mardi 23 mai 2023

La quotidienne centriste du 23 mai 2023. De Courson-Pancher ou la tambouille politicienne à son paroxysme

La dévalorisation de la politique est habituel chez nombre de politiciens qui l’instrumentalisent à leurs fins personnelles et/ou pour des motifs où la démagogie le dispute au populisme dans une démarche hautement clientéliste, voire de défie aux institutions démocratiques.

C’est le cas avec la proposition de loi du groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires dont les 21 députés sont membres de micro-partis ou indépendants qui se sont réunis pour avoir un poids plus important) sur l’abrogation de la retraite à 64 ans qui vient pourtant d’être adoptée par le Parlement.

Ici, nous ne parlerons pas du problème de l’âge légal de départ à la retraite mais de ce qui a réellement motivé cette proposition qui devrait être discutée le 8 juin prochain sauf si elle est déclarée anticonstitutionnelle (article 40 de la Constitution), ce qui devait être le cas si la légalité est respectée.

Nous sommes en effet en présence d’une manœuvre qui n’a rien à voir avec la grande politique mais avec cette tambouille politicienne que nous venons d’évoquer.

Les raisons qui ont poussé deux des membres de Liot – de Courson et Pancher – sont complétement extérieure au problème des retraites.

C’est tellement vrai que les deux députés avaient signé il y a pas si longtemps une proposition de loi pour que l’âge légal de la retraite soit porté à… 64 ans!

Non, sous couvert de «défense de la démocratie» (sic!) il s’agit d’abord d’une haine personnelle que ces deux élus portent depuis 2017 à Emmanuel Macron et dont on retrouve l’obsession envers le Président de la république dans leurs déclarations et dans leurs publications sur les réseaux sociaux.

Positionnés tous les deux à droite de la Droite (même si de Courson appartient à un parti qui s’appelle Les centristes mais qui dévoie constamment cette appellation, son leader, Hervé Morin, étant l’allié zélé de l’aile droite de LR, notamment de Laurent Wauquiez et de Bruno Retailleau et si Pancher appartient à l’UDI mais n’a jamais été centriste, le parti créé par Jean-Louis Borloo et aujourd’hui en déshérence, réunissant des gens de droite, comme Pancher et du centre), ils se sont constamment opposé à la majorité centriste qui soutient Macron.

Ensuite, ils sont en mal de notoriété, cultivant tous deux mais surtout Courson, un narcissisme mégalomaniaque alors même qu’ils demeurent la plupart du temps dans le marigot des élus les plus obscurs.

Ils ont trouvé un moyen, à la fois, de se venger de Macron – on rappelle qu’ils souhaitent une dissolution de l’Assemblée nationale en espérant que la majorité actuelle se fasse laminée et qu’ils appartiennent à une nouvelle pour faire partie du gouvernement qui en sortira – et d’apparaître en pleine lumière.

Pour cela, ils n’hésitent pas à jouer les chevaux de Troie des extrêmes puisque grâce à leur proposition le RN et LFI pourront voter contre le gouvernement sans pour autant être accusés d’un quelconque accord entre eux.

C’est dire le degré zéro où sont tombés les deux députés qui renient, non seulement, leurs convictions mais n’ont aucun problème à nouer alliance avec ceux qu’ils ont combattu toute leur carrière!

De fait, ils abîment la politique au moment où elle n’en a pas besoin, attaquée par les extrêmes et les populismes.

In fine, ils dévoilent ce qu’ils sont vraiment, de médiocres personnages qui mettent en danger la démocratie républicaine pat leurs comportements et pour des motifs minables et nauséabonds.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La condition humaine et la question de l’eau

La gestion de l’eau est emblématique de notre condition humaine, des lacunes de celles-ci dans nos connaissances et dans notre capacité à anticiper les problèmes, des comportements irresponsables et égoïstes en tant que sans eau pas de vie sur Terre.

La ressource eau potable a toujours été un problème pour l’Humanité.

Pendant des siècles, nombre de personnes mourraient pour avoir bu de l’eau viciée et l’on préférait boire du vin ou de la bière dans certaines communautés afin d’échapper à ces maladies mortelles qu’on savait venir de l’eau sans savoir pourquoi.

Les découvertes scientifiques ont permis de proposer de l’eau en quantité et en qualité dans beaucoup de pays du monde depuis le 19e siècle.

Mais le manque d’eau et une absence de potabilité demeurent dans beaucoup de régions du monde.

Néanmoins, l’idée de manquer d’eau au niveau de la planète n’a jamais été une préoccupation des politiques publiques ainsi qu’une crainte des populations.

Il pouvait y avoir, ici ou là, des pénuries ou des pollutions qui pouvaient priver des populations d’eau localement et de manière conjoncturelle.

Ce qui fait que les politiques de protection de cette ressource étaient rares, peu importantes sauf là où la pénurie était structurelle comme dans les pays du Sud où les plus riches ont commencé à se doter d’usines de désalinisation d’eau de mer malheureusement hautement polluantes encore aujourd’hui.

Quant aux potentielles «guerres de l’eau», elles semblaient être dues à des situations locales qui avaient peu d’incidences sur l’ensemble de la planète.

L’exemple-type de ce désintérêt pour prendre le problème à la racine vient des propos du président américain George W Bush qui, lorsqu’on lui faisait remarquer que les Etats-Unis consommaient beaucoup trop d’eau, asséchant lacs, rivières et nappes phréatiques a répondu qu’il suffirait d’aller la chercher au Canada!

Les Canadiens ont répondu qu’il en était hors de question mais que pourront-ils faire le jour où les Américains auront vraiment besoin de leur eau?!

Pourtant, alors que l’on consacre des milliards pour des politiques et des produits qui ne sont pas indispensables à notre existence, l’eau est demeurée cette ressource qui serait soi-disant toujours disponible en quantité suffisante et que l’on pourrait rendre potable grâce aux technologies maitrisées.

Point donc de «plan eau», d’infrastructures adéquates, de gestion rationalisée, etc.

Même quand des problèmes sont apparus qui indiquaient que ce n’était pas des épisodes passagers mais des tendances lourdes, les réactions n’ont pas été à la hauteur de l’enjeu.

Rappelons-le: sans eau pas de vie.

Si, désormais, avec le réchauffement et donc le dérèglement climatiques, la pénurie d’eau du fait de son utilisation débridée et aucunement encadrée, menace des Etats-Unis à la Chine en passant par l’Europe, des pays qui ne sont pas pauvres et démunis, c’est parce que nous n’avons pas mis en place les politiques et les mesures qu’il fallait parce que trop «contraignantes» et «chères».

Tout cela dit quelque chose de notre condition humaine, de notre incapacité à bâtir un monde où nous prenons en compte les fondamentaux de notre existence.

L’espèce humaine, toute intelligente et capable de réalisations exceptionnelles qu’elle est, ne s’intéresse aux problèmes que quand ils sont là ce qui est souvent trop tard.

Au lieu d’édifier nos société sur du solide, nous accumulons des strates fragiles en espérant que cette construction tienne le plus longtemps possible.

Du coup, au lieu de régler des problèmes assez facilement quand il en est encore temps, nous nous retrouvons au pied de montagnes gigantesques de défis que nous avons bien du mal à résoudre correctement.

L’eau est un exemple typique de nos comportements parce qu’elle est au cœur de nos vies et que nous avions les moyens de sécuriser nos approvisionnements mais que nous avons voulu croire qu’elle serait toujours une ressource «infinie» et qu’il serait toujours temps de s’en occuper «si jamais».

Nous avons fait et faisons la même chose avec l’alimentation, la pollution, l’énergie et bien d’autres domaines.

Changer drastiquement notre vision semble une gageure, non seulement parce que nous n’y sommes jamais parvenus jusqu’à présent, mais parce que cela entraînerait des remises en question que ne sont pas prêts à accepter de larges pans de la population voire de pays tout entiers.

Pourtant, il faudrait que nous prenions enfin conscience de la précarité de la vie humaine face à des réalités qu’il ne suffit plus de nier ou encore de minimiser.

L’espèce humaine en est-elle capable collectivement et solidairement?

Son histoire prouve le contraire.