lundi 14 septembre 2020

L’Humeur du Centriste. Le groupe Union des Centres, un fourre-tout politicien indigne?

l'Assemblée nationale
Quand le député Philippe Vigier déclare qu’il ne quitte pas le parti d’Hervé Morin, Les centristes (parti positionné à droite et appendice de LR dont l’appellation est fallacieuse) tout en adhérant au groupe Union des Centres que le MoDem est en train de mettre sur pied pour intégrer à peu près tous ceux qui veulent le rejoindre, on est un peu dubitatif.

Ainsi, lorsqu’il affirme que «naturellement!», il demeure au sein de sa formation actuelle, on se dit que ce groupe sent l’entourloupe.

Et de nous expliquer:

«En aucun cas, il n’a été question de renoncer à mes engagements [partisans]. Au contraire ! Il s’agit du sens même du rassemblement qui s’opère: se retrouver sur l’essentiel, travailler ensemble, s’enrichir de nos différences.»

Voilà donc qui est clair ou, plutôt, particulièrement nébuleux!

Car c’est bien la même démarche qui anime le député UDI Yannick Favennec qui a annoncé avec tambours et trompettes qu’il rejoignait le même groupe (ce qui permet aux responsables de son parti d’affirmer qu’il n’y a aucun débauchage du MoDem auprès de ses élus qui a réussi…).

A l’inverse, ce n’est pas du tout la même petite musique quand on écoute les transfuges de LaREM qui ont rejoint le MoDem ces dernières semaines et qui feront également parti de l’Union des Centres.

Ceux-ci nous disent qu’ils demeurent fidèles à Emmanuel Macron ainsi qu’aux engagements et aux valeurs de la formation qu’ils quittent tout en expliquant qu’ils changent de crèmerie pour demeurer fidèles à leurs engagements et leurs valeurs...

Quand je vous dis que c’est nébuleux, voire fumeux!

Or donc, nous aurons dans le même groupe des gens qui veulent qu’Emmanuel Macron soit réélu en 2022 et d’autres qui n’espèrent que dans sa défaite…

Du coup, on se demande si le Mouvement démocrate n’est pas en train de devenir un parti attrape-tout et… n’importe quoi!

Et là, on se dit, mais oui mais c’est bien sûr la même incohérence que nous rejouent les centristes quand ils s’unissent au Sénat.

Car ce futur groupe Union des Centres semblent n’être qu’un simple remake du groupe Union centriste qui regroupe les sénateurs qui se disent du Centre mais dont la majorité des membres viennent ici de l’UDI et non du MoDem.

Ce groupe à la particularité de réunir dans une même structure un parti de la majorité présidentielle (Mouvement démocrate) et un parti de la majorité sénatoriale (UDI), deux majorités qui s’opposent!

Avec la même distribution des soutiens à Macron et des adversaires de celui-ci.

Et on y retrouve donc les amis de Bayrou, ceux de Lagarde et ceux de Morin, trois hommes qui se détestent et se tirent dans les pattes constamment.

Mais de qui se moque-t-on?!

Tout cela serait risible si cela ne ridiculisait pas encore une fois le Centre et le Centrisme qui méritent mieux que cette comédie de l’union sans l’union pour se donner l’apparence de l’importance là où il n’y a que du faux-semblant dont l’électeur et le sympathisant centristes se sont même pas dupes.

Au moment où le citoyen a besoin de clarté pour s’y retrouver dans un monde gangréné par le populisme, l’extrémisme, les fake news et la réalité alternative, ces centristes ne lui proposent que de petits arrangements politiciens.

Centristement votre.

Le Centriste

 

Présidentielle USA 2020. Sondage quotidien USC Dornsife / 14 septembre: A 50 jours de la présidentielle, Biden mène face à Trump

Voici les résultats au 14 septembre du sondage quotidien réalisé par USC Dornsife (le centre d’études politiques Dornsife de l’université de Californie du Sud) qui donnent le candidat démocrate et centriste, Joe Biden, toujours en tête de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre 2020

Son avance est de 9,68 points sur le président républicain sortant, Donald Trump, auprès des personnes qui disent qu’elles iront certainement voter («likely voters»), ce qui représente une baisse notable par rapport aux jours précédents même si elle reste très significative.

 

► Moyenne de la semaine de Joe Biden (démocrate): 51,70%

► Moyenne de la semaine de Donald Trump (républicain): 42,02%

► Joe Biden en tête avec 9,68 points d’avance (-1,93 point par rapport au 13 septembre)

(Le sondage quotidien USC Dornsife est constitué d’un panel d’environ 6 000 électeurs éligibles disséminés dans tout les Etats-Unis. Ensemble, ils constituent un échantillon représentatif de la population américaine. Chaque jour, environ 430 d'entre eux sont invités à répondre à quatre questions en ligne dans le sondage quotidien. Chaque jour juste après minuit, les chercheurs mettent à jour les résultats, qui sont basés sur une semaine de réponses)

 

► Moyenne des agrégateurs de sondages:

- Agrégateur FiveThirtyEight: Joe Biden +7,2 points (-0,1 point par rapport au 13 septembre)

- Agrégateur RealClearPolitics: Joe Biden +7,4 points (-0,1 point par rapport au 13 septembre)

(La différence des résultats entre le sondage quotidien USC Dornsife et les agrégateurs de sondages RealClearPolitics et FiveThirtyEight tient à ce que ces derniers prennent en compte l’ensemble des sondages qui ne sont pas constitués uniquement de panels de «likely voters» mais aussi, simplement d’adultes ou de personnes habilitées à voter. La prise en compte des électeurs qui se disent certains d‘aller voter donne une meilleure qualité aux résultats)

 

 

 

Vues du Centre. Une nouvelle heure de vérité pour l’Union européenne

Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC. 

Si l’Europe n’est pas capable de résister à Boris Johnson qui utilise la vieille et éculée stratégie britannique de la division de l’Europe (et de ses adversaires comme au bon vieux temps napoléoniens, par exemple) alors elle ne sert à rien et disparaitra.

Si l’Europe n’est pas capable de remettre à sa place Reccip Erdogan qui nous rejoue l’Empire Ottoman contre la chrétienté alors elle ne sert à rien et disparaitra.

Cela semble un peu exagéré de dire cela au moment où les chefs d’Etat et de gouvernement (mais pas encore les Parlements…) des 27 se sont mis d’accord pour un plan de relance économique d’une ampleur jamais vu où la solidarité européenne s‘est brillamment exprimée pour une fois (même si les arrière-pensées ne sont pas absente…).

De même, les menaces extrêmes venues de Chine (les Européens commencent enfin à comprendre quelle est la vraie nature totalitaire et nationaliste du régime de Xi Jinping) et de Russie, voire même des Etats-Unis si Trump est réélu en novembre, semblent être d’une dangerosité extrême.

Et puis, il y a évidemment le terrorisme d’où qu’il vienne.

Sans oublier, à l’intérieur même de l’UE, ces pays qui jouent contre elle comme la Pologne ou la Hongrie tout en essayant de lui extorquer le maximum, un peu à la manière de la… Grande Bretagne!

Justement, disions-nous, si l’Europe ne reste pas ferme face à son premier ministre qui s’apprête à bafouer allègrement l’accord du Brexit et donc le droit international, alors elle démontrera que l’on peut impunément la rouler dans la farine sans qu’elle ne réagisse vraiment et que sa construction repose, in fine, sur du sable.

Dire non au non du populiste irresponsable Johnson (dont on rappelle que son opposition à l’Union européenne est une simple posture politicienne qui lui a permis de prendre la tête du Parti conservateur) est une nécessité pour démontrer, si ce n’est cette Europe puissance si nécessaire en ce XXI° siècle, tout au moins qu’il n’y a pas de place pour ceux qui veulent, tel des escrocs, profiter de sa possible faiblesse pour se remplir les poches.

Une fermeté qui est également de mise avec l’autocrate va-t-en guerre Erdogan (dont les postures sont aussi politiciennes si ce n’est plus que celles de Johnson) qui, pour masquer la faillite de son pouvoir dans son pays, ne cesse de provoquer et menacer les Occidentaux (dont il est, sur le papier un allié puisque la Turquie fait partie de l’Otan…) et plus particulièrement l’UE et encore plus particulièrement la France qui n’a pas hésité une seconde à répondre à ses provocations et ses menaces, comme c’est le cas en ce moment en Grèce, le vieil ennemi mortel des maîtres d’Istanbul et d’Ankara.

Ici, c’est la sécurité même des Européens qui est en cause et cette capacité de l’Union européenne à ne pas céder à la force car, alors, n’importe quel autre pays belliqueux (on pense évidemment à la Russie en premier lieu) pourrait en profiter pour l’affaiblir sans vergogne.

Ces deux cas sont donc des tests devant lesquels les 27 n’ont pas la possibilité d’échouer sous peine de devenir un simple souvenir historique.

 

Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella