vendredi 22 août 2014

Une Semaine en Centrisme. Présidentielle 2017: Le candidat centriste et la primaire UMP

Imaginons, comme on l’entend un peu partout du côté de la Droite en ce moment, une primaire ouverte de l’opposition républicaine actuelle (c’est-à-dire UMP, UDI, Mouvement démocrate) pour la désignation du candidat commun à la prochaine élection présidentielle.
D’après vous, de quel parti viendra celui qui l’emportera?
Si vous avez répondu UDI ou Mouvement démocrate, c’est que vous avez une foi dans les partis centristes qui vous honorent mais qui est peut-être un peu excessive…
Dès lors, il faut être clair, toute primaire de l’opposition actuelle se limitera en fait à désigner le candidat UMP pour la présidentielle de 2017.
A moins que l’UDI, le Mouvement démocrate ou leur nébuleuse l’Alternative, ne devienne le parti principal de l’opposition, ce qui est encore aujourd’hui plus du domaine de la foi que de la réalité.
S’il s’agit donc d’une primaire commune, le Centre n’aura pas de candidat à la principale échéance démocratique de la France sous la V° République.
Et qui n’a pas de candidat à cette élection, n’est pas un courant majeur de la vie politique nationale.
Bien entendu, cette primaire sera l’occasion pour les centristes de monnayer leur soutien.
On parle déjà d’un ticket Juppé (président) – Bayrou (premier ministre) depuis que l’ancien premier ministre de Jacques Chirac a annoncé son intention de concourir à la primaire.
Reste que le Centre n’est pas la Droite et que leur ralliement à une primaire où l’on mélangera les deux courants politiques sera une nouvelle preuve que les centristes actuels ne peuvent exister sans les droitistes ainsi que de leur incapacité à se présenter devant les Français comme une alternative crédible au PS et à l’UMP.
Oui mais il y a le problème Front national rétorquent ceux qui prônent cette primaire de la Droite et du Centre afin que le candidat de l’extrême-droite (selon toute vraisemblance une candidate, Marine Le Pen), ne soit présent au second tour face à celui de la Gauche.
Cette objection à une candidature du Centre a, certes, de la substance mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.
Ainsi, tous les scénarios sont possibles.
D’abord que ce ne soit pas un 21 avril 2002 à l’envers (où Jean-Marie Le Pen fut présent au second tour face à Jacques Chirac) mais un nouveau 21 avril 2002 avec un candidat de la Droite face à celui de l’extrême-droite, suite à une nouvelle déliquescence du candidat de la Gauche.
Ensuite qu’après les primaires de chaque parti, il est toujours possible face à la conjoncture, face aux sondages que des alliances se nouent et que des désistements se fassent avant l’élection si la situation le nécessite.
Enfin, que ce soit un candidat du Centre qui soit au second tour…
Sans oublier une déconfiture du Front national.
Tout cela milite sans conteste pour que les partis centristes désignent, quoi qu’il arrive, un candidat lors d’une primaire centriste.
Il sera toujours temps, ensuite, d’agir en fonction de la réalité du moment.
Et, avec un candidat désigné, les centristes seront alors en position de force pour toute négociation.
Ceux qui militent aujourd’hui pour une primaire commune sont ceux qui, à droite, veulent avant tout récupérer à peu de frais un électorat centriste.
Encore faut-il que ce dernier ne se sente pas instrumentaliser et le veuille bien.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC