2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

dimanche 23 novembre 2025

Chronique centriste. Borloo se prépare pour 2027 en dressant un tableau apocalyptique et populiste de la France


Jean-Louis Borloo a donc décidé de revenir en politique et il va de studios de radio en plateaux de télévision pour porter sa bonne parole.

Cette bonne parole est de faire un constat particulièrement effrayant et anxiogène de la situation de la France, «un pays où rien ne fonctionne» et «où rien ne va» afin de proposer évidemment sa solution miracle puisqu’il a même affirmé sur BFMTV que l’on pouvait faire un changement radical en six mois!

Il serait donc une sorte de messie de la politique avec quelques miracles à la clé car tous ceux qui sont en charge de la France ont échoué depuis qu’évidemment, il ne fait plus partie du gouvernement…

Une de ses recettes c’est de créer des «provinces» et de supprimer les départements et les régions pour éliminer des strates administratives…

Une autre est d’avoir une vision ultra-libérale du rôle de l’Etat, renvoyant aux plus extrêmes conceptions de l’Etat minimum qui ne doit plus se charger que de la sécurité intérieur et extérieur ainsi que de la diplomatie.

Tout le reste va au secteur privé ou aux «provinces» qui auront des pouvoirs qui ressemblent aux Landers allemands ou aux Etats étasuniens qui, selon Borloo, sont plus capables de déterminer les besoins de la population qu’une administration centrale.

En outre, il porte désormais un discours anti-européen et préfère s’occuper de l’Afrique plutôt que de l’Ukraine…

Le problème, selon lui, c’est que tout va mal et que toute mesure est critiquable sauf celles qu’il propose, bien sûr.

Au-delà d’une révolution qui semble impossible à faire en six mois, ce discours aux relents populistes va dans le sens de ce que disent les extrêmes.

Avec cette antienne bien connue, «c’était mieux avant» -- entre autres quand il était aux affaires – qui est celle des conservateurs nostalgiques.

Même si les constats ne sont pas tous faux, les solutions sont, soit éloignées de la réalité politique, soit des promesses qui n’ont aucune chance d’être implémentées en quelques semaines ou en quelques années, voire pas du tout.

Jean-Louis Borloo surfe donc sur le mécontentement ambiant, ce qui ne fait pas une politique responsable et efficace, ni réalisable.

Il profite de sa cote de popularité dans les sondages, due en grande partie à son éloignement des affaires depuis plusieurs années qui lui a redonné une virginité bien connue.

Par ailleurs, à part une UDI moribonde qu’il avait créé puis quitté avec fracas en critiquant ses membres et qui semble soutenir son retour, il n’a guère de troupes pour aller à l’assaut de l’Elysée puisque c’est bien de cela qu’il s’agit.

Enfin, se pose la question de savoir où il se situe sur l’échiquier politique.

Sans doute pas au Centre.

Nicolas Levé