mardi 25 avril 2017

Présidentielle 2017. Macron: «Ma priorité, convaincre les Français sur mon projet avec détermination»

Emmanuel Macron en meeting
Ce soir sur France 2, Emmanuel Macron a tenu à remettre les pendules à l’heure, affirmant qu’il mènerait sa campagne du deuxième tour à son rythme et sur les thèmes qu’il aura choisi.
Il se veut le «maître du temps», en tout cas, le concernant.
Il a rappelé, à cet effet, qu’il était sorti du premier tour «en tête avec un quart des voix ou presque» et qu’il n’avait «de leçons à recevoir de personne» sur la manière de conduire sa campagne, notamment en ce qui concerne la petite fête qu’il a organisé le soir du premier tour avec ses équipes de campagne, réagissant au procès que certains médias ont entrepris de lui faire à ce sujet.
Il a également déclaré que son adversaire principal depuis qu’il s’est lancé en politique est le Front national et qu’il est le seul rempart contre le parti d’extrême-droite.
Pour lui, «nous avons normalisé collectivement le FN alors que son idéologie ne l’est pas, n’est pas démocratique, n’est pas républicaine», estimant que les partis traditionnels avaient commis une faute lorsqu’ils l’avaient légitimé en acceptant de parler et de débattre avec lui».
C’est pourquoi, a-t-il ajouté, il ne voyait pas comment il aurait pu refuser le débat d’entre deux tours avec Marine Le Pen, d’autant qu’avant le premier tour, il y avait eu un débat à cinq puis à onze où se trouvait déjà la candidate d’extrême-droite.
«Il y a deux offres claires» a-t-il également indiqué, précisant, «moi, je suis très clair on va recomposer la politique avec nous d’un côté et le FN de l’autre».tout en se présentant, une nouvelle fois, comme le candidat du «camp des progressistes dont le projet est de faire réussir la France dans l’exigence avec une gouvernance efficace et juste».
En outre, pas question de changer son offre politique afin de séduire tous les électeurs: «mon projet et mon programme ne seront pas amendés pour aller chercher les électeurs de Fillon et Mélenchon».
Mais il veut «convaincre pour embrasser l’avenir» en proposant «un choix d’espoir» pour «rassembler largement» les Français dans une démarche de «réconciliation».
«Ma priorité c’est de convaincre les Français sur mon projet avec détermination» a-t-il affirmé.
Quant à sa majorité, elle sera «cohérente» et tous ceux qui voudront le rejoindre, venant de la Droite, de la Gauche et du Centre, devront «démissionner de leurs partis pour avoir les investitures» d’En marche! aux législatives.
Revenant sur les attaques de Marine Le Pen, le présentant comme le candidat de la mondialisation débridée, il a répondu que le «rétrécissement» n’était pas une option car «nous sommes dans le monde et les valeurs de la France sont universelles»
Cependant, a-t-l ajouté, «il faut des règles» pour que cette mondialisation soit équilibrée et harmonieuse et non sauvage.

Alexandre Vatimbella


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Présidentielle 2017. Macron à 60% et plus des 7 sondages publiés depuis la fin du 1er tour

Emmanuel Macron
Les sept sondages publiés depuis la fin du premier tour de la présidentielle donnent tous Emmanuel Macron vainqueur le 7 mai prochain avec au moins 60% des intentions de vote.
Voici les trois derniers:
- Elabe pour BFMTV et l’Express
Emmanuel Macron 64% - Marine Le Pen 36%.
Macron possède une avance de 28 points.
- Sondage Ifop «rolling» (quotidien) pour Paris Match, CNews et Sud radio
Emmanuel Macron 61% - Marine Le Pen 39%.
Macron possède une avance de 22 points.
- Sondage Opinionway «rolling» pour Les Echos et Radio classique
Emmanuel Macron 61% - Marine Le Pen 39%.
Macron possède une avance de 22 points.
(Sondage Elabe réalisé le 24 avril 2017 par internet auprès d’un échantillon de 967 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Ifop réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement –  âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Opinionway réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella


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Présidentielle 2017. Macron est-il centriste?

Emmanuel Macron
Macron est-il un centriste?
Nous avons déjà eu l’occasion d’aborder cette question ici mais il nous faut y revenir car, de plus en plus, dans les médias on le qualifie de centriste, parfois positivement, souvent négativement comme il est d’usage de tous ceux qui ne connaissent pas la démarche centriste, surtout qui confondent être au centre et du Centre, voire qui font exprès de caricaturer le Centrisme.
Et l’on peut parier que, pour une moindre activité intellectuelle et une volonté de lui nuire, beaucoup de ceux-ci et d’autres, entre ces deux tours de la présidentielle, ne vont plus l’appeler que «centriste»!
En outre, nous avons expliqué que s’est développé de manière évidente, c’est-à-dire dans les valeurs, les propos et les projets partagés par certaines personnalités et certains courants, ces trois dernières années un espace central, progressiste, équilibré et prônant une société ouverte, allant du réformisme de droite au réformisme de gauche en passant par le réformisme du Centre qui s’est incarné dans un axe central où se retrouvent actuellement l’aile réformiste de LR avec Alain Juppé comme tête d’affiche, l’aile réformiste du PS avec comme tête d’affiche Manuel Valls, la totalité du réformisme centriste (UDI et MoDem) avec comme tête d’affiche François Bayrou et le réformisme d’En marche! qui agrège des gens venus des trois autres réformismes avec comme tête de pont et leader Emmanuel Macron.
Nous avons également qualifié ce dernier de centro-compatible ainsi que sont projet de société et son programme électoral.
Car, si l’on sort d’une caricature venue de ses adversaires, son «ni gauche, ni droite» est évidemment un positionnement centriste, puisque l’on rappelle que le Centrisme est une pensée politique humaniste libérale sociale du juste équilibre qui n’est pas «et de gauche, et de droite» mais ni l’une, ni l’autre car possédant son corpus idéologique original (même si, comme entre la Droite et la Gauche, des similitudes et des rapprochements existent dans les programmes et les projets entre le Centre, la Gauche et la Droite lorsque ces deux dernières sont démocrates et républicaines au-delà même de l’espace central).
Nous sommes même allés un peu plus loin, en estimant que Macron était un centriste qui s’ignore ou qui ne veut pas se dire comme tel et que son programme était tellement centro-compatible qu’un candidat centriste qui le ferait sien ne pourrait pas en retrancher une ligne.
Néanmoins, si l’on veut vraiment tenter de cerner très exactement le positionnement d’Emmanuel Macron, il est sans doute plus juste de le présenter comme un progressiste post-partisan, ce qui n’enlève rien, bien au contraire, à sa proximité et à sa compatibilité centristes.
Progressiste à la mode d’un Theodore Roosevelt lorsqu’il se présente à la présidentielle de 1912 aux Etats-Unis sous cette étiquette ou à celle d’un Pierre Mendès-France lorsqu’il se retrouve Président du Conseil sous la IV° République.
Post-partisan (c’est-à-dire où les rapprochements se font sur des projets et des mesures plus que sur des idéologies partisanes) comme un Barack Obama en 2008, lors de son accession à la Maison blanche, proche de la Troisième voie incarnée par Bill Clinton ou Tony Blair qui savaient que le progrès social ne pouvait passer que par le progrès économique (on ne peut redistribuer que ce que l’on a), voire comme un François Bayrou en 2012 et son idée d’unité nationale ouverte à tous les démocrates même si celle-ci ressemblait plus à la coalition entre les chrétiens démocrates et les sociaux-démocrates allemands.
Mais, bien évidemment, tous ceux que l’on vient de citer et auxquels on pourrait ajouter d’autres, sont du Centre, du centre-droit ou du centre-gauche, possèdent en tout cas une proximité et des affinités avec les valeurs centristes.
De ce point de vue, on ne peut le comparer à un Valéry Giscard d’Estaing parce que ce dernier était un homme de droite, qui serait aujourd’hui dans l’espace central et qui  aurait sa place dans l’axe central mais qui n’était pas centro-compatible comme l’est Macron (et qui n’était pas centriste).
Quoi qu’il en soit, nous préférons le présenter sous le terme de centro-compatible ou de réformiste progressiste.
Cela n’enlève rien, au contraire, à sa mitoyenneté avec le Centre.
Surtout, dans cette élection, il était lors du premier tour, le seul réel candidat que les centristes pouvaient soutenir parmi les onze présents.
Quant au deuxième tour pour ces mêmes centristes, le vote en sa faveur est positif en ce que son programme est centro-compatible même si vient s’agréger le fait majeur qu’il est devenu l’ultime rempart à l’extrême-droite et à sa candidate populiste démagogue et malhonnête, Marine Le Pen.

Alexandre Vatimbella


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