lundi 9 novembre 2020

Vues du Centre. Vous cherchez un politicien irresponsable et opportuniste? Voici Jean-Christophe Lagarde

Par Jean François-Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.           
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Jean-Christophe Lagarde

Jean-Christophe Lagarde n’en finit plus de se fourvoyer à chaque fois qu’il ouvre la bouche ou presque où ses incohérences, voire même ses bêtises, sont ensuite louées par son groupe rapproché de fans inconditionnels.

Tout à sa critique sans réserve et sans réflexion du pouvoir en place qui ressemble à un dépit de ne pas avoir été adoubé par celui-ci et nommé à un poste de ministre, celui qui affirmait être dans l’opposition constructive se retrouve constamment dans la destruction inconséquente de la politique responsable.

La dernière en date de ses frasques est son militantisme poujadiste pour l’ouverture des petits commerces pendant le confinement en accusant le gouvernement de les tuer sans aucune raison sanitaire couplé avec ses diatribes contre ce même gouvernement… qui n’aurait pas pris des mesures sanitaires assez strictes, notamment en matière de, oui vous avez gagné, de confinement!

Reprenons.

Suite à l’annonce d’un reconfinement au vu des chiffres alarmants de personnes testées positives à la covid19, à celles qui sont admises aux urgences et à celles qui décèdent et à la demande pressante du corps médical, mesure qui touche toute la population et qui impose la fermeture des commerces non essentiels, Jean-Christophe Lagarde, tel un justicier du bon sens, publie un communiqué rageur dans lequel il «encourage les maires UDI à prendre un arrêté autorisant les commerces de proximité à ouvrir» précisant qu’«il ne s’agit en aucun cas de ne pas respecter la loi dont les maires sont les premiers garants. Mais de créer les conditions pour faire revenir l’Etat à la raison» (sic!), «en poussant les préfets à user de leur pouvoir d’appréciation pour ne pas déférer ces arrêtés» (resic!).

En gros, il appelle des élus de la République à défier le gouvernement à propos d’une décision qui vise uniquement à sauver des vies et à empêcher que les services d’urgence soient capables d’accueillir tous les patients qui nécessitent une telle hospitalisation tout en demandant aux préfets de ne pas obéir aux instructions du gouvernement donc d’être virés!

Quelques jours plus tard, après que ses propos et des décisions de maires de son parti en ce sens aient été qualifiés d’hautement irresponsables, il affirme toujours à la télévision en se prenant pour Thoreau:

«Je ne crois pas qu’appeler à la désobéissance dans un tel cas constitue une faute».

Et de poursuivre:

«La France est confrontée à un gouvernement qui prend des mesures incohérentes, à la fois inefficaces sur le plan sanitaire et destructrices sur le plan économique. Je suis un responsable politique de l’opposition, et je combats donc ces mesures absurdes.»

Suit une argumentation qu’aucun médecin, ni spécialiste de l’hygiène n’oserait défendre et qui, en gros, est de dire que l’on a moins de chance d’attraper un virus dans une petite surface mal ventilée que dans une grande bien aérée…

Mais, ne chipotons pas et passons sur ce diagnostic du docteur Lagarde.

Car, tout à sa volonté de s’opposer quoi qu’il en coûte au gouvernement et faire le buzz médiatique coûte que coûte, voici que, toujours dans le même entretien télévisé, il déclare que dans la gestion de la crise sanitaire, il y a eu un «manque d’anticipation» dudit gouvernement qui «a levé l’état d’urgence trop tôt, puis a tardé à mettre en place le couvre-feu, pour finalement confiner trop tard».

Et, poursuit-il, sans rire, «Il aurait fallu mettre en place un véritable confinement brutal pendant 15 jours pour donner un vrai coup de frein à l’épidémie».

Donc, si l’on comprend bien le président de l’UDI, il n’aurait pas fallu confiner tout en confinant et le gouvernement aurait du prendre des mesures encore plus brutales mais en évitant qu’elles soient brutales!

Un discours que l’on s’attend à entendre dans la bouche de ces populistes extrémistes comme Le Pen, Dupont-Aignan, Mélenchon ou Trump mais pas dans celle d’un président d’un parti qui se dit centriste.

Dans ce règlement de compte constant vis-à-vis d’un pouvoir qui est, lui, vraiment centriste, Lagarde emmène l’UDI vers la Droite comme l’a fait précédemment Hervé Morin avec Les centristes, en espérant que LR aura plus de considérations que LaREM pour une formation qui a plafonné à 2,5% des voix lors des seules élections (les dernières européennes) où elle a osé se présenter seule sous son nom et qui est capable de défendre tout et son contraire (cela s’appelle de l’opportunisme) pour exister.

Il rejoindrait ainsi nombre de ses prédécesseurs centristes qui firent ce virage à droite et qui ont discrédité malheureusement trop souvent le Centre et le Centrisme.

Mais que ne feraient pas certains pour un strapontin gouvernemental?!

Jean François-Borrou

 

 

Propos centristes. France – Election de Joe Biden; covid19; terrorisme; islam; Turquie; laïcité; agriculture et alimentation; commerce international; union européenne; biodiversité, écologie et économie…


Voici une sélection, ce 9 novembre 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)

Résilience et volonté. Cet esprit fut incarné par Charles de Gaulle, engagé pour la France dans les moments de douleurs comme dans ceux de gloires. Cet esprit est un héritage, celui de la France.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)

- Je félicite chaleureusement Joe Bidenet Kamala Harris, choisis par le peuple américain après une grande mobilisation démocratique. Nous travaillerons ensemble, avec une Europe renforcée, pour fonder une nouvelle relation transatlantique et faire face aux défis globaux. Nous aurons beaucoup à faire ensemble dans cette relation rééquilibrée : sécurité collective, lutte contre le terrorisme, santé publique, climat, commerce, régulation numérique. Nous y défendrons nos valeurs, nos intérêts, la recherche de solutions communes et le multilatéralisme. Mais la donne ne sera, de toute façon, plus la même. Nous sommes passés à une autre période. Le monde a beaucoup bougé depuis quatre ans, on ne retrouvera pas la relation transatlantique du bon vieux temps, c’est fini. C’est un autre monde qui est en train de se dessiner. Il faut que dans cette nouvelle donne les Européens prennent toute leur place pour la redéfinition de l’agenda stratégique transatlantique.

- Les Etats-Unis sont une démocratie robuste, vivante, qui doit donner une forme d'exemple. Il y avait des troubles, des inquiétudes et aujourd'hui on est dans une logique plus clarifiée.

- Cette élection américaine devrait nous permettre de refonder la relation transatlantique (...) mais elle doit changer de nature.

- L'une des premières missions que s'est fixé Joe Biden c'est de pacifier le pays et de le rassembler.

- Joe Biden a annoncé qu'il voulait revenir dans l'accord de Paris et la neutralité carbone aux Etats-Unis en 2035.

- [Elections américaines] On peut dire que ce sont des élections historiques, c’est la première fois qu’il y a une telle participation électorale des Américains. Jamais un président élu n’aura eu autant de suffrages. Cela montre la vitalité de la démocratie américaine.

- Les quatre dernières années [présidence de Trump] n’étaient pas juste une parenthèse. Les Européens doivent affirmer aussi la défense de leurs propres intérêts, leur propre responsabilité et souveraineté, par exemple dans le domaine numérique : pas seulement pour être porteur de normes comme le règlement général de la protection des données, mais aussi pour être moteur en matière d’innovation et de maîtrise technologique. C’est une condition de notre souveraineté européenne. Ce ne sera pas simple et nous aurons des désaccords avec les États-Unis mais je suis confiant car nous avons une longue histoire et des valeurs communes. (…) Il va y avoir des sujets qui permettront des ouvertures, un nouvel état d’esprit. Sur le multilatéralisme, on peut imaginer des ouvertures, des synergies : je pense au climat bien sûr mais aussi à la refondation de l’organisation mondiale du commerce par exemple. Tout cela sera positif, mais cela ne marchera que s’il y a une refondation profonde de cette alliance, qui reste indispensable.

- [Brexit] Je ne suis pas certain que la victoire de Joe Biden soit une excellente nouvelle pour le Royaume-Uni, mais le plus important, c’est surtout que Londres décide enfin de négocier sérieusement avec l’Union européenne, d’autant que l’heure presse.

- J’observe que dans la relation avec la Chine, les Européens ont cessé de faire preuve de naïveté. La communication de la Commission européenne en 2019 a bien défini les fondamentaux. Elle a souligné que la Chine était à la fois un partenaire, un concurrent et un rival systémique. Et depuis, nous avons adopté des positions beaucoup plus fermes à l’égard de la Chine. Nous devons poursuivre cette logique, et dans la relation concurrentielle, tendue, entre les États-Unis et la Chine, il faut que l’Europe fasse entendre sa propre voix. Elle n’a pas à être l’adjointe des États-Unis. Il faut que les Américains se rendent compte qu’une Europe effacée n’est pas dans leur intérêt, et qu’un rééquilibrage de la relation transatlantique est indispensable.

- Nous vivons des moments de grande violence, en France, mais aussi en Europe. Ce qui est particulier, c’est le mélange d’une menace terroriste et d’un environnement de haine attisé par le radicalisme religieux. Cet ensemble a une seule cible : les libertés fondamentales, l’état de droit. Ce sont des attaques contre ce que nous sommes. Et quand je dis « nous », je pense aux Européens car la France n’est pas seule concernée. C’est le modèle européen qui est ciblé. Ceci étant dit, il faut bien décrire et nommer les différents aspects de cette situation de violence.

- [Quatre niveaux d’analyse, complémentaires] Il y a d’abord la menace terroriste en tant que telle. Celle-ci est double. Elle provient toujours des organisations terroristes comme Daech et al-Qaïda, même si le califat territorial qu’elles voulaient mettre en place n’existe plus comme en 2015. Il n’empêche que ces organisations continuent à exister de façon clandestine, souterraine, et poursuivent leurs actions terroristes au Moyen Orient et en Afrique notamment. Cette force-là n’est pas morte et continue à faire de la propagande. Mais nous sommes aussi confrontés à un terrorisme individuel, une menace inspirée par cette logique. Le deuxième niveau, c’est le développement en même temps de campagnes d’injures, de calomnies, d’instrumentalisation, de haine, de la part de dirigeants de certains pays et de certains groupes. Je pense au Pakistan, à l’Iran, à la Turquie, qui ont manipulé, attisé de véritables campagnes de haine contre nous. Nous devons répondre avec force à de tels discours. Troisièmement, et c’est nouveau avec une telle ampleur, nous faisons face à une amplification de ces désinformations et de certains malentendus sur les réseaux sociaux, avec une viralité de la haine qui est stimulée, provoquée, organisée par un certain nombre d’acteurs et qui est fortement favorisée par les mécanismes mêmes des grandes plateformes numériques. Le dernier point, ce sont les opinions publiques  avec deux éléments qui se conjuguent. D’une part les opinions publiques peuvent être instrumentalisées par certains qui cherchent à faire croire que la France et l’Europe rejettent l’islam. Mais parallèlement, ces opinions publiques ont pu aussi être parfois sincèrement choquées dans leur foi, notamment par certaines phrases tronquées ou déformées par exemple. Ces quatre dimensions se mêlent et attisent des rebondissements, une forme d’engrenage de la haine. Face à cela, il faut répondre en évitant pour notre part les confusions et les amalgames : on ne peut répondre de manière identique à chacun de ces quatre facteurs, il faut une stratégie différente selon les sujets. D’abord, notre détermination à combattre les groupes terroristes, leurs capacités, leur propagande ne doit pas faiblir. C’est le sens de l’action militaire engagée depuis plusieurs années et que nous poursuivons avec nos partenaires au Sahel ou au Levant, mais aussi des efforts de nos services de renseignement et de nos forces de sécurité. La vigilance sur le territoire national et les actions de protection sont essentielles. Sur le deuxième point, une vraie solidarité européenne s’est manifestée pour rejeter les campagnes de haine et de manipulation de l’information contre nous, et tous nos partenaires européens ont par exemple rejeté clairement le comportement turc. Sur le troisième point, nous devons faire plus et mieux pour empêcher la diffusion en ligne des appels à la violence, à la haine et au soutien du terrorisme. Les plateformes ont une grande responsabilité, nous avons un dialogue exigeant avec elles pour permettre le retrait dans les plus brefs délais des contenus terroristes et stopper la diffusion virale des appels à la haine. L’Union européenne a en la matière un grand rôle à jouer pour fixer des règles claires aux acteurs du numérique. Et puis, avec les opinions publiques musulmanes, nous devons avoir un dialogue serein, un message de paix et d’apaisement, pour leur expliquer qu’en France les Musulmans font partie intégrante de notre histoire, de notre société, de notre république, depuis très longtemps. Nous ne sommes pas de ceux qui rejettent l’islam, nous respectons l’islam, comme les autres religions, quand elles s’exercent dans le cadre des lois de la République. Il faut faire comprendre que la France protège la liberté de religion, de culte et la liberté d’expression. C’est le travail que le président de la république a entrepris, notamment dans son interview à Al Jazeera, et c’est ce que je fais auprès de nombreux responsables de pays musulmans ou de grands responsables religieux.

- Il faut clarifier l'alliance atlantique avec les Etats-Unis et y compris clarifier la place de la Turquie dans cette alliance.

- D’abord, nous avons avec la Turquie, même si elle fait partie de l’Alliance atlantique, des désaccords majeurs de politique étrangère. Nous faisons face, en Europe, à un comportement belliqueux, agressif de la Turquie sur tout notre environnement, que ce soit en Libye, en Méditerranée orientale, au Haut Karabakh, ou même en Syrie. Cela commence à faire beaucoup.Il faut qu’il y ait des clarifications sur tous ces sujets, et d’abord entre l’Europe et la Turquie. Mais je voudrais souligner que ces derniers jours nous avons assisté à un véritable changement de nature dans la posture de la Turquie à l’égard de la France et de l’Europe. Les provocations, les insultes, la campagne organisée de manipulation de l’information de la Turquie ont visé la France non pas pour ce qu’elle était accusée de faire mais pour ce qu’elle était censée être : ces attaques visant les fondements mêmes des valeurs européennes sont intervenues au moment en plus où nous étions nous-mêmes attaqués dans notre chair par des attentats odieux. Ce n’est tout simplement pas acceptable et c’est irresponsable. Pensez même que la Turquie a appelé publiquement au boycott contre nous. C’est inadmissible. Nous l’avons dit, nous avons rappelé notre ambassadeur et je le dis fortement à nouveau. J’observe cependant depuis quelques jours que des déclarations de condamnation ont eu lieu, à l’égard de ce qui s’est passé à Nice et à Vienne. C’est nouveau. Nous n’avions pas vu de telles déclarations au lendemain de l’attentat de Conflans. C’est nouveau mais cela ne suffit pas ni ne règle pas tout. Comme je l’ai dit, d’autres actes, d’autres clarifications sont nécessaires. Voilà ce que je peux dire. Il y aura un Conseil européen à la mi-décembre qui traitera de toutes ces questions. Nous verrons alors si une évolution des positions turques sur l’ensemble de ces sujets aura pu être constatée et en tirerons toutes les conséquences. Mais nous avons à ce stade des attentes lourdes et non satisfaites dans la relation avec ce pays. Il y a sur la table toute une panoplie d’actions possibles, y compris des sanctions, si le comportement turc ne change pas. Tout est sur la table.Les positions se sont très sensiblement rapprochées [avec l’Allemange] . Ils ont une relation spécifique et historique avec la Turquie, mais l’accumulation des désaccords sur l’ensemble du pourtour européen, et le comportement du président Erdogan à l’égard de la France, plus globalement à l’égard de l’Europe, ont entraîné un mouvement d’unité européenne. Notre relation avec l’Allemagne sur ce sujet s’est très sensiblement renforcée.

- Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte ce que nous sommes, nos principes, nos valeurs, notre souveraineté. La mission de notre ambassadeur est aussi de s’adresser à la société civile, d’être présent en Turquie et dire ce que la France pense. Pour éviter la manipulation. Nous ne confondons pas le gouvernement turc et le peuple turc.

- Ce qui a changé, c’est que nous ne sommes pas dans un affrontement franco-turc, c’est devenu une question entre l’ensemble de l’Europe et la Turquie. Ce sont des enjeux et des principes fondamentaux, la sécurité, l’intégrité territoriale, les principes fondamentaux de l’Europe qui sont remis en cause. Nous assistons à une certaine fuite en avant de la Turquie, devant laquelle il faut resserrer les rangs européens. Certains sujets, comme la situation en Méditerranée orientale par exemple, sont essentiels. Quand deux membres de l’Union européenne sont agressés dans leur souveraineté et leur stabilité territoriale, c’est la souveraineté de toute l’Europe qui est attaquée. C’est donc grave pour toute l’Europe. La solidarité de sécurité commune existe.

- Le message que la France veut donner est très clair: nous respectons l'islam (...) mais ne vous laissez pas instrumentaliser car les propos du président de la République ont été déformés.

- Contrairement à ce que certains veulent faire croire, nous sommes dans une attitude de respect à l’égard de la religion musulmane, mais que nous luttons contre le terrorisme et l’extrémisme radical, menés au nom d’une vision dévoyée de cette religion. Nous ne sommes d’ailleurs pas seuls dans cette lutte et nombre de nos partenaires dans le monde musulman sont confrontés aux mêmes défis.

- La menace a toujours été là depuis 2015, et j’ai toujours dit que le combat serait long. Ce qui rend la situation plus perturbante aujourd’hui, c’est la conjonction des quatre éléments que je vous ai indiqués. Ce qui a changé, c’est qu’il y a moins d’actions terroristes projetées depuis des territoires contrôlés par des groupes terroristes, et plus d’actions inspirées. Mais ce qui me frappe, c’est que par rapport à 2015, nous voyons beaucoup plus de campagnes de haine, violentes et agressives, de la part d’un certain nombre d’États et d’organisations, avec de puissants relais en ligne et une viralité de la haine qui n’existait pas à ce point.

- La menace [terroriste] est partout. Partout. Des appels à la vigilance maximale ont été passés dans tous les pays, nous avons demandé un renforcement de la sécurité des sites, des établissements, y compris scolaires, des communautés. Il faut être vigilant partout.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

- [Questions de laïcité et de religion à l’école] Nous avons pris ces mesures il y a trois ans maintenant. Elles ont eu de premiers effets, pour montrer que l'on n’était pas du tout dans l'approche du "pas de vagues", que c'était même le contraire : regarder les problèmes en face et réagir. Mais bien entendu, les problèmes ne se règlent pas du jour au lendemain.

- La laïcité est une loi de liberté. C'est le génie et l'esprit de la République, c'est-à-dire une liberté qui ne doit pas peser sur celle d'autrui. La neutralité vis-à-vis des cultes est bénéfique pour les cultes… sous réserve qu'ils la respectent aussi. (...) Certains veulent ringarder la laïcité, comme si c'était un concept de barbichu de la 3ème République. (...) Au contraire, la laïcité est très moderne.

- [Covid19] Je me suis beaucoup battu en mai/juin pour le retour à l'école. Ce n'est pas une variable d'ajustement, donc c'est mon rôle de faire en sorte qu'elle soit un maximum ouverte. 

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- Nous devons protéger nos forces de l’ordre jetées en pâture sur les réseaux sociaux. La démagogie anti-flic a une limite qui est celle de la décence. 

- Il est prévu d’interdire la vente de mortiers au grand public. Le fait de vendre de tels produits à des non professionnels sera sanctionné de 6 mois de prison et 7500 euros d’amende.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

- Une pionnière pour tant de jeunes filles qui, partout dans le monde, pourront se dire que oui, c’est possible. Félicitations à Joe Biden et à Kamala Harris qui devient la première femme élue Vice-présidente des États-Unis.

- Pendant le confinement, la formation professionnelle se poursuit. Que vous soyez demandeurs d’emploi, salariés, jeunes, vous pouvez vous former à distance ou en CFA si nécessaire. Face à la crise, se former est plus que jamais indispensable pour préparer l’avenir.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)

- Nous pouvons être fiers d'avoir un modèle de protection sociale qui ne laisse personne sur le bord de la route.

- Ministre des Solidarités, nous partageons avec les associations le même constat : la crise de la Covid19 frappe durement les plus pauvres. Depuis le printemps, 3 milliards d'€ sont venus soutenir les familles et les jeunes précaires, l'aide alimentaire ... Et nous continuerons.

- La prise en charge des patients Covid19 est lourde. Elle implique des soins déprogrammés, des personnels mobilisés et des évacuations sanitaires. Tout notre système de santé, hôpitaux comme médecine de ville, privé comme public, fait face à la vague épidémique.

- Les tests sont une arme précieuse pour lutter contre la Covid19. Nous réalisons plus de 2 millions de tests par semaine, 89% des tests ont un résultat en moins de 48h et les tests antigéniques rapides vont encore accélérer ce mouvement.

- Le confinement généralisé est une solution de dernier recours quand la situation devient critique à l'échelle de notre pays. La seule solution, c'est que nous fassions chacun attention en respectant les gestes barrières et en s'isolant quand on est malade.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

- Mettre en avant les produits frais et les produits locaux dans les rayons de nos supermarchés, c'est le sens de la charte "Engagement, provenance et fraîcheur : plus près de vous et de vos goûts" que les acteurs de la distribution signent aujourd'hui.

- Chaque acte d’achat compte! Privilégions les produits frais et les produits locaux. C’est meilleur pour notre santé, pour l’environnement et, le plus souvent, pour notre portefeuille. C’est pourquoi nous lançons une nouvelle charte d’engagement avec la grande distribution.

- [Il faut stopper] la guerre des prix dans les supermarchés et mettre en place la transparence des marges. Pour mieux rémunérer les agriculteurs.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)

- [Egalité hommes femmes dans la Fonction publique] Les ministères doivent m’expliquer comment ils favorisent un égal accès des femmes aux postes à responsabilités. Attention, je ne veux pas que l’on me pose un diagnostic descriptif, j’attends un plan d’action. (…) Si cela ne correspond pas à l’ambition nécessaire, le montant financier de l’amende pourra s’élever jusqu’à 1 % de la rémunération brute annuelle globale de l’ensemble des personnels. Soit une sanction tellement élevée que personne ne se mettra en position de devoir payer. (…) Le ministère de la Fonction publique a élaboré un outil de calcul de ces écarts de salaire que toutes les administrations doivent utiliser. Ainsi, tout le monde calcule désormais de la même manière, en utilisant le même indicateur. Il faut arrêter de trifouiller les chiffres, arrêter avec les fausses excuses.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)

- Il y a 50 ans, Charles de Gaulle, géant de notre histoire, nous quittait.

- [Brexit] Nous n’avons pas l’intention de brader l’acquis communautaire, et nos amis britanniques le savent.

- La Chine doit comprendre que l’Europe est unie et que nous voulons rééquilibrer par le haut nos relations commerciales et d’investissement. Nous avons renforcé notre arsenal de défense pour protéger nos entreprises et nos emplois.

- Il faut que la Chine se plie aux règles du jeu et renonce à ses pratiques de subventions publiques, de dumping ou de transfert forcé de technologie.

- Le retour des Etats-Unis dans l’accord de Paris est un signal très positif d’une donne qui change. Mais l’Europe a l’obligation d’assumer pleinement son rôle de puissance politique et commerciale.

- Si l’Europe souhaite éviter l’escalade avec son partenaire américain, nous sommes déterminés à défendre nos intérêts, en matière commerciale, dans le cas du différend entre Airbus et Boeing, à l’OMC.

 

Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)

- [Covid19] Je n’ai pas entendu de stratégies sanitaires différentes de la part de l’opposition. Ils critiquent beaucoup mais proposent peu.

- Le show médiatique de M. Mélenchon continue. Il y a peu, il nous disait que "sa gloire est déjà assurée par ses actes". Maintenant il annonce sa candidature. Il a visiblement un sens des priorités différent des Français. Le sien consiste à s’occuper beaucoup de sa propre personne.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

- Tous mes vœux de réussite à Joe Biden, nouveau président des Etats-Unis et Kamala Harris, première femme élue vice-présidente. D’immenses défis vous attendent ; nous comptons sur vous pour écrire ensemble une nouvelle page pour la démocratie, pour la paix, pour le climat.

- Avec 15 milliards d’euros, nous mettons le paquet pour soutenir les commerçants et les artisans. Nous ne pouvons accepter qu’ils mettent la clé sous la porte. 

- Au ministère de l’Economie, fermer un commerce c’est la pire des décisions que vous pouvez prendre. Mais c’est une décision que nous prenons en responsabilité dans le contexte sanitaire. 

- [Filière agro-alimentaire] En cette fin d'année, notre priorité est de permettre à toute la filière et ses acteurs de continuer à fonctionner en sécurité, et de les aider à passer le cap de la crise.

 

Nadia Hai (ministre chargée de la Ville)

[Conséquences de l’épidémie et du reconfinement dans les quartiers prioritaires de la ville] Nous faisons face à plusieurs niveaux de difficultés. Il y a tout d’abord la crise sanitaire, comme sur le reste du territoire national, même si je tiens à souligner que les mesures ne sont pas moins respectées dans les quartiers qu’ailleurs. La crise économique ensuite. Ces quartiers ont une concentration de contrats précaires, intérimaires et CDD. Les entreprises décident aujourd’hui de ne pas les renouveler et cela nous conduit vers une crise sociale. Les entrepreneurs et les indépendants font eux aussi face à des difficultés à cause des coups de rabot dans les dépenses des entreprises qui ont de graves conséquences sur leur activité et leurs revenus. Face à cette situation, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures. Mais le confinement n’est pas une punition, contrairement à ce que peuvent dire certaines oppositions qui n’ont d’ailleurs pas de solutions à offrir. C’est une mesure obligatoire qui s’impose.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- [Turquie] C’est la France qui a sifflé la fin de la récréation. La fin de la naïveté européenne.

- Il ne faut surtout pas tomber dans l’amalgame entre l’immigration et le terrorisme. Il n’y a pas de signe égal entre les deux.

- [Schengen] La condition de la libre-circulation dans cet espace, ce sont des frontières extérieures bien protégées. Renforcer les frontières extérieures, avec une police des frontières et des contrôles ciblés aux frontières intérieures, qui doivent rester ouvertes

- On ne va pas reculer ou s’excuser sur notre modèle de laïcité. Il doit être notre fierté. Il faut continuer à le défendre et à l’expliquer.

- L’attentat de Vienne a ouvert les yeux de beaucoup d’Européens. Ils pensaient que c’était la France qui était visée, la laïcité qui était attaquée. Mais c’est un mode de vie européen qui est attaqué.

- Ce qui est important pour les Européens, c’est qu’ils n’attendent pas leur avenir des États-Unis.

 

Bérangère Abba (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)

- Félicitations à Joe Biden et Kamala Harris! Avec une pensée émue pour mes amis américains et beaucoup de joie à imaginer pouvoir bientôt retrouver l’engagement et la mobilisation commune si nécessaire face aux défis auxquels nous sommes tous confrontés.

- L’opposition entre écologie et économie est une caricature qui a vécu. La biodiversité est nécessaire à notre qualité de vie et à notre subsistance-même, elle est source de croissance et d’emplois. Le monde économique le comprend, comme en témoigne le dispositif piloté par l’OFB «Entreprises engagées pour la nature-Act4Nature France» qui représente un véritable levier pour les entreprises qui souhaitent s’engager concrètement dans des actions en faveur de la biodiversité. Le plan de relance va dans ce sens, en prônant une relance verte qui doit se faire au plus près des territoires.

- La préservation de la biodiversité constitue un enjeu majeur, elle est l’affaire de tous. Nos politiques publiques doivent donc impliquer et concerner tous les Français : élus, collectivités, associations, acteurs économiques, protecteurs et défenseurs de la nature...Avec la création de l’OFB, le Gouvernement a souhaité faire émerger un opérateur réunissant les missions essentielles de protection de la biodiversité. En tant que secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, je compte sur la mobilisation et l’expertise de l’OFB et de ses 2800 agents, pour accompagner au mieux les acteurs impliqués dans cette dynamique nouvelle et engager les actions nécessaires à la transition écologique.

- Du local au global, nous faisons le choix d’une action au plus près des territoires, de leurs spécificités et de leur «écosystème», tout en défendant une vision et un cadre à l’échelle internationale et européenne. Au niveau national, toutes les collectivités territoriales sont des échelons de mise en œuvre de nos politiques biodiversité. Avec l’OFB, nous accompagnons les régions dans la mise en place des Agences régionales de la biodiversité. Nous travaillons également, via les agences de l’eau, avec les départements, les communes et leurs groupements, à favoriser un usage raisonné des ressources et à limiter l’impact des activités humaines sur l’environnement, en développant par exemple les espaces et aires protégées, la nature en ville ou en encourageant la conciliation des usages avec les agriculteurs ou les chasseurs.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)

Une certaine idée de la France, libre, moderne et conquérante. C’était De Gaulle. En ces temps si troublés, plus que jamais résonne l’esprit de résistance, l’esprit de la République, l’esprit de la nation du Général.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)

Militaire, résistant, artisan de la Libération de la France, Père de la Vème République, le Général de Gaulle était de ceux qui s’engagent pour leur patrie. 50 ans après son départ, nous nous souvenons.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

À l’heure où le numérique fait partie intégrante de notre quotidien, former tous les Français est indispensable.

 

Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)

- Si notre pays est aujourd’hui capable d’affronter les crises que nous vivons, c’est précisément parce qu’Emmanuel Macron a porté des réformes et transformé le pays depuis 3 ans.

- La France est l’un des pays qui accompagne le plus ses commerçants, ses PME et ses TPE face à la crise.

 

Assemblée nationale

Richard Ferrand (président)

Le peuple des États-Unis d’Amérique s’est choisi Joe Biden pour Président. Pour le monde, pour son pays, pour les relations avec l’Europe et pour relever les grands défis de notre époque, je lui adresse tous mes vœux de succès!

 

Haut Commissariat au Plan

François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)

Le Parti Démocrate Européen et le Mouvement démocrate félicitent chaleureusement le Parti Démocrate américain, Joe Biden, le nouveau président élu, et Kamala Harris pour cette élection historique. C’est un grand rendez-vous pour les États-Unis et pour le monde!

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

On pouvait croire à une fake news, mais non... Jean-Luc Mélenchon a bien annoncé sa candidature à l'élection présidentielle ce soir, à 1 an et demi du scrutin, alors que nous luttons contre la plus grave crise depuis des décennies. Indigne déconnexion.

 

 

Présidentielle USA 2020. Est-ce qu’un âne aurait pu être élu face à Trump?

L’âne, mascotte du Parti démocrate

Rappelons d’abord que l’âne est la mascotte symbole du Parti démocrate pour qu’il n’y ait aucun malentendu.

Ensuite, en 2008, après huit années de présidence du républicain George W. Bush qui fut ponctuée par les attentats du 11 septembre, le fiasco de la guerre en Irak et de la plus grave récession économique que le pays ait connu depuis la Grande dépression de 1929, les commentateurs politiques estimaient que quel que soit le candidat démocrate, celui-ci l’emporterait face au candidat républicain.

D’où cette affirmation d’abord que même un âne gagnerait.

Et cet «âne» fut Barack Obama qui fit l’Histoire avec un grand H.

Mais, dès sa victoire les analystes pointèrent immédiatement que ce dernier fut «mal» élu.

Non pas que cette victoire fut le moins du monde contestable mais que son score était très décevant par rapport au raz-de-marée auquel on pouvait s’attendre après les échecs de Bush et sa popularité qui atteignait des scores abyssaux.

La raison principale qui expliquait cette situation était que le nouveau président était noir (en réalité il est métis mais s’est toujours qualifié d’afro-américain lors des recensements où chaque citoyen choisit lui-même à quelle communauté il veut appartenir).

En cette année 2020, les commentateurs prévoyaient une déferlante du candidat démocrate quel qu’il soit face à un président aussi erratique et incompétent que Donald Trump d’autant que la dernière année de son mandat a vu une crise sanitaire sans précédent avec la covid19 qui a déclenché une crise économique profonde alors même que le bonne santé du pays en matière économique était le seul crédit qu’une majorité d’Américains accordait – faussement, puisque celle-ci venait de l’ère Obama principalement – au populiste démagogue.

Or, aucune déferlante de la grandeur prévue n’a eu lieu même si, disons-le à tous les esprits chagrins qui s’en prennent une nouvelle fois aux sondages, tous ont prévu avec exactitude, au niveau national, la victoire populaire de Biden, donc ont eu raison même si les écarts se sont révélés moins larges que prévus (nous avons déjà eu l’occasion de dire que les sondages au niveau local était souvent beaucoup moins précis parce qu’en autres, il portaient sur des populations plus volatiles et moins nombreuses).

Bien sûr, Joe Biden l’emporte avec sans doute, in fine, près de cinq millions de voix d’avance et un nombre jamais atteint de voix, mais Trump a augmenté son score en voix et en pourcentage de 2016 avec une présence significative dans tous les Etats de l’Union, même les plus rétifs à sa personne comme la Californie, le Massachussetts ou les Etats de Washington et de New York.

Et il a réalisé de très bons scores dans plusieurs Etats et l’a même emporté dans ceux où on prédisait son éventuelle défaite comme en Floride ou au Texas.

Si une des raisons est que le Parti républicain s’est mué en parti trumpien en quatre ans, préférant un personnage vulgaire, haineux et incompétent à l’avenir du pays, il y a sans doute des raisons à trouver dans le ticket démocrate Biden-Harris.

On peut évidemment soutenir que le manque de charisme et l’âge avancé de Joe Biden a joué dans un manque d’enthousiasme de la part des électeurs qui pouvaient hésiter entre les deux partis, voire à voter pour un troisième candidat ou encore à s’abstenir.

Mais comme pour Obama, il ne faut pas oublier la présence de Kamala Harris une femme métis noire et indienne, ce qui a sans aucun doute rebuté beaucoup d’électeurs de voter démocrate.

Parce qu’Harris cumule deux handicaps: être une femme (ce qui a coûté en grande partie l’élection à Hillary Clinton en 2016) et n’avoir aucun sang blanc (Obama en avait 50% et, déjà, il avait perdu nombre d’électeurs).

On peut même supposer qu’un candidat républicain moins clivant que Trump aurait eu de grandes chances de l’emporter.

A l’opposé, peut-on prétendre, comme le font déjà certains, qu’un candidat beaucoup plus à gauche que Joe Biden comme, par exemple, le sénateur socialiste du Vermont, Bernie Sanders, aurait eu de meilleurs résultats?

Sans doute pas parce qu’il aurait rebuté beaucoup d’électeurs modérés mais il aurait eu de grandes chances de l’emporter tout de même.

En revanche, un ticket bien blanc aurait pu bénéficier de la déferlante que Biden et Harris n’ont pu susciter, ce qui en dit beaucoup sur l’état de la société américaine actuelle qui, décidément, cache nombre de cadavres dans ses placards.

Reste qu’au-delà des fragilités du ticket Biden-Harris, le fait que tous les deux étaient des centristes, donc porteurs de valeurs humanistes et favorables au consensus, a certainement joué positivement pour sa victoire.

 

Alexandre Vatimbella

 

 

Présidentielle USA 2020. Trump chassé du pouvoir grâce à un centriste

Kamala Harris et Joe Biden

Oui, cette élection ét
ait avant tout un référendum sur Donald Trump et il l’a perdu.

Oui, la victoire du Parti démocrate n’est pas aussi belle qu’il l’aurait souhaité, Trump n’ayant pas été laminé dans les urnes comme il pouvait l’espérer.

Mais l’essentiel est que Trump ne sera plus président des Etats-Unis.

Et, ceci, grâce à un centriste.

Joe Biden a remporté sans équivoque le vote populaire avec près de 4,5 millions de votes de plus que Trump et un chiffre record de bulletins en sa faveur, plus que n’avait fait Hillary Clinton en 2016 qui avait également gagné en nombre de voix.

Et s’il aurait pu mieux faire, on se rend compte, avec ces résultats, qu’il aurait pu faire moins bien et perdre malgré ce que commence à dire une partie de la gauche du Parti démocrate.

Parce qu’il y a deux leçons principales à tirer du vote du 3 novembre.

La première, plutôt réjouissante, est un sursaut de la démocratie américaine qui a dit stop à un populiste démagogue qui était en train de l’emmener vers des territoires particulièrement sombres et inquiétants.

Le nombre de votants montre une mobilisation rare aux Etats-Unis et prouve qu’une grande partie de la population a compris l’importance de l’enjeu de cette élection.

La deuxième est qu’il y a bien un électorat radicalisé par des années de discours clivants et haineux du Parti républicain qui a trouvé en Trump un portevoix.

Et cette réalité est évidemment très inquiétante.

Si Biden a plus de 75 millions de voix, Trump en a près de 71 millions, un chiffre terrible pour tous les démocrates républicains.

D’où la tache titanesque de tenter de réconcilier le pays qui attend le centriste.

Même s’il l’a martelé pendant la campagne, sa volonté franche et réelle de le faire ne suffira peut-être pas tellement une partie de la population a décidé de tourner le dos à toute conversation politique rationnelle dans une fuite en avant complotiste et remplie de fake news.

Reste que la recherche constante du consensus et du juste équilibre est l’ADN du Centre et que Joe Biden s’y attellera avec cette conviction et cette foi qu’on lui connait en la matière depuis ses débuts en politique.

Mais s’il devra convaincre les fans de Trump, il devra également travailler à empêcher les activistes de la gauche radicale de phagocyter sa présidence alors même que ses leaders ont déjà commencé leur travail de sape comme on l’a vu dans l’intervention de la représentante de New York Alexandria Ocasio-Cortez qui a déjà rejeté la faute des résultats en demi-teinte du Parti à la Chambre des représentants et au Sénat sur le direction de celui-ci.

Biden va donc se heurter à un Parti républicain qui n’est sans doute pas prêt à trouver des compromis bipartisan et à une gauche socialiste, dont certains de ses membres sont au Parti démocrate, qui va exercer une pression constante sur sa gouvernance.

 

Alexandre Vatimbella