lundi 16 mai 2022

Actualités du Centre. Emmanuel Macron nomme Elisabeth Borne comme Première ministre

Elisabeth Borne

Comme cela avait évoqué avec insistance, Emmanuel Macron a donc choisi une femme pour Matignon en remplacement de Jean Castex.

Il s’agit d’Elisabeth Borne qui était jusqu’à aujourd’hui la ministre du Travail et de l’Insertion et qui sera à la tête du premier gouvernement du second quinquennat d’Emmanuel Macron.

C’est par un communiqué laconique que sa nomination a été annoncée:
«Le Président de la République a nommé Mme Elisabeth Borne, Première ministre et l’a chargée de former un Gouvernement.»

La carrière d’Elisabeth est celle d’une haute-fonctionnaire avant qu’elle ne rejoigne En Marche en 2017 et soit nommée ministre des Transports (2017-2019) puis ministre de la Transition écologique et solidaire (2019-2020) et enfin ministre du Travail et de l’Insertion (2020-2022).

Considérée comme proche du Parti socialiste avant de rejoindre La république en marche, elle n’en a jamais été militante, ni élue.

A noter qu’elle est également candidate aux élections législatives dans la 6e circonscription du Calvados.

Avant la nomination d’Elisabeth Borne, Emmanuel Macron avait rendu hommage à Jean Castex:
«Merci à Jean Castex, à son gouvernement et à toute son équipe. Durant près de deux ans, il a agi avec passion et engagement au service de la France. Soyons fiers du travail accompli et des résultats obtenus ensemble.»

 

 

Propos centristes. France – Elections législatives / Candidatures de la Suède et de la Finlande à l’OTAN / Prochain premier ministre / Propositions irresponsables et dangereuses de LFI…

Voici une sélection, ce 16 mai 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Je suis profondément choqué et consterné face aux violences inacceptables qui ont empêché le cortège funéraire de Mme Shireen Abu Akleh de se dérouler dans la paix et la dignité. Je rappelle notre condamnation de sa mort et notre exigence d'une enquête transparente.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> La réforme du baccalauréat fait approfondir davantage les mathématiques et les sciences aux élèves qui se destinent à une carrière scientifique. Le « plan mathématiques » a permis un début d’amélioration du niveau des mathématiques de tous les élèves à l’école primaire.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
> Le seul point d’accord de la Nupes, c’est d’être anti-Macron. Cela ne fait ni un programme ni une majorité. D’ailleurs, regardons ce programme : on a fait les calculs, le déficit public serait augmenté de 219 milliards d’euros par an. Pour Jean-Luc Mélenchon, l’équilibre budgétaire, ça n’existe pas.

> On a une mesure très forte, c’est la solidarité à la source. Beaucoup de gens ont droit à des aides mais ne les touchent pas, soit parce qu’ils sont découragés par l’administration, soit parce qu’ils ignorent leurs droits. Grâce à la solidarité à la source, ces personnes recevront automatiquement un virement sur leur compte tous les mois.

> Je viens de la gauche, et je pense qu’il faut plutôt permettre à chacun d’avoir un vrai travail, un vrai salaire. Avec nous, le chômage a historiquement atteint son niveau le plus bas, à tel point que la question de l’emploi n’est même plus un sujet de campagne.

> L’employabilité des personnes au-delà de 50 ans fait partie des sujets que l’on doit mettre sur la table dans le cadre de la réforme des retraites. Emmanuel Macron a déjà pris des engagements sur le plancher des retraites, notamment pour les carrières hachées, dont pâtissent surtout les femmes. On doit aussi mieux prendre en compte la pénibilité ou les carrières longues. Je ne veux pas qu’on aille vers un système de capitalisation ou de fonds de pension parce que le système par répartition aurait périclité. La solidarité entre les générations, c’est l’héritage du Conseil national de la Résistance.

> Le président a annoncé qu’il allait nommer un Premier ministre directement en charge de l’écologie. Seront adossés à lui deux ministres chargés de la planification et de la transition au quotidien, avec par exemple la prime Rénov’ou le leasing automobile. Oui, nous restons attachés à la question productive, mais il ne faut pas opposer les uns aux autres, qu’il y ait d’un côté les méchants agriculteurs et de l’autre côté les gentils écologistes urbains.

>  Déduire d’un second tour entre Macron et Le Pen, dont Mélenchon a été éliminé, que la France est d’extrême gauche, c’est mentir aux Français. Je ne pense pas que Mélenchon, avec son alliance bricolée en treize jours, puisse apporter de la stabilité au pays.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> En Finlande et en Suède, les gouvernements sociaux-démocrates savent ce qu’est la Russie de Poutine, la responsabilité politique et la gauche de gouvernement, dans un tel contexte. Une compromission de plus de LFI qui veut sortir de l’OTAN.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> Désobéir aux traités européens comme le propose Mélenchon, c'est sortir de l'Union Européenne en réalité. Que fait-on si des pays veulent revenir sur les normes phytosanitaires ou sur la fiscalité minimale ?

> La vraie question, c'est est-ce qu’une augmentation brutale du SMIC est bonne pour l’emploi ? Les réévaluations de salaires doivent se faire au sein de chaque branche.

> Emmanuel Macron a été élu pour qu’on arrête de définir la politique par une opposition droite gauche. Il a été élu pour dépasser ce cadre. J’ai été le créateur d’un mouvement politique qui a toujours refusé cette opposition de la droite et de la gauche.

> Nous vivons dans une période lourde de crises, le covid19 et l'Ukraine, et celles que l'on n'aperçoit pas encore. Au fond, il n’y a rien de choquant à ce que le Président de la République prenne le temps de poser les choses.

> Vous savez, il y a beaucoup de démocraties dans le monde -et j’ai toujours pensé qu'elles étaient bien inspirées - qui, entre l'élection et l'entrée en fonction ont une période deux mois en général pour s'installer, pour réfléchir, pour se poser, pour constituer les équipes. C'est le cas aux États-Unis. (…) Il n'est pas inutile - et je trouve que l'on devrait le réfléchir institutionnellement - d’avoir, quand l'élection est finie, une période où l'on se pose pour mettre les choses en ordre et pour peut-être constituer de nouvelles équipes.

> Je pense que le Président de la République a clairement indiqué ce qu'était le déroulement et le déroulement fait que c'est dans la semaine qui vient que l'on va avoir la réponse aux questions qu'il est légitime de se poser, car la situation nationale, internationale, mondiale est pour moi une situation d'une gravité si lourde que cela mérite que l'on prenne les choses à bras-le-corps.

> Je considère que la nomination d’une femme à Matignon a une signification pour la société française et pour le monde politique dont la nature, le caractère souvent violent, souvent excessif, souvent sans nuance est à mes yeux une faiblesse. Est-ce que cela veut dire que toutes les femmes sont non excessives, non-violentes ? Je ne le dirai pas non plus, car j'ai beaucoup de mal à enfermer les êtres humains dans leur génétique de naissance. Je pense que les êtres humains, c'est beaucoup plus complexe, les êtres humains, c'est 100 % leur génétique, 100 % innés et 100 % leur vie et peut-être 100 % quelque chose d'autre, donc ce mélange absolument subtil qui fait que nous sommes des êtres différents avec des qualités différentes, des aspirations différentes et j'espère un potentiel différent, c'est tout cela qui, à mes yeux, fait la richesse de l'humanité, et je déteste l’enfermement.

> [Caractéristiques du prochain premier ministre] C'est une responsabilité très importante et très difficile et spécialement très importante et difficile aujourd’hui.
Que faut-il ? Premièrement, il faut ce que l'on appelle en anglais - je ne connais pas de mot en français meilleur - du leadership, il faut la faculté de s'adresser au pays, de dire à ses concitoyens à ses compatriotes des choses essentielles sur eux et sur l'avenir que l'on va construire ensemble, et d’être entendu d’eux.
Deuxièmement, il faut de l'expérience parce que c'est très difficile. Imaginez ce que va être la prochaine Assemblée Nationale.
La troisième caractéristique, j’ai dit : il faut du leadership, il faut de l'expérience, c’est une empathie assez grande avec le Président de la République. Je vais vous dire des choses très simples. J'ai connu un des gouvernements probablement les plus brillants sur le papier, c'était Mitterrand Président de la République - Michel Rocard Premier ministre.
On ne peut pas dire que c’était des indifférents, qu’ils n'avaient ni leadership ni expérience, mais ils se détestaient et quand le Président de la République déteste le Premier ministre, les choses ne peuvent que tourner mal.
En tout cas, l'ambiance au sommet de l'État ne doit pas être celle-là donc il faut cette empathie.
Je ne sais pas si cela existe, mais pour moi ce sont les éléments nécessaires ou qui devraient être nécessaires pour cette fonction.

> J'aurais tendance à vous dire qu'il faut un Premier ministre qui soit en phase avec la vision du Président de la République - et cette vision est une vision centrale - qui aspire à dépasser la droite et la gauche. Et ce n'est pas moi qui ai plaidé pendant 20 années pour que la société française accepte de rompre avec cette logique stupide qui consistait à enfermer les gens dans une guerre de clans et de camps d'un côté et de l'autre.

> Une de mes fiertés est d'avoir sauvé et développé un mouvement politique qui est d'une très grande intégrité et qui a su faire naître des générations nouvelles. Quand je dis intégrité, c’est intégrité sur le plan de la philosophie politique que nous partageons, des valeurs comme on dit maintenant bien que ce terme ne soit pas idéal pour moi, d'une très grande solidarité entre nous. C'est un commando, et c'est un commando qui a réussi, je crois désormais, à enraciner une image dans la vie politique française. Non seulement une image, mais une réalité d'une démarche politique singulière différente, et je crois aujourd'hui appréciée.

> Emmanuel Macron n'a pas dit qu'il changerait lui, mais il a dit qu'il voulait une nouvelle méthode. Je pense que c'est très important pour lui, je pense qu'il y a beaucoup réfléchi. Je ne sais pas s'il a trouvé toutes les réponses mais je suis certain que les réponses devront être trouvées. De quoi s'agit-il ? Je vais essayer de le dire à ma manière à moi, qui ne l'engage pas lui. Quand je veux parler du temps critique dans lequel nous sommes dans la société française, il y a pour moi un fait aveuglant, c'est qu'il y a une rupture quasi totale entre la base de la société française, les gens de la vie de tous les jours, les gens qui travaillent, les gens qui sont à la retraite, les gens qui sont au chômage, les gens qui ont des enfants, ceux qui n'ont pas de travail, ceux qui voudraient progresser, enfin ceux qui sont le tissu profond qui constitue la société française, entre eux et le sommet ou le prétendu sommet de la société.
Il y a une rupture absolue et désespérante. Si vous regardez la structuration des votes extrêmes, en tout cas des votes extrême-droite par exemple qui était au deuxième tour de l'élection présidentielle et la structure de ce vote, comme disent les sociologues qui étudient cela très très bien, il y a une homogénéité totale. Plus vous avez des salaires bas, moins vous avez de patrimoine et plus vous votez dans ce vote qui est un vote de protestation ou de sécession. Pour moi, c'est un crève-cœur.
Comme vous savez, j'habite toujours le village où je suis né et, à cette heure-ci, précise, sans que je puisse y être et je les salue par votre intermédiaire, on inaugure une stèle sur laquelle il y a le nom des précédents maires du village et il y a le nom et la photo de mon père que j'ai retrouvée. C'est donc dire que ce sont les miens, ce sont mes amis, mes voisins, mes proches et imaginer que ceux qui ont le moins d'avoir, le moins de pouvoir et le moins d'influence ou croient avoir le moins d'influence, ne se reconnaissent pas du tout dans ceux qui ont la responsabilité de diriger le pays.
C'est l'échec de trois, quatre, cinq décennies qui ont, au fil du temps, laissé s’amenuiser le lien.
Je vois que l’on n'a pas réussi à renverser ce mouvement et la nouvelle méthode, qu'est-ce c'est ? C'est une méthode dans laquelle l'État et l'administration, et le pouvoir, auront trouvé, par une organisation différente, le moyen que personne ne soupçonne que ces responsabilités soient des privilèges.
Ce n'est pas parce que vous êtes en responsabilité que vous devez être ressenti comme un privilégié.
Les méthodes de décision, la rapidité de l'action, vous savez bien que tout se perd dans les sables, on annonce quelque chose à la télé et vous venez six mois après, rien n'a changé parce que « c'est en cours Monsieur le ministre ».
Tous ceux qui travaillent avec moi savent que je passe mon temps à dire : « Oui, je vous ai compris, c'est en cours. »
Rien ne bouge aussi vite que cela devrait notamment parce que, vous, les réseaux d'informations avez désormais engagé un rythme qui devrait être le rythme de l'action perceptible par les citoyens.
Donc, premièrement, la simplicité des échanges, la simplicité des réseaux de commandement, la rapidité de l'action et la personnalisation des choix, car on vit dans un univers politique dans lequel tous les choix qui sont faits le sont par des gens pour l'essentiel anonymes or on doit mettre de la personnalisation.

> Nous avons un parlement, qu'il fasse son travail, qu'il assume ses responsabilités. Il y a des députés, des sénateurs, qu'ils fassent ce qu'il faut, qu'on les aide à faire ce qu'il faut. Pour moi, le bon équilibre des institutions, c'est un Président fort, un gouvernement fort, un parlement fort et, pour l'instant, on n'est pas encore à cet équilibre.

> S'il y a ce sentiment de rupture et de dépossession, c'est parce que personne n'a la certitude que sa voix soit utile. Si vous êtes dans la majorité, vous gagnez tout le pouvoir, si vous êtes dans l’opposition principale, vous avez un peu voix au chapitre et si vous êtes dans ces mouvements-là qui sont des mouvements minoritaires, alors vous êtes totalement écarté et ceci est non seulement injuste, mais absurde. Absurde, il n'y a aucune raison. Regardez les mouvements - j'en ai été pendant longtemps donc je sais exactement ce qui se passe - substantiels dans la société française qui portent et disent quelque chose et ils n'ont même pas le droit de monter à la tribune parce qu'ils n’ont pas de députés. Mais on a 577 députés, vous ne trouvez pas qu'un courant qui représente quelques millions d'électeurs devrait avoir sa part normale et légitime ? Et c'est pourquoi, oui, je défends la proportionnelle qui entraînera un mode de gouvernement complètement différent, surtout si l'on arrive à faire que le Parlement ne soit pas perpétuellement bloqué, obstrué, dévié de sa responsabilité, comme il l'est trop souvent.

> La République En Marche ou Renaissance, ce n'est pas une sensibilité, c'est un rassemblement de sensibilités différentes, d'histoires différentes, d'organisations différentes. Nous, nous nous sommes plus constitués.

> Je déteste la soumission. Je trouve que dans l'engagement politique, on ne doit jamais aliéner sa liberté.

> L’élection présidentielle, ce n'est pas une élection qui se décide par des structures d'appareil, et quand on essaie, regardez ce qu'il vient de se passer pour Les Républicains, regardez ce qu'il vient de se passer pour le PS, quand on essaie, on se casse la figure à tous les coups. L'élection présidentielle se constitue autour d'itinéraires et de personnalités qui, peu à peu, se sédimentent dans l'opinion. Vous savez, comme dans une rivière, il y a des sédiments, du sable et après cela devient compact, qui font qu'une femme ou un homme a un lien avec les Français. C'est ce lien-là qui fait le choix. C'est ce lien-là qui fait l'investiture et tout le reste, en réalité, c'est inventer pour essayer de trouver une solution quand on n'a pas la personne qui a un lien avec les Français et on vient de le voir surabondamment.

> Parmi les changements de méthode que le Président de la République, pendant la campagne, a lui-même abordés, même si cela ne s'est pas vraiment entendu, il y a cette idée que je considère, moi ‑ je m'exprime à titre personnel, je ne suis pas du tout à sa place ‑ il y a cette idée que le passage en force ne fonctionne jamais.
À titre personnel, m'exprimant pour moi-même et non pour d'autres, je pense que le passage en force est une mauvaise solution. Il y a un homme que j'aimais beaucoup, qui était sympathique avec moi, qui s'appelait Václav Havel, qui a été le très grand Président de la Tchécoslovaquie d'abord, de la Tchéquie ensuite, un philosophe, un dramaturge, un homme de lettres.
Václav Havel, parlant de ceux qui veulent passer en force, qu'il appelle «les impatients en politique», disait : «ils sont comme ces enfants qui, pour faire pousser les arbres plus vite, leur tirent sur les branches». C'est exactement ce que je pense. Je pense que même sur les problèmes les plus difficiles, il faut que l'arbre pousse à partir de son biotope.
À partir de sa terre, à partir du sol, à partir du soleil. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas urgence. On peut, en 6 mois, faire mûrir une idée parmi les Français. Si vous avez la capacité de leur parler avec des éléments que tous pourront vérifier, dans une langue qu'ils comprennent, de les mettre devant le réel et de leur proposer des options, la solution va mûrir.
Je dis, si cette thèse de la réforme continue que je défends, de la réforme mûrie par les Français, échoue et si on arrive à un affrontement, alors il y a un moyen d'éviter le blocage du pays, parce que c'est de cela que l'on a souffert, le blocage du pays par des personnes minoritaires ou majoritaires, on n'en sait rien, c'est de se tourner vers le peuple en lui disant quelque chose de très simple : "nous avons construit la réforme la plus juste possible à nos yeux. On ne la fait pas pour nous. On ne la fait pas pour le Gouvernement. On ne la fait pas par idéologie, on l'a fait pour vous, pour que les pensions ne s'effondrent pas et que les cotisations n'explosent pas" et là, on organise un référendum et la Constitution le prévoit sur ce type de sujet.
Si c'est non, le Gouvernement devra en tirer les conclusions, il y aura un autre gouvernement. Michel Rocard a dit 100 fois que c'était une réforme qui userait 10 ou 15 gouvernements.
Je suis persuadé que l'on est plus près du but qu'on ne le croit, à condition qu'il apparaisse clairement aux yeux de tout le monde, que la justice dont je parle, la justice c'est quoi ? Les Français qui ont commencé à travailler tôt, les Français qui exercent des métiers pénibles, ceux-là, on en tiendra compte dans la réforme et à condition que l'on mette en valeur le fait que, dans cette réforme, en réalité, la retraite choisie ou la date de la retraite la plus choisie possible, leur ouvrira des possibilités nouvelles.

> Les difficultés que nous allons rencontrer sont, à mon sens, majeures et c'est pourquoi, je parlais au début, d'une situation préoccupante, spécialement dans l'état social du pays. Vous aurez, à la fois, une France qui est fragilisée par ses fractures, et des vagues, pour ne pas dire, des tsunamis qui arrivent de l'extérieur. J'en cite deux, un que tout le monde a à l'esprit, c'est la guerre en Ukraine. Si l'on croit que l'on est au bout des conséquences de cette guerre, à mon sens, c'est que l'on n'a pas les yeux ouverts. Conséquences économiques sur l'énergie, sur la confiance, sur la place que l'Ukraine occupe dans le monde agricole et alimentaire mondial, pas seulement français.
Il y a une deuxième question, un second prisme que l'on ne regarde pas, c'est ce qu'il se passe en Chine. La menace du Covid19 en Chine, a fait qu'aujourd'hui, dans le port de Shanghai, il y a, certains disent plus d'un millier, d'autres disent au moins 500, 300 gigantesques porte containers qui sont bloqués, qui ne peuvent ni décharger, ni recharger.
Et les usines sont bloquées à cause de la politique que l'on appelle «zéro covid», ce qui au passage permet de renvoyer les critiques sur la politique qui a été celle de la France et de l'Europe, au sens large, à leur véritable réalité.
On va voir ces deux crises-là. Ce qu'il se passe en Chine, c'est l'interruption des circuits d'approvisionnement sur tous les produits et matières premières.
Je disais, certains disent 1 000, d'autres disent 500 porte containeurs, en tout, sur la planète, il y a 5 000 porte containeurs qui chacun porte, les plus grands, quelque chose comme 23 000 containeurs.
Vous représentez-vous ce que c'est pour l'approvisionnement, circuit imprimé ? Cela va tout changer dans la répartition des productions.
Je cite un exemple simple : un frigo, pour être transporté, c'est 100 $. Cela veut dire que si vous pouvez économiser presque 100 $, vous avez intérêt à le produire chez nous. Ces deux crises-là viennent et elles vont se conjuguer avec, peut-être, ce qui se prépare du côté du Moyen-Orient. Donc, si vous avez cela en tête, alors vous vous dites que, oui, la situation que nous allons affronter est une situation lourde, grave, préoccupante.

> Il y a deux questions : l'inflation durera-t-elle ? Les économistes sont très partagés sur ce sujet. Certains pensent que les raisons profondes de l'inflation sont peut-être moins présentes qu'on ne le croit chez nous et la France s'en tire mieux du point de vue de l'inflation que tous ses voisins. Deuxièmement, peut-on dépenser sans compter et ouvrir les robinets ? Non. Non. Nous avons dû le faire pour le Covid19 et c'était juste parce que c'était une période pendant laquelle nous étions dans une économie de guerre. (…) Je pense que l'on a une chose à faire : c'est retrouver les équilibres. C'est vrai pour la retraite, c'est vrai pour la dépense publique. C'est vrai pour la dette, en différenciant celle qui sert à l'investissement de la dette qui sert aux dépenses courantes.

> J'ai plaidé au commissariat au plan et ailleurs, sur la reconquête de la production parce qu'un très grand nombre des réponses aux questions qui paraissent insolubles, se trouve dans la recréation d'un élan productif.

> Pour l'instant, quand je vois les tenants de toutes les opinions qui se sont exprimées pendant l'élection présidentielle, je n'ai pas vu souvent de propositions de baisse de la dépense publique. Mais je pense que l'on peut rééquilibrer en faisant attention - ce n'est pas moi qui dirai le contraire, je suis à la tête d'une collectivité locale, dans laquelle on est obligé de faire attention, la mairie de Pau et l'agglomération dans laquelle nous vivons ‑ et en augmentant la production du pays, les emplois du pays. Exemple, la question des retraites est difficile à résoudre, mais si on allait au plein-emploi, alors vous avez rééquilibré la question des retraites. Voyez que tout se tient. L'idée que nous sommes uniquement à la machette, avec un coupe-coupe, et que c'est le seul travail des dirigeants, est fausse.

> Nous avons trois grandes questions écologiques devant nous. La première d'entre elles, c'est l'énergie. Nous avons avec le commissariat au plan, produit un rapport qui, je crois, a changé l'état d'esprit autour du nucléaire. Et toute proposition, c'est pourquoi il faut faire attention aux propositions politiques, quand Mélenchon et ses investis, et ses candidats, proposent de sortir du nucléaire, vous voyez bien que vous déséquilibrez complètement et la démarche écologique et la démarche économique du pays. C'est une décision, si elle était appliquée, qui serait complètement irresponsable. Songez qu'il y a de telles demandes en électricité, que l'on verra exploser le prix de l'électricité sur le marché libre. Cette électricité que l'on achèterait, est produite en envoyant des millions de tonnes de CO² dans l'atmosphère. Je parle du charbon.
Il y a une deuxième grande question : la biodiversité. La question est essentiellement agronomique ou d'abord agronomique, c'est la question du sol, comment on rend le sol plus vivant ?
La troisième question, c'est changer nos modes de vie pour devenir frugaux, raisonnables, pour réparer plus souvent que l'on achète, une économie circulaire.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y a des risques d'embrasement général. Il y a des risques de contagion terrifiante. Donc, celui qui est à la tête de la France et à la tête de l'Europe, essaie de maintenir malgré tout le lien en dépit des choix qui sont fous, insupportables, remplit son devoir et accomplit son travail.

 

Partis politiques

● LaREM (futur Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Pieyre-Alexandre Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Face au retour de la guerre en Europe, la Suède et la Finlande demandent leur intégration au sein de l’OTAN. En France l’alliance d’extrême gauche NUPES en demande la sortie. C’est ce que l’on appelle avoir le sens de l’histoire et des responsabilités.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> En finir avec la règle de l'unanimité dans l'Union européenne, c'est pas une lubie française, c'est ce que souhaitent les citoyens de la Conférence sur l'avenir de l'Europe et ce que pense.

> Face à la menace que fait peser Vladimir Poutine sur notre continent, renforcer la défense européenne est une nécessité. Le Parlement européen a donc lancé hier un appel aux dirigeants pour qu’ils transforment désormais leurs promesses en actes.

 

Pascal Canfin
> Ce lundi et mardi nous votons en commission Environnement du Parlement européen sept textes clés du paquet Climat dont la « taxe carbone aux frontières ». Nous avons l’opportunité historique de changer les règles du jeu pour le climat sur notre continent.

 

 

La quotidienne centriste du 15 mai 2022. On a évité une Trump de droite à la présidentielle, évitons un Trump de gauche aux législatives

Même populisme, même démagogie, même haine de la démocratie, même utilisation de fake news, de l’élucubrationisme (complotisme) et de la post-vérité, même stratégie de la victimisation, mêmes insultes à ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont interchangeables!

Et si l’on ne peut et ne veut faire de différence dans le degré de l’indécence et de la malhonnêteté entre les deux chantres de l’extrémisme, on se doit de constater que les outrances et les impostures sont devenues une spécialité de Mélenchon là où Le Pen a tenté de se réfréner afin d’être plus présidentiable, posture qui n’a heureusement pas donné le résultat escompté.

Reste que Mélenchon s’est inventé, lui, la posture du gueulard acariâtre qui s’en va éructer ses indignations pour tout et n’importe quoi, surtout pour se défendre ainsi que ses amis.

On le voit avec ses nouvelles attaques contre la presse mais aussi dans sa défense de Taha Bouhafs, le propagandiste déguisé en journaliste et accusé de violences sexuelles qu’il avait choisi pour être député.

On en finirait pas de citer des exemples similaires qui font de lui plus un bouffon obscène qu’un homme politique responsable.

Il est regrettable que le personnage qu’il est ou, plus grave, qu’il joue obtienne tant de succès auprès d’une partie de la population.

Et il est encore plus triste de constater que des dirigeants politiques de partis qui avaient évité de tomber dans la caricature et l’excès, comme EELV et le PS se soient ralliés à son panache bien terni par la haine et la violence dont il n’a cessé de dire qu’elles étaient justifiées et légitimes dans le débat politique.

Eux ont oublié qu’une des grandeurs de la politique c’est le courage de ses convictions.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]