dimanche 18 décembre 2022

Propos centristes. France – Adoption définitive du Budget / Réforme des retraites / Décarbonation de l’UE / Politique de santé / Covid19 / Protection des forêts / Délinquance et surpopulation dans les prisons…

Voici une sélection, ce 18 décembre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Si nous ne protégeons pas nos forêts, nos océans, et toute la vie qu'ils abritent, c'est notre humanité que nous mettrons en péril. Pour nos enfants, nous devons tout faire pour protéger notre biodiversité. Mon appel :
À quelques jours de la fin de la COP 15 biodiversité de Montréal, le message que j'adresse à nos partenaires est le suivant : ne prenons pas de petites décisions, faisons le maximum ! Portons ensemble l'accord le plus ambitieux qui soit. Le monde en a besoin.
Protéger 30 % des terres et des océans, c’est ce que nous avons fait en France. 33 % de notre territoire bénéficie déjà d’un statut de protection et nous avons créé la deuxième plus grande aire marine protégée de notre planète. Faisons-le au niveau mondial !
Protéger 30 % des terres et des océans, plus de 100 pays y sont engagés avec nous dans la coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples que nous avons lancée avec le Costa Rica et le Royaume-Uni. À tous les autres je dis : rejoignez-nous !
Les pays les plus vulnérables hébergent des trésors de biodiversité. Nous devons augmenter nos financements pour les accompagner, mettre le paquet ! La France va doubler son aide, jusqu’à 1 milliard d’euros par an. Acteurs de la COP 15 : engagez-vous à nos côtés !

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Le budget pour 2023 est désormais adopté. Avec la majorité, nous avons tenu notre objectif : donner un budget au pays sans augmenter les impôts ni aggraver le déficit. Un budget qui répond aux préoccupations des Français : éducation, sécurité, emploi, écologie…

> La Nupes a préféré les censures à répétition pour masquer les progrès sociaux auxquels elle s’est opposée. À 10 reprises, elle a échoué à faire tomber le gouvernement oubliant le fond du texte qui répond aux aspirations des Français et aux besoins des plus précaires.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Le budget 2023 adopté est historique pour le ministère de l’Intérieur : hausse de 1 milliard 250 millions d’euros et plus de 3000 postes créés. Première marche de la loi d’orientation et de programmation (LOPMI). Priorité à la sécurité de nos concitoyens !

> La France et l’Algérie ont ouvert une nouvelle page de leurs relations. À la demande d’Emmanuel Macron, je me suis rendu à Alger afin d’évoquer avec mon homologue et le Président Tebboune la coopération de nos deux pays dans les domaines migratoire et de la sécurité.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> La relation avec le Maroc est exceptionnelle, au sens propre du terme. Pour donner des exemples concrets qui parlent d’eux-mêmes, je vous donnerai les chiffres suivants : nous avons plus de 46.000 étudiants marocains en France – la première nationalité – et 46.000 élèves dans les établissements français au Maroc ! Bien souvent, les étudiants marocains étudient dans des filières particulièrement sélectives. Nous comptons par ailleurs plus de 1.000 filiales d’entreprises françaises au Maroc. « Partenariat d’exception » : c’est bien la formulation qu’il convient d’utiliser pour qualifier la qualité de notre relation si particulière !
Ces derniers mois, il est vrai que beaucoup ont parlé d’un coup de froid et se sont plu à faire des commentaires négatifs sur nos relations. Depuis ma prise de fonctions, je me suis attachée à nouer des relations de confiance avec mon homologue, Nasser Bourita, nous échangeons fréquemment et sincèrement. Nous avons toujours su nous parler franchement et faire avancer ensemble les dossiers sensibles que nous avons en commun.
Ma visite fait suite aux échanges entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président de la République, Emmanuel Macron. Je suis très heureuse d’être reçue en fin de matinée par le ministre des Affaires étrangères, de la coopération Africaine et des Marocains résidant à l’étranger pour évoquer notre partenariat, mais aussi les questions d’actualité internationale, comme la guerre d’agression de la Russie en Ukraine, la sécurité alimentaire en Afrique, les défis environnementaux et énergétiques. Notre entretien s’annonce très riche. Nous sommes tous les deux aussi déterminés à renforcer notre relation bilatérale, tous les deux sur la même longueur d’onde ! Nous évoquerons également la visite d’État que le Président de la République effectuera en réponse à l’invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

> [Sahara occidental] La position de la France n’est pas équivoque. Elle est claire et elle est constante. Nous soutenons le cessez-le-feu. Nous soutenons les efforts de médiation de l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, la reprise des négociations entre les parties en vue d’une solution juste et réaliste, et l’action de la Minurso pour prévenir les tensions sur le terrain et garantir la stabilité de la région, conformément à la résolution 2602 du Conseil de sécurité des Nations unies. C’est d’autant plus important que le cessez-le-feu a été rompu.
Quant au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, nous n’avons pas attendu la décision de tel ou tel pays pour le soutenir. Notre position est claire et connue. Depuis le départ, c’est une position clairement favorable au Maroc, que nous répétons partout. C’est une position que nous nous employons depuis quinze ans à expliquer et à propager dans toutes les enceintes, avec tous nos partenaires. Et je dois dire que nous avons été souvent isolés sur ce sujet, y compris au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, où le Maroc sait qu’il peut compter sur l’appui et le soutien de la France. Donc, il faut être clair : c’est la France qui a permis et qui permet que le consensus sur ce sujet s’étende. L’urgence, désormais, alors que les tensions refont surface, est de parvenir à une solution politique juste, durable, mutuellement acceptable, qui respecte l’ensemble des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. L’urgence, c’est de calmer les tensions, c’est d’éviter tout dérapage. Et le Maroc peut évidemment compter sur la France.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
>La prison, c’est trois choses, mettre un individu dangereux, momentanément à l’écart, pour protéger la société, c’est punir, moi, j’assume la fermeté de la réponse pénale, sans démagogie, mais j’assume aussi une part d’humanisme sans angélisme, punir, et c’est réinsérer. Bon. Dans le kart, je ne vois ni punition, on en est même très loin, ni réinsertion. Dans la culture, oui, dans le sport et ses valeurs, oui. Dans le travail, oui, j’ai d’ailleurs conçu un contrat du détenu travailleur, parce que je pense que le sens de l’effort, même dans ce monde clos, qui est la prison, n’est pas un sens interdit, et qu’il faut permettre aux hommes, aux femmes, qui sont incarcérés, de sortir avec un diplôme, davantage de mots, une formation, les valeurs du sport sont également importantes. Bon, et puis, sur cette histoire du karting, je ne voulais pas que l’extrême droite préempte le sujet, ce qu’elle a tenté de faire immédiatement. Vous avez entendu que la prison s’est transformée dans leur bouche en un parc de loisirs, alors, on a eu droit à tous les parcs, Disneyland, à tout ce que vous voulez, l’hôtel 4 étoiles, enfin, toutes ces imbécilités qui sont répandues fréquemment. La prison, c’est un lieu de grande promiscuité, et nous avons d’ailleurs, j’en parlerai peut-être, mis en place, à la fois, un programme de création de nouvelles places, mais également, de rénovation des établissements pénitentiaires indignes.

> Les leviers, pour éviter la surpopulation carcérale, ils sont de trois ordres, c'est la création de nouvelles places, bien sûr, la rénovation, je l'ai dit, c'est la lutte évidemment contre la délinquance et la lutte contre la récidive. N'inversons pas les choses, et dans les programmes que nous mettons en place, il y aura, mais, j'aurai l'occasion d'en reparler, des mesures de libération sous contrainte puisque ça entre en vigueur en début d'année, ça permet d'éviter ce que l'on appelle les sorties sèches, et les sorties sèches, nous savons que, statistiquement, elles génèrent de la récidive, donc un meilleur suivi et une meilleure intervention des personnels pénitentiaires (les services de probation et d'insertion professionnelle). Nous avons créé 15.000 SPIP de plus, ça, ça tente à lutter contre la récidive, les leviers, ils sont là : création de places, lutte contre la récidive, lutte contre la délinquance.

> Nous savons que dans certains domaines, la délinquance monte, elle a baissé dans d'autres domaines, mais la seule explication que l'extrême-droite fournit à ce pays, c'est la justice est laxiste, et tous les chiffres démontrent le contraire, qu'il s'agisse de la matière correctionnelle, juges exclusivement professionnels, ou de la matière criminelle, c’est le jury populaire qui tranche. On a des augmentations très claires des quantums de peines. Pour autant, pour autant, il faut assumer la répression, si j'ose dire, et je le dis, Monsieur, sans démagogie, avec humanité, mais sans angélisme, c'est ça le fil sur lequel je me trouve, et j'essaie de tenir cette position nuancée.

> Le cannabis, moi, je suis totalement contre la dépénalisation, pour différentes raisons. D'abord, parce que ça démoli un certain nombre de nos gamins, ça les déscolarise. Tout le monde le sait. Ensuite, nous avons beaucoup évolué scientifiquement, et nous savons aujourd'hui que le cannabis peut provoquer un certain nombre de maladies mentales d'une grande gravité. Je pense à la schizophrénie en particulier. Enfin, les trafiquants de stups aujourd'hui, si demain, on légalise, ils deviennent quoi? Tous les délinquants d'hier ne deviendront pas des commerçants de demain. Et puis, moi, je vous parle des trafiquants qui trafiquent et qui ne sont pas sous main de justice, si j'ose dire, parce que, permettez-moi de vous dire que quand la justice intervient, souvent, le mal est fait, pour ne pas dire toujours, et les infractions sont commises, mais avant, en amont, il y a des trafics de résine de cannabis, vous le savez, vous évoquez ça. Vous voulez quoi faire de ce trafic de cannabis, vous voulez désormais qu'il n'existe pas. (…)
J'ai vu un certain nombre de rapports que, je le redis, des gamins sont démolis. Moi, je veux bien faire de l'angélisme, non, non, mais, on peut considérer que c'est shit pour tout le monde, et boutiques ouvertes. (…)
Mais les trafiquants qui trafiquent aujourd'hui le shit, demain, potentiellement, trafiqueront d'autres stupéfiants, la cocaïne en particulier, voire l'héroïne. Et si vous pensez qu'on règle une question en disant : on légalise tout, je pense que nous y avons, les uns et les autres, considérablement réfléchi. Il y a aujourd'hui beaucoup de règlements de comptes liés au trafic de stup. Bon, et moi, je dis, ça peut vous paraître réac, qu’on ne peut pas fumer son petit pétard tranquille le samedi soir sans penser que s'il y a des consommateurs, il y a aujourd'hui du trafic, et il y a une criminalité organisée autour de ça. Ensuite, chacun fait avec sa conscience.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Le budget adopté par l’Assemblée est pour notre défense le plus important depuis la Deuxième guerre mondiale : 44 milliards€, +3 milliards€ de plus qu’en 2022, pour poursuivre la modernisation de nos armées et investir sur de nouveaux champs comme le spatial ou le cyber.

> Nos armées sécurisent régulièrement de grands événements en France et à l’étranger. À la demande du Qatar, nous contribuons à l’organisation de la Coupe du Monde de football avec notamment des moyens anti-drones. C’est ce que nous ferons également pour les JO de Paris.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> La loi de finances pour 2023 vient d’être définitivement adoptée au Parlement. Le budget de l’Éducation nationale connait une hausse inédite de 6,5%.
Conformément aux engagements du Président de la République, le budget consacré aux rémunérations des enseignants augmente de près d'1 milliard d'euros pour revaloriser la rémunération de tous les professeurs.
4000 AESH supplémentaires vont être recrutés pour la rentrée 2023. Ils toucheront désormais la prime REP et REP+. De plus, 80 millions d'euros supplémentaires vont permettre une augmentation de leur rémunération de 10% dès le 1er septembre 2023.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Le budget du ministère de l’Agriculture pour 2023 vient d’être adopté par l’Assemblée. Un budget en hausse de 20% pour répondre aux défis de l’agriculture de demain, accompagner nos agriculteurs dans ces transitions et assurer la pérennité de notre souveraineté alimentaire.

> Alors que s'ouvrent les négociations commerciales annuelles, nous restons mobilisés. L'esprit de solidarité & de responsabilité de tous doit primer pour sécuriser notre tissu agricole et industriel. Et au final notre souveraineté alimentaire.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Le budget 2023 est un budget sans précédent pour la transition écologique, avec des crédits en hausse de 9 % pour investir dans les transports du quotidien, rénover nos logements, préserver nos ressources en eau et notre biodiversité. C’est le budget d’une nouvelle méthode également : avec le fonds vert, nous traduisons notre conviction que le soutien aux territoires sera la condition de notre réussite. Notre budget est à la hauteur de nos ambitions avec France nation verte.

> La France souhaite un cadre mondial ambitieux, porteur d’objectifs chiffrés, doté d’un mécanisme de suivi robuste. Il devra être accompagné d’un paquet financier significatif, mobilisant l’ensemble des flux, publics et privés, domestiques et internationaux

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> [Covid19] Il y a deux critères qui pourraient me pousser à recommander le port obligatoire du masque. D’abord, l’évolution de la situation de la triple épidémie que nous connaissons – Covid, grippe et bronchiolite . Sur le front du covid19, la progression de l’épidémie décélère ces derniers jours. De même pour l’épidémie de bronchiolite. À l’inverse, la grippe progresse fort. Et le système de santé est sous très forte tension. Je reste donc très vigilant. Ensuite, cela dépend de l’évolution de la vaccination, qui est notre arme majeure pour éviter les complications et les hospitalisations. C’est une satisfaction de voir une augmentation du nombre d’injections depuis dix jours, et j’attends que les efforts se poursuivent. Les messages d’appel à la responsabilité fonctionnent. Nous avons donc raison de faire confiance aux Français.

> [Covid19] Il y a d’abord une raison médicale : l’ensemble des autorités sanitaires, l’Académie de médecine cette semaine encore, mais aussi la Haute Autorité de santé, les conseils de l’ordre… tout le monde dit non au retour des soignants non vaccinés. Il y a des raisons éthiques aussi et c’est la raison pour laquelle j’ai saisi le Comité consultatif national d’éthique. On est soignant pour protéger les autres, pas pour les exposer à un risque. C’est un débat compliqué, mais cela ne représente que 0,2 % des soignants à l’hôpital. Alors, quand j’entends l’opposition m’expliquer que leur réintégration va régler tous les problèmes de l’hôpital, restons sérieux !

> Il faut recruter des soignants ! Les lits ne sont pas fermés parce qu’on a envie de les fermer, ni pour des raisons financières, mais parce qu’on n’a pas assez de soignants. Pour recruter, il y a un enjeu d’attractivité. Il faut redonner du sens aux métiers de la santé, susciter l’envie, et pas qu’à l’hôpital, c’est valable aussi pour la médecine de ville. Il y a une désaffection pour les métiers du soin dans tous les pays, en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Canada, aux États-Unis aussi. J’ai proposé aux membres du G7 santé d’organiser prochainement une réunion spécifique sur ce sujet.

> Avec le Ségur de la santé, nous avons fait un effort conséquent avec 12 milliards d’euros de revalorisations salariales. Les efforts se poursuivent : les soignants, comme tous les agents publics, ont vu leurs salaires augmenter de 3,5 % en juillet dernier. Pour reconnaître les efforts exceptionnels réalisés pendant les périodes critiques de surcharge d’activité, nous avons majoré les rémunérations des heures supplémentaires ou des heures de nuit. On a aussi élargi la prime de soins critiques à l’ensemble des personnels qui travaillent dans ces services, etc. J’entends souvent dire que les soignants français seraient les moins bien payés d’Europe. Mais, quand on regarde le ratio de leurs salaires par rapport au revenu moyen, c’est faux. Au-delà de la question financière, il y a surtout pour moi la question de la qualité de vie au travail sur laquelle je veux aujourd’hui agir. (…)
Nous devons retrouver l’état d’esprit qui était celui de la crise, où tout le monde avait le même objectif. On a alors réussi à simplifier de façon drastique toutes les contraintes bureaucratiques. Tout le monde savait pourquoi il était là. Mais, après la crise, on est parfois retombés dans nos vieux travers, dans cette incapacité à travailler tous ensemble. Pour y répondre, nous devons mieux prendre en compte la pénibilité et les sujétions que représente le travail à l’hôpital, par exemple les permanences de nuit et de week-end, qui pèsent sur la vie personnelle des soignants. J’ai également demandé au professeur Claris de reprendre son rapport sur la gouvernance et le fonctionnement de l’hôpital, et de faire de nouvelles propositions au premier trimestre 2023. Et je veux aussi que nous simplifiions autant que possible le fonctionnement du système de santé, c’est un objectif prioritaire de ma présence au ministère !

> Tous les cinq ans, des négociations se déroulent entre les médecins libéraux et la Caisse d’Assurance maladie – cette année, avec deux ans de retard du fait de l’épidémie de Covid-19. Dans ce cadre, il y a toujours des menaces ou des mouvements de grève ; chacun montre ses muscles. Mais cela ne veut pas dire que notre système de santé en ville va bien. Il a été extrêmement sollicité pendant la crise du Covid-19, puis cet été avec les tensions sur nos services d’urgence, aujourd’hui avec la flambée des bronchiolites. À chaque fois, les professionnels ont joué le jeu : je tiens à les en remercier, et leur dire que j’entends et que je comprends les difficultés de leur fonctionnement et les situations parfois très difficiles de certains médecins quand ils se retrouvent peu nombreux dans leurs territoires. Je sais aussi que certains professionnels sont épuisés, et qu’il nous faut trouver des solutions pour les soulager de tâches qui leur prennent du temps, et qui ne relèvent pas d’eux. La négociation conventionnelle n’est pas qu’une question financière, c’est aussi un sujet majeur d’organisation de notre système de santé. (…)
La discussion est ouverte et se poursuit. Faut-il élargir la liste des consultations complexes à 46 euros, des très complexes à 60 euros ? Revoir les forfaits ? Je souhaite que cette négociation conventionnelle soit positive et permette de mieux valoriser le travail des médecins tout en accompagnant les efforts que nous leur demandons pour mieux répondre aux difficultés d’accès à la santé de nos concitoyens. Sans remettre en cause le droit de grève, j’appelle à la responsabilité, parce que la période entre Noël et le Nouvel An est toujours compliquée, encore plus cette année du fait de la triple épidémie. Je me satisfais de voir que les principaux syndicats n’ont pas appelé à la grève sur ces jours cruciaux. Je les remercie.

> On a toujours connu des tensions d’approvisionnement sur certains produits, pas des pénuries, qui signifieraient que nous n’en avons plus du tout. Les causes sont multiples : elles peuvent être liées à la production, comme avec le paracétamol il y a deux mois, ou aujourd’hui l’amoxicilline ; liées aux emballages ; à la distribution ; à certains mouvements sociaux… La production nécessaire a parfois été mal anticipée : certains industriels ont fait leurs prévisions en fonction des consommations d’antibiotiques de l’année dernière, or celles-ci avaient diminué parce qu’on connaissait moins d’infections hors Covid-19, grâce aux gestes barrière. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, car la vigilance se relâche. Les alertes que nous connaissons sont aussi une conséquence de la performance de notre système de surveillance : l’Agence nationale de sécurité du médicament nous prévient dès qu’on n’a plus qu’un ou deux mois de stocks.

> On travaille à faire de la France un pays innovant et souverain concernant les produits de santé. Ce sont 7,5 milliards d’euros qui ont été débloqués dans le cadre de France 2030, l’usine Seqens en Isère qui fournira le principe actif du paracétamol, une autre à Arras [Pas-de-Calais] qui travaillera sur les biotechnologies… Tout ceci n’empêchera pas des difficultés ponctuelles, comme sur le paracétamol pour les enfants, majoritairement produit en Allemagne. Mais il ne faut pas non plus affoler les Français inutilement.

> En créant de l’inquiétude sur le paracétamol pour les enfants, on a par exemple utilisé en une journée, jeudi dernier, l’équivalent de trois jours de stocks. Parce que les gens ont fait des réserves… Ça ne veut pas dire que je reste les bras croisés : nous avons fixé sur certains médicaments des obligations pour les industriels de stocks minimaux. On agit au niveau des grossistes pour qu’ils assurent une répartition homogène des produits au niveau national. On a autorisé le déconditionnement pour l’amoxicilline : les pharmaciens peuvent désormais vendre le nombre exact de comprimés nécessaires plutôt que des boîtes qui ne seront pas entièrement consommées. Et ils ne doivent pas fournir plus de deux boîtes de paracétamol à leurs clients. Les sociétés savantes nous aident aussi : nous savons que nous prescrivons en France probablement 50 % d’antibiotiques en trop ; et elles ont publié sur leurs sites les alternatives thérapeutiques à un médicament qui ne serait pas disponible.

> Une centaine de médicaments sont en tension. Le cas de l’amoxicilline est important car il est très largement prescrit. On a eu quelques soucis sur les corticoïdes il y a trois mois. C’est une succession d’anticipations, de vigilances et d’actions.

> L’arrêté est prêt et devrait paraître dans les prochains jours : le Kaftrio, un traitement jusqu’alors expérimental, va être généralisé pour les enfants atteints de mucoviscidose. Les résultats sont extraordinaires, ils permettent une vie quasiment ordinaire. C’est un espoir immense pour les 5 500 enfants malades. Il sera disponible en officine très rapidement, sur prescription hospitalière. Une enfant m’a écrit récemment en me disant que c’est ce qu’elle voulait pour Noël ; elle l’aura. J’en suis très heureux.

> [Cyberattaques] Une nouvelle tentative a été bloquée jeudi soir à l’hôpital de Nice , après deux attaques conséquentes à Versailles et à Corbeil-Essonnes. Nous menons un travail avec mes collègues Jean-Noël Barrot [Transition numérique et Télécoms] et Gérald Darmanin [Intérieur]. On cherche à mieux anticiper, par exemple en rappelant aux professionnels que les mises à jour de logiciels doivent être réalisées dès qu’elles sont proposées, car on sait que ce sont des moments que les hackers guettent. On martèle aussi les bonnes pratiques en cas d’attaque, telles que l’isolement, comme à Nice, pour limiter l’attaque. Les hôpitaux sont maintenant habitués à ce risque, les professionnels font régulièrement des exercices où ils sont coupés du numérique ou de la téléphonie. Nous avons débloqué 20 millions d’euros supplémentaires après l’attaque de Corbeil-Essonnes pour encore mieux nous préparer. Et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information prépare un diagnostic plus précis des éventuelles failles.

> Au-delà du traitement des urgences et des crises successives, ce qui est essentiel pour moi à la rentrée, c’est de capitaliser sur tous les travaux déjà engagés pour sortir de l’ornière, et de redonner de la confiance dans notre système de santé. Nous allons commencer à voir les résultats du travail de fond que nous menons, notamment grâce au Conseil national de la refondation sur la santé. Nous avons mené environ 250 réunions territoriales, mixant citoyens et professionnels de santé, avec le soutien des élus, des services de l’État et de l’Assurance maladie. De nombreuses idées issues des territoires vont ainsi être partagées. C’est ma méthode : aucune solution miracle ne descendra d’en haut, nous devons permettre à tous les acteurs de les construire ensemble. Par ailleurs, je souhaite que la rentrée nous permette d’accélérer la transformation de notre système de santé : pour soutenir l’hôpital et simplifier son fonctionnement, pour rendre nos métiers du soin plus attractifs et recréer une dynamique collective, pour permettre aux professionnels libéraux de travailler plus facilement en équipe autour des patients, ou encore pour se donner une vraie ambition collective pour la santé des enfants et la prévention. Je suis persuadé que c’est comme cela que nous dépasserons les crises et que l’on améliorera la réponse aux besoins de santé de nos concitoyens.

> l’accès de nos concitoyens à la santé s’améliore grâce aux maisons de santé pluriprofessionnelles. Un progrès majeur, et un succès collectif rendu possible par la mobilisation exemplaire de tous les acteurs du territoire.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> L'inflation touche des dépenses contraintes: le logement, l’alimentation, l’énergie. Vous avez un reste à vivre arbitrable plus faible. Ce n’est pas un sentiment, il y a une paupérisation d’une partie de la population bien plus forte.

> Le non-recours est de 30% sur le RSA, cela discrédite notre système de solidarité. Dès l’année prochaine on va travailler sur une expérimentation. (…) Je vise une harmonisation des bases ressources d'ici la fin de la législature.

> [Covid19] Le taux de vaccination est remonté dans les Ehpad, il faut continuer. Je ne veux surtout pas qu'ils referment, les familles doivent pouvoir aller visiter leurs proches. On a vu les effets catastrophiques des mesures trop restrictives.

> [Places de crèches] On sait qu’il manque à peu près 200 000 places d’accueil du jeune enfant, avec des inégalités territoriales et sociales extrêmement importantes. (…) Je veux mettre en place un service public de la petite enfance d’ici 2030.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Cette nuit nous avons trouvé un accord pour réformer le marché carbone européen: c'est un pilier de notre plan climat. Après l’accord sur le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, cela fait de l'Europe le continent le plus ambitieux pour le climat.
Pour lutter contre les émissions de CO2, il y aura moins de quotas d’émission, qui sont autant de « permis de polluer » et plus de secteurs concernés avec les transports maritime et aérien qui s’ajoutent aux producteurs d’électricité et aux industries les plus énergivores.

Un fonds social pour le climat sera créé pour aider les ménages et entreprises les + vulnérables dans la transition énergétique.
Avec le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières qui préservera la compétitivité de nos entreprises, ces deux accords montrent la détermination de l’UE face à l’urgence climatique, une priorité pour Emmanuel Macron.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Réforme des retraites] Le décalage de l'âge serait pour dans dix ans. Il faut une réforme qui ne se limite pas à la question de l'âge de départ, mais avec un ensemble de décisions et de mesures.

> [Réforme des retraites] Je n'ai jamais exclu qu'en cas de blocage, il puisse y avoir un référendum, [...] c'est le juge de paix.

> [Qatargate] Des responsables politiques se laissent aller à être corrompus, appelons les choses par leur nom. Accepter comme ça de se faire acheter, c'est mépriser son devoir et les valeurs auxquelles on croit.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Maud Bregeon (députée)
> Avec 41 réacteurs en fonctionnement et grâce aux efforts sur la conso, en baisse de 10%, aucune alerte écowatt orange n’a été émise malgré des températures particulièrement basses. Nous sommes sur la bonne pente. L’objectif de 45GW de nucléaire en janvier est atteignable.

> La politique énergétique se construit sur 30 ans. Mais souvenons-nous des débats de 2012… Après Fukushima, on a mis du temps à retrouver de la rationalité. Le Président Emmanuel Macron porte une stratégie solide car réaliste, équilibrée entre nucléaire et renouvelables.

> Sans réforme des retraites, c’est 100 milliards de déficit en plus d’ici 10 ans. Pour que le système perdure, sans baisse des pensions, il nous faut travailler un peu plus. Ce n’est pas populaire, mais c’est courageux. La politique n’est pas qu’une affaire de court terme.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Si on comprend bien la communication infantile du patron de Twitter, le voilà scandalisé que le FBI cherche à lutter contre les ingérences étrangères et la désinformation en période électorale en dialoguant avec la plateforme. Elon Musk veut-il dire qu’il préfère fermer les yeux?

 

Pascal Canfin
> Nous venons de trouver un accord sur le marché européen du carbone ! Aucun autre continent n’a une politique aussi ambitieuse pour le climat et pour la décarbonation de son industrie ! Cet accord conclut une année d’accélération sans précédent de la transition écologique de l’Europe. (…)
C'est un nouvel accord européen majeur pour le climat ! Nos indu(stries devront réduire leurs émissions de 62 % d'ici 2030 contre 43 % avant cet accord. Près de 50 milliards d'euros seront disponibles pour soutenir l'innovation et accélérer la décarbonation de l’industrie. Après les récents accords sur le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et le règlement sur la déforestation importée, l'accord d'hier soir sur la réforme du marché européen du carbone clôt une phase d’accélération totalement inédite en faveur du climat

 

Marie-Pierre Vedrenne
> L'accord trouvé sur le Fonds social pour le climat et la réforme du marché du carbone est historique. L'Union européenne a su adapter les instruments à sa disposition pour réaliser son ambition climatique, tout en répondant aux besoins de ses citoyens touchés par la précarité énergétique et la fracture de mobilité. L'Europe tient sa promesse : la transition climatique sera juste, sociale et ne laissera personne de côté !