samedi 10 juillet 2021

Propos centristes. France – Lutte contre la covid19; protection des enfants; bataille pour l’emploi; lutte contre le terrorisme au Sahel; plan pour l’agriculture; lutte contre la fraude financière…

Voici une sélection, ce 10 juillet 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
[Propos à l’issue du sommet du G5 Sahel]
(…) Une réunion a permis entre les partenaires du G5 Sahel et la France d'échanger sur nos priorités et l'évolution de la situation. (…)  Comme vous le savez, j'avais eu l'occasion de m'exprimer au lendemain du sommet de N'Djaména et plus récemment à la veille du G7 sur la logique et les objectifs qui sont à l'origine de cette évolution. Depuis cette date, un intense travail de coordination et de concertation a été mené avec nos partenaires africains, évidemment sahéliens au premier chef, mais plus largement toute la région, avec nos partenaires européens engagés aux côtés du Sahel, également à travers des missions de formation EUTM, des coopérations en termes de logistique ou leur participation à la MINUSMA et concertation aussi avec tous nos partenaires internationaux.
Je constate que ce travail de consultation et d'explication a permis non seulement de rassurer nos partenaires sahéliens et internationaux, mais aussi de consolider leur choix de s'engager au Sahel. A ce titre, les conclusions du Conseil européen du 24 juin ont en effet renouvelé l'engagement des Etats membres à contribuer à l'opération EUTM et à la Task Force Takuba. De nouveaux États se sont même joints à Takuba. Je vais citer ici la Roumanie, qui a décidé ces derniers jours de rejoindre donc Takuba. Dans le même temps, le Conseil de sécurité des Nations unies vient de renouveler à l'unanimité le mandat de la Force des Nations unies, la MINUSMA, au sein de laquelle plusieurs partenaires européens sont également engagés. C'était le 29 juin dernier. La combinaison de ces décisions démontre clairement la continuité de l’engagement international au Sahel. 
En parallèle, et même en amont de ces concertations avec nos partenaires internationaux, nous avons mené depuis plusieurs mois un dialogue approfondi avec nos partenaires sahéliens, qui sont évidemment parties prenantes de ces évolutions. Ces échanges ont débuté dès le début de cette année dans le cadre des échanges que nous avons tenus en préparation du Sommet de N’Djamena. Ils se sont poursuivis sans relâche jusqu'à ce jour et la réunion que nous venons d'avoir dans le cadre de ce sommet du G5 Sahel. (…) Je crois pouvoir dire que ces échanges ont permis de converger à la fois sur le sens, l'opportunité et les modalités des évolutions de notre présence militaire au Sahel. 
Le sens de ces évolutions, de la reconfiguration de notre présence, c'est d'abord le maintien de notre engagement au Sahel. Je veux ici le dire clairement. Nous restons engagés au Sahel parce que cela nous est demandé par les Etats de la région. C'est une évidence qui tend à être perdue de vue et qu'il faut sans cesse rappeler. La France n'a pas vocation, encore moins la volonté, de rester engagée éternellement au Sahel. Nous sommes là parce qu'on nous le demande et pour une durée qui n'excédera jamais ce qu'on nous demande. Cette sollicitation d'appui de la France a été réitérée lors des sommets de Pau et de N'Djaména. Elle est également ressortie sans ambiguïté de l'échange que nous avons eu ce matin. Le sens de notre présence, je l'avais déjà dit dans mon discours à Ouagadougou n'a plus aucun rapport avec les interventions militaires que la France a pu mener par le passé sur le continent africain. Nous avons changé de monde comme de logiciels et notre action militaire est la réponse à une menace globale qui dépasse le continent africain, mais dont les principales cibles et victimes sont aujourd'hui les populations africaines, particulièrement les populations du Sahel. 
Nous devons ici toujours rappeler que cette menace a un nom, celui des deux grandes organisations terroristes, Al-Qaïda et Daesh, et leurs ramifications en Afrique et au Sahel, qui font qu'aujourd'hui, l'Afrique est devenue leur principal terrain d'offensive et de croissance. Nous connaissons ces organisations. Elles ont frappé plusieurs continents, dont le nôtre et jusqu'à notre sol français. Nous n'ignorons rien de leur agenda, mais si elles le dissimulent sous une rhétorique convoquant la moralité et la bonne gouvernance, elles ne trompent personne. Nous savons en réalité que cet agenda ne fait aucun cas du sort et de la dignité des populations africaines et qu'il ne se limite pas à l'horizon d'occuper un territoire ou une capitale. Notre ennemi, ces groupes terroristes aujourd'hui en Afrique, c'est un projet expansionniste, idéologique dont la prise de contrôle d'un territoire sahélien n'est qu'une étape. Et sa réalité au quotidien, ce sont des écoles fermées, des femmes privées de tout droit, des instituteurs assassinés, des préfets chassés, des services publics empêchés, de la misère entretenue, des centaines de milliers de populations déplacées et l'instauration d'un ordre social dégradant les droits humains. Et qu'il s'agisse du rôle de Boko Haram dans la région du lac Tchad et de l'action que vous avez conduite ces dernières semaines, pour contrecarrer ces effets que je viens de citer, comme de la présence de Daesh ou d'Al-Qaïda dans tout le Sahel, c'est bien de cela dont nous parlons. Nos partenaires sahéliens ne veulent pas de ce projet et perdent tous les jours des vies dans cet affrontement. Ce combat n'est pas seulement le leur. L'histoire, les drames, les attaques que nous avons vécus sur notre territoire nous enseignent que ce combat est aussi le nôtre, nous, Français et Européens. C'est pour cette raison que nous le menons à vos côtés et que nous continuerons de le mener à vos côtés jusqu'au sacrifice ultime de la vie de nos propres soldats. C'est aussi pour cette raison que nous restons engagés. 
Mais rester engagés, c'est aussi nous adapter. Depuis la décision d'intervenir au Mali, en janvier 2013, les formes et les modalités de notre appui aux pays du Sahel ont connu plusieurs évolutions. Nous avons régionalisé notre approche, recentré notre action sur la zone des trois frontières, renforcé le pilier civil de notre engagement, créé le cadre aussi d'une coalition pour faciliter l'engagement d'autres partenaires. Notre action s'est ainsi progressivement inscrite dans un cadre de plus en plus internationalisé et de plus en plus partenarial avec les pays de la région. Sahélisation, internationalisation, telles furent les évolutions des trois dernières années sur ce théâtre d'opérations. À titre d'illustration, la part de nos opérations menées conjointement avec nos partenaires sahéliens est aujourd'hui très largement supérieure à la part des opérations que nous menons de manière autonome. 
Aujourd'hui, nous entamons une nouvelle évolution profonde de notre engagement au Sahel. Pourquoi ce mouvement ? Tout d'abord, parce que les succès que nous avons enregistrés nous le permettent. Et c'est le premier fait générateur de cette transformation. Dans les derniers mois de l'année 2019, les deux organisations terroristes que j'ai citées ont tenté de reproduire ce qu'elles avaient tenté au début de la décennie 2010, à savoir instaurer un territoire sous leur contrôle entier, pouvant ensuite servir de plateforme de projection. Ce projet d'enracinement territorial a été entravé, empêché par la concentration des efforts et des forces que nous avions décidée lors du sommet de Pau. Grâce à ce sursaut militaire, un réengagement supplémentaire des armées françaises à une meilleure organisation de notre coordination avec nos partenaires sahéliens, nous avons pu tous ensemble reprendre le contrôle de ces territoires. Le défi est désormais d'amener progressivement dans ces zones un maximum de services aux populations. C'est le sens du sursaut civil que nous avons décidé lors du sommet de N'Djaména et dans lequel le Niger, je dois le souligner, est particulièrement investi. C'est le sens même des actions menées dans plusieurs zones par le Président nigérien. 
Le second fait générateur de cette évolution, c'est l'évolution même de la nature de la menace. Tirant les leçons de leurs échecs, nos adversaires ont aujourd'hui délaissé une ambition territoriale au profit d'un projet de dissémination de la menace. Plus seulement du Sahel mais à l'échelle de l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest. L'illustration la plus pressante de ce changement de paradigme est la pression versée par les groupes terroristes dans les zones se situant à la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. Cette offensive présage malheureusement d'une pression renforcée sur l'ensemble des pays du golfe de Guinée qui est d’ores et déjà une réalité. Face à ce pivot vers des organisations terroristes, l'erreur aurait été de nous garder dans un schéma qui ne correspond plus ni à la géographie, ni de dissémination de la menace. 
La stabilisation de la zone frontière et le reflux de l'emprise terroriste sur cette région nous ouvre aujourd'hui la possibilité de mettre en œuvre, sans plus attendre, la reconfiguration de notre présence, selon des modalités concertées avec nos partenaires et alliés sahéliens. Cette reconfiguration débutera dès les prochaines semaines. Une carte va ici être diffusée qui va vous permettre de visualiser clairement ce vers quoi nous allons nous orienter. En effet, en cohérence avec l'impératif d’endiguer une diffusion de la menace au sud, elle se traduira par une réduction de nos empreintes militaires les plus au nord. Ces fermetures s'étaleront sur le second semestre de l'année 2020 et seront achevés d'ici le début de l'année 2022. Kidal, Tessalit, Tombouctou seront ainsi progressivement dégraffés. 
Notre présence militaire au Sahel s'articulera autour de deux missions. La première consistera à poursuivre la neutralisation et la désorganisation du haut commandement des deux organisations ennemies. La deuxième mission se concentrera sur l'appui à la montée en puissance des armées de la région, largement entamée à travers plusieurs missions historiques mais nous entendons encore densifier. Ces deux missions, nous les tiendrons autour de plusieurs axes d'organisation. 
D'abord d'une dimension terrorisme avec la poursuite de l'action de la Task Force Sabre. Ensuite, elle sera renforcée par une dimension partenariale de combat pour justement s'attaquer et renforcer la lutte contre le terrorisme en accompagnant justement l'action de nos partenaires africains avec des opérations communes. La lutte contre le terrorisme se poursuivra donc autour de la Task Force Takuba dont la reconnaissance dans les conclusions du dernier Conseil européen et dans le nouveau mandat de la MINUSMA illustre la dimension profondément européenne et multilatérale. 
La Task Force Takuba aura donc une mission de lutte contre le terrorisme. Elle s'inscrira dans un partenariat étroit et elle sera coordonnée depuis le poste de commandement de Niamey avec les armées du G5 Sahel. Elle aura une nation cadre, un Etat cadre, la France, et elle agrégera plusieurs nations partenaires. Nous avons d'ores et déjà, aux côtés de la France, neuf partenaires européens. Nous avons sollicité plusieurs autres partenaires non-européens et nous sollicitons sur des missions d'appui des partenaires africains. La carte ici rend compte du champ de la mission actuelle de la Task Force Takuba. Mais les discussions que nous avons eues aujourd'hui avec le Président  [nigérien] Bazoum nous permettent justement d'élargir celles-ci et d'avoir une feuille de route qui - nous allons y travailler dans une semaine - permettrait évidemment d'avoir un rôle accru ensemble et ce partenariat de combat et de lutte contre le terrorisme également, au Niger. La France maintiendra en son sein une contribution significative en étant accompagnée des Italiens, des Danois, des Portugais, etc. 
A côté de cette lutte contre le terrorisme, il y a la mission, je le disais, de montée en puissance des armées de la région. A cet égard, nous concentrerons notre appui à travers deux dimensions : une dimension coopération pour former, entraîner, équiper, conseiller les armées partenaires. La deuxième mission, c’est la montée en puissance des armées de la région. 
La dimension coopération, je le disais, sera renforcée et s’appuiera notamment sur le dispositif de partenariat militaire opérationnel existant à l'échelle régionale de l'Afrique de l'Ouest. Elle se mettra en place en synergie avec nos partenaires et avec les missions internationales, en particulier l’EUTM. Outre la préparation à l'engagement opérationnel, il s'agit de construire des outils de défense capables de former, d'entraîner et de gérer dans la durée les soldats, d'entretenir les matériels, d'acquérir aussi des compétences. Et donc nous aurons dans cette dimension coopération à continuer à monter en puissance au travers de EUTM et à le compléter par des coopérations bilatérales que nous ferons à l'égard de l'ensemble des nations du G5 Sahel. Nous accompagnerons cette transformation des outils de défense par du conseil et de l'appui au commandement, et donc des partenariats et des coopérations humaines dans la durée. 
Il y aura aussi une dimension réassurance pour demeurer en permanence en mesure d'intervenir rapidement au profit des forces alliées ou partenaires grâce à nos capacités aériennes déployées à partir du Niger. Nos partenaires bénéficieront aussi du maintien de certaines capacités essentielles au Mali — santé, aéromobilité, force de réaction rapide — et le Tchad restera enfin un élément clé de notre dispositif avec le maintien d'une présence aérienne et terrestre significative et orientée également vers la coopération avec les forces armées tchadiennes. Et donc vous le voyez, ce soutien aux armées de la région aura une composante coopération et formation et une composante réassurance avec Niamey qui sera très fortement musclé, si je puis dire, des forces aériennes qui seront placées là, le commandement central de la Task Force Takuba et le commandement de la coordination entre Takuba et les dispositifs des forces conjointes du G5 Sahel. Cette transformation, cette évolution de notre dispositif, nous la mettrons en œuvre donc dans les prochains mois. Et elle est celle qui nous paraît le mieux répondre, évidemment, à l'évolution de la menace. Ce nouveau dispositif, sera coordonné et commandé depuis nos éléments présents au Niger. 
En temps voulu, donc, une fois ce cheminement fait, l'opération Barkhane sera fermée. Ce transfert de commandement se fera tout en maintenant notre présence militaire existante, comme je l’évoquais, au Tchad. En parallèle, nous aurons un effort régional de coopération puisque pourront être mobilisées, comme nous l'avons fait d'ailleurs au début des années 2020, les forces françaises en Côte d'Ivoire et toutes les forces françaises qui appuient dans la région, ce qui est cohérent avec l'élargissement de la menace, comme je l’évoquais tout à l'heure. Je vous rappelle que lors du sommet de Pau, nous avions décidé, lors du sursaut militaire, de mobiliser plusieurs centaines d'effectifs qui étaient présents à Abidjan pour rejoindre Barkhane. C'est dans ce même esprit que nous continuerons d'avoir un appui régional et une sécurisation en appui de ce dispositif que je viens d'évoquer. 
Au final, cette transformation répond à la nécessité de s'adapter à la nouvelle posture des groupes terroristes, d'accompagner la prise de responsabilité de la région et de reformuler ainsi le cadre et les objectifs de notre engagement au Sahel. Il s'agit, bien sûr, d'empêcher deux organisations terroristes de faire du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest leur nouveau terrain d'expansion et d'enracinement, mais il ne s'agit en revanche en aucun cas de nous substituer à la responsabilité et à la souveraineté des États de la zone pour remplir leurs missions de sécurité et de services apportés aux populations. (…)

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
- L’économie française repart et elle repart très fort. Nous pouvons collectivement être fiers, être satisfaits de ce que la puissance de cette reprise nous place au premier rang dans la zone euro. La France est le pays de la zone euro où la reprise et les perspectives de croissance d'ici la fin de l'année 2021 sont les plus fortes. C'est une très bonne chose. Je crois qu'il faut aussi y voir l'effet, les conséquences des outils que nous avons su déployer pendant la crise. En d'autres termes, en ne laissant pas tomber notre économie, les salariés, les travailleurs indépendants, nous avons fait le lit d'une reprise plus forte.

- Avec évidemment, la lutte contre le virus et la bataille de la vaccination qui est évidemment et plus que jamais impérieuse, la bataille pour l'emploi est l'autre grande priorité, j’allais dire, de l'action gouvernementale, de l'ensemble du pays.

- La France, dans son ensemble, s'est battue pour faire face aux conséquences économiques et sociales de cette crise sanitaire, ses conséquences économiques et sociales qui ont été tangibles en matière d’emploi puisqu’entre le début de cette crise sanitaire, donc début 2020 et aujourd’hui, le chômage a progressé de 200 000 personnes. C’est beaucoup, c’est énorme, c’est moins parce qu’on a su déployer, avec l’Europe en particulier, des outils très puissants, c’est moins par exemple que la dégradation de l’emploi qu’on avait observée lors de la précédente crise de 2008-2009. Mais c’est évidemment beaucoup trop et nous comptons encore aujourd’hui 3 700 000 chômeurs en catégorie A. Donc, un chiffre évidemment extrêmement préoccupant.

- Aujourd'hui, pour le dire très clairement, les employeurs, les entreprises et les secteurs professionnels ont deux catégories de problèmes que je vois partout en me déplaçant et je vais partout à la rencontre des territoires. La première catégorie de problème, il s'agit de l'approvisionnement en semi-conducteurs, en bois, en ressources. Alors ça, c'est un vrai sujet qui est international, qui n'est évidemment pas propre à la France et sur lequel le Gouvernement aura l'occasion de s'exprimer et de présenter des modalités d'action dans quelques jours. Le second sujet ce sont les difficultés à recruter. Évidemment, on ne peut pas se satisfaire d'une situation où nous avons un chômage qui est fort, qui est élevé et, d'autre part, des demandes d'emploi de plus en plus nombreuses et c’est heureux, qui ne sont pas satisfaites. Donc, je décrète aujourd'hui la mobilisation générale.

- On ne peut pas avoir lancé un plan de relance très ambitieux comme celui que nous avons lancé, décuplé dans les territoires avec des accords, avec les régions, les départements et les communes, si ça ne se traduit pas le plus possible par des créations d'emplois ou des retours dans l'emploi de nos concitoyens.

- Chaque agence de Pole emploi réalise en moyenne 4 évènements hebdomadaires «Tous mobilisés», du «job dating» au webinaire et, dans le même temps, recontacte toute entreprise dont le recrutement n'a pas abouti dans les 30 jours avec la prestation «Action Recrut’». Nous allons accompagner et amplifier le rebond en facilitant, concrètement, la mise en relation entre ceux qui cherchent des compétences et ceux qui en disposent. Chaque recruteur doit pouvoir avoir accès à une main d'œuvre qualifiée, formée et disponible sur son territoire.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
- Avec une filière pollueur-payeur dédiée au tabac, ce sont les fabricants de cigarettes qui paieront pour le nettoyage des mégots. (…) Chaque mégot dans la mer pollue 500 litres d’eau avec de l’arsenic, du plomb, du cyanure. L’équivalent de 3 millions de piscines olympiques sont potentiellement polluées par an. Ce chemin vers la mer commence trop souvent par une plaque d’égout. Un geste simple : poubelle ! (…) Et ce sont les collectivités qui paient pour nettoyer. Grâce à la nouvelle filière pollueur-payeur sur le tabac, ce sont les cigarettiers qui verseront 80 millions d'€ par an pour financer les opérations de nettoyage.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Je viens de recevoir les conclusions du groupe de travail sur la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants. Nous poursuivons et renforçons notre action avec un plan d’actions en 8 axes qui sera mis en œuvre dès la rentrée 2021.

- Professeurs et personnels de l'Éducation nationale : merci pour votre engagement constant au service des élèves et de leur réussite, dans un contexte à nouveau marqué par la crise sanitaire. Bonnes vacances à toutes et à tous !

 

Florence Parly (ministre des Armées)
Signature avec  le secrétaire à la Défense américain Lloyd Austin d’une convention pour renforcer la coopération de nos forces spéciales. Face au terrorisme, nos forces spéciales ont développé une véritable fraternité d’armes. Cette convention approfondira les liens exceptionnels qui ont été tissés.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- Heureux et fier de présider la première journée nationale de célébration de la police nationale. Policiers, merci de ce que vous faites pour nos concitoyens et pour la République. A travers cette journée, la Nation vous exprime sa profonde reconnaissance. Quelle plus belle mission pour un Français que de servir la patrie. Policiers, soyez fiers de votre devise, soyez fiers de votre engagement, soyez fiers de servir votre pays. Les Français vous sont reconnaissants. «Un pays sans police est un grand navire sans boussole et sans gouvernail.» (Alexandre Dumas)

- Considérer les étrangers pour ce qu’ils font et non pour ce qu’ils sont. Voici notre politique. Le 29 septembre, j’ai demandé aux préfets d’appliquer strictement la loi et donc de retirer et refuser les titres de séjour aux étrangers qui troublent l’ordre public. Bilan: 30 000 retraits ou refus de titre depuis le 1er octobre, dont 10 000 ces trois derniers mois. Les refus de titre sont en hausse de plus de 50% depuis le 1er octobre 2020.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Outre-mer)
[Nouvelle-Calédonie] L’État prendra ses responsabilités. Ce 3e référendum sera organisé sur le modèle de la 2e consultation référendaire saluée par les Nations Unies.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
- [Covid19] Le variant delta progresse dans notre pays. Il faut continuer à appliquer les gestes barrières et se vacciner : faire attention à soi tout en profitant de la vie.

- [Covid19] Le variant delta est plus contagieux, il est en train de remplacer toutes les autres souches. Il sera bientôt majoritaire dans notre pays, probablement ce week-end.

- [Covid19] Il se passe un phénomène proche de celui qu'on a connu l'été dernier. Comme l'été dernier, le virus touche des personnes jeunes, entre 20 et 40 ans, qui font peu de formes graves mais qui sont aussi moins vaccinés.

- [Covid19] Le taux d'incidence remonte, même s'il est beaucoup plus faible. Mais le plus important, c'est la dynamique épidémique : chaque semaine, il y a environ 50% de contaminations en plus que la précédente. Nous devons être vigilants.

- [Covid19] Ce que disent les scientifiques, c'est que si nous avions une vague épidémie forte, le fait de fermer tous les lieux pour tout le monde n'aurait pas plus d'impact que de les fermer pour les seules personnes non vaccinées.

- [Covid19] Nous menons une concertation sur la vaccination des soignants. Depuis qu'on parle de cette question, la couverture vaccinale augmente chez les personnels d'Ehpad, mais il faut que ça aille plus vite. A ce stade, aucune décision n'a été prise. (…) Ma conviction profonde, c'est que la couverture vaccinale des soignants va augmenter. En Italie, il a suffi de considérer que la vaccination serait obligatoire pour qu'on monte à 97% de couverture vaccinale des soignants.

- [Covid19] Il faut respecter les gestes barrières, revenir à la pratique que les Français connaissent bien, le gel hydroalcoolique, le port du masque partout où il est indiqué, la distanciation. Il faut faire attention à soi tout en profitant de la vie.

- [Covid19] Ce que montrent toutes les études, c'est que le vaccin reste efficace contre les formes graves, celles qui emmènent à l'hôpital. En Angleterre, il n'y a plus de corrélation entre les cas graves et les cas positifs.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
- Parce que les liens humains sont essentiels dans les campus et parce que la vaccination s'étend de jour en jour, la rentrée universitaire sera organisée en présentiel. Selon l’évolution de la situation sanitaire, des mesures de freinage pourront être décidées.

- La vaccination est notre meilleure arme face à l’épidémie. Dès la rentrée, des équipes de vaccination mobiles seront déployées dans les campus.

- Afin d’accompagner les plus fragiles et de lutter contre le décrochage et l'isolement, les emplois de tuteurs étudiants et de référents étudiants dans les résidences CROUS seront relancés. Lors du dernier semestre, plus de 3,6 millions d’heures de tutorat ont été réalisées.

- Avec plus de 11M de repas servis depuis janvier, l’application du tarif social de 1 euro s’est révélé être un levier efficace de lutte contre la précarité étudiante. Il sera maintenu pour les étudiants boursiers et les non-boursiers en situation de précarité.

- Le gouvernement poursuit son engagement pour la santé mentale des étudiants qui ont souffert de la crise. Le dispositif « Santé Psy Etudiant » sera maintenu à la rentrée, tout comme les 80 psychologues venus en renfort.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
Parler d’alimentation, c’est d’abord parler de santé. Si nous voulons une alimentation plus durable, il faut lui redonner la valeur qu’elle mérite : valeur nutritionnelle, valeur environnementale, valeur économique.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
Nous sommes déterminés à renouveler en profondeur l'image de la France en Afrique. C'est la raison pour laquelle dès 2017, à Ouagadougou, le Président a affirmé l'ambition de refonder la relation Afrique-France. Quatre ans plus tard, en organisant le Sommet pour le financement des économies africaines, à Paris le 18 mai dernier, la France a été aux avant-postes pour trouver, avec les Etats africains, les organisations internationales et les grands bailleurs internationaux, les voies et moyens d'assurer la soutenabilité de la dette, de continuer à investir dans les infrastructures malgré la pandémie et d'accompagner le financement du secteur privé africain. Cette ambition va bien au-delà de l'économie et du commerce : le discours du Président à Kigali a trouvé un écho très large, tout comme le processus de restitution des œuvres d'art au Sénégal et au Bénin. Enfin, l'initiative européenne Covax, pour favoriser l'accès au vaccin contre la Covid-19 dans les pays du sud et notamment en Afrique, portée par le Président de la République, a également été largement saluée. Nous travaillons d'ailleurs actuellement avec le gouvernement sénégalais sur la construction d'un site de production de vaccin.

- Depuis 2018, à l'initiative du Président de la République, le Sommet Choose France, événement phare dédié à l'attractivité de notre pays, accueille chaque année à Versailles plusieurs centaines de dirigeants des plus grands groupes mondiaux pour les encourager à investir dans notre pays. Le 28 juin, la 4e édition du Sommet a réuni plus de 120 dirigeants d'entreprises. A cette occasion, nous avons réuni le Conseil d'affaires France-Nigéria, visant à faire émerger des partenariats concrets entre des dirigeants nigérians et français.

- Le Gouvernement est déterminé à accélérer encore la politique française d'aide publique au développement. C'est l'objet de la loi de programmation sur le développement, qui consacre l'engagement du Président de la République de porter notre aide publique au développement à 0,55 % de notre richesse nationale en 2022, contre 0,37% en 2017.

- Si nous voulons capitaliser sur la proximité que nous avons avec l'Afrique francophone, nous voulons aussi aller plus loin dans nos relations économiques avec les pays d'Afrique anglophone. Et nous avons une volonté très forte de nouer une relation « gagnant-gagnant » sur du long terme, avec ces pays qui connaissent un très fort dynamisme économique. Au plus fort de la pandémie, les entreprises françaises sont restées en Afrique, là où nombreuses sont les entreprises étrangères à être parties. Nous voulons bâtir des partenariats industriels mutuellement bénéfiques, à l'image de ce qu'a fait l'entreprise Cémoi sur la structuration de chaînes de valeur dans le cacao en Côte d'Ivoire. Les entreprises françaises disposent de savoir-faire très attendus dans l'agroalimentaire, la ville durable, les biens de consommation ou encore l'énergie.

- La France, qui présidera bientôt le Conseil de l'Union européenne, souhaite faire de la relation Afrique-UE, un enjeu clé de sa présidence parce que nous sommes convaincus qu'elle est complémentaire de la relation Afrique-France. Je crois fermement à l'intégration régionale, et à la perspective de nouer des relations entre l'UE et l'Afrique, de continent à continent, en particulier en matière de commerce et d'investissement. C'est le sens de notre soutien au développement de la Zone de libre-échange continentale africaine qui établira à terme un véritable marché intérieur africain. Si nous sommes parfois en concurrence avec nos amis européens, nous sommes aussi bien souvent en partenariat, et nous poursuivons des objectifs communs dans le cadre de notre projet européen. Nous travaillons beaucoup par exemple sur notre autonomie stratégique afin d'être moins dépendants de zones comme l'Asie pour certains produits stratégiques. Nous voulons diversifier nos approvisionnements et nous pensons beaucoup à l'Afrique pour « co-localiser » certaines productions, en particulier au Maroc où je retournerai bientôt pour accompagner la dynamique engagée. Une partie de nos chaînes de valeur y sont en effet déjà implantées dans l'aéronautique ou l'automobile, par exemple.

- [Sommet Afrique-France de Montpellier en octobre] Artistes, universitaires, sportifs et entrepreneurs ont rendez-vous à Montpellier. Un forum d'affaires permettra des échanges entre entrepreneurs français et africains. Les diasporas africaines seront également représentées. Elles sont au cœur de la relation renouvelée entre la France et l'Afrique. Nous voulons aussi nous appuyer davantage sur les entrepreneurs français installés en Afrique, pour bâtir de nouveaux partenariats.

 

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)
- Les services de Bercy sont au cœur de la politique du gouvernement en matière de lutte contre la fraude. Dans ce cadre, le bilan 2020 de Tracfin [Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins] est bon en dépit du contexte particulier de crise. Par rapport à 2019, nous avons enregistré une hausse de 16 % des informations reçues et traitées. L’arrêt de l’activité physique durant les confinements n’a donc pas stoppé les flux financiers illicites. Par exemple, en matière de lutte contre la fraude fiscale, le montant des enjeux financiers des dossiers transmis par Tracfin à l’administration fiscale est estimé à 533 millions.

- La crise a généré de nouvelles formes de fraudes liées aux aides d’urgence, mises en place pour soutenir les entreprises. Des escroqueries très organisées au fonds de solidarité ont été décelées, avec quelques dizaines de dossiers adressés à la justice. Surtout, Tracfin [Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins]  a été extrêmement vigilant pour prévenir, mais aussi sanctionner les fraudes à l’activité partielle. Entre juin 2020 et mars 2021, 110 dossiers de cas de détournement ont ainsi été transmis à la justice, pour un montant moyen estimé à 260 000 euros, ce qui représente un préjudice de 29 millions d’euros. Depuis la fin 2020, des fraudes aux prêts garantis par l’État (PGE) ont également été repérées.

- Parallèlement à la lutte contre les fraudes classiques, Tracfin [Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins] a poursuivi son soutien à d’autres services pour prévenir les potentielles escroqueries moins traditionnelles. Par exemple, en matière de fraude à la TVA sur les quotas de carbone, 53 dossiers ont été instruits sur dix ans, dont l’enjeu financier représente au total 677 millions d’euros. Ce sont des dossiers qui sont financièrement lourds. Tracfin monte également en puissance dans le secteur de la formation professionnelle, avec un nombre croissant d’escroqueries au compte professionnel de formation (CPF), qui est crédité en euros depuis 2019. Les dix dossiers traités entre novembre 2020 et mars 2021 représentent ainsi une fraude de 17 millions d’euros.

- Nous allons poursuivre la lutte contre la fraude aux soutiens d’urgence, qui doivent toutefois bientôt s’arrêter, et contre le détournement des aides au titre du plan de relance de 100 milliards sur trois ans (2020-2022). L’imagination des fraudeurs est sans limite, et d’autant plus lorsque de nouvelles subventions sont mises en place. D’ailleurs, Tracfin [Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins]  doit continuellement adapter ses modalités d’intervention, ce qui signifie poursuivre l’investissement dans l’analyse des données - comme les flux financiers - qui est primordiale dans le secteur du renseignement. La lutte contre le terrorisme est également au cœur de ses missions pour les années à venir. Les capteurs financiers du service sont désormais indispensables à l’identification de nouveaux circuits de financement du terrorisme et participent ainsi à l’effort national de lutte contre le terrorisme et son financement.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
Notre meilleur atout contre le virus de la Covid19, c'est la vaccination. Grâce à la mobilisation des chercheurs et de l’industrie pharmaceutique, les doses de vaccins sont là. Protégeons-nous, protégeons les autres.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
- Lorsqu’on pense au harcèlement de rue, on pense à « la main aux fesses ». Ça, c’est une agression sexuelle, c’est caractérisé comme tel dans la loi. Le harcèlement de rue, c’est tout ce qui vient avant l’agression, c’est l’ensemble des comportements qui créent une situation hostile à l’endroit d’une personne dans l’espace public, jusqu’à l’entraver dans ses déplacements. C’est la suivre, c’est lui demander 40 fois son numéro de téléphone, c’est l’insulter… (…) Ça dépend de quoi on parle. À un moment donné, il était question de dire que siffler quelqu’un, cela allait être du harcèlement de rue. Siffler une personne qui passe dans la rue, c’est mal poli. Je suis d’ailleurs étonnée que certains défendent le droit à siffler. Moi, je n’ai pas été éduquée comme ça. Quand je vois un garçon que je trouve beau, je ne le siffle pas et je ne crie pas : « Hey, beau gosse, retourne-toi, donne-moi ton numéro ! ». Ce qui est traumatisant, c’est : 1/La répétition des faits et 2/Le non-consentement. Quand vous avez quelqu’un qui vous plaît, qui vient vous demander votre numéro de téléphone, que vous le lui donnez et que la discussion s’engage, il y a un consentement de part et d’autre. Ce n’est pas du harcèlement, c’est de la drague. En revanche, quand une personne vous dit : « Donne-moi ton numéro ! », que vous passez votre chemin et qu’elle insiste, là, c’est du harcèlement. Cela vient entraver la liberté des femmes à circuler.

- C’est un fait : il y a beaucoup moins de harcèlement de rue en Corse, très peu d’amendes y sont mises. C’est culturel. En Corse, tout n’est pas parfait, il y a beaucoup de violences conjugales, beaucoup de violences intrafamiliales, mais, dans l’espace public, il y a un respect des femmes. Être suivie par une bande de mecs dans la rue, ça n’arrive que de façon très marginale. En revanche, en Ile-de-France, ça se produit très souvent. Quand j’ai des cousines qui viennent à Paris et qu’elles se promènent à Châtelet ou dans le RER, elles me disent : « Ici, les hommes sont vraiment mal élevés ». Mais, au-delà des régions et des quartiers, cela se produit beaucoup aux abords des transports. (…) On peut citer les abords des gares, des RER et des stations de métro. Les transports en commun, ce sont des lieux qui sont beaucoup plus propices au harcèlement de rue. (…) L’État a déjà mis en place la Sûreté ferroviaire à la SNCF. Il y a aussi une Sous-direction régionale de la police des transports. Mais il faut aller plus loin. Les Régions ont, par exemple, un rôle à jouer pour assurer la sécurité des femmes dans les transports, puisque les transports, c’est de la compétence de la Région.

- [Covid19, confinement et harcèlement] Au début, on s’est dit : il y a moins de monde dans la rue ; il y aura donc moins de harcèlement de rue. En fait, non. Il y avait moins de monde dans la rue, donc plus de situations hostiles. Quand un type vous suit mais que vous avez des témoins qui peuvent intervenir, que vous pouvez vous glisser dans un groupe, ça peut se passer pas trop mal. Mais, pendant le confinement, quand vous étiez seule dans une rue déserte, parce qu’il y avait un couvre-feu, et qu’il y avait une bande de mecs qui vous suivait, vous n’aviez aucun endroit où vous réfugier, les commerces étant fermés.

- Le harcèlement de rue, c’est interdit. Avant, il n’y avait pas de loi pour l’interdire. On pouvait le déplorer, mais ce n’était pas interdit. La loi a d’abord une vocation pédagogique pour fixer ce que la République permet ou ne permet pas. Ensuite, avec la création de l’outrage sexiste, la France a été le premier pays du monde à verbaliser le harcèlement de rue en flagrant délit. Depuis l’entrée en vigueur de cette loi, 3 023 infractions ont été enregistrées par les forces de sécurité intérieures.

- Je déplore qu’il ait fallu attendre 2017 et l’arrivée d’Emmanuel Macron comme président de la République pour qu’on parle enfin du harcèlement de rue comme d’un fait politique. Moi, à l’âge de 14 ans, j’y étais déjà confrontée. Aujourd’hui, une de mes filles a 14 ans. Il y a eu une génération complète entre nous deux avant que des responsables politiques disent : « Tiens, il y a un problème, on va faire quelque chose ».

- La loi prévoit trois séances par an d’éducation à la vie affective et sexuelle en milieu scolaire, mais elles ne sont pas toujours faites. Je pense qu’il y a aussi une responsabilité des parents et de l’ensemble de la communauté éducative. Je pense, notamment, aux surveillants. Quand une jeune fille dit qu’elle est harcelée ou qu’elle est agressée sexuellement, certains adultes ont encore le réflexe de dire que ce n’est pas grave, de minimiser. Le harcèlement sexuel, c’est grave, ça doit être pris au sérieux, y compris pour mettre des barrières. Quand vous avez un adolescent de 14 ans qui harcèle sexuellement une fille, si la réponse des surveillants, c’est : « Ce n’est pas grave, il s’amuse ». Bah, il va considérer que ce n’est pas grave. En revanche, si la réaction des surveillants, c’est de dire : « Tu vois bien qu’elle n’est pas consentante ». Là, ça peut freiner quelque chose.

- [Création de « quartiers sans relous »] L’idée, c’était de donner une appellation dont tout le monde puisse s’emparer pour en débattre et définir ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Par exemple, je ne cesse de dire qu’un « frotteur » est un agresseur sexuel. Parmi les relous, vous avez aussi des gens qui font des choses qui ne sont pas sanctionnées par la loi, mais qui sont pénibles du fait de leur répétition. Quand vous avez quelqu’un qui vous dit : « Oh, jolie robe, mademoiselle ! », c’est aimable. Mais quand vous avez 40 personnes dans une même journée qui vous le disent avec des intonations plus ou moins… ben voilà. Là, c’est relou. Mais il peut s’agir aussi de propos grossophobes. On a plein de femmes, jeunes ou moins jeunes, qui nous disent que les hommes font des commentaires sur leur physique, comme si c’était un bien public et que chacun était appelé à mettre un commentaire comme sur Tripadvisor, en disant : « Trop grosse », « Trop vieille », « Trop plate »… Ça, ce n’est pas admissible. L’idée, c’est d’avoir une cartographie  pour pouvoir déployer les forces de l’ordre dans les points les plus difficiles. Mais on a déjà commencé à faire en sorte qu’il y ait des unités en civil qui puissent intervenir en flagrant délit. La volonté du ministre de l’Intérieur, c’est qu’il y ait de plus en plus de « bleu » dans la rue.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- [Covid19]  Ni panique, ni laxisme ! En Europe, il y a des situations difficiles. Ce serait coupable de laisser croire à nos compatriotes qu’il n’y a pas des alertes dans certains pays européens. Nous avons une arme : le vaccin !

- C’est un succès européen et un succès français. 130 pays au sein de l’OCDE ont accepté ce principe de taxation minimum des grandes entreprises pour éviter le dumping fiscal international. C’est un changement majeur, qu’on porte depuis 4 ans.

- C’était en mars 2019, on nous disait que c’était impossible - Emmanuel Macron: «de la Banque centrale à la Commission (...) toutes nos institutions européennes doivent avoir le climat pour mandat». Hier, la Banque centrale européenne a intégré le climat dans sa politique monétaire!

- [Union européenne] On défendra jusqu’au bout le siège de Strasbourg : c’est l’Europe de la démocratie. On a besoin de ces capitales européennes multiples pour faire vivre notre projet européen ailleurs que dans quelques bureaux de Bruxelles.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
De nouveaux outils vont être déployés à la rentrée pour lutter contre les violences sexuelles intrafamiliales.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
- [SNU] «En 2 semaines, j’ai grandi de 2 ans», ce sont les mots d'une jeune fille, croisée le dernier jour de son séjour de cohésion. En l'organisant pour la 1ère fois dans tous les départements, nous avons franchi une étape importante, au service de la cohésion de notre jeunesse.

- J’ai interpelé l’Autorité Nationale des Jeux face aux méthodes de communication agressives et prédatrices qu’emploient certaines plateformes de paris sportifs. Notre jeunesse n’est pas un fonds de commerce.

- [Abstention des jeunes] Ce lundi et mardi, je mènerai une consultation auprès des partis politiques jeunes, des associations de jeunes et des syndicats jeunes avec un seul objectif : quelles sont les voies et moyens pour augmenter la participation des jeunes aux élections ?

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
Réunion du Comité de suivi sur la protection des mineurs contre la pornographie en ligne. L'adoption des outils de contrôle parental progresse mais reste insuffisante. Nous devons collectivement mieux accompagner les parents pour mieux protéger les enfants.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
- [Adoption par l’Assemblée Nationale du projet de loi relatif à la protection des enfants] Je tiens à saluer la mobilisation des députés qui par la richesse de leur travail ont permis de renforcer encore l’ambition d’un texte préparé depuis près de trois ans en dialogue étroit avec les associations et acteurs de terrain. Un cap essentiel est franchi ce jour pour faire des mineurs protégés des enfants comme les autres.

- Nous lançons aujourd'hui un plan d'actions pour renforcer la prévention et la détection à l’école des enfants victimes d’inceste et de violences sexuelles. Ces mesures seront mises en œuvre dès la rentrée prochaine.

 

Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)

► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
- Alors que la France a été à l’avant-garde de la révolution agricole, elle subit depuis vingt ans un déclassement constant sur la scène mondiale, d’où elle a perdu sa place de locomotive. Or l’agriculture est un pan majeur de notre stratégie de reconquête productive.

- [Agriculture] Le socle de la reconquête passe par la réconciliation entre la quantité de production et la qualité environnementale. Le divorce que l’on a vu se créer en dix ans n’est pas inéluctable. Ça passe par exemple par la prise de conscience que l’agriculture est un puits à carbone formidable, et non une offense à la planète. (…) La relance est utile mais ne suffit pas, prévient François Bayrou. C’est bien un projet de reconquête que je défends.

- [Agriculture] Il faut briser certains fantasmes. Je suis pour la recherche, d’autant que la France est un grand pays de recherche agronomique. On a vécu par exemple la révolution de l’hybridation du maïs qui a multiplié par quatre nos rendements depuis la fin de la guerre. Ce travail sur les espèces fragiles leur permettra de mieux supporter le changement climatique prévisible. Vouloir interrompre cela, c’est absurde et contraire à ce que l’on a fait depuis des milliers d’années.

- [Agriculture] [En ce qui concerne] la gestion de l’eau. On se comporte comme si cela était antinaturel. Mais quoi de plus logique que de retenir de l’eau de surface lors d’épisodes de forte pluviométrie en prévision des périodes de sécheresse. Cela aussi, c’est de la gestion responsable.

- [Agriculture] On ne peut pas se contenter de rester forts dans les vins et les spiritueux. Attaquons-nous aux déficits injustifiés de l’agriculture. De l’avocat bio que l’on pourrait cultiver dans nos frontières, à la pomme de terre que l’on exporte pour ensuite importer des chips et des frites. Cela, c’est de l’agriculture de pays en développement.

- [Agriculture] Quand les agriculteurs français baissent de 30 % leurs intrants chimiques, et que nos voisins comme l’Allemagne ne bougent pas, il y a une responsabilité politique majeure à porter cette équité en Europe et dans le monde. Il est particulièrement important que l’Europe devienne un continent qui sait se défendre face à des productions qui ne respectent aucun de nos standards économiques et sociaux. De ce point de vue, la période actuelle va dans le bon sens.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
- Le statu quo, le fait de se dire que cette crise aurait éteint toute velléité de réformes, n’est pas une option. Il faut continuer à avancer, aujourd’hui plus que jamais, en direction des jeunes, de la compétitivité des entreprises ou encore pour protéger notre modèle social.

- Il y a une aspiration à continuer à transformer le pays qui est intacte chez les marcheurs.

- [Covid19] Il faut prendre les bonnes décisions au bon moment. Or on voit bien que le taux d’incidence est en train de remonter et on doit s'y préparer. Je suis favorable à ce qu’on avance sur l'obligation vaccinale pour les soignants, les test PCR payants, l’extension du pass sanitaire.

- [Environnement dans la Constitution] Le Président de la République a souhaité être fidèle à la volonté des citoyens de la Convention Citoyenne pour le climat, le Sénat en a décidé autrement. Nous souhaitions une réforme ambitieuse. C’est encore une fois un rendez-vous manqué de la droite avec l’Histoire.

- Ce qui a fait notre force en 2017 c’est d’abord de partager une vision et ensuite de fédérer. Il ne faut pas se tromper de sens si on veut à nouveau avoir l’écoute de nos concitoyens.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Bien sûr que nous sommes un peuple politique ! Tant s'engagent au quotidien dans la vie de la Cité, pour une cause, par solidarité, pour des idées. Mais il y a une désaffection pour l'homme politique. A nous de regarder cette réalité en face et de retourner au contact !

- .Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon et consort sont en boucle depuis 30 ans sur les mêmes sujets. Nous, nous souhaitons préparer l'avenir, faire face aux nouvelles menaces dont nous devons protéger les Français : le réchauffement climatique, mais aussi par exemple les risques cyber.

- Quand Xavier Bertrand sera fatigué d'annoncer chaque semaine sa candidature à l'élection présidentielle, alors peut-être parlerons nous du fond. Par exemple de son bilan comme ministre du Travail, quand le chômage a augmenté de 30% !

 

● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)

- [Covid19] Je ne suis pas pour l'obligation vaccinale, je suis pour que chacun assume les conséquences de ses choix. Et donc je souhaite que si les restrictions de liberté reviennent, les personnes vaccinées en soient dispensées !

- [Covid19] Il est impératif que les enseignants soient tous vaccinés avant la rentrée prochaine. Il n'est pas envisageable que des enfants ratent encore des cours à cause du Covid19. C'est pourquoi les enseignants et les soignants doivent obligatoirement se faire vacciner pour travailler.

 

● Mouvement radical
Laurent Hénart (président)

- Nous voulons redonner confiance aux citoyens dans leurs institutions locales et nationales, dans la République et dans le fait d'aller voter.

- [RN] Ce parti est toujours aux portes du pouvoir. Quand on est sur le terrain, on constate que la colère et le ras-le-bol des gens n'a pas disparu ou diminué. Le RN se nourrit des faiblesses en matière de laïcité, du sentiment dans certains territoires, les zones les plus rurales et les banlieues, d'être relégué, oublié.

- [Covid19] Le Mouvement radical est favorable à la vaccination obligatoire non seulement des soignants, mais aussi des agents et des personnels qui sont dans les services publics en contact avec le public.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- 169 «enfants du djihad» ont été rapatriés en France. En Syrie ils étaient en danger. S’ils y restaient ils seraient devenus des dangers. Ce sont des victimes de la folie de leurs parents. Cette folie n’est ni héréditaire ni une fatalité pour ces enfants.

- Contre le terrorisme jihadiste, on ne gagne qu’en conjuguant les forces. C’est la raison pour laquelle la France est à la fois fermement ancrée dans l’alliance avec les Etats-Unis, à l’avant-garde de la défense européenne et au côté de nos partenaires en Afrique et au Moyen-Orient.

 

Stéphane Séjourné
[Présidence slovène de l’Union européenne] Je distingue les priorités constructives slovènes qui permettront à l’Europe d’avancer, et la situation politique inquiétante d’un pays qui se revendique de plus en plus ouvertement illibéral.

Pascal Canfin
- [Opinion: Une nouvelle stratégie de finance verte européenne qui ouvre de nouveaux territoires]
Mardi, la Commission européenne a publié sa nouvelle stratégie de finance verte (RSFS). S'appuyant sur le premier plan d'action publié en 2018, elle représente une nouvelle étape clé pour verdir le secteur financier et aligner notre économie avec l'accord de Paris.
Le premier plan d'action - avec la taxonomie, la refonte du reporting non financier (CSRD, SFDR) ou l'élaboration de normes (EU Paris-aligned Benchmarks, European Green Bond standards) - a permis de développer un premier pilier en matière de finance durable : accroître la transparence (moins de greenwashing), développer des définitions communes pour les activités durables et accélérer la collecte de données.
La stratégie est présentée à un moment où des décisions sans précédent sont prises : l'affaire Shell, l'arrêt de la loi sur le climat en Allemagne, les récentes décisions prises par la FED, le NGFS qui lance un nouveau groupe d'étude sur les risques liés à la biodiversité, la BCE qui revoit sa stratégie pour intégrer le changement climatique...Ces décisions façonnent une nouvelle dynamique, ouvrant de nouvelles frontières dans le domaine de la finance durable. La stratégie fait écho à cette dynamique et ouvre la porte au développement d'un second pilier, qui touchera directement le cœur de la régulation des marchés financiers.
Prenons par exemple l'intégration du risque climatique dans les règles prudentielles. Le développement de stress tests sur l'exposition des banques au risque climatique et la manière dont elles l'intègrent placeront les questions climatiques au cœur du réacteur. L'objectif est clair: nous passerons de "vous devez collecter des données" sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance à "vous devez les intégrer dans votre système de gestion des risques". Plusieurs approches sont possibles et peuvent être combinées. On peut baisser les charges de capital ou le niveau de risque associé aux investissements durables. Les actifs fossiles peuvent également être considérés comme intrinsèquement plus risqués car ils sont plus susceptibles de devenir des actifs échoués. Aujourd'hui, on considère qu'investir dans un parc pétrolier ou éolien présente le même niveau de risque. Cependant, ce n'est pas le cas si l'on prend l'évolution attendue des politiques publiques. L'évolution technologique va s'accélérer. Les investissements passés ou futurs dans des industries à forte intensité de carbone comportent désormais un risque supplémentaire de devenir non rentables à moyen terme. Cela doit être traduit dans les règles.
Un autre exemple ? Regardez les normes comptables : jusqu'à présent, il était presque tabou de soulever, sur ce sujet, la question de l'intégration de la problématique de la durabilité liée aux risques climatiques. Aujourd'hui, la Commission européenne met clairement la question sur la table, une première mondiale. Dans une économie dont la trajectoire vers la neutralité climatique est claire, il est essentiel que les investisseurs, les prêteurs, les gestionnaires aient accès à des données intégrant ces informations pour les aider à évaluer correctement la valeur de l'entreprise. C'est pourquoi la décision de la Commission de travailler sur la manière de refléter les risques liés à la durabilité dans les normes d'information financière et la comptabilité est une bonne nouvelle. Nous devons nous assurer que les règles comptables sont toujours adaptées à la neutralité climatique.
Un dernier exemple ? La décision de la Commission d'évaluer le risque systémique potentiel que représente la destruction de biodiversité. En effet, alors que nous progressons rapidement en matière de règlementaire pour les questions climatiques, il faut reconnaître que l'agenda sur la biodiversité n'est pas encore aussi mûr que celui du climat. Cependant, il existe un consensus croissant sur le fait qu'il est essentiel d'accélérer les travaux sur cette question. La décision de la Commission de préparer un rapport d'ici 2022 afin d'évaluer les risques financiers systémiques potentiels liés à la destruction de la biodiversité, tant au niveau micro que macro, ouvre une nouvelle dynamique très attendue au niveau européen. Elle complète la décision récente du NGFS de lancer un groupe d'étude sur la biodiversité et la stabilité financière afin d'établir une approche factuelle de la manière dont les banques centrales et les autorités de surveillance pourraient remplir leurs mandats dans le contexte de la destruction de la biodiversité, en mettant l'accent sur l'utilisation des terres et la déforestation.
Ces exemples montrent que la stratégie pose toutes les bases pour permettre un changement d'échelle dans le domaine de la finance verte. Un changement d'échelle en termes de volume d'investissements verts, mais aussi un changement d'échelle en termes d'intégration des risques climatiques et autres risques environnementaux par le secteur financier.
En termes de volume, pour réaliser nos objectifs climatiques en Europe en 2030, nous devons combler un déficit annuel d'investissements climat de 350 milliards d'euros selon les chiffres de la Commission européenne. Cela signifie que sans un plan de financement crédible couvrant les besoins en investissements publics et privés, nos ambitions ne resteront que des objectifs. Étant donné qu'environ deux tiers du déficit est lié à des investissements privés, je me félicite de la décision de la Commission d'effectuer un test de résilience du secteur financier européen conformément aux objectifs du paquet Fit-for-2030 et d'aider les États membres à évaluer d'ici 2023 la contribution du marché financier aux objectifs climatiques - c'est-à-dire le déficit d'investissements climat - qui couvrira les banques, les gestionnaires d'actifs, les fonds de pension et les compagnies d'assurance.
De nombreuses autres propositions sont incluses dans la stratégie, telles que la clarification des obligations fiduciaires des fonds de pension, la garantie de la prise en compte des risques ESG par les agences de notation, la poursuite des travaux sur le retail, la révision des obligations pour les investisseurs, ou le travail en parallèle au niveau international pour s'assurer que d'autres pays ou régions suivent l'exemple de l'Europe. 
Avec cette nouvelle stratégie, nous passons d'une phase de transparence, de divulgation et de collecte de données à une nouvelle phase où la gestion des risques et l'évaluation de la valeur des entreprises devront intégrer le changement climatique. Il reste beaucoup à faire pour construire tout cela, mais les lignes bougent. 

- Je salue la décision de von der Leyen de surprendre l’approbation du plan de relance hongrois en raison de l’absence totale de transparence sur l’utilisation des fonds. Nous avons mené cette bataille avec le groupe Renew Europe et nous en sommes fiers.