lundi 1 avril 2019

Européennes 2019. Sondage (Ifop) – LREM-MoDem en tête à 22,5% (=), UDI à 2% (↗); centristes à 24,5% (↗)

Selon la vague de ce lundi 1er avril 2019 du sondage quotidien euro-rolling de l’IFOP pour Paris Match, CNews et Sud radio, la liste LREM-MoDem, stable, demeure en tête des intentions de vote pour les élections européennes de mai et garde le RN à une certaine distance.

► Les intentions de vote par liste selon les scores (du plus haut au plus bas):
- LREM-MoDem (La république en marche, Mouvement démocrate, Agir, Mouvement radical & divers; centre): 22,5% (=)
- RN (Rassemblement national; extrême-droite populiste): 21% (=)
- LR (Les Républicains; droite & droite radicale): 14% (=).
- LFI (La France insoumise; extrême-gauche populiste): 8,5% (+0,5)
- EELV (Europe-écologie-les-verts; écologie): 8% (-0,5)
- DLF (Debout la France; droite radicale populiste): 5,5% (+0,5)
- PS (Parti socialiste; gauche): 5% (=)
- Gilets jaunes (populiste): 3,5% (-0,5)
- Génération.s (gauche radicale): 3% (-0,5)
- PC (Parti communiste; extrême-gauche): 2% (=)
- UDI (Union des démocrates et indépendants; centre): 2% (+0,5)
- LP (Les Patriotes; extrême-droite): 1,5% (-0,5)
- Autre liste (1%, =)
- LO (Lutte ouvrière; extrême-gauche): 1% (=)
- Résistons (droite radicale, populiste): 1% (+0,5)
- UPR (Union pour la république; droite radicale populiste): 0,5% (=)
- NPA (Nouveau parti anticapitaliste; extrême-gauche: 0,0% (=)

► Les listes centristes obtiennent 24,5% des intentions de vote (+0,5), avec une stabilité de la liste Renaissance (LREM-MoDem) et une progression pour celle de Les Européens (UDI).

Rappelons que le seuil de remboursement de campagne est à 3% et le seuil d’élection de députés est à 5%.

(Sondage IFOP réalisé par internet tous les jours depuis le 8 mars 2019 auprès d’un échantillon quotidien de 500 personnes (40.000 personnes sur la période totale du sondage) représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points)


Européennes 2019. 73% des centristes (62% des Français) pour une armée européenne

En août 1954, l’Assemblée nationale rejetait le projet de CED (Communauté européenne de la défense) et donc d’armée européenne qui était, pourtant, une proposition de la… France.
Ce traumatisme fait qu’une armée européenne demeure encore aujourd’hui un sujet brûlant.
Mais dans ce monde incertain dans lequel nous vivons avec, entre autres, la montée des régimes autoritaires et totalitaires, la menace terroriste ainsi que l’éclosion des mouvement populistes plus ou moins violents dans les démocraties républicaines semblent avoir convaincu les peuples européens qu’ils devaient se défendre mieux et ensemble.
C’est en tout cas ce que disent les sondés français d’une étude de l’institut Odoxa pour Le Parisien et Aujourd’hui en France.
Ainsi, 62 % des Français sont favorables à «une armée commune aux Etats membres de l’Union européenne».
Et ce pourcentage monte à 73% des sympathisants de LREM.
A noter que seuls les sympathisants d’extrême-droite et de Marine Le Pen sont majoritairement opposés à une armée européenne.
Les sondés sont même d’accord à 75% (92% des sympathisants LREM) avec cette proposition: il faut que «soit mise en place une politique de sécurité et de défense commune des Etats membres de l’Union Européenne».
Toutefois, ce n’est pas le franc optimisme quant à la réalisation concrète d’une armée européenne puisque 60% des sondés estiment qu’elle ne verra pas le jour dans les 15 ans à venir.
Seuls les sympathisants LREM y croient majoritairement à un petit 52%.
Mais une armée pour nous protéger de qui?
Les Français considèrent avant tout que la plus grande menace pour la sécurité de l’Europe vient de Russie (31%) devant la Syrie (29%) et le Corée du Nord (28%).
Si on comprend pour la Russie qui montre ses muscles sans arrêt et s’en prend constamment aux régimes démocratiques, on est un peu surpris que les sondés puissent avoir peur d’une menace venue de ces deux petits pays.
D’autant qu’ils devancent la Chine (21%), pays qui recèle de nombreuses menaces réelles vis-à-vis des Européens, qui est quasiment au même niveau que le principal allié de l’Europe et de la France, les Etats-Unis (20%)!
On retrouve ici cet anti-américanisme primaire très développé à l’extrême-gauche et à l’extrême-droite mais pas seulement.
11% des Français sont tout de même assez optimistes puisqu’ils considèrent qu’aucun pays n’est une grande menace pour l’Europe.
(Sondage Odoxa réalisé par internet les 13 et 14 mars 2019 auprès d’un échantillon de 1004 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points)


Européennes 2019. Sondage des sondages (Politico) – Centristes à 117 députés (=) dont 94 ALDE et 23 LREM

Voici, au lundi 1er avril 2019, les résultats en sièges des différents groupes du Parlement européen selon le sondage des sondages quotidien réalisé par le site Politico Europe pour les élections européennes, avec des centristes stables à 117 députés.
- Alliance des Libéraux et démocrates pour l’Europe (ALDE, centre): 94 (=)
- Alliance progressiste des socialistes et démocrate (S&D, gauche): 137 (=)
- Conservateurs et réformistes européens (CRE, droite radicale): 60 (=)
- Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD, populiste de droite): 32 (=)
- Europe des nations et des libertés (ENL, extrême-droite): 62 (=)
- Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL, extrême-gauche): 48 (=)
- Groupe des Verts/Alliance libre européenne (The Greens/EFA, écologiste): 44 (+1)
- Parti populaire européen (PPE, droite): 178 (=)
- Non-inscrit: 9 (=)
- Nouveau (partis créés depuis la dernière élection au Parlement européenne de 2014): 41 (-1) dont 23 LREM (=)
Score des centristes: ALDE + LREM: 117 (=)


Actualités du Centre. Slovaquie: une centriste libérale élue cheffe de l’Etat

Zuzana Caputova
Le groupe ALDE (Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe, centriste) du Parlement européen ne s’y est pas trompé qui a tweeté:
«Les pro-européens sont en marche. Félicitations à Zuzana Caputova! Le peuple slovaque a envoyé un puissant signal d’espoir à toute l’Europe: humanisme, décence, solidarité et courage peuvent gagner à l’époque du populisme, de l’égoïsme et de la peur.»
De même que la tête de la liste centriste Renaissance, Nathalie Loiseau:
«Félicitations à Zuzana Caputova, avocate démocrate et libérale qui devient la première présidente de Slovaquie. Elle a fait de la lutte contre la corruption un des thèmes majeurs de sa campagne.»
La victoire de l’avocate centriste, libérale, progressiste et réformiste Zuzana Caputova, 45 ans, à la présidence de la Slovaquie est en effet une très bonne nouvelle et pas seulement pour le camp de l’axe central européen mais pour tous les défenseurs de la démocratie républicaine dans l’Union européenne et ailleurs.
Il faut dire que la Slovaquie n’était pas réputée ces derniers temps pour son tropisme centriste mais plutôt pour des gouvernements nationalistes avec un penchant populiste ainsi que pour sa corruption endémique qui avait d’ailleurs conduit au meurtre d’un journaliste enquêtant sur les affaires politco-financières gangrénant le pays.
Dès son élection, Zuzane Caputova a tenu les même propos qu’Emmanuel Macron après la sienne – on les compare souvent dans leur vision progressiste de la politique et leur ascension rapide face à des menaces extrémistes et populistes (elle a créé un nouveau parti en 2017, Slovaquie progressiste) – en demandant à ses concitoyens:
«Cherchons ce qui nous unit, plaçons la coopération au-dessus des intérêts personnels. (…) Pour moi, cette élection a prouvé que l’on peut gagner sans attaquer ses adversaires et je crois que cette tendance se confirmera lors des élections au Parlement européen et des législatives slovaques l’année prochaine».
Même si la présidente n’aura pas énormément de pouvoirs, elle peut d’abord être un symbole (le président sortant Andrej Kiska qui la soutenait a déclaré «de nombreux pays nous envient probablement d’avoir choisi une présidente qui symbolise des valeurs telles que la décence. La Slovaquie est en crise morale et a besoin d’une présidente comme Zuzana Caputova».
Ensuite, elle a la capacité d’insuffler une dynamique de victoire à son camp, d’autant qu’elle est vue comme une personne «propre» par ses concitoyens.
Son programme s’axe avant tout sur la lutte contre la corruption (pour une justice indépendante) et un engagement pour la protection de l’environnement.


Vues du Centre. Monsieur Hollande, Macron n’est pas vous, c’est d’ailleurs pour ça qu’il a été élu!

Par Jean-François Bourrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Emmanuel Macron & François Hollande
On ne pourra pas empêche François Hollande de ressasser sans fin sa défaite et de s’en prendre à d’autres pour expliquer son échec, c’est humain même si cela démontre une incapacité puérile à accepter ses responsabilités.
En cela il est identique à bien d’autres personnalités politiques et fait penser à un Michel Rocard qui, à la fin de se vie, écumait les médias de ses diatribes contre François Mitterrand qui l’aurait tué et l’aurait empêché de devenir président de la république, oubliant au passage ses lamentables manques de courage de se mettre en première ligne et à l’affronter frontalement pour défendre sa vision du socialisme.
Oui, Emmanuel Macron a pris votre place monsieur Hollande mais, d’une part et de manière la plus importante et évidente qui soit, parce que les Français ont voté pour lui et, d’autre part, parce que vous n’avez même pas osé vous présenter à votre réélection tellement les sondages étaient désastreux à votre encontre.
Il n’y en a, et j’en suis, qui trouvent injuste le «Hollande bashing» dont vous avez été victime et des critiques virulentes dont vous avez été bombardé parce que votre bilan est loin d’être aussi négatif que certains l’affirment.
Mais vous avez été incapable de reprendre la main et c’et grandement de votre faute si certains pensent que vous n’avez été qu’un accident de l’Histoire.
Et quand vous dites qu’Emmanuel Macron n’est pas socialiste et même pas social-démocrate mais qu’il est libéral, vous avez totalement raison mais c’est une surprise pour personne puisque lui-même s’est présenté comme social-libéral et défenseur du libéralisme avec une pratique du pouvoir grandement centriste…
Plus grave, quand à l’heure du Grand débat, de la montée des extrêmes, de la relative popularité de Marine Le Pen et du mouvement de foule populiste des gilets jaunes, vous jouez contre un pouvoir démocratiquement élu, votre hargne vis-à-vis de Macron semble quelque peu vous égarer.
Plus grave encore, alors que votre rôle en tant que démocrate est de dire publiquement que vous ferez tout pour que la possibilité que l’extrême-droite arrive au pouvoir ne survienne jamais, vous déclarez, «La menace vient de l'extrême droite, je l'affirme, un jour elle arrivera au pouvoir en France. En 2022 ou plus tard…», vous devenez, monsieur Hollande, affligeant de médiocrité dans ce qu’il faut bien appeler votre haine à l’encontre de votre successeur.
L’Histoire ne sera sans doute pas aussi dure concernant votre passage au pouvoir.
En revanche, elle ne vous fera sans doute pas de cadeau sur votre «after» et votre mesquine personnalité.
Et l’on ne peut être que d’accord avec cette analyse du député LREM, Saïd Ahamada: «On ne l'a pas beaucoup entendu par exemple lorsqu'on a entendu certains manifestants appelant à tuer le Président de la République, ou lorsque l'Arc de Triomphe a été saccagé, ou lorsque des députés étaient agressés jusque dans leur domicile. Il y a un petit air de revanche de la part de M. Hollande».
Oui, mais plutôt une symphonie!

Jean-François Bourrou