lundi 23 novembre 2009

Actualités – France – Régionales: le Nouveau Centre renonce à présenter une liste autonome en Ile-de-France

Après avoir joué la rébellion et menacé de faire une liste indépendante, le Nouveau Centre d’Ile-de-France s’est rallié à l’UMP pour une liste unique de la majorité présidentielle, André Santini, député-maire d’Issy-les-Moulineaux et chef de cette «rébellion» assurant sans rire qu’ «on a tiré les leçons du passé, en 2004 deux listes nous ont fait perdre» alors que toute l’argumentation du Nouveau Centre était que deux listes au premier tour allaient ratisser plus large… Dans l’accord signé entre les deux partis, le Nouveau Centre obtient deux têtes de liste départementales sur huit. Sans doute que les sondages catastrophiques créditant le Nouveau Centre de 2% des intentions de vote et l’absence de crédibilité d’une liste centriste autonome devant la non-existence de partenaires comme l’Alliance centriste ont joué dans la décision de figurer sur une seule liste majorité présidentielle.

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella: Le Centre définit la Gauche et la Droite, non l’inverse

La propagande politique a toujours eu comme but la désinformation. C’est la règle. Celle de la Droite et de la Gauche vis-à-vis du Centre n’y déroge pas, au contraire. Celle-ci prétend que le Centre n’est qu’un mélange insipide de la Droite et de la Gauche agrémenté d’opportuniste, c’est-à-dire pas grand chose, une sorte d’être politique hybride, un caméléon faible et médiocre. Le malheur pour le Centre c’est qu’elle a très bien marché puisqu’il souffre bien aujourd’hui de cette image négative et relativiste, une image même partagée par certains centristes désorientés qui se sentent obligés de se positionner au centre-droit ou au centre-gauche pensant que cela donne une certaine respectabilité à leur centrisme…

En réalité, c’est tout le contraire! Ainsi, le Centrisme en politique est bien la juste référence. Et c’est par rapport à celui-ci que les idéologies périphériques, toutes celles de droite et de gauche se positionnent dans un mélange de clientélisme et d’opportunisme. Car c’est bien la Gauche et la Droite qui se définissent par rapport au Centre et non l’inverse. Une proposition logique et cohérente, les périphériques se définissant toujours par rapport à leur centre, même en politique.

L’évidence est qu’une gouvernance équilibrée est la juste recherche de tout pouvoir politique légitime, celui qui gouverne pour le bien être de toute la population et non pas pour une faction contre une autre. Une voiture dont les pneus sont mal équilibrés va se diriger soit vers la gauche, soit vers la droite de la route. Celle qui sera bien équilibrée gardera se position centrale et pourra poursuivre son chemin en emmenant ses occupants à destination et en sécurité, d’autant plus su son conducteur est un chauffeur responsable.

Etre du Centre n’est pas être entre la Droite et la Gauche. Mais c’est bien à une inversion de la proposition qu’il faut procéder. Etre de Gauche c’est être à gauche du Centre et être de Droite c’est être à droite du Centre. Et ce n’est pas seulement de la sémantique ridicule mais bien de préséance ou de légitimité politique qu’il est question. D’autant que seul le Centre développe avec le Centrisme une vision de juste équilibre et bâtit une architecture politique dans un souci de donner à chacun le plus qu’il peut recevoir sans léser l’autre et la communauté.

Dès lors, les Centristes honteux que l’on rencontre un peu partout, ceux qui tentent d’expliquer qu’ils sont plutôt du centre-droit ou du centre-gauche n’ont guère compris toute la légitimité qu’ils ont à occuper cette place centrale dans tous les sens du mot et non pas une position clientéliste.

Les partis centristes seraient ainsi bien inspirés de ne pas céder à cette désinformation agressive qui les assimile à une bande d’opportunistes. Ils doivent, tout au contraire affirmer que la place qu’ils occupent est bien la plus responsable et la plus naturelle politiquement parlant. C’est à cette seule condition qu’ils feront enfin comprendre que le Centrisme est bien l’endroit d’où tout part et à partir duquel se font tous les autres positionnements politiques, c’est-à-dire se construisent en réaction, sur le rejet du consensus et sur une volonté clientéliste. Mais pour cela ils doivent aussi faire le ménage dans leurs rangs afin de renvoyer dans leurs petites boutiques tous les opportunistes en quête de voix qui leur permettent de postuler à des strapontins et qui parasitent depuis si longtemps le message du Centre.