samedi 23 décembre 2017

Actualités du Centre. Allemagne – sondages: de nouvelles législatives donneraient le même résultat

Angela Merkel (CDU) & Martin Schulz (SPD)
Trois mois après les élections législatives allemandes du 24 septembre qui ont amené à un blocage politique, les sondages réalisés indiquent que les résultats seraient à peu près identiques alors même qu’un gouvernement de coalition entre la CDU-CSU (droite et centre-droit) et le SDP (social-démocratie) qui semble la solution la plus probable pour ne pas provoquer un nouveau scrutin hasardeux, n’est pas encore mis sur pied puisque le 15 décembre dernier, le SPD, d’abord hostile à cette possibilité, a accepté d’ouvrir des négociations avec la CDU-CSU en janvier prochain (avec consultation des militants du parti social-démocrate, le 14 janvier).
Certains au SPD mais aussi à la CDU-CSU évoquent également la possibilité d’un gouvernement CDU-CSU minoritaire qui serait «toléré» par le SPD.
Toujours est-il qu’un nouveau gouvernement ne devrait pas voir le jour avant…mars prochain!
Selon ses sondages la CDU-CSU obtiendrait entre 32% et 34% des intentions de vote (33% dans le sondage le plus récent, celui d’INSA datant du 23 décembre) contre 32,9% des voix le 24 septembre.
Le SPD obtiendrait entre 20% et 23% des intentions de vote (20,5% dans le sondage le plus récent, celui d’INSA datant du 23 décembre) contre 20,5% des voix le 24 septembre.
La formation d’extrême-droite AfD obtiendrait entre 11% et 13% des intentions de vote (13% dans le sondage le plus récent, celui d’INSA datant du 23 décembre) contre 12,6% des voix le 24 septembre.
Les Verts obtiendraient entre 9,5% et 12% des intentions de vote (9,5% dans le sondage le plus récent, celui d’INSA datant du 23 décembre) contre 8,9% des voix le 24 septembre.
Le FDP (droite libérale) obtiendrait entre 8% et 10,5% des intentions de vote (10,5% dans le sondage le plus récent, celui d’INSA datant du 23 décembre) contre 10,7% des voix le 24 septembre.
Die Linke (gauche radicale) obtiendrait entre 9% et 10% des intentions de vote (10% dans le sondage le plus récent, celui d’INSA datant du 23 décembre) contre 9,2% des voix le 24 septembre.
Les petites formations obtiendraient entre 3,5% et 6% des intentions de vote contre 5% des voix le 24 septembre.
Ces résultats montrent tout l’inintérêt de provoquer de nouvelles élections qui aboutiraient exactement à la même situation politique où aucun parti n’aurait la majorité pour gouverner et, à l’opposé, toute l’utilité de trouver un terrain d’entente entre la CDU-CSU et le SPD alors que le parti libéral du FDP a joué dans les négociations la politique du pire, démontrant que ces racines centristes étaient devenues fort minces au profit d’un néolibéralisme teinté de nationalisme.


Actualités du Centre. Pourquoi Les centristes de Morin sont-ils les derniers à quitter l’UDI?

Depuis des années maintenant, Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde se détestent dans une haine qui touche à la fois les personnes elles-mêmes, leurs comportements et le choc de leurs ambitions politiques.
Il serait trop long de faire une chronologie exhaustive de ces relations qui ont envenimé le centre-droit, de l’UDF à l’UDI en passant par le Nouveau centre où les deux compères ont été ensemble dans ces formations.
Car, oui, Morin et Lagarde, contre toute logique, ont cohabité pendant de longues années dans les mêmes partis alors même qu’ils déversaient leurs ires l’un contre l’autre.
Et, oui, Les centristes, le parti d’Hervé Morin (anciennement Nouveau centre) est bien le dernier des «gros» partis de l’UDI à quitter la confédération qui ne se réduit plus aujourd’hui qu’à la FED créée par Lagarde, quelques groupuscules dont on ne sait s’ils existent vraiment et des personnalités diverses et variées.
La question que l’on peut se poser, dès lors et au vu de cette haine, est pourquoi Morin a attendu d’être le dernier pour quitter Lagarde alors qu’il aurait du être le premier à le faire.
Tout est dans la présence du Nouveau centre (puis de Les centristes) dans l’UDI.
Lorsque Jean-Louis Borloo la crée en 2012, Hervé Morin ne veut pas y aller pour deux raisons: ses mauvais rapports avec Borloo (malgré ce qu’il dit) et sa haine vis-à-vis de Lagarde.
On peut éventuellement y ajouter une volonté de demeurer le chef incontesté du centre-droit mais au vu du délabrement d’alors du Nouveau centre, on peut douter de la réalité de cette position.
Et s’il se rallie enfin à l’UDI, c’est parce que ses troupes lui envoie un ultimatum: nous on y va, avec ou sans toi.
Quand on connait l’homme qui est plus dans l’opportunisme politicien que dans le courage politique, sa réponse ne faisait aucun doute: je viens avec vous.
Mais, une fois dedans, Morin devient immédiatement l’opposant principal de l’intérieur et son comportement sera une des raisons pour lesquelles Jean-Louis Borloo quittera avec fracas l’UDI (au-delà de ses ennuis de santé ponctuels), une confédération ingérable selon lui du fait des petites ambitions personnelles et des inimitiés tenaces.
C’est alors qu’Hervé Morin, celui qui ne voulait pas en être, se présente à la présidence de l’UDI laissait vacante par le départ de Borloo alors que, déjà, il aurait du en profiter pour s’en aller s’il avait mis ses actes en accord avec ses propos.
Donné gagnant devant l’autre candidat principal, Jean-Christophe Lagarde, il se fait battre dans un scrutin dont l’honnêteté, de part et d’autre, n’a pas été la plus grande caractéristique…
Vaincu, il menace de partir mais ne le fait pas, se mettant seulement en retrait alors que tous ses «amis» du Nouveau centre prennent des responsabilités à l’intérieur de l’UDI tel Philippe Vigier.
Car ces derniers lui rappellent fermement qu’ils ne veulent pas s’en aller pour former une sorte de groupuscule sans avenir.
Morin va alors ronger son frein pendant trois ans où il en profitera toujours pour être sur une ligne politique différente de Lagarde.
Son soutien à Bruno Lemaire pour la présidentielle pendant que ses lieutenants Maurice Leroy et François Sauvadet appellent à voter pour Nicolas Sarkozy lors de la primaire LR pendant que Lagarde s’est rangé derrière Alain Juppé est un des derniers avatars de cette stratégie de l’opposition systématique.
Après le bouillon de la présidentielle et des législatives, Hervé Morin ne parle plus que de la mort de l’UDI et de sa volonté de créer un nouveau parti de droite libérale.
Mais rien ne se passe pendant sept mois au cours desquels l’UDI se délite de plus en plus.
Après le départ de nombre de ses troupes pour rejoindre Emmanuel Macron (ce qui vaut, notamment, à l’Alliance centriste de se faire exclure de l’UDI par Lagarde) puis du Parti radical pour former avec le Parti radical de gauche, le Mouvement radical, début décembre, l’UDI est devenu une sorte de mort-vivant.
Morin jubile et peut alors enfin mettre à exécution ses menaces de départ dans un texte adopté par le conseil national de Les centristes, milieu décembre.
Car, cette fois-ci, l’UDI est bien une coquille vide appelée à terme, à disparaitre sauf miracle.
Dès lors pour ses «amis», le temps est venu de partir.
Car, encore une fois, Hervé Morin est demeuré prisonnier de leur choix même s’il peut parader un peu partout en expliquant que c’est sa décision et en expliquer les raisons.
En fait, il n’est que le porte-parole de ses troupes et non le chef décisionnaire.
Néanmoins, il ne faut pas négliger le fait que pendant tout le temps où il a été à l’intérieur de l’UDI, Morin a une existence et une visibilité politiques qu’il n’aurait sans doute pas eues s’il en avait été en dehors.
Ainsi, il y a peu de chances qu’il soit devenu dernièrement président de l’association des régions de France sans être encore à l’UDI.
De cela, il en était parfaitement conscient et c’est sans doute la raison principale pour laquelle il est resté à l’UDI et qu’il n’a pas rejoint, par exemple, l’UMP où il n’aurait été qu’une personnalité de seconde, voire troisième ordre.
In fine, son départ de la confédération a été comme sa présence, un mix pas très glorieux d’obéissance à ses troupes et d’opportunisme politicien.
De ce point de vue, Jean-Christophe Lagarde peut se réjouir de le voir s’en aller.
Politiquement parlant, c’est une autre affaire.