lundi 14 mai 2007

Actualités du Centre. François Hollande pour un parti « qui couvre tout l'espace qui va de la gauche jusqu'au centre-gauche ou au centre »

François Hollande, premier secrétaire du PS, a affirmé dimanche qu'il y aurait après les élections législatives « des assises pour refonder un grand parti de la gauche ». « Les radicaux de gauche, les amis de Jean-Pierre Chevènement y sont prêts, et nous allons le faire avec tous ceux qui le voudront, après les élections législatives », a-t-il indiqué. « Il faut refonder la gauche, parce qu'on ne peut pas avoir un grand Parti socialiste » avec « des petites forces, des satellites autour de lui », a-t-il estimé. Les candidats de gauche, toutes sensibilités confondues, n'ont recueilli au total que 37% des voix au premier tour de la présidentielle, dont 25,87% pour la candidate socialiste Ségolène Royal. Au second tour, Mme Royal a été battue par son rival UMP Nicolas Sarkozy, par 46,94% contre 53,06%. « Il n'y a pas d'impasse, il faut inventer une nouvelle stratégie: l'invention de cette stratégie, c'est un grand Parti socialiste qui couvre tout l'espace qui va de la gauche, sans aller jusqu'à l'extrême gauche, jusqu'au centre-gauche ou au centre », a affirmé M. Hollande. Selon lui, « on ne va pas sous-traiter, ni à une gauche radicale qui n'existe plus, ni à un centre qui, lui, existe. On va prendre tout l'espace ». « Je ne suis plus pour qu'on fasse des accords simplement entre partis politiques. Cette façon de faire de la politique n'est pas compréhensible », a-t-il encore expliqué. A ses yeux, cette ligne ne saurait être sociale-démocrate, comme le propose Dominique Strauss-Kahn. La social-démocratie est « un modèle assez vieillissant, c'est un vocabulaire qu'on utilisait dans les années 70 ou 80 », a-t-il dit. Quant au « social-libéralisme », il « est peut-être déjà passé de mode ». « Il faut inventer », a lancé M. Hollande.

Actualités du Centre. François Bayrou « en situation constructive » vis-à-vis de la nouvelle majorité présidentielle

Le Mouvement démocrate, le nouveau parti lancé par François Bayrou, a recueilli 52.000 inscriptions depuis l'annonce de sa création au soir du second tour de la présidentielle, indique le dirigeant centriste. « Depuis la formation du Mouvement démocrate que j'ai annoncée dimanche soir et confirmé jeudi, savez-vous combien d'inscriptions nous avons eues en sept jours ? 52.000 », a déclaré François Bayrou sur Europe I, lors de l'émission hebdomadaire, le Grand rendez-vous. Il a expliqué qu'il cherchait à construire une formation politique avec des députés « qui ne soient plus des machines à voter ». « Ceux de la majorité votent toujours oui, ceux de l'opposition votent toujours non. Il me semble que ça n'est pas défendre ses électeurs de voter toujours oui ou toujours non », a déclaré François Bayrou. « Défendre les électeurs, c'est leur donner la garantie qu'il vont avoir des élus qui vont faire le boulot c'est à dire quand un texte est bien, l'approuver, quand un texte est mauvais le désapprouver sans qu'il y ait d'a priori systématique à l'avance selon lequel c'est en fonction de son camp que l'on vote », a-t-il ajouté. François Bayrou se dit « en situation constructive » par rapport à la nouvelle majorité présidentielle autour de Nicolas Sarkozy. « Tout ce que le nouveau pouvoir fera de bien, je le soulignerai et je le soutiendrai », a-t-il promis. « Simplement, je suis libre. Au lieu d'être engagé à approuver tout, je suis libre de dire ce qui est bien et ce qui risquerait d'être moins bien », a-t-il fait valoir.

Une Semaine en Centrisme. De la création du Mouvement démocrate

Or donc, l’UDF va créer le Mouvement Démocrate. A l’automne, un grand congrès constitutif devrait se tenir avec des partenaires qui rejoindraient l’UDF dans cette nouvelle aventure voulue avant tout par François Bayrou et qui a, entre autres, entraîné le départ de 25 députés et de centaines d’élus locaux de la formation centriste.
Que veut donc François Bayrou ? Tout le monde connaît son assurance de posséder un destin national et il paraît normal selon cette vision qu’il fonde un nouveau parti chargé de réunir les quelques sept millions d’électeurs qui ont voté pour lui au premier tour de la présidentielle pour mettre en place un outil qui lui servira pour sa troisième candidature en 2012. De ce point de vue, il ne faut pas oublier que les deux références présidentielles de François Bayrou sont François Mitterrand et Jacques Chirac qui ont chuté deux fois avant de parvenir à la magistrature suprême…
Mais quid pour le Centrisme ? Le Mouvement Démocrate ne va-t-il pas diluer les idées du Centre dans un vaste rassemblement qui veut prendre, à terme, la place du Parti Socialiste et se positionner comme seule alternative crédible à l’UMP ? Ce risque existe bien entendu et il faudra le déceler ou non à l’usage. Pour autant, la réunion du Conseil National de l’UDF qui s’est tenue le 10 mai dernier à La Mutualité à Paris a vu François Bayrou tenir un discours « ni gauche, ni droite », rappelant qu’il voulait situer la nouvelle formation au centre de l’échiquier politique. Dont acte, même s’il faut se rappeler que le leader de l’UDF n’a pas tenu ce discours centriste au cours de la campagne et qu’il a plutôt parlé de constituer un parti « social-démocrate », idée reprise par Pierre Albertini, qui fut en charge du projet UDF avant de passer avec armes et bagages chez Nicolas Sarkozy !
François Bayrou a déclaré que depuis l’annonce du Mouvement Démocrate, plus de 60 000 demandes d’adhésion ont été enregistrées sur le site de l’UDF et que la grosse majorité ne venait pas de militants du parti centriste. Cette « bonne nouvelle » n’en est peut-être pas une si bonne pour le Centrisme qui risque de se voir submerger par cette vague jeune et bobo qui caractérise l’électorat de François Bayrou le 22 avril dernier et qui situe ses idées plutôt au centre gauche si ce n’est carrément à gauche.
D’aileurs, la question que l’on peut se poser légitimement à propos de la création de cette nouvelle formation est celle-ci : pourquoi créer un nouveau parti alors que l’UDF pouvait être le réceptacle des nouveaux électeurs de François Bayrou s’ils voulaient le rejoindre activement ? Est-ce parce que l’UDF est une formation ancrée véritablement au Centre et que son image le reflétait trop ?! Dès lors, le Mouvement Démocrate ne sera pas une continuation politique de l’UDF. Mais rappelons-nous les modèles de François Bayrou évoqués plus haut. François Mitterrand qui a créé un nouveau parti socialiste pour parvenir au pouvoir et Jacques Chirac qui en fit de même avec le RPR. Et, à ces occasions, François Mitterrand enterra le socialisme tout comme Jacques Chirac enterra le gaullisme derrière des discours pourtant socialistes et gaullistes. A méditer...