mercredi 19 mars 2008

Actualités du Centre. Nicolas Sarlozy nomme les centristes Christian Blanc et Anne-Marie Idrac au gouvernement

Exit "l'ouverture". Nicolas Sarkozy se recentre sur ses fidèles après la défaite aux municipales. Le chef de l'Etat a nommé mardi soir six nouveaux secrétaires d'Etat, dont quatre UMP, et procédé à un vaste jeu de chaises musicales au sein du gouvernement. Font leur entrée quatre élus UMP: Yves Jego, qui remplace à l'Outre-mer le maire de Nice Christian Estrosi, démissionnaire, Nadine Morano (Famille), le maire de Toulon Hubert Falco (Aménagement du Territoire) et Alain Joyandet (Coopération et Francophonie). A également été nommé mardi un député du Nouveau centre, l'ancien patron d'Air France Christian Blanc, chargé du "développement de la région capitale", autrement dit du "Grand Paris". L'ancienne patronne de la SNCF Anne Marie Idrac devient quant à elle secrétaire d'Etat au Commerce extérieur. Pas moins de 12 ministres et secrétaires d'Etat voient par ailleurs leurs compétences modifiées, pour certains à la marge.
Encore auréolé de sa victoire au Puy-en-Velay (Haute-Loire), commune ravie à la gauche, Laurent Wauquiez est promu secrétaire d'Etat à l'Emploi. Il est remplacé au poste de porte-parole du gouvernement par Luc Chatel, qui voit son portefeuille de secrétaire d'Etat à la Consommation s'agrémenter de celui de l'Industrie. Comme M. Wauquiez, Luc Chatel était parvenu à prendre une mairie, celle de Chaumont (Haute-Marne) à la gauche lors des municipales. Parmi les six nouvelles têtes du gouvernement, Yves Jego participera à tous les conseils des ministres, a précisé mardi l'Elysée, tout comme M. Chatel. Jusque-là chargé du Commerce extérieur, Hervé Novelli hérite du secrétariat d'Etat au Commerce, à l'Artisanat, aux PME, au Tourisme et aux Services. Secrétaire d'Etat d'ouverture, Jean-Marie Bockel passe quant à lui de la Francophonie aux Anciens combattants, poste où il remplace Alain Marleix, désormais chargé des Collectivités territoriales. Le secrétaire d'Etat à la Prospective (ex-socialiste) Eric Besson voit son portefeuille étoffé, avec le "développement de l'économie numérique", tout comme Bernard Laporte qui, en plus des Sports, est désormais chargé de la Jeunesse et de la Vie associative. Bien que reçu mardi à l'Elysée, le sénateur centriste Michel Mercier, en froid depuis quelques semaines avec le président du MoDem François Bayrou, ne fait finalement pas son entrée au gouvernement.
Ce remaniement intervient après les modifications réalisées lundi au sein de l'équipe élyséenne, en vue d'améliorer le style de la communication et les relations avec les parlementaires. En déplacement mardi sur le plateau des Glières (Haute-Savoie), haut lieu de la Résistance, Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il serait amené à "prendre beaucoup d'initiatives pour continuer les changements qui sont nécessaires" à la France. "C'est ça, mon travail. J'ai été élu pour conduire cette politique et c'est celle-là que je mènerai", a-t-il insisté, sans commenter directement la vague rose du second tour des élections municipales et cantonales.

Actualités du Centre. Belgique Accord de gouvernement conclu avec les centristes

Un accord a été conclu mardi matin en Belgique sur le programme du gouvernement de coalition que doit diriger à partir de jeudi le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, a annoncé ce dernier, qui prend les rênes d'un pays encore divisé par la crise de 2007. Après une nuit de discussions, les négociateurs de trois partis francophones et de deux formations flamandes, allant des libéraux aux socialistes, ont approuvé "un bon accord de gouvernement, avec des mesures équilibrées", a indiqué M. Leterme, entendu sur la radio RTBF.  Ce caractère "équilibré" était également souligné mardi matin sur la même antenne par le chef du parti socialiste belge, Elio Di Rupo, celui du mouvement réformateur (MR, libéral), l'actuel ministre des Finances Didier Reynders, et la présidente des centristes francophones, Joëlle Milquet. Le texte adopté trace les grandes lignes du programme d'une équipe qui voit le jour plus de neuf mois après les élections législatives. Les dernières discussions ont porté sur les politiques migratoire, sociale, en matière de justice et de soins de santé. Cet accord "va faire en sorte qu'il y ait plus de pouvoir d'achat et de solidarité", a commenté M. Di Rupo, évoquant des efforts sur les bas salaires, les retraites et certaines allocations sociales, ainsi que des mesures sur la protection du climat. Il "porte sur de grandes orientations. Il faudra le traduire dans les prochaines années dans des mesures concrètes", a ajouté M. Reynders. D'ici à la prestation de serment d'Yves Leterme et de ses ministres, jeudi matin au Palais royal, il reste aux président des cinq partis à s'entendre sur la répartition des portefeuilles. Le profil du nouveau gouvernement ne devrait toutefois pas être très différent du cabinet "intérimaire" qui gère le pays depuis décembre, selon les médias belges. Le grand changement sera l'absence du Premier ministre sortant, le libéral flamand Guy Verhofstadt, qui entamera une "année sabbatique" après neuf années à la tête du gouvernement. Guy Verhofstadt, au sommet de sa popularité, a indiqué qu'il pourrait se présenter aux élections européennes de juin 2009. Yves Leterme entame pour sa part son bail à la tête du gouvernement au plus bas dans les sondages. Selon une étude publiée lundi, seuls 10% des francophones et 45% des Flamands lui "font confiance" en tant que Premier ministre. L'accord de gouvernement laisse entièrement de côté les problèmes qui ont causé l'an dernier une grave crise de confiance entre les néerlandophones (60% des 10,5 millions de Belges), qui réclament une plus grande autonomie pour la région flamande, et les francophones (40%), qui souhaitent que l'Etat fédéral continue à tenir un rôle central dans l'organisation du pays. Ces dossiers, qui ont empêché la formation d'un gouvernement durant plus d'un semestre, ont été renvoyés à des négociations sensées aboutir d'ici à la mi-juillet.