vendredi 1 juin 2018

Actualités du Centre. Espagne – Les centristes, dindons de la farce?

Alberto Rivera, président de Ciudadanos
Au lieu de démissionner et de provoquer de nouvelles élections législatives, Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol de droite (Parti populaire), a préféré se faire censurer par les députés des Cortès.
Du coup, il laisse le pouvoir aux socialistes soutenus par l’extrême-gauche populiste de Podémos et des mouvements nationalistes alors que tous les sondages donnent gagnants les centristes de Ciudadanos en cas d’élections anticipées.
Sans doute s’agit-il d’un coup politique afin de ne pas perdre un nombre de députés du Parti populaire en cas de législatives tout en empêchant les centristes d’arriver au pouvoir mais aussi de démontrer que la gauche ne parviendra pas à gouverner.
Toujours est-il qu’Alberto Rivera, le président de Ciudadanos a réagi avec calme à la chute sans gloire de Rajoy.
Tout en lui souhaitant «chance et succès», il estime que la principale mission de Pedro Sanchez, le leader socialiste qui devrait former un gouvernement ultra-minoritaire, sera d’appeler à des législatives anticipées d’autant qu’il lui sera «pratiquement impossible de faire voter des lois et un budget» rappelant que les socialistes n’avaient que 84 députés sur 350 et dépendaient complètement d’une coalition hétéroclite.
Il a ajouté, en le déplorant, que «commence une étape d'incertitude, de faiblesse, d'instabilité» et que sont parti sera «fidèle aux Espagnols» et «attentif aux concessions du nouveau gouvernement» aux mouvements nationalistes qui ont voté la motion de censure comme celui de Catalogne.
Enfin, il a estimé qu’après «le championnat de la corruption d'hier» qui a touché le Parti socialiste espagnol et le Parti populaire ces dernières décennies, le pays est maintenant confronté «aux dernières affres du bipartisme» que Rajoy n’a fait que différer par son refus d’appeler aux urnes.


L’Humeur du Centriste. L’instrumentalisation de Borloo contre Macron par ses «amis»

Jean-Louis Borloo & Emmanuel Macron
Or donc, le rapport Borloo pour les banlieues serait passé à la trappe et son auteur ridiculisé par le discours prononcé par Emmanuel Macron lors de sa présentation des mesures qu’il compte prendre en faveur des quartiers difficiles et déshérités du pays.
Pour les tenants de cette théorie qui se retrouvent évidemment dans l’opposition au Président de la république – et dont beaucoup se disent «amis» de Borloo qui en comptent désormais un nombre impressionnant de nouveaux! – l’ancien ministre et président de l’UDI aurait été ridiculisé par le Président de la République.
Un des épisodes le plus comique dans cette histoire est le «soutien» d’Hervé Morin, le président de Les centristes, à Jean-Louis Borloo (les deux hommes se détestent) qui a repris, en la tronquant, la fameuse citation sur les «mâles blancs» (Macron avait expliqué, par cette remarque sur leur ethnie que Borloo et lui n’avait peut-être pas toute la légitimité requise pour parler seuls des banlieues).
Mais, attendez, au fait, qu’en pense l’homme bafoué, ridiculisé, moqué, renvoyé à ses études et dont le rapport a été jeté comme un vulgaire prospectus publicitaire au plus profond des trous profonds qui servent à enterrer les rapports divers et variés remis aux présidents de la république.
Et bien, non seulement Jean-Louis Borloo avait expliqué juste après le discours d’Emmanuel Macron que «tous les sujets d(e son) rapport ont été cochés» mais le bougre vient de récidiver en disant exactement la même chose lors d’un entretien sur Radio classique…
«J'observe, a-t-il déclaré, que dans le discours (de Macron) un certain nombre d'éléments (de son rapport) étaient présents et que le président de la République a donné rendez-vous en juillet»
Selon lui, «le gouvernement, avec l'ensemble des partenaires» pourrait annoncer alors «des éléments assez forts».
Il a ajouté, en direction de tous les commentateurs qui affirmaient qu’il était fort mécontent de l’accueil fait à son rapport:
«Je n'ai aucun problème avec le président, vous n'avez pas de problèmes avec quelqu'un qui vous confie une mission sur un sujet aussi compliqué. Quand le Président de la république demande à quelqu'un un rapport pour contribuer à des prises de décision, le Président de la république est souverain. Ce n'est pas à celui qui remet le rapport, construit avec l'ensemble des acteurs, ses ministres, les régions, les départements, les villes, de faire le moindre commentaire».
Et de préciser:
«Le président de la République est souverain, il m'a demandé un travail, je lui ai remis, c'est maintenant à eux de faire».
Pour tous ceux qui se réjouissaient d’une confrontation sanglante entre les deux centristes et qui voulaient instrumentaliser la soi-disant colère du rapporteur au rapporté, voilà un sacré démenti public.
Gageons que, malheureusement, cela ne les arrêtera pas, même de continuer à faire parler Borloo à place.
C’est tellement plus confortable pour leur vérité de jouer au ventriloque.

Centristement votre.

Le Centriste


L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le monde bascule lentement mais sûrement de l’autre côté du miroir

Cela fait longtemps maintenant que, comme centriste, mondialiste, européen, démocrate, républicain, pacifiste et humaniste, je vois avec effroi et que je dis sans relâche que le monde va de plus en plus mal, qu’il retourne lentement vers ses démons d’un passé pas si lointain pour ses derniers soubresauts qui semblent être des crises qui se déroulent trop souvent ou, pire, qui sont la «normalité», ce qui serait «extra ordinaire» (avec un espace entre les deux termes) serait la période que nous avons vécu, en Europe de l’Ouest et plus généralement en Occident de la fin de la Deuxième guerre mondiale au début du deuxième millénaire, la démocratie républicaine dans la paix et la prospérité.
Emmanuel Macron a fort justement parlé d’une histoire de l’Humanité tragique (parlant d’un «retour» de ce tragique dont l’absence n’avait sans doute pas était remarqué par quelques milliards d’habitants de la planète…).
Il a également dit son inquiétude devant les similitudes de plus en plus nombreuses (mais qui ne datent malheureusement pas d’hier) entre ce qui se passe aujourd’hui et les années 1930 (il aurait pu aussi inclure les années 1920), celles qui virent le monde basculer vers l’horreur et l’ignominie de la guerre et du génocide.
On peut, bien sûr, se boucher les oreilles et fermer les yeux mais resteront les odeurs sulfureuses et nauséabondes qui commencent à imprégner nos sociétés avec l’explosion populiste et la présence de plus en plus nombreuse de l’extrême-droite dans les gouvernements de l’Union européenne (Hongrie, Pologne, Autriche et maintenant Italie) alors qu’elle frappe avec de plus en plus d’insistance dans d’autres comme la France et en attendant que l’extrême-gauche se fasse aussi sa place.
Pendant ce temps, un démagogue extrémiste irresponsable menteur et escroc gouverne la première puissance mondiale, pays jusqu’ici leader de la démocratie républicaine sans, qu’au bout de près d’un an et demi de pouvoir, cela suscite autre chose que  des réactions d’indignation.
Et sa guerre commerciale désormais ouvertement déclarée (contre ses propres alliés!) ainsi que ses incohérences dans toutes ses décisions risquent de plonger le monde dans un chaos particulièrement redoutable.
Beaucoup de personnages malfaisants de l’Histoire doivent avoir le sourire aux lèvres dans leurs tombes.
Un des problèmes les plus inquiétants est que, dans la plupart des pays, ces régimes ou ces partis et leurs dirigeants ont été élus et choisis par les peuples.
Aux Etats-Unis (même si le système électoral complètement archaïque et dépassé porte une grande responsabilité), bien sûr, en Italie, désormais, après la Hongrie, les Philippines et la Turquie mais aussi en Russie voire en Chine, même si dans ce dernier pays, il est plus difficile de connaitre l’état de l’opinion publique, comme dans toutes les dictatures qui ont essaimé aux quatre coins de la planète et dont il serait fastidieux de faire la liste.
Oui, la démocratie républicaine, attaquée de l’extérieur par le plus exécrable terrorisme, celui qui ne s’en prend qu’aux innocents et qui tuent tout ce qui lui tombe sous la main au nom d’idéologies de la mort et de la destruction, est aussi de plus en plus minée de l’intérieur, ses ennemis se servant de ses principes, de ses valeurs et de son organisation politique pour la détruire.
Rappelons nous Hitler qui est venu au pouvoir grâce aux urnes et que Mussolini a été appelé légalement à former un gouvernement et tout ceci dans ces années 1920-1930 qui inquiètent tant le Président de la république française et qui virent, dans le même temps, la montée du pouvoir (et des crimes) de Staline en Union soviétique ainsi que la prise de pouvoir par Franco en Espagne (grâce à Hitler) ainsi que l’établissement de nombre de régimes autoritaires et dictatoriaux un peu partout comme en Hongrie, par exemple.
Plus près de nous, le fameux «Printemps arabe» qui s’est terminé en eau de boudin dans le chaos, la confusion et la violence, avait voulu apporter la démocratie.
Mais là où les peuples purent voter, ils choisirent pratiquement toujours des formations politiques dont le seul but était de supprimer les bourgeons pas encore en fleur de la liberté.
La populace a toujours été dangereuse pour la démocratie lorsqu’elle s’étend et se confond de plus en plus avec le peuple.
Mais je rappellerai que cette populace, même quand elle devient le peuple, n’a pas droit de toucher à la démocratie républicaine.
Car si celle-ci est, comme le disait Abraham Lincoln, le gouvernement du peuple, par le peuple pour le peuple, c’est aussi le régime politique qui garantit, non seulement, la liberté à chacun mais aussi les droits des minorités politiques.
Concrètement, nous pourrions être unanimes sauf un pour supprimer la démocratie, c’est ce «un» qui doit l’emporter parce que nous devons lui garantir sa liberté, son égalité et son individualité ontologique.
Et même si nous étions tous unanimes, ce sont les droits de ceux à naître que nous devrions respecter.
Oui, la démocratie républicaine n’est pas un choix, c’est un devoir.
Tout cela est une question de respect, de respect de l’autre, de tous les autres, vertu dont je ne cesse de parler et que l’on ne cesse de bafouer partout et tout le temps.
Le respect qui est à la base d’une société humaniste.
Alors oui, il faut, non pas se préparer, mais continuer le combat de cette liberté (qui doit être menée avec celui de l’égalité mais aussi de la fraternité, c'est-à-dire pour une société plus juste et plus solidaire) qui est attaquée, bafouée et en danger un peu partout, tant par les menaces venues de l’extérieur que celles qui naissent à l’intérieur même de nos sociétés.
Et se dire que ce combat est sans fin parce que nous devons garantir des valeurs et des principes qui, s’ils sont les plus beaux sont aussi les plus fragiles.
Mais c’est l’honneur de l’humain de se battre pour des causes comme celle-ci qui le dépasse, son honneur mais aussi sa responsabilité, un terme qui, au regard de tout ce que je viens de dire sur l’état du monde, semble de plus en plus absent.
Cette bataille, elle ne doit pas se faire dans la faiblesse et le renoncement, seulement dans le cadre des valeurs de la démocratie républicaine.
Et elle doit être menée avant qu’il ne soit trop tard.