mardi 3 avril 2018

Actualités du Centre. Grève SNCF: pour Lagarde (UDI), le but de la CGT est de «mettre fin au mandat de Macron»

Jean-Christophe Lagarde
Lors d’un entretien sur la chaine LCP, Jean-Christophe Lagarde a estimé que la grève à la SNCF était «la plus politique que l’on est rencontré depuis des années».
Le président de l’UDI a ajouté que cette grève n’était pas «justifiée» d’autant que rien ne change pour les cheminots d’aujourd’hui et que les syndicats, en particulier la CGT et son secrétaire général d’extrême-gauche, Philippe Martinez, mentent en affirmant que l’on va privatiser la société ou qu’il y a une attaque contre le service public.
Selon le leader centriste, «la volonté de la grève dure, notamment de la CGT» n’a rien à voir avec la SNCF mais concerne plutôt l’état du syndicat et de ses prochaines batailles internes, dont l’élection du secrétaire général lors de son prochain congrès.
Mais il a aussi accusé la CGT de profiter de sa position à la SNCF pour faire de cette grève «une opposition globale à la politique de réforme du gouvernement alors même que cette politique a été décidée pat les Français il y a moins d’un an».
Car, pour le président de l’UDI, le but des syndicats dont la CGT est de «mettre fin au mandat d’Emmanuel Macron» et de rêver «d’une nouvelle grève générale comme en 1968».
Il a rappelé, en outre, que quand avait été décidé d’ouvrir les lignes de chemin de fer à la concurrence dans l’Union européenne, sous François Hollande, mesure à laquelle il était opposé, la CGT n’avait pas appelé à la grève.
A propos de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde a concédé qu’une des erreurs de la formation centriste avait été de ne pas avoir eu de candidat à l’élection présidentielle de 2017 mais, selon lui «c’est la division à l’intérieur de l’UDI qui n’a pas permis à l’époque d’avoir un candidat».
D’ailleurs, pour Lagarde la plupart des erreurs passées de son parti venaient des divisions et il s’est à nouveau félicité que celui-ci soit désormais «unifié».
Concernant LR, il a rappelé que «nous n’avons plus d’alliance avec Les républicains» et il a accusé Laurent Wauquiez de «copier le Front national», sans évidemment parler de l’élection de Jean-Pierre Door dans le Loiret, ami politique du président de LR et soutenu par l’UDI…
Il a estimé que LR devrait s’allier à terme avec le FN et que les membres gaullistes et libéraux du parti de la Droite s’en iront comme certains l’ont déjà fait, répétant que l’UDI voulait bien les accueillir puisqu’elle est devenue depuis son dernier congrès de mars, une formation du centre et de la droite de progrès.
Pour ce qui est de la réforme constitutionnelle, il a expliqué qu’«un député et un sénateur par département ce serait une bonne règle, cela conduit à une réduction d'à-peu-près 25% du nombre de parlementaires. Cela nous amène autour de 420-430 députés».
Concernant la dose de proportionnelle aux élections législatives, il a menacé «si on n'est pas à 20% minimum ce n'est pas une proportionnelle, ce n'est pas la peine de faire semblant et en tout cas nous n'y souscrirons pas...».


Vues du Centre. Réformes: tenez bon, monsieur Macron, pour le bien du pays

Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.

Emmanuel Macron
Les «mouvements sociaux» qui vont se dérouler dans les prochaines semaines contre les réformes (SNCF, université, fonction publique, Constitution, etc.) vont-ils donner raison à ce constat fait par Emmanuel Macron: «La France n'est pas un pays réformable, les Françaises et les Français détestent les réformes. Dès qu'on peut éviter les réformes, on ne les fait pas. C'est un peuple qui déteste cela.»
Ou, les Français – comme le montrent les sondages –, en demeurant solidaire du Président de la république et du Gouvernement, donneront-ils raison à cet autre constat du même Macron:
«La France n'est elle-même que quand elle mène des combats qui sont plus grands qu'elle. (…) Se transformer en profondeur, pour retrouver le destin qui est le sien, la capacité à emmener l'Europe vers de nouveaux projets (...) ça c'est un combat».
On verra bien si le pays veut réellement relever le défi qui est devant lui et se permettre d’avoir un avenir ou s’il préfère, une nouvelle fois, demeurer à la traîne et grever son futur.
Chez les syndicats d’extrême-gauche, tout à leur hubris d’une espérance de bloquer le pays (bonjour l’irresponsabilité) pour empêcher la modernisation du pays, on a hâte de faire plier le Président de la république avec des discours d’une rare violence.
Et tous ceux qui aimeraient le voir chuter pour des raisons souvent bassement politiciennes n’attendent que cela, de voir le désordre et la paralysie l’emporter.
En revanche, tous les progressistes – dont les centristes – qui ont compris quel est l’enjeu de ces réformes mais aussi de cette présidence, pour donner un nouvel élan indispensable au corps social et à la machine économique souhaitent le succès de cette entreprise, en dehors même de savoir quel sera l’avenir d’un tel ou d’un tel.
C’est pour cela qu’Emmanuel Macron ne doit pas lâcher prise, qu’il doit tenir bon et qu’il faut remporter ce bras de fer vis-à-vis de tous les conservatismes, de tous les corporatismes et de tous les clientélismes qui n’ont que faire de moderniser la France mais dont le seul but est de continuer à profiter de situations acquises ou de refuser les transformations pour des motifs purement égoïstes ou idéologiques.
Oui, monsieur Macron, tenez bon et n’édulcorez pas des réformes qui parfois ne vont pas assez loin.
Ni pour vous, ni pour moi, ni pour un camp contre un autre mais pour la France.

Aris de Hesselin