vendredi 30 mars 2018

Actualités du Centre. Le parti Agir se dit «Macron-compatible» mais veut «garder sa liberté»

Les fondateurs d'Agir la droite constructive
Ni dans l’opposition, ni dans la majorité, le parti de droite libérale Agir la droite constructive (anciennement Agir les constructifs) tente la même approche difficile et risquée que le parti centriste UDI avec lequel, d’ailleurs, il forme un groupe commun à l’Assemblée nationale.
Lors de son premier séminaire de travail qui rassemblait ses fondateurs, a été élaboré un texte de présentation de son projet que l’on retrouve sur son tout nouveau site internet (agir-ladroiteconstructive.fr):
«Agir est une force qui rassemble aujourd’hui toutes celles et tous ceux qui veulent une droite libérale, sociale, européenne, réformiste et humaniste, attachée au respect de l’autorité de l’Etat, et qui refuse tout rapprochement avec le Front national et son idéologie. Forts de nos convictions, nous sommes attachés à la réussite du gouvernement, nécessaire pour notre pays et pour les Français. Nous solliciterons nos compatriotes grâce à la plateforme blockchain “Agir avec les citoyens” et nous partagerons les idées dans le cadre de conventions thématiques sur les trois thèmes majeurs que sont l’Europe, la lutte contre le terrorisme islamiste et la réforme de la formation professionnelle et de l’assurance chômage.»
Sur BFMTV, Franck Riester, le «coordinateur de l’action» du parti (appellation de sa fonction selon l’organigramme publié sur le site) a estimé qu’Agir était «Macron compatible» mais il a ajouté qu’«il y a des choses qui ne vont pas dans le positionnement d'En marche, comme sur la hausse de la CSG, le volet pénal de la loi asile-immigration et plus généralement les questions de sécurité».
De même, selon lui, «l'idée est de trouver un équilibre. On ne cautionne pas la ligne identitaire et eurosceptique de LR, mais on se refuse d'être dans le moule présidentiel.»
Quant à l’ambition d’Agir, c’est d’être «le deuxième parti de la Droite» face à LR de Laurent Wauquiez.
Car, pour Riester, «il y a une place entre La république en marche et Les républicains pour une droite moderne, réformatrice, modérée et sur une ligne libérale, sociale, européenne et il y a un appel, une attente très forte de gens dans le pays qui se disent de droite mais pas la droite identitaire autoritaire qu’est devenu LR, et cela ne va pas s’arranger avec l’élection de Laurent Wauquiez, et qui veulent en même temps accompagner les bonnes réformes du Président de la république qui fait bouger les lignes et c’est tant mieux, mais qui ne veulent pas aller à LREM parce qu’ils veulent garder leur liberté.»
Proches d’Alain Juppé, ses membres le recevront d’ailleurs le 11 avril prochain «pour un moment d’échange important».
En outre, «la vocation d'Agir, c'est aussi de présenter des candidats à toutes les élections locales et, le cas échéant, de choisir avec qui nous souhaitons nous allier sans recevoir de consigne».
Cette dernière déclaration fait écho au site internet du parti concernant l’Union européenne et les prochaines élections à son parlement en 2019 qui affirme qu’il «présentera des candidats lors des élections européennes, et a d’ores et déjà créé un groupe de travail pour préparer son projet».
Mais, est-il précisé, «Agir est favorable à travailler avec d’autres partis politiques qui partageraient cette philosophie afin de constituer une liste centrale dans la perspective de cette échéance.»
D’ailleurs, Franck Riester, au cours d’une conférence de presse de présentation du parti, a expliqué la «volonté d'Agir de s'inscrire dans un travail préparatoire à une liste centrale» avec les formations «qui veulent faire en sorte que la France soit plus forte parce que l'Europe sera plus forte».


jeudi 29 mars 2018

L’Humeur du Centriste. La nouvelle farce de Wauquiez: un «Conseil des sensibilités» à LR!

Laurent Wauquiez
Décidément, Laurent Wauquiez n’a pas peur du ridicule.
Alors qu’il singe à longueur de journée Marine Le Pen, le voilà qu’il vient de créer un «Conseil des sensibilités» à l’intérieur de LR ainsi que la possibilité pour les militants de pouvoir bientôt, comme nous l’apprend franceinfo, «cocher une case sur leur carte ou signer une déclaration pour dire s’ils sont centristes, libéraux ou gaullistes».
«C’est quoi cette idée!», a immédiatement répondu Florence Portelli, la secrétaire générale du mouvement Libres! créé par la dissidente Valérie Pécresse et citée par Le Figaro.
Quant à un des membres de ce conseil, il a avoué à l’Express qu’il risquait de n’être qu’un gadget…
Oui, nous aussi, les centristes, nous nous demandons quel est cet objet politique non-identifié.
Et, non, il ne risque pas d’être un gadget, c’en est déjà un!
Voilà que Wauquiez voudrait nous faire croire que LR en est encore au temps de la création de l’UMP en 2002…
A cette époque, on pouvait légitimement demander aux militants s’ils étaient centristes (même si les centristes ayant rejoint l’UMP avaient plutôt tourné casaque et étaient des droitistes modérés), libéraux, voire gaullistes (mais il s’agissait plus de chiraquiens ou de pompidoliens plutôt que de gaullistes purs et durs, espèce déjà rare à cette époque dans le parti de la Droite).
Mais aujourd’hui, ce choix entre trois options est une vraie farce.
Quid de tous ceux qui sont plus proches de l’extrême-droite que du général de Gaulle?
Sans même parler de ceux qui s’attribuent l’étiquette centriste et dont plus personne à part eux et Wauquiez n’estiment qu’ils le sont, si jamais ils l’ont été.
Les trois pantins «centristes» que le président de LR agite constamment, Damien Abad, Marc-Philippe Daubresse et Jean Leonetti, sont pathétiques dans leurs gesticulations référentielles au Centre et à ses valeurs qu’ils ont trahi si souvent que leur seule référence à l’espace central est celle de tous ces politiciens opportunistes qui l’envahissent en attente de strapontins divers et variés.
S’indigner de l’instrumentalisation du Centre par la nouvelle direction de Les républicains est bien sûr un devoir pour tous les centristes.
Mais comment réagissent tous ceux qui ont mis leur espoir dans celle-ci pour radicaliser le parti, pour sortir de ce que l’UMP état devenue selon eux, une droite molle n’assumant pas ses idées et ses valeurs?
Ils doivent rire jaune à chaque fois que les centristes de service de Wauquiez ouvrent la bouche.
A moins qu’ils ne soient pas dupes dans cette ère de la «post-vérité» et des «faits alternatifs» où leur chef a décidé de s’inspirer très largement du comportement de Donald Trump où le «dire vrai» n’a plus beaucoup d’importance.
Quant à séduire les centristes par ces stratagèmes grossiers et ridicules, il pose la question de l’intelligence politique de Wauquiez.
Un peu comme on se la pose pour Trump…

Centristement votre

Le Centriste


mercredi 28 mars 2018

Actualités du Centre. Le Mouvement radical est favorable à un axe central pour les européennes

Laurent Hénart, co-président du Mouvement radical
Le Mouvement radical social-libéral issu de la fusion entre le Parti radical valoisien (centre-droit) et le Parti radical de gauche (centre-gauche), se structure petit à petit avec la création de fédérations communes dans les territoires, notamment lors de réunions où se retrouvent le président valoisien, Laurent Hénart, et la présidente des radicaux de gauche, Sylvia Pinel.
Pour cette dernière, le Mouvement radical doit «s'ancrer dans les territoires» en vue de constituer des listes et choisir «des têtes de listes aux municipales».
Leur message commun pour faire approuver par les militants des deux partis, pas toujours convaincus du bien-fondé de cette fusion, est que «nous sommes les seuls à envoyer un message d'union» et «de clarification» dans le mouvement actuel de «recomposition politique».
Comme l’explique Yannick Blanc, le maire de Bourges, «avec cette explosion du monde politique, les autres partis ont tendance à se scinder, nous les radicaux sommes à contre-courant, nous nous réunifions».
Selon Laurent Hénart, «on essaie de bâtir quelque chose de nouveau», ce qui est sans doute une gageure pour ceux qui se veulent les héritiers du «plus vieux parti de France…
Toujours est-il que le co-président de ce nouveau Mouvement radical social-libéral, s’est dit, dans une interview publié aujourd’hui par le quotidien Le Figaro, prêt à former une liste de l’axe central pour les prochaines élections européennes de 2019:
«Les radicaux réunis sont évidemment favorables à ce que cet espace central se construise politiquement. Mais on aura des conditions pour discuter de notre stratégie électorale.»
Et d’expliquer que «comme (Emmanuel Macron) nous sommes des fédéralistes européens, comme lui nous voulons de la fermeté mais aussi de la justesse en matière de sécurité comme lui on pense qu’il faut moderniser l’économie française. En revanche, nous sommes plus vigilants sur la justice sociale qui accompagne nécessairement la réforme, sur les territoires.»
Toujours à propos de l’Union européenne, Hénart a déclaré que «le nouveau Mouvement radical va adhérer à l’ALDE (Alliance libérale démocrate européenne), puis on a prévu une rencontre avec les partis qui en sont membres début juin à Paris et on adoptera un programme européen en septembre lors de nos universités d’été.»
Quant à la spécificité des radicaux aujourd’hui, il explique:
«Nous sommes un mouvement au centre de l’échiquier politique et ce qui nous différencie des autres partis du Centre c’est la laïcité, nous sommes un mouvement d’humanistes laïcs, nous sommes des solidaristes, pour être libéral économiquement il faut être juste socialement, et nous sommes le parti des territoires et des collectivités locales, les radicaux sont très décentralisateurs».
Et il ajoute: «comme tous les centristes nous sommes européens et nous sommes attachés à une ouverture sur les questions de société.»


mardi 27 mars 2018

Actualités du Centre. Attentat de Trèbes: réactions indignées de l’UDI et du MoDem aux propos de Wauquiez

Assemblée nationale
La ligne politique de Laurent Wauquiez est désormais d’une clarté inquiétante: labourer sans cesse les terres de l’extrême-droite afin de récupérer l’électorat du FN et, pourquoi pas, s’allier avec lui à terme, voire de créer un parti de la droite radical réunissant tout ce qui va d’Eric Ciotti à Marine Le Pen en passant par Thierry Mariani et Florian Philippot.
Sa dernière sortie médiatique après l’attentat islamiste de Trèbes où un terroriste a assassiné quatre personnes en est une preuve de plus avec des mots qu’aucun leader d’extrême-droite n’aurait désavoué…

Extraits:

«(…) Face à l'islamisme il ne peut pas y avoir (…) l'aveuglement et l'irresponsabilité politique à la tête de l'Etat depuis beaucoup trop d'années.

L'islamisme a déclaré la guerre à la France. Nous faisons face aujourd'hui à un ennemi intérieur: il y a ceux, étrangers, que nous avons accueillis avec beaucoup trop de naïveté sur le sol français, certains à qui nous avons même accordé notre nationalité ; mais il y a aussi ceux qui ont grandi parmi nous, dans nos écoles, dont les familles ont bénéficié du généreux système social de notre pays, et qui se retournent aujourd'hui contre la France.

Cette guerre contre Daesh, contrairement à ce que dire Emmanuel Macron a osé dire, nous ne l'avons pas gagnée. Et nous ne la gagnerons pas si nous n'utilisons pas toutes les armes. Sans avoir la main qui tremble. Il n'y a plus de place pour la candeur. (…)

Emmanuel Macron s'est opposé à la mise en place de la déchéance de nationalité, il a mis fin à l'Etat d'urgence, il a laissé son ministre de l'intérieur il y a à peine quelques mois expliquer que le niveau de la menace terroriste avait baissé, il ne lutte pas contre le communautarisme qui ronge notre pays.

Emmanuel Macron se trompe tragiquement de diagnostic sur la barbarie islamiste (…). Ces propos sont non seulement insupportables mais ils sont surtout irresponsables parce qu'ils aboutissent à mettre en avant l'excuse sociale au lieu de prendre les mesures sécuritaires qui s'imposent.

(…) Certains semblent encore aujourd'hui plus préoccupés des droits et libertés de meurtriers en puissance que de la protection des Français. Nous avons déjà perdu trop de temps, et nos compatriotes en ont suffisamment payé le prix.

L'aveuglement politique n'a que trop duré. Les demi-mesures, le ‘en même temps’ ne sont plus acceptables (…).

Je demande solennellement à Emmanuel Macron de sortir de sa coupable naïveté et d'avoir enfin le courage de prendre les mesures qui s'imposent pour protéger les Français.»

Devant cette avalanche d’attaques, d’insultes et de demandes exorbitantes, les responsables des partis centristes de l’UDI et du MoDem ont réagi avec indignation.

Pour Hervé Marseille, président du groupe Union centriste au Sénat et élu UDI, «On a l’impression qu’il y a un communiqué type et chaque fois qu’il y a un malheur de cette nature, il a demandé pour la énième fois qu’on expédie ailleurs les fichés S, qu’on les mette je ne sais où, et il redemande l’état d’urgence! Pourquoi pas la loi martiale? (…) On a un arsenal législatif, on ne peut pas faire dans l’exorcisme à chaque fois qu’il y a malheureusement un acte terroriste.

Intervenant sur Public Sénat, il a ajouté qu’«une fois de plus, Laurent Wauquiez est excessif (et) se rapproche des thèses et des thèmes de Madame Le Pen (qui) a salué (son) discours. (…) La démarche de Laurent Wauquiez c’est de courir après les voix de Madame Le Pen (…) A force de dire la même chose et de penser la même chose (que le FN), on va avoir des partis qui se rapprochent de plus en plus (…) Je pense que c’est une histoire de posture, on voit bien qu’elle est la démarche de Laurent Wauquiez c’est de courir après les voix de Madame Le Pen et de siphonner son électorat (…) tous les gens sérieux dans les services de police, dans les services de la justice disent qu’on a ce qu’il faut en matière législative, il faut maintenant qu’on se donne davantage de moyens budgétaires pour avoir des équipes sur le terrain».

Quant à Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, il a publié le communiqué suivant:

«Faisant fi des plus élémentaires dignité et responsabilité requises après un tel drame, Laurent Wauquiez et Marine Le Pen ont choisi une nouvelle fois l’instrumentalisation de la douleur et des peurs au profit de polémiques politiciennes dont chacun peut mesurer le haut degré d’irresponsabilité. 

Rétablissons les faits. Sur le plan extérieur, nos armées sont pleinement engagées dans la coalition internationale qui est en passe de vaincre Daech. Sur le plan intérieur, nous avons voté à l’automne une loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, permettant notamment d’augmenter les moyens dédiés au renseignement et à la sécurité des Français ainsi que de se doter de nouveaux outils de lutte contre le terrorisme.

Tout nouvel attentat est une terrible souffrance pour notre pays. Notre responsabilité, majorité comme opposition, est de faire face de manière commune et dans la durée.

Au-delà de la mobilisation de l’État et des forces de l’ordre, que nous savons totale – et qui a encore été démontrée lors de cette attaque –, notre pays a plus que jamais besoin d’unité et de pleine conscience des risques. Collectivement, nous sommes attaqués et, collectivement, nous devons agir sans chercher la récupération des drames et sans donner prise à ceux qui veulent diviser les Français et les dresser les uns contre les autres. L’irresponsabilité est donc du côté de ceux qui tiennent de tels propos et à qui je dis aujourd’hui que la malhonnêteté et l’outrage n’ont jamais servi les intérêts de notre Nation.»