dire au fait que les citoyens décident eux-mêmes des questions politiques, les réponses des Français peuvent être analysées de diverses manières parce que les intitulés ce celles-ci permettent des interprétations différentes.
Ce que l’on peut dire, c’est qu’il y a 34% des sondés qui veulent que les «citoyens puissent imposer un référendum sur une question», 32% qui estiment qu’«il devrait y avoir des référendums sur la plupart des questions importantes», 17% qui affirment que «les citoyens n’ont plus besoin aujourd’hui des partis politiques ou des syndicats pour exprimer leurs demandes» et 16% qui déclarent que «c’est aux citoyens de prendre les décisions et pas au gouvernement qui doit seulement les exécuter».
(Sondage Opinionway réalisé par internet du 13 au 24 décembre 2018 auprès d’un échantillon de 2116 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points)


Actualités du Centre. Pour Bayrou, «tout ce qui a fait le modèle français est aujourd'hui en question»

François Bayrou
Lors d’une interview sur franceinfo, François Bayrou a estimé que le grand débat national devait  parler de tout et notamment du modèle français qui est selon lui, globalement en question.
Et de décliner:
«Oui, nous avons un problème de modèle social (…) Nous avons un problème de modèle démocratique, civique (…) Nous avons un problème d’État. (…) Tout ce qui a fait le modèle français est aujourd'hui en question»
Au cours de cet entretien, le président du Mouvement démocrate oscille entre des positions fermes vis-à-vis des gilets jaunes et une justification de leur action en évoquant une crise du système politique.
Par ailleurs, il rappelle que les élections légitiment les dirigeants politiques du pays à l’encontre des demandes des principaux leaders de ce mouvement de foule qui souhaitent pouvoir révoquer par référendum jusqu’au Président de la république.

Extraits de l’interview:

- Peut-on encore sauver le grand débat national promis par Emmanuel Macron?
Il le faut. On a vécu une période de troubles, il faut que l'on en sorte. Il y a absolument besoin de remettre de l'ordre dans les esprits, il faut que l'on soit un pays qui tienne et pas que l'on s'enfonce dans cette espèce de déliquescence que l'on voit, que l'on sent, pour laquelle il y a des gestes, des images qui sont insupportables au sens propre du terme.
- Vous pensez à quoi en particulier?
Aux images que l'on a vues samedi dernier à Paris, aux images des forces de l'ordre et de sécurité agressées qui sont obligées de reculer pour ne pas qu’il y ait d'accidents sur ceux qui les agressent et donc il y a un moment où il faut que tout cela entre dans une nouvelle étape, dans une nouvelle période.
- Comment faire?
Cette nouvelle période sera ouverte par le débat dont vous parlez, auquel beaucoup de Français s'intéressent. Ce débat, c'est une fixation ou une redéfinition de ce qu'est le projet du pays.
- Cela a tellement mal démarré, François Bayrou, que nous sommes à 5 jours de l'échéance, Emmanuel Macron n’annoncera finalement que lundi, soit la veille du coup d’envoi, qui pilotera ce débat et Chantal Jouanno a démissionné avant-hier après la révélation du montant de son salaire 14 600 € bruts mensuels. C'est-à-dire le salaire du Président de la République. Cela vous choque ?
Oui, je trouve que c'est complètement excessif, que l'on perd le sens élémentaire de la mesure.
- Mais, ces salaires sont fixés par les pouvoirs publics. Qu'est-ce que cela révèle?
Ce qui est pour moi incompréhensible, c'est que l'on veuille à tout prix introduire une commission dont personne ne sait rien, dont la légitimité est nulle, formée de personnes qui n'ont pas été élues et dont on peut s'interroger sur l'expérience. Qu'est-ce que cela vient faire dans un débat qui est un débat profondément politique au sens le plus noble du terme? La conduite de la cité, c’est un débat qui intéresse les citoyens, que le Président de la république a voulu et pour lequel il existe des intermédiaires qui sont absolument légitimes et qui sont les maires. La question est que les citoyens peuvent aller, doivent aller, iront dans leur mairie pour qu'il y ait des débats et que l'on puisse dire à nouveau tous ensemble quel est le but que nous nous fixons pour notre pays parce que les questions posées, que le Président de la République va expliciter dans sa lettre, sont extrêmement fondamentales, elles n'intéressent d'ailleurs pas que les Français car tout autour de la planète…
- Qui pour piloter au niveau national? Quel est le portrait-robot de celui ou celle qui doit diriger cela?
Le Président de la République doit avoir autour de lui une, deux, trois personnalités que l’on considère comme d'expérience, mais dont le responsable sera le Président de la république.
- Expérience, qui a été ministre par exemple, qui ne l'est plus aujourd'hui, qui pourrait être vous François Bayrou ou pas ? C'est un job qui ne vous intéresse pas
Je ne parle pas à la première personne.
- Je pose la question. Êtes-vous intéressé ou pas par le poste ?
Je parle de ce que nous avons à faire ensemble. Nous avons besoin de retrouver des institutions qui aient du sens. Le Président de la république est élu par l'ensemble des Français. Ce n’est pas rien. Les maires sont élus par l'ensemble de leurs concitoyens, ce n'est pas rien. Il y a un Parlement, pourquoi est-ce que l’on n'organise pas à l'Assemblée nationale, au Sénat, un débat par des personnalités qui, elles, sont légitimes? Elles ont été élues, et qui pourront s'exprimer.
- Est-ce que ce n'est pas précisément, François Bayrou, parce qu’aujourd’hui la légitimité et du Président de la République que vous évoquiez, et des parlementaires est fortement contestée dans le pays ?
Je n'accepte pas cette affirmation. Je considère que, quand on élit un responsable pour une durée de mandat, que ce responsable assume les fonctions qui sont les siennes, il ne sert à rien ou plus exactement il est dangereux de le dépouiller de ses légitimités. Encore une fois, il y a 36000 communes en France. Il y a 36000 maires. Les mairies sont ouvertes. On peut trouver à l'intérieur de la mairie des personnes ou en tout cas des institutions qui recevront les contributions, où les Français vont pouvoir s'exprimer. Il n'y a rien de plus simple. Qu'est-ce qu’on va chercher?
- Ce n’est pas aussi simple que cela, on entend ce matin, y compris sur l’antenne de France Info, des maires et l'Association des maires de France qui disent : on n'est pas là pour jouer les pompiers de service, on n’est pas là pour faire le job du gouvernement et il y a même une tentation aujourd'hui à l'Association des maires de France qui est de dire: service minimum.
Et bien je trouve que ce n'est pas digne et ce n'est pas à des associations très politisées, disons la vérité, pas la peine que l’on se cache derrière son petit doigt.
- Dirigée par François Baroin, en l'occurrence c'est le premier vice-président qui est un socialiste qui dit cela.
J'allais dire, vous aggravez encore son cas car c'est un des plus politisés.
- André Laignel en l'occurrence.
Vous savez, c'est le thème de cette phrase immortelle : «Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaire» disait-il à l'opposition en 1981. Je reviens à la question. C'est une affaire de citoyens. C'est une affaire simple. Nous sommes un pays qui a devant lui des questions fondamentales : Quel va être son modèle social? Quel est le rôle des institutions publiques et de l'action publique? Qu'est-ce qu’on doit faire pour l'environnement? Et de quelle manière on peut avoir une vie démocratique où les citoyens soient représentés?
- Est-ce que le gouvernement François Bayrou a bien fait de bordurer le débat en prévenant : «L’IVG, pas touche, la peine de mort, pas touche, le mariage pour tous, on n'en débat pas non plus»?
Je ne comprends pas bien ce que signifie dire: telle question ne sera pas traitée. On voit bien que l'on ne va pas remettre en cause des traités internationaux, je pense à celui sur la peine de mort; c'est un traité international qu'un très grand nombre de pays ont signé on ne va pas remettre en cause un traité international dans des débats qui sont un peu improvisés.
- Mais on ne peut pas empêcher les citoyens d’en parler.
Oui on ne peut pas les empêcher de s'exprimer. Après tout, il n'y a rien à craindre dans l'expression des citoyens. Je suis sûr que les questions fondamentales, la question de l'identité du pays, on a fait un procès au Président de la république parce qu'il a dit: on va parler de l'immigration. Mais il n'y a rien de plus normal que, lorsqu’il y a une grande inquiétude sur l'identité d'un pays, les citoyens puissent s'exprimer sur cette identité.
- Pas de tabou, si je vous comprends bien. Vous nous dites qu'à l'exception de la peine de mort vous souhaitez que tous les sujets soient débattus.
Ce n'est pas que je souhaite, c’est que je trouve qu'il n'est pas de bonne approche d'interdire les questions à l'avance. Les questions seront exprimées par les citoyens, les maires seront là pour faire une analyse, un filtre lorsque des propos dépasseraient… bon. Et, ensuite, tout cela va remonter dans le débat vers le Président de la République et le parlement. Je souhaite que le parlement s’exprime sur les quatre grands thèmes du pays, peut-être y en aura-t-il davantage. Autrement dit, des choses simples. Quelle est la question ? Elle est évidente : Quel est le projet de société du pays ? En France, à chaque élection présidentielle, on voit resurgir les mêmes problèmes, les mêmes attentes, les mêmes colères parfois et, après, les élus arrivent au pouvoir et on a l'impression que ces questions ont disparu. Pour la première fois, on va avoir l'occasion de faire, j'allais dire à tête reposée, le bilan de ce qu'est la volonté du pays, de ce que sont ses grands choix. Je voudrais ajouter une phrase : les questions que la France se pose, ce ne sont pas uniquement des questions françaises. Cette question du projet de société, elle parcourt la planète. L'élection de Bolsonaro au Brésil, le mode de gouvernement de Trump, les choix qui ont été faits par le peuple britannique au moment du Brexit, ce qui se passe en Europe centrale.
- Justement, vous ne craignez pas une vague populiste sur ce dernier débat? Vous citez des exemples où les populistes sont arrivés au pouvoir légalement avec la majorité. Est-ce qu’en France, c’est ce qui menace le débat ?
C'est un adjectif que je n'utilise jamais.
- Je l’utilise, moi, pour vous poses la question.
Parce que je n'abandonne pas l'idée de peuple à ceux qui au contraire sont des démagogues, ceux qui conduisent à l'accident majeur.
- Matteo Salvini et Luigi Di Maio soutiennent fermement les gilets jaunes et les encouragent à ne rien lâcher et à continuer de contester Emmanuel Macron.
Eh bien cela devrait être pour beaucoup d’entre nous une raison de plus de nous interroger sur ce qui se passe. Vous voyez bien que ceux qui attisent le feu, ceux qui essaient de pousser les citoyens vers les solutions les plus extrêmes ou les plus violentes, ceux-là en réalité conduisent leur peuple dans le mur. Pouvez-vous me citer un seul exemple dans l'histoire où ce type de solution a conduit à du bien-être, à du positif ? À de la volonté nationale ? Jamais.
- Ecoutons précisément ce qu'a dit le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini à l'adresse des gilets jaunes et d'Emmanuel Macron. « J'apporte tout le soutien possible aux Français qui, de façon bien élevée et respectueuse disent à leur président qu'il ne pense pas à l'intérêt du peuple français, que plus vite il rentre chez lui et mieux c'est. Mais tout épisode de violence est à condamner sans condition.» Vous êtes un fervent européen. Qu'est-ce que cela dit du projet européen auquel vous êtes attaché?
Cela dit que l'on est entré dans des phases de la vie politique européenne dans lesquelles des attitudes, des expressions de cet ordre peuvent mettre à mal l'ensemble du projet européen.
- C'est l’effondrement de votre rêve européen, François Bayrou?
Non, d'abord parce que pour moi l'Europe ce n'est pas un rêve, c'est un idéal et ce n'est pas la même chose. Un rêve, c'est une fumée tandis qu’un idéal c'est quelque chose à quoi on attache sa vie et donc le projet européen, l'idéal européen est profondément mis en cause lorsque les dirigeants d'un pays font des déclarations de cet ordre sur les dirigeants d'un autre. Mais notre responsabilité politique, c'est de prendre précisément ces inquiétudes et ces attentes et de les transformer en un projet qui soit un projet rassembleur pour les Français. C'est exactement cela le sujet. Et c'est pourquoi ce n'est pas une affaire de commission tartempion, il n'y a pas de débats extérieurs en politique, c'est le rôle l'engagement d'un citoyen qui veut diriger sa propre vie, les Français sont des citoyens qui veulent diriger leur propre vie et le sujet du débat c'est: dans quel sens allons-nous diriger ce projet national?
(…) C'est une démarche de citoyens, c'est une démarche de responsables de leur avenir. Cette démarche, elle a un intermédiaire normal qui est le maire et c'est pourquoi le débat va être organisé avec les maires. Pour garantir cette institution, il y a le Président de la république, il aura probablement autour de lui des responsables. Il y a le parlement et il y a évidemment le contact nécessaire avec les partenaires sociaux ou les partenaires associatifs. Il y a en France une vie extrêmement riche, peut-être pas assez car les syndicats eux aussi connaissent une crise, et il faut que tout le monde accepte simplement, j'allais dire de manière tranquille et positive, de traiter des questions qui se posent pour nous. Oui, nous avons un problème de modèle social, c'est indiscutable. Cette question doit être traitée. Nous avons un problème de modèle démocratique, civique, les gens ne se sentent pas représentés. Cette question doit être traitée.
- Et de fiscalité aussi?
Nous avons un problème d’État, c'est à cela que je voulais venir. On parle de fiscalité. La question, c'est l'organisation de l'Etat. Nous sommes un pays qui a une chance absolument incroyable ou qui a construit une chance incroyable. Chez nous, l'éducation est gratuite ou presque, la santé est gratuite ou presque, les services de sécurité heureusement sont gratuits. Tout ce qui a fait le modèle français, ce modèle est aujourd'hui en question.
- Ces questions peuvent être traitées par référendum, François Bayrou ?
S'il y a une ou des questions précises, oui.
- Un référendum sur les institutions, l'introduction de la proportionnelle, la réduction du nombre de parlementaires, est-ce que vous y êtes favorable ?
Vous savez à quel point je me suis battu sur le sujet sans un énorme succès.
- Cela peut être un moyen de faire bouger les choses?
Vous voyez bien que l'on confond l'issue du débat avec le débat lui-même. Comme Maire de Pau, j'organiserai le débat à Pau. Naturellement, nous allons organiser des rencontres et, à la mairie, on va pouvoir déposer des textes. Les maires partout en France vont organiser le débat et, au fur et à mesure que les quelques semaines vont passer, on va voir des questions arriver, se construire. Au bout du compte, il faudra y répondre. Le Président de la République a dit qu'il donnerait lui-même des orientations, il exercera sa responsabilité et les Français peuvent parfaitement être appelés à répondre.
(…)
- Il pourrait y avoir un référendum sur l'ISF en France ? C'est un moyen de trancher le débat.
Vous mettez la charrue avant les bœufs.
- Non, j'essaie de voir s'il y a une possibilité à la fin ou si vous dites aux Français : Débattez, débattez, de toute façon la porte est fermée.
Pour moi, aucune porte n’est fermée, c'est le sens ou la noblesse du débat ouvert par le Président de la république que de dire: nous allons, comme un peuple de citoyens, faire face à nos responsabilités et, ensemble, évoquer la direction que nous allons suivre. Aucune porte n'est fermée. Cela veut dire qu'en termes de justice fiscale, par exemple l'alourdissement de la taxation des grosses successions est une piste, une proposition avancée par certains, c'est aussi une hypothèse.
(…)
-  Dans un entretien à l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, Marine Le Pen la Présidente du Rassemblement National explique, je la cite que «le mouvement des gilets jaunes a incontestablement souligné certaines convergences entre la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon et le Rassemblement national» de Marine Le Pen. Est-ce qu’elle a raison ?
Les démagogues de tous les pays, c'est ce que vous évoquiez avec les actuels dirigeants italiens, c'est en effet un risque qu'ils se rapprochent. Ce que je crois, c'est qu'il y a cependant en France des dirigeants républicains, y compris à l'extrême-gauche, qui n'ont pas la tentation d'aller faire un amalgame de cet ordre.
(…) Ce que je sais, c'est que quand vous conduisez un peuple vers l'excès, vous le conduisez dans le mur, vous le conduisez à l'accident majeur. Toute ma vie, j'ai défendu l'idée qu'il était nécessaire d'avoir, dans la passion démocratique, une modération quand on conduit les hommes. La démocratie, c'est une passion et ce sont des passions, mais quand on conduit les citoyens, alors, on a le devoir de retenir les passions.
(…)