dimanche 28 octobre 2018

Actualités du Centre. Marc Fesneau, une tête qui émerge au MoDem

Marc Fesneau
On connait la propension de François Bayrou à ne s’entourer que de seconds couteaux et à couper les têtes dès qu’elles dépassent et qu’elles pourraient lui faire de l’ombre.
Une longue litanie de «fidèles» sont partis ou ont été poussés vers la sortie pour avoir voulu ou cru être plus ou moins l’égal du chef.
Sans parler des météorites, attirés par Bayrou et repartis presqu’aussitôt quand ils comprenaient qu’ils n’étaient là que pour mettre en valeur ce dernier.
Dès lors, le MoDem n’a jamais été, jusqu’aux élections de 2017, qu’un outil pour les ambitions présidentielles du maire de Pau.
C’est pourquoi, lors des dernières législatives, les candidats du Mouvement démocrate étaient quasiment tous de parfaits inconnus du grand public et qu’il a même été difficile d’en trouver en nombre suffisant.
Quant à ceux qui avaient une petite notoriété, il s’agissait de la fidèle d’entre les fidèles, la peu charismatique Marielle de Sarnez et de l’intriguant cheval sur le retour Jean-Louis Bourlanges dont on peine toujours à comprendre pourquoi Bayrou a récompensé ses trahisons et dont le centrisme est largement d’opportunisme.
Après les élections, quelques nouveaux ont attirés l’attention, souvent pour le pire, comme le nouveau président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, Patrick Mignola (allié fidèle et sans beaucoup de scrupules de Laurent Wauquiez dans sa région jusqu’il y a peu, aux engagements politiques fluctuants et qui s’est même fendu d’une tribune dans Le Figaro pour prétendre que la France d’Emmanuel Macron était «illibérale»!).
Dans ce paysage assez peu réjouissant, on a vu pourtant émerger celui que l’on n’attendait pas, Marc Fesneau, ancien numéro trois du parti, devenu président de son groupe à l’Assemblée nationale et désormais ministres des Relations avec le Parlement dans le gouvernement d’Edouard Philippe.
Peu connu et relativement discret pendant la longue traversée du désert du MoDem, il s’est révélé un vrai centriste, un homme de conviction, aux propos construits, à la parole consistante, au comportement consensuel, sans esbroufe et effet de manche appréciés et pratiqués par son président, François Bayrou.
Ses promotions successives font de lui clairement aujourd’hui le numéro deux de fait du Mouvement démocrate, poste réservé jusque là à Sarnez pour sa fidélité plus que ses compétences.
Mais cela l’expose et rend sa position plus fragile si l’on se base sur le passé de la formation centriste où Bayrou n’a jamais accepté un possible concurrent sur les scènes politiques et médiatiques.
En revanche, si le MoDem veut devenir un vrai parti qui a un avenir post-Bayrou, alors il semble être la personne qui peut la préparer la transition, la mener à bien quand l’heure viendra et l’incarner.