dimanche 14 août 2016

Une Semaine en Centrisme. Les Français aiment le centrisme de Simone Veil

Simone Veil à la tribune de l'Assemblée nationale en 1974
C’est devenu une habitude, Simone Veil est la personnalité politique préférée des Français selon le classement établi tous les six mois par le JDD.
Evidemment, il s’agit d’une liste fermée (on propose un certain nombre de noms aux sondés) et l’ancienne ministre de la Santé de Valéry Giscard d’Estaing est, depuis longtemps, retirée des joutes politiques quotidiennes.
Néanmoins, Simone Veil n’est pas en troisième position du classement pour rien (alors que la deuxième personnalité politique, Nicolas Sarkozy, est 48°, étrangement devant Alain Juppé et Emmanuel Macron, respectivement 49° et 50°, alors qu’ils le devancent de loin dans tous les baromètres de popularité!), derrière Omar Sy et Jean-Jacques Goldman.
C’est bien sa modération, sa sagesse mais aussi son modernisme et son progressisme qui sont appréciés de ses compatriotes, c’est-à-dire ce qui constitue en grande partie le juste équilibre prônée par le Centrisme.
Ainsi, sa loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) de 1974 n’a jamais été un blanc-seing pour l’avortement à tout va.
Il s’agissait de mettre fin à une situation où les femmes n’avaient pas le droit de choisir leur grossesse et où les avortements clandestins étaient souvent de véritables boucheries pour celles qui ne pouvaient se payer les cliniques haut de gamme à l’étranger.
Mais, tout autant, elle souhaitait aussi par ce texte, appeler les femmes à la responsabilité en faisant en sorte que l’IVG ne soit pas un acte banal mais celui choisit en dernier ressort et pris en toute conscience et connaissance de cause.
Une philosophie centriste sous-tendait cette loi.
Bien entendu, les Français apprécient également son tempérament, elle qui s’est battue toute sa vie pour ses convictions et les droits des femmes quand ceux-ci étaient encore balbutiants.
Quant à son combat politique, elle ne fait que de rares apparitions, une des dernières ayant été pour soutenir la création par Jean-Louis Borloo de l’UDI dont elle est d’ailleurs titulaire de la première carte de membre.
Elle se sent proche de la confédération centriste, à l’opposé du Mouvement démocrate et, surtout, de François Bayrou.
Entre elle et le leader du MoDem, le courant ne passe pas du tout, notamment depuis qu’elle estime que ce dernier a plombé sa campagne pour les élections européennes de 1989 alors qu’il était son directeur de campagne.
Son aversion pour Bayrou l’amènera à soutenir Nicolas Sarkozy en 2007 et à qualifier le président de l’UDF d’alors d’«intriguant» et d’«opportuniste» n’ayant pas la «carrure» pour être président de la république.
Rappelons qu’en européenne convaincue, Simone Veil a été présidente du Parlement européen.
De même, elle s’est toujours opposée radicalement au Front national affirmant qu’entre un des candidats et un du PS, elle choisirait toujours ce dernier.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC