lundi 21 juin 2021

Actualités du Centre. Régionales – Premier tour: participation en berne et mauvais résultats des centristes

Il se confirme bien que la majorité centriste qui gouverne le pays a du mal à avoir une implantation locale au vu des résultats des listes centristes où étaient réunis LaREM et le MoDem au premier tour des régionales.

Dans aucune région celles-ci n’arrivent en tête et elles sont souvent devancées par celles de droite, de gauche et de l’extrême-droite.

Nulle part elles ne dépassent les 20% des voix, le meilleur résultat étant celui de la litse conduite par Marc Fesneau (MoDem) dans la région Centre-Val-de-Loire avec 16,7%.

Cette nouvelle désillusion n’est pas une surprise.

En effet, LaREM, créée en 2017, est un parti sans enracinement dans les territoires et elle ne parvient toujours pas à s’installer en tant qu’acteur politique local.

Un des espoirs des responsables de la formation présidentielle était que l’alliance avec le MoDem de François Bayrou lui apporterait des points d’ancrage où elle pourrait prospérer avec ce dernier.

C’était même une des justifications de ce rapprochement.

Une illusion entretenue par le parti centriste alors même qu’il a les mêmes faiblesses structurelles que LaREM, c’est-à-dire d’avoir été créé pour soutenir un seul homme (Bayrou pour le Mouvement démocrate, Macron pour La république en marche) dans leurs efforts pour conquérir l’Elysée puis, en ce qui concerne LaREM pour gouverner au niveau national.

De plus nombre de leurs candidats aux élections locales n’ont pas une implantation personnelle forte sur le territoire et ne sont guère connus des électeurs.

Dès lors, beaucoup de ces derniers, proches de la majorité, ne se sentent pas une affiliation particulière au niveau local des formations qui la compose comme on a pu la vérifier à ces régionales et départementales mais également aux municipales de l’année dernière.

D’ailleurs, on peut se demander si la disparition politique d’Emmanuel Macron et de François Bayrou ne sonnerait pas le glas de LaREM et du MoDem.

Toujours est-il que pendant que ses troupes sont en difficulté localement, Emmanuel Macron est donné gagnant dans tous les sondages jusqu’à présent pour la présidentielle de 2022. CQFD.

Cela montre également que les Français font bien une différence entre politiques locale et nationale de même qu’ils ne comprennent pas toujours à quoi servent concrètement des collectivités comme le département ou la région.

A noter que l’on ne peut pas faire de comparaison avec l’UDF créée en 1978 pour soutenir Valéry Giscard d’Estaing afin de gouverner puis en vue de sa réélection.

Parce que s’il s’agissait bien d’un nouveau parti, il était en fait une confédération de plusieurs formations qui avaient déjà une forte implantation locale.

En outre, la difficulté dans ces élections était de savoir qui est pour qui, qui est avec qui.

La situation dans la région Sud (PACA) où LR, LaREM et le MoDem ont fait liste commune tout en ne le faisant pas (!) n’a pas clarifié la situation même si la raison, faire barrage au RN, était légitime.

Quant à la faible participation, elle a sans doute touché LaREM de front puisque les Français ne la considèrent que comme un outil à la disposition d’Emmanuel Macron pour pouvoir appliquer son programme au niveau national.

Reste que ces élections ont vu un record d’abstention puisque plus de 66% des électeurs ne se sont pas déplacés, ce taux pouvant même flirter avec les 70% (comme en Ile-de-France avec 69,6%) et les dépassant dans la région Grand Est.

Est-ce une défaite de la démocratie?

Oui, si l’on considère que le vote fait partie intégrante de celle-ci.

Mais si l’on analyse les résultats avec une baisse notable du vote du RN, la réponse est moins affirmative.

Ce parti se bat contre la démocratie républicaine libérale, donc ses électeurs.

Qu’ils soient moins nombreux parce qu’ils sont en baisse ou parce qu’ils ne veulent pas voter, c’est une bonne nouvelle.

En revanche, les faire changer d’opinion pour qu’ils ne votent plus pour l’extrême-droite et qu’ils reviennent dans les bureaux de vote pour choisir des représentants qui défendent cette démocratie est un devoir pour les partis républicains.

A noter, enfin, qu’il est impossible de faire l’analyse des résultats de l’autre formation centriste, l’UDI, qui avait décidé de s’agriffer partout aux listes LR sauf en Bretagne où ses candidats avaient rejoint ceux de LaREM et du MoDem…

 

 

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