lundi 7 septembre 2020

Présidentielle USA 2020. Sondage quotidien USC Dornsife / 7 septembre: Biden reprend une marge confortable

Voici les résultats au 7 septembre du sondage quotidien réalisé par USC Dornsife (le centre d’études politiques Dornsife de l’université de Californie du Sud) qui donnent le candidat démocrate et centriste, Joe Biden, toujours en tête de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre 2020 avec une marge qui s’est accrue de plus de 1,5 point sur le président républicain sortant, Donald Trump auprès des personnes qui disent qu’elles iront certainement voter («likely voters»).

 

► Moyenne de la semaine de Joe Biden (démocrate): 51,51%

► Moyenne de la semaine de Donald Trump (républicain): 42,19%

► Joe Biden en tête avec 9,32 points d’avance (+1,56 point par rapport au 6 septembre)

(Le sondage quotidien USC Dornsife est constitué d’un panel d’environ 6 000 électeurs éligibles disséminés dans tout les Etats-Unis. Ensemble, ils constituent un échantillon représentatif de la population américaine. Chaque jour, environ 430 d'entre eux sont invités à répondre à quatre questions en ligne dans le sondage quotidien. Chaque jour juste après minuit, les chercheurs mettent à jour les résultats, qui sont basés sur une semaine de réponses)

 

► Moyenne des agrégateurs de sondages:

- Agrégateur FiveThirtyEight: Joe Biden +7, (+0,1 point par rapport au 6 septembre)

- Agrégateur RealClearPolitics: Joe Biden +6,9 (-0,1 point par rapport au 6 septembre)

(La différence des résultats entre le sondage quotidien USC Dornsife et les agrégateurs de sondages RealClearPolitics et FiveThirtyEight tient à ce que ces derniers prennent en compte l’ensemble des sondages qui ne sont pas constitués uniquement de panels de «likely voters» mais aussi, simplement d’adultes ou de personnes habilitées à voter. La prise en compte des électeurs qui se disent certains d‘aller voter donne une meilleure qualité aux résultats)

 

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La respectocratie, dépassement nécessaire de la démocratie

En ce début de XXI° siècle, afin de poursuivre l’établissement de la démocratie, un objet toujours en constante progression et continuelle perfection ainsi que de prendre en compte les évolutions des mœurs et des pratiques dans les pays démocratiques, tant au niveau politique que social et sociétal, tant au niveau de la communauté que de la personne, nous sommes sommés par la réalité d’organiser et structurer un régime politique qui va au-delà de la démocratie, qui est un dépassement de celle-ci, à la fois parce qu’il s’impose logiquement comme la phase supérieure issue directement des régimes mis en place depuis le XVIII° siècle dans nombre de pays du monde et parce qu’il répond à une demande plus ou moins diffuse, plus ou moins structurée, plus ou moins consciente, parfois pervertie et instrumentalisée mais tout à fait présente des individus et des sociétés à travers le monde.

Ce dépassement s’impose aussi parce qu’il en va de la pérennité même des acquis démocratiques depuis près de deux siècles et demi, longue période à l’échelle de la vie humaine, goutte d’eau temporelle dans celle de l’Histoire.

Pour ce faire, nous devons procéder à un changement de paradigme et encadré un mouvement déjà en cours qui produit nombre de revendications, certaines justifiées, d’autres totalement infondées.

Ainsi, la pierre angulaire des fondations du modèle de régime qui organise les sociétés dites démocratiques qui s’appuie sur le réel et les valeurs humanistes ne doit plus être le pouvoir du peuple mais le respect de la personne en tant qu’individu et membre de la communauté (le pouvoir du peuple et les droits de la personne découlant directement du respect).

Mais dès que nous prononçons le mot respect, il convient immédiatement d’affirmer que s’il faut considérer que la demande forte émanant des individus (le respect est un des concepts les plus utilisés comme revendication envers la société et les autres) est légitime, elle est aussi souvent en dehors même de ce qu’est ce respect parce qu’il n’est, dans la bouche de ceux qui le prononcent, qu’une demande égoïste et égocentrique, la demande d’une reconnaissance qui ne va que dans un sens, celui de la personne qui la demande sans qu’il y ait la moindre once de volonté de réciprocité dans celle-ci.

Etre respecté c’est bénéficier du respect de son individualité (ce qu’est l’individu dans sa différence irréductible, son «âme» diraient certains), du respect de sa dignité (ce que l’individu a de sacré et d’inviolable tant physiquement que psychologiquement et intellectuellement), du respect de sa liberté (la capacité de l’individu à agir pour son intérêt en fonction de son individualité et de sa dignité) le tout dans une relation obligatoirement et catégoriquement réciproque, symétrique et transitive, entre les membres de la communauté (de la plus petite à la plus grande, l’Humanité) mais aussi dans le devoir de la société d’assurer la réalité de ce respect, tant de la part de son organisation notamment étatique que de la part de chaque citoyen envers l’autre et les autres.

Ce changement de paradigme n’est en rien un abandon de la démocratie telle que nous entendons ce terme en ce deuxième millénaire naissant mais en est un dépassement ce qui a évidemment de fortes implications dont une, primordiale, qui, s’il donne toujours au peuple la légitimité pour choisir ses dirigeants, ne lui donne plus, en revanche, la légitimité de choisir quelles métavaleurs sont à la base du vivre ensemble ainsi que celle de choisir un régime qui déciderait de supprimer les valeurs humanistes à la base de la démocratie républicaine mais qui impose à toute société de faire en sorte que ce respect soit effectif, durable et ne puisse jamais être remis en cause.

De ce point de vue, ce régime n’est pas une option parmi d’autres possibilités d’organiser la société mais est bien le fondement de toute organisation sociale qui ne peut être remise en cause.

Certains parleraient de régime «naturel», je préfère parler de régime «légitime».

Dès lors, ce n’est plus de démocratie qu’il faut parler pour caractériser les régimes de liberté que nous connaissons ou que nous voulons voir implémenter en ce XXI° siècle mais de respectocratie.

Car, comme je viens de le dire, l’important n’est plus désormais la souveraineté du peuple mais le respect de la personne (individu en tant que membre d’une communauté organisée).

La respectocratie c’est donc le régime de l’égalité des individualités (comme le demande Stirner), de l’égale dignité (comme le demande Fukuyama) et de l’égale liberté.

Ce régime du respect, du sévas, de la civilita, de la considération est une étape, voire peut être un aboutissement dans la recherche de la meilleure organisation humaniste où l’individu ne doit plus être dépendant du bon vouloir des autres et de la communauté mais doit être respecté pour ce qu’il est, sa seule obligation étant de respecter l’autre, tous les autres.

Cela ne signifie pas que les règles de la démocratie comme l’élection, la liberté d’expression ou les valeurs de celles-ci comme la liberté ou l’égalité ne sont plus d’actualité.

Au contraire elles sont de fait comprises dans cette notion de respect étant entendu que respecter quelqu’un c’est respecter son opinion même si on n’est pas d’accord avec lui ou l’estimer égal à soi.

La respectocratie, si elle est une volonté humaniste et théorique de dépassement de la démocratie, est également un constat: l’exigence des individus à être mieux considérés

Mais attention, elle n’est certainement pas cette démocratie à la carte et consumériste dont certains rêvent pour s’émanciper à peu de frais du lien social et des règles du vivre ensemble.

Le respect impose des obligations importantes et incontournables pour pouvoir bénéficier de ses grands bienfaits.

Ici, c’est du donnant-donnant, du gagnant-gagnant.

Car la respectocratie est tout sauf un régime permissif et laxiste.

Bien au contraire.

Ses règles de fonctionnement, son appel à la responsabilité et à assumer sa vie et ses actes demandent que la personne, pour bénéficier de tous ses bienfaits, assument son devoir de permettre aux autres d’être en possession des mêmes opportunités.

De même, la respectocratie n’a rien à voir avec le «sur-respect» demandé par certains au nom d’une priorité identitaire ou communautariste voire issue selon eux d’une réparation, non seulement de la société mais des autres, de tous les autres, face à une situation vécues dans le présent ou le passé.

Ce sur-respect est en réalité l’ennemi mortel du respect et de la respectocratie.

En revanche, cette dernière est la seule voie qui permette, in fine, de faire en sorte qu’il soit qualifié pour ce qu’il est, d’abusif et d’illégitime.

En outre, le respect impose toute une série de comportements et d’agirs qui ne permettent pas de léser une partie de la population vis-à-vis d’une autre et, surtout, de prendre des décisions qui auraient un impact négatif sur le vivre ensemble, on pense ici aux questions environnementales mais aussi celles concernant les conflits au sein d’une communauté et entre certaines communautés.

Comme la démocratie républicaine, la respectocratie est un idéal à atteindre, mais, tout comme la démocratie républicaine, un idéal pratique, c'est-à-dire atteignable avec de la volonté et des règles.

Elle est surtout la possibilité de penser notre avenir, pas simplement avec espoir mais tout simplement d’en imaginer un.