mardi 12 décembre 2023

La quotidienne centriste du 12 décembre 2023. Mobilisation contre la conjuration des extrêmes

Il n'est plus temps de s'étonner ni même de s'indigner de l'alliance entre LFI et le RN mais de se mobiliser contre cette offensive des extrêmes contre la démocratie républicaine libérale en vue d'établir un régime autocratique voire pire.

Ce qui pouvait d’abord être vu comme contre-nature voire, a minima, comme baroque, est désormais une réalité qui n’est pas étonnante pour ceux qui n’ont jamais été dupes des soi-disant différences des régimes totalitaires.

L’association des extrêmes se fonde sur une même haine de la démocratie et de ses valeurs humanistes.

Dès lors, la conjuration des extrêmes pour abattre le régime démocratique est une donnée constante.

Bien sûr, ce pacte est conjoncturel et se rompt dès que la démocratie est en lambeaux.

Alors, une guerre sans merci s’engage entre l’extrême-gauche et l’extrême-droite pour la conquête finale du pouvoir.

Beaucoup, à gauche et à droite, refusent de la voir parce qu’ils estiment que l’idéologie de l’extrême-gauche n’est pas identique à celle d’extrême-droite.

Le réel a pourtant démontré que l’idéologie est toujours secondaire face à cette même base totalitaire où le pouvoir est exercé de manière dictatoriale et où la violence est constante.

Parce qu’in fine, comme l’ont montré toutes les expériences des extrêmes, l’Etat devient un outil pour asservir les populations et créer une classe dirigeante qui n’est rien moins que composée de profiteurs.

Le discours et la propagande sont différents, pas la manière de gouverner qui est identique parce que l’objectif unique est le pouvoir pour le pouvoir et ses largesses matérielles.

Evidemment, les troupes des deux extrêmes se haïssent mais moins par leurs objectifs différents que par leur but commun: prendre et garder le pouvoir.

Oui, LFI et le RN, c’est blanc bonnet et bonnet blanc.

Un peu comme Staline et Hitler.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

Propos centristes. France – Défense des droits de l’humain / Loi immigration et refus de l’opposition d’en discuter / France 2030, point d’étape / Pour une armée européenne / Aide à l’Ukraine / La COP28 n’avance pas…

Voici une sélection, ce 12 décembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République) 
> Il y a cinq ans, le marché de Noël de Strasbourg était la cible d'une attaque terroriste. Nous n'oublierons jamais nos cinq compatriotes qui ont perdu la vie. Ce soir nous pensons aux familles avec émotion, et à tous nos policiers, gendarmes et militaires qui nous protègent.
> [
Discours à l’occasion du 75e anniversaire de la Déclaration des Droits de l’Homme]
Ici même, il y a 75 ans exactement, dans ce palais de Chaillot qui se tient au cœur battant de Paris, fut adopté un texte qui héritait d’une longue tradition des Lumières, et l’élargissait aux dimensions du monde : la déclaration universelle des droits de l’Homme. Après trois mois de session au Trocadéro, devenu pour l’occasion territoire international, les 58 délégués de l’Assemblée générale des Nations unies, au terme d’un débat vigoureux, s’accordèrent le 10 décembre 1948, à une large majorité, sur une déclaration de trente articles qui, depuis, reste une boussole pour la communauté internationale. 
Nous avons bien entendu complété ce socle ensuite par les Pactes pour les droits civils et politiques, pour les droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que de sept conventions visant à mieux protéger les droits des plus fragiles et de mettre fin aux situations les plus inhumaines.
Car c’est au fond ce qui nous rassemble tous ici, il y a ici, rassemblés, des femmes et des hommes venant de pays qui tout à la fois ont négocié ce texte, qui l’ont voté, ou pas, et de pays que l’histoire avait privés d’être autour de la table à ce moment-là. Mais une chose est sure, c’est que ces droits sont universels et j’insiste en ce moment, où certains dirigeants de pays qui pourtant étaient là et l’avaient signée, sont en train de nous expliquer que ces droits seraient devenus relatifs ou régionaux et que d’autres viendraient nous expliquer qu’au fond, le respect de la dignité ou l’égalité entre les femmes et les hommes, serait quelque chose qui changerait selon la latitude ou la longitude. Non, c’est faux et résolument faux, et ce serait faire terriblement reculer l’Histoire que de céder à cette espèce de révisionnisme contemporain qu’on voit partout réapparaître et qui vient au fond fracturer ce que cette déclaration universelle a permis de faire, le fait qu’il y a un intangible derrière ces droits et qu’ils s’appliquent sur la planète tout entière. 
Ces principes ne sont pas culturels, ils ne sont pas occidentaux, ils ne sont pas datés ni géographiquement circonscrits. Ouverts à tous les peuples, quels que soient leur histoire et leur bagage culturel, ils constituent l’horizon d’un projet humaniste sur lequel sont fondées nos démocraties et le projet multilatéral onusien de paix et de prospérité partagée. 
Il faut redire tout cela aujourd’hui et élever la voix quand il le faut pour défendre cet héritage si précieux, rappeler qu’il s’est construit sur le refus de la violence et de la déshumanisation de la Seconde guerre mondiale. Et ce sont les mêmes formes qu’on voit réapparaitre aujourd’hui, à peu près sur tous les continents. Il est donc de notre responsabilité en cet anniversaire de rappeler combien ce projet est important. 
Notre République française est elle-même fondée sur ce principe d’universalité de nos citoyens, égaux devant la loi « sans distinction d'origine, de race ou de religion. » Elle respecte toutes les croyances et dès lors, ces institutions, que ce soit l’école, les administrations publiques, avec un devoir de neutralité, protègent les libertés de conscience de chacun face à la pluralité des convictions religieuses ou philosophiques.  La position de la France, porteuse de ce message universel, d’une France qui reconnait la valeur égale de chaque être humain, indépendamment de ses appartenances, indépendamment de ses identités, c’est la puissance de ce message depuis 1948 ou plutôt devrais-je dire, depuis 1789, message qui continue de se battre contre tous les obscurantismes. 
C’est ce que nous nous attachons à faire, au quotidien, en France et à l’étranger, pour faire avancer la bataille des droits. En tant que pays membre des Nations unies, nous nous soumettons bien sûr aux examens périodiques universels, qui permettent à chacun d’entre nous d’identifier ses faiblesses et de renforcer sans cesse la protection des droits sur notre propre sol et nous continuerons de le faire. Je veux ici dire toutefois que la défense de cet universalisme, la défense de ces principes dans un temps où le pire revient, où l’état de droit est parfois bousculé sur notre continent, où la guerre revient, où les principes mêmes, je le dis sont bousculés, ne doit pas s’accompagner d’un relativisme par lequel, à l’issue de ces enquêtes, on pourrait être surpris de voir que des parallèles scabreux sont dressés entre des situations que l’on constate ici et qui n’ont absolument rien à voir et rien de comparables avec ce qui est ensuite dénoncé à l’étranger. Je continuerai de corriger tout ce qui doit l’être en France mais par respect pour ceux qui vivent dans des pays où les droits sont foulés au pied, je pense que tous les combattants des droits humains, de l’état de droit, gagneraient à l’esprit de finesse et de distinction et à éviter les raccourcis qui servent les discours qui ne nourrissent que les extrêmes. 
Ces dernières années, nous avons fait ensemble avancer sur plusieurs fronts de manière très concrète plusieurs combats, et je veux ici les rappeler parce que vous en êtes les artisans :
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Les droits des femmes d’abord. Les droits des femmes d’abord. Grandes causes des deux quinquennats, porté par plusieurs d'entre vous, militantes et militants et évidemment représentants gouvernementaux, nous avons ensemble en 2021, accueilli avec le Mexique le Forum Génération Égalité afin de mobiliser la communauté internationale à une heure où la pandémie avait fait régresser les droits des femmes et notamment des filles sur la planète. Plus de 40 milliards de dollars d'engagements pour mener la bataille de la santé sexuelle et reproductive, de l'éducation, de l'autonomisation économique ont été réunis à cette occasion. C'est un combat que nous devons poursuivre sans relâche partout. Et quand je vois aujourd'hui, à chaque fois que la violence s'installe, ce sont les femmes et les jeunes filles qui sont les premières victimes. Quand le terrorisme revient, elles sont touchées. La pandémie, nous l'avions vu, avait bousculé les droits économiques et sociaux dans de nombreux pays d'Afrique. Ce sont les jeunes filles avant toutes choses qui en ont été les victimes et qui ont été le plus privées d'écoles. Quand la guerre est venue et continue de sévir au Proche et Moyen-Orient, ce sont les jeunes filles, et je le dis devant Nadia MURAD, dont le combat est si courageux en la matière, qui ont été les premières victimes, jeunes filles yézidies mais de tant d'autres peuples, des violences et des violences sexuelles, en particulier, de la sortie de l'école, de l'abandon, de la séparation des familles. Ce combat universel est indispensable et le combat pour l'éducation des jeunes filles est un combat essentiel, en particulier à continuer de mener sur le continent africain. Et je le dis à un moment où, malheureusement, en raison des coups d'État répétés, le Sahel aujourd'hui est tenu bien trop souvent par des militaires qui ont oublié l'intérêt de leurs peuples et où on voit encore aujourd'hui le recul de la scolarisation des jeunes filles après des efforts salutaires qui avaient été faits par plusieurs dirigeants ces dernières années. Nous continuons de nous battre avec les organisations non gouvernementales, avec les acteurs de notre investissement solidaire en la matière mais ces combats sont aussi à mener dans nos pays et nous l'avons vu ces dernières années, car les libertés reconnues aux femmes, que l'on pensait en quelque sorte impossible de faire reculer, sont remises en cause par des mouvements politiques, parfois par des dirigeants qui arrivent au pouvoir, par des jurisprudences qui changent, en fonction d'équilibre politique. C'est pourquoi j'ai pris l'engagement de mener ce combat, et c'est pourquoi la France se félicite de montrer l'exemple en inscrivant dans sa constitution la liberté de la femme de recourir à l'interruption volontaire de grossesse. Cette liberté sera inscrite dans notre constitution, et le texte, suite à son passage au Conseil d’Etat arrivera dans les prochains jours sur la table du Conseil des ministres pour que nous puissions l'adopter, et qu'il fasse ensuite son chemin législatif puis constitutionnel. 
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Pour les droits des enfants, le combat est aussi mené chaque jour. Ils sont les plus vulnérables, et je l'évoquais à l'instant en parlant de l'éducation, tout particulièrement des jeunes filles. La France est devenue un soutien majeur du Partenariat mondial pour l'éducation, et pour nous, c'est une grande occasion de présenter sur l'importance de celui-ci, qui a réussi ce tour de force de faire augmenter les budgets consacrés à l'éducation dans tous les pays d'intervention ces dernières années, grâce à la mobilisation avec le Sénégal que nous avions conduite en 2018, et à beaucoup des acteurs aussi sur ce sujet sur la terre entière. Nous avons également lancé, avec le Programme Alimentaire Mondial, dont je veux saluer la mobilisation, une grande coalition en faveur de l’alimentation scolaire. Cette coalition a permis de retrouver le niveau pré-Covid en nombre de repas servis, et notre objectif, nous l'avons réaffirmé ici même en octobre dernier, vise à assurer que chaque enfant dans le monde ait accès à un repas nutritif par jour d'ici 2030. En le disant en ces termes, mesurons tous combien c'est fou de se dire que c'est un objectif pour 2030, mais nous en sommes là. Et donc nous devons continuer de mobiliser les financements internationaux et l'organisation, avec évidemment tous les réseaux gouvernementaux et non gouvernementaux, pour pouvoir venir en soutien de tous ces enfants, car nous avons encore des centaines de millions d'enfants à travers le monde qui n'ont même pas un repas normal par jour. Ce combat est essentiel pour l'ordre. Et bien évidemment, nous continuerons le combat, mené en lien étroit avec l'UNESCO et avec plusieurs d'entre vous, pour la protection des enfants, la protection de leurs droits, leur sécurité, la lutte contre les crimes qui les touchent et les violences, pour que justice soit faite et que les politiques de prévention soient menées dans tous nos pays, la lutte évidemment contre la pédophilie et la pédopornographie. 
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Pour les droits des personnes LGBT+, là aussi, le combat ces dernières années s'est poursuivi. Et conformément à mon engagement, j'ai nommé l'an dernier un Ambassadeur qui défend aux quatre coins du monde et porte devant les Nations unies ce combat qui est pour nous essentiel de la dépénalisation de l'homosexualité. Nous ne pouvons pas accepter aujourd'hui encore que quiconque puisse être jugé en fonction de son orientation sexuelle. Ce combat est très loin d'être gagné. Là aussi, cette pénalisation est aujourd'hui portée par des discours relativistes sur de nombreux continents. Elle est portée par des discours religieux ou traditionalistes qui sont complètement falsifiés sur de nombreux continents. Et ces discours reviennent, y compris sur le continent européen, y compris au sein de l'Union européenne et du Conseil de l'Europe, d'une manière intolérable, en justifiant en quelque sorte le pire par une forme de conservatisme détourné ou de traditionalisme qui aurait lui-même perdu le nord. Rien, rien ne peut justifier une pénalisation, quelle qu'elle soit, de l'homosexualité. 
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Pour le droit à un environnement sain, nous nous battons au quotidien pour la transition écologique en France, en Europe, dans le monde, pour une transition solidaire qui permette d'assurer qu'aucun pays n'ait à choisir entre lutter contre la pauvreté et investir pour la planète, avec une mobilisation financière inédite de la France, qui, je veux le dire ici, non seulement est sur sa trajectoire des accords de Paris, mais est aussi, et surtout, sur la trajectoire de sa juste part en termes de financements internationaux. Nous sommes peu dans le club des pays du G7 à avoir ces deux qualificatifs. Mais je veux le dire ici aussi, car il s'agit de rendre ces droits effectifs et nous sommes à un moment de la vie de la planète, où beaucoup de pays, de peuples qui n'ont rien fait pour créer les dérèglements climatiques sont les premiers à en être victimes. C'est pourquoi je me félicite des avancées que nous avons ensemble construites la dernière année avec un fonds permettant de faire face aux dommages et préjudices qui a obtenu un début de mobilisation internationale. C'est pourquoi nous devons aller plus loin et plus fort pour accompagner beaucoup plus massivement des pays qui déjà subissent les conséquences de la vulnérabilité climatique. Ce que nous allons signer dans quelques semaines avec le Bangladesh où nous investirons, levant des financements internationaux, nous mobilisons également plus d'un milliard et demi d'euros pour le Bangladesh. Mais nous devons aussi prendre en compte le fait qu'aucun pays n'a à choisir entre lutter contre la pauvreté, pour la biodiversité et contre le réchauffement climatique. C'est le sens même du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète que nous avons bâti ici même en juillet dernier et bâti ensemble. Car pour la première fois depuis bien des années, ce pacte a été construit, conçu avec des pays de tous les continents, sur un consensus établi entre toutes les latitudes et permettant justement de mobiliser, là aussi, plus de financements internationaux sur une philosophie commune. C'est aussi par ce texte que nous mettons au cœur de ce projet pour le droit à un environnement sain, la reconnaissance du droit des peuples autochtones. Et je le dis devant le Cacique Raoni qui nous fait l'amitié d'être là, à nos côtés, avec plusieurs autres représentants dans cette salle des peuples autochtones. Il n'y a pas de solution durable véritable si elle ne prend pas en compte le fait que la lutte pour la biodiversité, la lutte contre le réchauffement climatique est une lutte respectueuse des peuples qui vivent dans ces écosystèmes, de leurs droits et de leur mode de vie. Et c'est pourquoi, aux côtés du gouvernement brésilien, nous continuerons de nous battre pour lutter contre toute déforestation, pour reconnaître le droit des peuples autochtones de manière solide et effective. 
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Le XXIᵉ siècle a vu également l'avènement d'un monde numérique. Et parler des droits humains, c'est parler de ce qui existe dans ce nouvel ordre public dans lequel les normes de l'État de droit doivent s'appliquer. Défi que nos pères, il y a 75 ans, n'avaient évidemment pu prévoir. Depuis 2017, nous avons œuvré sans relâche avec nos partenaires, que ce soit pour la protection de la démocratie qui passe par l'intégrité des processus électoraux ou la protection de l'information, la lutte contre la pédopornographie, mais également contre le harcèlement en ligne ou contre les contenus terroristes et haineux. Et je veux le dire ici, nous avons, ces dernières années, procédé à un début de révolution normative. D'abord en Europe, avec les directives DSA et DMA, mais également à l'international, en réussissant à construire une forme de droit innovant grâce à l'appel de Christchurch d'abord, que nous avons réussi à transposer, permettant le retrait des contenus terroristes dans la fameuse heure d'or et continuons à nous battre pour le retrait des contenus haineux. Mais nous avons encore beaucoup à faire pour bâtir une véritable régulation en dur. Parce qu'aujourd'hui, nos enfants sont plongés dans un ordre public où tout est possible, où les discours de haine, d'antisémitisme, de racisme peuvent pulluler sans qu'ils soient protégés de cela, où la désinformation est partout et où le harcèlement, contre lequel nous luttons en classe et auprès des familles, peut revenir à travers les réseaux. Et donc nous allons continuer de nous battre pied à pied pour l'inscrire, comme on a commencé de le faire dans notre droit européen et le droit dérivé, mais aussi pour l'inscrire dans le droit international. Parce que c'est ça la réalité qui est seule efficace, on le sait, dans le droit numérique. Nous avons plusieurs travaux qui sont en cours, et je veux saluer, les états généraux de l'information qui ont cette mission difficile. Et je souhaite que la France puisse être, en quelque sorte, aux avant-postes de ce combat, mais avec la volonté qu'il soit tout de suite internationalisé parce que c’est la question de savoir comment, en quelque sorte, nos démocraties, à l’ère numérique peuvent continuer de vivre. Quelle démocratie peut survivre aux fausses informations répandues sans limite, à l'hyperconcentration économique dans le monde de la presse, des médias, à la manipulation de l'information qui est la forge de l'opinion publique ? L'hypothèse de base de nos démocraties, c'est que les consciences sont libres, éduquées, librement informées. Et tout cela est en train d'être perverti par un système de plus en plus opaque sur ses fondamentaux, dont les équilibres économiques ne sont pas ceux de l'ordre public et de l'intérêt général, mais de la publicité individualisée et au fond qui vend de l'information en ligne, plutôt qu'il fait mine de la donner pour mieux vendre derrière d'autres choses qu'il monétise. À cet égard, notre responsabilité est de créer de la transparence, des règles internationales nouvelles, et de le faire avec détermination et force, c'est l'objectif ô combien ambitieux de ces États généraux, et ce que nous continuerons de faire. À ce titre aussi, nous avons évidemment à mener ce combat à l'heure de l'intelligence artificielle, qui a des conséquences sur l'information, sur nos démocraties et sur beaucoup d'autres éléments touchant nos droits. La France s’honore d'accueillir le prochain sommet de l'intelligence artificielle, et compte sur vous tous pour nous aider à établir un cadre de gouvernance qui nous permette le respect des droits de chacun. Nous devons innover, faire de l'Europe une terre d'innovations en la matière, mais aussi de règles qui font que cette innovation soit au service de l'humanisme auquel nous croyons. 
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Enfin, notre combat passe évidemment par le soutien à tous ceux qui défendent les droits humains au quotidien. Vous êtes nombreux ici parmi nous ce soir, je le sais, et j’en ai croisé quelques-unes et quelques-uns. J'ai souhaité créer, avec le soutien de collectivités et d'organisations que je remercie, un dispositif d'accueil en France de défenseurs des droits actifs aux quatre coins de la planète, qui peuvent ainsi trouver chez nous un temps de repos, de recul, de formation. Nous avons eu la chance de rencontrer le lauréat des deux premières promotions de cette initiative Marianne, et je veux redire ici tout mon respect pour les combattantes et les combattants de la liberté que vous êtes ; pouvoir les accueillir pendant six mois sur notre sol et garder sur le long terme des liens d'amitié avec la France nous honore et nous continuerons de le faire dans la durée. La France conserve sa longue tradition d'asile pour tous ceux dont les droits se trouvent menacés dans leur pays, et nous continuerons de défendre ce droit d'asile ; c'est celui qui protège les combattantes et les combattants de la liberté, qui a été conçu au sortir de la deuxième Guerre mondiale quand tant d'apatrides circulaient à travers l'Europe, et penser régler nos problèmes contemporains en oubliant ces droits qui sont dans le socle même de notre République pour ce qui est de la France, mais dans l'identité même de notre Europe, serait une faute pas simplement politique mais morale. Le Forum mondial sur les réfugiés qui se tient dans 3 jours sera l'occasion de redire le soutien fort de la France à tous ceux qui ne peuvent aujourd'hui plus rester chez eux, car ils sont en danger pour ce qu'ils sont, pour les combats qu'ils mènent. La France, à cette occasion, s'engagera en particulier aux côtés des femmes afghanes, dont les droits les plus élémentaires sont aujourd'hui si gravement bafoués.
S'engager pour le respect des droits, c'est aussi s'engager auprès de ceux qui le font respecter, notamment auprès des juridictions internationales, afin que les principes de 1948, notre unique standard, soient pleinement appliqués sur tous les terrains d'affrontement. La fin de la Seconde guerre mondiale a tourné la page de l'impunité comme modalité de règlement des conflits, avec le procès de Nuremberg, mais aussi la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée ici même le 9 décembre 1948. Et c'est cette même volonté qui nous a conduit à mettre en place la Cour pénale internationale, à qui je souhaite redire notre soutien sans faille, y compris contre les tentatives d'intimidation inadmissibles dont elle a été victime récemment. J'espère que nous pourrons rapidement parachever ce mouvement avec une Convention contre le crime contre l'humanité, actuellement discutée par les Nations unies, parce qu'il n'y a pas de paix sans justice. Et la lutte contre l'impunité n'est pas négociable. La laisser de côté au motif qu'elle rendrait la négociation de paix impossible revient à nier la lourde responsabilité que nous avons, nous, dirigeants, que de faire la vérité sur les faits afin de préparer la paix. Le travail est immense, tant les terrains de conflit sont nombreux, Sahel, Soudan, Proche-Orient, Ukraine, Caucase connaissent en ce moment même la violence. La Cour pénale internationale a été saisie de 17 situations. Tous les continents sont concernés. J'ajouterai ici le courage que je veux mentionner de l'Arménie qui a décidé d'adhérer au statut de Rome ; geste ô combien remarquable alors que les derniers mois ont amené leur lot de tragédies dans ce pays et pour ce peuple si courageux. 
Je le dis ici, cette lutte contre l'impunité est essentielle. Et les gens qui voudraient en quelque sorte faseiller avec ce principe confondent deux choses : la possibilité d'oublier et de pardonner et la négociation sur les crimes. Il y a ensuite dans le travail des sociétés des moments de réconciliation et de vérité. Mais ils sont le choix des sociétés elles-mêmes, de leurs dirigeants éclairés par les historiens, décidés par l'ensemble des protagonistes et ils peuvent prendre des années et des années. L'Afrique du Sud l'a vécu, le Rwanda. Nous y avons modestement œuvré avec plusieurs historiens présents dans cette salle et d'autres pays ont amené ce chemin. Mais jamais ce chemin et le chemin du pardon ne peuvent s'inscrire sur l'impunité et la négation du droit des victimes. Jamais. C'est une confusion funeste. Et donc nous continuerons de nous battre aux côtés des militants, des avocats, des magistrats, des diplomates sur ce sujet. 
Face à notre droit international, là aussi, il n'y a pas de Nord ni de Sud, il n'y a pas d'Est ni d'Ouest. Il y a des faits qui doivent être documentés, qualifiés, jugés. Nous mobilisons des moyens importants pour aider les juridictions internationales dans leurs investigations, avec des renforts judiciaires, policiers d'enquête. Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, le garde des Sceaux, qui m'accompagnent, se sont par exemple immédiatement mobilisés dès le début de l'agression russe en Ukraine pour que nous ayons justement, aux côtés du peuple ukrainien, ces moyens qui sont mobilisés pour établir les faits et pour que la vérité, dans la durée, puisse être faite et que la justice puisse passer. Toutes les victimes ont droit à la justice, toutes les situations doivent faire l'objet de la même attention impartiale et objective. Les démocraties qui respectent le droit, incriminent et enquêtent sur leurs crimes, ne peuvent avoir peur de la CPI. Avec le principe de subsidiarité, une démocratie qui fait bien son travail n'a rien à craindre. 
Chers amis, nous héritons des siècles de lumière et d'engagement en faveur des droits mais une grande partie de nos combats sont devant nous encore. Paris n'oubliera pas qu'elle a été le berceau de la déclaration universelle des droits de l'Homme et que cette filiation l'honore et l'oblige. Bientôt, elle accueillera une Maison des droits de l'Homme pour épauler les organisations qui les font vivre et que je tiens ici à remercier tout particulièrement et pour sensibiliser également le grand public à leur cause. Nous avons établi l'initiative Marianne pour offrir chaque année à 15 combattantes et combattants de la liberté un répit, un havre, avant de poursuivre leur combat dans leur pays. Et je souhaite que désormais, les défenseurs des droits identifiés par nos ambassades et que nous savons porter un combat juste, bénéficient par défaut d'une procédure de traitement accélérée de leur demande de visa afin qu'ils puissent circuler en France qui est et doit rester un repère, une boussole pour ceux qui croient en nos valeurs et les portent coûte que coûte dans leur pays. 
En écho aux travaux engagés par la présidence espagnole du conseil de l'Union européenne, je souhaite également renforcer la collaboration européenne en matière de visa, en développant notre réponse d'urgence face aux dangers qui pèsent sur les défenseurs des droits. 
Enfin, il y a encore un combat, et je finirai sur ce point qui me tient particulièrement à cœur. J'ai l'honneur ainsi de vous annoncer que la France accueillera en 2026 le prochain Congrès mondial pour l'abolition universelle de la peine de mort en faveur du pardon et de la réconciliation. Ce combat est essentiel. Rendons justice à nos prédécesseurs de 1948 qu’en nous voyant rassemblés aujourd'hui ils soient fiers du respect des combats qu'ils ont menés, de notre volonté de reprendre le flambeau. Et nous, soyons lucides sur la nécessité de ce texte et des combats qu'ils ont conduits, sur leur extrême fragilité, y compris aujourd'hui, et la nécessité de mener tant de combats encore qui sont devant nous. Rien n'est acquis, rien. 
Il faut chaque jour remettre ces combats dans nos sociétés, où parfois les consciences s'endorment, chez nos voisins, où parfois, par facilité, le discours des combattants de liberté l'emporte, dans la planète entière, quand les vents mauvais se lèvent, ou quand l'universalité de ces combats a été bafouée. Le travail est immense, mais je vous sais courageux, et je nous sais surtout ensemble, unis par la force de ces combats et par la certitude qu'à chaque fois que nous cédons un centimètre, c'est un centimètre de recul que nous acceptons pour nous-mêmes, ou pour nos enfants, ou pour nos frères et nos sœurs. Car parce que ces combats sont universels, les céder à un endroit, c'est les accepter ou en accepter le recul pour nous-mêmes. 
Rien, rien ne doit être cédé. 

> [Discours à l’occasion des deux ans du plan France 2030]
Les grands groupes, qui sont une force française, ont d'abord été des entreprises naissantes, fragiles qui ont failli mourir plusieurs fois, qui ont plusieurs fois échoué, qui ont résisté, qui ont appris leurs échecs et qui ensuite ont franchi les différentes étapes. C'est exactement ce que nous voulons avec France 2030.  
Alors vous retrouver ici et dans ce site, c'est au fond célébrer cette aventure industrielle collective à Toulouse, dans cette capitale qui n'est pas simplement celle du rugby, mais également en effet, de notre aviation devant ce petit bijou que vous avez testé il y a quelques jours, qui va nous permettre, je l'espère, d'avoir un des champions de l'aviation zéro émission, cet avion hybride et qui est au cœur de la stratégie que vous avez rappelée. Je serai très rapide sur ce point : on l'exposait au Bourget avec les acteurs de l'industrie il y a quelques mois. 
Au fond de se dire : nous pouvons rester une grande nation de l'aéronautique en réussissant la décarbonation et en investissant chaque année, en effet, plusieurs centaines de millions d'euros pour financer des carburants durables, dont certains se développent là aussi massivement dans la région, pour financer une motorisation beaucoup plus légère, transformer l'ensemble de la chaîne et de la production et vos systèmes à venir et pour aller aussi vers l'hydrogène, tout ça étant des modèles complémentaires auxquels nous croyons parce que nous y sommes tous engagés, de l'électrique à l'hydrogène en passant par l'hybride. (…)
Je voudrais essayer dans quelques minutes d'abord de replacer France 2030 dans une stratégie plus large. Parce que, au fond, si on avait mis l'objet France 2030 dans un écosystème ou en tout cas une stratégie macroéconomique qui n'était pas efficace, ça ne donnerait à peu près aucun résultat. Et donc tout ça se tient. Et je le dis parce que sans doute l'un des défauts de notre pays a été que trop longtemps nous avons déploré des conséquences dont on avait chéri les causes. On ne peut pas vouloir de l'innovation et de la réindustrialisation si on continue d'aimer les taxes qui augmentent, de sanctionner la réussite et de ne pas faire les réformes qui permettent de réussir. Et parfois, ces réformes sont aussi très impopulaires. Et on est au terme d'une année où on a eu des réformes, j'en sais quelque chose, qui ont été très impopulaires. 
Mais quand on est un pays qui a un système qui est complètement décalé par rapport aux autres, on ne peut pas dire, «Vous allez voir, on va avoir des champions, on va réussir» et ne pas faire ces réformes. Tout se tient. Et tout se tient, mais il faut qu'on arrive à remettre l'ensemble de ces réformes, transformations, et je viendrai ensuite aux objets et aux horizons, au fond, autour d'un cap qui a du sens. 
Et quel est pour moi le cap de notre nation quand on regarde de la recherche jusqu'aux objets les plus industriels ? Quel est le sens de ce qu'on veut faire ? On veut atteindre trois objectifs : la souveraineté, c'est-à-dire notre indépendance ; le plein emploi, et donc sur notre territoire partout permettre d’avoir un travail, de nourrir sa famille, de donner un avenir à nos enfants ; et la décarbonation, c'est-à-dire au fond l’objectif climat, baisser nos émissions et sauver aussi notre biodiversité.  
Ces trois objectifs, à chaque fois qu’on en prend un détaché des autres, on se trompe et c'est parfois ce qu'on a fait, c'est ce que d'autres font. Si on dit : « on va foncer sur le climat, qu'importe l'industrie, c'est une erreur profonde ». Parce que quel serait l'avenir d'un pays qui va chercher à décarboner son économie en sacrifiant ses emplois ? Un pays à qui on va dire : « très bien. Nous, on va décarboner, on va être sur notre trajectoire, mais on ne saura plus financer nos hôpitaux, notre école ou autres ». Non, c'est un schéma qui est insoutenable. Dire : «on va réindustrialiser et être souverain en oubliant le climat», là aussi, c'est un schéma insoutenable. On ne va pas livrer une planète à nos enfants qui n'ira pas vers la neutralité carbone 2050 ou ne préservera pas la biodiversité. Et faire cela en oubliant ce qu'on a vécu à plein pendant le Covid, en ne voulant pas regarder la géopolitique actuelle, qui est que nous avons une vraie compétition, c'est une erreur massive parce que vouloir aller vers la décarbonation ou défendre le plein emploi en sacrifiant notre souveraineté et les chaînes essentielles de notre indépendance, c'est faire le choix d'un modèle de court terme.  
On doit tenir ensemble les 3 objectifs et je crois que c'est totalement possible. C'est ce que nous sommes en train de faire et France 2030 est au cœur, en quelque sorte, de ce nexus. 
Alors pour ça, on a ensemble réussi ces dernières années à mener plusieurs réformes : réforme du marché du travail avec les fameuses ordonnances, de simplification, réforme de l'assurance chômage. Maintenant, France Travail qui arrive. On a simplifié nos règles pour se dire : on se met au fond comme nos voisins. Ça ne doit pas être plus compliqué d'embaucher et de changer l'activité en France qu'à l'extérieur. Ça ne doit pas être un système qui est déraisonnablement plus généreux en France qu'à l'extérieur. Et en faisant ça progressivement, on a donc mené ces réformes.  
En parallèle, on a mené des réformes fiscales importantes qui ont conduit à baisser nos impôts, même si on reste une des nations où le taux de fiscalité le plus élevé dans l'OCDE. On a baissé par rapport à la tendance, de plus de 60 milliards nos impôts, moitié ménages, moitié entreprises en le concentrant sur une chose qui est la création d'activité et le travail.  
Là aussi, en incitant davantage à investir, la fameuse Flat tax, en baissant l’impôt sur les sociétés d’un tiers à 25 %. Imaginez, et devinez quoi ? L'impôt sur les sociétés rapporte aujourd'hui plus d'argent qu'il y a 5 ans. Parce que ça marche. C'est-à-dire que quand on baisse la fiscalité jusqu'à un certain niveau, ça crée de l'activité et ça attire de l'activité. Et on a aujourd'hui une fiscalité comprise sur le capital qui produit plus de richesse pour financer notre politique publique que quand elle était confiscatoire. Et donc, on a mené une série de réformes fiscales.  
On a mené des réformes économiques sectorielles dans différents domaines, des mesures de simplification, la loi ASAP, les lois PACTE, etc. Des mesures de réindustrialisation, de territoires d'industrie à la politique de relance après le Covid, jusqu'à la loi industrie verte. Le plan export encore récemment, avec les grands acteurs qui sont là et des réformes profondes comme celle de l'apprentissage qui a permis de simplifier massivement les choses.  
A côté de ça, on a commencé à réinvestir et réformer nos universités, nos grandes écoles, nos organismes de recherche avec la loi dite ORE, la loi de programmation pluriannuelle, 25 milliards de plus sur ce secteur sur la décennie, avec les annonces que j'ai faites en début de semaine, là aussi, dans la matière. Derrière cette stratégie, en 6 ans, on a déjà des résultats qui sont très concrets. En 6 ans, on a créé 2 millions d’emplois salariés. Collectivement, c'est le fruit d'une mobilisation collective des entrepreneuses, des entrepreneurs de nos territoires et de ce cadre macroéconomique. On est passé de 9 % à 7 % de chômage là où la plupart de nos voisins en Europe ont plutôt stagné, en tout cas, ont maintenu leur niveau de 2017. On a dans la zone euro la meilleure combinaison, taux de croissance, création d'emplois en 6 ans. Là où on avait détruit depuis le début de la crise financière 300 usines, on en a recréé net 300. Et pour la première fois depuis 12 ans, on a recréé de l'emploi industriel, plusieurs centaines de milliers d’emplois créés. On a recréé de l’emploi industriel net.  
On a le taux de chômage des jeunes le plus bas depuis qu’on le mesure, et le taux d'activité le plus haut depuis qu'on le mesure. Et cela, nous l'avons fait en tenant notre objectif des accords de Paris, c'est-à-dire en réduisant nos émissions de CO2 deux fois plus vite que dans la période précédente. Et donc partout où on vous dit : il faudrait choisir entre l'industrialisation et le climat, les 6 dernières années de la politique française sont la démonstration du contraire.  
En faisant ça, évidemment, on a baissé notre chômage. On est passé de 250 000 apprentis par an à aujourd'hui plus d'un million et on a conjuré beaucoup de ce qui étaient des fatalités françaises. Ça, c'est le résultat du boulot collectif. Et ceci n'aurait pas été possible sans ces réformes et votre mobilisation collective. Tout ça, c'est le terreau sur lequel on lance France 2030. Mais si tout ça n'existait pas, tout ce dont on a parlé serait resté, même en deux ans, des formidables projets. C'est pour cela que je voulais ramener la base, la fondation. Il n'y a pas de projet industriel qui marche s'il n'y a pas une politique macroéconomique, de recherche, d'innovation, de développement économique qui derrière, se tient et doit rester la même. Ça, c'est la clé et c'est le premier point que je voulais faire.  
Le deuxième point, c'est qu'on est en train d'essayer de faire ça maintenant, au niveau européen, c'est le fameux agenda de Versailles. C’est ce qu'on va conduire dans les prochains mois, on a commencé à mettre en place les grands jalons, on l’a mis en place avec ces projets d'intérêt généraux européens. 
Maintenant un autre défi, en particulier au moment où je vous parle, c'est de réussir à consolider sur cette action, mais à encore l'accélérer. Et c'est indispensable parce que le monde va lui aussi plus vite, parce que la compétition est encore plus dure. D'où le choc sur les savoirs fondamentaux et l'accélération qu'on donne à notre politique scolaire : écoles, collèges, lycées. D'où l'accélération, avec la réforme qu'on est en train de mener du lycée professionnel et ce qu'on est en train de faire sur le premier cycle universitaire. D'où la stratégie recherche annoncée il y a quelques jours. D'où également l'accélération de ce que nous sommes en train de faire en matière d'innovation avec les formidables réussites de notre écosystème. Mais on doit aller plus vite, plus fort.  
Notre écosystème de start-up, grâce à la French Tech, à tout ce que vous avez fait collectivement, BPIFrance, les équipes Innovation France 2030, le plan deeptech fait qu'on a environ 300 start-up par an qui sont en train de décoller. L'objectif qu'on doit se donner, c'est 500 par an d'ici à la fin du quinquennat. Là aussi, nous allons accélérer, mettre en place des choses beaucoup plus fortes et transformantes, et nous appuyer sur nos résultats, mais aller beaucoup plus loin.  
Nos résultats sont là, je les évoquais sur le niveau national, et on a réussi ces 4 dernières années à être le pays le plus attractif d'Europe. On a réussi à multiplier par 10 en 10 ans nos levées, mais là aussi, sur ces sujets, on doit aller plus vite et plus fort. Alors sur toute cette stratégie qu'on est en train d'accélérer, France 2030 a été un catalyste, en quelque sorte, de l'accélération. France 2030, c'est du concret, vous l'avez très bien dit par vos propos. Ce sont 3 200 projets portés par des entreprises, des organismes de recherche, des universités, qui ont déjà été soutenues avec la sélection que vous évoquiez. C'est la production d'un million de véhicules électriques et hybrides d'ici 2027, 4 nouveaux projets de gigafactories d'électrolyseurs, le doublement de la production de puces électroniques d'ores et déjà, avec ce qu'on a fait sur le site de Crolles.  
Ce sont 5 bioclusters, 12 nouveaux instituts hospitalo-universitaires, c'est l'Agence d'innovation santé, notre plan à 7,5 milliards d'euros en santé, ce sont les premiers projets de métavers dans la culture qui font de nous un des leaders européens. C'est le doublement de la capacité de tournage en France, avec la grande fabrique de l'image. Trois studios de tournage ont ainsi été lancés, qui nous permet de recoller sur les retards qu'on avait avec les Britanniques et de faire de nous là aussi un des leaders de la Culture et des industries culturelles et créatives en Europe. Ce sont 30 000 places en formation diplômante en deux ans, ce qui est essentiel pour les talents. Ce sont des projets ancrés partout sur le territoire parce que 60 % de ce qui a été financé par France 2030 est alloué en des projets hors Île-de-France. 
Pour ne prendre qu’un exemple, en Occitanie, la région a bénéficié de 1,2 milliard d'euros d'aides déployées aujourd'hui pour plus de 900 millions d'accompagnement de la région. À chaque fois aussi des collectivités et des communes qui sont venues à nos côtés, d'autres financements privés qui sont venus à nos côtés et je pourrais citer, parmi d'autres, l'Institut hospitalo-universitaire HealthAge, prévention, vieillissement en santé et Géroscience, porté par le CHU de Toulouse, centré sur la prévention et la longévité en bonne santé. Les projets, par exemple Microphyt qui vise à devenir le leader mondial de la production d'ingrédients naturels issus de micro-algues ou Loft Orbital qui développe des constellations de satellites pour ne prendre que quelques-uns des projets emblématiques parmi les 470 d'Occitanie que vous voyez sur cette carte.  
Mais au fond, au moment où je vous parle, on a fait toute cette stratégie nationale, on a essayé de la faire au niveau européen, on a lancé en plein covid19 France 2030, convaincus qu'il fallait encore accélérer à ce moment-là. Si je suis là, devant vous, c'est pour vous dire deux mots : merci et encore.  Merci parce que tout ça, ces projets, ces investissements, ces emplois créés, c'est votre travail collectif. C'est ce qu'on a su faire, c'est de la confiance, c'est, je le sais aussi, énormément d'engagements humains parce que derrière tout ça, ces chiffres, ces stratégies, ce sont des aventures humaines. Et à la fin, c'est ce qu’il y a de plus beau. Des start-ups aux entreprises familiales, aux grands groupes, ce sont des aventures humaines. Et tout ça, c'est votre engagement. C'est du sacrifice immense fait sur votre temps personnel, le temps de vos familles et beaucoup d'enthousiasme.  
Encore, parce qu'on n'est pas du tout arrivé. On n'est pas du tout, du tout arrivé. Et donc c'est formidable, il faut célébrer les anniversaires. On n'est pas en train de rater. Je suis très claire. Et si je devais vous dire les choses en toute sincérité, je pense qu’en Europe, on fait très bien les choses et que fort de tout ce que j'ai dit, je pense sans doute qu'on a une des stratégies les plus efficaces au niveau européen. Parce qu’il y a peu de stratégie en Europe qui produisent autant de résultats au moment où je vous parle. Je ne vois pas d'autres Européens aujourd'hui qui réduisent ces émissions aussi vite que nous, qui créent autant d'emplois que nous, autant de croissance et qui a une stratégie aussi cohérente.  
Mais quand je dézoome, je ne peux pas vous dire qu'on est bon parce que ça va beaucoup, beaucoup plus vite et beaucoup plus vite ailleurs et qu'on a une Chine qui continue d'investir, de sur-subventionner ses grandes industries, et que du quantique au spatial, à l'intelligence artificielle, ça va plus vite, plus fort.  
Je l'ai dit en termes très durs pour nous-mêmes il y a un an, mais l’Inflation Reduction Act aux États-Unis, c'est la politique de sur-subventions de l'industrie la plus forte depuis sans doute l'après-guerre. Et c'est une politique qui n'est absolument pas compatible avec l'Organisation mondiale du commerce. On n'a pas le temps de faire des contentieux, mais de fait, elle a été très vite et très fort et donc nous, nous devons continuer d'accélérer.  
Alors, comment on va faire ? C'est ce que je suis venu vous dire aujourd'hui.  
D'abord, on va aller plus vite, plus fort dès la rentrée sur les questions d'énergie. On va présenter une politique, une programmation pluriannuelle de l'énergie qui va décliner notre planification qui a été présentée. Mais là, on va déployer plus vite et plus fort nos énergies renouvelables, nos projets nucléaires, notre stratégie et surtout, on va finaliser ce qu'on fait depuis des mois, c'est-à-dire enfin une stratégie française et la réforme de notre stratégie européenne qui va nous permettre d'avoir une énergie qui corresponde à nos coûts de production. C'est une force pour nous. 
Donc là, on aura une série de textes, une stratégie à la rentrée et de la visibilité avec des grands projets industriels sur tous les territoires, des filières de recherche, d'innovation derrière et de la visibilité pour les ménages comme pour les industries, pour un coût de l'électricité stable, prévisible qui nous protègera des pics comme on les a vécus au moment et de la sortie Covid et de la guerre en Ukraine, et avec une énergie qui sera l'une des plus compétitives d'Europe, si ce n'est la plus compétitive d'Europe et qui nous permettra, avec ce qu'on est en train de discuter au niveau européen avec nos voisins, d'être là aussi au rendez-vous de la compétitivité internationale.  
Le deuxième élément clé du « encore », c'est l'accélération, l'accélération, l'accélération. On doit produire beaucoup plus vite, parce que c'est la clé pour réduire les coûts. Il y a tout ce qu'on fait en termes d'aide, d'accompagnement, je l'assume et on va continuer de déployer.  
Mais le pire du coût, c'est le coût caché, c'est celui de la lenteur. C'est celui qui fait qu'on accumule les délais et que, au fond, même si on est d'un projet, si c'est deux fois plus long chez nous qu'en Asie ou aux États-Unis, c'est terrible. Parce que c'est du coût que nous créons nous-mêmes. Donc, on a su ces dernières années, le texte Industrie verte qui arrive et rentrera en vigueur dès le début d'année en est l’illustration, ce qu'on a su faire avec la loi dite ASAP, que les parlementaires ont portée, en est l’illustration. Mais on doit aller encore plus vite et plus fort.  
Donc le Gouvernement, en particulier le ministère de l'Économie, mais avec les collègues ici présents dont la Transition, vont proposer dès le début d'année prochaine une série de dispositions très concrètes pour encore simplifier, accélérer nos procédures dans tous les domaines, accompagner beaucoup plus les entrepreneurs, écraser l'accumulation des procédures, simplifier, et au fond aller au bout de ce qu'on a commencé à faire mais qui est insuffisant, qui est la conversion de la méthode.  
C'est qu'aujourd'hui, on a créé des procédures d'exception pour simplifier, là où il faut au contraire dire que la complexité doit se justifier, et la justification doit être du côté de l'administration. On va prendre au fond des parangonnages, comme on dit, ou des benchmarks comme on dirait, beaucoup plus simples : on va regarder les meilleures références sur chacun des domaines au niveau des grandes plaques régionales, et en particulier avec les concurrents américains et asiatiques, et on ne peut pas avoir des procédures qui sont deux fois plus longues que nos concurrents américains et asiatiques. 
Donc, dès le début de l’année prochaine, simplification drastique, hyper simplification. Cette accélération, ça va être aussi une série de réformes qu'on va continuer : French Tech, ETIncelles, qu'on a présenté pour les PME de croissance et les ETI : c'est une méthode qui marche dont on a besoin. Et puis, une accélération de notre politique, là aussi d'attractivité, avec la campagne Make it iconic, mais qui va s'appuyer sur un déploiement de réformes sectorielles profondes pour nous rendre encore beaucoup plus attractifs.  
Mais derrière ça, nous devons être des pionniers sur plusieurs secteurs clés que porte France 2030. Et le « encore » vaut aussi pour France 2030, ce sont quelques-uns de ces axes que je voulais ici détaille. Je ne vais pas revenir sur tout ce que j'ai pu détailler il y a maintenant deux ans et une partie des choses sur lesquelles vous êtes revenus, mais je voulais simplement vous donner le cap sur quelques lignes très fortes, essentielles, dont on a besoin.  
D'abord l'énergie. En effet, France 2030, c’est beaucoup de projets énergétiques. Je le disais, nous, on va faire beaucoup de choses en ce début d'année avec des textes, nos réformes européennes. Mais en matière d'énergie, on a besoin d'accélérer nos innovations de rupture, c’est clé, et il faut qu'on soit dans la bataille. En matière d'énergie, on a beaucoup avancé, on a posé une stratégie à Belfort en matière énergétique qui est claire. Elle repose sur des axes simples : sobriété, renouvelables nucléaire. C'est la stratégie qu'on défend au niveau européen et qu’on a réussi à imposer ces 10 dernières années là où beaucoup nous bloquaient sur le nucléaire. Les choses ont complètement changé. C'est la stratégie qu'on a portée à la COP et c'est exactement ce sur quoi la COP est en train de conclure. La sortie des énergies fossiles et en particulier du charbon pour 2030, la sobriété et l'accélération sur le renouvelable et le nucléaire, c'est la bonne stratégie. Alors nous, on déploie nos EPR. C'est formidable ! On a donné les nouvelles paires de réacteurs, on les déploie. Ça, ce sont les projets industriels, si je puis dire, matures. On a 8 autres lots qui seront en fabrication, enfin 8 équivalents que j'aurai à annoncer dans les prochains mois.  
Mais à côté des autres pays, on a le défi des SMR français, des petits réacteurs et réacteurs modulaires. Donc ces petits réacteurs modulaires, c'est un complément : ils permettent d'alimenter en électricité ou faire de la production de chaleur industrielle. Il y a beaucoup de start-ups qui sont présentes dans la salle qui sont là-dessus et c'est une petite révolution ou plutôt une grande révolution, parce que ça va nous permettre d’avoir des projets de plus petite taille, ça va nous permettre de révolutionner là aussi le chauffage collectif, de révolutionner des projets industriels de décarbonation.  
Ces SMR français sont une solution formidable, et ça va nous donner aussi beaucoup de force à l’export. On va poursuivre, ce sont des projets qui sont proches de la maturité. Je veux remercier le CEA de les accompagner tout particulièrement, l'ASN aussi, qui est le régulateur, de faciliter leur croissance et d'avoir mis en place des procédures très compétitives. Et ça aussi, c'est grâce à France 2030. On a nos organismes de recherche qui accompagnent, qui alimentent. On a l’ANR qui pose à côté ses grands projets «blanc». On a nos universités qui jouent en collectif avec nos organismes de recherche. Et puis on a notre régulateur qui met en place des procédures beaucoup plus courtes pour permettre d'avoir des autorisations qui viennent plus vite. Ça, c'est nos technologies matures. On consolide, mais je voulais ici aussi vous dire que nous croyons dans les technologies qui sont les plus en rupture et on va accélérer les choses dans plusieurs d'entre elles.  
Je veux qu'on accélère en effet le développement de moyens de stockage à moyen et long terme pour mieux gérer la flexibilité du système électrique qui est rendue nécessaire par le recours en particulier aux renouvelables et répondre à la croissance des besoins en électricité. Cette croissance, en fait, va être de plus en plus importante, même si on économise de l'électricité. Pourquoi ? Parce qu'on électrifie de plus en plus de nos pratiques et parce qu'en particulier, l'intelligence artificielle et toutes ces innovations sont extrêmement gourmandes en capacités de calcul et sollicitent énormément nos capacités à avoir de l'énergie décarbonée.    
Cette décarbonation électrique va passer aussi, je le disais, par des techniques beaucoup plus en rupture. Et donc au-delà du nucléaire de fission qui constitue une des clés pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la fusion représente une voie à explorer. On sait que beaucoup reste à faire. C'est plus loin en effet que la fission, mais on ne doit pas abandonner cette voie, et je veux ici vous redire la confiance de la France en celle-ci. Notre volonté avec France 2030, c'est de consolider des briques technologiques, d'être en capacité d'intégrer aussi en son sein et au sein de la réponse française, certaines d'entre elles et des objets qui se nourrissent justement de la fusion et de ce que nous sommes en train d'explorer. On a aussi des investissements majeurs en physique des particules qui font partie des domaines de leadership européen dans lesquels nous sommes très bons et nous allons continuer, avec France 2030, à innover en la matière, en particulier sur les matériaux.  
Et si demain les progrès sur les aimants supraconducteurs se confirment, cela viendra en particulier non seulement transformer ces machines de fusion par confinement magnétique, mais aussi permettre des percées dans d'autres champs d'application comme l'imagerie médicale. Et donc, je voulais vous dire qu'au-delà des SMR que nous avons beaucoup poussés, fusion et aimants supraconducteurs seront deux verticales que nous allons beaucoup encourager avec France 2030 et sur lesquelles je veux qu'on redouble d'efforts. Sur ces enjeux de stockage et de nouvelles formes d'énergie, des start-ups, des industriels, des chercheurs se lancent pour que nous puissions, d'ici à 2 ans, avoir atteint un niveau d'avancement aussi fort en relatif que sur les réacteurs innovants d'aujourd'hui. Ça, c'est le premier point clé, l'énergie, fusion, aimants supraconducteurs, car si on veut gagner cette bataille de l'innovation de rupture, on doit aller encore plus vite et plus fort sur ces axes.  
Le deuxième axe qui est voisin et jumeau, c'est la décarbonation de notre industrie. Ça couvre énormément de sujets qu'on a beaucoup travaillés ces deux dernières années. Parler de décarbonation d'industrie et d'usage, c'est évidemment parler de la décarbonation de notre mobilité, de son électrification, et on a ensemble réussi, là aussi, avant France 2030, mais ça s'est encore accéléré avec la décarbonation de nos véhicules par exemple. Parce qu’on a déjà sécurisé plus d'un million de véhicules électriques produits en France. Je le dis parce qu'en 2020, on produisait au total 1 million 400 000 véhicules thermiques et hybrides en France. Et on a sécurisé 1 million de véhicules électriques pour 2027, ce qui veut dire qu'à l'issue de ce mandat, on aura réussi une vraie révolution industrielle de la décarbonation. L'objectif, c'est d'aller sur les 2 millions en 2030. Mais dans le même temps, on a réussi, grâce à votre effort collectif, à sécuriser un élément clé de notre décarbonation qui est la production de nos batteries électriques. Vous savez, quand je parlais il y a 6 ans à nos grands constructeurs de « allons plus vite sur la véhicule électrique », ils me disaient tous à raison, « non, non, n'allons pas plus vite, on ne sait pas les produire plus vite » parce que 100 % des batteries électriques sont faites en Chine et en Corée du Sud. On est en train de déployer 4 gigafactories dans notre pays, donc beaucoup plus en Européens de batteries électriques et nous aurons, d'ici à 2027, 2 millions de batteries électriques produites par an sur notre sol. On est donc en train d'accélérer cette transition. Elle était pensée impossible il y a 5 ans. C'est la crise Covid, ce sont nos efforts qui nous ont conduits à accélérer tout cela, c’est notre investissement collectif.  
Maintenant, on doit réussir à gagner une bataille en amont qui est celle de la transformation du lithium pour nos batteries. Parce qu'au moment où je vous parle de ça, 80 % de cette technologie est maîtrisée par la Chine. Les Américains ont le même problème que nous, simplement, grâce à l'IRA, ils sont en train d'aller beaucoup plus vite sur le développement de ces technologies sur leur sol. Et c'est pourquoi nous allons, avec France 2030, redoubler d'efforts pour avoir, et le projet de loi Industrie verte nous permet d'aller dans ce sens, sur notre sol les éléments clés de cette chaîne de valeur.  
La décarbonation de notre industrie, c'est aussi la décarbonation de nos grands sites industriels. Il y a maintenant, là aussi, un an et demi, à l'Élysée, j'ai fait venir les grands sites industriels et les collectivités associées. Parce qu'on sait que quand on regarde notre industrie, qui est évidemment une part non négligeable de notre production de CO2, et bien si on prend les 50 sites industriels les plus importants, on les retrouve sur cette carte, rien qu'à eux seuls, c’est 55 % des émissions du secteur. Donc au fond, si on concentre beaucoup de moyens, on règle une bonne partie de nos problèmes. Je veux remercier tout le monde parce que tout le monde a joué le jeu et on a réussi à accélérer fortement les choses. On a, sur ce sujet, avec France 2030, engagé 2 milliards d'euros. On a encore 3 milliards d'euros à engager parce qu’au total, sur la décarbonation de ces sites, c'est 5 milliards. Mais qu'est-ce que c'est cet objectif ? C'est permettre à des sites qui font de l'acier, qui font du ciment, qui font de l'industrie, qui par ses modes de production ou de logistique, étaient extrêmement polluants, de complètement convertir nos modèles de production pour garder, voire créer des emplois, baisser les coûts et réduire énormément les émissions. Ce faisant, on change complètement la technique de production et on change au fond notre stratégie. L'agroalimentaire aussi est un des secteurs absolument clé. On est en train d'accélérer cette stratégie, mais on doit redoubler d'efforts parce que là aussi, on a un grand concurrent américain qui a mis beaucoup de subsides et qui essaie d'attirer certains de nos sites. Il n'y a personne en Europe qui va plus vite que nous, personne qui est plus attractif dans les financements que nous. Mais on a une concurrence américaine ou asiatique très forte sur la décarbonation, avec des projets qui sont beaucoup moins contraignants que les nôtres.  
Si on veut aller vite sur cette bataille, au-delà de ce qu'on a fait sur le véhicule électrique et la décarbonation de notre industrie, il y a deux axes sur lesquels il faut qu'on accélère avec France 2030, c'est l'hydrogène et la capture du carbone qui sont des axes sur lesquels on a commencé à faire des choses, mais on doit aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort.  
Alors sur l'hydrogène, point n'est besoin ici de le défendre. On développe, défend des projets ; la région, y a toute sa part et tout son sens pour justement être au cœur des grands projets d'infrastructures hydrogène et de transport d'hydrogène. Et on va continuer, avec des financements européens, avec des financements français, de structurer pour faire de la France une plaque tournante du transport d'hydrogène, avoir des nœuds et être très compétitif. Mais l'une de nos caractéristiques, c'est que je pense qu'on peut être bien meilleurs que les voisins sur la production d'hydrogène bas carbone. Pourquoi ? Parce qu'à la fin, il ne faut jamais oublier l'hydrogène et c'est souvent la confusion qui est faite dans le débat public, ce n'est pas une source d'énergie, c'est un moyen de la transporter, voire la transporter et stocker. Je parle sous votre contrôle, c'est un moyen de substitution à du carburant pour nos avions, nos trains, en tout cas pour des catégories de modèles qui se substituent à des carburants beaucoup plus polluants. C'est un moyen de se substituer à du gaz naturel ou autre. Il faut, si on ne l'a pas de manière naturelle, il faut produire cet hydrogène. Et donc là aussi, il faut faire de l'électrolyse bas carbone. On en revient à la même chose être un grand pays de production d'hydrogène, c'est être un pays qui est capable de faire de l'énergie d'un carbone en masse et nous sommes les meilleurs et les plus sûrs d'Europe parce qu'on a une stratégie qui repose sur ces trois piliers, parce qu'on a et la sobriété et le nucléaire et le renouvelable et qu'aucun pays ne pourra faire de l'hydrogène bas carbone vraiment compétitif s'il n'a que du renouvelable. Aucun pays n'a une stratégie qui ne repose que sur du nucléaire, mais aucun pays ne pourra produire de l'hydrogène bas carbone s'il le fait avec du gaz importé, encore moins du charbon ou autre, ça n'aurait aucun sens. La France a donc un avantage comparatif massif et c'est pour ça qu'on s'est battus ces dernières années et qu'on a stabilisé des règlements européens qui nous permettent de reconnaître dans les modèles notre hydrogène bas carbone reposant sur le modèle français.  
On a aussi réussi dans l'hydrogène à développer nos gigafactories d'électrolyseurs. Parce que la clé, ce n'est pas simplement de faire de l'électrolyse, mais c'est de produire les électrolyseurs et de remonter toute la chaîne de valeur, de dépendre le moins possible des autres, et de créer une chaîne de valeur en France quand on parle de l'hydrogène. Là aussi, nos efforts ont doté notre pays de plusieurs gigafactories d'électrolyseurs, d'une maîtrise de nos principales briques technologiques permettant à la filière française de faire face à la concurrence internationale. Ça, c'est un acquis très fort sur l'hydrogène. 2 à 3 gigawatts de production sont sécurisés, avec tous les mécanismes, aujourd'hui. Et on est en train d'avoir une vraie filière sur l'hydrogène, grâce à ces forces françaises, grâce à nos investissements, avec des champions — j'étais à leurs côtés il y a quelques mois, Genvia, par exemple, en Occitanie, qui est une formidable histoire de génie français, où on a un laboratoire du CEA qui développait ces techniques, qui d'ailleurs pilotait en quelque sorte toute la filière hydrogène française ces dernières années, qui s'est appuyé sur un groupe mondial, Schlumberger, sur le site de Béziers, sur tous les savoir-faire, qui, aidé par la ville, la région, l'État, a su accélérer, et on est en train de structurer un des champions, j'espère, de la capacité à produire des électrolyseurs et à sécuriser notre chaîne. Tout ça, on lui donnera de la consolidation, grâce à la mise en œuvre de la loi industrie verte et à notre programmation pluriannuelle énergie, qui va donner de la visibilité, permettre d'avoir des vrais modèles pour ces infrastructures de transport et de production d'hydrogène, et d'aller beaucoup plus vite et plus fort. Et c'est clé aussi, parce que tout se tient pour notre industrie aéronautique, parce que nous, nous croyons et nous finançons la conversion à l'hydrogène pour une partie de notre industrie aéronautique. C'est une très bonne chose de pouvoir le produire et de pouvoir le produire et d'avoir toute la chaîne. Imaginez ce que nous sommes collectivement en train de faire, là où aujourd'hui nos avions circulent avec du carburant qui pollue et qu'on importe, on est en train par nos innovations, de produire des avions qui vont pouvoir tourner avec de l'hydrogène, qu'on se donne la capacité à produire sur notre sol, qui sera bas carbone et avec des électrolyseurs et des structures que nous produisons en France : souveraineté, climat, industrie, plein emploi. On tient les 3 objectifs.  
Alors, en plus de cela et pour nous renforcer, je voulais ici vous dire que nous allons aller plus loin et que dans France 2030, nous allons mettre des financements massifs pour explorer le potentiel de ce qu'on appelle l'hydrogène blanc, c'est-à-dire l'hydrogène naturel. En effet, ce sujet est connu, figurez-vous, depuis les années 80. Nous venons d'autoriser pour la première fois en France, dans les Pyrénées-Atlantiques, un projet de recherche de ce combustible naturellement présent dans le sous-sol et dont l'intérêt est croissant pour la décarbonation de l'industrie et des transports. La France peut devenir un des pays pionniers dans la production de cette énergie du futur. Nous allons accélérer massivement ces recherches et ces travaux pour voir dans quelle mesure cette technologie peut nous aider à franchir un cap en matière de disponibilité de l'hydrogène. Quand on regarde aujourd'hui toutes les études, la France est l'un des pays qui a le plus de réserves d'hydrogène naturel. Pyrénées Atlantiques, Lorraine, on ne peut pas laisser dormir cette ressource et il faut innover. Pourquoi ? Pour regarder, cartographier et avancer sur les techniques extractives les plus respectueuses de l'environnement qui nous permettront pleinement de l'utiliser. Plus largement, ces nouveaux champs en matière d'énergie, de matériaux stratégiques sont rendus possibles par la réforme du code minier. Monsieur le ministre, vous vous souvenez de ces combats menés successivement l'un puis l'autre, modernisés après de longues années, mais qui permet aussi de retrouver pour la France une vraie stratégie minière et d'extraction des ressources qui soit cohérente avec les meilleurs standards environnementaux. Nous sommes plus exigeants sur le plan environnemental, ce qui nous permet de sécuriser les projets, de les inscrire dans notre stratégie de souveraineté, mais aussi de les exploiter. Ça, c'est pour l'hydrogène. Et donc, vous voyez, on a tout pour gagner la bataille, on y va à fond sur les électrolyseurs, mais maintenant on y va deux fois plus vite sur l'hydrogène naturel.  
L'autre élément clé, ce sont les technologies de captage, de transport et de stockage du carbone, ce qu'on appelle CCS. C'est un levier là aussi très important de notre transition écologique. Il y a quelques jours, le Haut Conseil pour le climat a rendu un avis positif sur ces technologies, soulignant la pertinence du CCS pour la décarbonation de l'industrie, en particulier dans la cimenterie où les solutions de décarbonation sont limitées. Alors je vais ici juste faire une petite remarque parce qu'il y a un débat qui peut prêter à confusion sur ce sujet du stockage du carbone, son captage et son stockage. Il y a, si je puis dire, le faux CCS et le vrai CCS. Je m'explique. Il y a les gens qui vous expliquent qu’avec ça, on va régler tous les problèmes ; c'est-à-dire, on va pouvoir faire comme avant avec les énergies fossiles, tirer tout le pétrole qu'on a, continuer avec le charbon, vous allez voir parce qu'on va réussir à le capter puis à le stocker. Certaines puissances ou certains grands acteurs industriels voudraient nous faire croire ça ; le sous-titre c’est “ne faisons aucun d'effort. La décarbonation peut s'arrêter, oublier tout le reste. On continue comme avant, on s'en met dans les poches, on crée des dépendances. N'allons pas si vite. On capte et on stocke le carbone. Tout ira bien”. Je n'ai vu aucun scientifique ou technologue sérieux nous expliquer que ça, ça permettait de traiter le problème que nous avions. C'est faux.  
Deuxième sujet, là aussi, j'essaie de vous donner le film dans son ensemble et la cohérence de notre stratégie, c'est qu'on a des technologies de captage et de stockage du carbone, quand je regarde à l'échelle de la planète, qui sont très bonnes ; ça s’appelle, les forêts, les océans. C'est même les meilleures et les moins chères au monde. Donc déjà, préservons-les. C'est toute la stratégie de biodiversité que la France porte et ce que nous sommes en train de faire avec notre stratégie forêts et océans. Et que ceux qui nous proposent de financer à un milliard des éléments pour qu'ils puissent continuer à forer puis à stocker, nous aident d'abord à protéger les océans et les forêts et les pays qui ont ces trésors de biodiversité. Ça, c'est pour remettre les choses en perspective.  
Par contre, nous aurions tort de ne rien faire sur ces technologies, elles sont bonnes parce qu'il y a des secteurs où, quels que soient les efforts qu'on fait, on ne va pas assez vite. On ne peut pas aller au bout du modèle de décarbonation dans les cimenteries par exemple, même si vous changez, si vous convertissez les modèles de chaleur, de transformation, de production, vous avez toujours de l'émission de CO2. Et si vous voulez complètement décarboniser ces sites que j'évoquais tout à l'heure, vous devez développer aussi ces technologies. C’est clé. Donc, on a besoin de ça, mais on en a besoin dans ce cadre, un cadre sérieux, limité et pertinent. Et donc, pour ça, nous allons clarifier le cadre réglementaire, sécuriser ces projets, et c'est la clé pour atteindre à horizon 2030 la décarbonation profonde dans l'industrie à des coûts abordables, notamment en euros d'aide publique par tonnes de CO2 par rapport à d'autres technologies moins matures. Peut-être que dans 20 ou 30 ans, on saura totalement décarboner un site de cimenterie sans passer par du CCS. Aujourd'hui, ce n'est pas vrai. Comme on veut les décarboner vite, on doit passer par ces technologies-là et donc accélérer nos financements. C'est pertinent. Dans ce cadre, je souhaite que nous fassions le choix technologique de la capture et stockage de carbone pour décarboner jusqu'à 10 % des émissions industrielles d'ici 2030, soit jusqu'à 8 millions de tonnes de CO2. Les mécanismes d'aide à la décarbonation pourront ainsi soutenir les premiers projets CCS en France dès 2024, ce qui veut dire qu'on va passer les textes dès les prochains mois. Ces technologies de rupture qui utilisent ce carbone stocké pourront se développer en France pour réfléchir, elles aussi, à de nouveaux matériaux et produits dans le sens de ce que vous avez très bien expliqué tout à l'heure. Nous allons aussi sur ces technologies continuer les partenariats, en particulier avec le Danemark ou la Norvège. Les ministères y travaillent et ont déjà engagé ces travaux. Et là aussi, je souhaite que le potentiel géologique en France métropolitaine puisse être étudié, car il en va du stockage du carbone comme des autres technologies. On doit être souverain sur l'ensemble de la chaîne et donc on doit identifier nos capacités de stockage, les valoriser, permettre aussi un juste retour au niveau des territoires qui s'engageront dans ces techniques. Vous le voyez, ça, c'est un axe, je vous en ai donné le cadre, pas de fausse promesse, il est clé pour réussir la décarbonation industrielle. On va donc mettre de l'argent dans l'innovation, mais aussi dans la construction d'un cadre réglementaire stable pour nous aider à aller en ce sens. Voilà le deuxième levier pour accélérer sur la décarbonation : hydrogène, CCS.  
Ensuite, l'un des axes sur lequel je veux qu'on accélère avec France 2030, ce sont les ressources minérales et plus largement, de maîtriser la chaîne de valeurs des métaux critiques. Nous sommes dans la course pour sécuriser ces derniers, avec en particulier l'accélération de nos besoins en matière de lithium, nickel, cobalt. 20 % de nos besoins en lithium sont déjà sécurisés à date. Et ça, c'est quoi ? Le code minier, la mine durable, réussir à réexploiter sur notre sol. Ce sont des partenariats nouveaux qu'on a signés ces derniers mois qui nous permettent de dérisquer la chaîne. C'est aussi tout ce que vous avez parfaitement décrit, pour plusieurs d'entre vous, c'est la capacité de réutilisation. Et là, je le dis sur les ressources minérales, l'économie circulaire est absolument clé parce qu'on a partout des ressources minérales dans notre industrie qu'on gâche, qu'on jette ou qu'on laisse réexporter et qu'il faut pouvoir beaucoup mieux réutiliser. Nous avons lancé la création d'un fonds d'investissement français en mai dernier, dont je rappelle que l'État est souscripteur de premiers plans, à hauteur de 500 millions d'euros. 
Je veux ici vraiment inviter tous les industriels et investisseurs qui sont là : engagez-vous dans ce fonds pour les ressources minérales et les métaux critiques ! On a besoin de vous, même sur des petits tickets. À un moment donné, on donnera des avantages à ceux qui investissent à nos côtés et on a besoin de vous parce que c’est la clé, la clé de notre souveraineté dans un monde où la géopolitique ne va pas se simplifier, demain. Ce qu’on a vécu et qu’on a tous encore en souvenir au moment du Covid : les masques, telle composantes médicales, puis tels éléments pour le vaccin, ce sera ça demain pour notre industrie. Quand il faudra accélérer sur telle ou telle composante, sur telle part de votre industrie, l'un des goulots d'étranglement, ce sera sur les ressources minérales ou sur le début de leur transformation. Il nous faut donc absolument les sécuriser. Notre approvisionnement en métaux et matières doit être pensé dans une logique de durabilité, d'exploitation de long terme de ressources, parce qu'elles sont rares et chères.  
Avec France 2030, nous allons accélérer fortement sur les enjeux de cartographie de nos ressources stratégiques, que toutes ces ressources soient à terme cartographiées. Très concrètement, cela veut dire que les premières investigations pourraient avoir lieu dès la mi-2024. C'est simple, on doit cartographier partout sur notre sol nos capacités à avoir des ressources minérales, on ne le sait pas aujourd'hui, cartographier aussi notre capacité à les sécuriser et à les prélever en matière de manière soutenable. Nous devons aussi développer beaucoup plus fortement le recyclage de matières comme le plastique avec Carbios. Vous l'avez très bien dit tout à l'heure, vous recyclez, vous réduisez les émissions, vous réduisez la dépendance et vous nous permettez, ce faisant, de sortir en effet du tout pétrole à terme avec cette formidable innovation. C'était une magnifique démonstration. Je n'en ferai pas ici mais vous êtes l'illustration de ce qu'il faut faire. On doit donc se poser la même question pour toutes les ressources minérales, c’est-à-dire de notre capacité aussi à les préserver et à les recycler. Ça, c'est pour les ressources minérales dès 2024, on cartographie, on accroît notre indépendance et on accroît les investissements en matière de recyclage.  
Autre axe : nos ressources naturelles. Et je vais être très rapide, sur les ressources naturelles, on a au fond deux éléments : l'agriculture et la biodiversité. Je vais être ici très clair. Ces deux éléments sont jumeaux et la stratégie française doit être de les rendre compatibles. Je le dis dans une région qui est championne de l'agroalimentaire, qui en a besoin, nous en avons tous besoin : il faut qu'on sorte d’une espèce de conflictualité impossible ou en quelque sorte, là aussi, on nous dirait que la bonne biodiversité est celle qui se ferait sans agriculture, ou les uns les autres, qui nous expliqueraient aujourd'hui que l'agriculture pourrait se passer du souci de la biodiversité. C'est faux. Et donc par l'innovation, par France 2030, nous devons accélérer notre stratégie, nos ressources, elles sont minérales, mais elles sont aussi biosourcées.  
 Elles permettent à nos agriculteurs de produire pour l'industrie, par exemple pour la chimie des matières renouvelables qui viendront remplacer les hydrocarbures. Et donc devons aller beaucoup plus fort sur les technologies du vivant, la bioingénierie, la bioproduction, tout ce qui permet de mieux utiliser et de donner là aussi de l'aval à notre production agricole.  
Avec France 2030, on va favoriser l'utilisation des mathématiques, de l'informatique, de la biologie pour là aussi nous permettre d'aller beaucoup plus vite et plus fort. Et je voudrais insister sur deux éléments : avec France 2030, nous allons véritablement mettre en place une stratégie forte, claire, de sortie, crédible graduelle ou en rupture selon les molécules de la dépendance à la chimie et au phyto. Cette sortie, elle ne peut pas se faire par l'interdiction sans solution. Mais cette sortie, elle ne peut pas se faire non plus par la procrastination. Et au fond, on a vécu là aussi au niveau européen, on en parle avec le ministre en Europe, la meilleure démonstration de ce qu'est le choix des deux extrêmes. Le règlement européen qui régentait les pesticides a été complètement bloqué, cassé, si je puis dire, parce qu'il y a eu une coagulation du fait des deux extrêmes. Les uns qui disaient : tout ça n'est pas assez fort n'est pas assez ambitieux. Il faut aller beaucoup plus vite, beaucoup plus interdire. On est contre un cadre raisonné. Et les autres disant : non, non. Nous, on dit à nos agriculteurs tout ça c'est déjà trop, il faut arrêter. La chimie qu'on connaît depuis les années 80, c'est la bonne méthode, sinon on n'est plus compétitifs. On est contre. Du coup, plus de réglementation.  
Est-ce qu'on peut en rester là ? Non, parce qu'on sait qu'on doit sortir progressivement des phytos. Mais je le redis ici, à tous les acteurs : on ne peut jamais laisser un acteur agricole sans solution parce que sinon on arrête de la production en France, mais on continuera à consommer et donc on importera de la production qui se fera avec les mêmes règles qu'on a interdites chez nous. Donc on doit regarder notre agriculture avec le même triptyque que j'évoquais tout à l'heure : souveraineté et en particulier souveraineté agricole et alimentaire, plein emploi agricole, et une stratégie crédible de sortie des phytos.  
La clé, c'est de redoubler d'efforts en matière de recherche et d'innovation, c'est pourquoi, avec l'Inra et le CNRS, on va redoubler avec France 2030 nos projets pour sortir de la dépendance aux phytos, ce qui est de l'investissement massif par des technologies, on le sait, de génétique, des technologies qui mettent les mathématiques, la bio, le numérique au service des changements de la production et également de la capacité à aller sur l'aval pour aller beaucoup plus vite et faire que ces innovations aillent jusqu'au champs et permettent de sortir de ces dépendances.  
En parallèle, les ressources naturelles :  France 2030 sera au service de notre stratégie nationale de biodiversité avec pour ambition de faire de la France l'un des premiers pays au monde à réaliser le premier recensement exhaustif de sa biodiversité, notamment grâce à l'étude de l'ADN. On a plusieurs start-ups qui sont championnes en la matière et de l'étude des génomes marins avec le CNRS et Sorbonne Université, aux travaux sur le stockage de données dans l'ADN ou encore des développements de nouvelles thérapies, nous allons accélérer massivement les investissements dans nos ressources naturelles — cartographie, utilisation, développement — pour là aussi être des leaders.  
L'autre domaine sur lequel je veux que nous accélérions, c'est la santé. Là-dessus, je serai très rapide. Vous avez parfaitement résumé les choses, les enjeux en santé sont massifs. J'ai développé et expliqué à l'Institut Curie il y a quelques mois notre nouvelle stratégie, les nouveaux IHU, les bioclusters qui permettent de consolider encore plus de financements, et on sait tous que l'investissement en santé est clé.  
On a mis 7,5 milliards d'euros avec France 2030, en plus du reste, sur cela. Je parle sous le contrôle des champions qui nous ont fait des cœurs artificiels ou des technologies dans tous les sens. Et au fond, avec France 2030, ce que nous voulons, c'est simple : c'est 20 biomédicaments produits en France en 10 ans, on a déjà 8 biomédicaments qui sont sécurisés ; et c'est la relocalisation de plusieurs chaînes de la valeur de production qu'on avait perdues. Là aussi, c'est déjà en cours. Il y a 15 jours, on était avec plusieurs d'entre vous à Chartres, avec 2 milliards d'investissements de Novo Nordisk, qui remet encore plus sur ces chaînes de production en France grâce à tout ça.  
Là aussi, on doit avancer, accélérer. Je ne vais pas couvrir tous les sujets, mais il y en a un que je veux ici redire et sur lequel je veux insister, qui est au cœur de nos priorités en santé, c'est la prévention. Et nous devons construire dans les prochaines semaines une feuille de route complète avec l'agence Innovation Santé, sous le pilotage des ministères, fondée notamment sur le lancement de nouveaux programmes de recherche, l'utilisation des algorithmes et l'intelligence artificielle. L'idée, c'est quoi ? C'est d'accroître la connaissance des facteurs de risque, des biomarqueurs prédictifs, des situations pathologiques et de décliner ces connaissances en actions concrètes pour prévenir, dépister, diagnostiquer, traiter en mobilisant à la fois l'écosystème industriel de la santé et de la recherche. C'est un immense bouleversement. Mais si je devais, au-delà de ce que vous avez parfaitement décrit avec vos start-ups et vos projets, insister, c'est que là, on va mettre le paquet sur la prévention, la médecine prédictive, pour qu’on puisse aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort.  
Autre axe, c'est évidemment l'intelligence artificielle. Là-dessus, point n'est besoin d'y revenir, j'en ai beaucoup parlé il y a encore quelques jours. On a une révolution en cours. Mais au fond, sur ce sujet, on a eu une étrange semaine. On a eu à la fois Mistral qui a levé des financements record dans le secteur, près de 400 millions d'euros. Chapeau, bravo ! Vous pouvez les applaudir. C'est vraiment le génie français comme on aime à le voir et à le célébrer. Et on a eu une réglementation européenne qui est venue consolider, c'est une bonne chose, un modèle français de la régulation mais qui, à mes yeux, je vous parle en toute franchise, fait qu'on est le premier endroit au monde où sur les modèles dits fondationnels d'IA, on va beaucoup plus réguler que les autres. Moi, je pense que ce n'est pas une bonne idée et je le dis en toute honnêteté. Il faudra donc l'évaluer parce qu’aujourd'hui, quand je regarde, la France est sans doute le premier pays en termes d'intelligence artificielle en Europe continentale, on est au coude à coude avec les Britanniques. Mais eux n'auront pas cette régulation sur les modèles fondationnels et surtout, on est tous très loin des Chinois et des Américains. Alors on peut décider de réguler beaucoup plus vite et beaucoup plus fort que nos grands compétiteurs mais on régulera des choses qu'on ne produira plus ou qu'on n’inventera pas. Ce n'est jamais une bonne idée. Il faut donc qu'on soit toujours à la bonne vitesse et en tout cas au bon rythme. Donc moi, je demande à ce qu'on évalue de manière régulière cette réglementation et si on perd des leaders ou des pionniers à cause de ça, il faudra revenir. C'est clé.  
On a mis 1,5 milliard sur notre stratégie IA. On a des labos qui font un boulot formidable, des organismes de recherche, notamment INRIA qui est là, nos grands sites. On a l'IA qu'on utilise même sur notre projet éducatif, l’IA de remédiation, par exemple, qui va permettre vraiment la révolution du collège et du lycée. Vous allez voir. Il y a l'IA qu'on est en train de développer avec nos centres publics. On a mis 500 millions, notre supercalculateur Jean Zay. Et donc, on fait énormément de choses. Mais au fond, moi, je voulais peut-être insister sur deux points qu'il ne faut pas oublier. L’un, l'IA Open source : continuer à investir, y aller, foncer. Deux, les briques qui sont en dessous. Pour réussir la bataille de l'intelligence artificielle, il faut avoir des capacités de calcul et il faut avoir des composants et architectures de systèmes qui nous permettent d'être compétitifs. Et au fond, c'est évidemment d'avoir des startups, des génies, des modèles fondationnels, des LLM, etc., et des startups qui vont utiliser ensuite l'intelligence artificielle dans tous les secteurs. Mais si on perd la maîtrise de base, on est fichu. La maîtrise de base, c'est d'avoir des datacenters chez nous, un vrai cloud européen et d'avoir des capacités à maîtriser les chaînes de valeur, grâce au programme de recherche électronique et intelligence artificielle de France 2030, les équipes de recherches sur des concepts novateurs comme le calcul en mémoire et le calcul IA frugal en données. Et s'il y a un point sur lequel je voulais insister ici, sur lequel on dit encore et plus fort, c'est que la communauté scientifique française, avec les entreprises de l'électronique et les différents acteurs du secteur élaborent une proposition de feuille de route permettant de faire émerger des composants et des architectures systèmes pour le traitement massif de données en intelligence artificielle, avec l'objectif d'une consommation énergétique qui soit divisée par 100 ou 1 000 par rapport aux standards actuels des processeurs et des cartes graphiques actuelles.  
On a donc deux leviers : on doit réussir à maîtriser les puces et les semi-conducteurs de l'IA beaucoup plus petites que ce qu'on a aujourd'hui. On a fait grâce à France 2030, le projet à Crolles. On a doublé nos capacités de semi-conducteurs, mais ce sont les semi-conducteurs qu'on utilise pour l'industrie : l'automobile, l'aéro, etc. On a besoin de développer une capacité de production beaucoup plus petite dont on a besoin pour l’IA. Mais on a besoin de gagner la bataille de l'IA sobre. C'est clé et c'est là où on peut être différenciant. Redoublant d'efforts, France 2030 doit nous permettre de sécuriser cette chaîne.  
Et puis, à côté de ça, on doit redoubler d'efforts pour avoir chez nous des capacités de data center de calcul beaucoup plus fortes, bien plus massives. Et là, il faut mobiliser le privé et le public pour avoir ce financement. Ça, c'est la clé et out ça en lien entre le plan IA et le plan quantique.  
Enfin, last but not least, l'espace. Là aussi, vous l'avez très bien dit, c'est une de nos nouvelles frontières. Je le dis ici pour nos amis des grands fonds marins, je ne les oublie pas. J'en ai parlé il y a quelques semaines à Nantes. Mais sur l'espace, vous l'avez très bien dit, sur l'aventure spatiale, on a beaucoup de projets que France 2030 accompagne. Vous en êtes un des grands acteurs au demeurant. France 2030 accompagne ces projets. On a déjà réalisé deux premiers essais de moteurs de micro-lanceurs. On a plus de 8 projets pour les 6 micro-lanceurs français qui sont en développement et qui avancent en parallèle, qui permettent d'envisager un mini-lanceur opérationnel d'ici 2026. On est en train de révolutionner les lanceurs avec ce qu'on fait avec France 2030 et c’est un changement copernicien là aussi.  
On a également des projets de constellations, l'autre grande bataille. France 2030, accompagne 4 projets de constellations qui doivent nous offrir des applications inédites avec un grand nombre de secteurs : défense, sécurité, forêts, eau, urbanisme, économie, finance, agriculture. On en a auxquelles on tient beaucoup et auxquelles on croit, on va continuer de se battre. Je le dis parce que ces grands domaines, des micro-lanceurs jusqu'aux plus grands, et Ariane 6 qui arrivent et les constellations sont clés. C'est là où aussi on parle de notre souveraineté. Il n'y a pas de souveraineté spatiale si l'Europe perd son accès à l'espace. C’est pour cela qu'on a raison de se battre pour garder un accès français, européen à l'espace. On doit se féliciter de l'innovation, de ce qu'on est. Si là aussi j'ai un mot en toute franchise, on peut regretter que l'Europe ne soit pas trop divisée. Alors je vais être simple. Nous, on a, on s'est battu pendant des mois et des mois en disant, la souveraineté européenne, c'est l'unité européenne. Malheureusement, on a certains de nos partenaires historiques qui sont devenus des compétiteurs qui ont dit « Non, on a décidé, on va y aller. » Donc je vais être simple, on va y aller au carré pour être les meilleurs. À un moment, il faudra qu'on se retrouve autour de la table parce qu'il faudra de toute façon un acteur européen, parce que face aux Indiens, aux Chinois, aux Américains, on va devoir être sérieux entre Européens. Sinon, ce sera de l'autophagie. Et on n'a aucune envie de ça. Donc, il faudra reconsolider. Mais là, je vais vous dire une chose, on va se battre, on sera les meilleurs et on consolidera autour de nous, sur les lanceurs comme sur les constellations.  
Mais sur l'aventure spatiale, vous l'avez très bien dit, il y a aussi des nouvelles frontières. Et on a, en quelque sorte, il ne faut pas l'oublier, un monde spatial qui se transforme. C’est la fin de la station internationale et le secteur privé partout se transforme et les accès se transforment. Et on ne peut pas se satisfaire d’un monde où toutes les sociétés de demain seront américaines ou chinoises dans ce domaine. Et vous l’avez très bien dit, tout à l’heure, nous devons nous lancer dans cette compétition, elle est très risquée. Et donc c’est formidable que nous ayons des acteurs français, et derrière j’espère après des consolidations européennes, sur les cargos mais on sait qu’on aura des stations internationales qu’on va devoir payer le trajet. Si, pour aller vers ces stations, les seuls moyens cargos sont ou des entreprises indiennes ou chinoises ou américaines on aura tout perdu c’est-à-dire qu’on perd là aussi la propre capacité d’envoyer les Thomas PESQUET de demain dans l’espace où on devra payer très cher à d’autres. Ce serait une folie. Et donc c’est également un instrument de souveraineté. Le vaisseau spatial cargo, ces vaisseaux, qui permettent le transport de marchandises vers les stations spatiales, les trajets aussi de personnes, toutes ces innovations c’est un marché considérable dont les besoins sont civils et militaires, ce sera l’un des axes principaux de France 2030 sur l’espace dans les prochaines années, l’Etat soutiendra la démarche, France 2030 aussi, on y va à fond, encore.  
Voilà Mesdames et Messieurs les quelques grands axes et innovations supplémentaires sur lesquels je voulais revenir. Et au fond ce que je voulais vous dire c’est qu’en cette fin d’année on peut célébrer les formidables succès sur lesquels vous avez avancé, que nous avons consolidés. C’est le fruit d’une volonté de réforme et d’une constance. Mais vous l’avez compris, à partir de janvier prochain il faut aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort. Pour qu’il y ait dans cette salle les Elon Musk et les Zuckerberg de demain, et avec surtout des Elon Musk et des Zuckerberg qui sauront qu’ils viennent de Béziers, de Pau, de Tarbes, de Besançon, de Dunkerque ou d’ailleurs et qui est, je crois, cette touche française qu’on apporte en plus, qui est un rapport à la responsabilité sociale, environnementale et au goût de l'avenir. C'est possible, il n'y a aucune fatalité. Cette petite start-up qui a réussi et qui était loin derrière les Américains il y a 50 ans et Airbus le démontre, si on a de la constance et qu'on fait les bons choix. Les quelques axes que j'ai essayé de dire là, je vais être très simple avec vous. Peut-être, sur certains, on va se tromper. Et ce sera tant mieux, parce que ces erreurs permettront à d'autres de rebondir et de réussir. Sur d'autres, on va formidablement réussir. Il y a une chose qu'on n'a pas le droit, c'est de ne pas tenter et de ne pas prendre des risques, de ne pas investir massivement pour accélérer encore et encore. Le monde change et s'accélère. Et moi, je vois beaucoup trop dans le débat ambiant des gens qui regardent le coin de la rue, ce qui ne va peut-être pas formidablement ou assez bien et qui ne veulent pas voir qu'on joue aujourd'hui notre capacité à décider le monde de demain. Et on a tout dans les mains pour cela. Il faut simplement redoubler d'énergie, redoubler de courage, redoubler de volonté. Et donc, vous l'avez compris, avec les axes que j'ai définis là, on va redoubler d'énergie et de volonté sur nos grandes politiques macroéconomiques et les réformes dès le début de l'année prochaine, et on va redoubler d'énergie sur chacun des axes que j'ai évoqués. Et pour ça, en plus, d'abord, j'ai besoin que le secteur privé soit encore plus à nos côtés et redouble de prise de risques. Quand je regarde les choses, il n'y a aucun autre pays en Europe qui fait ce qu'on est en train de faire.  Mais on a besoin, comme récemment plusieurs ont su le faire sur l'intelligence artificielle, d'avoir des grands investisseurs privés qui viennent à nos côtés. On a réussi avec les fonds Tibi à lever plus de 6 milliards. On a le fonds Tibi 2 qui est là. Il faut encore plus d'investissements. J'ai besoin que les grands investisseurs français prennent plus de risques, que les grands investisseurs européens prennent plus de risques à nos côtés aux côtés de ces grands projets. Alors pour cela, on a Tibi 2 qui envoie les investisseurs institutionnels vers la prise de risque, on va prendre aussi des dispositions et un cadre et puis on va accélérer le cadre européen. Et dès l'année prochaine, avec le ministre, on va proposer d'aller deux fois plus vite sur le marché européen des capitaux. Maintenant, ça fait 5 ans que nous, on pousse, qu'on est arrêtés par les plus lents. Et donc on va prendre acte de ça. On va proposer à ceux qui sont prêts à aller vite avec nous d'y aller. On a besoin d'une Europe de l'investissement, de la prise de risque plus vite et plus fort, on fonce.  
La deuxième chose, c'est qu'on va mettre, au-delà des capitaux, plus de rapidité publique. Je l'ai dit, c'est les réformes dès le début de l'année, on doit aller plus vite et plus fort. J'ai reçu les lettres de plusieurs d'entre vous qui me disaient : on m’a demandé encore des procédures environnementales, des autorisations locales, je reprends 12 mois sur mon projet d’usine, mon concurrent ici ou là, lui le fait en 6 mois. C’est ce référentiel qu’on va prendre. Et sur la partie publique, je vous annonce deux choses et on va être vigilants, ça ne va pas se faire du jour au lendemain. Aller beaucoup plus vite avec les lois qui vont écraser les délais pour les projets dès le début de l’année prochaine. Ensuite, moi, je vous demande de travailler beaucoup mieux avec nous sur les projets clés en main. Et ça, c’est ce qu’on doit continuer à développer avec les métropoles, villes et régions. Ce qui est par exemple parfaitement fait à Dunkerque, c’est de cartographier les sites, les friches, de faire tout le travail avant qu’il y ait un projet. De les préparer en quelque sorte et de se dire là, le projet est prêt à usage industriel, agroalimentaire ou logement. Or, aujourd'hui, nous, collectivités publiques au sens large du terme, on est trop lents. Parce que qu'est-ce qu'on fait ? On répond à un projet quand il arrive et on commence tous les délais. Si on fait tout ça, qu'on écrase tout ça, qu'on prépare la décision publique en accompagnant beaucoup plus qu'en réagissant, en préparant, en anticipant, on sera beaucoup plus efficace. Et donc on va écraser les délais, être plus rapide. Mais je vous demande aussi d'aller beaucoup plus vers les projets clés en main. Et l'autre point, avec la rapidité, l'efficacité, c'est l'achat public. Et là, je demande que dans les projets de début d'année, le ministre porte une réforme structurante, c’est que notre achat public aura deux tutelles, budgétaire et industrielle. L’achat public prendra en compte la composante que j’évoque. On ne peut pas avoir un achat public qui, quand deux solutions sont en concurrence, pour des raisons simplement budgétaires, prend une solution qui est non-européenne face à une solution qui sera plus locale ou innovante d’un point de vue de recherche. Et puis, le dernier point, c’est que pour réussir pour tout cela, il faut accélérer sur la bataille des talents. C’est pour ça que vous m’avez entendu parler du choc des connaissances à l’école, c’est pour ça que j’ai besoin de vous pour redoubler d’efforts sur la réforme du lycée professionnel, du premier cycle universitaire, et surtout de cette carte des formations au niveau local. Tout ce qu’on se dit là, cela va très vite, beaucoup plus vite qu’on ne l’imagine. Je vous le disais, il y a 5 ans, les acteurs du secteur me disaient “On n’arrivera pas à faire des batteries électriques”. On a des gigafactories chez nous. Il y a 7 ans, on nous disait “Les micro-lanceurs, dans l’industrie du spatial, ça ne marchera jamais”, c’est ceux qui sont en train de gagner la bataille aujourd’hui, qui nous taillent des croupières parce qu’ils sont allés plus vite que nous. Donc tout ce qu’on vous dit impossible dans chacun de ces domaines est peut-être ce qui va révolutionner les choses. On a besoin d'aller plus vite dans ces compétences et pour former ces talents. Et donc là, on a besoin de former les talents de demain avec les universités, les organismes de recherche sur les secteurs les plus en pointe. Mais j'ai besoin qu'on aille tous, qu'on soit tous beaucoup plus mobilisés pour qu'au niveau des territoires, on anticipe ces besoins là aussi, mieux qu'on ne l'a fait et qu'on forme beaucoup mieux nos jeunes, qu'on ait un appareil d'orientation, de formation qui nous permette de répondre aux besoins de la France de 2030 et encore plus de celle de 2040 et de 2050. Plus de risque dans le privé, plus de rapidité et de cohérence dans le public et une plus grande formation et une accélération de la formation des talents. C'est clé si on veut continuer comme on a commencé de le faire, de gagner cette triple bataille souveraineté, climat, industrie, plein emploi. Elle est possible. C'est la France de 2030, celle qu'on a commencé à bâtir. On est sur la bonne direction, on est au rendez-vous. Mais je vais être simple : pour l'économie, pour l'industrie comme pour le climat, on a la référence des cinq dernières années. Prenez-là, il faut faire deux fois plus et deux fois plus vite pour les 5 années à venir. On n'a pas le choix et on y arrivera. Vive la République et vive la France ! Je compte sur vous.  

 

► Gouvernement 
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste] 

Elisabeth Borne (Première ministre) 
 >
L’intelligence artificielle est déjà partout dans notre quotidien. Nous lançons une consultation pour recueillir vos idées et comprendre vos attentes. Ensemble, continuons d’écrire la feuille de route IA pour les années à venir !

> Attirer toujours plus d’investissements en France, c’est l’ambition. Notre attractivité est une chance : pour l’emploi, pour la vie de nos territoires et pour notre économie. Marquez les esprits : investissez en France !

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer) 
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Je regrette que nous perdions du temps pour protéger les Français. (…) Le rôle des députés est de débattre et d'argumenter, ils ont refusé de le faire. (…) On a joué contre la France, estime-t-il. Ce projet de loi, il est très important pour la protection des Français.

> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée]  Quand on a un échec, c’est un échec. C’est un échec, bien évidemment, parce que je veux donner des moyens aux policiers, aux gendarmes, aux préfets, aux magistrats pour lutter contre l’immigration irrégulière. C’est pour ça que j’ai présenté ma démission, car je suis un homme d’honneur et que le Parlement compte. Il fallait que le président de la République tranche, il a tranché. (…) Ce texte va continuer son chemin institutionnel avec trois possibilités pour le gouvernement:
- Soit arrêter le texte mais des mesures fortes pour les policiers, les gendarmes, pour la protection des Français doivent être prises dans un texte de fermeté qui, notamment, vise à expulser les étrangers délinquants. On voit assez de drames pour ne pas prendre nos responsabilités.
- Soit une nouvelle lecture au Sénat.
- Soit on envoie directement le texte dans ce qu’on appelle la commission mixte paritaire.
Nous verrons ce que nous déciderons. Le président de la République nous a demandé de trouver cette ligne de crête pour faire adopter des mesures fortes.

> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Je pense qu'indépendamment de ma personne, ce qui est inquiétant aujourd'hui dans notre démocratie, c'est que l'immigration, sujet crucial pour les Français, dont tous les pays débattent et adoptent des dispositions nouvelles, cette immigration a été prise en défaut dans le débat démocratique

> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée]  De voir des LR faire la béquille du Rassemblement national, ça me fait mal. La majorité des députés ne représente pas la majorité de l'opinion, parce que l'opinion soutient ce texte ?

> Le gouvernement s'engage dans les tous prochains temps, dès le début de l'année 2024, à répondre aux exigences et aux questions posées par les sénateurs, comme une évaluation et une réforme de l'Aide médicale d'État (AME).
Nous venons d'écrire, avec le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, aux présidents des groupes de l'Assemblée nationale et du Sénat pour nous engager clairement dans cette voie et annoncer le dépôt de textes qui permettent la réforme de cette Aide médicale d'État directement inspirée par le rapport de messieurs Stefanini-Evin.

> Moi j'ai toujours pensé qu'il y avait du racisme et qu'il touchait tout le monde, il touche les arabes, il touche les noirs, il touche les juifs, il touche la communauté asiatique, et il touche évidemment les blancs, bien évidemment. Le racisme, par nature, c'est la peur de l'altérité, c'est le refus de l'altérité et c'est la haine de l'altérité, donc évidemment qu'il y en a un contre les personnes de couleur blanche, personne ne dit le contraire.

> Le rajeunissement de la violence, des auteurs comme des victimes, il faut le dire aussi, des auteurs comme des victimes, et quand à 14, 15 ans on donne des coups de couteau à un notre adolescent de 14, 15 ans, ce n'est pas de la faute de la police, je crois qu'il y a une question de parents, et une question de société, il y a une question d'éducation, il y a peut-être une question aussi d'immigration, d'intégration.

> Les services de renseignement évoquent que la première des menaces c'est l'islam radical, mais il y a aussi, il y a aussi, une d'ultradroite et d'ultragauche, donc il faut la combattre. Quand on est républicain et démocrate, même quand on a des envies de fermeté, comme je pense les Français l'ont, on doit regarder que tous ceux qui attaquent la démocratie, la République, doivent être écartés, me semble-t-il, d'un point de vue administratif, et poursuivis pénalement.

> Le 11 décembre 2018, il y a 5 ans jour pour jour, à Strasbourg, la France a été frappée par la barbarie du terrorisme islamiste. 5 personnes ont lâchement été assassinées. Nous leur rendons hommage.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères) 
> Nous sommes dans la dernière étape de la préparation du Conseil européen des 14 et 15 décembre, cette semaine. Et d’ailleurs je dois saluer la présidence espagnole, une présidence qui a été particulièrement délicate à mener, qui a été très bien menée avec tous les défis que nous savons, et toutes les crises qui se sont accumulées. Hommage à la présidence dans son rôle.
À l’ordre du jour de notre Conseil des Affaires étrangères, plusieurs sujets ; je voudrais évoquer deux d’entre eux prioritairement, l’Ukraine et le Proche-Orient.
Pour ce qui concerne l’Ukraine, nous savons la situation et nous savons la nécessité de marquer notre soutien à l’Ukraine dans la durée, c’est-à-dire d’en envoyer le signal, de le dire, d’envoyer ce signal stratégique, mais aussi de le faire, de le programmer et de nous organiser à cette fin.
Cela signifie trois choses. D’abord, adapter la Facilité européenne de paix pour qu’elle puisse continuer d’aider l’Ukraine et dans une logique nouvelle, orientée davantage vers l’aide à la production et à l’acquisition de matériel européen.
Deuxièmement, cela signifie renforcer les sanctions, et donc nous souhaitons l’adoption avant la fin de l’année du douzième paquet de sanctions contre la Russie pour peser sur l’effort de guerre russe.
Et troisièmement est ouverte bien sûr, la question de l’ouverture de négociations d’adhésion avec en particulier l’Ukraine et la Moldavie. Vous avez vu sans doute que le président de la République a indiqué que la France soutenait l’ouverture de telles négociations.
Je veux croire que sur ces différents sujets, les Européens seront unis. Unis dans ce qui correspond à leurs intérêts de sécurité autant qu’à leurs valeurs, et nous passerons aujourd’hui lors de ce Conseil des messages clairs - je pense là à notre partenaire hongrois - pour qu’il en soit ainsi. Voilà pour l’Ukraine.
Le deuxième grand sujet bien sûr, c’est la situation au Proche-Orient. Là aussi, beaucoup de choses ont été dites. Je rappelle que nous sommes inquiets de la façon dont les opérations militaires sont menées à Gaza par Israël, avec leur cortège de victimes civiles, trop nombreuses, et nous sommes très préoccupés d’une situation humanitaire qui devient véritablement critique.
Donc aujourd’hui, l’urgence reste d’une part à la libération de tous les otages, sans conditions, et d’autre part au retour à une trêve de longue durée, durable, permettant de conduire à un cessez-le-feu.
Au-delà de ça, bien sûr, il faut continuer de travailler sur les questions de sécurité. Un travail est en cours et vous avez sans doute vu qu’avec mes collègues Annalena Baerbock et Antonio Tajani, donc à trois, France, Italie, Allemagne, nous avons proposé l’instauration, la création, d’un nouveau régime de sanctions visant le Hamas, l’organisation terroriste déjà désignée comme tel par l’Union européenne de longue date. Mais il faut aller plus loin, et permettre des désignations individuelles supplémentaires.
J’ajoute d’ailleurs que la situation en Cisjordanie nous préoccupe aussi, comme vous le savez, en particulier en raison de trop nombreux cas de violences commises par des colons extrémistes. Et sur ce point, la France réfléchit à l’adoption de mesures nationales.
Dernier volet évidemment sur le Proche-Orient, et il faut en parler, nous en parlerons aujourd’hui, la façon de travailler ensemble pour restaurer un horizon politique, retrouver un chemin de paix qui permettra d’avancer vers la solution à deux États.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion) 
> Troisième plan de lutte contre la traite des êtres humains pour 2024-2027. Le ministère du Travail se mobilise notamment avec les contrôles de l’inspection du travail pour faire cesser ces situations.

 

Gabriel Attal (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse) 
> [Enseignante intimidée dans les Yvelines] Il y aura une procédure disciplinaire à l'endroit des élèves responsables de cette situation.

> À l'école française, on ne conteste pas l'autorité, on la respecte.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire) 
> Curieuse conception que celle qui consiste à réclamer toujours le débat parlementaire et à ne pas s’en saisir quand il est possible. Quand le seul objectif est de ne pas se confronter à ses responsabilités, quel avenir pour nos démocraties ?

> L’agriculture est porteuse de solutions pour le climat ! J’étais présent à la COP28 pour avancer sur la protection des sols et mettre en avant les sujets agricoles. L’agriculture doit être mobilisée pour le stockage carbone et la production de biomasse. Et valorisée pour cela aussi ! L’initiative 4 pour 1000 lancée par la France en 2015 fait partie des outils à développer et à promouvoir. Les coopérations sont aussi essentielles : la France doit être en appui et à l’écoute de ses partenaires. La solidarité internationale face au défi climatique sera un enjeu majeur pour mettre en place des systèmes résilients ; notamment en ce qui concerne la gestion de l’eau, les productions agricoles et la sécurité alimentaire. L’agriculture est donc désormais au cœur des COP et c’est une avancée majeure qu’il nous faut conforter pour être à la hauteur du défi climatique. Sans agriculture pas d’alimentation, de transition, ni d’atténuation.

> Heureux de retrouver ici à la COP28 mon collègue américain. Une ambition partagée d’être ensemble au rendez-vous de la transition agroécologique et de l’adaptation de nos systèmes agricoles et alimentaires au changement climatique. Les nouvelles techniques génomiques peuvent faire partie du panel de solutions pour rendre nos productions plus résilientes et assurer notre souveraineté alimentaire. Reconnaissance, aussi partagée, que les chemins pour y arriver son divers et que les spécificités de chacun sont autant de voies possibles que nous devons mutuellement respecter.
Inquiétude toute aussi partagée pour l’avenir de nos forêts : le dépérissement et les attaques de scolytes, induits par le changement climatique, nous mets face à nos responsabilités en termes de renouvellement et de gestion. Les Etats-Unis et la France, dans l’Europe, sont des partenaires et des alliés. L’agriculture et les forêts sont deux domaines où nous pouvons renforcer notre coopération pour relever, ensemble, le défi de la transition écologique et énergétique.

> [Conseil des ministres de l’agriculture] Il y a des sujets qui sont des sujets d’importance : les NBT/NGT, avec une proposition espagnole dont la France dira tout le bien qu’elle pense, notamment sur un certain nombre d’éléments qui avaient été demandés sur la transition écologique. Premièrement, le fait que ça vienne bien servir les intérêts de la transition écologique, du «farm to fork».
Et, deuxièmement, que ça vienne bien évidemment veiller à la brevetabilité, parce que c’est un sujet qu’on avait mis sur la table. Je m’exprimerai en ce sens. Il y a encore quelques ajustements, des clauses de revoyure qui sont demandées pour pouvoir rassurer les uns et les autres en continu, mais je pense qu’on est tout prêt d’un moment où on peut trouver la majorité qualifiée.
Deuxième sujet, transport des animaux et bien-être animal. Comme vous le savez, c’est une préoccupation constante de la France. Préoccupation de transporter les animaux dans des conditions de bien-être qui soient satisfaisantes et, en même temps, de faire en sorte qu’on puisse continuer à transporter des animaux. Sinon, on créerait des conditions de distorsion avec des pays tiers. La France est une pays qui transporte des animaux vivants et elle répond à un certain nombre de pays tiers qui veulent qu’on transporte des animaux dans ce « format-là » si vous me permettez cette expression et le point d’équilibre est à trouver entre ces contingences-là.
Un point de marché. Nous ne l’avions pas fait la dernière fois, on va le faire là : un point de marché qui est un point important pour nous parce que ça permet de voir la situation des marchés agricoles. Le collègue du ministère des affaires étrangères ukrainiens était là avec vous, on sait bien à quel point il y a besoin de solidarité avec l’Ukraine et en même temps on sait qu’aux frontières de l’Europe les plus à l’Est, cela peut avoir des conséquences en termes de déstabilisation de marché, avec toujours les mêmes sujets qui sont posés à la Commission. J’espère que nous aurons des réponses. Et par « point sur les marchés », on entendra aussi « où en sont les marchés?»: quels sont les flux, quelles sont les tendances, quelles sont les perspectives ? Ça, c’est évidemment un élément très important sur lequel il faut qu’on travaille parce que, sinon, on arrivera pas à donner de la crédibilité. On a besoin de confiance sur la question des marchés.
Puis corollaire de ça aussi : le travail que nous poursuivons au niveau français. On est un continent : l’Union européenne aura importé cette année 20 millions de tonnes de céréales. C’est-à-dire 20 millions de tonnes de plus que ce que nous avions fait l’an dernier. On ne peut pas se trouver dans cette situation sans se poser des questions, notamment la question qu’on pose sur l’équilibre des marchés et sur notre capacité européenne à produire dans ce contexte ce qui me permet de rappeler la demande exprimée par la France la BCAE-8. Il y a bien d’autres sujets mais enfin voilà les points qui sont des points de vigilance et puis ça permettra de discuter aussi de la future présidence belge puisque, dans 15 jours quasiment, on va démarrer une nouvelle présidence.

> [Union européenne] Est-ce que le sujet des pesticides est un sujet devant nous ? La réponse est oui. Est-ce qu’avant qu’il y ait échec - ou pas, d’ailleurs - de SUR [règlement sur l’usage durable des pesticides], nous travaillons sur les pesticides au niveau français comme européen ? La réponse est oui. Donc on a besoin de continuer à travailler sur la question des pesticides ; c’est une question de responsabilité. On ne peut pas à la fois ne pas vouloir se retrouver dans des situations d’impasse ou d’interdiction sans solution et ne pas essayer de travailler. Deuxièmement, on a besoin plus que jamais d’harmonisation européenne sur ces sujets-là. Donc on va voir comme relancer une mécanique. C’est aussi très symbolique cette affaire de SUR : quand vous avez des positions aussi radicales de part et d’autre, voilà ce à quoi on arrive : à rien. C’est-à-dire entre ceux qui veulent aller beaucoup trop loin par rapport aux exigences et à la combinaison d’exigences et ceux qui ne veulent rien changer. Résultat des courses, quand vous êtes dans cette situation là, vous n’avancez pas. C’est quand même une leçon pour tous celles et ceux qui ont envie qu’on avance sur ces sujets-là et qui trouvent qu’à force d’être radicaux de part et d’autre, en fait on n’avance pas. Je ne suis pas sûr que ça serve les intérêts des agriculteurs et que ça serve les intérêts de nos concitoyens et des consommateurs européens. Donc il faut remettre l’ouvrage sur le métier, comme on dit. C’est dans cet ordre-là qu’il faut le faire et on va essayer de trouver un point de convergence. Notre intérêt collectif, c’est d’avoir les mêmes méthodologies d’évaluation. Bref, le travail est plus que jamais au niveau européen, parce que, si on veut activer les clauses miroirs, si on veut faire valoir nos positions européennes, c’est donc au niveau européen qu’il faut une réglementation. On a intérêt à avoir une réglementation car un certain nombre de questions n’ont pas été levées, et d’interrogations n’avaient pas été levées sur la capacité à produire notamment, et les conséquences du règlement tel qu’il était proposé, il faut qu’on continue à y travailler. (…)
Il y a toujours un peu de travail sur un certain nombre de sujets : clause de revoyure - comment on travaille avec une revue par les pairs qui pourrait arriver à partir de 2026, et quelques éléments sur lesquels nous allons faire des propositions - mais on approche quand même, on voit bien qu’on approche d’un moment d’équilibre. On a besoin de ces technologies ; on ne peut pas à la fois porter la volonté de transition, la volonté d’avoir à disposition du matériel végétal permettant à la fois de réduire l’utilisation des pesticides et avoir du matériel végétal qui permette de lutter contre les effets du dérèglement climatique, c’est à dire qui résiste mieux à la sécheresse, à la chaleur, et ne pas se douter d’un outil qui est en train de se multiplier dans le monde avec des clauses de sécurité. La France a toujours été attachée à cela, à des clauses de sécurité et de vigilance, qui nous semblent être quasiment atteintes dans la proposition espagnole. (…)
Le travail européen, c’est un travail de convergence : essayer de trouver un compromis. Il peut arriver qu’on ne soit pas d’accord, et j’essaie de comprendre, et c’est pour ça d’ailleurs que nous avons dit que cela doit servir des objectifs de transition. C’est pour ça que nous avons dit qu’il fallait bien distinguer la catégorie 1 de la catégorie 2 ; c’est pour ça que nous demandons une clause de revoyure. Bref, nous avons essayé collectivement, en pensant à ces collègues-là, d’essayer de trouver un terrain de compromis. Nous-mêmes Français, il a pu arriver que nous soyons sur des sujets où c’était pour nous blanc ou noir ; ça ne peut pas être blanc ou noir, ce sont des technologies qui portent beaucoup d’espoir, il faut juste mettre des balises, et c’est ce qu’on s’est employé à faire, et c’est ce qu’on va continuer à s’employer à faire. (…)
J’essaie de ne pas être dans la politique fiction, il se passe que j’ai besoin de NGT-NVT, qu’on en a collectivement besoin, les 27, pour assurer notre souveraineté. Donc on va essayer de trouver une autre convergence. Je ne me mets jamais dans une situation d’échec, parce que si je suis là, c’est pour essayer de trouver une solution et réussir à trouver une solution et un compromis, sinon, il ne faut pas faire de politique".

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires) 
> La recherche au service de notre planète. Lancement à la Cop28 de l’Institut des Océans, laboratoire de recherche transdisciplinaire spécialisé dans la surveillance des océans, de la biodiversité et des environnements côtiers.

> Après le lancement du One water Summit, j’ai annoncé que la France rejoignait le Fresh water challenge : préserver et restaurer nos écosystèmes d'eau douce Une des priorités de notre stratégie nationale pour la biodiversité.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique) 
> En l'état actuel, le texte présenté par la présidence de la COP28 est une déception. Il est insuffisant. Nous devons faire mieux. Notre objectif reste d’obtenir l’accord le plus ambitieux possible sur les énergies fossiles - et sur leur sortie.

 

Aurélien Rousseau (ministre de la Santé et de la Prévention) 
> France 2030 a deux ans. La santé bénéficie à plein du plan d'investissement pour la recherche et l’innovation annoncé par Emmanuel Macron. Santé numérique, biomédicaments, prévention, médecine prédictive : les actions se déploient dans la poursuite de cette dynamique.
C’est une annonce décisive qui permettra d’ancrer le virage de la prévention : nous avons de quoi financer des programmes de recherche plus ambitieux pour comprendre les déterminants de santé et agir toujours plus en amont en matière de santé publique.

> Les différentes épidémies sont prêtes à repartir. On peut pourtant éviter ensemble que tout ceci ne converge et ne s’aggrave pour les fêtes : gestes barrières et vaccination. Pour chacun de nous. Pour les plus fragiles. Pour le système de santé. Pas pour contraindre ou imposer.

> Est-ce beau ou glaçant que la Déclaration universelle des droits de l’homme soit si précisément ajustée aux maux de notre temps, 75 ans après son adoption ? C’est vertigineux en tout cas. Et cela mérite qu’on redise l’importance de défendre les principes de ce texte majeur.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques) 
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Irresponsable et affligeant. Les Français méritent mieux que ce cynique spectacle. Ils veulent et attendent un débat à la hauteur sur l'immigration. Le texte porté courageusement par Gérald Darmanin le permet. Les oppositions ont décidé de l'en empêcher.

> [Lancement de 96 maisons France services] Avec cette nouvelle vague, la promesse du président de la République, faite à l’issue du Grand Débat national il y a bientôt quatre ans, de ramener des services publics à proximité de nos concitoyens, sera pleinement relevée. Désormais, avec 2.700 espaces France services partout sur le territoire, l’ensemble de nos concitoyens ont des services publics à moins de vingt minutes de chez eux. Ils sont portés par des collectivités, des bureaux de Poste, des associations, des sous-préfectures… (…)
France services, ce sont d’abord des agents, désormais quasiment 7.500 sur le territoire. Au moins deux par espace, formés à un bouquet de services autour de neuf opérateurs : les impôts, la politique familiale, les retraites, mais aussi la mutuelle des agriculteurs, la Poste. Sur tous ces services publics du quotidien, nos concitoyens peuvent venir dans ces espaces physiques, sans rendez-vous, pour trouver une réponse. Et ça marche : plus de neuf fois sur dix, un usager qui rentre dans une maison France services voit sa démarche résolue au moment où il en sort. (…)
On va continuer de progresser sur le réseau, mais notre priorité doit désormais être d’enrichir le bouquet de services. D’abord sur la rénovation des logements. On sait à quel point l’accès simplifié aux services de Ma Prime rénov' ou Ma Prime adapt' est une attente des Français. C’est parfois un service public complexe parce que les travaux de rénovation sont complexes. A partir de janvier prochain, dans les 2.700 espaces France services, nos concitoyens pourront trouver un premier niveau d’accès à ces politiques publiques.
Ensuite, c’est l’énergie. A partir du 1er janvier 2024, les espaces France Service pourront accompagner les Français dans leur demande du chèque énergie. Aujourd’hui, il y a encore deux Français sur dix qui ont droit au chèque énergie et qui n’en bénéficient pas. C’est un défi central pour notre action : assurer le dernier kilomètre de nos politiques publiques. France services permet de recoudre les droits formels et les droits réels.

> Ce que manifestaient les « gilets jaunes », c’était parfois un sentiment de déclassement face à la fermeture de certains services publics. France services est une réponse politique, au sens le plus noble du terme, à ce sentiment de déclassement. On réinvestit largement dans nos services publics, dans l’école, la santé, les politiques publiques régaliennes… Ma mission de ministre, c’est de relever le défi de l’efficacité de tous les services publics du quotidien. De la pension de retraite en passant par les papiers d’identité, jusqu’aux caisses d’allocation familiale, c’est-à-dire tous les besoins qu’on rencontre dans sa vie, de la naissance au décès.
Dans ces moments-là, on a besoin non seulement de services publics numériques qui fonctionnent, mais surtout, à un moment donné, de voix et de visages en face de soi. France services apporte des solutions là où les extrêmes vivent sur les difficultés du quotidien. Comme pour la réouverture d’une usine, avec la réouverture de services publics, on fait reculer les extrêmes.
C’est une manière de lutter contre le Rassemblement national, un parti populiste qui vit sur le dos des difficultés des gens. On doit pouvoir, en région, apporter des réponses concrètes, moins de discours d’amour et plus de preuves.

> Je veux être très clair : France services est une politique publique centrale pour la simplification, la proximité des services publics, mais ce n’est pas la seule. Un des enjeux que nous avons devant nous, c’est de décloisonner les réseaux. Je pense notamment au premier réseau de guichets que sont les mairies, avec qui nous devons travailler. Dès lors que sur un bassin de vie, on met en synergie le réseau des secrétaires de mairie avec le réseau des agents de France services, on voit qu’on fait ce que les Français attendent : on résout des problèmes du quotidien. Il ne faut pas laisser penser que tout pourrait être simple du jour au lendemain, parce que la vie des gens est complexe. Mais ce qui doit être simple, c’est le point d’accès.

> Je suis le premier conscient que l’ensemble de nos concitoyens ne peuvent pas faire reposer leurs démarches administratives sur des points d’accès numériques. Il y a aujourd’hui 13 millions de Français qui éprouvent encore des difficultés avec le numérique. C’est aussi pour cela que nous avons déployé 4.000 conseillers numériques pour accompagner vers l’autonomie numérique. Ce que je n’accepte pas, c’est qu’une part des démarches en ligne ne soit, par exemple, pas accessible aux personnes en situation de handicap : on investit 60 millions d’euros pour que 100 % des démarches en ligne soient accessibles.
Il nous faut donc agir à tous les étages : ce serait une folie de tourner le dos au numérique, mais il faut qu’on le fasse de façon exigeante. Il faut faire du bon numérique. Par exemple, quand on a donné des informations à une administration, l’ensemble des autres pourraient être également renseignées. Ça, ça simplifiera la vie des gens. Mais ça veut dire aussi qu’il ne faut pas que le numérique soit la voie unique d’accès aux services publics. J’assume de numériser des démarches en ligne, mais à une condition : de pouvoir toujours avoir une alternative au téléphone et une alternative au guichet, notamment grâce aux espaces France services.

 

Bérangère Couillard (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations) 
> Prostitution, travail, mendicité forcés: nous présentons un Plan national de lutte contre la traite des êtres humains 2024-2027 avec la création d’un mécanisme national d’identification, d’orientation et de protection.

> La constitutionnalisation de l'IVG se concrétise. Après avoir renforcé l'accès à l'IVG avec la loi de mars 2022, la France sera le 1er pays de l'Union européenne à en faire un droit fondamental. C'est un signal fort envoyé aux femmes du monde qui voient leurs droits reculer.

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie) 
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] L'alliance des contraires rejette le projet de loi immigration avant même qu'il ne soit débattu. C’est irresponsable. Entre cynisme pour les uns et lâcheté pour les autres, ils privent les Français d'un débat démocratique à l'Assemblée nationale.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications) 
> Non, ce n'est pas aux européens de quitter Twitter. C'est à Twitter de quitter l'Europe s'il ne se conforme pas à nos règles. Une enquête a été ouverte par la Commission européenne. Si Twitter n'est pas au niveau, des sanctions extrêmement lourdes pourront être prises.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme) 
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Contre les postures, les vents contraires, les idéaux abandonnés sur l’autel de la politicaillerie, nous ne lâcherons pas. Quand l’intérêt général est en jeu il faut savoir agir et prendre ses responsabilités pour protéger les Français. Gérald Darmanin l’a toujours fait et continuera.

 

Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité) 
> [France 2030] Anticiper, cartographier et préparer les sites à l’accueil d’un projet industriel avant même leur lancement est la clé du succès pour les collectivités territoriales. C’était le cas par exemple à Dunkerque et cela doit nous inspirer collectivement !

Grâce à France 2030, nous avons doublé notre capacité de semi-conducteurs et il faut aller encore plus loin. Pour être à la pointe d’une technologie IA sobre, public et privé doivent se mobiliser pour sécuriser la chaîne de développement et avoir des capacités de calculs de nos datacenters, plus fortes et plus massives.
« Il n’y a pas de souveraineté spatiale si l’Europe perd son accès à l’espace. » (Emmanuel Macron) Avec France 2030, nous accompagnons des projets d’innovation aérospatiale, notamment de constellations pour développer des applications inédites dans de nombreux secteurs.

> Le 11 décembre, depuis 20 ans, consacre les montagnes du monde : je veux cette année mettre en avant le thème de la restauration des écosystèmes, qui est un sujet d'actualité dans tous les massifs du monde, avec leur immense biodiversité. Cette biodiversité de nos territoires de montagne est une richesse d’intérêt général, une valeur collective, qu’il faut préserver et entretenir.

 

Hervé Berville (secrétaire d’Etat chargé de la Mer) 
> [Conseil européen des ministres de la pêche] C’est un moment important pour notre pays, pour la France, pour le continent européen parce que se joue dans ces prochaines heures, dans ces prochains jours, la souveraineté alimentaire et la souveraineté économique de notre pays et de notre continent.
Derrière toutes ces négociations qui sont à la fois passionnantes, cruciales il y a des femmes et des hommes il y a des ports, il y a des marins, que ce soit le port de Sète, que ce soit en France, à Bayonne, à Audierne ou encore les Sables-d’Olonne et donc ce qu’il faut qu’on arrive à faire, c’est d’assurer la souveraineté alimentaire de notre continent. Cela veut dire pour moi deux choses : faire en sorte de préserver la ressource et préserver nos stocks de poissons parce que c’est ce qui permettra d’avoir encore des capacités de pêche pour les futures générations et puis c’est d’assurer la viabilité et la durabilité économique des entreprises de pêche dans toute leur diversité et donc moi je suis ici au nom du gouvernement de la France en responsabilité. En responsabilité pour faire en sorte de préserver ces ressources et en responsabilité pour prendre en compte dans les discussions, dans les négociations la réalité de nos entreprises de pêche et la réalité de la diversité des façades maritimes et notamment un enjeu qui est vraiment important pour la France notamment dans le golfe de Gascogne, c’est l’enjeu des pêcheries mixtes. C’est-à-dire qu’on a des pêcheurs qui pêchent plusieurs espèces en même temps et ça c’est important. Puis notamment je pense à la Méditerranée il y a aussi là un enjeu important de reconnaître les efforts qui ont été faits par nos marins pêcheurs depuis des années et donc d’avoir là aussi des politiques publiques qui soient adaptées à la réalité de ce qu’on pu fournir comme effort nos pêcheurs et de ce qu’il reste bien évidemment à faire. Donc un moment important pour notre Union européenne, un moment important pour les femmes et les hommes qui sont passionnés de la mer et qui garantissent notre réalité alimentaire et je crois à un moment important on l’autonomie de notre continent et notre capacité à répondre à deux grands enjeux la question du changement climatique et la question de la souveraineté économique je vous remercie".

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe) 
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Les oppositions ont choisi de priver notre pays d’un débat indispensable sur l’immigration. Elles devront s’en expliquer auprès de leurs électeurs. Les Français méritent mieux que cette politicaillerie.

> En amont du Conseil européen du 14 et 15 décembre, l’enjeu principal est bien l’Ukraine :
- L’Europe continuera d’envoyer des signaux clairs : un soutien financier et militaire dans la durée, ce n’est pas le moment de faiblir.
- L’élargissement, c'est avant tout la sécurité et la stabilité du continent. Il s’agit d’envoyer un signal très fort à la Russie, ce qui s’est produit en 2008 ou en 2014 ne doit pas se reproduire.

> Le marché unique est, avec l’état de droit, le roc sur lequel repose l’Union européenne. Nous œuvrons pour adapter l’UE aux nouveaux enjeux géopolitiques, en renforçant la compétitivité des entreprises européennes, la coopération entre les pays et la solidarité entre nos concitoyens.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité) 
> Je souhaite territorialiser la Stratégie nationale biodiversité. Cette stratégie, c’est un plan d’action concret avec des objectifs ambitieux pour les territoires.

> La France est l’un des premiers pays de l'Union européenne à intégrer dans sa législation la nouvelle directive sur le reporting extra-financier. Une avancée majeure pour la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux par les entreprises.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> J’ai décidé de ne plus répondre aux attaques de monsieur Mélenchon et à ses outrances. Je méprise les propos qu’il peut tenir et désormais je m’en tiendrai à cela.

> Sur la polémique autour d’Hanouka, je ne commente pas la vie politique, j’en suis actrice. Avec rard Larcher nous avons pris nos responsabilités en organisant le 12 novembre dernier, une marche pour la République et contre l’antisémitisme.

 

► Partis politiques 

● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits] 
Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale) 
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Hier, les oppositions ont fait une alliance irresponsable ! Mais les députés Renaissance étaient au rendez-vous de ce vote. Jamais, en 6 ans et demi, nous n’avions été aussi mobilisés.

> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Hier le seul but des oppositions était de se payer le gouvernement avec des alliances qui n'ont aucun sens ! Et ils l'ont fait au détriment des Français.

> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Hier la droite a voté contre des mesures fermes pour expulser les étrangers délinquants. Hier la gauche a voté contre les régularisations de travailleurs qu’elle demandait depuis des années.

> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Hier, les oppositions ont applaudi ensemble au détriment de la sécurité des Français. Hier, Sandrine Rousseau a voté avec Eric Ciotti. Mathilde Panot a voté avec Marine Le Pen. Mais que partagent-ils ?

> Depuis un an et demi nous avons trouvé des majorités sur chaque texte. Les Français nous ont demandé de travailler tous ensemble pour construire des textes structurants. C’est notre responsabilité.

> Les Français veulent que nous changions leur quotidien, que nous soyons efficaces. Nous y travaillons tous les jours car c'est comme ça que nous combattrons les extrêmes.

 

Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale) 
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Ce qu'il s'est passé est extrêmement dommage, triste pour notre démocratie. On a besoin de réponses efficaces sur l'immigration.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] L’alliance irresponsable du RN, LR, PS, LFI et des Verts rejette le projet de loi sur l’immigration. La majorité relative exige une responsabilité absolue des oppositions. Cette coalition opportuniste démontre qu’elles en sont dépourvues. Elles portent une lourde responsabilité envers le pays

 

Maud Bregeon (députée)
> Une partie de la gauche a un problème avec la notion même d’autorité. Il faut pourtant en remettre, à tous les étages de la société. Aider les parents qui en ont besoin est prioritaire, mais la recherche permanente d’excuse sociale déresponsabilise et ne règle rien.

> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Ce qui a gagné ce soir, c'est la politicaillerie plutôt que l’intérêt des français. Le mariage électoral d’Eric Ciotti et Sandrine Rousseau, de Marine Le Pen et Louis Boyard, plutôt que la sécurité des français. Que diront les députés LR demain à leurs électeurs ?

> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Hier, la majorité des français n’a pas été représentée par une majorité de députés. Alors que 3 français sur 4 plébiscitent ce projet de loi immigration, l’intérêt général et la sécurité des français ont fait les frais des calculs partisans. Est-ce qu’on s’engage pour ça ? Non.

 

Nadia Hai (députée)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] L’alliance de la honte des LR/RN/Nupes pour rejeter un texte d’équilibre. Les oppositions ont montré leur vrai visage, celui de l’irresponsabilité et du désordre. Les français se souviendront du refus des oppositions à faire progresser notre pays sur cette question fondamentale et, du double discours de LR qui refuse de débattre d’un sujet dont il réclame le débat chaque année. Nous continuerons d’œuvrer pour l’intérêt général des français.

 

Karl Olive (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Les Français favorables au projet de loi. Les Députés contre! Quand les partis prennent le pas sur le pays!…

 

> Charles Sitzenstuhl (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] La loi immigration était soutenue par une majorité de Français. L’attitude irresponsable des oppositions ne fait que creuser le fossé entre le peuple et les élus. Hélas seuls les extrêmes tireront les bénéfices d’une pareille cacophonie.

 

Jean-René Cazeneuve (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Que LFI et le RN s'allient pour voter contre le Gouvernement est devenu habituel. Que le PS et LR refusent le débat sur un texte qui permet une meilleure régularisation pour les métiers en tension et des mesures fermes envers les délinquants est incompréhensible.

 

Mathieu Lefèvre (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Les tenants d’une immigration zéro ont joint leurs voix aux tenants de la régularisation de tous les sans-papiers pour rejeter les mesures qui permettent à notre pays de lutter contre l’immigration clandestine et favoriser l’intégration des travailleurs. Où est la cohérence ?

 

Pierre Cazeneuve (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] La Nupes et le RN se sont à nouveau mariés pour rejeter le texte immigration sans aucun débat. Même les LR ont rejoint la Nupen Loin des attentes des français : Le Pen, Bompard, Rousseau et Ciotti qui ne sont d'accord sur rien ont choisi le chaos et l'irresponsabilité.

 

● MoDem 
Maud Gatel (Secrétaire générale) 
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Voter pour ne pas débattre, c’est déjà lunaire pour des parlementaires. Mais voter pour ne pas débattre sur un sujet qu’ils érigent en priorité, c’est prendre leurs électeurs pour des imbéciles. L’énorme travail des députés sur ce texte doit se poursuivre.

 

Bruno Millienne (député) 
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Cette motion de rejet, c'est à la fois irresponsable et un peu lâche. (…)
L'alliance Nupes-LR-RN fuit le débat sur un texte équilibré pour éviter d'avoir à se prononcer sur le fond. Le pari est très risqué pour la gauche qui risque de voir revenir un texte plus dur. (…)
Les mêmes qui hurlent au déni de démocratie lorsque le Gouvernement utilise le 49-3 pour faire adopter le budget viennent de faire taire le Parlement... L'alliance LFI-LR-RN a ce soir raison du débat démocratique !

> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Je ne sais pas si c'est une crise politique, c'est une crise de la démocratie en revanche. Ce qui s'est passé hier, c'est l'alliance de la carpe et du lapin.

 

Erwan Balanant (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] L’Assemblée a décidé de ne pas faire la loi et s'est auto-mutilée. C'est la première fois depuis la Vème République sur un texte aussi important.

> [Enseignante prise à partie au collège Jacques-Cartier à Issou] Il ne s'agit pas d'un simple fait divers. Je crois que cette situation est l'illustration d'un problème plus profond dans nos écoles : la remise en question de notre principe de laïcité.
Réaffirmons ensemble notre soutien à l'ensemble des professeurs menacés et remercions-les pour le courage de leur engagement!

 

Elodie Jacquier-Laforge (députée)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] On voit finalement que si ni la gauche, ni la droite ne sont satisfaites, c'est qu'on a trouvé un chemin d'équilibre.
Quand on est parlementaire, c'est difficilement envisageable de dire qu'on n'étudie même pas le texte. Au Parlement, on parlemente, on essaie de trouver des solutions pour nos concitoyens.

 

► Autres 

● Organisations centristes 
♦ Renaissance  
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen) 
Nathalie Loiseau 
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Les oppositions viennent d’envoyer aux Français un signal terrible : elles se moquent de faire avancer le pays.

> 5 ans, 5 morts. C’était à Strasbourg le 11 décembre 2018. Le terrorisme islamiste faisait 5 victimes. Nous devons leur rendre hommage et poursuivre la mobilisation, en France, en Europe et avec nos partenaires internationaux, pour vaincre les groupes terroristes qui nous ciblent.

 

Bernard Guetta 
> [Opinion: «Soyez logique, M. Orban»]
Viktor Orban lui-même le comprend. « L’Europe, vient-il de dire dans une interview au Point, doit être capable de se défendre par ses propres forces ». Il le dit après avoir pourfendu à longueur de colonnes le « centralisme » de l’Union européenne, après avoir appelé de ses vœux au rassemblement des deux courants de l’extrême-droite pour qu’elle puisse peser au Parlement, après avoir, en un mot, dit toute son hostilité à l’Union mais « dans le domaine de la sécurité, constate-t-il, nous devrions être plus centralisés ».
Alors passons sur la complète contradiction qu’il y a à vouloir « décentraliser » l’Union tout en appelant au resserrement de ses rangs dans un domaine aussi décisif que celui de la Défense et ne craignons pas de reconnaitre que, là, sur ce point, Viktor Orban a raison. Il parle même d’autant plus juste qu’il propose de nous y atteler sans attendre et en commençant par constituer des industries paneuropéennes d’armement.
Il ne nous faut, en effet, plus perdre une heure puisque les chaos des autres rives de la Méditerranée ne sont pas près de retomber ; que nous en subirons toujours plus les conséquences ; que Vladimir Poutine ne renoncera pas de sitôt à couper d’Ukraine en deux avant de poursuivre sa tentative de reconstruction de l’Empire russe ; que tous les voyants rouges s’allument en Chine où Xi Jinping pourrait maintenant vouloir contourner ses difficultés intérieures en attaquant Taïwan et que Donald Trump, l’homme qui avait fait prendre d’assaut le Congrès, pourrait bien être réélu en novembre prochain.
Tout peut changer en onze mois mais tous les sondages le donnent aujourd’hui gagnant et l’on sait, car il n’en fait pas mystère, ce qu’il ferait vis-à-vis de nous, les Européens. Il arrêterait bien vite tout aide à l’Ukraine, s’entendrait avec Vladimir Poutine en prenant son parti de l’annexion du Donbass et de la Crimée et ferait tout pour décrédibiliser l’Alliance atlantique et la tuer. Son objectif serait ainsi d’éloigner Moscou de Beijing et de s’appuyer sur la Russie pour affaiblir d’un coup la Chine et l’Union européenne qu’il regarde, l’une autant que l’autre, comme des rivaux économiques à combattre.
Sans autre véritable armée que l’armée française qui ne suffirait pas à la défendre, l’Union se retrouverait en conséquence nue, sans plus de parapluie américain et sans Défense propre, alors que tout la menace à ses frontières orientale et méditerranéennes.
Il y a urgence.
Il nous faut une Défense qui ne s’affirmera pas, Viktor Orban voit juste, sans que nous ne mettions nos moyens en commun pour ne plus dépendre des fournitures d’armes américaines. Capitaux et excellence d’un savoir-faire dans toutes les armes, nous avons toutes les possibilités de créer un ou plusieurs Airbus de l’armement mais là où le Premier ministre hongrois se trompe totalement est que nous ne le ferons pas sans faire de l’Union une union politique et sans l’élargir.
Lorsque Viktor Orban refuse que l’Union ouvre ses portes à l’Ukraine et menace même d’y mettre son veto, il ne voit pas qu’en tournant le dos à ce pays agressé au cœur de l’Europe, nous briserions le moral des Ukrainiens et dirions à Vladimir Poutine que l’Ukraine lui appartient bel et bien et que ses troupes peuvent donc marcher jusqu’à nos frontières.
Viktor Orban et tous ceux qui à l’extrême-droite, à droite, au centre et à gauche, prônent sans le dire mais clairement d’abandonner l’Ukraine ne comprennent pas qu’en faisant cela nous ferions immédiatement éclater l’Union et nous mettrions dans la main les uns des Etats-Unis, les autres de Vladimir Poutine et d’autres encore de la Chine ou de la Turquie – que l’Europe, en un mot, se laisserait effacer de la carte.
On ne peut pas à la fois, M. Orban, appeler à une Défense commune et plier l’échine, le dos et le genou face à un homme qui n’aurait alors aucune raison de s’arrêter à Kiev.

 

Pascal Canfin 
> Marine Le Pen et 26 personnes du Rassemblement National sont renvoyées en correctionnelle pour soupçon d’emplois fictifs d’assistants parlementaires européens ] C’est à la justice de se prononcer sur la fraude éventuelle concernant l’utilisation de l’argent de l’Europe pour financer le fonctionnement du parti. Ce qui est certain, et je peux en témoigner comme parlementaire européen, c’est que les eurodéputés RN ne sont pas au Parlement pour travailler. Ils sont absents de toutes les négociations. Ce sont largement des députés fictifs !

> Contrairement à ce qu’il dit, le Rassemblement National a un passé et un bilan au Parlement européen. Celui de Jordan Bardella, député européen depuis 2019. En voici quelques exemples.
1/ Le RN n’a pas voté l’aide financière à l’Ukraine, y compris après le déclenchement de l’opération terrestre de la Russie. En cela, il a clairement mené une politique pro-Poutine même après le début de l’invasion.
2/ Non seulement le RN n’a pas voté la loi Climat de mise en œuvre de l’accord de Paris, mais il a voté une motion de rejet avec une position radicalement climato-sceptique, semblable à celle de Donald Trump.
3/Le RN n’a pas voté la taxe carbone aux frontières de l’Union européenne. Elle permet pourtant entre autres de taxer les importations et de lutter contre le dumping climatique des Chinois.
4/ Le RN n’a pas voté pendant le Covid le plan de relance de 750 milliards d’euros, un montant colossal qui s’est traduit en France par le « quoi qu’il en coûte » et qui a permis de sauver des dizaines de milliers de petits commerçants et des artisans.
C’est donc un bilan Zéro, y compris par rapport aux attentes de l’électorat du RN qui cherche à se protéger contre les effets de la mondialisation. (…)
Personne ne connaît son bilan. Nous allons le faire connaitre pendant la campagne. Par exemple, en refusant toute action sur le climat, il est le meilleur allié des Pays du Golfe. Le RN est l’idiot utile des puissances pétrolières : il contribue à faire en sorte que l’argent continue d’affluer vers des pays qui ne se gênent pas pour financer l’islam radical dans le monde.
Contrairement à ce qu’ils veulent faire croire, ils contribuent de fait à la propagation de l’islam radical qu’ils sont censés combattre.
La démarche du RN est dictée par une idéologie anti-européenne primaire et basique, mais ripolinée par le discours officiel de la normalisation. Il suffit de creuser un peu pour s’apercevoir que le RN est systématiquement contre toute politique européenne. Au point de même voter contre la directive sur l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes. Leur sentiment anti-européen est tellement fort qu’ils votent même contre des idées qu’ils devraient approuver.

> Le RN se nourrit seulement des problèmes et des dysfonctionnements. Hypocrite, il se prétend normalisé. Marine Le Pen cherche à gommer les clivages qui la ramèneraient à son histoire d’extrême-droite. Nous publierons prochainement le « livre noir » du RN au Parlement européen pour révéler cette hypocrisie. Par exemple, qui sait que le RN a voté contre le fait de déclarer l’Europe une zone de liberté pour les personnes homosexuelles ? On est loin de la normalisation…

> On est à un moment de l’histoire où on a commencé à construire une « Europe puissance », comme avec le plan de relance historique de la période du Covid qui a sauvé des millions d’emplois en Europe. On a été le continent qui a produit le plus de vaccins, vacciné le plus de monde pour sortir le plus vite de la pandémie. Alors que le RN voulait qu’on achète… des vaccins chinois et russes. Le RN est le parti de la soumission : aux puissances du Golfe pour l’énergie, à la Russie pour la géopolitique, à la Chine pour les vaccins.
Oui l’extrême-droite peut affaiblir à tel point l’Europe de l’intérieur qu’elle la détruirait. Là est l’enjeu numéro un des élections européennes. Construire l’ « Europe puissance » ? Ou connaître un coup d’arrêt qui fragmentera l’Europe de l’intérieur ?

> C’est un phénomène nouveau, en quelque sorte l’importation du trumpisme en Europe. Il gagne à présent les extrême-droites européennes, l’AFD en Allemagne, le RN en France, VOX en Espagne, etc. Dans son ADN, le Trumpisme est antiécologique. Les mouvements d’extrême-droite sont en train de copier son logiciel, le trumpisme européen se répand. Un poison, que je combats évidemment.

> [Pacte asile et migration] Il s’agit d’un grand paquet de cinq textes européens qui durcit le jeu sur les flux migratoires et doit rendre plus performantes les règles d’accueil dans tous les pays européens, notamment les plus exposés comme l’Italie, l’Espagne ou la Grèce. Car une fois la frontière européenne franchie, tout est plus compliqué. L’enjeu est donc de faire respecter le droit. On accueille ceux qui ont le droit d’être accueillis, notamment au nom du droit d’asile, et on se donne le droit de ne pas accueillir ceux qui ne peuvent pas l’être.

> [COP28] Il y a deux bonnes nouvelles. La première est que nous sommes enfin en train de respecter, avec trois ans de retard, les fameux 100 milliards de dollars par an que l’on a promis de donner aux pays pauvres pour accompagner leur transition écologique. La deuxième, c’est la création d’un fonds inédit pour financer les pertes et dommages des pays les plus touchés par les changements climatiques, à condition qu’ils soient pauvres. La ligne rouge fixée par les États-Unis a sauté. Quant à l’Europe, elle acceptera de financer dès que la Chine le fera également.

> [Nucléaire] Ce qui est intéressant à noter, c’est que même dans la mouvance écolo, les lignes bougent. Les partis verts se sont historiquement construits contre le nucléaire et les anciens ne changeront pas. Mais les jeunes générations sont beaucoup moins antinucléaires que leurs aînés. À titre d’exemple, les verts en Finlande sont devenus pronucléaires. J’invite sur ce sujet les verts à sortir de l’idéologie.

> Quatre ans après sa signature, on aura délivré 80 % des ambitions du Pacte vert. C’est considérable. Dans les Hauts de France, ma région, la « vallée de la batterie » est en train de créer des milliers d’emplois industriels verts. C’est le résultat du Green Deal. Un nouvel espoir pour toute une région !
C’est tout l’objet de la bataille des élections européennes : je refuse de voir détricoter par le RN tout ce que nous avons bâti à l’instar de la réindustrialisation de cette région qui me tient à cœur. Mon terrain d’action, c’est l’Europe. Voilà pourquoi en juin 2024, mon intention est de participer pleinement à la campagne pour poursuivre ce que nous avons fait depuis 2019.