vendredi 29 octobre 2021

La quotidienne centriste du 29 octobre 2021. Personne n’est obligé d’entrer et de rester dans l’UE / Pourquoi le Royaume-Uni doit respecter les traités du Brexit

► Tous les gouvernements démagogues, populistes et irresponsables en place dans certains pays de l’Union européenne mais malheureusement pas qu’eux, même s’ils l’utilisent quasiment en continu, se disent victimes de celle-ci, de ses règles, de ses directives et de cette soi-disant machine à broyer les nations que serait la Commission de Bruxelles.

Cette antienne est reprise par tous les mouvements nationalistes radicaux comme, en France, le RN et LFI et des personnages comme Zemmour ou Dupont-Aignan.

Le problème avec cette thèse de la victimisation, c’est qu’aucun pays aujourd’hui membre de l’Union n’a été forcé d’y entrer et qu’une simple décision de son peuple lui permet d’en sortir!

L’Union européenne n’est pas une entité fédérale fermée comme le sont devenus les Etats-Unis ou d’autres Etats fédérés comme l’Inde ou l’Allemagne, mais une organisation internationale où ses membres ont décidé librement de la rejoindre et dont les règles leur permettent de décider de s’en retirer comme l’a d’ailleurs fait le Royaume Uni.

Ce qui signifie d’autre part qu’aucun pays n’est entré dans l’Union sans consultation de son peuple et que celui-ci a donné son accord pour en faire partie.

On se rappelle ainsi que la Norvège avait postulé à l’UE mais que ses citoyens avaient, in fine, dit non à cette adhésion.

Et si, à tout moment, un peuple ne se trouve plus à l’aise dans l’UE, il peut s’en aller.

Toutes les déclarations sur une UE non-démocratique qui oblige les nations à perdre leur indépendance et leurs particularités procèdent donc d’une complète désinformation et d’une mystification totale.

Et leur origine est largement antérieure à notre époque des fake news…

► A propos du conflit qui oppose la France au Royaume-Uni  sur les droits de pêche non-délivrés par le gouvernement de Londres aux chalutiers français, La Commission européenne, par la voie de son commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton, vient d’énoncer une réalité: « La bonne foi n’est pas du côté britannique».

Et plus largement, il a déclaré à propos du gouvernement de Boris Johnson et de l’accord sur le Brexit, «Quand on signe quelque chose, on doit le respecter».

Voilà une bonne mise au point notamment en direction des médias français qui, de manière inexplicable (ou malheureusement beaucoup trop explicable…), mettent à égalité la positon du gouvernement avec celle du britannique au mépris, non seulement, de la situation mais également et surtout de la parole donnée par Johnson et dont la signature sur les traités conclus lors de la sortie du Royaume-Uni de l’UE fait foi.

Mais pourquoi ces «bouts de papier» sur lesquels il s’assoit et pas seulement concernant la pêche mais également en matière d’immigration, de statut des ressortissants de l’UE vivant sur le sol britannique ou à propos de la frontière entre les deux Irlande, doivent être respectés par le démagogue populiste du 10 Downing street qui n’a jamais envisagé les conséquences du Brexit pour son pays quand il a lancé la machine infernale dans la dernière ligne droite qu’avait mise en route de manière irresponsable David Cameron?

Tout simplement parce qu’en les respectant, son pays a, en contrepartie, de nombreux avantages dans ses relations, notamment économiques, avec l’Europe.

C’est cela le deal et c’est son respect, non pas une générosité quelconque des autorités britanniques à l’égard de nos pêcheurs, que les Français réclament.

Si la France le demande, c’est qu’en outre, il fait partie d’une architecture beaucoup plus importante où le Royaume-Uni a des bénéfices beaucoup plus nombreux que l’Union européenne.

Et l’un de ceux-ci est que l’UE, même si cela causerait des difficultés, peut se passer du Royaume Uni mais que le contraire n’est pas vrai.

Et il est temps de le rappeler à monsieur Johnson et à lui demander de cesser de monter sa population contre celle de la France qui est décidément une constante des politiciens les plus détestables d’outre-Manche.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

Propos centristes. France – Croissance au plus haut, chômage au plus bas / Service public de la Justice / L’Immigration ne coûte rien à la France / Urgence climatique / Provocations britanniques / Egalité femmes-hommes / Violences contre les femmes et les enfants…

Voici une sélection, ce 29 octobre 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
- En août dernier, les femmes et les hommes de l'opération Apagan, diplomates, militaires, policiers, médecins, agents de l'État, ont permis d’évacuer plus de 2 800 personnes dont la vie était menacée en Afghanistan. Ils sont la fierté de la Nation.

-Oui, ces œuvres vont revenir. Le 23 novembre 2018, je m'y étais engagé : nous allons restituer 26 œuvres à la République du Bénin. Cette juste route en ouvre tant d'autres, choisies, assumées, voulues. Parce que partagées, d'égal à égal.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
- [Discours au Tribunal judiciaire de Lorient]
(…) Il faut réarmer le service public de la justice. Nous le voyons bien, celui-ci est au cœur de l'action régalienne de l'État. C'est une question d'État. Et on voit bien que dans tous les phénomènes de terrorisme, d'insécurité, de litiges, de contentieux divers et variés qui ne cessent de prospérer dans la société, il faut apporter des réponses, des réponses justes, des réponses rapides, des réponses efficaces, des réponses – j'insiste bien devant vous toutes et vous tous – dans le cadre de nos valeurs fondatrices qui s'appellent l'État de droit, la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la magistrature.
Le Gouvernement de la République est là pour donner les moyens à ce service public essentiel, comme aux autres, de fonctionner. Et je crois que chacun sait, je crois que je m'exprime au nom de tous mes concitoyens, précisément, lorsque je dis qu’il y a de grandes difficultés. Il y a de grandes difficultés en la matière. Il y a trop de retards, trop d'incompréhensions, trop d'affaires qui ne sont pas jugées et qui ne sont pas jugées dans de bonnes conditions. Est-ce la faute des acteurs du service public de la justice? Certainement pas. Un seul chiffre donne l'explication. D’après la dernière évaluation du Conseil de l'Europe, données datant de 2018, portant sur 43 pays, quels moyens les 43 pays de l'échantillon donne-t-il au service public de la justice pour rendre la justice ? Sur 43 pays, nous sommes au 39ème rang. Il ne faut pas s’étonner. On peut dire qu’il y a justice, on peut dire que les magistrats sont ceci, sont cela mais ce ne serait pas responsable de la part d'un chef du Gouvernement et d'un Garde des Sceaux.
Je le dis aussi, c'est pour cela que l'enjeu est fondamental. Il renvoie au pacte républicain, à l'autorité de l'État de droit. C'est pour cela aussi que nous avons choisi de désigner un Garde des Sceaux de combat. À situation exceptionnelle, nous devons nous donner les moyens de réagir de manière exceptionnelle, je le répète, dans le cadre des valeurs et de notre conception de la société. La justice est un service public fondamental. L'État doit s'occuper de la justice. Encore une fois rien de nouveau, je l’ai dit dès le mois de juillet 2020, je l’ai répété partout à satiété depuis, mais surtout j’ai mis mes actes en accord avec ces propos sous la haute autorité du Président de la République.
L’illustration globale, elle s'exprime en un chiffre : + 8 %. Dès le premier budget dont nous avons eu la responsabilité, celui de 2021 en cours d'exécution, nous l’avons augmenté. On n'a pas trouvé dans les archives pourquoi cela n’est pas intervenu plus tôt, parce que les archives ne sont pas toujours bien tenues – il y a des grands anciens ici, je me tourne vers eux. Mais surtout, j'y ai tenu, alors le Garde des Sceaux en a rajouté, même en cours d'année ; il m’en a fait mettre un peu plus. 
Mais surtout, le même signal pour 2022. Bis repetita. Et mon avis, il n'est pas établi du tout que je serai celui qui préparera le budget pour 2023, mais mon conseil, mon vif conseil, qui que ce soit aux manettes, c'est surtout de poursuivre. Parce que nous avons besoin d'une action continue, et on ne peut pas avoir 58 priorités, forcément ce sont des choix, mais celui-ci en est un, et le point de départ de ce choix c'est ce que comprennent et ressentent nos concitoyens. Nous agissons par ailleurs, je le rappelle et le revendique, pour nos forces de sécurité intérieure, pour ce qui relève d'un excellent ministre de l'Intérieur. Nous n’avons d'ailleurs jamais autant créé de postes supplémentaires dans la police et la gendarmerie que sous ce quinquennat. Mais chacun sait, que dis-je, chacun voit, que si les suites, en l'espèce pénales, mais judiciaires en général, ne sont pas apportées dans des délais raisonnables et à la hauteur et dans les proportions de ce que les infractions nécessitent, alors on n'aura pas fait notre travail. Et l'inquiétude de nos concitoyens perdurera. Elle fera le lit de réactions qui peuvent être inquiétantes. Vous savez, c'est un enjeu très fort donc on a pris nos responsabilités. J'indique qu'elles ne sont pas que budgétaires. Je commence par ça parce que je suis sur le terrain, et les gens en général – il n'y a pas que dans la justice – préfèrent les preuves d'amour à l'amour tout court, n'est-ce pas ? 
Je suis donc venu voir avec le Garde des Sceaux comment tout cela se déploie. Et ça se déploie bien. C’est la première fois que nous faisons ça tous les deux et ce n'est pas la dernière, je vous le dis. Il faut que cela évolue, que cela bouge, que les résultats suivent. Ça ne va pas se faire d'un claquement de doigts. D'abord parce qu'on a accumulé un stock très important, on le voit ici comme ailleurs ; ensuite parce qu'il y a eu la COVID-19, elle est d'ailleurs toujours là j'en profite pour le rappeler, et qu'elle n'a pas, évidemment, été sans incidence, là encore, pour tous les services publics et en particulier pour celui de la justice. Il faut dire les choses très clairement. Il y en a qui vont vous dire : « Tac, d’un coup de doigt, on va tout régler, hop ! ». Non, cela ne fonctionne pas comme ça. Par contre, il faut aller au fond des choses. Aller au fond des choses, c’est regarder ce qui ne va pas, ce qui ne fonctionne pas, ce qu'il faut améliorer. Et ça, on ne peut le faire qu'avec les acteurs. Ce n’est pas possible, on ne peut pas inventer tout ça depuis Paris. Depuis Paris, on peut faire les choses si vous vous donnez les moyens. Ça, c'est l’Assemblée nationale. Je salue nos parlementaires, heureusement qu’ils sont là.
Il y a l'informatique, les problèmes informatiques. Il ne faut pas non plus tout faire depuis Paris. J'ai connu par le passé quelques expériences malheureuses. Mais évidemment, vous le voyez bien, c'est un service public celui de la justice, c'est vrai. Partout, la numérisation est un rendez-vous majeur de notre pays, on le voit dans tous les secteurs : dans l'éducation, dans le commerce, dans l'industrie, partout, la numérisation est indispensable, à condition de l'accompagner et notamment d'accompagner les usagers du service. Mais le service public de la Justice, là aussi – je citais les statistiques tout à l’heure du Conseil de l’Europe – est en retard. Il y a des gains considérables et le but, je le dis, vous voyez je l’assume, ces gains, nous allons les redéployer, on ne va pas les récupérer. Ce que j’ai vu ce matin, avec l’un des grands programmes informatiques du ministère de la Justice qui concerne l’aide juridictionnelle – il y en a d’autres en matière pénale notamment, en matière de travaux d’intérêt général, il y a plusieurs applications. Bref, c’était très parlant. Vous en étiez d’ailleurs témoins. Tout ça doit être le plus transparent possible. C’est une amélioration de la réponse pour les usagers, pour les victimes, pour les plaignants. Et c’est une sécurisation aussi, une fiabilisation des données. Et c’est aussi, pour vous, greffiers, fonctionnaires, magistrats, du temps récupéré pour vous occuper des autres affaires, et elles ne manquent pas, auxquelles vous êtes confrontés. 
Le législateur – je reviens au niveau national – sur proposition du Gouvernement, est porteur d'initiatives et c'est aussi d'adapter les lois dans le juge et la bouche comme disait Montesquieu. Là, évidemment, j'en attends beaucoup : on a des chantiers sur la simplification des procédures pénales, c'est un serpent de mer, parce que peut-être que nous-mêmes parfois pouvons la complexifier, donc il faut y aller avec prudence. C’est quand même un objectif. La numérisation y concourra, assurément.
Mais quand on dit que parfois, on doit durcir des peines, on doit les adapter, je reviendrai tout à l'heure sur le rappel à la loi, il y a évidemment un chantier légal et réglementaire auquel le Garde des Sceaux s'attelle là aussi. Donc évidemment, à problème compliqué il ne peut pas y avoir de solution unique. Alors nous essayons d'agir sur l'ensemble des leviers à notre disposition pour un service public de la Justice plus efficace, plus rapide, plus humain. C'est tout. C'est beaucoup, mais c'est tout. Mais on a soulevé, j'aime beaucoup cette expression, le capot de la voiture plutôt que d'en faire une pétition de principe.
Que faut-il améliorer, un par un ? Voilà, je ne sais pas si c'est le cas ici, mais je me suis aperçu par exemple que chez vos collègues d'Île-de-France, il y avait un taux de vacance – cela concerne plutôt le ministre de l'Intérieur – des officiers de police judiciaire, c'est quand même des gens dont le travail vous est particulièrement utile, très élevé ; c’est embêtant. Ils ne sont pas là. Pourquoi ne sont-ils pas là ? On a compris qu'il fallait, je reprends les termes car je ne suis ni ministre de l’Intérieur ni Garde des Sceaux, ils sont plus compétents que moi, revaloriser la filière investigation ; on va revaloriser la filière investigation. C'est l’une des décisions du Beauvau de la sécurité. Ce sont des sujets majeurs. On a trop longtemps reculé. Donc, on multiplie les moyens. Je vous le dis.
Je vais vous donner quelques chiffres, il faut bien quand même. Sous ce quinquennat, on en est – maintenant j’inclus 2022 – à plus 650 postes de magistrats en net recrutés. Je veux dire, peut-être qu'il en faudrait beaucoup plus, sûrement ; c’est pour ça que je vous dis qu'il faut continuer. Mais enfin, à ce jour, il n'y a quasiment plus, en tout cas, c’est comme le dit le Garde des Sceaux, de vacance de postes. C’est aujourd’hui bien mieux qu’il y a quelques années. On a créé 850 postes de greffiers en plus pendant ce quinquennat. Et signe de l’accélération, si je mets tout le monde : les gens de la Protection judiciaire de la Jeunesse, de la pénitentiaire, les greffiers, les magistrats, etc., cela fait 7400 postes en plus. 7 400, c'est considérable mais je le dis ce n'est jamais assez. C'est bien connu. Mais c'est considérable. Mais sur ces 7400 quand même, il y en a près de la moitié qui ont été créés sur les douze derniers mois.
Là-dedans, c'est vrai, on a continué à créer des postes de magistrat, etc., mais on a créé plus de contractuels. On va les appeler comme ça. C'était un pari mais ça fait quand même 1000 au pénal. Je l'ai dit, c'est un pari, y compris managérial. On nous a dit : « Ce sont des demi-postes, qu'est-ce que c'est que ça ? ». On ne le croit pas franchement et je crois qu'on ne le croit plus. Et que dès lors que vous les avez recrutés, on en a été très inspirés. Je félicite une nouvelle fois le Garde des Sceaux de vous faire confiance, Mesdames et Messieurs les chefs de cour et de juridiction. Vous avez trouvé des jeunes ou des moins jeunes de haute qualité, très motivés et surtout, qui apportent ce que vous en attendez. Parce qu’il y avait aussi un souci de rapidité dans l'exécution. Si vous aviez dit qu’ils arriveraient dans trois ans, mais là c'est visible, c'est concret. Il y a des résultats et je les attends. La première vague, je le dis pour tout le monde, c'est décembre 2020 donc on va avoir les résultats sur les effets de la justice pénale et la justice civile. Qu'est-ce que cela a permis d'accélérer ? Quel stock a diminué juridiction par juridiction ? Et il faudra, évidemment dans le respect de vos prérogatives, communiquer à nos concitoyens ce que l'on fait. Voilà comment le service public de la justice est à votre disposition, voilà comment il travaille et voilà comment il s'améliore. 
Et vous n’êtes même pas obligés de dire que c'est grâce aux moyens attribués. Ça me ferait plaisir mais ce n'est pas le sujet honnêtement. Le sujet, c'est que la justice soit mieux rendue, que nos concitoyens soient mieux sécurisés, parce que c'est très important, encore une fois dans la crédibilité de l'action publique, je le répète. Nous sommes ici dans une juridiction mais est-ce que je dois rappeler, je vais le faire quand même, qu'on a créé 1 200 postes dans l’administration pénitentiaire, qu'on en a également créé à la Protection judiciaire de la Jeunesse, une centaine dans les douze derniers mois, qu'on a développé les points justice – plus de 2000 – et qu'on a créé des places de prison. 
Vous vous en souvenez tous. Ce « Plan 15000 places », avec l'autre moitié du plan (8000 places) que j'ai annoncée en Alsace il y a quelques mois. Le département où je me trouve, Mesdames et Messieurs les élus, est concerné puisqu’à Vannes une maison d’arrêt de 550 places verra le jour à horizon 2027. Cela va quand même vous aider. Il faut créer des places de prison. Ce n'est pas, comment dire, la finalité première d'une société mais surtout une nécessité. Et quand il y a nécessité, il faut y répondre.
Un petit focus ici sur la justice de proximité, du quotidien, parce que ça aussi c'est une de nos plus-values Monsieur le Garde des Sceaux. Nous faisons toujours marcher le bon sens. Voilà une justice très chargée, embouteillée, faute de moyens, humains, informatiques, juridiques. Mais forcément, on voit bien qu'il y a certaines infractions, parce qu'elles sont moins graves, qui peuvent en pâtir ou dont le traitement peut en pâtir. Oui, mais ces traitements, ce sont les incivilités du quotidien, ce sont les nuisances sonores d'un rodéo, ce sont les graffitis sur les murs, ce sont ceux qui ont peur de traverser un hall d'immeuble occupé, c’est une décharge sauvage. Monsieur le Maire, vous voyez ce que je veux dire ? Je l'ai vécu pendant douze ans et il ne se passe rien ou peu ou pas assez ou pas assez vite. Il fallait y apporter une solution. Donc, ce que nous avons, avec le Garde des Sceaux, appelé « Justice de proximité pénale ou civile », nous l'avons fortement renforcée. On a créé et je l'ai dit, 900 emplois depuis décembre 2020. Nous avons doublé le nombre de vacations des délégués du procureur. On a eu la chance et l'honneur d’en rencontrer un tout à l'heure et nous avons d'ailleurs étendu leur mission. Je crois que c'est la loi du 8 avril relative à la Justice de proximité votée par le Parlement.
Dans les moyens à votre disposition il y avait le fameux rappel à la loi, cela ne sert à rien. Je le dis, je l’ai vécu, c’est presque un sujet de moqueries de la part de ceux auxquels il est infligé. Donc on a pris la décision courageuse de l’abroger. Seulement il faut le remplacer par quelque chose. Et là je refais comme je l’ai fait tout à l’heure l’éloge des travaux d’intérêt général. 
Bref, l’idée c’est quoi ? C’est que toute infraction entraîne une peine ou une réparation adaptée à la hauteur de l’infraction, individualisée évidemment en fonction de son auteur. Je ne fais que redire les fondamentaux de notre droit, mais il faut que ces fondamentaux s’appliquent pour tout le monde, pour tous. Je ne vais pas citer Beccaria parce que je le cite à chaque fois mais il était formidable. Je le dis. Il avait tout dit. C'était au XVIIIème siècle, il avait tout dit. Et 10000 réponses pénales hors les murs ont déjà été réalisées. Là aussi, il faut communiquer quand vous aurez capitalisé sur tout ça, il faut impliquer tous les élus : oui, la justice de proximité, ça marche, des suites sont données. On ne va pas transformer tout du jour au lendemain, mais ici, à Lorient, ce sont 8 personnes qui sont affectées à ces missions nouvelles. C’est très concret. Voyez : c’est cela qu’on attend de nous finalement, des choses très concrètes. C’est pour cela que je me promène dans les territoires parce que c'est là que ça se passe. Et puis vous avez des capacités d'imagination, on l'a vu. Là je me mets sur tous les champs, mais en particulier ce que j'ai entendu sur le champ de la justice civile était extrêmement intéressant. Donc on a décidé : voyez, on donne un cadre et c'est vous qui l'appliquez, et on vient voir si cela fonctionne, ce qui manque et ce qu'il faut pour corriger. 
Et puis nous avons une ambition plus forte : ça s'appelle les États généraux de la Justice. Il faut, je le dis, il ne faut pas que ce que je vous annonce là, il ne faut pas que les déclarations qui ont été les miennes, à la faveur de mon passage devant le Parlement, s'arrêtent. Il ne faut pas que ce soit un feu de paille, c'est un sujet de fond. Et donc ce qu'a voulu le chef de l'Etat à travers ces Etats généraux de la Justice, c’est qu’on fasse un examen. D’abord qu’on fasse participer les citoyens. Qu'est-ce que vous pensez de la justice ? Qu'estce qui ne va pas ? Qu'est-ce qu'on pourrait améliorer ? Quelles sont vos attentes ? Débattons-en, bien sûr avec les acteurs d'abord de la justice en interne, les avocats, j’en profite pour saluer Monsieur le bâtonnier, enfin tous les acteurs, les élus évidemment. D'ailleurs, ce seront des Etats généraux territorialisés. Ça n'étonnera personne, on va se promener, je vais y aller moimême si le Garde des Sceaux veut bien m'inviter, discuter, parler avec les gens, d’abord leur expliquer ce qu'on a engagé. Est-ce qu'on se trompe, est-ce qu'on est sur la bonne voie en faisant comme ça ? 
Mais voilà, est-ce qu'il faut aller – et j'en suis sûr – encore au-delà ? Est-ce qu'il faut donner une impulsion nouvelle ? Et vous voyez bien que du coup ce n’est pas simplement une politique pénale ou une politique informatique, si nécessaire soit-elle. C'est une politique de la Nation, de la même façon que la justice est rendue au nom du peuple français. La justice est rendue au nom du peuple français. Et donc il faut que les représentants du peuple français donnent à la justice les moyens de rendre son office. Il faut que la justice rende compte au peuple français de la façon dont elle emploie les moyens qui lui sont dévolus. Il faut, est-ce que je peux dire « réconcilier » ? Parce que si je dis réconcilier cela veut dire qu'il y a divorce, j'espère qu'on n'en est pas là du tout, mais en tout cas il ne peut pas en être autrement qu'une parfaite fluidité entre la justice et la Nation, entre la Nation et la justice.
C'est vraiment le sens politique très profond du message que je suis venu avec Eric Dupond-Moretti porter ici à Lorient, comme je le fais dans tout le pays, comme je le fais depuis mon entrée en fonction, comme me l'a demandé le Président de la République. Et surtout, surtout, je vous le dis, comme je ressens en tant qu'élu et dépositaire du suffrage du peuple ce que ressentent et ce que demandent fondamentalement nos concitoyens. J'y insiste auprès de vous, c'est un enjeu républicain. 

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
Le combat écologique n'est jamais terminé, mais dire qu'il ne s'est rien passé est une manière de décourager les gens.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
- 3 % de croissance au troisième trimestre, c'est un résultat exceptionnel. Nous le devons aux Français, aux entrepreneurs, aux salariés et à notre politique économique mise en place depuis 2017. C'est la preuve qu'impossible n’est pas français.(…)
C'est un résultat exceptionnel dont je tiens à remercier tous les Français, les entrepreneurs, les salariés qui y ont largement contribué et les Français de manière plus large puisque la consommation des Français a redémarré et cela nous permet d'atteindre cette performance exceptionnelle. 3% de croissance en un trimestre c'est du jamais-vu depuis plus de 50 ans. C'est une performance qui va nous permettre de retrouver dès maintenant notre niveau d'activité d'avant crise. Nous avions prévu de le retrouver au plus tôt fin 2021, peut-être début 2022 et nous allons le retrouver dès maintenant notre niveau d'activité d'avant crise. Cela veut dire que la France est dans la bonne direction. Elle se redresse, elle se redresse vite et elle se redresse fort.

- Dès le mois d'octobre nous retrouvons le niveau d'activité d'avant crise. C'est une performance que je tiens vraiment à saluer parce qu'elle doit tout aux Français dans leur ensemble. Ils ont repris le chemin de la consommation, ils ont repris le chemin du travail, les entreprises se sont remises à embaucher largement, elles se sont aussi remises à investir avec un niveau d'investissement qui est très satisfaisant. Donc c'est une performance qui doit tout aux Français. Elle doit aussi évidemment à la politique économique que nous menons depuis 2017. Nous avons fait une politique favorable aux entreprises comme à la rémunération du travail, nous avons protégé les salariés et les entreprises pendant la crise et nous avons surtout mis en place très rapidement un plan de relance massif, efficace, simple, qui donne aujourd'hui des résultats. 3% de croissance au troisième trimestre c'est aussi l'efficacité de la relance que nous avons mis en place avec le président de la République et le Premier ministre.

- Il est bon de se réjouir quand il y a des bonnes nouvelles pour la France et les Français, pour autant je vois bien les difficultés qui restent à régler. Je n'ai jamais nié qu'il y a des attentes des Français en matière de pouvoir d'achat, en matière de protection face à l'augmentation des prix de l'énergie qui sont considérables. Nous y apportons des réponses très concrètes avec Jean Castex, avec le bouclier tarifaire, le soutien aux Français face aux prix qui augmentent, face à l'inflation, il y a toujours mieux à faire. Mais c'est plus facile de faire bien quand la base est solide, que l'économie se redresse. C'est exactement la situation dans laquelle nous sommes.

- Face aux tenants du déclin qu'on entend matin, midi et soir et qui vous disent que tout va mal pour le pays, je dis exactement le contraire. La France a la capacité de se redresser économiquement, financièrement elle est en train de le montrer. Il reste un travail considérable, pour que le travail paie mieux, pour que chacun puisse trouver un travail et nous sommes dans la bonne direction. Nous sommes dans cette direction qui peut mener la France au plein emploi. Il reste du travail pour former, pour qualifier, pour accompagner des secteurs entiers de l'économie qui sont confrontés à des transitions technologiques considérables. Donc, je ne nie pas l'ampleur de la tâche qui nous attend je dis simplement que nous sommes aujourd'hui sur de bonnes bases, que nous faisons les performances économiques parmi les meilleures de la zone Euro et que cela doit être un motif de fierté pour tous.

- Ce qui compte c'est que toute l'Europe réussisse. C'est très bien que la France réussisse mais l'effet d'entraînement collectif est encore plus important. C'est exactement ce dont nous allons discuter au G20, comment coordonner nos politiques économiques, budgétaires, pour qu'elles donnent le plus de résultats possible. Il y a un défi devant nous, considérable, dont nous allons beaucoup parler, c'est comment nous renforçons l'indépendance de nos chaînes de production, notre indépendance face à la pénurie de matériaux rares, de matériaux de construction. C'est l'un des éléments forts que le président de la République a voulu mettre au cœur de la position française et que je vais défendre ce matin à Rome. Comment rendre l'Europe plus indépendante face à la Chine et aux Etats-Unis.

- Notre prévision de croissance reste à 6,25%. Nous savons maintenant, avec ce chiffre du troisième trimestre, qu'ils seront atteints. C'est désormais une certitude. C'était une évaluation c'est désormais une réalité. C'est là aussi une très bonne nouvelle qui confirme la solidité de la reprise française.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- Je veux réaffirmer avec force l’engagement de l’Etat pour protéger les juifs, pour protéger ses membres, ses écoles, ses synagogues, ses cimetières, ses fêtes religieuses. C’est l’honneur de la France de garantir la liberté religieuse, cette liberté fondamentale.

- J'ai engagé ce jour une procédure contradictoire à l'encontre d'un groupement de fait d'ultra-droite, l'Alvarium, situé à Angers, en vue de sa dissolution. Les nombreux faits constatés, les signalements répétés de nombreux élus, dont le maire d'Angers, motivent cette action.

- Coup de filet mondial contre le commerce illégal sur le dark web : 150 interpellations, plusieurs millions d'euros en liquide et en bitcoins, de la drogue et des armes saisis. La coopération policière mondiale est essentielle et efficace !

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- 200000 demandeurs d'emploi de moins en 3 mois, des embauches au plus haut depuis plus de 20 ans : le «quoi qu'il en coûte» et le plan de relance portent leurs fruits !

- La baisse du chômage se poursuit. Ces 4 derniers mois, près de 240 000 demandeurs d'emploi ont retrouvé un travail. Chez les jeunes, en septembre, le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité est au au bas depuis 12 ans. Notre mobilisation pour l'emploi porte ses fruits!.

- Le Compte personnel formation est une révolution de notre système de formation. Déjà 2 millions de Français se sont inscrits pour se former en 2021. C’est deux fois plus qu’en 2019 !
Avec «Mon compte formation», nous avons voulu faciliter l’accès à la formation pour l’ouvrir à ceux qui en étaient éloignés. Deux ans après, les femmes, les ouvriers, les employés et les demandeurs d’emploi n’ont jamais été aussi nombreux à se former.

- La Loi sur l’égalité économique femmes-hommes qui introduit des quotas pour les postes à plus haute responsabilité dans les entreprises est une avancée importante pour toutes les femmes. C'est en fixant des obligations que nous permettrons aux femmes d'avoir toute leur place dans les entreprises.

- Les femmes représentent 18% des comités exécutifs des entreprises du CAC 40 quand elles constituent 1/3 des cadres. Avec la Loi sur l’égalité économique femmes-hommes, nous allons franchir un pas décisif pour la parité au sein des cadres et instances dirigeantes en entreprise.

- Avec l'Index de l'égalité professionnelle, nous avons fait bouger les lignes en entreprise. Grâce à la loi Loi sur l’égalité économique femmes-hommes, nous allons renforcer la transparence de l'Index et pousser les entreprises à aller encore + loin en matière d’égalité salariale.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Outre-mer)
- [Covid19] L’épidémie se poursuit dans quelques territoires ultramarins, et plus précisément dans la Caraïbe, parce qu’une partie de nos concitoyens n’est toujours pas vaccinée alors que les doses sont là. En Guyane, nous avons toujours le taux d’incidence le plus haut de la République.

- [Covid19] Je condamne les menaces dont a été victime le directeur du CHU de Martinique. L’obligation vaccinale des soignants s’applique sur l’ensemble du territoire de la République, y compris dans les Outre-mer, avec une tolérance pour ne pas mettre en danger la qualité des soins.

- Nous avons fixé le référendum en Nouvelle-Calédonie le 12 décembre. La date n’est pas consensuelle mais l’État doit rester neutre. Le principe, c’est de tenir les élections à l'heure. L'exception est de les reporter. Notre décision sera objectivée sur des critères sanitaires.

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)
Moment historique hier, la restitution au Bénin de 26 œuvres des trésors royaux d'Abomey.  C’est l’aboutissement du long processus initié par Emmanuel Macron lors de son discours de Ouagadougou. J’ai eu l’honneur de défendre devant le Parlement le texte rendant cela possible.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
C’est parce que je connais les difficultés de l’hôpital aujourd’hui que nous investissons comme jamais pour son avenir.

 

Annick Girardin (ministre de la Mer)
- Le gouvernement britannique n'a toujours pas respecté sa signature de l'Accord de commerce et de coopération signé à l'issue des négociations du Brexit. Le gouvernement adoptera les mesures de rétorsion nécessaires à compter du 2 novembre prochain.

- [Conflit sur la pêche avec le Royaume-Uni] Les 4 mesures de rétorsion seront mises en place à compter du 2 novembre à l'encontre des Britanniques. Disproportionnées ? Elles ne le sont pas. Nous défendons nos droits, nos pêcheurs et notre littoral. Quand on appose sa signature au bas d'un accord, on le respecte.

- [Conflit sur la pêche avec le Royaume-Uni] Le chiffre de 98% de licences accordées par le Royaume-Uni aux Européens est faux. Seuls 90,3% l'ont été. Bien évidemment, les 10% manquants sont pour les Français.

- [Conflit sur la pêche avec le Royaume-Uni] Cela fait 9 mois que des pêcheurs français ne peuvent plus travailler. C'est un non-respect de leur signature par les Britanniques. Ça suffit.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
- Le Budget 2022 pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation, c'est : 24,8 milliards d'euros ; +717 millions par rapport à 2021 ; +650 emplois par rapport à 2021. C'est absolument inédit.

- Quelques mots pour saluer l'immense responsabilité des étudiants qui ont massivement répondu à l'appel de la vaccination. Grâce à eux, nous avons pu retrouver le présentiel sur les campus.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
- L’agriculture est une source de solutions dans la lutte contre le réchauffement climatique. En captant le carbone dans les sols, les agriculteurs mènent aussi la bataille du climat !

- [Changement climatique] Je présenterai un projet de loi en décembre pour refondre le système de couverture des risques, pour permettre aux agriculteurs d'être couverts.

- Le peuple britannique doit se rendre compte que ses gouvernants ne respectent pas la signature de leur pays. Ça pose une sacrée question ! (…) ll faut être ferme pour nos pêcheurs. Les Britanniques se sont engagés à délivrer ces licences de pêche.

- L'étude de la Commission européenne doit impliquer un réveil des consciences. L’Europe doit assurer un rôle nourricier et on va se battre pour que l’étude d’impact soit faite et pour qu’on instaure des clauses miroirs.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Les Français ne comprennent pas que la durée légale du travail à 35h ne soit pas respectée partout, et ils ont raison ! Je m’assurerai que toutes les communes y seront en janvier, parce que nous croyons que la valeur travail, c’est l’Etat efficace.

- Nous n’avons aucune leçon à recevoir des socialistes sur l'hôpital. Ils ont poursuivi la politique de la droite. En 5 ans, ils n'y ont investi que 6 milliards d'euros, nous 19 milliards avec le Ségur de la santé. Le "plan Marshall" c'est nous qui l'avons fait !

- Nous sommes le premier gouvernement à pouvoir présenter aux Français nos résultats pour chaque département. On est bien loin de la caricature du Président en élite parisienne déconnectée.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
- La relance est une occasion inédite de transformer en profondeur notre pays. En Creuse, j'ai pu constater comme les crédits de France relance permettent aux élus locaux, qui ont tant fait preuve de résilience pendant la crise, d'améliorer leurs services publics de proximité.

- Une méthode, celle de la concertation avec les soignants et les élus locaux. Des moyens, d’une ampleur inédite, pour moderniser nos hôpitaux, nos Ehpad et la santé mentale. Une ambition : commencer à rebâtir, dès 2021, une offre de soins de proximité dans tous nos territoires.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
- [Quotas arme ultime pour concrétiser l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'entreprise] J'aurais aimé dire que non mais, malheureusement, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Prenez la loi Copé-Zimmermann: quand elle a été votée il y a dix ans, il y a eu une levée de boucliers de personnes qui ne voulaient pas de quotas, disant que ça ne fonctionnerait pas. En dix ans, on est passés de 9% à 45% de femmes dans les conseils d'administration. Cette loi prouve donc que les quotas fonctionnent.
Personne n'aime être recruté pour répondre à un quota. Les gens aimeraient être recrutés pour leurs talents, leurs compétences, leurs capacités. Cependant, quand on regarde les chiffres et qu'on se rend compte qu'en 2021, une seule femme dirige un grand groupe du CAC 40 qu'à peine 30% de femmes dirigent les plus grands groupes ou les plus grandes entreprises du SBF 120, on se dit qu'il faut donner un coup de pouce au destin. Ces quotas sont ce coup de pouce dont nous avons besoin pour accélérer le processus.

- [Egalité hommes-femmes en matière salariale] Nous avons largement agi sur cette question. C'est la grande cause du quinquennat. Cependant, n'oublions pas que nous avons subi une période de pandémie qui a complètement chamboulé la manière dont les choses fonctionnaient. Des entreprises ont quand même reçu des alertes. Les indicateurs montrent que ces entreprises progressent d'année en année. Est-ce que ça va suffisamment vite ? Non, mais les lois ne résolvent pas tout. Elles sont nécessaires parce que, sans elles, on ne progresse pas sur certains sujets. C'est pour cela que je veux saluer cette loi la loi Copé-Zimmermann. Après, il y a la mise en œuvre, le contrôle de l'exécution et de l'application ainsi que la sanction quand ça ne fonctionne pas.

- Il y a plus de femmes que d'hommes dans notre gouvernement. Quand je regarde l'Assemblée nationale, nous n'avons jamais eu autant de femmes. Il y a pléthore de femmes qui ont été nommées pour la première fois à des fonctions qui avaient jusque-là uniquement été occupées par des hommes. Les femmes ne sont pas moins compétentes, pas moins capables et elles ne dirigent pas moins bien que les hommes. Les choses avancent, elles progressent et j'ai bon espoir que bientôt Edith Cresson ne sera plus la seule femme Première ministre dans notre pays.

- [Etude de OCDE montre qu'en France le coût de l'immigration est neutre pour l'Etat français] Je me réjouis que l'OCDE ait produit ces résultats parce que cela vient tordre le cou de toutes ces idées nauséabondes portées par certains candidats putatifs à la présidentielle. Les idées de M. Zemmour sur l'immigration sont totalement fausses.
Je suis une enfant issue de l'immigration. Je suis extrêmement fière d'être Française aujourd'hui et de contribuer au développement de la France. Je l'ai fait économiquement, je le fais aujourd'hui politiquement et la très grande majorité, si ce n'est pas la totalité des personnes qui quittent leur pays, leurs racines pour venir dans ce pays, viennent pour y vivre dignement et pour apporter leur contribution positive à ce pays. Je remercie l'OCDE d'avoir sorti cette étude.

- 13% des entreprises oublient d'augmenter les femmes quand elles rentrent de congé maternité, alors que c'est dans la loi.

- On sait qu'il y a 43% des entreprises qui ont, soit 0 soit une seule femme, dans leurs 10 plus gros salaires.

- Si on m'avait dit qu'en 2021 il n'y aurait qu'une seule femme dirigeante du CAC40, je n'y aurais pas cru. On a encore à peine 30% de femmes dans les instances dirigeantes des grandes entreprises, pourtant elles ont autant de compétences et de diplômes.

- La tech est l’une des forces motrices de la transformation de notre économie. Au cœur des enjeux de société, les entreprises doivent refléter la pluralité de notre pays.

- Un pas de plus vers l'égalité entre les femmes et les hommes. La proposition de loi visant à accélérer l'égalité économique et professionnelle a été adoptée ce soir au Sénat. Un texte qui s'adresse à toute les femmes et à toutes les générations.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- [Recul du chômage] Spectaculaire [selon la presse], oui. Le résultat concret de quatre ans de réformes au service de la croissance et de l’emploi.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)
- Relancer la construction durable de logements est un combat politique.

- [Energie] Notre approche est ambitieuse mais elle est dans la droite ligne des trajectoires européennes et elle pourra être atteinte avec une efficacité énergétique accrue. Les scénarios de RTE nous donne les possibilités d’atteindre ces objectifs.

 

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)
- La mère des batailles : de l'emploi pour du pouvoir d'achat, de l'émancipation, de la croissance et donc de la solidarité. Fin septembre, le chômage est au plus bas depuis 15 ans avec un taux de 7,6%.

- 3% de croissance au 3e trimestre 2021. C'est un record! Nous retrouvons le niveau d'activité d'avant crise dès octobre 2021, un an avant les prévisions. Notre nouvelle prévision de croissance à 6,25% en 2021 est confirmée et assurée.

- Face à l’inflation générale nous mettons en œuvre une indemnité inflation de 100 euros pour 40 millions de Français de la façon la plus simple qui soit, puisqu’elle n’aura pas à être demandée.

- L’État a répondu présent et a massivement soutenu les Français et l’économie avec des aides d’urgence extrêmement importantes. Il y a les trois principales aides que sont le fonds de solidarité, l’activité partielle et les exonérations de cotisations ainsi que les prêts garantis par l’État.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- «La dernière fois qu'un tel bond a été observé remonte à après les événements de mai 1968.» Avec 3% de croissance ce trimestre, la France retrouve plus vite que prévu son niveau d'avant-crise. La France et les Français sont au rendez-vous de la reprise.

- La relance est au rendez-vous : le chômage continue de baisser pour le 3ème trimestre de cette année. En 1 an, il a baissé dans tous les territoires et toutes les classes d'âges en France.

- La Loi égalité économique femmes-hommes dans l’entreprise va instaurer 40% de femmes cadres-dirigeantes dans les grandes entreprises d'ici 2030, la publication des écarts de représentation, la parité des jurys de l'enseignement sup... Nous accélérons notre engagement pour une société paritaire.

- Vous, entrepreneurs des PME et ETI, avez montré que vous étiez capables de réindustrialiser et de relocaliser au profit des territoires. Avec France relance, nous sommes à vos côtés pour rebâtir une industrie à impact. À impact social, sociétal, et environnemental.

 

Alain Griset (ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)
- [Baisse du chômage] En 2017, la lutte contre le chômage de masse était la mère de toutes les batailles. Grâce au «quoi qu'il en coûte», nos entreprises et l'emploi ont tenu bon. Ces résultats prouvent que la Relance est forte. On continue !

- l n'y a pas de raison de tolérer en ligne ce que nous n'accepterions jamais dans les commerces physiques. Lors des Assises du Commerce, nous porterons des mesures pour limiter les abus présents sur les places de marchés en ligne et assurer l’équité entre tous !

- Le Sénat vient d’adopter sans un vote contre le Plan Indépendants en première lecture. Je salue l’esprit de responsabilités dont ont fait preuve les sénateurs. Rendez-vous en janvier à l’Assemblée nationale !

 

Roxana Maracineanu (ministre chargée des Sports)
- La crise covid19 n’est pas derrière nous Les pays qui ont levé trop vite les précautions ont connu un regain épidémique Le pass sanitaire est la garantie de maintenir les clubs ouverts et assurer aux adhérents une pratique normale avec contact intérieur et extérieur.

- En 2 mois, nous avons passé la barre des 700.000 jeunes qui ont bénéficié du Pass sport pour s’inscrire dans un club. C’est beaucoup. On continue à promouvoir cette nouvelle allocation sportive pour les jeunes.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
- La France est une démocratie laïque, sociale, une et indivisible. Nous ne reconnaissons qu’une seule communauté : la communauté nationale. Les citoyens ne sont pas considérés en fonction de leur origine mais comme des citoyens, point, le droit s’applique à tous.

- Les populistes et l’extrême-droite ne sont pas les alliés des femmes. Regardez leurs votes. De l’Assemblée nationale au Parlement européen, comme partout dans le monde, ils remettent par exemple en cause l’IVG, leur discours est une façade.

- La coopération européenne est essentielle pour lutter contre toute forme de séparatisme.

- Les femmes sont les premières victimes des idéologies séparatistes : mariées de force, déshéritées, victimes de polygamie ou certificats de virginité... Nous avons interdit ces pratiques contraires à la dignité humaine.

- Nous faisons face à un djihadisme d’atmosphère comme le souligne Gilles Kepel. C’est ce que la France a subi avec l’assassinat du professeur Samuel Paty par un homme qui se serait radicalisé notamment via des consultations en ligne. C’est ce que nous combattons.

- Pour empêcher l'islamisme radical et les autres formes de séparatisme de se développer sur les réseaux sociaux, nous avons créé une unité de contre-discours républicain, pilotée par le ministère de l’Intérieur pour ne plus laisser d’espace à la propagande islamiste.

- En résumé, la doxa serait: subissez Éric Zemmour en silence matin, midi, soir. Si vous voulez le relayer, vous le pouvez. Mais si vous voulez le combattre, on vous sautera dessus pour avoir «donné de la visibilité». Ah. Parce qu’il en manquait jusque-là ?

- La France est une terre d'asile pour celles & ceux qui doivent être protégés. 118 000 (+ 5700) places d'hébergement pour les demandeurs d'asile et réfugiés dans le budget 2022.

 

Brigitte Klinkert (ministre chargée de l'Insertion)
- Avec le SPIE [Service public de l'insertion et de l'emploi], ce n'est plus vous qui êtes obligé de partir à la chasse aux informations, c'est l'administration qui se met en ordre de bataille pour trouver les solutions

- Il y a eu des crédits massifs, mais il s'agissait aussi de simplifier. On a le service public de l'insertion et de l'emploi, nous sommes en train de le déployer sur le territoire.

- Je peux vous annoncer que d'ici la fin de l'année, il y aura au moins 50.000 nouveaux emplois dans l'insertion. Et d'ici fin de l'année prochaine, 110.000 emplois.

- Au printemps 2020, près de 40% d'emplois dans l'insertion ont été détruits, c'est environ 45.000 emplois. Cela a été ma priorité de les refaire, ils sont revenus fin décembre 2020.

 

Nadia Hai (ministre chargée de la Ville)
- Objectif dépassé ! Plus d'1Md€ France relance profitent à nos quartiers prioritaires. Une concrétisation de l'engagement du Premier Ministre pour des logements sociaux réhabilités, des équipements publics rénovés, un soutien à l’emploi des jeunes ou encore des médiateurs !

- Un budget en hausse pour nos quartiers prioritaires après 10 ans de diminution continue. Une augmentation de 131M€ en 5 ans.

- Notre action repose sur deux leviers pour impulser une dynamique de relance dans tous les territoires : l’émancipation de chacun et l’attractivité des territoires.

- Si l’Etat estime qu’un lieu n’est pas opportun pour installer une salle de shoot, ce n’est pas de «la politique politicienne» c’est son devoir. Les quartiers QPV ne sont pas des territoires adaptés pour ce type de structures.

 

Brigitte Bourguignon (ministre chargée de l'Autonomie)
j’ai réitéré, devant les représentants des professionnels du grand âge, l’importance d’être vacciné contre la grippe et de recevoir sa dose de rappel contre la covid19, pour se prémunir de formes cliniques graves. Il est possible de le faire le même jour !

 

Sophie Cluzel (secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées 
L’aide à l’emploi [des handicapés] que l’on a pu mettre en place dans le cadre du plan de relance. 4 000 € d’aide sont versés pour tout CDD de plus de trois mois ou CDI. Cette entreprise vient de recruter deux personnes via ce dispositif. (…) En France, 22 000 contrats ont été signés dont 64% d’entre eux sont maintenant en CDI et 84 % sont dans des PME. Principalement dans les domaines du commerce, la grande distribution, les services à la personne et à la collectivité. Dans l’Orne, cela représente 78 contrats pour 71 employeurs. Par ailleurs, Vitra Glass doit faire face à une vraie problématique de maintien dans l’emploi, parce que ce sont des métiers qui ont des impacts sur la santé. Pour remédier à cela, il existe le levier du job coaching. 80 % des handicaps sont dits invisibles. Parfois il est compliqué pour un employeur de comprendre ses salariés, ses collaborateurs. Il peut voir un expert qui s’appelle un job coach pour éviter la désinsertion professionnelle ou le licenciement pour inaptitude. (…) Quasiment l’ensemble des territoires est couvert. Il s’agit une politique de proximité. C’est gratuit pour l’entreprise et financé par l’État. Ils peuvent intervenir autant que de besoins pour sécuriser le parcours professionnel. Il suffit de pousser la porte de l’Adapt [Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées].

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- Je ne désignerai jamais les Polonais, la Pologne, comme ennemis. Les Européens ont un conflit avec ce gouvernement polonais, sur certains points non négociables en Europe: le manque d’indépendance de la justice. 

- [Brexit] J’assume qu’on ait brandi des menaces et maintenu un dialogue. Maintenant, il faut parler le langage de la force car, malheureusement, ce gouvernement britannique ne comprend que cela.

- [Conflit pêche avec le Royaume Uni] Nous avons été patients, nos pêcheurs ont été responsables. C’est terminé : à partir du 2 novembre, nous prenons des mesures de rétorsion.

 

Bérangère Abba (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
- [Attaques de loups] Un équilibre entre la préservation d’une espèce strictement protégée et les activités pastorales indispensables à la vitalité des territoires.

- [Feux de forêt] Le réchauffement climatique nous laisse craindre des évènements de ce type de plus en plus nombreux et violents. La lutte nécessite une coopération internationale.

- Le caractère emblématique d'un Parc national dédié aux zones humides donnera une dimension particulière à l'action de la France en faveur de ces milieux fragiles. Des moyens et décisions indispensables pour renforcer la résilience des territoires face au changement climatique.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
- [Enfants victimes de violences sexuelles] « La parole était là, elle n’était pas entendue.» Nous sommes responsables de la protection de nos enfants, il faut faire évoluer la loi.

- Permettre à tous nos élèves de devenir des citoyens éclairés et responsables est un objectif fondamental que le système éducatif poursuit au quotidien dans chacune de nos écoles et dans chacun de nos établissements scolaires. Dans une société de l'information et de la communication, dans laquelle les médias occupent une place centrale, où le volume d’information que nous recevons au quotidien est sans précédent, on parle d’ailleurs d’infobésité, l'objectif d'une éducation aux médias et à l'information est justement de former les cybercitoyens actifs, éclairés et responsables de demain.
Nous savons qu’il y a une différence importante entre savoir utiliser un outil et le maîtriser, dans ses opportunités comme dans ses dangers. Nos élèves, que l’on qualifie souvent de digital natives, ont effectivement grandi avec les réseaux sociaux et dans un écosystème informationnel dense. Il est cependant nécessaire de les former à une utilisation responsable de ces outils, dans le respect de la loi et d’autrui et en mobilisant leur esprit critique. L’éducation aux médias et à l'information est ancrée dès le plus jeune âge dans le parcours de formation des élèves, un accompagnement est proposé aux équipes pédagogiques dès la classe de CP afin de guider leur travail.  

- A la suite de l’assassinat de Samuel Paty, qui est aussi une conséquence tragique d’une utilisation des réseaux sociaux dévoyée, de leur utilisation comme pourvoyeurs d’informations fausses et de manipulation, Jean-Michel Blanquer avait constitué en février 2021 un groupe d’experts. Ce groupe, présidé par Serge Barbet, directeur délégué du centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI), a remis en juillet un rapport sur le renforcement de l’éducation aux médias et à l’information et de la citoyenneté numérique. Ces premières propositions portent sur la formation des personnels d’éducation et des personnels de direction en éducation aux médias et à l’information, sur la production d’une plateforme de ressources portée par le CLEMI, sur l’édition et la diffusion d’un guide de référence en direction des professeurs des écoles et des enseignants de toutes les disciplines, ainsi que des dispositifs visant à mieux intégrer l’intervention des professionnels des médias et de l’information en milieu scolaire.
Elles viennent renforcer les dispositifs déjà en vigueur dans nos classes. L’Education aux médias et à l’information (EMI) est formellement intégrée de manière transversale dans les différentes disciplines. Elle fait l’objet, de manière très concrète, de séquences d’enseignement, souvent menées sous la forme de débats et d’études de cas pratiques. A titre d’exemple, il peut être proposé aux élèves de fabriquer eux-même une fake news de façon encadrée, permettant ainsi de mieux appréhender ce qui la distingue d’une information de qualité. Elle s’appuie fréquemment sur des intervenants extérieurs qui se rendent dans les classes. Dans chaque académie, un correspondant EMI permet d’appuyer les personnels en fournissant des ressources, de la formation et des propositions pédagogiques. Ces derniers  ont accès également accès aux plans nationaux et aux plans académiques de formation.
Un aspect particulièrement important qui rend plus que nécessaire l’Education aux médias et à l’information est la lutte contre le harcèlement. C’est un fléau absolu que nous combattons avec la plus grande force et qui s’est renforcé avec les réseaux sociaux. Le cyber harcèlement est une véritable problématique face à laquelle nous formons nos personnels et créons des partenariats avec les services de justice et de police. Le dispositif pHARe (programme de lutte contre le harcèlement à l’école) a été étendu à la rentrée 2021 à toutes académies. 

- [Ecole républicaine et formation de l'esprit critique des jeunes] Nous nous appuyons sur le « Parcours citoyen » qui s’adresse à tous les élèves, de l’école au lycée, citoyens en devenir, pour qu’ils prennent conscience de leurs droits, de leurs devoirs et de leurs responsabilités. Adossé aux enseignements, en particulier l’enseignement moral et civique (EMC), à l’éducation aux médias et à l’information (EMI), il concourt à la transmission des valeurs et principes de la République en abordant les grands champs de l’éducation à la citoyenneté : la laïcité, l’égalité entre les femmes et les hommes et le respect mutuel, la lutte contre toutes les formes de discrimination, la prévention et la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, contre les LGBTphobies, l’éducation à l’environnement et au développement durable, la lutte contre le harcèlement. Ce parcours prend également appui sur la participation de l’élève à la vie sociale et démocratique de la classe et de l’école ou de l’établissement.L’Ecole joue donc pleinement son rôle grâce à l’engagement exceptionnel des équipes pédagogiques et éducatives. Mais elle s’appuie aussi sur ce que j’appelle les « alliances éducatives », pour former les citoyens de demain. Car c’est par les synergies construites entre tous les acteurs qui contribuent au développement des enfants et des adolescents, par la porosité entre le temps à l’école et à la maison, par la coéducation qui mobilise les parents, concrètement par la prise en compte de la globalité du temps de l’enfant, que l’on se donne les meilleures chances d’accompagner nos élèves et de les prémunir contre les risques inhérents à nos sociétés hyper connectées.  

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
- Déploiement de la 4G enFra,ce: on accélère 485 nouveaux sites bénéficieront d’une couverture 4G fixe et mobile grâce à l’accord entre l’Etat et les opérateurs. Le Très haut débit pour tous, partout d’ici fin 2022, sera une promesse tenue.

- Dans quelques mois, le plus grand campus cybersécurité d’Europe ouvrira ses portes à la Défense.

 

Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
- Et 3% de croissance au 3e trimestre c’est historique. Comme l’a rappelé Bruno Le Maire ce sont les efforts de tous qui paient : salariés, entrepreneurs et gouvernement.

- On aurait pu avoir aujourd’hui des chiffres du chômage incommensurables et un « mur de faillites », ce n’est pas le cas. Les bons résultats économiques et la baisse du chômage, c’est d’abord le résultat de l’action du Gouvernement et ensuite le signe d’une relance très forte.

- Un chômage à moins de 8%, c'est l'une des meilleures nouvelles de ces dix dernières années. Il faut s'en réjouir ! C'est aussi grâce à l'engagement du gouvernement.

- On ne fera rien en matière climatique sans les acteurs financiers. Ce n’est pas une question de morale, c’est une question de temps : grâce à une coalition menée par Emmanuel Macron plus de 30 États se sont déjà engagés à réduire leur production de charbon.

- Bâtir ensemble un One planet Data hub est indispensable pour encourager la transparence et l’engagement des acteurs économiques au service de la transition écologique. Les données sont au cœur de cette indispensable révolution.

- On a trop longtemps cru que l’économie était un moteur et qu’il suffisait de le laisser tourner en appuyant parfois sur le frein ou l’accélérateur. Le capitalisme citoyen, c'est rappeler qu’il faut un conducteur et un volant pour lui donner une direction.

- Sur les plateaux, les LR donnent des leçons de gestion de la dette. Les mêmes qui l'ont augmentée de 25 points entre 2007 et 2012. Et qui proposaient 33 milliards de dépenses sur 20 amendements il y a quelques jours.

- Pensée pour les femmes enceintes qui nous écoutent et vont travailler. Ce n’est pas toujours évident mais on peut s’engager professionnellement tout en menant son projet personnel. Nombre d’entre elles le font, dans des conditions souvent plus dures qu’en politique.

- Aujourd'hui, seuls 8 des 20 millions de salariés bénéficient de la participation ou de l'intéressement. Il faut faire plus : ces primes représentent en moyenne 2660€ de pouvoir d'achat en plus pour leurs bénéficiaires.

- Zemmour retire sa cravate, Zemmour pointe les journalistes, Zemmour contre le permis à points… On a chaque jour un nouvel épisode de «Zemmour est dans le pré». À quand «Zemmour est dans la campagne» avec un vrai projet qui répond aux problèmes des Français ?

 

Laurent Pietraszewski (secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail)
- Fier de l’autorisation donnée par le parlement à la ratification de la convention OIT sur la violence et le harcèlement au travail. Un texte important qui fait écho au choix du Président de mettre l’égalité entre les femmes et les hommes au rang de « grande cause nationale ».

- Le gouvernement agit pour mobiliser le monde du travail sur les violences conjugales : déblocage anticipé de l’épargne salariale pour les victimes, afin de favoriser si besoin un déménagement rapide ; intégration de cet enjeu dans le guide TPE/PME relatif à l’égalité pro.
Le 4e plan
Santé au travail, actuellement en concertation avec les partenaires sociaux, intègrera ce sujet dans son volet relatif à la qualité de vie au travail. Il doit permettre de renforcer la mobilisation des entreprises dans la lutte contre les violences conjugales.

- Adoption en 1e lecture du budget de la Sécurité sociale. Avec l’art 51, les droits à retraite des indépendants pénalisés par la crise sont préservés. Ils auront un nombre de trimestres de retraite validés en 2020 et 2021 équivalant à la moyenne des trimestres validés lors des 3 années précédentes. L’article 53 prévoit lui l’extension de la retraite progressive à tous les cadres. Une mesure qui permettra au plus grand nombre d’aménager leur fin de carrière et de préparer leur transition entre l’activité et la retraite.

- [Accidents du travail]  De nombreuses actions ont été menées mais nous sommes actuellement sur une sorte de plateau. Il faut désormais aller plus loin en termes de prévention, d'information, mais aussi de contrôles. Il y a tout un paradigme à réinventer.
 On est en train de préparer, en concertation avec les partenaires sociaux, le quatrième plan santé au travail pour la période 2021-2025. Et je souhaite qu'il intègre un axe spécifique consacré au sujet des accidents du travail graves et mortels.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
On a été alerté assez tôt (...) sur l'augmentation des passages aux urgences pédopsychiatriques (...) avec un rajeunissement des enfants qui arrivaient.

 

Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
- Au cœur du pouvoir d'achat et de l'émancipation des individus : l'emploi. Aujourd'hui, le chômage est à son niveau le plus bas depuis 12 ans et retrouve celui d'avant la crise. C'est ça, tenir ses engagements et conduire la relance.

- Énergies de demain, Egalim, proposition de loi contre la maltraitance animale... Les députés sont mobilisés pour répondre aux attentes des Français et améliorer leur quotidien.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
- Plus fort taux de croissance sur un trimestre depuis 50 ans !

- Gagner la bataille du plein emploi. On peut le faire. C'est la meilleure réponse pour créer du pouvoir d'achat.

- La meilleure réponse à ce qu'ils proposent (et qu'ils n'ont jamais fait) c'est ce que nous faisons.

- Redonner confiance : c'est l’enjeu principal pour les partis politiques. L’abstention nuit à la démocratie et nous devons, de façon transpartisane, y trouver des remèdes.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Je le vois à chaque étape de mon Tour de France : l'économie repart, les entreprises réembauchent et réinvestissent ! Et le Plan de Relance les aide à aller encore plus loin. Aujourd'hui, nous sommes le pays d'Europe le plus attractif au niveau international : continuons !

- J’ai longtemps vu en Jean-Luc Mélenchon celui qu’il a été : républicain, défenseur de nos valeurs communes. Mais avec ces propos aux références les plus abjectes, il a franchi les dernières limites. Rien, jamais, ne justifie de sombrer dans l’antisémitisme.

- Avec la Loi contre la maltraitance animale, nous avançons concrètement pour mieux responsabiliser les propriétaires d’animaux et éviter les abandons. Mais nous encourageons aussi l’adoption en refuge, et encadrons mieux la vente en interdisant par exemple la vente de chiens et chats en animalerie !

- [Tribune: «Le permis à points n’‘emmerde’ pas les Français, il sauve des vies»]
Dans ce début de campagne présidentielle, les propositions outrancières d’un jour font oublier celles de la veille. Les extrêmes s’en délectent, ravies de rythmer un débat politique qui, souvent, perd le sens de la raison. On les laisse trop faire, car en appeler aux passions tristes est plus simple que les combattre. Et puis, ça fait de l’audience.
Jusqu’où alors aller pour récupérer des voix ? Certains sont visiblement prêts à sacrifier des vies. Comme maire, comme ministre de l’Intérieur, j’ai vu trop de Français perdre un proche sur la route. J’ai le souvenir douloureux d’avoir dû annoncer à des parents le décès de leur enfant.
Alors parlons sécurité routière. L’an dernier, 2 780 familles ont été endeuillées. Ce sont 2 780 de trop. Mais en 30 ans, les progrès réalisés ont permis d’éviter le décès de plus de 150 000 personnes.
Supprimer le permis à points ? Revenir sur les limitations de vitesses ?
Parlons-en avec les associations de victimes ! Je pense à ces victimes mortes sur nos routes du fait de chauffards ou de conduites inconsidérées, ou à celles blessées à jamais dans leur chair ou dans leur âme. L’abaissement de 90 à 80km/h sur certaines routes, je l’assume : il a permis de sauver près de 349 vies en 20 mois.
Alors bien sûr, le populisme joue sur la corde sensible, la première étant celle du porte-monnaie, et fait mine de s’offusquer d’une prétendue manne fiscale aux mains de l’Etat. Or, elle n’existe pas. Une fois de plus, c’est un mensonge : chaque année, au moins 4 milliards d’euros sont consacrés par l’État à la politique de sécurité routière, pour 1,65 milliard d’euros de recettes. Et cela ne prend pas en compte les coûts liés à la prise en charge des accidents, des blessés, de mutilés. Chaque année, ce sont plus de 40 milliards d’euros de coût pour la société.
Le permis à point, c’est une ceinture de sécurité en plus. Un outil de plus pour nous protéger, tous, sur la route. Est-ce que le permis à points « emmerde » les Français ? Non. Il préserve leur vie. La preuve : la grande majorité des automobilistes change leur comportement lorsqu’ils perdent des points (IPSOS, 2020).
Oui, avoir une politique ambitieuse demande du courage. Alors que Jacques Chirac avait fait de la sécurité routière un des grands chantiers de son quinquennat, il avait, entre 2002 et 2007 quasiment divisé le nombre de morts sur les routes par deux. Ce n’est pas le fruit du hasard, c’est l’application rigoureuse d’une politique stricte, et forcément impopulaire. Pourquoi l’avoir fait ? Parce que les Français lisaient dans le journal, trop souvent, le nom d’un proche décédé sur les routes en raison de comportements dangereux.
Comme toujours, le populisme dénonce, mais ne propose pas. Que ferait-on sans permis à points ? Les pays qui n’ont pas de permis à points ont, pour la plupart, des amendes très élevées ou progressives avec les revenus et pouvant atteindre des milliers d’euros. Voudrait-on alors permettre plus d’infractions à ceux qui en ont les moyens ?
En 2019, alors ministre de l’Intérieur, j’ai porté une réforme pour faciliter l’accession au permis de conduire. Parce que chacun doit pouvoir le passer : c’est un outil essentiel d’émancipation. Passer son code est donc aujourd’hui beaucoup plus simple ; l’examen pratique peut avoir lieu dès 17 ans ; les financements sont aussi plus accessibles (notamment par le compte personnel de formation) et il est plus simple de passer l’examen sur une voiture automatique. Une preuve de plus qu’on peut mieux agir pour que chacun ait accès à la route, en toute sécurité.
La prévention routière demande du courage et le sens de l’intérêt général. Le populisme n’a ni l’un, ni l’autre.

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
- [Zemmour] Est ce que chaque jour on va tomber dans le panneau, sauter à pieds joints dans l'outrance pour n'être plus que des commentateurs ? Un jour, c'est une arme pointée sur la presse, le lendemain une femme qui retire son voile. On peut refuser de participer à ce cirque.

- [Mélenchon] La nausée. Combattre un adversaire de la République en usant des pires clichés antisémites. Mais qui peut être sincèrement surpris par Jean Luc Melenchon qui a depuis longtemps déserté la République et l'universalisme ? C'est un naufrage.

 

Laurent Saint-Martin (député)
Emploi: «Spectaculaire» [selon la presse] mais en rien miraculeux. Depuis 2017, nous mettons en place une politique économique et sociale cohérente, constante, basée sur le travail, l’investissement et la formation. Enfin ! 5ans de plus pour atteindre le plein-emploi, c’est possible !

 

● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
Le chômage de retour à son niveau d'avant-crise. Grâce à l'action d'Emmanuel Macron, du gouvernement et de la majorité, la reprise économique est bien là.

 

● Parti radical
Bertrand Pancher (député)
[Climat] Plus nous décalons nos efforts, plus il sera impossible d’éviter une catastrophe . L'ensemble des candidats à l'élection présidentielle doivent maintenant tous nous proposer des solutions pour lutter enfin contre le réchauffement climatique.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
[Katalin Cseh : Le discours de l'extrême droite pour l'Europe est clair : détruire l'UE, saccager l'État de droit, construire une kleptocratie à la Poutine, normaliser le racisme et l'homophobie. Notre vision de Renew Europe : exactement le contraire.] Mes collègues hongroises savent mieux que quiconque ce que la droite extrême fait à une société. Les médias, les juges, les femmes et les personnes LGBTI+ de France sont prévenus du programme de Madame Le Pen.

 

Nathalie Loiseau
- Lorsque l’Europe parle d’indépendance de la justice, elle pense ce qu’elle dit. Et elle passe à l’action quand elle n’est pas écoutée. On voit bien pourquoi les autorités polonaises n’aiment pas le droit européen: il met l’accent sur la dérive illibérale du régime de Varsovie.

- Le Parlement européen ne plaisante pas avec l’état de droit. Il poursuit la Commission en raison de son inaction. Les droits des Européens doivent être protégés des dérives illibérales.

- [Propos antisémites de Mélenchon] Mais jusqu’où va s’effondrer le débat politique? Jusqu’où des (ir)responsables politiques vont-ils flirter avec l’antisémitisme ? De l’air, vite !

- Pour ceux qui s’interrogent sur les préférences de Zemmour en politique étrangère, la réponse est simple: comme toute l’extrême-droite, la Russie de Poutine est sa boussole et son modèle, de longue date.

 

Pascal Canfin
- Je pense d’abord que le grand public a parfaitement compris l’urgence climatique. Tous les sondages montrent une prise de conscience très forte de ce phénomène et l’« éco-anxiété » a pris une place importante dans les esprits, notamment dans l’univers mental des jeunes. C’est ce terreau qui permet ensuite de mettre concrètement en place la transition. Sans prise de conscience, toute action est vouée à l’échec. C’est cela qui ancre la légitimité démocratique de l’exigence climatique. En revanche, le discours écologiste lui-même simplifie trop souvent à l’excès la transition en affirmant qu’il s’agirait seulement d’un problème lié à la place du lobby (par exemple à propos des agriculteurs ou des routiers). En vérité, il s’agit d’un processus complexe et c’est précisément parce que la transition est urgente et nécessaire qu’il faut assumer et expliquer cette complexité. Les discours trop simples ne fonctionnent pas et crispent les oppositions, comme nous l’avons vu avec les Gilets Jaunes. Cela finit par faire reculer la cause climatique. J’en veux parfois aussi aux partis Verts de ne pas jouer ce rôle de pédagogues, justement parce que je pense que cela est contre-productif d’un point de vue climatique.
Face à cet enjeu de la complexité, il faut se donner les moyens de négocier les solutions. Le parallèle que je fais est celui de l’État-providence. Les dirigeants politiques de la seconde moitié du XXe siècle se sont donnés les moyens de négocier cette nouvelle forme d’État. Nous sommes passés d’un capitalisme ultra-libéral, sans droits sociaux, à un capitalisme encadré par un État-providence, avec une assurance maladie, un régime de retraites … Cela ne s’est pas fait spontanément mais en négociant avec les entreprises, avec les acteurs sociaux et bien d’autres. Ce n’est pas très différent pour la transition écologique. Il s’agit de faire au XXIème siècle avec la transition écologique ce qui a déjà été fait au XXème siècle pour l’État-providence, c’est-à-dire créer les cadres de la négociation. Je constate qu’il n’y a que deux pays au monde qui ont commencé à le faire : les Pays-Bas et la Suède. Ces pays ont mis en place un dispositif transactionnel : comment fait-on pour compenser les pertes liées à un changement de modèle, comment se met-on d’accord pour que les investissements soient cohérents et que l’on puisse se connecter sur la chaîne de valeurs ?
Tout cet alignement relève de la négociation, et c’est ce sur quoi je souhaite mettre l’accent au niveau national pour la prochaine période de la campagne présidentielle. Les règles du jeu sont en train d’être fixées massivement à l’échelle européenne et l’échelle nationale est, dans ce domaine, devenue un acteur assez marginal. Une fois que nous avons déterminé les prix du carbone, les standards CO2 pour les voitures, les exigences énergétiques, les règles qui encadrent le verdissement obligatoire des banques et des marchés financiers, l’objectif de la neutralité climat, etc. Les règles supplémentaires à mettre en place au niveau national sont mineures. Cependant, le cœur du sujet au niveau national est de traduire cela dans la vie quotidienne des citoyens et d’organiser les transitions.

- Quand nous parlons écologie, nous employons souvent un vocabulaire religieux. Nous parlons de « conversion », de « sacrifice ». Cela dit beaucoup de la nature du débat en cours. Il faut désacraliser cette affaire et réussir à en faire un sujet technique, économique et politique. Une fois que nous nous situons dans le sacré, il n’y a plus de négociation possible. Il faut passer à une matière négociable. Je suis à ce titre agnostique sur le sujet du lien entre le PIB et la transition écologique. Nous ne pouvons pas passer notre temps à dire que le PIB est un mauvais indicateur, qu’il ne tient pas compte du bien-être ou des inégalités, et en même temps faire de sa décroissance un objectif politique en soi.
[Cela] revient finalement à s’interroger sur les effets contradictoires de la transition écologique pour la richesse matérielle. D’un côté, il y a un effet très positif car la transition implique d’investir davantage et de remplacer de l’énergie importée par de l’énergie que nous pouvons produire nous-mêmes, ici. Soit car il s’agit de recyclage, soit parce que nous faisons du renouvelable, du nucléaire, ou de l’économie circulaire. L’éventail d’outils permettant de relocaliser nationalement l’approvisionnement énergétique est large. Cela revient à remplacer de l’énergie importée par de l’énergie faite sur place, ce qui est fondamentalement créateur de valeur, de croissance du PIB et d’emplois locaux. Cela implique également une forme de surinvestissement dans l’économie car il faut remplacer du capital existant dans l’économie par du nouveau capital. Par exemple, nous allons accélérer la sortie du parc des véhicules thermiques, qui peuvent potentiellement continuer à rouler mais qu’il faut supprimer pour des questions climatiques et de santé publique. Nous accélérons donc la formation brute de capital fixe pour employer du jargon économique.
D’un autre côté, il y a une part de déconsommation dans la transition écologique. Cela se traduit par la lutte contre la surconsommation, l’obsolescence programmée, et la nécessité de se passer de certains ‘gadgets’ qui ont fait plusieurs fois le tour de la planète avant d ‘arriver chez nous. Il y a donc un élément de la transition écologique très favorable à la croissance du PIB et un autre élément qui y est très défavorable. Lequel des deux l’emportera ? Je n’en ai aucune idée et cela m’importe peu car il faut de toutes façons faire les deux.

- Il y a deux théories du changement. D’abord, celle qui consiste à dire qu’il n’y a qu’un seul acteur politique capable de porter cette transformation, en l’occurrence les partis Verts (comme cela pouvait être le cas pour les communistes à l’époque) et, hors d’eux, point de salut. Selon cette perspective, le but est de porter ces responsables politiques au pouvoir le plus vite possible.
Je constate que nulle part au monde, dans aucun pays, quel que soit son niveau de développement ou de mobilisation des citoyens, un Vert n’est à la tête du pouvoir. Il y a des Verts au pouvoir en Suède, au Luxembourg, en Autriche, en Irlande, en Belgique… mais toujours comme partenaires minoritaires d’une coalition. Le dernier exemple en date est l’Allemagne où, à un moment donné, le plafond de verre s’est posé pour ce qui est sûrement le parti Vert le plus mature. Ils ont perdu douze points à partir du moment où la question s’est posée de savoir si la chancelière pouvait être verte. Je n’ai aucun problème avec ce chemin, mais je constate qu’il n’aboutit pas. Si nous avions toute la vie devant nous, cela ne serait pas très grave, mais nous nous trouvons face à une urgence climatique.
L’autre théorie est alors celle de créer les conditions transpartisanes d’un arc progressiste qui opère ce basculement parce qu’il s’appuie sur la base politique qui lui permet de le faire. C’est exactement ce qui s’est produit avec l’État-providence, à propos duquel il est difficile de dire s’il est plus gaulliste, communiste, bismarckien, travailliste, social-démocrate ou chrétien-démocrate. Il est en réalité tout cela à la fois. La transition écologique empruntera le même chemin. Elle sera portée à la fois par les écologistes, par les centristes, par le centre-droit, le centre-gauche. Ce type de transformation systémique ne pourra advenir que si cela transcende les partis. Je pense que c’est exactement ce devant quoi nous sommes aujourd’hui et le chemin que nous empruntons en Europe. Le Green Deal, et Laurence Tubiana le dit à la fin de son papier, est porté au niveau européen par des forces politiques différentes qui sont incarnées par le socialiste Frans Timmermans, par la conservatrice Ursula von der Leyen, et par moi, centriste, de même que par les écologistes. C’est la condition du succès en Europe.

- Je pense que le cœur du Green Deal européen est réglementaire, au sens où nous sommes en train de changer plus de cinquante lois en Europe en même temps dans la finance, l’agriculture, l’énergie ou encore dans les transports. C’est la compétence de l’Union – des standards CO2 pour les voitures à la politique agricole commune (PAC) en passant par la part des renouvelables dans le mix énergétique. Il ne faut surtout pas re-décliner tout cela au niveau national, car cela reviendrait à ouvrir un jeu déjà joué. En revanche, il ne peut évidemment pas s’agir d’un copié-collé. Le cœur d’un Green Deal au niveau national est de trouver les modalités d’organisation qui permettent à ces nouvelles règles du jeu de se déployer concrètement dans la vie quotidienne des citoyens et des entreprises. Si c’est cela que signifie la proposition de Laurence Tubiana, alors je suis parfaitement d’accord. Il faut enfin créer ces cadres de négociation, ce que nous n’avons pas en France. J’ai insisté pour que cela se fasse dans le titre 6 sur la gouvernance de la Loi Climat Résilience mais il faut aller beaucoup plus loin qu’un simple article dans une loi que personne n’a lue.
Un deuxième point sur lequel je suis d’accord avec Laurence Tubiana, c’est que la grammaire privilégiée par Ursula von der Leyen pour présenter le Green Deal européen a permis de renverser la table. Elle a choisi, avec la Commission, à la fois dans son discours d’investiture en 2019 et avec le paquet climat Fit for 55, de tout mettre sur la table d’un coup. C’est ce que nous n’avons jamais fait en France, et c’est ce que le Président Macron n’a notamment jamais fait dans la mesure où la méthode française pour faire les lois suit la logique inverse, une logique perlée. Nous faisons d’abord une loi transport, puis six mois plus tard une loi économie circulaire, et ainsi de suite. Cela ne permet pas de jouer un rôle bélier, d’avoir « un avant et un après ».
Tout le monde sait que le Green Deal est une priorité et il est déjà décliné de manière suffisamment précise pour que nous puissions dire qu’il est crédible. Le paquet Fit for 55 comprend quatorze lois. Jamais un gouvernement français n’a proposé en un jour, en Conseil des ministres, quatorze lois qui changent les choses sur l’environnement. C’est cela qui produit un effet transformateur. Cela fonctionne car cela change l’anticipation des acteurs alors que le perlage ne donne aucun récit porteur de sens à la société. Le but du prochain quinquennat doit notamment être de produire un récit sur le type de société que nous souhaitons bâtir et sur la façon d’y parvenir. C’est cela le cœur du récit politique – comment un acteur politique convainc, dépasse les conservatismes et les tensions, sans pour autant les nier.
Le troisième point d’un Green Deal national relève de l’organisation gouvernementale. Je pense qu’un des éléments clefs du succès du Green Deal européen, c’est qu’il y a un vice-président chargé de ce sujet et qui chapeaute agriculture, santé, énergie, nature, logement et climat. Aujourd’hui, la Commission est l’exécutif le plus avancé dans son organisation pour mener à bien la transition. Cela doit nous inspirer des idées de réformes de l’architecture gouvernementale, en France et ailleurs.

- Le Green Deal irrigue toutes les politiques de l’Union, bien au-delà des règles purement environnementales comme la réglementation du carbone ou la loi climat. Cela implique un portage politique qui relie les domaines d’action. Je pense que nous sommes actuellement dans une configuration où les propositions sont sur la table, le portage politique est là et il y a un véritable effort pour relier les points. En revanche, et c’est spécifique à l’Europe, il n’y a quasiment pas de caisse de résonance médiatique – les sujets européens sont sous-traités. Quand on négocie 350 milliards d’euros pour la PAC et qu’aucun journaliste, jusqu’à la dépêche AFP, ne s’intéresse au sujet, alors que tous se mobilisent rapidement sur une quelconque polémique, il y a un problème.
Cette absence de caisse de résonance fait que la cohérence que nous sommes capables de trouver ici reste cantonnée à Bruxelles. Les citoyens n’en entendent que très peu parler. Le risque, c’est que lorsque les lois seront changées, quantité de citoyens se demanderont d’où cela sort, et l’on invoquera Bruxelles. Mais il ne s’agit pas de Bruxelles, il s’agit d’un compromis européen à 27 pays ainsi que le Parlement. Il y a un énorme problème de perception posé par cette absence de caisse de résonance.

- J’adhère tout à fait à la phrase de Frans Timmermans qui affirme que « la transition sera juste ou il n’y aura juste pas de transition », mais je pense que la Commission fait une erreur en voulant étendre, dans le paquet climat, l’extension du marché du carbone aux transports routiers et aux bâtiments. Cela est exactement ce qui a suscité le mouvement des Gilets Jaunes et suscite aujourd’hui une très grande sensibilité politique par rapport au prix du gaz. Il est évident que, pour les particuliers, l’augmentation des prix de l’énergie, des carburants ou d’autres sources, génère infiniment plus de tensions que de transformations.
Le prix du carbone est un outil très pertinent pour les entreprises car elles sont capables d’établir des trajectoires d’investissement sur 10 ans, d’amortir ces investissements, de se projeter. C’est le cœur de l’activité d’un acteur économique rationnel. Un ménage n’est pas un acteur économique rationnel, il ne va pas licencier son enfant car l’amener à l’école lui coûte cher. S’il est à 30 kilomètres d’un centre-ville et qu’il n’ y a pas d’alternative, il est inutile d’augmenter le prix de l’essence pour l’inciter à changer de comportement car l’immense majorité de ses déplacements sont contraints.
Je ne crois donc pas à la pertinence climatique de cet outil. Mais je vois bien à quel point il s’agit, politiquement, d’un facteur de reports, de délais, de crispations et de tensions autour du Green Deal – ce dont nous n’avons vraiment pas besoin. C’est pour cela que je suis opposé à cet élément-là du pacte climat : le gain climatique est très faible mais le coût politique est majeur.

- Le fonds social a deux très grandes lacunes. D’abord, il est aujourd’hui seulement adapté pour les 20 % les plus pauvres. Or, les Gilets Jaunes, par exemple, ne sont pas composés des 20 % les plus pauvres mais bien des classes moyennes populaires qui travaillent, même si leurs emplois sont précaires. Le fonds social n’est pas fait pour eux et il s’agit d’une erreur politique majeure car ces citoyens aussi seront fortement fragilisés par ces mesures. Par ailleurs, son augmentation n’est pas non plus une solution viable car, passer de 47 milliards au double, voire plus, mène à une Union de transferts massifs. En ce sens, la proposition de la Commission ne se résume pas simplement à l’idée que les Français reçoivent de l’argent et qu’ils l’utilisent comme ils le veulent mais qu’il y a une partie de l’argent payé par le contribuable français qui part en Pologne ou ailleurs. Pour les Suédois, les Luxembourgeois ou les Néerlandais, c’est difficilement acceptable. Les prix du carburant augmentent fortement chez eux, en échange de quoi ils ne reçoivent presque rien et doivent en plus transférer des fonds en Pologne, en Roumanie et en Bulgarie.
Avec le fonds social, la Commission prend le risque d’une prise en otage de l’ensemble de la négociation climat par cet instrument. Je ne veux pas que nous nous retrouvions dans un an sans avoir voté le paquet au Parlement et au Conseil parce que nous ne sommes pas en mesure de nous mettre d’accord sur ce point précis alors que le reste peut faire l’objet d’un consensus. C’est pour cela que nous travaillons au Parlement à recalibrer en profondeur ce nouveau marché du carbone pour faire en sorte qu’il ne touche pas les particuliers, ce qui me semble être une approche plus efficace.

- L’Union européenne a un destin commun, et le maintien de sa cohésion est essentiel pour répondre au bon niveau aux défis de la crise climatique qui s’imposeront à nous tous.
Le premier élément, c’est notre indépendance énergétique. Il y a un intérêt commun fondamentalement européen car nous importons presque 100 % de notre gaz et de notre pétrole. Il y a donc nécessité de remplacer progressivement ces énergies fossiles par des énergies décarbonées qui comprennent le nucléaire pour certains et pour d’autres non. Voilà un premier intérêt clairement partagé.
Ensuite, dépolluer nos villes, améliorer la qualité de l’air en passant à la mobilité électrique, voilà un autre intérêt partagé. Il y a une attente très forte des Européens pour une alimentation de qualité, la capacité à tracer la provenance et la chaîne de production, etc. En Espagne, aux Pays-Bas ou en Pologne, les jeunes veulent la même chose. Il y a donc des points communs fondamentaux qui permettent de bâtir un intérêt général européen.
Ensuite, il y a des positionnements nationaux différents, il faut donc traiter ces spécificités. Par exemple, le charbon polonais est une de ces spécificités. Si nous ne la traitons pas, nous perdons la Pologne. Les forêts finlandaises en sont une autre, de même que les îles grecques qui sont essentielles au tourisme mais uniquement accessibles grâce à des moyens de transport polluants. Cela ne veut pas dire qu’il n’y pas un intérêt général supérieur mais que, sur la base de cet intérêt commun, il faut être capable de traiter les cas particuliers. Lorsque les Polonais disent que leur point de départ énergétique leur a été imposé par l’histoire – car ce sont les Soviétiques qui leur ont imposé le charbon, notamment dans la mesure où ils ont mis les centrales nucléaires en Ukraine – cela est une réalité historique et factuelle. Il faut donc trouver avec eux les moyens de décarboner leur mix, car il n’y a pas pour autant de raison que ces conditions historiques fassent d’eux des passagers clandestins de la transition énergétique. C’est ma responsabilité, parmi d’autres, que de trouver cet équilibre.
Je pense donc que le mandat européen, lorsqu’il nous intéresse vraiment comme c’est mon cas, décentre le regard. Il nous oblige à ne plus raisonner uniquement en tant que Français mais avec un vrai regard européen, ce que trop peu de parlementaires européens font aujourd’hui malheureusement. Être un vrai élu européen impose de prendre cela en compte. Il en va de même dans tous les grands espaces. Considérer la Chine comme un bloc unique est une erreur, il y a une très grande tension entre les intérêts des différentes provinces. Il en va de même pour les États-Unis entre le Texas et la Californie. Cela n’empêche pas qu’ils soient tous Chinois et Américains.
Il faut donc travailler le commun et assumer les différences, non pas pour en faire des clivages indépassables, mais pour en faire des points de passage différents selon le pays. Si nous prenons du recul sur le Green Deal, le grand débat franco-allemand porte sur le fait que l’Allemagne est la grande gagnante de la mondialisation. C’est l’Allemagne, devant la Chine, qui a le taux d’export le plus élevé au monde. A contrario, la France n’est pas ou dans tous les cas ne se considère pas comme une gagnante de la mondialisation. Le rapport à la mondialisation est donc très différent entre nos deux pays. En conséquence, le rapport à la Chine est très différent car, pour les Allemands, il s’agit d’abord et avant tout de leur premier partenaire commercial, devant la France. Au contraire, pour une immense majorité des Français, la Chine est d’abord un adversaire stratégique, un pays dictatorial et menaçant. Il n’y a pas du tout l’idée qu’il s’agit avant tout d’un marché.
Il y a donc des schémas de représentation très différents. De même avec les États-Unis. Vis-à-vis de l’Allemagne, les États-Unis sont un pôle de stabilité qui ancre l’ex-Allemagne de l’Ouest dans l’Occident. Ce sentiment est très fort outre-Rhin. Les Verts allemands sont très pro-atlantistes par exemple. En France au contraire, nous avons l’arme atomique, une certaine capacité de déploiement militaire et nous nous pensons d’une certaine manière en concurrence avec les Américains. Ce sont des imaginaires et des vécus nationaux – tout à fait transpartisans – qui sont très différents.
Comment cela s’applique au Green Deal ou à l’autonomie stratégique ? Il faut trouver des compromis. Par exemple, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières est un mécanisme très soutenu en France mais qui est regardé avec beaucoup de scepticisme en Allemagne car il est considéré comme un outil qui va être porteur de frictions dans le commerce international. Nous pensons, au contraire, qu’il s’agit d’un outil de lutte contre le dumping climatique qui affirme notre autonomie stratégique et nous permet d’influencer les règles du commerce mondial. Les deux perspectives sont vraies. Il faut donc trouver un compromis, c’est ce qui est intéressant dans le Green Deal. Mais je constate que l’idée selon laquelle le Green Deal est une stratégie économique, financière et géopolitique est largement partagée, car c’est le seul sujet sur lequel l’Europe a un leadership mondial et technologique.
Il est utile de schématiser le changement à l’aide d’un triptyque qui comprend les normes, les technologies et les contrats. Je suis convaincu que nous n’y arriverons que si nous alignons ces trois éléments. Sur le plan technologique, si personne ne fait de l’hydrogène vert, des voitures zéro émission ou des batteries recyclables, cela ne fonctionne pas. Le cœur du sujet est technologique. Ensuite, il y a la norme. Il peut y avoir quelqu’un, quelque part, qui possède un savoir-faire, mais si la législation lui empêche de déployer cette technologie, crée une rente fossile ou maintient un prix du carbone beaucoup trop faible, nous empêchons la bonne technologie de se déployer à grande échelle. Enfin, il y a le rôle des entreprises et des contrats. Si nous ne négocions pas les chaînes de valeur, les investissements, si nous ne créons pas les conditions pour l’émergence d’alliances industrielles – comme sur les batteries – il ne se passe rien car les acteurs ne travaillent pas ensemble. De la même manière que nous avons négocié l’État-Providence, nous devons négocier la transition. En revanche, s’il n’y a que cet aspect de négociation qui tourne à vide sans les deux autres, cela ne sert à rien non plus. C’est l’alignement de ces trois éléments qui décidera de l’issue favorable ou défavorable de la bataille climatique.

- Nous avons besoin d’une coopération industrielle et de la mise en commun de savoir-faire pour produire des technologies qui passent à l’échelle plus vite et sont capables d’imposer des standards mondiaux en premier. C’est le cœur du sujet. Pourquoi les standards de base sur le numérique sont-ils américains ? Car ils ont été les premiers à développer les technologies à grande échelle. Sur la neutralité carbone, c’est pareil. Celui qui réussira à faire de l’hydrogène vert et peu coûteux en premier aura un avantage colossal par rapport à celui qui arrive en troisième. Si nous pensons que nos véritables adversaires sur ce sujet sont les Allemands plutôt que les Chinois ou les Américains, nous n’avons aucune chance, car ils ont des moyens financiers et humains infiniment plus importants que ceux qui sont à notre disposition à l’échelle nationale. C’est d’ailleurs pour cela que les Britanniques sont absents d’un point de vue technologique. Il n’y a aucune technologie dont on attend qu’elle vienne du Royaume-Uni car ils ont perdu la bataille industrielle. Nous pouvons être, nous Français, à condition d’activer le levier européen, des contributeurs de solutions à l’échelle mondiale. D’où l’importance de revoir, et c’est ce que la Commission est en train d’étudier, les politiques de la concurrence et les règles des aides d’État, justement pour faciliter ce type d’alliances.

- Il n’y a pas de différenciation sur l’objectif puisque nous avons tous signé l’Accord de Paris. La seule façon de réussir à gagner la bataille climatique, c’est de le faire ensemble. Heureusement que nous sommes d’accord sur l’objectif, cela reviendrait autrement à acter une défaite globale sur le climat. Il s’agit plutôt de se différencier sur les moyens d’y arriver. Vladimir Poutine a annoncé très récemment qu’il se ralliait à l’idée de la neutralité climat pour la Russie en 2060 – ce qui est une bonne chose puisque la Russie était un des pays les plus hostiles à l’accord de Paris. Mais la Russie n’a aucun plan pour y parvenir. À titre de comparaison, lorsque nous observons ce qui se passe à propos du charbon en Chine, nous n’y sommes pas du tout. Nous sommes donc alignés sur les objectifs et les déclarations, mais pas en termes de capacités à mener cette transition sérieusement. En Europe, nous avons des technologies, des attentes sociétales fortes. Nous sommes favorables au multilatéralisme et donc à l’idée de biens communs mondiaux. Au regard de tous les enjeux géopolitiques actuels, il s’agit d’un des principaux sujets sur lequel nous pouvons être les leaders mondiaux et apporter au reste du monde une partie des solutions. La seule concurrence souhaitable sur ce point avec la Chine ou les Américains consiste donc à savoir qui sera le premier à remplir des objectifs comme le passage à 100 % de voitures électriques, le déploiement d’un maximum d’énergies renouvelables, l’amélioration du stockage de l’énergie ou la maîtrise de l’hydrogène vert par exemple. Nous avons une spécificité européenne très forte sur cela, sur la crédibilité du chemin que nous sommes en train de prendre. Il n’y a pas d’équivalent au Green Deal européen. Même aux États-Unis, Joe Biden n’a toujours pas fait passer son plan d’investissement en la matière.

- Je suis sans doute le ministre qui a convaincu François Hollande d’accueillir la COP 21 à Paris et j’ai largement contribué, avec Laurent Fabius, à l’architecture de l’Accord de Paris qui a permis de trouver l’accord qui n’avait pas été trouvé à Copenhague. À l’époque, nous avons changé de méthode car il était impératif d’aligner les objectifs politiques de long terme afin que plus personne ne puisse dire qu’il n’y a pas de consensus international. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous avons tous la même boussole, l’accord de Paris. Cela doit permettre de débloquer l’action.
Désormais, le cœur du sujet n’est plus de négocier, sous régime onusien, mais plutôt d’investir, de changer les règles du jeu, concrètement dans la vraie vie. En d’autres termes, le changement des normes CO2 des voitures, des règles des banques centrales ou encore des investissements dans les énergies renouvelables ne se négocient pas à l’ONU.
Le champ onusien de négociation est donc beaucoup moins important aujourd’hui qu’il ne l’était il y a 10 ans. Mais il reste néanmoins important sur quelques aspects. Je citerais en premier l’engagement des pays du Nord à transférer 100 milliards de dollars par an vers les pays du Sud qui sont aussi les premières victimes du dérèglement climatique. Nous sommes aujourd’hui à 85 milliards de dollars. il nous reste une dernière marche à franchir, elle doit l’être à la COP 26.
Enfin, il est essentiel que les pays respectent le cœur de l’engagement de l’accord de Paris, à savoir déposer tous les 5 ans un plan climat plus ambitieux que le précédent. L’Europe l’a fait, les États-Unis aussi. Mais pas la Chine à ce stade. Il est donc essentiel que la Chine, premier émetteur de CO2 au monde, respecte cet engagement.

- Nous venons à l’instant de trouver un accord en trilogue sur le renforcement de l’agence européenne des médicaments. Nous tirons les leçons de la crise Covid19 et nous faisons un pas important de + pour construire l’Europe de la santé pr les citoyens européens.

 

● Personnalités centristes
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)
- Le Leadership, sujet clé aujourd’hui :
- Monde: la course au leadership est lancée entre les USA et la Chine.
- Europe: Seul un leadership franco-allemand peut éviter notre sortie de l’histoire
 - France: le Leadership de Macron sera t-il suffisant pour gagner?

- Avec les tensions entre la Chine et les Etats-Unis, l'Europe risque de sortir de l'Histoire. Sans leadership européen, nous serons croqués vivants. La solution peut être le couple franco-allemand.

- Très dangereux d'être dans une situation où les gens ne se parlent plus ! On assiste aujourd'hui à une guerre froide, le monde se referme.

- Je ne vois pas En Marche gagner d'évidence les législatives.