lundi 27 décembre 2021

La quotidienne centriste du 27 décembre 2021. La Bulgarie veut être le contre-exemple de la Pologne et de la Hongrie

Le nouveau premier ministre de Bulgarie, le centriste Kiril Petkov, a déclaré dans une interview dans le quotidien Le Monde que son gouvernement entendait lutter contre la corruption et respecter l’Etat de droit.

Il a même précisé qu’il n’y aurait zéro tolérance dans un pays gangréné par une corruption endémique et où la justice ne fait pas son travail parce qu’elle-même atteinte:
«Pendant la campagne, le slogan de notre parti était « Tolérance zéro pour la corruption ». Pas une simple diminution ou un meilleur contrôle : tolérance zéro ! Il n’y aura aucune exception pour quiconque utilise les ressources publiques pour son propre bénéfice. La première étape consistera à créer une agence anticorruption très forte, qui disposera de pouvoirs d’investigation et pourra intervenir si les poursuites judiciaires ne commencent pas. Ce sujet deviendra aussi une priorité absolue du ministère de l’intérieur. De son côté, le Parlement a créé une commission anticorruption qui pourra se pencher sur les ministères et les administrations publiques. En même temps, nous nous acheminons vers l’idée de changer le Conseil supérieur de la magistrature et, potentiellement, le procureur général.»

Quant à l’Etat de droit, il affirmé:
«La connexion entre adhésion à l’UE, fonds européens et Etat de droit devrait être aussi resserrée que possible. Je viens d’un pays où cela n’a pas été le cas et les résultats ne sont pas à la hauteur de ce que l’on aurait pu espérer, vu l’argent qui a été dépensé. Nous ne pouvons pas parler de tolérance zéro seulement à l’égard de la corruption en Bulgarie, cela doit être le cas dans toute l’Europe.»

Voilà de bonnes résolutions qu’il convient de saluer pour un des pays les plus pauvres de l’Union européenne et qui tranchent face aux comportements délictueux de gouvernements come ceux de Pologne ou de Hongrie qui défient ouvertement la loi et les traités qu’ils ont signés.

Kiril Petkov, qui a pris ses fonctions le 13 décembre dernier, a fait campagne en faveur de la transparence et de l’honnêteté mais est à la tête d’une coalition assez hétéroclite ce qui pourrait être un frein à la mission qu’il s’est assigné.

 

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La quotidienne centriste du 26 décembre 2021. Desmond Tutu, une conscience morale

Desmond Tutu figure emblématique de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud au même titre que son ami Nelson Mandela est mort ce 26 décembre 2021 à 90 ans.

Dès l’annonce de sa disparition, des réactions dans le monde entier ont salué ce défenseur infatigable de la paix et de la justice qui estimait que les humains ont «été créés pour la liberté».

Emmanuel Macron a déclaré:
«Prix Nobel de la paix en 1984, Desmond Tutu consacra sa vie aux droits de l’Homme et à l’égalité des peuples. Son combat pour la fin de l'apartheid et la réconciliation sud-africaine restera dans nos mémoires.»

De son côté, Barack Obama s’est exprimé en ces termes:
«L'archevêque Desmond Tutu était un mentor, un ami et une boussole morale pour moi et pour tant d'autres.
Esprit universel, Mgr Tutu était ancré dans la lutte pour la libération et la justice dans son propre pays, mais également préoccupé par l'injustice partout. Il n'a jamais perdu son sens de l'humour espiègle et sa volonté de trouver de l'humanité chez ses adversaires, et il nous manquera beaucoup à Michelle et moi.»

Deux réactions parmi tant d’autres pour honorer la mémoire de cette figure emblématique dont le franc-parler a parfois dérangé et le mode de communication a pu choquer certains.

Mais son combat pour le respect de la dignité humaine, de celle tous les humains, a toujours été son objectif et il ne voulait pas qu’on l’empêche de mettre les pieds dans le plat pour faire avancer la cause de sa vie.

Il déclarait ainsi, que «si vous êtes neutre dans les situations d'injustice, vous avez choisi le camp de l'agresseur».

Ses adversaires rappelleront ses propos parfois controversé envers les Juifs mais ceux-ci s’inscrivaient toujours dans une vision globale de son combat contre toutes les atteintes aux droits humains et les compromissions de certains avec des régimes scélérats (l’ambivalence d’Israël envers le régime d’apartheid en est une des raisons tout comme la manière dont le pays traite la question palestinienne).

Cependant, Desmond Tutu n’a jamais ménagé ses efforts pour faire triompher les valeurs humanistes jusque dans son propre pays où il a fortement critiqué les gouvernements qui se sont succédé après la mort de Mandela.

De même, il s’en est pris à tous les puissants à chaque fois que leur conduite s’apparentait à de l’injustice.

Nommé à la tête de la commission de vérité et de réconciliation après la chute du régime d’apartheid, il a été pour beaucoup pour que l’Afrique du Sud ne tombe pas dans la violence et la vengeance sanglante.

Il disait:
«
Faites le bien, par petits bouts, là où vous êtes ; car ce sont tous ces petits bouts de bien, une fois assemblés, qui transforment le monde.»

 

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