lundi 21 juin 2021

Propos centristes. France – Spécial réactions aux régionales: résultats, abstention, deuxième tour, barrage contre le RN…

Voici une sélection des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à l’occasion des résultats du premier tour des élections régionales et départementales qui s’est tenu le 20 juin 2021.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]


Jean Castex (Premier ministre)
Faire gagner l’abstention, c’est faire perdre la démocratie. Nous devons tous, collectivement, la combattre. Ce n’est pas une formule mais une exigence républicaine. Aujourd’hui, je lance un appel solennel à tous nos concitoyens, à vous toutes et tous : dimanche prochain, votez !

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
La démocratie est notre bien commun précieux qui vit par la participation de tous.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- Il faut toujours écouter les silences. Avec cette abstention massive, les Français nous envoient un message. Il faut l’entendre.

- Le niveau de l’abstention est particulièrement préoccupant. Notre travail collectif doit être tourné vers la mobilisation des Français pour le second tour.

- Il faut redonner aux Français l'envie d'aller voter, leur démontrer que nous sommes sincères, que nous faisons les choses pour les gens.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
J’adresse tout mon soutien ce soir à Renaud Muselier en PACA. Face au RN, l’ensemble des forces politiques républicaines doivent désormais se rassembler.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Ce soir, le grand vainqueur c'est l'abstention. Face à ce ras-le-bol démocratique, nous devons faire preuve d'humilité et refonder profondément notre démocratie locale en dépassant les clivages.

- Nul ne peut bomber le torse aux régionales, alors que 2/3 des Français n'ont pas voté. Pas un mot sur l'abstention dans les discours de certains présidents sortants qui se proclament déjà réélus triomphalement : ils passent à côté de la réalité du pays !

- J'entends les partis sortants des régions et départements ne parler que d'eux-mêmes et de leur camp sans chercher à convaincre l'énorme majorité de Français qui se sont abstenus.

- Opposer l’État et les Régions, en surpolitisant leur action sans en montrer les bénéfices concrets aux Français, c'est mettre en danger la promesse de la décentralisation. Les élus En marche veilleront aux seuls intérêts des habitants partout où ils siègeront.

- Ceux qui dirigeront les Régions le 27 juin, quel que soit leur parti, auront le devoir de les gérer très différemment. L'échec collectif, 40 ans après la décentralisation : que les Français considèrent que ça ne vaut pas la peine de voter aux élections régionales.

- Ceux qui pensent qu'opposer l'action des régions à celle de Etat serait un bon filon politique n'ont rien compris à notre pays. Les Français attendent qu'ils travaillent ensemble à leur service.

- Face au Rassemblement National, nous n'avons aucune ambiguïté. Nous ferons tout pour que les régions soient gouvernées par des partis républicains.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- Ne jamais laisser le désintérêt s’installer entre la politique et les Français. Chaque minute qui nous sépare du scrutin de dimanche doit être consacrée à la mobilisation.

- Renaud Muselier a fait le choix du rassemblement dès le 1er tour. À cette clarté du discours est venue s’ajouter à la confiance des électeurs. Cette dynamique doit s’amplifier pour lui permettre de rester dimanche prochain Président de la si belle région PACA.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)
- Face à l'abstention, il faut un sursaut démocratique dimanche prochain. Le scrutin de ce soir montre une prime aux sortants, liée à la gestion de la crise sanitaire. Nous poursuivons notre implantation locale à chaque élection : ces Régionales  sont nos premières !

- L'abstention dramatique chez les jeunes doit nous interroger sur l'avenir de notre modèle démocratique. D'ici dimanche, nous devons les convaincre que leur région peut faire beaucoup pour leur avenir.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- L'abstention lors de ce premier tour des régionales est une claque démocratique qui doit nous pousser à repartir davantage encore sur le terrain pour expliquer, notamment aux jeunes, ce qu'est la politique, leur rappeler que voter est essentiel.

- Dimanche, je voterai Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France. Pas par enthousiasme, mais parce qu'il faut toujours faire des choix qui vont dans le sens de la démocratie. Il est aujourd'hui la meilleure réponse parmi les listes qualifiées.

- J'invite les électeurs de PACA à se mobiliser au second tour pour faire barrage au Front National. Ce n'est pas un parti comme les autres et il ne faut pas l'oublier.

- Lorsque les ministres ne se frottent pas au suffrage, on dit qu'ils sont déconnectés, et lorsqu'ils vont sur le terrain, on le leur reproche. Nous faisons le choix d'aller sur le terrain, à la rencontre des Français, pour construire élection après élection un ancrage local.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
Cette abstention nous invite à une forme d'humilité.

 

Brigitte Klinkert (ministre chargée de l'Insertion)
- Je n'ai jamais renoncé, je n'ai jamais baissé les bras et c'est pour cela que je vais poursuivre ce combat jusqu'au 2ème tour. Je n'ai pas le droit d'abandonner pour ceux qui m'ont fait confiance, mais aussi pour convaincre les abstentionnistes de ne pas se laisser dicter leur choix.

- [Abstention] Notre région a battu un record. Cela veut dire aussi qu'après 6 ans d'existence, la région n'a pas su convaincre qu'il n'y a pas de priorité sur la proximité dans cette région. Nous devrons convaincre par les résultats. Donc, cette semaine, la grande priorité, c'est de convaincre les abstentionnistes de venir voter dimanche prochain.

 

Sophie Cluzel (secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées 
Mobilisation totale de la majorité présidentielle au sein de la liste Notre région d’abord soyons fiers de notre région Provence Alpes Côte d'Azur. Le 27 juin on vote Renaud Muselier.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
Soutien, sans hésitation à Renaud Muselier. Tous les républicains doivent faire de même, face au Front National, face à l’extrême-droite.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
Le fait politique de cette élection régionales est l’abstention. 85% chez les 18-34 ans. Il est urgent de créer un choc démocratique, en modernisant et en redonnant l’envie. Cela passe notamment par la simplification du scrutin.

 

Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
Soutien aux Marcheurs et Laurent Saint-Martin, tous mobilisés sur le terrain pour les derniers jours d'une campagne qui apporte de vraies solutions, RDV dimanche prochain.

 

Laurent Pietraszewski (secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail)
Dimanche prochain, fidèle à mes valeurs et à mon engagement républicain, je voterai pour Xavier Bertrand. J’appelle tous ceux qui m’ont soutenu au premier tour à faire de même.

 

Joël Giraud (secrétaire d’Etat chargé de la Ruralité)
Au lendemain des résultats en PACA, j’adresse, une fois encore, mon soutien sans réserve à la liste de Renaud Muselier. J’appelle toutes les forces démocratiques à se rassembler. Pas une voix ne doit manquer pour faire barrage au RN.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
Face à l’abstention record de ce 1er tour, rappelons que les élections régionales et départementales sont primordiales dans notre quotidien.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)
- [Les résultats sont] une déception pour nous, chez LaREM. Cela montre le chemin à parcourir pour avoir une implantation locale. On a encore beaucoup de pain sur la planche (…) Dans bon nombre de régions, nous ne sommes pas qualifiés au second tour, je ne peux pas m'en satisfaire. Nous n'étions pas implantés localement, cela fait une différence. Nous allons continuer à tracer notre chemin. (…) Les ministres qui se sont présentés aux départementales ont réussi parce qu'ils avaient un ancrage local.

- Les Français n'ont pas répondu à une question nationale, ils ont répondu à une question régionale et départementale. Ils ont massivement apporté leur confiance aux sortants.

- Les scrutins locaux sont des scrutins locaux, il y a une prime à ceux qui sont implantés et identifiés. C'est un travail progressif, que nous devons poursuivre. L'heure n'est certainement pas au découragement mais à la mobilisation !

- Partout où il y a un risque avéré qu'une région puisse être dirigée demain par l'extrême droite, nous prendrons nos responsabilités. J'appellerai partout à tendre la main aux autres formations politiques pour bâtir un front républicain.

- Abstention record : c’est un coup de semonce démocratique. Il y a des raisons conjoncturelles. Mais il y a aussi des raisons plus profondes que nous, responsables politiques, devons savoir entendre. C'est aussi cela qui se traduit, in fine, par une prime aux sortants.

- Les résultats constatés hier ne permettent pas de réaffirmer le clivage droite gauche. Le clivage existe entre les partis déjà implantés, avec des sortants et les partis qui le sont moins, comme c’est le cas pour la majorité présidentielle.

- Si on ne parvient pas à donner envie, à projeter le pays dans un avenir désirable, alors on sera toujours en difficulté. Je crois que la clé pour les futurs scrutins c’est cela. En 2017, Emmanuel macron a été un candidat optimiste, positif qui a tracé un projet de société.

- Il ne faut pas sous estimer le risque de l’extrême droite, dans le pays, à l’issue de ces élections locales. Cela reste un ennemi politique que nous devons combattre.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Les résultats sont mauvais (...) Quand vous êtes un jeune parti politique, c'est beaucoup plus difficile de mener campagne, de peser, d'exister.

- Il nous faut écouter ceux qui ne viennent plus voter : l'abstention est le fait majeur de cette élection ! En tant qu'élus, interrogeons-nous sur le langage politique qui désormais ne résonne plus chez une grande part de la population, en particulier chez les 18-24 ans.

- Qui peut, ce soir, se réjouir ? Aucun parti ne peut se réclamer d'une victoire au premier tour de ces régionales. L'abstention record et la prime aux sortants sont les enseignements majeurs de cette élection. Dimanche prochain, allez voter.

- [Abstention] Nous devons peut être nous interroger sur la forme du vote. Le vote par correspondance ou électronique sont des sujets sur lesquels nous devons progresser.

- [Abstention aux élections départementales et régionales] C'est dramatique parce que ces collectivités ont des rôles majeurs notamment vis-à-vis de la jeunesse.

- Partout où il y a un risque d'élection du 'Front national' nous devons tout faire pour empêcher l'élection du FN allant jusqu'au retrait.

 

● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
Face à l'abstention la classe politique doit prendre ses responsabilités : nous devons redonner du sens aux élections. Il est temps d'adapter le vote aux usages de notre époque.

 

Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Je me permets de rappeler à tous les commentateurs que « TOUS » les partis politiques n’étaient pas d’accord pour tenir ces élections en juin. Les putés s’y étaient tous opposés…

 

● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
Ce soir, même si tous devons regretter une trop faible participation, la majorité macroniste reçoit une nouvelle sanction après les municipales. Le FN recule par rapport à 2015. Et on continue de vouloir nous faire croire à coup de sondages que la présidentielle est déjà jouée!

 

● Mouvement radical
Laurent Hénart (président)
Les propositions du Mouvement radical pour le vote à distance, qu’il soit par correspondance ou numérique sont d’une urgente actualité ! Ne rien faire en ce sens devient coupable.

 

Nathalie Delattre (sénatrice)
Merci aux élus et bénévoles qui ont tenu les bureaux de vote pour permettre l’expression de la démocratie, dans un contexte tristement historique d’abstention massive. Les Français ont boudé ces élections alors que région  et département interviennent dans leur vie quotidienne...

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

Nathalie Loiseau
- La démocratie ne s’use que si on ne s’en sert pas.

- Quand 2/3 des électeurs, 4 jeunes sur 5 ne vont pas voter, un moment d’humilité de tous les partis politiques plutôt que de s’en prendre aux abstentionnistes, c’est envisageable ? Il n’y a aucun vainqueur à ces régionales.

- Au RN, Marine Le Pen, Sébastien Chenu, Jordan Bardella s’en prennent aux abstentionnistes : « reveillez-vous », les électeurs n’ont « pas compris », « exprimez votre colère ». Le vrai visage du populisme, c’est ça: mépriser le peuple quand il n’obéit pas.

 

● Personnalités centristes
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)
1/ déception: la participation. 2/ bonne nouvelle: le recul du RN. 3/ confirmation1: prime aux sortants. 4/ confirmation2: faiblesse LaREM. 5/ droite: des leaders apparaissent.

 

 

Actualités du Centre. Régionales – Premier tour: participation en berne et mauvais résultats des centristes

Il se confirme bien que la majorité centriste qui gouverne le pays a du mal à avoir une implantation locale au vu des résultats des listes centristes où étaient réunis LaREM et le MoDem au premier tour des régionales.

Dans aucune région celles-ci n’arrivent en tête et elles sont souvent devancées par celles de droite, de gauche et de l’extrême-droite.

Nulle part elles ne dépassent les 20% des voix, le meilleur résultat étant celui de la litse conduite par Marc Fesneau (MoDem) dans la région Centre-Val-de-Loire avec 16,7%.

Cette nouvelle désillusion n’est pas une surprise.

En effet, LaREM, créée en 2017, est un parti sans enracinement dans les territoires et elle ne parvient toujours pas à s’installer en tant qu’acteur politique local.

Un des espoirs des responsables de la formation présidentielle était que l’alliance avec le MoDem de François Bayrou lui apporterait des points d’ancrage où elle pourrait prospérer avec ce dernier.

C’était même une des justifications de ce rapprochement.

Une illusion entretenue par le parti centriste alors même qu’il a les mêmes faiblesses structurelles que LaREM, c’est-à-dire d’avoir été créé pour soutenir un seul homme (Bayrou pour le Mouvement démocrate, Macron pour La république en marche) dans leurs efforts pour conquérir l’Elysée puis, en ce qui concerne LaREM pour gouverner au niveau national.

De plus nombre de leurs candidats aux élections locales n’ont pas une implantation personnelle forte sur le territoire et ne sont guère connus des électeurs.

Dès lors, beaucoup de ces derniers, proches de la majorité, ne se sentent pas une affiliation particulière au niveau local des formations qui la compose comme on a pu la vérifier à ces régionales et départementales mais également aux municipales de l’année dernière.

D’ailleurs, on peut se demander si la disparition politique d’Emmanuel Macron et de François Bayrou ne sonnerait pas le glas de LaREM et du MoDem.

Toujours est-il que pendant que ses troupes sont en difficulté localement, Emmanuel Macron est donné gagnant dans tous les sondages jusqu’à présent pour la présidentielle de 2022. CQFD.

Cela montre également que les Français font bien une différence entre politiques locale et nationale de même qu’ils ne comprennent pas toujours à quoi servent concrètement des collectivités comme le département ou la région.

A noter que l’on ne peut pas faire de comparaison avec l’UDF créée en 1978 pour soutenir Valéry Giscard d’Estaing afin de gouverner puis en vue de sa réélection.

Parce que s’il s’agissait bien d’un nouveau parti, il était en fait une confédération de plusieurs formations qui avaient déjà une forte implantation locale.

En outre, la difficulté dans ces élections était de savoir qui est pour qui, qui est avec qui.

La situation dans la région Sud (PACA) où LR, LaREM et le MoDem ont fait liste commune tout en ne le faisant pas (!) n’a pas clarifié la situation même si la raison, faire barrage au RN, était légitime.

Quant à la faible participation, elle a sans doute touché LaREM de front puisque les Français ne la considèrent que comme un outil à la disposition d’Emmanuel Macron pour pouvoir appliquer son programme au niveau national.

Reste que ces élections ont vu un record d’abstention puisque plus de 66% des électeurs ne se sont pas déplacés, ce taux pouvant même flirter avec les 70% (comme en Ile-de-France avec 69,6%) et les dépassant dans la région Grand Est.

Est-ce une défaite de la démocratie?

Oui, si l’on considère que le vote fait partie intégrante de celle-ci.

Mais si l’on analyse les résultats avec une baisse notable du vote du RN, la réponse est moins affirmative.

Ce parti se bat contre la démocratie républicaine libérale, donc ses électeurs.

Qu’ils soient moins nombreux parce qu’ils sont en baisse ou parce qu’ils ne veulent pas voter, c’est une bonne nouvelle.

En revanche, les faire changer d’opinion pour qu’ils ne votent plus pour l’extrême-droite et qu’ils reviennent dans les bureaux de vote pour choisir des représentants qui défendent cette démocratie est un devoir pour les partis républicains.

A noter, enfin, qu’il est impossible de faire l’analyse des résultats de l’autre formation centriste, l’UDI, qui avait décidé de s’agriffer partout aux listes LR sauf en Bretagne où ses candidats avaient rejoint ceux de LaREM et du MoDem…