mercredi 1 mars 2023

Propos centristes. France – Protection des enfants en ligne / Lutte contre la sécheresse / Inflation des produits alimentaires / Politique agricole / Baisse des naissances / Réforme des retraites / Nucléaire / Nouvelle politique africaine de la France …

Voici une sélection, ce 1er mars 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Le papillomavirus, nous pouvons l'éradiquer. Dès la rentrée prochaine, la vaccination sera proposée au collège pour les 800 000 élèves de 5ème. Et l'accès au vaccin sera facilité pour tous les jeunes, sans reste à charge.

> Au Salon de l'Agriculture, j'ai vu leur fierté, leur passion et leur engagement. J'ai entendu, aussi, leurs difficultés. Je veux leur dire à nouveau : nous savons ce que nous vous devons. On ne vous lâchera pas. Nous sommes fiers de notre agriculture française !

> Le Royaume-Uni et l’Union européenne viennent de trouver un accord sur la mise en œuvre du cadre post-Brexit en Irlande du Nord. Je salue cette décision importante, qui préservera l'accord du Vendredi saint et protégera notre marché intérieur européen.

> [Message lors du forum annuel de la Banque européenne d’investissement]
L’année 2023 marque les 65 ans d’existence de la Banque européenne d’investissement. En cette date anniversaire, force est de constater que l’histoire n’a fait que valider l’existence et l’action de la BEI. Elle est plus indispensable aujourd’hui que jamais pour nous aider à bâtir une Europe souveraine, c’est-à-dire unie et maitresse de son destin.
Projets d’infrastructures de transport, de déplacement urbain, projets énergétiques, appui aux jeunes entreprises innovantes dans les secteurs des technologies médicales, de l’intelligence artificielle : voilà quelques exemples de l’expertise et de la contribution du Groupe BEI, qui se traduisent en actions très concrètes pour nos entreprises, nos territoires, à travers toute l’Union européenne. Nous en avons particulièrement besoin aujourd’hui, pour la pleine souveraineté de notre Europe, alors même que notre partenaire américain déploie un plan d’investissement massif.
C’est un savoir-faire précieux qu’il nous faut également mobiliser au-delà de l’Union, en Afrique, mais également sur le reste du territoire européen, et je pense tout particulièrement à l’Ukraine.
La BEI est notre banque européenne du climat. Elle est pionnière dans l’alignement de son portefeuille sur l’Accord de Paris, et elle mobilise 1 000 milliards d’euros en faveur de l’action climat sur la décennie. Face au défi de la sortie des fossiles et alors que nous accélérons notre agenda européen de transition climatique et énergétique, nous devons maintenant prendre la mesure des enjeux et faire un constat lucide : il nous faut nous appuyer pleinement sur l’ensemble des technologies bas-carbone à notre disposition, y compris le nucléaire, dans le respect des choix de mix énergétique nationaux, et donc soutenir l’ensemble de ces solutions en conséquence.
Cela implique de décarboner, d’innover et de changer nos pratiques, et de mettre tout cela à la portée de nos entreprises, y compris les plus petites. La BEI joue ici un rôle majeur, pour financer les phases amont de recherche et développement, et pour soutenir les phases de production pilote et de commercialisation.
Sur l’innovation, nous devons encore davantage accompagner ; soutenir le développement de technologies de pointe ; mettre en place un écosystème propice à la prise de risque et à l’innovation. Je salue à ce titre la contribution de 500 millions d’euros du Groupe BEI à Scale-up Europe, qui aidera à faire émerger des fonds paneuropéens, afin d’accélérer la croissance des licornes et des champions de la tech européenne. C’est une initiative que nous avons beaucoup poussée sous présidence française et à laquelle la BEI participe ô combien. La BEI doit poursuivre sur cette voie, oser un financement toujours plus élevé du risque pour l'entrepreneuriat et pour l'innovation.
La BEI est pleinement au service de la souveraineté économique européenne. Elle a de ce fait un rôle majeur et évident à jouer dans la politique industrielle renouvelée que nous sommes en train de mettre en place, en Européens.
Alors que l’impératif de la transition écologique, les prix de l’énergie, les défis de la transition numérique, la perturbation des chaînes de valeur mondiales, les tentations chez certains de nos partenaires de revenir à des pratiques distorsives de concurrence, pourraient remettre tout en cause ; et que bien évidemment, le retour de la guerre sur notre continent est là ; c’est à l’inverse un devoir d’une action plus coordonnée, plus ambitieuse, qui est le nôtre. Et à ce titre, la BEI joue un rôle central. Elle tient entre ses mains une grande partie des outils dont nous avons besoin pour y répondre.
Je sais que la BEI s’est déjà saisie de l’ambition commune que nous avons définie lors du sommet de Versailles, en mars 2022, pour l’énergie, le numérique, les semi-conducteurs, la santé, les matières premières, les produits alimentaires et, bien sûr, la défense, sujet sur lequel nous devons maintenant pleinement assumer de faire plus, y compris par l’action de la BEI, alors que la guerre est revenue sur notre continent. 
Le groupe BEI agit, et agira encore plus dans les mois qui viennent, j’en suis certain. Il agira davantage pour soutenir la vitalité et l’innovation de notre tissu productif ; pour maintenir l’emploi et lutter contre la désindustrialisation ; pour investir davantage dans les secteurs stratégiques et géostratégiques, notamment dans l’énergie bas-carbone ; pour parier davantage sur les innovations de rupture ; pour participer à l’effort commun de simplification de toutes nos procédures et de réduction des délais de traitement, qui sont encore aujourd’hui souvent très difficiles pour nos entreprises. Également pour communiquer davantage, comme une équipe européenne pleinement unie, et pour offrir aussi plus de lisibilité à nos entreprises sur le soutien que nous apportons, Union et Etats membres réunis, à notre activité économique.
C’est de cela dont nos entreprises ont besoin : de simplicité, de rapidité, d’ambition, d’investissement, et de savoir qu’un grand acteur Européen, fort de sa puissance financière et de son expertise reconnue, est à leur service, pour les aider dans leurs projets de développement.
Ce qui fait la force d’une institution, c’est avant tout l’engagement de ses agents. C’est pourquoi mes remerciements vont aux équipes du Groupe BEI : de la Banque et de sa filiale, le Fonds européen d’investissement. Toutes ces équipes œuvrent au quotidien pour donner vie à des projets d’investissements qui ancrent dans le concret, dans le réel, l’ambition des politiques publiques. Je sais pouvoir compter sur votre engagement pour les défis que je viens de rapidement de balayer, qui sont nos défis d’aujourd’hui et de demain.

> [Discours sur la politique africaine de la France]
J
’assume pleinement de m’exprimer avant cette tournée africaine depuis Paris, à vos côtés, pour essayer de donner le sens de ce que nous sommes en train d’essayer de faire depuis maintenant un peu plus de cinq ans. Et essayer de dire avec qui ? pourquoi? et comment ? Et l’objectif que nous devons poursuivre est d’avoir une politique plus simple, plus lisible, en faisant mieux travailler l’ensemble des administrations de l'Etat de ces partenaires, mais avoir aussi une politique qui associe pleinement les entrepreneuses et entrepreneurs, les innovateurs, les sportifs, les artistes, les scientifiques, dans cette politique qui a vocation à ne pas être simplement de gouvernement à gouvernement, mais qui doit pleinement assumer de traiter avec la société civile des différents pays d'Afrique. Et sont là réunis bon nombre d'acteurs de notre politique avec l'Afrique qui, pour une bonne partie d'entre eux, vont avoir à m'accompagner dans ce déplacement à venir à partir de mercredi, ou qui ont pu m'accompagner dans des voyages précédents. 
Alors, il y a un peu moins de six ans, en novembre 2017, dans un amphithéâtre de l'université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou, j'avais débuté mon discours en citant les mots de Thomas Sankara et en annonçant qu'il n'y avait plus de politique africaine de la France. Ces mots sont toujours d'actualité. Mais ils ne sont certainement plus suffisants face aux bouleversements et aux transformations profondes que nous avons vécu ces dernières années. 
Le temps passé sur le continent africain est irremplaçable. J'y ai effectué dix-sept déplacements, été accueilli dans vingt-et-un pays. Du Shrine de Lagos aux églises de Lalibela, sans compter les multiples entretiens menés avec nos partenaires africains à Paris et à travers le monde. Je n'en retirerai aucune considération générale, car une réalité unique africaine n'existe que dans bon nombre de schémas simplificateurs. J'en retirerai une seule exigence, celle de faire preuve d'une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain. 
Une situation sans précédent dans l'histoire : traiter en même temps, et dans l'urgence, une somme de défis vertigineux. Défis sécuritaire, climatique, aux défis démographiques avec la jeunesse qui arrive et à laquelle il faut offrir, proposer, un avenir pour chacun des Etats africains. Consolider des Etats et des administrations, investir massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, la formation, la transition énergétique. Tout cela donc en étant confronté davantage que d’autres à la pression du changement climatique et de ses effets, à l’offensive du terrorisme, aux chocs économiques, sanitaires et géopolitiques. Je crois pouvoir dire qu’aucune région au monde n’a été soumise à cette obligation de résultat en l’espace d’une à deux générations comme le continent africain l’est aujourd’hui. 
C'est pour cette raison qu'à quelques jours de ce déplacement, à nouveau sur le continent africain, j'ai jugé que la priorité n'était pas de faire un nouveau discours sur le sol africain mais d'essayer, de la manière la plus claire, de défendre ce que nous y faisons et la cohérence de notre action et de renforcer aussi cette envie d'Afrique en France. C'est pourquoi beaucoup de chefs d'entreprises, de scientifiques, d'artistes et de sportifs sont aussi présents aujourd'hui. Nous devons en effet collectivement prendre la mesure des défis qui sont si proches de nous, non pas pour nous projeter dans des prédictions apocalyptiques ou dans des paniques anxiogènes. 
J'ai pu parfois le constater à chacun de mes déplacements, la terre africaine est tout sauf une terre d'angoisse et de résignation. Elle est une terre d'optimisme et de volontarisme. 
Cette proximité, cette énergie, doivent nous inspirer et nous inciter à réaliser la force de notre atout d'être les voisins de l'Afrique et de compter encore parmi les pays qui ont un lien unique, humain, existentiel avec ce continent, ce qui est une chance. Nous avons un destin lié avec le continent africain. 
Si nous savons saisir cette chance, nous avons l'opportunité de nous arrimer au continent qui, progressivement, sera aussi l'un des marchés économiques les plus jeunes et dynamiques du monde et qui sera l'un des grands foyers de la croissance mondiale dans les décennies qui viennent. Mais aussi parce que notre jeunesse écoute aujourd'hui une musique congolaise, nigériane, ivoirienne, créée et produite sur le continent africain. Et parce que ce n'est que la préfiguration d'une puissance culturelle, économique, scientifique, politique, africaine, qui va continuer de se déployer. Notre croissance économique aussi, et nous Européens, nos échanges, nos emplois vont dépendre, de plus en plus, de l'Afrique. Ce n'est ni une bonne, ni une mauvaise nouvelle, c'est un fait. Et tout dépendra de ce que nous en faisons. 
C'est pourquoi je suis convaincu que le moment est venu de faire un choix et de savoir quel rapport nous voulons entretenir avec les pays africains. Et au fond, quand j’essaie de suivre l'actualité, ce qui m'arrive, et de lire la qualification du moment que nous sommes en train de vivre, qui est très clairement un entre deux parce que nous héritons de beaucoup de difficultés historiques et nous sommes dans un moment de transition sans avoir pleinement réalisé, je vais y revenir, le début de la transition commencée. 
Au fond, beaucoup voudraient nous inciter à rentrer dans une compétition, c'est la première voie. Une compétition que je considère pour ma part anachronique. C'est le piège qui consisterait à répondre à l'injonction de puissance ou à l'appel de démonstrations de force. Regardez, certains arrivent avec leur armée ou leurs mercenaires ici et là. Plongez-y, vous Français, c'est là que vous êtes attendus, c'est le rôle qui est le vôtre. Allez faire la compétition avec eux, vous êtes attendus là. Je ne le crois pas. C'est le confort des grilles de lecture du passé, mesurant notre influence au nombre de nos opérations militaires ; ou nous satisfaire de liens privilégiés et exclusifs avec des dirigeants ou considérer que des marchés économiques nous reviennent de droit parce que nous étions là avant ; ou jouer des coudes pour nous placer seul au centre du jeu. Ce temps-là a vécu. 
Ma conviction, c'est que cette voie est désormais une impasse. Ceux qui la prônent sont plutôt les tenants d'une nostalgie et c'est précisément celle avec laquelle nous avons voulu rompre dès 2017, mais sans avoir encore tous les moyens d'en solder le passif. C'est la chronique de notre dernière décennie d'engagement au Mali, au prix du sacrifice ultime. 
Nos soldats y ont, aux côtés des militaires maliens et des armées africaines, remporté des victoires contre les groupes terroristes. Et je veux ici rendre hommage à la mémoire de nos soldats, de nos blessés, comme de ceux qui sont tombés là-bas. Cela a été et restera une immense fierté partagée avec les Alliés qui nous ont rejoint. Mais ce n’était pas le rôle de nos soldats. Ce n’était pas le rôle de la France d’apporter seule des réponses politiques qui devaient prendre le relai de la réponse militaire. Nous avons pourtant, malgré nous, assumé une responsabilité exorbitante. Cela nous vaut aujourd’hui d’être l’objet par amalgame du rejet qui frappe une classe politique malienne qui a échoué à redresser son pays et c’est ce piège qui pourrait, si nous n’y prenons pas garde se reproduire ailleurs. 
C'est pourquoi en aucun cas je ne laisserai le sacrifice de nos militaires être à nouveau entaché du même amalgame et en aucun cas, je ne laisserai se reproduire cette situation où par un engrenage de déresponsabilisation et de substitution, la France devient le bouc émissaire idéal. 
Pour éviter la répétition de l'histoire, il existe une autre voie que nous poursuivons désormais depuis six ans. Une autre voie qui consiste à ne pas réduire l'Afrique à un terrain de compétition ou de rente et à considérer les pays africains comme des partenaires avec qui nous avons des intérêts et des responsabilités partagées. Et, au fond, de bâtir une nouvelle relation, équilibrée, réciproque et responsable. 
Ce cap, c'est l'agenda fixé à Ouagadougou en 2017 et nous l'avons tenu. Nous avons tenu nos engagements en regardant notre passé en face, au Rwanda, en Algérie, au Cameroun, avec une commission franco-camerounaise qui va débuter ses travaux. Nous les avons obtenus en réformant le franc CFA, en nous retirant de la gouvernance de la zone UMOA et en faisant la démonstration que cette monnaie est bien une monnaie africaine qui pourra, si les gouvernements de la CEDEAO le souhaitent, préfigurer une monnaie unique qui prendra un autre nom. Nous y sommes prêts. 
Nous les avons tenus en soutenant, face à la pandémie du Covid-19, l'excellence scientifique africaine : celle du Centre de crise africain, celle de l'Institut Pasteur de Dakar et celle de l'Institut national de recherche biologique du professeur MUYEMBE, auquel j'aurai le privilège de rendre visite dans quelques jours, mais en développant aussi des centres de production de vaccins, comme nous l'avons lancé en Afrique du Sud et dans plusieurs autres pays. 
Nous avons tenu nos engagements en matière sportive en bâtissant des partenariats nouveaux pour déployer, former des sportifs sur le continent africain et déployer des infrastructures sportives. Et nous allons continuer de le faire et de l’accélérer du football au judo en passant par le basket et tant d’autres sports. 
Nous avons tenu nos engagements en accélérant grâce à la ténacité N'Goné FALL et à la saison Africa 2020 le changement de regard de la France sur le continent africain y compris dans nos écoles et nos manuels scolaires. Nous allons poursuivre ce mouvement de reconnexion avec la création contemporaine africaine dans toutes ses composantes. En France, ce sera la mission de la future maison des mondes africains qui organisera à l’automne prochain un forum sur les industries culturelles et créatives africaines. Sur le continent africain, ce sera le rôle de nos instituts culturels, de notre réseau de coopération, de nos alliances françaises, de redevenir le creuset de cette intimité franco-africaine et de ce changement de regard. 
Nos instituts doivent-être les lieux où tout le monde vient et où l'on prend tous les risques. Ce sont d'ailleurs les lieux où commence le rayonnement d'un Fela KUTI ou, puisque nous serons à Kinshasa dans quelques jours, d’un Papa WEMBA ou encore d’un peintre MOKÉ, qui ont connu leur premier succès et leur première reconnaissance. C'est la force de ce réseau et c'est celle que nous voulons continuer d'avoir. 
Nous avons aussi tenu les engagements de Ouagadougou en procédant, grâce à l'éclairage intellectuel de Bénédicte Savoy et Felwine Sarr et au travail des équipes du Quai-Branly, à la restitution au Bénin des œuvres du trésor d'Abomey. Nous irons plus loin puisqu'une loi-cadre sera proposée dans les prochaines semaines par la ministre de la Culture à notre Parlement. A partir des préconisations du travail réalisé par Jean-Luc Martinez, que je remercie, cette loi-cadre permettra de fixer avec notre représentation nationale la méthodologie et les critères pour procéder à de nouvelles restitutions au profit des pays africains qui le demandent et reposant sur un partenariat culturel scientifique pour accueillir et conserver ces œuvres. La Côte d'Ivoire l'a déjà fait. Je souhaite que cette démarche puisse s'inscrire dans une dynamique plus large et européenne, à l'image du fonds franco-allemand que nous avons lancé pour développer les recherches de provenance sur les œuvres africaines entrées dans nos collections. 
Nous avons aussi, durant ces années, soutenu l'entrepreneuriat africain en y consacrant plus de 3 milliards d'euros entre 2019 et 2022 au travers de l'initiative Choose Africa. Nous allons amplifier cet effort en ciblant davantage les entrepreneurs français et africains qui sont confrontés au risque et qui n'arrivent pas à accéder au crédit ou au capital de quelques centaines de milliers d'euros qui débloqueraient leur situation. C'est précisément l'objectif de MEET Africa 2 — je sais que plusieurs qui ont été sélectionnés sont ici présents — qui permet d'accompagner celles et ceux qui ont des projets plus risqués. Et ce sera le rôle aussi de notre Banque Publique d'Investissement et de l'Agence Française de Développement de porter ensemble un nouveau programme, Choose Africa 2, qui sera dédié à cet effort et qui, en particulier en matière de culture, de sport, d'agriculture et de digital, reprenant tout ce que nous avons fait avec Digital Africa ces dernières années, démultipliera les opportunités. Nous dérisquerons davantage les investissements français en Afrique avec ces mécanismes et nous accélérerons la croissance des petites entreprises africaines qui sont à la frontière entre l'économie formelle et informelle. Et sur le modèle de ce que le Sénégal a réussi, et comme nous avons commencé à le faire dans plusieurs pays africains, cette initiative sera également un levier pour appuyer une véritable politique d'innovation avec tous les pays volontaires. 
Enfin, nous avons ces dernières années, posé les bases d'un axe euro-africain qui s'est incarné lors du sommet de Bruxelles en février 2022, sous Présidence française. Et c'est en nous appuyant sur cet axe euro-africain que nous avons obtenu à Paris en mai 2021, dans le Sommet sur le financement des économies africaines de Paris, le déblocage et le redéploiement des droits de tirage spéciaux au bénéfice de l'Afrique. Nous avons également lancé la production de vaccins aussi sur le continent africain, avec l'Afrique du Sud notamment, comme je l’évoquais tout à l'heure. C'est aussi pour ça que je me réjouis de pouvoir compter sur l'engagement du commissaire Thierry BRETON et de la commissaire européenne Jutta URPILAINEN présents à nos côtés dans quelques jours en RDC. C'est une véritable équipe européenne que nous souhaitons mettre en place. 
Vous le voyez, en brossant ce tableau général, si je puis dire, je veux ici dire combien nous avons bousculé des choses qui paraissaient des tabous complets ces dernières années. Quand j'étais dans cette même université à Ouagadougou, tous les étudiants m’interrogeaient, me parlaient du franc CFA, de la restitution des œuvres d'art, de notre incapacité à accompagner l'entreprenariat africain. Tout cela, nous l'avons mis en place ces dernières années avec force et engagement. Malgré tout, il nous faut être lucide, nous ne sommes aujourd'hui qu'au milieu du gué. C'est une situation très inconfortable où nous continuons à être, en quelque sorte, comptables du passé, avec une politique qui a décidé très clairement de changer et qui a parfois perdu des soutiens qui étaient bien utiles, parce que nous voulions changer de méthode sans que nous ayons pleinement les résultats de la politique que nous avions lancé. 
Et donc nous sommes en effet comptables du passé sans avoir encore totalement convaincu sur les contours de notre avenir commun. C'est pour cette raison que le déplacement que nous allons entreprendre ensemble dans quelques jours est si important. Il intervient au moment où nous clôturons un cycle de notre Histoire en Afrique et un cycle qui a été marqué, à mes yeux, par deux choses que nous allons bousculer. 
Premièrement, marqué par la centralité de la question sécuritaire et militaire et la prééminence du sécuritaire comme cadre. Cette prééminence, le rôle qu'elle a continué d'avoir, a été une ombre portée encore une fois ces dernières années ou un prétexte utilisé par beaucoup de nos opposants ou de celles et ceux qui voulaient pousser leur propre propagande pour dire : “La France est là et n'a qu'un agenda sécuritaire”. L'objectif de cette nouvelle phase dans laquelle nous rentrons, de cette nouvelle ère, est de déployer sous forme partenariale notre présence sécuritaire pour qu'elle s'insère dans ce nouveau partenariat. Je remercie le ministre des Armées et le chef d'état-major des armées pour le travail fait ces derniers mois pour véritablement penser et préparer ce nouveau partenariat sécuritaire. Je vais y revenir. 
Le deuxième grand changement que nous allons faire, c'est passer d'une logique d'aide à une logique d'investissement solidaire et partenariale. Je crois que c'est à cette condition, en continuant et en amplifiant l'action qui a déjà été lancée, que nous pourrons conjurer cette opposition qui est en train de s'installer entre un Nord supposément occidental et un Sud global qui n'auraient plus de logiciel commun. Je crois profondément que c'est faux et nous devons démontrer le contraire. Nous l'avons démontré par une méthode nouvelle que nous avons là aussi commencée. Le G7 de Biarritz a été préparé avec les pays africains que j'avais invité. Comme on l'a fait aussi au G20 de Bali, où on a réuni l'ensemble des pays africains avant le début des travaux pour œuvrer ensemble par une conversation en quelque sorte permanente. C'est exactement la même chose que nous avons fait, quand nous avons lancé l'initiative ACT-A, conçue avec le bureau de l'Union africaine, dans un dialogue, là aussi inédit. Et c'est la même chose que nous allons faire. 
Pour moi, lors du sommet que nous allons organiser le 23 juin à Paris, nous allons consolider ce passage de la logique d'aide à celle d'investissement solidaire. Sur le nouveau partenariat Sud-Nord précisément parce que c'est avec l'Afrique, mais aussi avec l'Inde, la Barbade, que nous pourrons inventer un nouveau pacte pour dessiner une nouvelle architecture financière internationale permettant de lutter contre les inégalités, de financer la transition climatique. Et donc, pour moi, le moment que nous sommes en train d'inaugurer consiste à aller au bout du changement, d'être exigeants avec nous-mêmes et d'accepter de nous débarrasser pour de bon de réflexes, d'habitudes et d'un langage qui sont aujourd'hui en quelque sorte notre handicap. D'adopter une posture résolument plus claire de modestie, d'écoute et d'ambition. Au fond, de dire très clairement dans tous ces domaines que l'Afrique n'est pas un pré carré et encore moins un continent auquel les Européens et les Français pourraient dicter un cadre de développement, mais que c'est un continent où nous devons bâtir des relations respectueuses, équilibrées, responsables pour lutter ensemble sur des causes communes telles que le climat. Et c'est pour moi les termes mêmes de ce partenariat renouvelé que nous souhaitons, qui est l'inverse des logiques de prédation, qu'elles soient militaires et sécuritaires ou qu'elles soient financières, poussées aujourd'hui par d'autres pays. 
Alors, pour réussir ce modèle de partenariat, il nous faut d'abord bâtir un nouveau modèle de partenariat militaire. C'est tout le travail que nous avons conduit ces derniers mois d'abord en le concevant, puis en le discutant et le travaillant avec nos partenaires africains. J'ai reçu ici même, ces dernières semaines, l'ensemble des dirigeants concernés. Le ministre et le CEMA ont commencé des échanges. Une tournée va se poursuivre. Au fond, la logique, c'est que notre modèle ne doit plus être celui de bases militaires telles qu'elles existent aujourd'hui. Demain, notre présence s'inscrira au sein de bases, d'écoles, d'académies qui seront cogérées, fonctionnant avec des effectifs français qui demeureront, mais à des niveaux moindres et des effectifs africains qui pourront aussi accueillir, si nos partenaires africains le souhaitent et à leurs conditions, d'autres partenaires. 
Conformément aux échanges que j'ai eus ces dernières semaines avec mes homologues, cette transformation débutera dans les prochains mois sur le principe même de la co-construction, avec une diminution visible de nos effectifs et, de manière concomitante, une montée en puissance de la présence dans ces bases de nos partenaires africains. 
Elle suppose que nos partenaires africains formulent très clairement leur besoin militaire et sécuritaire, qu’ensuite nous accroissions notre offre de formation, d’accompagnement, d’équipement au meilleur niveau. Et ce partenariat nous permettra ainsi de bâtir de nouveau modèle d’intimité et d’imbrication entre nos armées qui se traduira par un effort accru de la France en matière, comme je le disais, de formation et d'équipement. 
Deuxièmement, ce nouveau partenariat, cette transformation suppose de changer notre manière de faire et de communiquer sur ce que nous déployons, d'abord en étant plus réactif, plus visible et par conséquent plus lisible. Il faut là-dessus assumer nos échecs, mais il faut aussi assumer mieux notre succès. Et force est de constater que nous avons sans doute un défaut. Nous, Français, nous sommes trop divisés. Et la logique de boutique l'emporte trop souvent sur la logique d'équipe de France. Nous devons agir tous ensemble pour que ce soit visible et pour que la France, quelle que soit l'entité, qu'elle soit administrative ou l'entreprise, apporte des solutions concrètes qui permettent dans un pays, de répondre à un besoin de la jeunesse pour mieux éduquer, pour répondre à des problèmes énergétiques ou de transition climatique, pour répondre à des besoins sportifs, il est clair que ce soit l'équipe de France, qu'il l’ait mise en place. 
Nous sommes divisés, nous sommes donc trop peu lisibles, pas assez concrets sans doute. Et donc il nous faut dans les prochains temps changer notre méthode, déployer des projets plus concrets, tangibles et surtout là où nos partenaires nous attendent. L'éducation, mais pas simplement en bâtissant des murs, en accroissant notre offre de formation des enseignants et de qualité des enseignants, en bâtissant une offre accrue dans la formation professionnelle, demandes de beaucoup de pays, y compris nombre d’entre eux chez qui nous étions peu présents. Formation professionnelle, santé, climat, égalité femme-homme, soutien à l’entreprenariat, la culture, le numérique. Par cette nouvelle méthode, nous devons simplifier notre offre et être beaucoup plus concret à l’écoute, travailler davantage avec la société civile et apporter une offre qui soit de la meilleure qualité possible, et le faire, avec au fond, deux réflexes nouveaux : descendre dans l’arène, comme nous l’avons fait lors du sommet de Montpellier en revendiquant d’écouter la jeunesse et la société civile africaine, comme la ministre déléguée l’a fait dans ses différentes tournées ces derniers mois, et je l'en remercie. Et ensuite d'embarquer à nos côtés les autres et de jouer à chaque fois que c'est utile en européen ou même en international, ce qui est exactement ce que nous ferons à Libreville dans quelques jours, avec une posture collective. Dès cette année, un premier fonds de 40 millions d'euros sera mis à disposition de nos ambassades dans les pays d'Afrique francophone pour faire la démonstration que nous pouvons faire cette transformation. Et c'est la mission que je donne à nos ambassadrices et ambassadeurs : démontrer que notre partenariat est concret et piloter une communication offensive, au fond, décomplexée mais sans arrogance. 
Nous devons aussi aller au bout de cette transformation parce que nous avons des intérêts à défendre. Et je pense que quand on parle d'Afrique, il faut le dire clairement parce que ça va beaucoup mieux en le disant. On ne va pas faire le bien commun. On a des défis communs. Le changement climatique est un défi commun. Essayer que la jeunesse africaine trouve un avenir, est un défi commun, parce que ce sera aussi notre problème si on n'y arrive pas. Mais on va défendre des intérêts et c'est ça un partenariat réciproque et équilibré. On ne prend pas les gens pour des imbéciles. On ne se dit pas « on arrive chez vous parce qu'on va faire le bien chez vous à votre place car vous n'êtes pas capable de savoir ce qui est bon pour vous, de le penser ou de le faire ». Non. On vient défendre nos intérêts et on le fait de manière respectueuse avec les intérêts des pays africains où on se déploie. C'est la logique dans laquelle, d'ailleurs, depuis le début, le Conseil présidentiel pour l'Afrique à chaque fois déployé ses conseils, proposé des mesures et je remercie tous ces membres depuis 2017 pour leur engagement. 
Notre intérêt, c'est d'abord la démocratie. La France est un pays qui soutient, en Afrique comme ailleurs, la démocratie et la liberté. Un pays qui parle à tout le monde, y compris aux opposants politiques. Un pays qui préfère les institutions solides aux hommes providentiels. Un pays qui considère que les putschs militaires ne seront jamais des alternances démocratiques. Et, comme le rappellent nombre d'intellectuels africains, la démocratie a également une genèse africaine. Aussi, notre rôle n'est pas d'imposer nos valeurs ou de les proclamer, mais de contribuer à ce que des réseaux d'intellectuels et d'acteurs civiques la fassent vivre en s'inspirant des pratiques démocratiques de leur société. Ce sera le rôle de la Fondation sur l'innovation et la démocratie qui a été créée en fin d'année dernière à Johannesburg et qui rayonnera sur tout le continent et je veux, une fois encore, remercier le professeur Achille MBEMBÉ pour son travail, son engagement, ses propositions et tout ce qu'il a d'ores et déjà bâti avec ses équipes, ce qu'il va continuer de faire. Mais c'est exactement cet esprit-là que nous devons poursuivre. Ne pas abandonner ce qui est, pour moi, un intérêt de la France, la démocratie. Mais le faire de manière respectueuse avec ce qu’est l'histoire du continent et surtout les acteurs qui doivent le porter. 
Notre intérêt, c'est évidemment aussi de nous donner une nouvelle ambition économique sur le continent africain. Notre partenariat économique avec le continent africain est, certes, solide, mais je le dis ici avec force et en saluant la présence nombreuse d'une délégation économique de grande qualité et je remercie l'ensemble des présidents, présidentes, directrices et directeurs généraux de grands groupes français de leur présence aujourd’hui, mais nous avons besoin d’être lucides sur notre présence économique sur le continent africain et la manière dont elle est vue. 
Nous sommes dans une position qui ne va pas dans la bonne direction. Et c'est pour bonne partie de notre faute parce que nous avons trop souvent eu une logique de rente dans notre rapport au continent africain. On a considéré que parce qu'on était la France, même quand on faisait mal, même quand on était plus cher que les autres, même quand les solutions de financement étaient moins bonnes, on allait continuer d'être pris. C'est une terre de compétition maintenant. Alors, certains font la compétition avec d'autres armes - que je récuse - et on se bat contre quand les financements deviennent eux-mêmes des éléments de fragilité des économies. C'est pourquoi on s'est battu pour qu'il y ait un cadre dans le G20. Mais indépendamment de ça, je le dis parce que je l'ai vu, nous avons aujourd'hui encore trop de nos entreprises qui ne produisent pas les travaux de meilleure qualité parce que c'est l'Afrique. Ça ne marchera plus. Et je vous le dis en toute sincérité, je ne défendrai plus les entreprises qui ne sont pas prêtes à se battre. 
Quand le Président de la République va dans un pays où on reçoit un dirigeant et qu'il a un N-10 à côté de lui, face à un président africain, personne ne peut considérer que c'est une marque de respect. Ce n'est pas pareil quand on va en Allemagne, en Pologne, dans des pays du Golfe, en Chine. L'Afrique est devenue une terre de compétition. Il faut donc qu'on ait un réveil du monde économique français pour se dire « on doit aller s'y battre ». Ce sont les patrons qui doivent y aller quand il y a un grand contrat et quand on prend un contrat, il doit être délivré en temps, en qualité. Et s'il y a des problèmes, il faut qu'on puisse savoir très clairement d'où vient le problème. Je ne dis pas que tout le monde est parfait et parfois nos partenaires africains ne sont pas non plus au rendez-vous de ce qui nous avait promis à tel ou tel endroit de l'administration. C'est une réalité, je sais leur dire. Mais j'ai du mal à leur dire quand nous, on n'est pas au rendez-vous. Et donc là, il faut qu'on ait un réveil collectif sur ce terrain-là parce que d'autres pays qui étaient moins présents pour nous il y a quelques années, qui ne sont pas mieux armés que nous, sont en train de prendre des positions simplement parce qu'ils prennent les pays africains au sérieux. 
Je souhaite aussi qu'une nouvelle génération d'entrepreneurs français, africains, franco-africains se projettent dans de nouvelles coopérations et dans une nouvelle philosophie qui doit être celle de la co-industrialisation. C'est le sens même du programme Pass Africa. Je sais qu'il y a plusieurs lauréats qui sont ici présents, qui est un programme à mes yeux très important, qui va nous permettre de développer justement cet entrepreneuriat. Et au fond, c'est cette logique de bâtir aussi d'aider les nouveaux acteurs et de tirer profit dans un sens très pragmatique, du fait que la France est forte de ses diasporas et qu'elle a aussi des réseaux d'entrepreneurs qui ont un pied sur le continent africain, qui le connaissent, qui ont leurs propres connections. On doit simplement les mettre en capacité, les aider à déployer leur activité et leur réussite sur ce continent. 
Notre intérêt, c'est aussi de jouer collectif avec nos alliés européens et de positionner l'Europe comme le partenaire de référence sur les grands sujets de défense et de sécurité. C'est le cœur même de ce que nous allons faire au-delà du pivot que j'évoquais tout à l'heure. 
C'est la même chose que nous souhaitons faire en matière de financement des infrastructures africaines. C'est seulement avec ce levier que nous pourrons réellement jouer à armes égales dans la compétition avec d'autres acteurs. Plusieurs d'entre vous sont engagés dans ce secteur et je les en remercie avec beaucoup de sérieux. Mais c'est avec ce levier que nous pourrons convaincre nos partenaires africains d'adopter des standards auxquels nos entreprises peuvent travailler et produire des infrastructures de qualité que nous souhaitons promouvoir dans le cadre du G20. C'est la logique même de ce que l'Union européenne a fait avec le Global Gateway, puis que nous avons porté en G7 avec le Partenariat mondial pour les infrastructures et 600 milliards d'euros qui seront déployés d’ici 2027. Ce sont des leviers de financement massif, mais c’est aussi un cadre qui est celui du G20 que nous déployons qui est un cadre de sérieux, de soutenabilité, du financement public de ces infrastructures. C’est pour cela qu’il faut aussi voyager ensemble, parler ensemble, agir ensemble, et à chaque fois que nous avons mobilisé cet axe euro-africain, nous avons été à la hauteur de nos promesses. 
Enfin, nous avons des atouts à faire valoir. La force d'innovation de nos PME, notre recherche et notre excellence scientifique, nos universités, notre formation militaire, nos artistes, nos sportifs, nos jeunes qui s’engagent dans le volontariat, et parmi eux, comme je le disais, nos diasporas. Chacun de vous ici se reconnaîtra dans cette liste. 
Alors, la bonne nouvelle, c’est qu’au fond, c’est vous davantage que le Président de la République qui êtes attendus en Afrique et c’est le message qui a été très clairement donné au Sommet de Montpellier. C’est aussi le message que j’ai entendu partout en Afrique et encore en juillet dernier en dialoguant avec de jeunes camerounais. Plusieurs d’entre vous ont été à mes côtés. Tous ont la même interpellation. Où est la jeunesse française dans ce partenariat ? Où sont les écoles et les universités françaises ? Pourquoi les entrepreneurs français n'investissent-ils pas encore davantage ? Pourquoi l'équipe de France de football et les clubs français vont-ils jouer partout dans le monde, sauf en Afrique ? Pourquoi les musées français ne travaillent pas davantage avec nous ? C'est aussi pour ça que vous serez à mes côtés car seul, je n'ai pas les réponses à ces interpellations. Et donc c'est une réponse crédible, effective qu'il faut apporter et dans la durée. Et cette réponse nous l’apporterons et c'est aussi pourquoi je crois que ce que nous poursuivons depuis 6 ans est très important, pas simplement pour nos intérêts en Afrique et je le crois modestement aussi pour nos réponses à ce que sont les défis du continent africain. Comme ce que nous ferons par exemple à Libreville, on y reviendra sans doute dans les questions, sur la question climatique et biodiversité et les forêts. Mais je crois que c’est important pour la France. Nous réussirons ce nouveau partenariat si nous assumons la part d’africanité de la France. Le rôle et la place de nos diasporas. Et si nous assumons le fait que la France n'a plus de pré carré en Afrique, elle a des devoirs, des intérêts, des amitiés qu'elle veut bâtir, poursuivre, renforcer pour mener des politiques solides dans chacun des domaines que vous représentez ici. 
Voilà le sens de ce déplacement et des efforts que nous allons conduire dans les 4 années à venir : assumer nos intérêts, les promouvoir, mettre en place des liens humains plus forts au cœur de ce partenariat, renforcer le lien avec les sociétés civiles et bâtir ensemble un agenda sur les questions climatiques, d'éducation et de santé qui sont bonnes pour nous tous. Des liens économiques, scientifiques, universitaires, culturels, sportifs. 
Je n'ai pour ma part aucune nostalgie vis-à-vis de la Françafrique, mais je ne veux pas laisser une absence ou un vide derrière elle. Autant que moi et surtout au-delà de ma propre contribution, vous serez le cœur de ce partenariat et votre propre engagement donnera tout son sens au choix politique que nous avons fait avec notre Parlement de rehausser et sanctuariser cette politique de partenariat avec, là aussi, des financements inédits. Cette politique n'est pas une politique d'instrument désincarné, c'est une politique de solidarité, c'est une politique aussi pour les Français, c'est une politique qui doit nous permettre de trouver des partenaires, des alliés pour peser sur les équilibres du monde. Et c'est aussi pour cela, si nous réussissons cette politique, si nous réussissons en juin prochain ce sommet pour le nouveau partenariat entre le Sud et le Nord, que nous arriverons à conjurer ce grand récit qui est en train de s’installer, celui d'un double standard qui existerait entre l'Ukraine et le reste du monde, dont l'Afrique. Celui, au fond, d'une division, comme je le disais, entre l'Occident et le Grand Sud. Si on laisse s'installer ce récit ou en quelque sorte si on le documente, pour un pays comme le nôtre, ce sera terrible. Parce que, comme je le disais au début de mon propos, nous avons des destins liés par ce que nous sommes, par ce qu’est le peuple français, par ce qu’est notre géographie et notre avenir.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Je suis très heureuse de passer la journée au Salon de l’agriculture. Ce salon, c'est chaque année l'occasion de mettre en lumière les savoir-faire de nos agriculteurs. Et ces savoir-faire sont très divers, comme on peut le voir ici. C'est aussi l'occasion d'écouter leurs préoccupations et évidemment la question de la sécheresse très précoce que l'on connaît cette année. La question aussi de l'interdiction de certaines molécules dans les prix phytosanitaires. Peut-être ces sujets ont évidemment été au cœur de nos échanges sur la question de la sécheresse avec le ministre de la Transition écologique a réuni aujourd'hui des préfets. Moi, je… sur la base de leurs remontées, j'activerai une cellule d'anticipation dès le mois de mars pour se préparer au mieux aux prochains mois et en tenant compte effectivement de la sécheresse des derniers mois, des nappes qui ne sont pas au niveau habituel. Et puis, plus globalement, nous sommes en train de travailler et j'annoncerai là encore dans le courant du mois de mars, un plan global sur l'eau autour de la sobriété et puis, de l'accompagnement de chacun dans les changements de pratiques. Donc ça, c'est sur ces enjeux de sécheresse. Et puis, je viens aussi d'échanger avec les acteurs de la filière, que ce soit effectivement les agriculteurs, les instituts de recherche, l'INRAE, sur la nouvelle façon avec laquelle nous allons aborder la question des produits phytosanitaires. Il y a eu beaucoup d'émotion suscitée par l'interdiction récente d'un certain nombre de molécules. Il faut qu'on change d'approche, on anticipe mieux. On connaît les molécules dont on attend le renouvellement dans les prochaines années. Sur les produits les plus sensibles, il faut qu'on accélère la recherche. On consacre davantage de moyens pour chercher des alternatives, à la fois des alternatives chimiques, mais aussi accompagner des changements de pratiques. Et donc, c'est cette nouvelle approche plus d'anticipation, plus d'innovation et plus d'accompagnement que les ministres, le ministre de l'Agriculture, le ministre de la Transition écologique et la ministre de la Recherche vont travailler pour présenter notre nouvelle stratégie sur les phytosanitaires là encore dans les prochains mois. Voilà.

> Pour protéger notre santé et la biodiversité, nous continuerons de réduire l’usage des produits phytosanitaires. Il nous faut anticiper et préparer les alternatives : nous lancerons cet été une stratégie nationale Eco-phyto 2030, construite avec l’ensemble des acteurs.

> Depuis 2017, notre politique des transports poursuit deux ambitions : d’une part, améliorer les transports du quotidien pour résorber les fractures territoriales et réduire les freins à la mobilité ; d’autre part, réussir la décarbonation de nos mobilités, alors que ce secteur est le premier émetteur de gaz à effet de serre – il représente le tiers de nos émissions.
Fidèles à ces ambitions et en cohérence avec les objectifs de France nation verte, nous allons conduire notre dialogue avec les collectivités et construire notre plan d’avenir pour les transports à partir du scénario « planification écologique » de votre rapport. Aussi ai-je annoncé, la semaine dernière, un investissement historique dans le ferroviaire. Aux côtés de la SNCF, des collectivités et de l’Union européenne, nous allons investir 100 milliards d’euros d’ici à 2040 en faveur de cette nouvelle donne ferroviaire.
Ces investissements permettront de mettre un terme au vieillissement du réseau et de le moderniser. Nous assurerons notamment le renouveau des petites lignes ferroviaires, essentielles dans nos territoires ruraux. Dans le même temps, nos investissements permettront de développer notre réseau, notamment les RER métropolitains annoncés par le Président de la République, afin d’améliorer la desserte des territoires périurbains et des villes moyennes. (M. Cyrille Isaac-Sibille applaudit.) Pour mener à bien ces projets, nous aurons besoin de faire évoluer la loi. Face à ce défi commun pour notre environnement et nos territoires, je suis sûre que nous parviendrons à trouver des points d’accord.
Afin de permettre à nos concitoyens d’avoir accès à des mobilités propres, nous devons agir plus largement au-delà de la seule question des infrastructures. Nous devons continuer à développer les transports en commun, les transports partagés et les mobilités douces, notamment le vélo. Nous devons continuer à rendre les véhicules propres plus attractifs et plus accessibles. Nous devons faire évoluer nos pratiques et nos usages et miser sur l’innovation.
D’ici à l’été, avec Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, et Clément Beaune, ministre délégué chargé des transports, main dans la main avec les collectivités, nous aurons bâti la déclinaison opérationnelle de notre plan d’avenir pour les transports. Ensemble, nous sommes déterminés à offrir une mobilité décarbonée et adaptée à chacun de nos concitoyens. (

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> Quant aux solutions applicables aux produits alimentaires, nous y travaillons depuis plusieurs jours. Olivia Grégoire et moi-même avons reçu les distributeurs et nous les recevrons à nouveau prochainement. Je présenterai, dans quelques jours, des mesures efficaces et crédibles qui permettront à la France, avec le soutien des distributeurs – lesquels, comme le Président de la République l’a rappelé, doivent consentir un effort sur leur marge pour continuer de faire baisser les prix alimentaires de contenir l’inflation subie par nos compatriotes.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le 24 février, nous sommes entrés dans la seconde année du conflit en Ukraine. Ce jour marque moins un anniversaire qu’une date sinistre qui rappelle que nous avons connu un an de guerre et d’exactions, un an d’annexion de l’Ukraine par la Russie, un an de violation de la Charte des Nations unies.
L’année écoulée marque toutefois également un échec pour la Russie. Car, contrairement à ce qu’elle espérait, Kiev n’est pas tombée en quarante-huit heures. L’Ukraine résiste et tient, notre soutien ne s’est pas affaibli. De son côté, vous l’avez évoqué, Moscou n’a trouvé de soutien, au sein de l’ONU, qu’auprès de 6 États contre 141. Permettez-moi d’ajouter : et quels États – vous en connaissez la liste. Ce vote souligne de nouveau – pour la sixième fois – son isolement sur la scène internationale.
La France, l’Europe et leurs partenaires se tiennent donc plus que jamais aux côtés de l’Ukraine. Notre détermination reste entière pour l’aider à mettre en échec une agression impérialiste qui, par ailleurs, menace notre sécurité collective.
Notre soutien est déjà massif, vous le savez, avec une aide macroéconomique et humanitaire qui s’élève déjà à 2 milliards au niveau national, mais aussi une aide militaire saluée par les Ukrainiens, qui va au-delà des camions Caesar fournis et correspond à leurs besoins. Il s’inscrit dans le cadre d’un effort européen qui atteint déjà plus de 67 milliards – Union européenne et États membres réunis.
Ce soutien se poursuivra aussi longtemps que nécessaire pour que l’Ukraine recouvre sa souveraineté. La seule voie possible pour aboutir à la paix juste et durable que le président Zelensky appelle de ses vœux – un objectif que nous partageons – consiste à respecter les principes fondamentaux de la Charte des Nations unies. C’est ainsi que nous aiderons ce pays à poursuivre son chemin vers l’Union européenne – le destin qu’il s’est choisi et la voie que nous lui avons offerte.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La Russie a décidé de lancer il y un an une guerre d'agression contre l'Ukraine. Cette guerre s'accompagne depuis un an d'exactions contre les civils, du déplacement de millions d'Ukrainiens dans et en dehors d'Ukraine, du bombardement délibéré d'infrastructures civiles ou des abris où tentent de survivre des innocents. La liste des horreurs commises est longue et tragique. Nous ne devons pas nous y habituer et nous ne pouvons l'accepter.
Des limites morales ont été franchies, dont témoignent la gravité des crimes commis contre les civils ukrainiens, que nos enquêteurs sur place ont aidé à documenter.
Malgré sa brutalité, la Russie, qui pensait mener une guerre éclair, a échoué : Kiev n'est pas tombée comme elle l'avait prévu et ses troupes reculent à l'est.
C'est donc un échec militaire dans lequel l'Ukraine, quatre fois moins peuplée, a su résister puis reprendre l'initiative et reconquérir des territoires importants, comme la région autour de Kherson ou la ville de Kharkiv. Si la Russie avance autour de Bakhmout, c'est au prix de huit mois d'efforts et avec des pertes importantes, qui se comptent en dizaine de milliers d'hommes. Ses militaires n'ont pas d'équipements adéquats, les désertions dans l'armée sont fréquentes et l'appel à la conscription crée des craintes dans la population.
C'est le moment pour les Européens de faire un effort supplémentaire dans l'aide à apporter à l'Ukraine, car c'est de l'échec de l'agression russe que viendra la paix.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Ni la France ni ses alliés ne sont en guerre contre la Russie. La France aide un pays agressé à se défendre, ce qui est conforme au droit international. La souveraineté des Etats et l'intangibilité des frontières en sont les fondements. La Russie les a violés et il est donc logique d'aider le pays agressé pour qu'il exerce son droit à la légitime défense. Ce dont l'Ukraine a besoin aujourd'hui c'est de l'artillerie, des munitions, des défenses aériennes. Comme vous le savez, 18 Canons Caesar ont été livrés et 12 autres le seront d'ici la fin du mois de février, comme des chars de combat AMX-10 et des munitions pour les batteries de défense aérienne.
La France joue également un rôle dans le domaine de la formation : sur les 15.000 soldats ukrainiens qui seront formés par l'UE, elle en formera au moins 2.000 dans un premier temps. Une partie des formations s'effectuera en France et une autre en Pologne, via le déploiement de 150 militaires français, avec pour objectif de former 600 soldats ukrainiens chaque mois.
Ce propos sur la formation européenne me donne l'occasion d'ajouter un propos plus global : il y a un an la Russie misait sur la prétendue faiblesse des Européens. Depuis un an, sous la Présidence française du Conseil de l'Union européenne, tchèque puis suédoise, l'Union européenne reste soudée dans son soutien à l'Ukraine. Des sanctions économiques sans précédent ont été adoptées pour entraver l'effort de guerre russe, désorganiser son industrie d'armement et lui empêcher l'accès à des technologies de pointe. En quelques mois, les pays européens sont sortis de leur dépendance au pétrole et au gaz russe. La Russie qui pensait diviser l'Europe s'est lourdement fourvoyée.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il est utile de maintenir un canal de communication avec la Russie. Pourquoi ? Pour que Vladimir Poutine n'entende pas que les courtisans qui lui disent que tout va bien, pour lui dire notre façon de voir les choses et qu'il comprenne notre détermination.
Sur la question des installations nucléaires de Zaporijjia, cela a été utile puisque suite à plusieurs échanges cet été, cela a permis aux inspecteurs de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique d'avoir accès à la centrale pour en préserver la sûreté.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Pour la paix, il revient aux Ukrainiens et à eux seuls d'apprécier quand le moment sera arrivé et les modalités pour y parvenir. Ces conditions ne sont pas réunies aujourd'hui. Si le Président Zelensky a présenté un plan de paix en dix points, plan que nous soutenons, la Russie ne donne aucun signe de vouloir engager des négociations de bonne foi. Ce qui est certain c'est que la Russie doit échouer, on ne peut pas accepter le recours illégitime à la force car la sécurité de tous en serait mise en danger.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La défaite de l'Ukraine ne ferait qu'apporter plus de crises et plus d'instabilité, car elle donnerait à penser aux agresseurs potentiels qu'ils peuvent avoir gain de cause. Le soutien à l'Ukraine est donc un devoir moral mais aussi dans notre intérêt. Notre solidarité s'exprime dans tous les domaines.
Les efforts ont été considérables et nous pouvons en être fiers. Les Français ont remarquablement joué le jeu. Les régions et les collectivités territoriales ont été nombreuses à participer à cet élan.
Nous avons parlé de l'aide militaire. Elle est essentielle. Mais notre aide est aussi civile. Plus de 40 opérations réalisées par le Centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des affaires étrangères (CDCS) depuis le 24 février, portant à plus de 2 700 tonnes la quantité d'aide acheminée. Aide médicale, aide économique, aide alimentaire, déminage, soutien aux déplacés : nous sommes présents dans tous les domaines.
C'est souvent très concret. Comme la Russie frappe les capacités ukrainiennes dans le domaine de l'électricité, nous avons livré d'ores et déjà 196 générateurs de grande puissance. Lorsque l'Ukraine a libéré des territoires et découvert des crimes odieux, nous avons déployé des enquêteurs et offert des laboratoires d'analyse ADN. En bref, nous partons des besoins pour agir vite et fort.
Et cette aide concerne aussi le territoire national avec l'accueil des réfugiés : plus de 100.000 Ukrainiens ont été accueillis chez nous dans le cadre de la protection temporaire, dont plus de 20.000 enfants et étudiants qui partagent avec les jeunes Français les bancs de nos écoles.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Je souhaiterais affiner quelques chiffres sur le plan national. 700 magistrats, 850 greffiers et 2 000 contractuels ont déjà été embauchés. Le travail des uns et des autres a permis un déstockage des dossiers en attente de près d’un tiers, ce qui est énorme – c’est la première fois que la justice peut enfin s’attaquer aux dossiers en stock. Mais cela n’est pas fini : il faut aller beaucoup plus loin, d’où le recrutement à venir de 1 500 magistrats et de 1 500 greffiers. Par ailleurs, des contractuels seront « CDIsés » et verront ainsi leur statut pérennisé ; hier, j’ai annoncé l’embauche de 300 contractuels.

> À Reims, j’ai annoncé le recrutement de 300 juristes assistants supplémentaires pour les tribunaux dans le cadre de la justice de proximité en 2023 soit +33%! Je m’étais engagé à les pérenniser: les 2000 contractuels déjà recrutés depuis 2021 seront CDIsés dans leurs postes!
Je m’étais engagé à institutionnaliser les juristes assistants: avec la création de la fonction d’« Attaché de Justice », ce sera chose faite. Formés par l’ENM et prêtant serment, ils compléteront l’équipe autour du magistrat dont les greffiers sont la première composante!

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> J’ai présenté à certains de nos partenaires européens engagés pour la paix et la sécurité en Afrique le renouvellement de notre partenariat militaire avec les pays du continent décidé par le Président de la République
- Évolution de nos bases qui deviendront des académies militaires cogérées avec nos partenaires africains.
- La France aidera les armées de nos partenaires africains en leur fournissant plus de formation et plus d’équipements.
Notre aide et notre soutien s’inscriront dans le renforcement de nos partenariats civils, en particulier dans les domaines de la gouvernance, de l’entreprenariat et des infrastructures pour faire de l'Europe un partenaire prioritaire de l'Afrique.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
Nous, nous agissons pour préserver le régime de retraites, pour en garantir la durabilité, et pour faire en sorte que la solidarité intergénérationnelle reste le bien le plus précieux de ce pays. Nous le faisons.

> Depuis 2017, le travail est l’objet de toutes les politiques et de toutes les priorités du Gouvernement. Cette préoccupation se manifeste d’abord dans la volonté de créer des emplois : la meilleure façon de revaloriser le travail est en effet de permettre le retour à l’emploi.
C’est ce que fait le Gouvernement depuis 2017, en accompagnant la baisse du chômage de 9,5 % à 7,2 %. Grâce à différentes réformes, il a aussi permis que le travail soit de meilleure qualité. Au second semestre de 2022, plus de la moitié des contrats conclus sont à durée indéterminée, et, pour la première fois depuis plusieurs décennies, plus de la moitié des emplois totaux sont à durée indéterminée. Ces données démontrent que nous pouvons créer de l’emploi et en améliorer la qualité, ce dont vous vous réjouissez comme nous, j’en suis sûr.
Pour que l’emploi soit une priorité, conformément aux interpellations dont vous vous faites le relais, il faut travailler sur certaines protections sociales – notamment par l’intermédiaire de la réforme des retraites, sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir au cours des prochaines semaines – et faire en sorte que le travail soit de meilleure qualité, que le plein emploi soit aussi le bon emploi.
Sous l’autorité de la Première ministre, j’aurai, dans les prochaines semaines, à présenter devant le Parlement un projet de loi relatif au travail, à l’emploi et à l’insertion. Il traduira notre volonté de continuer de mettre l’accent sur la formation tout au long de la vie, de transposer l’accord intervenu entre les partenaires sociaux en matière de partage de la valeur pour lui donner une force légale, et d’améliorer les conditions de travail ainsi que la qualité de vie au travail. Pour ce faire, nous avons défini deux priorités. La première concerne la transformation du service public de l’emploi – c’est l’objet de la création de France Travail, qui vise à assurer un meilleur accompagnement des allocataires du RSA pour faciliter leur retour à l’emploi. La seconde consistera à s’appuyer sur les conclusions des assises du travail, que j’ai ouvertes il y a quelques semaines avec l’ensemble des partenaires sociaux et des parties prenantes, pour remettre le droit, les conditions et la qualité du travail au centre des débats, dans un moment où nous nous rapprochons du plein emploi.
Tel sera l’objet de ce futur projet de loi. Je sais pouvoir compter sur vous pour progresser en ce sens.

Dans la réforme des retraites, nous maintenons l’intégralité des dispositions qui bénéficient aux travailleurs handicapés. Pour mieux les protéger, nous allons plus loin en simplifiant les départs anticipés ainsi que les critères pour le départ à 55 ans.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> La lutte contre le cancer est primordiale. À partir de la rentrée 2023, tous les élèves de 5ème pourront se faire vacciner gratuitement contre le papillomavirus dans les collèges.

> Le SNU doit favoriser l’engagement de la jeunesse et faire vivre les valeurs républicaines.

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Je vous partage 5 chiffres pour comprendre pourquoi nous devons accroître la coopération scientifique pour protéger les forêts tropicales.
- Près d’une nouvelle maladie signalée sur 3 depuis 1960 est due à un changement d’affectation des sols, comme la déforestation.
- En 5 années, nous détruisons sur Terre l’équivalent en forêts de la superficie de la France.
- 200 millions d’hectares de forêts tropicales humides ont été perdus depuis 1990, soit 17% de leur volume.
La déforestation est à l’origine de 13% des émissions mondiales de CO2.
Les forêts humides abritent plus de 90% des espèces vertébrées de la planètes.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> À force de dire que le meilleur prix c’est le prix le plus bas, on a dégradé la chaîne de valeur. Et cette course effrénée au prix le plus bas, c’est une course effrénée à la perte de souveraineté alimentaire.

> Nous sommes dans un pays où, en particulier grâce à l’État, l’inflation est la plus faible; ce qui ne veut pas dire qu’elle ne touche pas nos concitoyens qui la perçoivent différemment !

> [Inflation] La grande distribution doit faire sa part dans l'effort.

> Si on a encore une agriculture encore puissante, c’est grâce à l’Union européenne. C’est parce qu’on a eu une politique agricole commune !

> Personne ne dit qu’il n’y a pas d’urgence climatique. Simplement, la transition industrielle, agricole et autre nécessite des transitions. Nous sommes le pays qui fait le plus d’efforts en termes de réduction des gaz à effet de serre !

> Aujourd’hui, aux côtés de la Première ministre à l’occasion de sa venue, pour détailler la méthode de planification écologique, outil essentiel au service des transitions que nous devons absolument mener pour garantir notre souveraineté alimentaire et agricole.
L’agriculture a toute sa place dans la conduite de ces transitions et dans la lutte contre le réchauffement climatique. La question de la réduction de l’utilisation des phytosanitaires, dans laquelle le monde agricole s’est engagé, illustre de ce point de vue, le changement de méthode nécessaire.
Nous ne pouvons plus aller de dérogation en dérogation, et envisager cette question sur le court terme. Cela conduit à des décisions aux conséquences trop abruptes pour nos exploitations agricoles. Il faut anticiper, investir massivement dans la recherche et l’innovation pour accompagner chaque agricultrice et chaque agriculteur dans des systèmes de production plus compétitifs et plus sobres en intrants.
Pour se donner les moyens de notre ambition, le Gouvernement annoncera une nouvelle stratégie nationale sur les produits phytosanitaires et la protection des cultures. Cela passera par la mobilisation de très nombreux leviers, en premier lieu la recherche et l’innovation. Le retrait des autorisations de substances actives doit être synchronisé avec le développement de nouvelles alternatives crédibles et efficaces mais aussi avec le tempo et le cadre européen. C’est notre vision de la planification écologique qui ne se construit pas contre mais avec l’ensemble des acteurs du monde agricole. Il faut d’ailleurs mobiliser l’ensemble des acteurs - monde agricole, instituts de recherches, agences publiques, entreprises privées - pour qu’ils dialoguent et construisent ensemble les solutions de planification.
Cette journée et ses différents passages dans les allées du Salon avec la Première ministre, notamment à la rencontre des normands et des ultramarins, ont permis de mettre à l’honneur les très nombreuses richesses et produits d’exception issus de nos terroirs et de nos territoires.
Dans le même esprit, celui de la valorisation de nos territoires, cette journée s’est conclue par une rencontre avec une délégation d’agriculteurs et d’élus de Loir-et-Cher, dont je suis issu et d’où je suis élu local depuis plus de 20 ans maintenant. Les échanges ont permis d’aborder les enjeux du Pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricoles, au regard des spécificités de ce grand département agricole.

> Cette journée a été marquée par de très nombreux échanges avec ceux qui font ou soutiennent, au quotidien, notre agriculture, dans tous nos territoires. C'est à la rencontre des producteurs de nos régions, des élus locaux, et des parlementaires que je suis venu aujourd'hui. Ces élus et ces parlementaires sont des fins connaisseurs et acteurs de l'agriculture dans nos territoires, et les échanges que nous avons sont toujours précieux pour construire les réponses aux attentes de notre agriculture. Et ces agriculteurs passionnés, qui viennent faire découvrir leur produits, et donc leur travail, lors du Salon, incarnent tout ce que la France fait de mieux en produits agricultures. Ce sont nos traditions qui sont ainsi préservées, valorisées et confortées, à travers le respect de nos savoir-faire agricoles mais aussi des innovations pour des modes de production plus durables. Nos producteurs locaux sont à la fois les gardiens de nos transitions et les accélérateurs du changement pour une agriculture qui s'engage dans les transitions nécessaires. Ce sont nos activités agricoles qui ressortent ainsi confortés.
J’étais heureux de pouvoir leur rendre visite aujourd’hui. Après avoir rencontré les producteurs du Centre-Val de Loire et inauguré l'espace régional en présence de François Bonneau, président du Conseil régional, et Philippe Noyau, président de la Chambre d'Agriculture régionale, j'ai rencontré Franck Leroy, nouveau président du Grand Est, et les élus et responsables de la Région Grand Est afin d'évoquer les principaux enjeux de la région. Enfin, j'ai participé à l'inauguration de l'espace des Pays de la Loire aux côtés de la présidente Christelle Morançais, avec un événement permettant de mettre en valeur les productions locales de volailles et viticoles.
Les territoires, ce ne sont pas que nos savoir-faire et nos terroirs. Ce sont aussi des acteurs résolument engagés dans des dynamiques amorcées en réponse aux grands défis de notre temps : transition écologique et planification, pour assurer notre souveraineté alimentaire. Je pense par exemple à l’action du président Renaud Muselier dans la région Sud, qui a signé avec la Première ministre le premier protocole d’expérimentation Etat-Région sur la planification dans le domaine de l'eau. La gestion quantitative de l'eau, à travers notamment les efforts que nous menons sur la réutilisation des eaux usées, est importante pour garantir l'accès en eau à nos agriculteurs. Cela permet de souligner une réalité : il n'y a pas d'agriculture sans eau. Et il ne faut jamais le perdre de vue lorsque nous nous engageons dans les transitions.
A travers ces richesses territoriales, la diversité de nos modèles, l'engagement des acteurs, notre agriculture est un secteur stratégique, un secteur d'excellence, qui permet le rayonnement international de la France. J'ai pu mesurer à quel point lors d’une rencontre avec une délégation de ministres étrangers. Notre pays est considéré comme pionnière et experte de l’agriculture de demain. La qualité de nos produits est la pierre angulaire de notre attractivité et de notre compétitivité à l’international. C'est un motif de fierté pour toutes les femmes et les hommes qui produisent pour nous nourrir.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> [Sécheresse] Je tiens à rappeler une chose : sans eau, pas d'agriculture, sans agriculture, on ne se nourrit pas. Oui, il faut plus de sobriété, mais nous accompagnerons nos agriculteurs dans la transition.

> [Sécheresse]  C'est la fin de l'abondance en eau. L'État s'y prépare déjà pour protéger chaque territoire et nos concitoyens.

> [Sécheresse] Cinq départements sont aujourd'hui en vigilance renforcée. Dans les jours à venir, d'autres départements feront l'objet d'un arrêté pour anticiper les risques de sécheresse de cet été.

> [Sécheresse] La situation actuelle de certains territoires est l'équivalent d'un fin de mois de mai. Cela impacte l'état des nappes phréatiques dont les niveaux baissent. Dès aujourd'hui, nous anticipons ces risques.

> [Premier One forest summit à Libreville au Gabon] Nous devons protéger les poumons verts de notre planète. Nous continuerons le chemin tracé en faveur d'une protection mondiale de la biodiversité. Les ambitions que nous portons à l’échelle française, comme le plan 1 milliard d’arbres, doivent trouver leur résonance à l’international dans la poursuite de l’accord historique de la COP15. Nous avons besoin d'être unis et mobilisés pour protéger nos forêts, notre biodiversité et notre planète.

> Pour la transition écologique, pour notre souveraineté alimentaire : l’agriculture est une partie de la solution. J'ai rencontré des femmes et hommes engagés et pleinement conscients des défis de la transition. Nous les relèverons ensemble !

> L’agriculture s’inscrit dans une démarche de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous avons lancé la décarbonation de la filière élevage et céréales afin que la France tienne ses engagements climatiques.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> La relance du nucléaire est indispensable à notre transition énergétique. Le Projet de loi d’accélération que je porte doit nous permettre de construire des réacteurs sans que les procédures administratives ne retardent le temps du projet industriel.

> Le nucléaire est incontournable à l’objectif de neutralité carbone. Notre feuille de route est claire et ambitieuse !

> Nous ne gagnerons pas la bataille du climat sans l’énergie nucléaire. Avec 10 autres ministres européens de l’énergie et du climat, nous appelons à un renforcement de notre coopération en la matière. Nous voulons unir nos forces pour innover et développer de nouveaux projets.

> Changeons de regard sur l’industrie : c’est grâce à elle que nous mettrons au point les solutions pour décarboner nos modes de vie.

 

Rima Abdul-Malak (ministre de la Culture)
> Quelque 7 000 festivals se tiennent désormais en France. Si l’inflation de leur nombre les met en concurrence, elle permet également de développer les publics et ils sont précieux pour l’attractivité et le rayonnement des territoires.
Je souhaite rendre hommage à Roselyne Bachelot, qui avait initié les états généraux des festivals, dont les trois éditions ont permis de fédérer la profession, de préciser les enjeux d’avenir sur la place des femmes, la transition écologique, le renouvellement des publics et l’évolution des modèles économiques. Ces réflexions très utiles enrichiront nos politiques dans les mois et les années qui viennent.
Sur le plan financier, la direction centrale du ministère a soutenu directement 800 festivals en 2022, pour un montant de plus de 31 millions d’euros. Quant au Centre national de la musique, dont la création, attendue depuis dix ans, a eu lieu en pleine pandémie, il a soutenu 155 festivals l’année dernière, pour environ 4,4 millions d’euros. Le Centre continuera d’accompagner les festivals dans les investissements majeurs nécessaires pour réduire les coûts techniques et mener la transition écologique, grâce à un fonds exceptionnel pluriannuel territorialisé de 33 millions d’euros.
Vous évoquez les Jeux olympiques, moment décisif, hors norme, qui nécessite une sécurisation particulière, tout comme les concerts des festivals et toutes les autres manifestations culturelles. Après des semaines de concertations avec les préfets, nous avons réussi à trouver au cas par cas des solutions pour la quasi-totalité des festivals – nous travaillons encore sur deux ou trois d’entre eux.
C’est vrai, les décalages de dates peuvent créer des concomitances, mais les festivals que vous citez – notamment celui des Trois Éléphants, qui est exceptionnel – ont chacun leur public, leur identité et réussiront à trouver des modes de communication et de sécurisation afin de ne pas se cannibaliser, mais de se renforcer mutuellement.
Puisque les festivals entrent aussi en concurrence avec les Jeux olympiques, ils auront intérêt, pour drainer le public, à ne pas avoir lieu en même temps que ceux-ci. Nous avons trouvé un point d’équilibre satisfaisant. Quand les discussions seront terminées, je vous présenterai une cartographie précise et peux vous garantir que tous les gros festivals en région, qui nécessitent des unités de forces mobiles, sont préservés. S’il nous reste à traiter quelques cas en Île-de-France, c’est parce que certains lieux sont indisponibles dans cette région à cause des Jeux olympiques, plutôt qu’à cause de problèmes de dates ou de sécurisation.
Quant aux enjeux de long terme, tels que l’inflation des cachets et des autres coûts, nous sommes engagés dans la concertation interprofessionnelle qu’ils rendent nécessaire. En outre, puisque certains métiers de ce secteur – notamment celui de technicien – souffrent d’un manque de vocations, nous avons décidé de mettre l’accent sur les formations correspondantes, dans le cadre du plan France 2030.

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> Emmanuel Macron l’a annoncé : nous proposerons à tous les élèves de 5ème, dès la rentrée prochaine, la vaccination contre le papillomavirus. C’est un tournant majeur, pour mieux prévenir la maladie et éradiquer les cancers qu’elle cause en France chaque année.

> Ce qu’Emmanuel Macron a annoncé hier est déterminant pour la prévention. En facilitant l’accès à la vaccination contre le papillomavirus pour nos jeunes filles et garçons de 5e, nous éradiquerons dans les années à venir les cancers qu’il provoque, comme celui du col de l’utérus.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> Le programme «Mieux manger pour tous» que je lance a 1 objectif : garantir une alimentation, saine & locale pour tous. Cela se fera notamment par le soutien des initiatives locales portées par les Banques alimentaires, sous formes de chèques, de paniers & d’ateliers verts et solidaires.

> Agir pour une alimentation de qualité et créer de nouvelles solidarités alimentaires c’est le sens du programme « Mieux manger pour tous ». Paniers de produits frais et locaux, chèques et ateliers verts et solidaires seront déployés localement.

> À l’explosion des naissances de l’après-guerre correspondent les départs massifs à la retraite observés depuis plusieurs années. Dès lors, nous anticipons un plateau décroissant : le point le plus haut serait atteint vers 2040, avant que ne s’amorce une baisse très lente qui nous ramènerait au niveau actuel en 2060.
Face à cette situation, il faut entendre l’inquiétude exprimée par certains de nos concitoyens, qui redoutent un déclin de notre pays lié à son déclassement démographique. Il faut aussi, naturellement, mettre ces chiffres en regard de la crise climatique à laquelle l’humanité est confrontée.
Le taux de natalité doit être observé avec autant d’attention que le PIB. Il est en effet au croisement des enjeux productifs, sociaux, culturels et environnementaux. Surtout, il illustre l’image qu’une société a d’elle-même, je dirai même : l’amour qu’elle se porte et ses espoirs pour l’avenir. Mais l’Histoire n’est jamais écrite, et nous ne sommes pas là pour commenter des projections ; je m’en tiendrai donc là sur ce sujet. La tentation est toujours grande de jouer à l’historien ou aux Cassandre mais, en tant que ministre des âges de la vie, ce qui m’intéresse, ce sont les faits et les solutions.
En la matière, nous pouvons compter sur de nombreuses productions de qualité. Je pense, bien entendu, aux travaux de l’Institut national d’études démographiques (Ined), mais aussi à l’excellent rapport du haut-commissariat au plan, daté de mai 2021 et intitulé « Démographie : la clé pour préserver notre modèle social ». L’essentiel s’y trouve résumé ; je rejoins d’ailleurs le haut-commissaire François Bayrou dans la plupart de ses constats et recommandations.
Le premier de ces constats est celui d’un ralentissement de la croissance de notre population. L’indicateur le plus regardé est celui du recul du nombre de naissances rapporté au nombre de femmes en âge de procréer. Le taux de fécondité stagne depuis le milieu des années 1970 ; il a atteint son point bas au milieu des années 1990 avant de remonter légèrement puis de repartir à la baisse depuis 2015 – même si, avec un taux de fécondité de 1,8 enfant par femme en 2022, la France reste le pays d’Europe où la fécondité est la plus élevée.
Nous ne sommes pas au point bas des années 1990, mais il nous faut regarder en face ce recul, ses causes et ses conséquences.
Il s’explique principalement par quatre facteurs.
Le premier d’entre eux est purement démographique : il y a moins de femmes en âge de procréer.
Le deuxième est d’ordre sociétal : les couples se forment plus tard et le monde du travail pénalise celles et ceux qui s’arrêtent au moment où les carrières se dessinent. Cette situation est source d’inégalité car elle touche, nous le savons, principalement les femmes. Elle contribue, du reste, au recul de l’âge de la première grossesse – 24 ans en 1977, presque 31 ans en 2020 – ainsi qu’à la diminution du nombre d’enfants. En effet, si le risque moyen de ne pas avoir d’enfant est de 4 % à 20 ans, il s’élève à 14 % à 35 ans, à 35 % à 40 ans et à 80 % après 45 ans.
Mais l’âge de l’homme est également un enjeu – que l’on tait trop souvent –, car le génome des spermatozoïdes s’altère avec l’âge et accroît les risques génétiques, les difficultés à concevoir et le risque de fausses couches. Pour rappel, le taux de fausses couches est multiplié par 6,7 si l’homme a plus de 40 ans et la femme plus de 35 ans.
Le troisième facteur est environnemental : il s’agit, en particulier, de l’exposition à des polluants et à des perturbateurs endocriniens qui contribuent à la hausse de l’infertilité féminine, mais aussi masculine, dont on parle beaucoup moins.
Enfin, le quatrième facteur est économique : il est lié à la succession des crises sanitaires et économiques et aux incertitudes pesant sur la conjoncture.
Parallèlement à la baisse de la fécondité, nous observons un vieillissement marqué de la population. En 2030, un tiers de la population française sera âgé de plus de 60 ans et les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans – la part des plus de 60 ans dans la population était encore de 17 % en 1980. À ce propos, nous aurons l’occasion d’examiner en profondeur la manière dont nous préparons l’accompagnement de ce vieillissement lors de l’examen d’une proposition de loi déposée par la majorité, qui convergera avec les conclusions des ateliers citoyens du Conseil national de la refondation dédiés au bien vieillir.
L’enjeu démographique est donc clair ; ses conséquences le sont tout autant. Elles sont de trois ordres : il y a celles qui touchent au financement de notre modèle social, celles qui affectent notre modèle productif et celles qui interrogent notre manière de faire société en nous projetant dans l’avenir.
Qu’en est-il, tout d’abord, de la pérennité de notre système de protection sociale ? Celui-ci est fondé, vous le savez, sur un principe de redistribution. Il repose sur la solidarité entre les territoires, entre les familles, entre les générations, entre les bien portants et les malades, entre les actifs et les inactifs. Ce modèle peut et doit être l’une de nos forces dans un monde incertain. Je m’attache chaque jour à l’expliquer et à tout mettre en œuvre pour l’améliorer.
Un exemple parmi d’autres, qui ne vous surprendra pas : celui de notre système de retraite. La natalité et, plus largement, la démographie sont des paramètres déterminants de l’équilibre d’un système de retraite par répartition.
Selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), qui s’appuie, en la matière, sur les projections de l’Insee, le nombre des cotisants était, dans les années 1970, de trois pour un retraité. Ce ratio a décru depuis : il est actuellement de 1,7 cotisant par retraité et pourrait s’établir, à l’horizon 2050, à 1,2. C’est sur le fondement de ces faits que le Gouvernement a construit son projet d’allongement de la durée d’activité. En réalité, l’enjeu dépasse la seule question des retraites, mais celle-ci montre bien les menaces que les transitions démographiques font peser sur notre système de protection sociale.
Il en va de même pour notre système productif : je viens d’évoquer la baisse du nombre de cotisants par retraité ; j’aurai pu raisonner en termes d’actifs. Aux évolutions scientifiques et techniques s’ajoutent des transitions démographiques qui, si nous n’y prenons pas garde, mettront en péril certaines professions, certains secteurs. Un exemple tiré, là encore de l’actualité : celui du monde agricole. D’ici à dix ans, après avoir dédié leur vie active à produire, 166 000 exploitants ou coexploitants agricoles seront partis à la retraite, soit plus d’un tiers d’entre eux. Qui prendra leur place ? Quelle jeunesse les relaiera ? Telles sont les questions posées dans le cadre de la concertation en cours pour construire un pacte et une loi d’orientation et d’avenir agricoles.
Le troisième type de conséquences est sociétal. Quelle société voulons-nous ? J’évoquai en introduction la peur du déclassement que certains éprouvent face à ces perspectives démographiques. Elles ne sont pas neuves : le taux de natalité d’un pays a toujours été l’un des critères retenus pour mesurer sa force et sa vigueur. L’accroissement de la population n’est pas une fin en soi : nous ne voulons pas être plus nombreux pour être plus nombreux. Mais nous voulons que la France continue.
Nous voulons qu’elle soit un pays de transmission, d’innovation, de création, de développement des arts et des techniques. Et, pour cela, nous comptons sur nos enfants, nos petits-enfants, sur des êtres qui ne sont pas encore là et qui apporteront au pays et au monde leurs singularités, leurs vulnérabilités et leurs talents.
C’est pourquoi nous voulons que celles et ceux qui veulent avoir des enfants puissent aller au bout de leur projet. Nous voulons soutenir cette ouverture à la vie et à sa transmission. Le désir d’enfant est de 2,38 enfants par femme ; il suffirait donc de s’en approcher pour assurer le renouvellement des générations et éviter que tant d’individus souffrent, que tant de vies soient empêchées dans la réalisation de leur souhait de fonder une famille.
Nous voulons, enfin, que la natalité soit l’expression collective d’une volonté de construire ensemble, l’expression d’une nation solidaire qui place les familles, parents et enfants, au cœur de son projet de société. Désir individuel et engagement collectif : tels sont les deux piliers de la politique familiale que nous défendons. Car le collectif sans la volonté individuelle est un totalitarisme, et le désir personnel sans le sens du collectif est un individualisme.
On dit souvent que le taux de natalité est le signe de la confiance des familles dans l’avenir. Mais, en réalité, il est aussi le reflet des moyens que la société se donne pour leur faciliter la vie et répondre à leurs aspirations. C’est pourquoi notre politique familiale a un objectif que nous comptons atteindre en actionnant un levier. Son objectif est de réduire l’écart entre le désir d’enfant exprimé dans la population et le taux de natalité observé dans les faits ; le levier consiste à compléter la politique d’allocations familiales par une politique de services aux familles, des services qui répondent à leurs besoins. C’est ainsi que nous permettrons aux Français de faire plus d’enfants.
C’est pourquoi nous bâtissons une politique familiale à deux dimensions.
La première dimension est son universalité. Il s’agit de s’adresser à l’ensemble des familles pour les soutenir et leur offrir un environnement favorable à l’accueil d’un enfant. C’est une marque de solidarité de la nation à l’égard des familles, qui assurent le renouvellement et l’éducation des générations. Tel est le sens de la stratégie des 1 000 premiers jours de la vie, mise en œuvre lors du quinquennat précédent, et de mesures telles que l’allongement du congé paternité à un mois. Tel est le sens également du chantier structurant que j’ai lancé en vue d’élaborer un service public de la petite enfance.
Promise depuis plus de trente ans sans jamais être réalisée, cette réforme marquera profondément l’histoire sociale du pays. De fait, en matière d’accueil du jeune enfant, 40 % des besoins potentiels ne sont pas couverts et près de 70 % des parents nous disent que la garde de leur enfant est la première de leurs préoccupations. Nous avons posé ensemble la première brique de ce service public dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 en réformant le complément de mode de garde, comme Mme Bellamy l’a souligné.
Cette réforme permet en effet, grâce à la « linéarisation » du barème en fonction du nombre d’heures et des ressources des parents, de réduire le reste à charge des familles qui ont recours à une assistante maternelle pour qu’il soit équivalent à celui des familles qui mettent leur enfant en crèche. Par ailleurs, nous avons étendu, pour les familles monoparentales, le bénéfice de ce complément aux enfants de 6 à 12 ans, et nous avons permis qu’il soit partagé en cas de garde alternée. Cette réforme sera mise en œuvre à partir de 2025.
L’objectif est que chaque famille dispose d’une solution accessible et adaptée à ses besoins. À cette fin, nous devons continuer à développer une offre diversifiée. Cette priorité sera au cœur de la prochaine convention d’objectifs et de gestion entre l’État et la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) ainsi que des travaux du comité de filière petite enfance que nous avons constitué.
Dans le cadre du service public de la petite enfance, se pose aussi la question des congés de naissance, notamment du congé parental. Je souhaite ouvrir une réflexion sur ce sujet, en m’appuyant sur le rapport de la commission des 1 000 premiers jours, qui recommandait de raccourcir ce congé, de mieux l’indemniser et de faire en sorte qu’il soit réellement davantage partagé entre les parents. La question de la conciliation entre vie familiale et carrière est essentielle.
Nous devons, à ce propos, mentionner la responsabilité des entreprises. Nous évoquons depuis longtemps leurs responsabilités environnementales et sociales ; il est temps d’introduire la notion de responsabilité familiale. Nous devons aussi soutenir davantage l’offre en matière de soutien à la parentalité mais aussi en matière de prévention et d’accompagnement des ruptures des liens familiaux.
Les parents, ces « aventuriers du monde moderne » dont parlait Péguy, ont besoin de notre soutien à chaque étape. Ils ont entre leurs mains l’éducation des enfants du pays, qui est la mère de toutes les batailles.
Ces questions m’amènent tout naturellement à évoquer la seconde dimension de notre politique familiale : le renforcement de l’accompagnement des familles qui en ont le plus besoin, pour réduire les inégalités de destin. Je pense en particulier aux familles monoparentales : 30 % d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté et il s’agit bien souvent de femmes élevant seules leurs enfants. C’est pour elles que nous avons créé un système de lutte contre les impayés de pensions alimentaires. C’est pour elles que nous avons revalorisé l’allocation de soutien familial. C’est pour elles que nous avons élargi le bénéfice du complément mode de garde aux enfants de 6 à 12 ans.
Pour faire le point sur les mesures déjà prises et tracer des perspectives pour l’avenir, je vous donne rendez-vous à la prochaine conférence des familles que j’organiserai avant la fin de l’année. Elle rassemblera toutes les parties prenantes et elle portera spécifiquement, je vous l’annonce, sur l’enjeu de la natalité et les moyens d’enrayer son attrition.
Avant de conclure, je voudrais évoquer une question rarement abordée et pourtant essentielle, sur laquelle je souhaite mettre l’accent dans les prochains mois, avec mon collègue ministre de la santé, François Braun. Cette question, je l’ai indiqué tout à l’heure, est au cœur de notre débat et, surtout, au cœur de millions de situations douloureuses. Pourtant, elle n’est presque jamais abordée dans le débat public. C’est celle de l’infertilité, notamment l’infertilité masculine, qui est un tabou dans notre société.
J’ai évoqué tout à l’heure l’âge des parents, qui est la première cause d’infertilité, y compris pour les hommes. Nous connaissons également, bien sûr, le rôle dramatique que joue le tabac dans ce domaine. Mais je pourrais également parler de l’alcool, de l’obésité et de la sédentarité, de l’alimentation et de problèmes médicaux comme l’endométriose chez la femme ou les lésions des voies génitales chez l’homme.
Autant de phénomènes qui sont à l’origine de situations douloureuses pour près de 3,5 millions de nos concitoyens : l’infertilité touche un couple sur quatre ! Nous aurons l’occasion, dans les prochains mois, de discuter de cet enjeu de société et de santé publique majeur et d’aborder beaucoup plus vigoureusement les causes environnementales de l’infertilité. Les polluants, et pas seulement les perturbateurs endocriniens, sont nocifs pour la santé mais aussi à chaque étape de la procréation.
Le lien étroit entre natalité, infertilité et environnement souligne combien le thème de notre débat est au carrefour de tous les enjeux de notre temps. La politique familiale seule ne permettra pas de relever tous ces défis, mais nous assumons d’en faire un des piliers de notre politique sociale. Car investir dans les familles, c’est le meilleur investissement social qui soit. Un investissement pour le renouvellement des générations, mais aussi pour la vie de la nation dans toutes ses dimensions. Et cela doit nous conduire à promouvoir un récit résolument positif.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
Les opposants à la réforme des retraites veulent bloquer la France de manière illimitée. Personne ne veut laisser son pays en arrêt sur image. Le 7 mars et tous les jours qui suivront, le Gouvernement continuera à faire le choix exigeant et ambitieux de l’avenir.

> S’alimenter n’est pas une option. Nous travaillons avec la grande distribution pour trouver des réponses concrètes pour les Français face à la hausse des prix.

> Inciter les jeunes à travailler dans l’agriculture. En tout cas, c’est notre objectif, et nous en faisons même une obligation, sachant que près de 50 % des agriculteurs actuels seront partis à la retraite d’ici une dizaine d’années. Nous voulons renouveler les générations d’agriculteurs. C’est un défi de taille évidemment, mais l’enjeu est d’importance capitale pour retrouver notre souveraineté alimentaire et aussi pour assurer le développement de nos territoires. Et c’est un objectif réaliste : il suffit de se rappeler que dans les années 60, il y avait un plan visant à renouveler les générations d’agriculteurs qui partaient à la retraite, ainsi que de grandes lois d’orientation, et que ce plan avait produit ses effets.
Que voulons-nous faire, monsieur le député ? Tout d’abord, nous voulons une loi d’orientation et d’avenir agricole : elle a été annoncée par le Président de la République et les concertations sont en cours sous l’égide du ministre de l’agriculture Marc Fesneau – dont je vous prie à nouveau d’excuser l’absence, puisqu’il est au Salon international de l’agriculture. (Exclamations sur les bancs du groupe RN.) Nous voulons aussi un meilleur accompagnement de la transmission, et cela vaut autant pour celui qui cède que pour celui qui veut acquérir et qui a besoin de soutien: il s’agit d’accompagner les repreneurs qui développent des projets innovants et plus rémunérateurs, ce qui suppose de l’investissement. Nous voulons aussi soutenir la formation, l’école des entrepreneurs du vivant, sachant que nous disposons d’un environnement agricole formidable en la matière. La profession se diversifie et se féminise, et l’enseignement agricole doit encore plus répondre à l’enjeu de la montée en compétences de nos futurs agriculteurs.
La question du renouvellement des générations n’est pas qu’un défi, c’est aussi une formidable occasion pour notre agriculture ; c’est l’émergence d’une nouvelle génération d’agriculteurs que nous préparons, avec des fermes à taille humaine à la pointe des transitions. L’avenir, c’est une agriculture de précision et pérenne.

 

Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Ce qui est en jeu est plus que la sécurité de l'Ukraine: c'est toute la souveraineté de l'UE, la stabilité du monde et nos valeurs de liberté et de démocratie. La Russie n'a pas abandonné les échecs majeurs de son choix.

> La France et les Etats-Unis coopèrent étroitement sur de nombreux enjeux. À New-York et Washington, je rencontre mes homologues pour avancer vers un partage d’informations renforcé en matière douanière et fiscale. Une véritable ambition commune et des pistes concrètes.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> La limitation par défaut pour les moins de 18 ans à 1 heure par jour sur TikTok est une avancée qui était attendue. Mais la mobilisation des grandes plateformes doit encore s'accentuer pour protéger nos enfants en ligne.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Nous avons besoin d’investir pour toutes et tous dans les transports du quotidien. C’est ce que nous faisons à travers les RER métropolitains, qui ne sont pas un projet pour les centres-villes, mais pour les Français qui habitent à 20, 30 ou 40 kilomètres en périphérie, parfois dans une France du ras-le-bol et de la galère, et qui ont besoin de transports publics pour sortir de la dépendance à la voiture. C’est un effort concret dans le prolongement de ce que cette majorité défend depuis cinq ans en matière de transports.

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé)
> [Convention médicale] Après quatre mois de négociations, l’échec probable d’un accord ce soir entre l’assurance maladie et les représentants des médecins sur une nouvelle convention médicale est évidemment une déception. L’assurance maladie a fait des propositions que les syndicats n’ont pas souhaité retenir. Nous le regrettons, car c’est une occasion manquée pour les médecins eux-mêmes, ainsi que pour les patients. Or nous devons trouver collectivement de nouvelles solutions pour favoriser l’accès aux soins des Françaises et des Français.
La proposition de convention avait le double objectif de répondre aux demandes des médecins et de mettre un terme à l’attente des 6 millions de Français, dont 657 000 en affection de longue durée (ALD), qui n’ont pas de médecin traitant. J’ajoute que le Gouvernement était prêt à des efforts conséquents et historiques pour revaloriser les conditions d’exercice et de rémunération de la profession. Au total, 1,5 milliard d’euros annuels ont été mis sur la table, soit une augmentation de 50 % par rapport à ce qui avait été proposé dans la précédente convention.
Pour tous les médecins, la proposition de convention prévoyait une augmentation socle de 6 % du tarif de la consultation et du forfait patientèle médecin traitant, soit environ 10 000 euros d’honoraires supplémentaires par an. Dans une logique gagnant-gagnant, il était proposé aux médecins de bénéficier d’un relèvement du tarif de la consultation à 30 euros, soit 20 % d’augmentation, en contrepartie d’engagements tels que la prise en charge d’un certain nombre de patients par an, la responsabilité d’une garde par mois ou l’accueil de stagiaires. La proposition de convention représentait 20 000 euros d’honoraires potentiels supplémentaires par an.
Nous entendons bien sûr le malaise, les craintes et le besoin de reconnaissance exprimés par les médecins et nous allons continuer à travailler avec eux pour y répondre. Toutefois, le statu quo n’est pas envisageable. Nous poursuivons les travaux visant à transformer le système de santé et nous ferons, dès la semaine prochaine, des propositions pour les patients en ALD sans médecin traitant, comme nous l’avons fait il y a quelques jours pour répondre à la demande des médecins de diminuer leur charge administrative. Nous continuerons également de développer l’exercice coordonné autour du patient.
Je le redis, nous avons la volonté de créer les conditions d’un dialogue avec les médecins pour construire ensemble le modèle de la médecine de ville dont nous avons besoin. Les médecins restent la pierre angulaire de notre système de santé. Il ne s’agit ni de contraindre, ni d’opposer, mais d’apporter ensemble aux Français les réponses qu’ils attendent.

 

Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité)

> Quel avenir pour les stations de ski ? Touchée de plein fouet par la crise du Covid, de l’énergie et le changement climatique, la montagne se réinvente : énergies renouvelables, tourisme 4 saisons, nouvelle économie locale... L’État accompagne d’ores et déjà cette transition !

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Le code pénal interdit quiconque d’exposer un mineur à la pornographie. Depuis 2020, cette responsabilité pèse aussi sur les sites pornographiques. C’est une obligation légale, ils doivent contrôler l’âge des utilisateurs. En moyenne, 2,3 millions de mineurs se rendent chaque mois sur des sites pornographiques. Ils n’y ont donc pas tous intérêt, puisqu’ils vendent du flux. Ce que nous attendons avec Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la transition numérique, c’est que ces sites respectent la loi, quel que soit le moyen. Par exemple, le système de l’authentification par carte bleue est un moyen parmi d’autres et n’est pas parfait, mais il permet d’assurer un premier filtre pour restreindre l’accès aux plus jeunes.

> Le numérique décuple les conséquences de la violence des enfants de façon certaine avec un impact très fort. Nous soutenons depuis plusieurs années le 3018 et l’association E-enfance, qui peut obtenir en une heure le retrait d’un contenu. L'Éducation nationale a également déployé un programme - « pHARe » - de lutte contre le harcèlement et le cyber harcèlement avec des ambassadeurs dans les écoles. Nous allons également étendre le programme « Pix » à partir de la 6e qui est obligatoire au même titre que l’ASSR. Nous regardons également pour l’étendre dans le cadre du SNU. Enfin nous soutenons les maraudes numériques et de la médiation numérique entre harceleurs et harcelés.

> C’est un de mes sujets de prédilection. Il pourrait effectivement être utile d’élargir les objectifs de l’éducation affective et sexuelle afin que les enfants comprennent la protection contre les violences sexuelles, par exemple, et construire, sur le modèle du parcours éducatif de santé, une progression des sujets et des apprentissages adaptés à la maturité progressive des élèves. Il faut démarrer en maternelle, non pas une éducation sexuelle mais une sensibilisation à ce qu’est le corps, l’intimité et le consentement, sous le prisme de la protection des enfants. Il nous faut aboutir à un socle de connaissances travaillé conjointement avec l’Éducation Nationale, la Justice et la Santé pour chaque âge et où, évidemment, les sujets « numériques » auraient toute leur place. C’est un travail en cours que nous portons collectivement.

> [Lutte contre la pédopornographie] Le ministre de l'Intérieur a annoncé la création d’un office spécialisé pour la protection des mineurs et son souhait de renforcer tous les moyens à tous les niveaux. Par ailleurs, des discussions sont en cours au niveau européen autour d’un texte pour lutter contre les contenus pédopornographiques en ligne. Il permettra une meilleure coopération entre les États membres. Nous ne sommes pas mauvais sur le sujet mais, la France reste malheureusement le quatrième pays en Europe qui héberge le plus de contenus pédopornographiques. Nous avons donc l’obligation de mettre des moyens sur ce sujet. Les deux messages que nous voulons porter sont les suivants : prévention à l’égard des parents, et fermeté à l’égard des pédocriminels.

> La proposition de loi Laurent Marcangeli propose d’aligner la majorité numérique sur le RGPD à 15 ans. C’est-à-dire qu’une autorisation des parents serait nécessaire pour accéder aux réseaux sociaux. Bruno Studer propose que l’autorité parentale inclût le volet numérique. Ce qui implique qu’en cas d’abus sur le numérique de la part des parents on puisse leur retirer l’autorité parentale. Nous allons débattre de tout cela mais ce sont deux propositions intéressantes.

> [Responsabiliser les parents] Toujours sur les mêmes axes : information et sensibilisation. Nous avons fait une campagne qui avait une double vocation : sensibiliser les parents à l’importance de l’accompagnement des enfants sur le numérique et leur donner des outils utiles et simples, avec par exemple le contrôle parental qui sera d’ailleurs installé obligatoirement par défaut sur les appareils électroniques dans quelques semaines. Nous communiquons activement sur le site « Je protège mon enfant » qui donne des informations sur le numérique. Nous travaillons également à des supports labellisés pour les parents.

> Certains disent que rien ne prouve l’impact des écrans sur nos enfants… C’est faux. Des scientifiques à l’étranger, vous l’avez dit, comme de nombreux pédiatres et autres professionnels de santé de France nous alertent. Troubles du langage, retards de développement, addictions, troubles du sommeil ou encore troubles alimentaires : les risques sont réels et de plus en plus de parents demandent de l’aide.
Par votre proposition de loi, madame la députée, vous souhaitez nous donner les outils pour agir. Nous en débattrons lundi prochain. Je salue au passage les députés Marcangeli et Studer dont les propositions de loi permettront de débattre respectivement de la majorité numérique et de l’autorité parentale numérique.
Conformément aux priorités fixées par le Président de la République et par la Première ministre, tout le Gouvernement est à la tâche pour soutenir les parents et accompagner les enfants face aux dangers du numérique. Jean-Noël Barrot, Jean-Christophe Combe et moi-même avons lancé, le 7 février dernier, une campagne pour sensibiliser les parents et pour populariser le site jeprotègemonenfant.gouv.fr
Nous avons étendu les horaires du 3018 : il est désormais accessible sept jours sur sept, de neuf heures à vingt-trois heures, pour accompagner les enfants. L’éducation nationale intervient également auprès d’eux grâce à la certification Pix dans les collèges. Nous finalisons, avec Jean-Noël Barrot, le décret qui rendra effective l’obligation de proposer un contrôle parental par défaut sur tous les appareils ; nous sommes aussi engagés aux côtés des autorités de régulation contre les plateformes délinquantes qui refusent d’installer un contrôle de l’âge effectif pour lutter contre l’accès à la pornographie.
Enfin, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti défendront à Bruxelles et à Strasbourg le renouvellement du règlement européen en matière de lutte contre la pédocriminalité, en plus des moyens déjà développés à cet effet. Députés et ministres du Gouvernement, nous sommes tous engagés aux côtés de nos enfants.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Ce qui est crucial dans l’affaire Tik Tok, c’est que les données des Européens restent en Europe. La CNIL irlandaise et la CNIL française mènent actuellement une enquête pour s’assurer du bon respect de cette règle par la plateforme.

> [Migrations] Soyons clairs : l’Europe n’est pas l’Amérique de Trump. Nous défendons une approche fondée sur l’humanité et l’efficacité. La construction d’un mur aux frontières de l’UE est un argument populiste et simpliste, qui n’est pas une solution crédible.
La solution n’est pas de construire des murs. Les routes migratoires évoluent. Et s’il faut sécuriser les frontières, il faut aussi être humain. Il faut traiter avec les pays de départ et de transit.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Il est en stratégique pour notre pays de se doter d’un plan à la hauteur des défis du réchauffement climatique. C’est l’objet du plan eau que nous présenterons dans le courant du mois de mars et qui sera le premier exercice de planification écologique présenté par la Première ministre. Ce plan permettra d’engager une réelle transition en trois axes : premièrement, la sobriété des usages de l’eau, laquelle implique de clarifier les règles de partage de la ressource et les efforts collectifs à consentir pour faire avec moins d’eau ; deuxièmement, la garantie de l’accès à une eau potable de qualité, qui induit un effort important pour l’entretien des réseaux et implique d’aller plus loin dans la protection des captages prioritaires ; enfin, l’amélioration du fonctionnement des cours d’eau, en nous appuyant sur les solutions fondées sur la nature comme la restauration des continuités écologiques et la désimperméabilisation.
Nous devons aussi mieux mobiliser les ressources disponibles, comme les eaux usées traitées. Pour cela, nous avons lancé une concertation avec les comités de bassin et le Comité national de l’eau et demandé des contributions aux institutions et aux représentants des collectivités, lesquelles nourriront le plan d’action collectif qui sera présenté par la Première ministre afin de permettre une meilleure gestion de la ressource en eau.

> [Sécheresse]  Ces dernières années, la multiplication des sécheresses estivales – et parfois même hivernales – a démontré, s’il en était encore besoin, que la question de l’eau et de son partage est un sujet majeur d’adaptation au changement climatique pour notre pays. Nous devons collectivement, État et collectivités territoriales, mieux anticiper la diminution de la ressource en eau et mieux préparer les sécheresses à venir.
C’est tout l’objet du plan eau que la Première ministre présentera dans le courant du mois de mars. Dans le cadre de la planification écologique, nous devons engager une réelle transition en trois axes : d’abord, la sobriété de nos usages ; ensuite, la garantie de l’accès à une eau potable de qualité ; enfin, la restauration du grand cycle de l’eau. Ce travail s’inscrit dans la continuité des assises de l’eau et du Varenne agricole. Il s’agit de concilier, à l’échelle des territoires, la moindre disponibilité de la ressource avec des besoins accrus en eau.
La pertinence des réserves de substitution doit être appréciée au cas par cas, sans en faire une solution miracle ni un tabou. Chaque projet qui respectera les critères exigeants que nous aurons fixés pourra être validé. Le stockage hivernal, lorsque les expertises techniques le jugent soutenable pour les milieux, lorsqu’il s’inscrit dans un projet territorial largement concerté favorable à la transition agroenvironnementale et lorsqu’il participe à un meilleur partage de la ressource, ne doit pas être écarté. Il n’est pas l’unique solution, et sur beaucoup de territoires, il ne sera techniquement pas possible, mais le stockage hivernal fait partie du panel de solutions à mobiliser. Le remplissage est encadré de manière très stricte afin de limiter son impact environnemental ; ainsi, certains ouvrages sont déjà quasiment pleins là où il a plu, tandis que d’autres présentent un taux de remplissage faible qui augmentera au printemps.

> Le réchauffement climatique, qui pourrait se traduire en France par une hausse des températures atteignant à 4 degrés, et sur la sécheresse actuelle. L’année 2022 avait déjà été marquée par une sécheresse prolongée, intense et étendue : quatre-vingt-treize départements avaient été contraints d’adopter des restrictions d’eau et soixante-quinze avaient subi une situation de crise. Nous suivons donc avec beaucoup d’attention les perspectives pour 2023.
D’ores et déjà, cinq départements font l’objet de restrictions : les Pyrénées-Orientales, le Var, la Savoie, l’Ain et les Bouches-du-Rhône. Dans les jours qui viennent, d’autres départements feront probablement l’objet d’arrêtés de restriction pris par les préfets.
En raison de la sécheresse survenue l’année dernière et du déficit actuel de précipitations, le niveau des nappes phréatiques est globalement dégradé par rapport à l’année dernière et accuse deux mois de retard de recharge. Le niveau des précipitations dans les deux mois à venir sera crucial pour déterminer la situation dans laquelle nous serons cet été. En lien avec les opérateurs de l’État chargés du suivi hydrologique, le Gouvernement suit avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation et les projections.
Nous devons collectivement anticiper la situation et prendre dès maintenant si nécessaire des décisions de partage de l’eau. Le mot d’ordre est la sobriété des usages, qui nous concerne tous, dans tous les secteurs d’activité. Avec Christophe Béchu, nous sommes pleinement mobilisés en la matière. Dès l’été dernier, nous avons saisi les inspections des ministères de la transition écologique, de l’agriculture, de l’intérieur et de la santé, afin de réaliser une mission de retour d’expérience sur la gestion de la sécheresse en 2022.

> Intérêt du recours aux eaux usées traitées pour économiser l’eau potable. La réutilisation des eaux dites non conventionnelles – eaux usées traitées, eaux de pluie, eaux grises – fait effectivement partie d’un panel de solutions à mobiliser pour garantir un usage plus sobre de l’eau.
La réutilisation des eaux usées traitées (REUT), encore trop peu développée en France, figure bien parmi ces solutions. Dès 2019, lors de la seconde séquence des assises de l’eau, le Gouvernement avait réaffirmé l’intérêt de ces solutions et même fixé un objectif national consistant à tripler les volumes utilisés d’ici à 2025. Nous sommes convaincus de la pertinence de cette démarche. C’est d’ailleurs pour cette raison que je travaille à lever les principaux freins au développement des solutions permettant d’atteindre ce but.
Le premier frein est, compte tenu des risques sanitaires, d’ordre réglementaire. Le règlement européen relatif aux exigences minimales en matière de réutilisation des eaux usées traitées, qui définit le nouveau cadre applicable à l’irrigation agricole, entrera en vigueur en juin prochain.
Le deuxième frein est de nature économique : le coût du mètre cube d’eau réutilisée étant bien plus élevé que le prix de l’eau prélevée dans le milieu naturel, il importe de construire des modèles économiques viables, s’appuyant sur les différents usages de l’eau permis par la réutilisation. Les agences de l’eau seront donc mobilisées pour mieux accompagner les porteurs de projet.
Un observatoire de la réutilisation des eaux usées traitées sera par ailleurs créé dès cette année. Les collectivités seront ainsi mieux informées à propos des usages des eaux non conventionnelles et de la meilleure façon de les déployer.
Enfin, la Première ministre présentera à la mi-mars un plan Eau, qui prévoira des mesures de sobriété, un renforcement de la gouvernance, des actions de nature à garantir l’accès à l’eau potable, mais également la mobilisation de toutes les ressources disponibles, dont la réutilisation des eaux usées traitées fait partie.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> La France est riche de ses terroirs et des savoir-faire de ses agriculteurs, éleveurs et producteurs. Au Salon de l’agriculture, je suis allée saluer leur excellence et leur témoigner mon soutien !

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> Indéfectible soutien à nos agriculteurs. Ils cultivent notre terre, font vivre nos traditions et assurent notre souveraineté alimentaire. À nous de les accompagner pour relever le défi générationnel et ne pas les laisser sans solution face aux nouvelles transitions.
Nous n'avons jamais autant eu besoin de nos agriculteurs. Et nos agriculteurs n'ont jamais autant eu besoin de nous. Consommons local. Aidons-les à poursuivre leur mutation vers l'agroécologie sans dogmatisme.

Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Quand la condamnation est là, nous devons ouvrir la voie à une peine d'inéligibilité. Qui peut comprendre que celui qui frappe un enfant, un conjoint ou une personne en raison de sa religion ou de son orientation sexuelle puisse demain être élu ?

 

● MoDem
Cyrille Isaac-Sibille (député)
> Nous nous retrouvons pour évoquer la question essentielle qu’est la démographie de notre pays, la baisse constaté depuis dix ans, ses conséquences et les politiques publiques à mettre en œuvre pour y remédier. Ce sujet revêt une importance particulière d’un point de vue économique et social, à l’échelle nationale et internationale. Le groupe Démocrate est heureux d’être à l’initiative de ce débat, ô combien important.
La démographie est au commencement et à la fin de toute politique. Dans son rapport intitulé « Démographie : la clé pour préserver notre modèle social », le haut-commissaire au plan, François Bayrou, estime que la démographie est « la finalité de l’action politique et l’un de ses plus puissants déterminants ». Ce débat est d’autant plus indispensable du fait du recul de la natalité et du vieillissement de la population, alors que viennent de se dérouler trois semaines de discussions mouvementées de la réforme des retraites, réforme nécessaire à la préservation de notre modèle social, lui-même construit sur des considérations démographiques.
L’histoire de France est étroitement liée à sa démographie. Du Grand Siècle de Louis XIV jusqu’au 19e siècle, nous étions le pays le plus peuplé d’Europe, avec 30 millions d’habitants. La longue et meurtrière première guerre mondiale a ensuite, inévitablement, provoqué une diminution de notre population. Alors qu’entre les deux guerres, nos voisins européens, britanniques et allemands, ont connu une expansion de leur population, celle de la France a stagné en raison de politiques protectionnistes et d’une asthénie économique. Ce n’est qu’à l’issue de la seconde guerre mondiale que la France a connu un renouveau et un dynamisme démographiques, la plaçant au deuxième rang des pays les plus peuplés de l’Union européenne – après l’Allemagne – grâce à d’ambitieuses politiques familiales.
Ces deux dernières décennies, notre pays a connu une réelle dynamique démographique. Mais que constatons-nous aujourd’hui ? Une baisse de la natalité. Alors que notre taux de fécondité était seulement de 1,66 enfant par femme en 1996, il a atteint 2,02 en 2010. Malheureusement, il a diminué durant la décennie suivante, pour tomber à 1,83 en 2020. Parallèlement, du fait du papy-boom, la population française vieillit : l’âge médian est de 42 ans, et les projections tablent sur 46 ans en 2050. L’âge médian de la population mondiale est quant à lui de 31 ans, et varie, de 15 ans au Niger à 48 ans au Japon.
Le renouvellement annuel démographique a donc été divisé par deux en vingt ans, passant de 0,56 % à 0,28 %. Pourquoi est-ce grave ? Parce qu’en l’absence de réaction politique d’ampleur, notre modèle social dans son ensemble est en péril. En effet, la France s’illustre par la singularité de son pacte social et par un principe de redistribution des ressources – tous pour chacun. Ce système de redistribution par répartition permet de financer tous nos services publics : éducation, santé, solidarités, assurances. Grâce à ce pacte social, les Français n’ont pas besoin de se constituer une épargne obligatoire pour financer l’éducation de leurs enfants, de probables maladies, leur retraite, puis leurs vieux jours. Le non-renouvellement des générations va entraîner un effondrement de ce pacte social.
Il est donc impératif de comprendre l’origine de cette baisse des naissances et de pallier ses conséquences. Au fil des générations, les mœurs ont évolué et certains pourraient estimer que le désir d’enfant a fortement diminué. Ce n’est pourtant pas le cas : si le taux de fécondité diminue, le désir d’enfant persiste. Selon une étude réalisée récente réalisée par l’Union nationale des associations familiales (Unaf) en 2020, le désir d’enfant est inchangé depuis 2011 et s’établit en moyenne à 2,39 enfants par famille. Avec un indicateur conjoncturel de fécondité à environ 1,8, ce désir n’est donc pas satisfait.
Plusieurs facteurs expliquent un tel écart et la diminution du taux de fécondité. Ainsi, le climat pessimiste, lié aux crises – économiques, sanitaires, environnementales – qui se sont succédé peut peser sur le désir d’avoir des enfants. En outre, l’évolution de la société et une articulation plus contraignante entre la vie professionnelle et la vie personnelle et familiale amènent à concevoir les enfants à un âge plus avancé, ce qui a des conséquences sur la fertilité. Enfin, les politiques familiales et fiscales ont parfois été désincitatives.
Face à ces constats, nous devons renouer de toute urgence avec une ambition démographique. La politique familiale doit permettre à toutes les Françaises et à tous les Français d’avoir le nombre d’enfants qu’ils désirent.
Il faut une politique sociale forte qui passe par la prise en charge et l’accompagnement de la petite enfance – l’accueil du jeune enfant est sans doute le plus puissant levier des politques familiales. Cette politique sociale passe aussi par un meilleur accès à des logements pour les familles – souvent, un enfant implique un changement d’appartement –, et par un soutien aux mères de famille afin que leur carrière ne soit pas affectée.
Il faut aussi une politique fiscale incitative est également indispensable, nous y reviendrons.
Il convient par ailleurs de mener une politique d’immigration ciblée vers les métiers en tension. Tout en maintenant une cohésion nationale, l’apport des migrations nous permet d’améliorer le rapport entre actifs et retraités, et donc, in fine , notre capacité à financer nos systèmes sociaux de solidarité nationale.
Nous pouvons également agir par le biais sanitaire. En effet, depuis quelques années, on constate une augmentation des difficultés à concevoir des enfants – parmi nos proches, nous connaissons tous des personnes qui souhaitent avoir des enfants, et n’en ont pas – et une hausse inexpliquée de la mortalité infantile. L’âge moyen de la maternité est de 31 ans, contre 29 ans il y a vingt ans. L’avancée en âge provoque une diminution de la fertilité, tant chez les hommes que chez les femmes – c’est même le premier facteur de sa diminution. Les autres causes sont multiples et relèvent de facteurs économiques, sociaux ou environnementaux. Ainsi, obésité et tabac ont un rôle central, tout comme les pollutions environnementales et chimiques.
Ces facteurs ont également un impact sur la mortalité infantile. Entre 2012 et 2019, celle-ci a augmenté de près de 7 %. La France est particulièrement en retard, contrairement à de nombreux autres pays européens. Ainsi, le taux de mortalité infantile de la Suède et la Finlande est en constante diminution depuis la seconde guerre mondiale, tandis que la France peine à stabiliser le sien.
Lors des débats sur la loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique, nous avions tous adopté un amendement transpartisan visant à accroître la recherche et les actions de prévention, en créant un groupe de travail sur l’infertilité. Il s’agissait d’une approche interministérielle afin, entre autres, de piloter et de coordonner les actions de prévention de l’infertilité, de prendre en charge les patients et de développer la recherche dans le domaine de la reproduction humaine et de l’infertilité.
Nous souhaitions également développer des diplômes universitaires centrés sur la prévention de l’infertilité, et mettre en place des consultations dédiées à la fertilité, réalisées par des professionnels de santé.
La recherche a un rôle fondamental, un grand nombre de pathologies répandues étant encore mal connues. Ainsi, les mécanismes par lesquels les perturbateurs endocriniens, présents dans l’environnement quotidien – alimentation, air intérieur et extérieur – altèrent la fertilité et leur degré de toxicité sont souvent ignorés, faute de recherches ciblées.
Si nous souhaitons préserver notre système social, nous devons nécessairement agir dans deux directions : une politique nataliste ambitieuse et une politique de santé publique visant à lutter contre l’infertilité et la mortalité infantile.
La démographie est le miroir de la vitalité d’un pays, de son attractivité, de l’optimisme de sa population, de la qualité de son système de santé publique. Notre pacte social exige que nous soyons ambitieux. Ce débat s’impose, tant la question de la démographie est au cœur de toute action politique.

 

● Parti radical
> [Communiqué : La reconquête du commerce rural, essentielle pour revitaliser nos territoires !]
Le gouvernement par l’intermédiaire des ministres concernées, Olivia Grégoire, chargée notamment des PME et du Commerce, et Dominique Faure, chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, a lancé un important programme destiné à reconquérir le commerce rural, doté d’un budget de 12 millions d’euros pour l’année en cours. Les Françaises et les Français, et notamment nos concitoyens des campagnes et du monde rural, font le plus souvent face à des locaux commerciaux fermés, donc à l’absence de services de proximité essentiels. Ainsi 62% des communes françaises ne comptent aucun commerce.
Avec ce programme de soutien à l’installation, pour une aide maximale de 80 000 euros par projet, abondée d’autres soutiens financiers importants, en cas de travaux de remise en état, d’acquisition de matériel professionnel, de projets de circuits courts et de développement durable, d’activités en direction des publics défavorisés … ce sont là des mesures tangibles qui visent à améliorer concrètement la vie de nos concitoyens habitant l’espace rural, à aider les collectivités « à renforcer l’attractivité de leurs territoires » comme l’a indiqué la ministre radicale Dominique Faure, dont elle est un soutien déterminé. « Chacun connaît l’importance et l’attachement des radicaux pour les territoires, et ce depuis la création du Parti Radical en 1901 » rappelle le président Laurent Hénart « ce sont en effet des lieux de vie et de développement majeurs de nos régions et du pays qu’il nous faut défendre et soutenir avec force ». Cela passe par de telles dispositions relatives au commerce rural, mais aussi par une attention accrue à porter à nos agriculteurs qui sont des acteurs essentiels de la vie économique des espaces ruraux, et plus largement par une revitalisation indispensable en matière d’installation de services de santé et sociaux, d’entreprises, de logements, qui permettront de faire vivre de manière pérenne notre ruralité.
« Pour sa part, le Parti radical, fidèle à ses valeurs républicaines de solidarité et de responsabilité en matière d’économie et d’écologie, est pleinement engagé dans la défense et le développement harmonieux de nos territoires, de nos espaces ruraux », conclut Daniel Chasseing, Sénateur et Secrétaire national chargé de l’agriculture et de la ruralité.

 

David Valence (député)
> Plus de 6000 nouveaux cas de cancers chaque année sont dus à des infections par papillomavirus. Proposer la vaccination à tous au collège, c’est protéger la santé des adultes que deviendront nos adolescentes & adolescents.

> Un plan d’avenir pour les transports a été présenté vendredi par la 1ère Ministre suite aux analyses du Conseil d’orientation des infrastructures. Je me réjouis de son volontarisme pour les modes décarbonnés & la transition de la route.

> [Cosignataire de la tribune: «Nous exigeons une dépénalisation universelle de l’homosexualité, partout et maintenant !»
La pénalisation de l’homosexualité est illégale ! La pénalisation porte d’abord atteinte au droit au respect de la vie privée. Dans l’intimité, entre adultes consentants, les personnes sont libres d’adopter le comportement sexuel de leur choix. Rien ne justifie que les États réalisent une immixtion dans la vie privée en pénalisant l’homosexualité. 
La pénalisation de l’homosexualité est une atteinte au principe de liberté de la personne. Ce droit implique une protection contre les arrestations et détentions arbitraires. Il interdit également aux États de poursuivre une personne qui ne présente aucun danger pour la société. Le délit d’homosexualité est un délit sans victime. Sans dommage causé à la société, les États ne peuvent pas prononcer de condamnation pénale. 
La pénalisation des rapports sexuels entre adultes consentants est également une atteinte au principe d’égalité devant la loi. Pourquoi un État priverait-il une partie de sa population des droits les plus élémentaires ? Soumettre les homosexuels à des lois particulières qui les discriminent relève de la même logique que la soumission des noirs à des lois qui organisent une ségrégation raciale. L’apartheid est un régime politique insupportable, la pénalisation de l’homosexualité l’est tout autant !
La pénalisation de l’homosexualité s’accompagne enfin d’une absence de protection étatique et d’une impossibilité d’accéder à la justice. Lorsque les personnes LGBT subissent des lynchages ou des viols dits "correctifs" à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, il leur est impossible de porter plainte. Lorsqu’ils se rendent aux postes de police, ils sont eux-mêmes arrêtés et leurs agresseurs ne sont pas inquiétés. 
La plupart des États pénalisant les rapports sexuels entre adultes consentants ont adhéré à des traités internationaux et ont intégré à leur constitution des chartes qui établissent des standards de protection des droits humains. En Afrique notamment, trente-deux États pénalisant l’homosexualité ont ratifié la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui a ainsi une valeur supérieure à celle des lois pénalisant l’homosexualité. 
Les persécutions subies par les personnes LGBT dans les pays pénalisant l’homosexualité sont malheureusement universelles. Les archives de la police française fourmillent de renseignements sur les arrestations arbitraires et les persécutions subies par les homosexuels au 18e siècle ! Qu’il s’agisse autrefois de la France ou aujourd’hui de la Malaisie, du Qatar, de l’Iran ou de l’Afghanistan, la pénalisation de l’homosexualité offre une base légale à la police lui permettant de persécuter les personnes LGBT.
Le rapport Our Identities Under Arrest de l’International Lesbian and Gay Association (ILGA) analyse plus de 900 cas d’arrestations de personnes LGBT dans des pays pénalisants l’homosexualité. Le constat est alarmant. La quasi-totalité des arrestations sont accompagnées de violations manifestes des droits fondamentaux: violences physiques et psychologiques, tortures, viols, absence d’accès aux soins, et notamment aux antirétroviraux pour les personnes atteintes du VIH. 
En droit pénal international, le crime contre l'humanité est défini comme une attaque systématique ou généralisée lors de laquelle les personnes subissent des actes d'emprisonnement, de torture, de viol, de persécution ou de traitements inhumains. De tels faits à l’encontre des personnes LGBT sont régulièrement dénoncés par les rapports d’ONG de défense des droits humains et par l’ONU. Il est temps que cela cesse. 
La pénalisation de l’homosexualité est une offense à l’humanité. Nous exigeons une dépénalisation universelle, partout et maintenant !

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Le Parlement européen vient d’interdire Tik Tok sur les portables des députés et du staff, en raison de préoccupations de cyber sécurité et de risques de capture des données. Sage décision. Notre Parlement entre enfin dans une culture de la sécurité. Il était temps.

>[Accord provisoire entre la Commission européenne et le gouvernement du Royaume-Uni pour développer le protocole sur l'Irlande du Nord] Le sens des responsabilités de l'UE et du Royaume-Uni est le bienvenu. Nous notons la flexibilité démontrée par l'UE et souhaitons que cet accord puisse créer la stabilité tant attendue pour l'Irlande du Nord ainsi qu’une protection satisfaisante du marché unique pour les entreprises, les travailleurs et les consommateurs. Les députés européens de Renew Europe examineront minutieusement ces propositions. Le Parlement européen est prêt à assumer ses responsabilités.