mardi 3 août 2021

Vues du Centre. Giscard-Macron, même haine?

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Valéry Giscard d'Estaing & Emmanuel Macron

Lors de son septennat, Valéry Giscard d’Estaing cristallisa sur sa personne une haine venue de la Gauche et de la Droite (ainsi que de leurs extrêmes) que l’on retrouve aujourd’hui à l’encontre de Macron.

Tous deux étant centraux et soutenus par les centristes, l’analogie veut donc dire quelque chose.

Parce que ni Mitterrand, ni Chirac, ni même Sarkozy ou Hollande ne durent faire face à tant d’attaques sous la ceinture et à une alliance de fait entre gens de gauche et de droite pour les porter.

Il faut dire que le Centre est bien un danger pour la Gauche et la Droite.

Si, théoriquement, l’ennemi de la Gauche est la Droite et vice versa, en réalité celui qui représente une menace pour les deux, c’est bien le Centre, celui qui n’est pas de l’autre côté mais bien plus proche, souvent à côté, et qui peut donc séduire vos sympathisants et, surtout, vos électeurs par son projet, son programme politique et sa gouvernance.

Dès lors c’est une alliance objective Gauche-Droite qui se noue pour se débarrasser du Centre – ce poison mortel pour ces idéologies clientélistes – ou pour qu’il retourne à son rôle que les deux côtés veulent lui assigner, être l’appoint d’une majorité dont ils sont les leaders.

D’où cette évidence rappelée souvent ici par Alexandre Vatimbella que le Centre a deux fois plus d’ennemis que la Gauche et la Droite, donc doit faire face à des attaques venus des deux bords de l’échiquier politique.

Pour en revenir à Giscard et Macron, tous deux ont été accusés d’être autoritaires, de vouloir rogner les libertés et d’avoir un comportement hautain vis-à-vis des Français.

Or, non seulement, c’est faux – tous deux, ont étendus les libertés et ont voulu se rapprocher de ces mêmes Français – mais les manquements démocratiques ont été nettement plus nombreux chez tous les autres présidents de la V° République, Hollande excepté.

Malgré tout ces accusations ont été nourries sans cesse – et sans preuve – par la Gauche et la Droite et il n’est pas étonnant que les populistes et les extrémistes les aient reprises et qu’elles aient donné du grain à moudre à la populace des gilets jaunes et des antivax pour ce qui est d’Emmanuel Macron.

Ainsi, dans ce paysage politique délétère actuel, Gauche et Droite portent une responsabilité immense dont il faudra bien, un jour, faire l’inventaire.

Jean-François Borrou