lundi 22 août 2022

Propos centristes. France – Lutte contre l’inflation et pour le pouvoir d’achat / Rétablir les finances publiques / Lutte contre les feux de forêt / Lutte contre les rodéos urbains / Progressisme versus social-démocratie / Lutte contre l’immigration irrégulière…

Voici une sélection, ce 22 août 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> Nous sommes au pic de l'inflation. Notre objectif est simple : soulager le porte-monnaie des Français. C'est maintenant qu'il faut aider le plus nos compatriotes.

> Personne ne doit douter de ma détermination totale à rétablir les finances publiques de la France. Pour faire face à d’autres crises éventuelles, nous devons reconstituer nos réserves financières. L’engagement du président de la République sera tenu : passer sous les 3 % de déficit public en 2027, amorcer la baisse de la dette publique à partir de 2026. Notre souveraineté en dépend. Doit-on s’attendre à une réduction de la dépense publique ? Notre programme de stabilité prévoit la maîtrise de la dépense publique sur la durée du quinquennat : l’augmentation de la dépense ne sera que de 0,6 % en moyenne par an en volume, soit le niveau le plus faible depuis vingt ans. Cette maîtrise passe par des réformes structurelles en vue d’atteindre le plein-emploi, par une croissance plus élevée mais aussi par des réductions de dépense. Les parlementaires feront des propositions de réduction de dépenses publiques dès le projet de loi de finances 2023. Un discours de vérité n’est pas un discours d’austérité.

> La remise de 30 centimes d’euros par litre de carburant a été votée par les parlementaires, elle entrera en vigueur au 1er septembre. Cette décision s’inscrit dans une politique plus large qui est d’alléger le plus possible la facture énergétique. Nous avons gelé le prix du gaz, plafonné le prix de l’électricité. Sans ces mesures, les factures des Français auraient augmenté de 35 à 50 %.

> Mais nous avons toujours indiqué que ces mesures de lutte contre l’inflation seraient temporaires. Quand l’inflation sera moins forte, en 2023, nous ciblerons ces aides sur ceux qui en ont le plus besoin.

> La France a « le taux d’inflation le plus faible de la zone euro. (…) Et selon le FMI, toutes ces mesures placent la France en tête des pays européens où l’impact de l’inflation entre foyers aisés et modestes est le moins marqué !

> l’État veillera à ce que tous les engagements pris par les entreprises privées soient tenus. La charge de l’inflation doit être équitablement répartie entre tous les acteurs.

> Nous avons anticipé cette revalorisation au 1er juillet, à hauteur de 4 %. Cette revalorisation des pensions de retraite a bien pris effet à compter du 1er juillet et sera versée de manière rétroactive en septembre.

> L’enjeu immédiat pour EDF est de produire plus d’électricité dans les mois à venir et de régler les problèmes qui affectent notre parc nucléaire. Au moment où le gaz risque de manquer, EDF doit retrouver des niveaux de production plus élevés, dans des conditions de sûreté maximales. Ce sera la responsabilité de la nouvelle direction d’EDF, qui sera choisie dans les prochaines semaines (…) Mais en France, les prix du gaz et de l’électricité n’ont pas été multipliés par trois ! Au contraire : ils ont été gelés. C’est toute la différence. Aucun pays européen ne fait autant pour protéger ses compatriotes contre la flambée des prix de l’énergie. En juillet, à la demande des parlementaires, nous avons encore augmenté les aides pour les personnes qui se chauffent au fioul.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Plus de 700 étrangers soupçonnés de radicalisation ont été expulsés ces derniers mois. Nous nous opposons à des gens comme M. Iquioussen, et à chaque fois c’est un combat. Plus c’est difficile et plus je me bats. C’est sous mon autorité, en 2021, qu’il a été fiché S, mais cela faisait plusieurs années qu’il était dans le viseur du ministère de l’Intérieur. Pas seulement parce qu’il tient des propos négationnistes, antisémites, sexistes… Mais aussi parce qu’il prêche la haine dans les endroits les plus pauvres de France. Il sait exactement ce qu’il fait, en utilisant la misère. Il y a ceux qui prennent un couteau et s’attaquent à Salman Rushdie, et d’autres qui les arment mentalement. Je n’ai pas oublié que c’est un radicalisé qui avait lancé une « fatwa » conduisant à la décapitation de Samuel Paty. Iquioussen est de ceux qui sèment un djihadisme d’atmosphère, comme l’explique très bien Gilles Kepel. C’est pourquoi nous avons été surpris de la décision du tribunal administratif et que nous faisons appel devant le Conseil d’État, après qu’un magistrat de l’ordre judiciaire a donné son accord lors de la commission d’expulsion.
Le Conseil d’État appliquera le droit. Soit la loi permet à la France de se protéger, soit elle ne permet pas de l’expulser et, dans ce cas, il faudra changer la loi pour défendre davantage les Français. Nous parlons quand même d’un homme qui n’est pas de nationalité française, et dont les propos ne sont en rien conformes à l’esprit et aux valeurs de la République, dans un moment où nous sommes en guerre contre l’islamisme radical, une idéologie qui tue. Quand je vois des parlementaires et responsables LFI soutenir cet « imam », alors qu’on ne les a pas entendus pour Salman Rushdie, je me dis qu’ils ont choisi leur camp. Le droit au séjour n’est jamais absolu. La France a le droit de se protéger.

> [Droit de vote aux étrangers aux élections locales] À titre personnel, j’y suis fermement opposé. Parce que je pense tout simplement qu’être français ce n’est pas pareil que ne pas être français. Pour moi, le droit de vote est lié à la nationalité. Et les Européens qui votent aux élections locales peuvent le faire car les Français peuvent voter par réciprocité dans leurs pays.

> [Rodéos urbains] J’habite et je suis élu de Tourcoing, donc je ne découvre pas un problème que j’ai largement vécu quand j’étais maire de cette ville populaire. Mais, cette année, il y a eu des faits divers ignobles, dont cette petite fille renversée à Pontoise. Ces rodéos sont des actes criminels, ils méritent une réponse très forte. L’année dernière, le sujet était porté sur les tirs de mortier et les attaques de sapeurs-pompiers. Je constate que la réponse de l’État a été ferme et que ces phénomènes sont beaucoup moins importants cette année.

Il faut appliquer les lois qui existent. Pour cela, il faut intensifier la présence policière sur le terrain. Mais la lutte passe aussi par l’investigation. Désormais on peut par exemple recourir à des données téléphoniques pour prouver les liens entre la personne arrêtée et le propriétaire de la moto, par exemple. Et les résultats sont là : 2 200 personnes interpellées pour rodéos et 1 800 engins saisis depuis le début de l’année. Un record !

> Je veux tout d’abord réaffirmer ma totale confiance aux policiers et aux gendarmes de France. Ce sont des femmes et des hommes courageux qui font un travail difficile. Concernant ce qu’il s’est passé à Vénissieux, une enquête a été ouverte par la justice. Laissons-la travailler. Mais d’après ce que l’on sait, des policiers ont voulu contrôler un véhicule déclaré volé. Les deux individus présents dans cette voiture ont refusé ce contrôle et ont manifestement et délibérément foncé sur les policiers, dont l’un se serait retrouvé sur le capot. Il y a donc eu refus d’obtempérer avec une volonté de s’en prendre à l’intégrité physique des policiers. Je rappelle que ces deux individus étaient très défavorablement connus des services… Le bon sens commande que l’on ne roule pas dans une voiture volée et qu’on s’arrête aux injonctions des forces de l’ordre… Je rappelle également que toutes les demi-heures nos forces de l’ordre font face à un refus d’obtempérer qui leur coûte parfois la vie. Je veux donc leur redire mon respect, ce sont des héros du quotidien et nous leur devons soutien plutôt que les crachats des amis de M. Mélenchon.

> [Feux de forêt] Nous avons procédé à ce jour à 26 interpellations de pyromanes présumés. Neuf incendies sur dix sont d’origine humaine, volontaire ou involontaire. Avec une hydrométrie de moins de 10 % cet été, le réchauffement climatique a évidemment un rôle prépondérant dans la propagation des feux et, dans ce contexte difficile, les pompiers ont fait, et continuent à faire, un travail remarquable. Songez qu’il y a eu entre 80 et 120 départs de feu par jour dans notre pays ! Face à cela, nous devons améliorer le travail d’enquête judiciaire. Nous avons donc décidé de renforcer massivement les moyens de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et de lancer 3 000 postes de « gendarmes verts ». L’objectif est que, dans chaque brigade de gendarmerie, il y ait des gendarmes formés aux atteintes à l’écologie. Ce sera une révolution.

> Le président de la République a annoncé qu’il lancerait des travaux dès la rentrée avec tous les acteurs pour renforcer notre système de prévention et de lutte contre les incendies. Rappelons que, depuis vingt-cinq ans, les pompiers sont sous la responsabilité des départements, via les Sdis. Au moment de la décentralisation de leur gestion, le gouvernement avait prévu qu’une part de la taxe sur les assurances serait versée aux départements pour financer les Sdis. Or, seul 40 à 60 % du produit de cette taxe revient effectivement aux Sdis aujourd’hui. Je pose donc la question aux élus départementaux, dont je fais partie, peut-être faudrait-il déjà en reverser une plus grande part aux Sdis. La question de notre système de soins se pose aussi, les pompiers sont souvent amenés à remplacer les ambulanciers ou les urgentistes et cela représente environ 40 % de leurs interventions. Se pose également la question des vocations chez les pompiers volontaires, de moins en moins nombreux parce que les employeurs rechignent à les libérer, voire à les embaucher. Dès lors, un jeune peut hésiter entre sa vie professionnelle et sa passion de pompier. Face au réchauffement climatique, il faudra sans doute renforcer encore les moyens aériens de la Sécurité civile, qui ont pourtant été augmentés de 44 % en cinq ans.

> Le président de la République nous a demandé de doubler la présence de policiers et de gendarmes sur le terrain. Pour cela, nous avons déjà créé 10 000 postes depuis 2017. Nous allons continuer : 200 brigades de gendarmerie vont être créées en six ans, parce que la délinquance augmente dans la ruralité. C’est un tournant majeur : cela faisait plus de trente ans qu’on n’avait pas créé de brigade de gendarmerie et on en avait supprimé 500 en quinze ans. En septembre, nous lancerons les consultations avec les élus ruraux et les préfets pour la création des premières brigades début 2023.

> Nous allons créer 11 nouvelles unités de forces mobiles. J’ai décidé d’en laisser à demeure dans les métropoles pour lutter contre le trafic de drogue et les rodéos urbains, comme nous l’avons expérimenté à Marseille avec deux unités sur place en permanence depuis un an. Les résultats sont impressionnants : un point de deal visité toutes les six heures, des saisies et arrestations record. Nous allons donc placer dès septembre des unités de forces mobiles à demeure à Lille, Lyon, Montpellier, Perpignan, Nice et Marseille, où une troisième sera fidélisée, à disposition des préfets. Là aussi, c’est un changement radical pour imposer un serrage de vis aux délinquants.

> À la demande du président de la République, j’ai beaucoup agi sur la question des trafics de drogue : 18 % des points de deal ont été supprimés en un an ; nous avons réalisé 18 % de saisies de cannabis en plus, 42 % de saisies de cocaïne ! Du jamais-vu. La lutte contre le terrorisme, on en parle désormais moins, parce que nos services de renseignement font un travail admirable. Tous les quinze jours, on démantèle un réseau, on arrête des gens qui peuvent passer à l’acte, on judiciarise. En un mot, la fermeté est là. Après, il y a toujours des commentateurs : quand vous ne dites rien, on dit que vous n’en faites pas assez. Quand vous êtes présents, on dit que vous en faites trop… Mais les Français attendent du ministre de l’Intérieur qu’il dise les choses telles qu’elles sont. Les rodéos urbains, ce n’est ni une « nuisance », ni une expression artistique de la jeunesse. C’est un acte grave de délinquance. Et les étrangers qui commettent aussi des actes de délinquance, c’est une réalité qu’il ne faut pas minimiser.

> Le petit-fils d’immigrés que je suis ne fait pas le lien entre immigration et délinquance. Mais il serait idiot de ne pas dire qu’il y a une part importante de la délinquance qui vient de personnes immigrées. 48 % des gens interpellés pour des actes de délinquance à Paris, 55 % à Marseille et 39 % à Lyon sont des étrangers. En France, les étrangers représentent 7,4 % de la population et 19 % des actes de délinquance. Bien sûr que l’étranger n’est pas par nature un délinquant. Mais il est évident que nous avons un problème de délinquance étrangère. La solution n’est pas d’arrêter toute immigration, comme le propose Mme Le Pen, car la très grande majorité des personnes immigrées apporte beaucoup à notre pays. Mais un étranger qui commet un acte de délinquance grave doit être expulsé très vite, parce qu’il crache sur le sol qui l’accueille. Je sais que les Français de bon sens, ceux des classes populaires et moyennes, sont d’accord avec ça, qu’ils s’appellent Robert ou Mohamed.

> Le président de la République a décidé de mettre l’Intérieur en troisième place dans l’ordre protocolaire et il a arbitré, avec le Première ministre, en faveur de 15 milliards d’euros supplémentaires sur cinq ans pour ce ministère, dont 1,35 milliard l’an prochain. La police et la gendarmerie n’ont jamais eu autant de moyens. La confiance que nous accorde le président de la République est une grande chance.

> [Report du projet de loi sur l’immigration] Il n’y avait qu’une «fenêtre» parlementaire en octobre et nous étions d’accord avec la Première ministre pour estimer que, l’urgence, c’était la hausse des moyens du ministère et les 15 milliards d’euros pour nos forces de l’ordre. La priorité de la rentrée sera bien régalienne. Mon objectif est de réduire drastiquement l’immigration irrégulière et d’améliorer les conditions d’intégration des étrangers en situation régulière. Je connais tellement de gens issus de l’immigration, comme dans ma famille ou ceux que je rencontre à Tourcoing, qui me disent : « Nous qui nous comportons bien, on prend pour les autres. » Nous devons à l’immense majorité des étrangers qui aiment notre pays, et veulent y construire leur avenir et celui de leurs enfants, d’être fermes avec la minorité d’emmerdeurs.

> Les extrêmes montent quand les républicains refusent de regarder le réel en face. Les Français savent que Mme Le Pen n’est pas la solution, mais ils votent pour elle pour monter le son sur ces sujets pour mieux se faire entendre. Si nous refusons de les entendre, ils continueront à monter le son. Notre responsabilité, c’est qu’elle ne soit pas élue en 2027. Notre combat politique, c’est d’offrir une alternative à la France populaire, qui ne soit ni la guerre civile ni l’opprobre pour notre pays. Ce n’est pas un hasard si je suis très attaqué avec une grande violence par Mme Le Pen et ses affidés. Mais, comme élu du Nord, j’en ai l’habitude. Et j’ai toujours gagné mes combats électoraux car je me bats et je suis sincère, et les Français, je crois, le voient.

> Mme Le Pen, c’est le coq de Chantecler. Et elle dit oui sur les plateaux de télé et non quand il faut prendre ses responsabilités. Elle n’avait pas voté les augmentations de budget du ministère de l’Intérieur, y compris la création des 10 000 postes de policiers et gendarmes, ni aucune des lois terroristes, ni la loi séparatisme. C’est une pompier pyromane : ce qui l’intéresse, c’est qu’il y ait le feu, parce que ça justifie son intervention. S’il n’y a plus le feu, elle n’a plus de fonds de commerce électoral.

> La réussite du président de la République sera celle de tous ses ministres. Il ne peut y avoir de victoire en 2027 sans qu’Emmanuel Macron ait fait un grand et beau second quinquennat. Après j’ai 39 ans et cela fait bientôt six ans que je suis ministre. Pour le fils d’une femme de ménage, qui a deux grands-parents qui viennent de l’autre côté de la Méditerranée, c’est un parcours dont je n’aurais jamais pu rêver. Tous les jours je me dis que c’est un grand honneur de faire ce que je fais. Pour certains, être ministre ou Premier ministre, c’est normal. Pour moi, conseiller municipal de ma commune, c’était déjà une promotion sociale. Si les choses devaient s’arrêter demain, je dirais à l’instar de Céline : « Au revoir et merci » et je retournerais travailler dans le monde de l’entreprise. Et puis, pour vouloir être candidat à la présidentielle, il faut un brin de folie, des compétences physiques et intellectuelles hors normes et accepter de sacrifier une partie de sa vie, aussi. Il ne faut donc pas être prétentieux. Rien n’est jamais acquis, comme disait Aragon. Il faut être fier de servir les Français chaque jour : c’est la plus belle fonction du monde. 

> Le Gouvernement lutte avec détermination contre l’immigration clandestine à Mayotte: depuis 2017, le nombre de policiers et gendarmes a augmenté de 50%, les bateaux intercepteurs ont été multipliés par 3 et un avion assure une surveillance quotidienne. Nous allons également réformer en profondeur notre législation sur l’immigration, pour davantage décourager l’immigration illégale. Le droit du sol sera drastiquement réduit à Mayotte et les procédures d’éloignement facilitées.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Tribune] La recomposition politique de notre pays n’est pas achevée. Après l’onde de choc salutaire provoquée par l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, la tectonique des plaques continue de jouer. Mais cette recomposition ne servirait à rien si, au final, elle n’apportait pas une clarification nette. Elle est indispensable à un retour d’intérêt de nos concitoyens pour la vie démocratique. Ils s’en sont massivement éloignés, car trop souvent elle ne leur dit plus rien.
Le camp de ce que l’on nomme rapidement la gauche sociale-démocrate a en matière de clarification un immense travail à mener ; il a toujours été repoussé car c’est tellement plus confortable de vivre sur la rente des vieilles indignations, tellement plus simple – nous venons d’en avoir une illustration éclatante avec l’arrimage à la Nupes – de bâtir des alliances simplement défensives, pour préserver un pré carré, plutôt que d’agir et inventer un avenir meilleur.
Pour faire illusion, on n’a cessé d’appeler à « refonder », toujours en bougeant mollement les pièces de la structure, mais sans s’interroger jamais sur les fondations. L’entêtement à faire du neuf avec de l’ancien est devenu aujourd’hui peine perdue. On ne rebâtira pas la social-démocratie ! Pour la simple et bonne raison que les glissements paresseux vers l’extrême gauche, dans un mouvement contre-historique, ont enlevé son sens au mot : il n’a plus de signification et n’indique plus de direction. Il ne fédère plus, et n’est plus porteur d’espoir. La lucidité oblige également à constater qu’il est devenu has been pour les plus jeunes générations.
Alors, fini de se réfugier derrière un conservatisme culturel, un manque d’imagination et de création ! Nous devons proposer autre chose. Clarifier. Je suis de celles et ceux qui pensent qu’il faut tourner une page et se revendiquer pleinement du progressisme. Il y a urgence à parler de progrès pour parler au cœur, car parler de progrès, c’est la manière de parler de demain.
Et avançons dans la clarification. Ce progressisme est par essence pro-européen. Il croit dans l’éducation et la formation tout au long de la vie pour donner sa chance à chacun. Il a confiance en la science. Il a entériné, sans aucun retour possible, les évolutions sociétales, et ne cesse d’en revendiquer de nouvelles. Il croit à l’économie de marché, à la défense et à la promotion du travail. Tout autant qu’il croit à la solidarité, à l’initiative individuelle, au secteur privé et à la puissance publique. Surtout, il est enthousiaste et déterminé face aux immenses transformations technologiques, industrielles, en matière d’infrastructures et d’aménagement de notre territoire que nous allons devoir accomplir en un temps record pour la planète. Il sait aussi, depuis Auguste Comte, que le progrès ne peut se faire sans ordre. En France, cet ordre s’appelle l’ordre républicain.
Le progrès est social, sociétal et scientifique, industriel et humain, éducatif et environnemental. Il met toute la société en mouvement, jamais à marche forcée, mais dans le dialogue, la concertation, l’écoute ; une méthode qui, sous la conduite du président de la République, accompagnera l’évolution de notre système de retraite par répartition. Une évolution qui doit permettre des progrès nouveaux tels que la hausse des petites retraites à 1 100 euros, aussi importante pour la justice sociale que le fut l’instauration du smic. Cette méthode s’appliquera aussi pour la poursuite de l’ambitieuse réforme de la formation professionnelle, engagée depuis 2018, afin de donner à toutes et tous les meilleures opportunités d’accès au marché du travail. C’est aussi cela qui mènera au plein emploi.
Le progressisme a la possibilité de s’exprimer au sein de Renaissance. Il y a toute sa place. Mais il ne se limitera pas à cela, tout simplement parce que les grandes aspirations dépassent toujours le cadre des partis. Dans cette logique, il faut dorénavant que les progressistes se retrouvent, inventent et proposent. Il faut qu’ils se parlent clairement, pour parler clairement aux Français.

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Tournons la page de la social-démocratie et continuons de porter la France et l’Europe vers l’avant. Pour toutes et pour tous !

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Il faut aussi un changement collectif : le vélo ce n’est pas seulement un loisir, ce n’est pas anecdotique, c’est un vrai moyen de transport.

 

Partis politiques

● LaREM (futur Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Oui à la réinsertion par la culture, le travail, le sport: c’est pour l’encourager que nous avons créé le statut de détenu travailleur. Mais non à du karting ou ces mises en scènes, que d’ailleurs le ministère n’a en rien autorisé !

> Étonnant cette rengaine selon laquelle nous Français ou Européens serions toujours les dindons de la farce des autres, les Américains, Russes, Chinois qui, « eux », savent défendre leurs intérêts, seraient des génies stratégiques et nous des crétins naïfs.
Les Américains pensent aussi qu’ils se font berner par les Européens: c’était au cœur du message électoral de Trump. Il faut bien sûr se garder de tout excès de confiance, mais aussi ni exagérer la ruse des autres, ni sous-estimer nos propres capacités et notre habileté.

 

Maud Bregeon (députée)
> Deux mois après les élections législatives, nous avons voté trois lois nécessaires et concrètes pour nos concitoyens, en travaillant avec nos partenaires et avec les différentes oppositions constructives. Nous avons réussi à converger sur des mesures fortes en faveur du pouvoir d’achat, afin de protéger les Français face à l’inflation et à la hausse des prix de l’énergie. Cela démontre que des majorités de projets sont possibles. Un certain nombre de députés LR, par exemple, ne veulent pas être de ceux qui voient tout en noir et se complaisent dans une opposition systématique.

> La majorité continuera de travailler avec toutes les bonnes volontés, même si pour une partie de l’opposition comme la Nupes, le blocage et les provocations sont devenus le sport favori. Je veux croire en la responsabilité collective, sur la place donnée au travail par exemple, qui est une valeur partagée par beaucoup au sein de cette Assemblée. On ne peut ignorer les difficultés de recrutement, particulièrement exacerbées dans certains secteurs comme la restauration ou le bâtiment. À nous de trouver des leviers dans le futur projet de loi sur l’assurance-chômage pour mieux inciter et accompagner le retour à l’emploi.

> Nous vivons une époque où les crises se juxtaposent. Il y a évidemment le combat pour le climat, qui doit être transverse à tous nos travaux parlementaires. Les incendies records et les violents orages nous l’ont tristement rappelé cet été. Il faut continuer de prendre ce sujet à bras-le-corps, en accélérant la sortie des énergies fossiles, grâce à la relance du nucléaire et au développement des renouvelables. Un projet de loi dédié arrivera à l’automne. C’est aussi une forme de révolution de nos modes de vie et de production que nous devons accompagner. Notre majorité y prendra toute sa part. L’écologie n’est pas plus un sujet de gauche que l’immigration est un sujet de droite à mes yeux. Ce sont des questions qu’il nous faut aborder sans dogmatisme ni aveuglement.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Malheureusement la guerre d’Ukraine incite aux jugements hâtifs et aux descriptifs à l’emporte-pièce. Traquer les relents de nazisme où qu’ils soient est une noble cause. Elle ne doit pas aveugler sur la réalité de l’Ukraine d’aujourd’hui. Peu de pays expriment avec autant de force leur envie d’Europe. Peu défendent avec autant de courage nos valeurs partagées. Le passé sombre de l’Europe n’a pas empêché de bâtir un projet de paix. L’Ukraine y a toute sa place.