vendredi 19 juin 2020

Actualités du Centre. Grande-Bretagne – Les centristes Lib dems au défi de se réinventer… dans la continuité


En août prochain, les Lib dems éliront leur nouveau président après la démission en décembre 2019 de l’énergique Jo Swinson suite à sa défaite lors des dernières législatives et l’intérim d’Ed Davey et de Mark Pack.
Le parti centriste connaît une période difficile depuis les dernières élections législatives qui ont vu la victoire des Conservateurs et la légitimisation de Boris Johnson, premier ministre populiste démagogue et chantre du Brexit.
Tout à l’opposé de ce que sont les Lib dems, mélange de libéraux sociaux et sociaux-libéraux, tous farouchement pro-européens.
Mais alors que les sondages montraient qu’une majorité de la population britannique ne voulait pas sortir de l’Union européenne malgré le référendum sur le Brexit (où le non à l’Europe l’avait emporté en juin 2016), ils n’ont pu se positionner comme le parti du Remain (demeurer dans l’UE) et comme seule alternative crédible aux Conservateurs face à un Parti travailliste qui avait dérivé à l’extrême-gauche et où l’antisémitisme était largement présent.
Paradoxalement, le score des centristes n’a pas été catastrophique, loin de là, puisqu’ils sont passés de 7,4% des voix à 11,6%, étant ceux qui ont le plus progressé (+4,2%).
Cependant avec un système électoral britannique particulièrement biaisé et injuste, ils ont perdu un député, passant de 12 à 11…
Depuis, les Travaillistes ont soldé l’ère Jeremy Corbyn, leur dirigeant le plus gauchiste de leur histoire, suite à leur naufrage électoral (perte de 60 députés et de 7,9% des voix), en se repositionnant à gauche avec un certain tropisme social-démocrate, ce qui pourrait, à terme, favoriser une alliance entre eux et les Lib dems.
De leur côté, les Lib dems vont tenter de retrouver une crédibilité largement écornée (et un peu retrouvée depuis) lorsqu’ils firent alliance, entre 2012 et 2015, avec les Conservateurs du temps de David Cameron où leur leader, Nick Clegg, occupa le poste de vice-premier ministre, époque désastreuse puisque leur passage au pouvoir fut un reniement presque complet de leur programme avec une terrible sanction lors des législatives suivantes.
Trois candidats sont en lice pour succéder à Jo Swinson: Wera Hobbhouse qui représente l’aile gauche du parti, Layla Moran qui se présente comme humaniste et Edward Davey qui se définit comme libéral.