dimanche 6 janvier 2008

Actualités du Centre. Etats-Unis Les centristes démocrates et républicains prêts à créer un troisième parti

Une initiative de démocrates et de républicains modérés pourraient aboutir à la création d’un nouveau parti centriste et à la candidature d’une personnalité à la Maison Blanche. Le maire de New York pourrait, en fonction du résultat des primaires, être cette personnalité même s’il a toujours affirmé qu’il ne serait pas candidat en 2008. Il avait été démocrate toute sa vie avant de se lancer dans la course à la mairie de New York en 2001 : face à la concurrence, Michael Bloomberg avait alors accepté l'investiture républicaine qui lui était offerte dans une ville démocrate. En juin dernier, il troquait sa carte du parti républicain pour une étiquette d'«indépendant». Depuis, les spéculations vont bon train sur les nouvelles ambitions politiques du maire de New York, par ailleurs homme d'affaires avisé. Elles se sont amplifiées à quelques jours des caucus de l'Iowa, lorsqu'a été annoncée la participation de Bloomberg au forum biparti à l'université d'Oklahoma. L'initiative de deux anciens sénateurs, David Boren et Sam Nunn, qui ont réuni un groupe de ténors républicains et démocrates, allait-elle servir de rampe de lancement à un éventuel troisième larron dans la course à la Maison-Blanche ?
Président de l'université et également ancien gouverneur de l'Oklahoma, David Boren s'en défend : «Ce n'est pas une réunion sur le thème Bloomberg for President», affirme-t-il au Figaro. «Notre objectif est de recentrer le débat plutôt que de chercher à promouvoir une candidature indépendante […] Si les deux partis ne se montrent pas à la hauteur, il pourrait alors devenir nécessaire qu'un candidat indépendant se déclare.» On n'en est pas encore là, mais les primaires ont jusqu'à présent favorisé les extrêmes : «À ce moment de notre histoire, nous avons besoin d'un président qui se dote d'un gouvernement non partisan et de groupes de travail bipartis pour dégager un consensus sur des sujets critiques», explique David Boren. L'image des États-Unis dans le monde, dit-il, «est à son plus bas niveau», les déficits «menacent notre sécurité économique», les indicateurs économiques ou politiques montrent que «la force du pays se dégrade». La bipolarisation doit faire place à des positions consensuelles dont le forum d'aujourd'hui entend donner l'exemple avec des propositions communes élaborées par les participants des deux bords: des démocrates tels que les anciens sénateurs Boren, Sam Nunn, Bob Graham, Charles Robb ou l'ancien candidat présidentiel Gary Hart, mais aussi des républicains comme le sénateur Chuck Hagel, l'ex-ministre de la Défense de Bill Clinton, William Cohen, et d'autres poids lourds capables d'apporter une solide caution politique à un candidat indépendant.