dimanche 23 janvier 2022

Propos centristes. France – Covid19: entrée en vigueur du pass vaccinal / Sécurité des Français / Relocalisations d’entreprises / Régulation européenne sur le numérique…

Voici une sélection, ce 23 janvier 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
> [Covid19] Le Conseil constitutionnel a validé ce jour la quasi-totalité des dispositions adoptées par le Parlement. Le pass vaccinal entrera en vigueur dès ce lundi.

> [Covid19] je voudrais dire une nouvelle fois, inlassablement, le soutien qu'à travers moi, la Nation apporte à tous ces professionnels et j'ajoute à tous ces bénévoles, qui font face, en particulier dans le secteur de la santé, à cette crise sanitaire terrible par son intensité, par sa durée. Elle affecte le monde entier, et notre pays en particulier. Je ne sais ce que l'histoire en retiendra, il est évidemment beaucoup trop tôt pour le dire, mais je voudrais, au-delà de toutes les discussions, les divergences, parfois les polémiques inévitables dans une grande démocratie, vous dire ma fierté de ce que je vois, vraiment, de tous ces gens qui se mobilisent inlassablement, qui ne décrochent pas face à l'adversité, qui se serrent les coudes, qui ne recherchent pas la lumière, qui ne disent rien, mais qui agissent au quotidien, depuis des mois et des mois, et qui sont toujours là.
Je veux saluer la résilience du peuple français, de ceux qui sont en première ligne, mais finalement, quelque part, nous le sommes tous, c'est aussi le propre des crises. Bien sûr, on attend beaucoup des pouvoirs publics et du service public, de l'État en premier lieu, et c'est parfaitement normal. Nous essayons, nous aussi, d'être à la hauteur de ce rendez-vous historique. Mais la force de ces crises, c'est de montrer si le peuple tout entier, chacun de nous, dans notre responsabilité individuelle et collective, nous faisons face et de ce point de vue-là, évidemment, on peut mettre l’accent sur les comportements non adaptés. Mais ils ne doivent pas cacher l’immense mobilisation partout dans le pays que je parcours en permanence, que vous, nous pouvons ensemble constater.
Alors, évidemment la crise n’est pas finie, chacun le sait : elle évolue. Nous devons nous adapter en permanence, pour faire face. Quelle est notre responsabilité collective ? Bien sûr de faire face. Je viens de l’indiquer comment digérer la crise, si tant est que ce mot soit le plus adapté. Il s’agit de soigner, de vacciner et de prévenir ; d'adopter aussi, ne l'oublions pas, toutes les mesures économiques et sociales qui sont nécessaires pour faire face à toutes les conséquences de cette crise. Ne laisser tomber personne comme nous nous sommes ensemble employés à le faire depuis le début. Mais je crois que ce que l'on attend aussi de nous, c’est de tirer et au plus vite toutes les conséquences que cette crise appelle. Tout ce qu'elle a mis en évidence : nos forces, j’y faisais référence, mais aussi nos faiblesses, nos retards, nos difficultés. Rien ne serait pire, me semble-t-il, que de se dire : bon, on essaie de gérer, on colmate, on y arrive, on va s'en sortir, bien sûr. Mais il faut faire un arrêt sur image et se dire voilà : qu'est-ce qu'on en retire de tout ça ? À commencer, bien sûr, par notre système de santé. On peut tous ce le dire car je pense que c'est une responsabilité collective. Oui, nous n'avons pas suffisamment investi dans notre santé publique pendant des décennies. Nous devons réinvestir notre système de santé. C'est un des enseignements majeurs de cette crise.
> [Système de santé] L'hôpital et les services de santé en général ont d'abord comme première richesse des femmes et des hommes, des femmes et des gens. Le cap est clair, il a été fixé dans ce qu'on appelle « le Ségur ». Ce dernier est le fruit d'une négociation entre partenaires sociaux. Ce n'est pas une décision que le Gouvernement aurait prise seule. Je veux vous rappeler ses 3 dimensions fondamentales qui nous réunissent, j'en suis persuadé.
Les hommes et les femmes d'abord, c'est quoi ? Pour aller à l'essentiel, c'est d'abord des revalorisations salariales parce qu'il est capital d'attirer et de conserver. Vous voyez bien la situation actuelle : nous avons beaucoup de postes vacants. Non pas que nous aurions serré les budgets, mais parce que nous n'arrivons pas à pourvoir des postes budgétaires créés. Il y a une grande confusion que certains, c'est la période, veulent entretenir. J'ai connu des périodes, effectivement où les postes n'étaient pas pourvus parce qu'ils étaient supprimés. Bien sûr, ce n'est pas le cas aujourd'hui. Donc, il faut rendre à nouveau attractif pour tous les personnels le fait de travailler dans la santé. Le Ségur sur ce volet-là, c’est 10 milliards d'euros. Alors, ah bien sûr, sitôt signé, ce n'est pas assez, mais enfin 10 milliards d'euros, j'appelle l'attention, je l'ai déjà dit : « c'est mesurable », c'est le plus gros effort jamais réalisé d'un seul coup depuis la création de la Sécurité sociale, au bénéfice des personnels hospitaliers en particulier.
Tout le monde ici le sait, les moyens donnés à notre santé, ça s'appelle « l'ONDAM », l'Objectif national des dépenses d’assurance maladie. Sur les 10 dernières années jusqu’en 2017, l'Ondam exécuté chaque année en moyenne est de 2,35 %, alors que nous savons tous que les dépenses de santé, les besoins des hôpitaux, compte tenu du vieillissement de la population, des exigences techniques et médicales, etc progressent plus vite. Nous sommes passés, nous sommes passés à un rythme, à un rythme de 4,75 % et cette année, l'Ondam que vous avez voté, mesdames et messieurs les parlementaires s'élève à 5,6 %. Nous avons changé de braquet. Il y aura toujours des gens, ce qui est compréhensible, pour dire que c'est encore insuffisant. Pour dire que dans les mesures que nous avons décidées, il y a un simple rattrapage. Certes, mais la tendance est engagée, elle était indispensable. Il en va de même sur les qualifications et les formations, sujet essentiel.
Je l'ai déjà dit, je ne vais pas me répéter, mais quand même, on manque de médecins. Pas qu'à l'hôpital. Les médecins, on les recrute en application de ce qu'on appelle le numerus clausus. Tout le monde connaît cela. Il a été créé en 1972. Cette année-là, le numerus clausus annuel, mesdames, messieurs, s'élevait à 8 588. En 2017, à 8 124. Plus bas. Comme si entre 1972 et aujourd'hui, la population n'avait pas augmenté, comme si la population n'avait pas vieilli et était donc, comme on vous dit, plus requérante en soins. Comme si les pratiques des médecins et leur temps de travail n'avaient pas évolué. Et là, on fait semblant de s'étonner quand même ! C’est étonnant, on manque de ressources médicales. Vous vous rendez compte ? Et que fait le Gouvernement ?
Nous avons desserré le numerus clausus très fortement. Nous sommes aujourd'hui très précisément en 2021 à 10 648. Mais je ne peux pas vous dire que ces gens-là arriveront demain matin. Parce qu'il faut un certain temps, comme aurait dit Fernand Raynaud, pour former un médecin. Heureusement d'ailleurs. De la même façon – je dis cela devant la présidente de région, car nous n'aurions pas pu le faire sans eux – nous avons très fortement augmenté les places dans les instituts de formation de soins infirmiers : +20 % d’un coup, et dans les instituts de formation d'aides-soignants. Tout cela est concret. Il a fallu trouver de la place, on s’y est tous mis. Je suppose que tel fut le cas dans cette belle région. Mais là non plus, ils ne peuvent pas arriver du jour au lendemain. Même si vous le voyez, on fait appel à des étudiants, que ce soit en médecine ou infirmiers. Bon, bref, la tendance est là. Il faut qu'on se serre les coudes dans l'intervalle, qu'on trouve des solutions innovantes et vous le faites et nous le faisons. Mais cette prise de conscience est très concrète. Elle est à l'œuvre.
Nous posons aujourd'hui une première pierre. Cela veut dire qu'il faut faire des travaux considérables et ô combien nécessaires dans notre système hospitalier. Ça s'appelle cette fois-ci le volet investissement du Ségur, qui touche évidemment les établissements de santé public ou privé, et les EHPAD, et les EHPAD, 19 milliards.
On a connu le plan Hôpital 2007, le plan Hôpital 2012 : c'était très bien, mais celui-là, c'est deux fois les deux réunis. Nous réinvestissons la santé. C'est un impératif. Si nous ne le faisons pas, nos compatriotes ne reprocheraient pas tant d’avoir mal géré la crise sanitaire, je pense que nous faisons collectivement nos meilleurs efforts, mais de ne pas avoir su en tirer les conséquences structurelles qu’elle appelle immanquablement.
Et il y une troisième conséquence sur un autre secteur où nous avons trop longtemps baissé la garde : c’est l’innovation et la recherche en santé. Quel Français, quel responsable de tout bord n’a pas été, comment dirions-nous, ému, contrarié, froissé, blessé par le fait que la France, le pays de Pasteur n’ait pas été dans la course au vaccin ? Mais là aussi, pardon, quand on regarde aussi les investissements de la France dans ce domaine, les difficultés procédurales de tous ordres qu'on a mis dans la mise sur le marché des innovations, des produits de santé, des médicaments, ne faisons pas semblant de nous étonner.
Nous ne sommes pas là pour pleurer sur le lait renversé, on est là pour regarder l'avenir. Nous avons réinvesti le sujet des investissements. (…) Il y a eu le Plan de relance. Et puis, il y a maintenant France 2030. Parce que derrière, effectivement, il faut mieux faire travailler la santé, l'innovation et la recherche, l'industrie. Là aussi, dois-je rappeler à cette docte assemblée que depuis 1980, en moyenne annuelle, la France a perdu 50 000 emplois industriels. Je ne vais pas me réjouir que depuis 3 ans, on en a recréé 30 000 parce qu'on est encore loin du compte. Mais si je croise ces sujets de santé et ces sujets de recherche, d'innovation et d'industrie apparaît un mot: la souveraineté. Tous ces masques produits dans le Sud-Est asiatique, tous ces produits de santé que nous avons laissés se délocaliser, je veux vous dire la fierté qui a été la mienne, une des plus grandes fiertés, est de permettre des relocalisations. (…) Il y a plein d'exemples de relocalisations nationales pour créer des produits de santé, des médicaments, des médicaments thérapeutiques, des productions industrielles dans ce secteur de la santé. Il n'y a pas que des grandes entreprises, il y a beaucoup de PME innovantes (…)  partout sur le territoire national.

> Nous avons des impératifs d'un meilleur aménagement du territoire. Oui, c'est une question de souveraineté qui est à la clé. Et pour nous, la souveraineté ce n’est pas le repli, ce n’est pas l’enfermement. On ne tourne pas le dos au monde, et encore moins à l’Europe. Et je veux revendiquer, au moment où la France assure la présidence du Conseil de l’Union européenne, tous ces projets à la fois qui visent à mieux protéger l’Europe, je pense en particulier à la taxe carbone aux frontières, mais aussi à tous ces projets dans le cadre de la relance européenne visant à relocaliser, à permettre, à donner à nos industriels des moyens et de la compétitivité pour produire en Europe et en France. Ce sont des enjeux essentiels qui sont devant nous. (…)
Nous allons aller bien au-delà ensemble. Nous allons renforcer notre pays dans toutes ses dimensions. Les enjeux sont là. On les atteint d’autant mieux qu’on est unis. Unis, c’est se retrouver sur l’essentiel, ce n’est pas gommer les différences politiques, bien sûr. C’est la force de notre histoire et de notre démocratie. Mais il y a des moments en particulier lorsque l’on est confrontés à des crises profondes où nous devons savoir sur l’essentiel au moment où d’autres vont chercher au contraire à diviser, à fracturer le peuple français, nous devons, comme nous le faisons au service de projets, au service de nos concitoyens, nous retrouver autour de l’essentiel, c'est-à-dire la République.

> Du concret, toujours. Le 12 décembre 2020, j'ai engagé la départementalisation de France relance: partout, État et collectivités ont uni leurs forces pour la relance et la transition écologique.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> La construction d’une souveraineté numérique européenne, dans toutes ses dimensions de sécurité, d’innovation ou de régulation, est une priorité majeure de la présidence française du Conseil de l’Union européenne. Nous en parlerons les 7 et 8 février à Paris dans le cadre de la Conférence que nous organisons pour y contribuer. L’adoption du DSA [Digital services act] peut être un pilier de cette souveraineté et l’avancée décidée par le Parlement européen nous en rapproche. Nous poursuivons nos efforts. 

> Réunion ministérielle des partenaires internationaux d’Haïti à l’initiative du Canada: j'ai exprimé le plein soutien de la France:
- Sécurité : renforcement de notre coopération avec la Police nationale d’Haïti
- Humanitaire : notre aide atteindra 6,5 millions€ en 2022.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
> Les attaques récurrentes envers des élus ne font progresser aucune idée, aucune revendication. C’est une voie sans issue, méprisable et profondément condamnable.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> Une fois de plus, une fois de trop, un élu de la Nation a été agressé en marge d’une manifestation. J’adresse mon plein soutien au député. Ces comportements sont inacceptables et appellent à l’unité.

> Les 35 ans d’Erasmus c'est 12 millions de bénéficiaires et autant d'expériences partout en Europe. La mobilité pour tous est une priorité! A l'occasion de cet anniversaire, heureux de rappeler que le doublement du budget Erasmus Plus va permettre aux lycéens d'en bénéficier beaucoup plus!

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
>  Mieux réguler les géants du numérique est une priorité de la présidence française. A la suite de l’accord entre États membres le 25 novembre dernier, l’adoption par le Parlement européen de sa position sur le Digital Services Act est une excellente nouvelle. Nous travaillerons pour faire aboutir la négociation et ainsi mieux réguler les contenus et l’accès au marché des plateformes. Le défi est essentiel : nous devons mettre les géants du numérique face à leurs responsabilités dans la diffusion de contenus dangereux.

 

Florence Parly (ministre des Armées)
> Je m’incline devant la mémoire du brigadier Alexandre Martin, soldat de l’opération Barkhane, mort pour la France au Mali. J’adresse toutes mes condoléances à sa famille, ses proches et ses frères d’armes.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
> Plein soutien au député Romain Grau, lâchement agressé cet après-midi à Perpignan. Tout sera engagé pour retrouver les auteurs de cette agression.

> [Sécurité] Que les oppositions s'opposent, cela me paraît naturel. Mais trois grandes avancées sont à mettre au crédit d'Emmanuel Macron. D'abord, le réarmement sans précédent face à la menace terroriste : 37 attentats islamistes et 6 projets de passage à l'acte de l'extrême droite ont été déjoués ; les moyens de la DGSI ont été doublés ; les renseignements territoriaux ont été redynamisés et 1.900 policiers supplémentaires ont été recrutés dans les services de renseignement. Ensuite, le Président a recréé du muscle dans la sécurité grâce à 10.000 postes de policiers et gendarmes supplémentaires. Enfin, il a fait baisser considérablement les atteintes aux biens, les cambriolages, les vols de véhicule… Et nous n'avons pas connu d'émeutes urbaines, malgré la lutte impitoyable que nous menons face à la drogue.

> Les violences contre les personnes dépositaires de l'autorité publique augmentent depuis quinze ans. Il faut continuer à travailler sur ce point. Les violences conjugales augmentent, de 50 à 60%, car nous mesurons désormais la réalité. Nous avons contribué à libérer la parole. Le travail de Marlène Schiappa sur ce point est considérable. Cela compte donc dans les statistiques. Nous ne cachons pas ces difficultés, et il faut encore améliorer la sécurité des Français.

> La politique du gouvernement a été constante. Il est très difficile d'être ministre de l'Intérieur. Mon prédécesseur, Christophe Castaner, a eu à affronter courageusement la crise des Gilets jaunes. À l'époque, j'étais ministre des Comptes publics : 2 milliards de plus par an dans l'armée, et une hausse des moyens de la justice, avec 7.000 places de prison créées. La volonté politique budgétaire sur le régalien était là dès 2017. Mais les trois premières années du quinquennat, la dominante a été perçue dans les médias comme économique et sociale, avec la réforme du Code du travail, la réforme de la SNCF, la suppression de la taxe d'habitation, l'impôt à la source… alors que les moyens supplémentaires pour les forces de l'ordre ont été votés dès 2017.

> Je regrette que des partis du gouvernement, dits de droite ou de gauche, se situent hors du champ républicain par leurs propositions. Le «Guantánamo à la française» des LR, ça m'inquiète beaucoup. De la part de Zemmour, Le Pen ou Mélenchon, qui n'ont pas vocation à gouverner, ce n'est pas étonnant. Mais de la part de gens qui sont censés être garants d'une certaine vérité, ça me choque.

> La personne la plus dangereuse pour le pays, c'est Marine Le Pen. Quand elle dit qu'elle va obliger les juges à prendre des sanctions pénales obligatoires, ce n'est pas possible constitutionnellement : ce serait mettre fin à un principe cardinal de la séparation des pouvoirs. Quand elle évoque l'immigration zéro, ce n'est pas possible techniquement, ni ­souhaitable pour l'avenir de la nation. Si jamais Mme Le Pen arrive aux responsabilités, ce sera la discorde nationale, puis la guerre civile.

> [Loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (LOPMI)] Je parie que même en cas d'alternance politique, personne ne reviendra dessus car c'est une grande avancée. Ces lois d'orientation et de programmation, c'est-à-dire l'assurance pour un ministère d'obtenir des crédits pour cinq ans, vous n'en avez droit qu'à une ou deux par quinquennat. Le Président avait annoncé en 2017 qu'il le ferait pour les Armées et la Justice. Ce qu'il a fait. Pour l'Intérieur, il a fait ce qu'il avait dit à savoir créer 10.000 postes. Maintenant, il faut préparer le ministère à l'organisation des Jeux olympiques, à la numérisation et aux menaces nouvelles qui nous toucheront tous.
La délinquance de demain, elle sera cyber. C'est déjà le cas pour 50% des escroqueries, le trafic de drogue qui s'ubérise, le blanchiment via les cryptomonnaies, les viols d'enfants à distance avec le streaming live, le harcèlement numérique sur les réseaux sociaux… Pour y faire face, nous avons besoin de nouvelles technologies, de nouvelles formations. On a par exemple demandé à l'École polytechnique de nous proposer des postes de commissaires parce qu'on a désormais besoin d'ingénieurs dans la police. On a besoin de nouveaux centres de supervision, du recours à l'intelligence artificielle, d'organiser la lutte antidrone, etc. Parce que, dans quelques années, ce sera un drone qui lâchera un engin explosif sur une foule…

> [Réforme dite de départementalisation] Cette réforme est indispensable parce qu'il faut redonner la priorité à la sécurité publique, aux policiers de police secours, ceux qui répondent au 17, ceux qui interviennent quand vous êtes cambriolé, etc. Si cette police de la rue redevient la pierre angulaire, il faut un chef unique par département - quand aujourd'hui il y a jusqu'à quatre chefs par département -, à savoir le directeur départemental de la police nationale. Il doit diriger l'ensemble des policiers de son territoire, qu'ils appartiennent au renseignement territorial, à la police aux frontières ou à la sécurité publique sans pour autant les fusionner.
Au Budget, on m'avait dit que l'impôt à la source était impossible à mettre en œuvre. Je l'ai fait, cela n'est plus contesté et tout le monde s'en réjouit. De même, le gouvernement a réformé le Code du travail, supprimé l'ENA… Tant de réformes jugées impossibles. Avec la départementalisation, nous respectons les métiers spécifiques de chacun, comme la police judiciaire. Mais sans accepter le fonctionnement en silos, drame de la police actuelle. La police judiciaire est placée sous l'autorité organisationnelle du DDPN, mais reste sous l'autorité du procureur et des magistrats pour le contenu des affaires. Ça marche déjà en outre-mer. Ça fonctionne dans trois départements et je lance cinq nouveaux départements en mars. C'est une révolution extrêmement positive pour l'efficacité de la police nationale.

> [Féminicides et violences conjugales] On a beaucoup progressé, mais il y a encore beaucoup de moyens à mettre en œuvre. On recrute des milliers d'OPJ pour mener les enquêtes parce que les violences conjugales et sexuelles sont devenues un contentieux de masse avec près de 400.000 interventions chaque année. À l'arrivée d'Emmanuel Macron, il n'y avait qu'un quart des commissariats qui disposaient d'une brigade des familles pour s'occuper spécifiquement de ces sujets, désormais près des trois quarts en ont une et il faut arriver à 100%. On doit continuer à former, avec les associations spécialisées, les policiers et les gendarmes. Et continuer aussi à expérimenter, à savoir offrir la possibilité de déposer plainte à domicile, chez l'avocat, en mairie… Nous avons lancé des expérimentations à la demande du Premier ministre. Toute la chaîne pénale a par ailleurs été renforcée grâce à l'action du garde des Sceaux, avec par exemple le déploiement du téléphone grave danger et du bracelet antirapprochement.

> Je rappelle que la violence touche d'abord les forces de l'ordre avec plus de 10.000 policiers et gendarmes blessés dans le cadre de leur mission. Des agents qui doivent faire face désormais à un refus d'obtempérer toutes les demi-heures. Nous avons procédé à des transformations importantes avec un schéma directeur pour le maintien de l'ordre, pour la première fois écrit et rendu public ; nous avons mis en place un meilleur encadrement pour l'usage des armes non létales, supprimé l'usage de la clé d'étranglement et donné des moyens plus importants pour le maintien de l'ordre avec des recrutements supplémentaires. Il y a, sans doute, comme dans d'autres professions, des actes individuels de la part de gendarmes et de policiers, qui ne sont pas conformes à l'honneur de l'uniforme. Je n'hésiterai pas à signer des révocations comme je l'ai déjà fait. La règle est simple : toute personne condamnée à de la prison pour violences conjugales, pour trafic ou usage de drogue ne peut plus rester dans la police nationale ou la gendarmerie. Même chose pour ceux qui tiennent des propos racistes. Mais je ne veux pas confondre la brebis galeuse avec la belle et grande institution de la police nationale et de la gendarmerie nationale.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Je salue l'entrée en vigueur aujourd'hui de la Juridiction unifiée des brevets. La France sera heureuse d'accueillir à Paris le siège de la division centrale. Un pas de plus pour favoriser l'innovation et protéger les entreprises.

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)
> L’adoption par le Parlement européen de sa position sur le Digital Services Act marque une étape importante dans l’avancée des négociations, puisque nous entrons désormais dans la phase de trilogue. La France, dans sa position de présidente du Conseil de l’Union européenne, va maintenant conduire les négociations en vue de l’adoption d’un texte ambitieux qui réponde aux enjeux majeurs de la régulation des plateformes numériques.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
> [Covid19] Nous prolongeons le doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel hospitalier jusqu’au 28 février. Une juste reconnaissance de leur mobilisation exceptionnelle pour faire face à la vague actuelle.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
> Les mêmes qui proposent aujourd’hui la suppression de Parcoursup sont ceux qui se satisfaisaient d’un sytème où les étudiants accédaient à l’enseignement supérieur sur tirage au sort. Avec le gouvernement nous avons remis de l’humain au cœur de la procédure.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> La rémunération de nos agriculteurs est et restera la mère des batailles. Notre détermination à faire appliquer Egalim2 est totale : tolérance zéro, contrôles renforcés et sanctions pour ceux qui ne respectent pas la loi.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
> La feuille de paie de janvier fera la preuve de notre action pour le pouvoir d’achat des agents publics. Par l’augmentation inédite des catégories C, on combat les inégalités. Par la prise en charge de la mutuelle santé, on lutte contre les dépenses contraintes.

> 80% des mairies de France sont désormais aux 35h. C’est une réforme d’égalité et d’efficacité de notre fonction publique que ni la droite ni la gauche n’ont jamais eu le courage de faire. Nous, nous l’avons faite.

> Le sujet n'est pas de compter les fonctionnaires comme des bâtonnets mais de se demander s'ils sont au bon endroit.Ceux qui entrent dans le débat uniquement par le prisme du nombre se trompent.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
> La lutte contre la prostitution des mineurs nous concerne tous.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Des talents féminins prennent la tête de grands groupes. Ce n'est qu'un début. La politique menée aujourd'hui en faveur de l'égalité professionnelle et de la parité se donne aussi cet objectif : constituer un vivier puissant de talents féminins. La parité en actes !

> La situation sur le marché de l'énergie est inédite. Et la réponse du gouvernement a été inédite, pour protéger 150 entreprises industrielles très consommatrices d'électricité d'une mise à l'arrêt qui aurait menacé 45.000 emplois, avec un effet domino sur les autres filières.

> Avec France 2030, nous allons renforcer l'économie circulaire et développer les solutions les plus innovantes pour recycler les plastiques : nous annonçons aujourd'hui un appel à projets «recyclage des plastiques» doté de 300M€ pour soutenir l'industrialisation de ces projets.

> Pourquoi donc les agents d'entretien, à 75% des femmes, ne pourraient-ils pas travailler sur les horaires de bureau ? Avec Elisabeth Moreno, nous formulons une proposition en ce sens dans notre livre «Femmes, Ministres et Féministes». Nous proposons d’agir sur les métiers dits "féminins" pour en améliorer les conditions de travail, revoir les horaires décalés, revaloriser les salaires par la formation et la reconnaissance des acquis de l’expérience, travailler à la masculinisation de ces métiers.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
> Notre objectif : lever tous les obstacles qui existent entre les femmes victimes de violences conjugales et la plainte : plainte hors les murs, Maisons de confiance et de protection des familles, formation policiers & gendarmes, plainte à l'hôpital...

 

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie, des Petites et moyennes entreprises)
> Grâce au pass vaccinal et aux efforts de tous les Français, nous sommes en mesure de lever progressivement les mesures sanitaires. Le Premier ministre a donné de la visibilité et nous poursuivons les mesures de soutien pour accompagner les secteurs concernés.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> Avec le DSA [Digital services act], l’Europe a l’opportunité de définir les nouveaux standards mondiaux de régulation des contenus sur les grandes plateformes. Ce vote du Parlement européen est une étape majeure, ce texte constituant l’une des priorités de la présidence française du Conseil de l’Union européenne.

> La souveraineté nationale est plus forte quand on s’engage pour l’Europe. Derrière les critiques qui nous sont adressées, Zemmour et Le Pen ne proposent concrètement rien sur l’Europe ! Ce sont des slogans.

> Répondre aux crises migratoires en brandissant la symbolique du mur, c’est grave. Je ne veux pas de cette Europe qui se barricade et qui s’illusionne en pensant que c’est le mur plus le plus épais qui la protègera le mieux.

> Oui, la protection des frontières. Oui, une police des frontières européennes, pour décider qui rentre sur le territoire européen, en respectant le droit d’asile et la situation humanitaire. Mais le mur est devenu le cache-sexe d’une fermeté de pacotille.

> L’abbé Pierre nous quittait il y a 15 ans. Aujourd’hui encore, des pensées admiratives et reconnaissantes pour un homme qui a lutté toute sa vie contre la pauvreté et l’exclusion. Un homme qui avait le courage de la solidarité.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
> L’engagement n’est pas un mot comme les autres ! C’est la manière de se sentir le plus humain et vivant possible. L’engagement permet de partager des moments de bonheur !

> Je me félicite du vote de l'amendement de l'art.122-9 du code pénal du gouvernement qui clarifie que les lanceurs d'alerte qui ont obtenu leurs informations de manière licites doivent être pleinement protégés, les autres non.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
>  Je me félicite de l’adoption aujourd’hui par le Parlement européen de sa position sur le Digital Services Act. La France sera pleinement mobilisée pour faire avancer les négociations avec le Parlement européen sur ce chantier législatif structurant et prioritaire pour l’Europe et les citoyens européens. Il est impératif d’actualiser rapidement les règles issues de la directive e-commerce et de responsabiliser les plateformes à hauteur de leur rôle dans la diffusion des contenus.

 

Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> L’éducation reste une priorité absolue. La vision que nous portons est celle d’une société solidaire, dans une économie européenne, ouverte et régulée, avec au cœur l’éducation, le travail et l’émancipation individuelle.

> ll y a 15 ans s’éteignait l’abbé Pierre. Résistant et fondateur d’Emmaüs, chacun se souvient de ses combats pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion. Gardons aussi en mémoire son engagement et son mandat actif de député de Meurthe-et-Moselle de 1945 à 1951.

> [Covid19] Grâce à la pleine mobilisation du Parlement, le Conseil constitutionnel a pu rendre son avis dans les meilleurs délais. Avec la validation de l’essentiel du projet de loi, le pass vaccinal renforce la protection des Français face au virus et entrera en vigeur dès lundi.

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
> [Covid19] Je salue la décision du Conseil constitutionnel qui conforte très largement le pass vaccinal. Concernant les meetings, nous respecterons bien sûr la décision du CC même si nous inciterons fortement à se doter du pass qui reste la meilleure protection contre les formes graves.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Soldat français tué au Mali] Avec le brigadier Alexandre Martin, la France perd l’un de ses enfants dans l'un des plus essentiels combats de notre siècle. Notre Nation lui dit sa reconnaissance éternelle. Toutes mes condoléances et celles des députés LaREM à sa famille, ses proches et ses frères d’armes.

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> Oui, nous adoptons solennellement la proposition de résolution à l'Assemblée Nationale concernant les Ouïghours. Nous ne pouvons rester sourds devant les témoignages, aveugles face aux exactions.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Depuis le début de ce quinquennat, notre politique de long terme pour le pouvoir d’achat, c’est l’emploi. Dans la crise, nous n’avons pas bougé. Nous avons protégé le travail, les entreprises, les TPE-PME, nos artisans.

> L’Europe est attaquée de l’intérieur par ceux qui contestent l’état de droit, nos valeurs et veulent tout défaire. L’indépendance de la justice, la liberté académique et celle de la presse, les droits des femmes, fondent ce que nous sommes. Cela n’est pas négociable.

> Saisissons la proposition du Président Emmanuel Macron d’actualiser la charte des droits fondamentaux pour y inclure la reconnaissance du droit à l’avortement. C’est en nous appuyant sur nos droits que nous forgerons une Europe plus forte et unie dans ses valeurs.

> [Covid19] La France est parmi les pays d’Europe à avoir passé cette crise avec le moins de restrictions. Nous avons tenu sans refermer le pays. Nos cafés, restaurants, commerces, lieux de culture et enceintes sportives sont restez ouverts. Nous le devons à la mobilisation de tous.

> Le bilan de Valérie Pécresse chacun le connaît. C’est celui de la crise économique et financière des années 2000. Résultat ? Une montagne de chômage, des destructions d’entreprises et une croissance atone. Notre pays et les Français en ont payé le prix fort pendant des années.

> Nous venons de voter la résolution reconnaissant le « caractère génocidaire » des violences contre les Ouighours en Chine. Avec ce vote, nous regardons en face la situation des ces femmes, de ces enfants et de ces hommes qui subissent la pire répression. Elle doit cesser !

 

● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> Eric Zemmour a fait de l'outrance son projet politique. Il est rejoint sans surprise par les spécialistes de la discipline, Gilbert Collard et Guillaume Peltier. Cela ne ressemble en rien à une recomposition politique.

> Hier à Cannes : faute de propositions sur la santé, l'emploi ou l'environnement, Eric Zemmour ressort de la cave les idées rances de Jean-Marie Le Pen.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Députée européenne, susceptible d’accorder mon parrainage à un candidat à l’élection présidentielle, je suis résolument hostile au recours à l’anonymat. Les électeurs ont le droit de savoir ce que je fais du mandat qu’ils m’ont confié.

> Profonde émotion quand un de nos soldats tombe pour notre pays. Mes pensées vont à sa famille, à ses amis, à ses frères d’armes. Alexandre Martin aimait la France au point de lui donner sa vie. Silence, respect et humilité à sa mémoire, c’est ce que nous lui devons.

> Cet homme, Jean-Luc Mélenchon, est candidat à la présidence de la République. La persécution des Ouïgours ? Pour lui, c’est à cause des Etats-Unis, et les Chinois ont bien le droit de faire ce qu’ils veulent chez eux. Souiller les valeurs de la République, c’est lui.

> [Opinion: Allemagne année zéro ?]
Sur l’Ukraine, sur la Chine, sur la Russie, sur la défense européenne, disons-le tout net: il y a un nouveau gouvernement allemand et il est temps qu’il nous dise clairement où il veut aller.
La semaine qui s’achève a fait figure de crash test, au pire moment et sur le pire des sujets, la relation avec la Russie et l’Ukaine.
Prenons les événements dans le désordre, car c’est bien de désordre dont il s’est agi. Le chef d’état-major de la marine allemande, le vice-amiral Kay-Achim Schönbach vient de démissionner, après avoir livré ses pensées à un think tank indien et saisi de stupeur ceux qui l’ont entendu affirmer que la Crimée ne reviendrait probablement jamais à l’Ukraine, que Vladimir Poutine exigeait un respect qu’il méritait et qu’il fallait lui donner. On imagine le soulagement du gouvernement allemand après cette prompte démission et son envie de tourner la page.
Pour y parvenir, d’autres clarifications seront nécessaires. Et tout d’abord celle-ci: Qu’est-ce qui a conduit le même gouvernement à refuser que l’Estonie exporte vers l’Ukraine des batteries d’artillerie ? Qu’y a-t-il derrière l’argument en vertu duquel ces armes, de fabrication soviétique, auraient appartenu à l’ex-RDA ? Le ministre ukrainien de la défense affirme que Berlin a mis son veto à l’achat par Kiev d’armes anti drones et de systèmes anti snipers au travers de la Support and Procurement Agency de l’OTAN.
Voyons un peu ce que l’Allemagne elle-même est prête à faire en la matière. La vérité oblige à le dire: très peu de choses. La ministre de la défense Christine Lambrecht a annoncé qu’un hôpital de campagne serait livré à l’Ukraine, en février. Rien de plus. Elle affirme que les livraisons d’armes ne contribueraient pas à désamorcer la crise et que cette position fait consensus au sein du gouvernement allemand.
L’Allemagne refuse donc de livrer des armes à l’Ukraine. Va-t-elle jusqu’à refuser de coopérer de quelque manière que ce soit aux exportations de matériels décidées par d’autres alliés de l’OTAN ? On constate que C-17 de la Royal Air Force britannique ont livré des armes à Kiev en évitant de survoler l’espace aérien allemand en début de semaine. La question est de savoir s’ils ont été interdits de survol ou si, comme les autorités allemandes l’ont indiqué, ils n’ont pas sollicité d’autorisation et pourquoi.
La position diplomatique de l’Allemagne s’agissant de l’Ukraine est ferme sur les principes, claire sur des sanctions individuelles qui viseraient Vladimir Poutine, voire un peu moins ambiguë s’agissant de ce qu’il adviendrait de Nord Stream 2 en cas d’agression russe sur son voisin. Il devient de plus en plus difficile au chancelier de prétendre que Nord Stream 2 ne serait qu’un projet privé et sans lien avec la crise ukrainienne. Cette clarification est nécessaire. Est-elle suffisante ? On se prend à en douter à entendre Markus Söder, le président de la CSU, certes aujourd’hui dans l’opposition au niveau fédéral mais à la tête du land de Bavière s’opposer à la menace de sortir la Russie du système de paiement SWIFT et affirmer: « L’intégrité territoriale de l’Ukraine doit être respectée. Mais des sanctions sévères contre la Russie seules ne peuvent pas être la solution. La majorité des Allemands veulent des relations stables et pacifiques avec la Russie. » Sans aucun doute, chacun préfère la paix à la guerre et la stabilité à l’instabilité. Mais quelle peut être la solution lorsque Moscou donne des signes tangibles de sa disposition à déstabiliser l’Ukraine pour parvenir à ses fins ? Combien de temps l’opinion publique allemande considèrera-t-elle qu’à y regarder de près, les Etats-Unis et l’OTAN sont peut-être bien eux aussi une menace pour la Russie, alors même qu’à aucun moment l’Ouest n’a eu d’attitude ou même de propos menaçant vis-à-vis de Moscou ?
Alors même que la Finlande et la Suède, qui ne sont ni l’une ni l’autre membres de l’OTAN mais toutes deux voisines de la Russie, prennent des précautions qu’on imagine mûrement pesées, on reste sans voix lorsque le correspondant de la radio publique allemande ARD à Moscou, Jo Angerer, désigne comme « une menace, pour Moscou, à l’évidence », la présence de chars suédois sur l’île suédoise de Gotland. De quel type de souveraineté la Suède dispose-t-elle à ses yeux pour ne pas pouvoir y déployer des armements conventionnels sur son territoire sans être qualifiée de menaçante à l’égard de la Russie, dont on sait le peu de cas qu’elle fait du respect de l’espace aérien ou maritime de ses voisins ?
Revenons aux exportations d’armes vers l’Ukraine. Le refus opposé par le gouvernement allemand ne fait, contrairement à ce qu’affirme la ministre de La Défense, pas vraiment consensus au sein de la coalition. Les Verts en appellent à l’histoire de l’Allemagne et considèrent que le contrat de coalition qu’ils ont conclu empêche Berlin de livrer des équipements militaires vers des zones de conflit. Il serait facile de gloser sur la pertinence d’envoyer des armes à des pays qui n’en auraient pas besoin pour se défendre. Il faudrait surtout se demander pourquoi le passé de l’Allemagne ne l’a nullement empêchée de développer une industrie d’armement performante et largement dirigée vers l’export et pour quelle raison Berlin n’a jamais interrompu ses ventes d’armes à la Turquie, alors même qu’Ankara est impliquée en Syrie, en Libye ou au côté de l’Azerbaidjan en Arménie.
De son côté, le FDP appelle au Bundestag à un débat sur les exportations d’armes vis à vis de l’Ukraine et s’y montre favorable, offrant donc une lecture différente à la fois de l’histoire de l’Allemagne et de ce que prévoit le contrat de coalition.
Au sein même du SPD le débat fait rage et les divisions demeurent vives. Pour Michael Roth comme pour Sigmar Gabriel, pas d’ambiguïté sur Nord Stream 2: impossible de continuer en cas d’attaque russe sur l’Ukraine. Pour d’autres, la relation à la Russie demeure empreinte de la nostalgie de l’Ostpolitik, voire de la fidélité à la ligne défendue par Gerhardt Schröder, dont on sait aujourd’hui qu’il travaille pour Gazprom.
Ces ambiguïtés, ces incertitudes, ces divisions ne peuvent pas durer éternellement lorsqu’elles sont exploitées par un régime à Moscou qui cherche toutes les failles possibles pour affaiblir l’Union européenne. La question qui nous est posée aujourd’hui n’est pas seulement celle de la relation bilatérale entre chacun d’entre nos pays et la Russie. Elle est celle de la manière dont nos démocraties veulent se défendre lorsqu’elles sont constamment attaquées par un régime autoritaire. Elle est celle de notre capacité à définir nos priorités et nos lignes rouges en matière de sécurité et de défense sans nous en remettre exclusivement à l’OTAN et sans heurter notre alliance transatlantique pour autant. Elle est celle de notre disposition à faire respecter nos valeurs et nos choix en accompagnant le soft power que nous avons déjà d’un hard power européen qui reste à bâtir.
Ces questions, l’Allemagne ne peut plus les repousser à plus tard ni feindre de les ignorer. Si le gouvernement en place à Berlin est aussi sincèrement pro-européen qu’il le pense, il doit les regarder en face et leur apporter une réponse à la hauteur des menaces auxquelles nous sommes collectivement confrontés.

 

 

Présidentielle 2022. Pécresse tente de séduire l'électorat centriste pour accéder au second tour

Valérie Pécresse

Ce samedi 21 janvier a été pour Valérie Pécresse son moment centriste.

On ne sait s’il y en aura un autre avant la présidentielle mais elle a consacré ce jour-là à tenter de séduire l’électorat centriste en s’autoproclamant candidate d’une soi-disant «famille de la Droite et du Centre».

Elle l’a fait dans le cadre de sa visite à deux formations – l’UDI et Les centristes – chez qui elle venait recevoir leur investiture pour la présidentielle.

Elle a d’abord été voir Les centristes d’Hervé Morin qui fait déjà partie de son équipe de campagne avant même que son parti l’eut formellement investie (sic!) puis s’en est allée voir l’ennemi juré de celui-ci, Jean-Christophe Lagarde le président de l’UDI.

A chaque fois, il s’agissait d’une simple formalité puisque les deux petites formations sont depuis longtemps des appendices de LR à qui elles doivent tous leurs élus locaux et nationaux.

D’autant que celles-ci soutiennent systématiquement tous les candidats de droite à des élections nationales et notamment la présidentielle où Nicolas Sarkozy et François Fillon reçurent en leur temps également un soutien inconditionnel.

La question est de savoir si cette mise en scène et ses investitures vont amener les électeurs centristes à voter pour la candidate de la Droite.

Il est certain que la plus grande partie de l’électorat du Centre votera pour Emmanuel Macron s’il est à nouveau candidat.

Valérie Pécresse peut espérer grapiller au maximum 3% des voix ce qui est le pourcentage électoral de l’UDI et Les centristes ce qui pourrait lui permettre de passer le premier tour.

Mais, d’une part, vu que les deux formations ont toujours laissé entendre qu’elles allaient la soutenir, le nombre de leurs électeurs qui les suivront dans ce ralliement est déjà comptabilisé dans ses intentions de vote.

Et certains d’entre eux choisiront sans doute le camp centriste et non celui de la droite dans l’isoloir.

D’autre part, il est très peu probable qu’elle réussisse à séduire des électeurs de LaREM et du MoDem au-delà d’une infime proportion de ceux-ci.

D’où, in fine, un gain limité en termes électoral.

En termes d’image, ces investitures peuvent lui permettre d’adoucir la perception de sa personne par une partie de l’électorat modéré quand on sait que les plus influents «conseillers» de son équipe de campagne sont des représentants de la droite radicale et populiste comme Eric Ciotti, Laurent Wauquiez, Nadine Morano ou encore Bruno Retailleau, François-Xavier Bellamy et Roger Karoutchy.

Encore faudrait-il que Valérie Pécresse ait reçu une investiture de la part de centristes.

Or, les deux partis, l’UDI et Les centristes ne font plus partie de la galaxie du Centre, le dernier ne l’ayant sans doute jamais été.

Leur positionnement partisan serait plutôt entre les deux formations de droite libérale qui soutiennent Emmanuel Macron – Agir et Horizons – et LR.

Et ils ont continuellement, depuis leur existence, fait allégeance à la Droite (sauf lors des élections européennes de 2014 où l’UDI fut alliée au MoDem au sein de l’Alternative).

Ainsi que le dit benoitement le sénateur UDI, Hervé Marseille, «cela fait des années que nous formons ensemble des majorités dans beaucoup de collectivités locales ou au Sénat».

Et il aurait pu ajouter une alliance à l’Assemblée nationale.

De plus, la composition de leurs membres reflètent des différences parfois fortes qui n’est que la conséquence de ce qu’ils représentent depuis un certain temps, des cartels électoraux, des bannières où l’on vient chercher une investiture qui est ensuite validée par LR (avant l’UMP).

L’entreprise de séduction de Valérie Pécresse risque donc d’être comme celle de François Fillon en 2017 un échec complet.

Quant à l’UDI et Les centristes, le devenir de ces deux formations sera lié au résultat de la candidate LR à la présidentielle et, surtout, aux législatives qui suivront.

Il est évident que, dans un souci de clarification politique et d’honnêteté vis-à-vis des électeurs, elles devraient cesser de se réclamer du Centre et assumer leur ancrage à droite.

Mais ce qui, évidemment, sonnerait leur arrêt de mort car leur intérêt à exister serait politiquement nul tant elles sont accolées au parti de droite dominant.

En outre, dans ce cas, elles perdraient ce qui fait leur appétence pour la Droite qui entretient cette fiction centriste et dont le ou la candidat(e) à la présidentielle n’aurait plus aucune raison, une fois tous les cinq ans, à se prétendre «de la Droite et du Centre»…