vendredi 13 mai 2016

Présidentielle USA 2016. Sondages: Trump s’est rapproché de Clinton

L’histoire des instituts de sondage américains est jalonnée d’erreurs et d’approximations qui viennent de la complexité de sonder un pays comme les Etats-Unis mais également de toute une série de biais sur les échantillons qui sont choisis, voire du sérieux avec lequel sont conduites les enquêtes ou les méthodes utilisées.
On ne parle même pas des instituts qui sont proches des partis politiques et qui brouillent encore plus les cartes en publiant des sondages qui sont souvent plus favorables à leur camp.
Ou bien les médias qui ne publient que ceux qui vont dans leur sens idéologique et partisan.
C’est pourquoi, les deux derniers sondages qui viennent de sortir sur la présidentielle du 8 novembre et qui montrent une montée de Donald Trump doivent être interprété avec précaution.
D’abord parce qu’ils sont encore beaucoup trop loin du scrutin pour donner le sens que va prendre celui-ci.
Ce qui vaut évidemment pour tous les autres publiés jusqu’à présent.
A la même époque, Jimmy Carter battait Ronald Reagan, George H Bush battait Bill Clinton, John Kerry battait George W Bush et Mitt Romney battait Barack Obama…
Ensuite, parce que la récente victoire de Donald Trump aux primaires républicaines lui a donné – s’il en avait besoin de plus! – une couverture média supplémentaire ainsi qu’une dynamique de la victoire qui a toujours eu une répercussion dans les sondages lors de toutes les présidentielles.
D’autant que n’étant plus que le seul républicain en course, il commence à récupérer tout doucement les intentions de vote qui se portaient sur les autres candidats du parti même si des résistances ont encore lieu actuellement.
Toujours est-il que l’institut Ipsos pour Reuters donne Hillary Clinton à 41% et Donald Trump à 40% alors que l’institut Gravis pour One America news network donne Hillary Clinton à 48% et Donald Trump à 46%.
Même si les deux instituts sont connus pour favoriser souvent les candidats républicains face à ceux du Parti démocrate et que Gravis se soit singularisé en donnant des résultats farfelus lors de nombre de scrutins, il semble bien qu’il y ait, actuellement, un resserrement des intentions de vote entre les deux candidats.
Côté démocrate, une des explications que l’on peut donner, c’est que la bataille pour les primaires continue.
Si Bernie Sanders ne peut plus l’emporter, son duel avec Hillary Clinton produit naturellement de la division et de l’animosité entre les deux camps.
Ainsi, comme ce fut les cas en 2008 lorsque nombre de sympathisants de Clinton affirmaient à la même époque qu’ils ne voteraient pas pour Obama à l’élection générale, nombre de sympathisants de Sanders disent la même chose à propos de Clinton aujourd’hui.
Mais, après la Convention démocrate de Denver, les électeurs de Clinton se tournèrent sans problème vers Obama et l’on peut supposer que ceux de Sanders feront de même avec Clinton après la Convention de Philadelphie, d’autant que le sénateur du Vermont a affirmé qu’il avait, au moins, une chose en commun avec l’ancienne secrétaire d’Etat, la volonté de faire battre Trump par tous les moyens possibles.


Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

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Présidentielle 2017. Sondage: les électeurs centristes atteints de «Macronmania»

Un sondage IFOP pour Sud radio montre qu’Emmanuel Macron séduit de plus en plus d’électeurs centristes.
S’il était le candidat PS à la présidentielle de 2017, il obtiendrait 22% des suffrages en cas de duel avec Nicolas Sarkozy comme candidat LR qu’il battrait de quatre points pour se retrouver au second tour et 20% face à Alain Juppé contre 29% à ce dernier.
Quant à François Bayrou, il ne réaliserait que 10% des intentions de vote, à 12 points d’Emmanuel Macron.
Si l’on compare avec le précédent sondage d’IFOP sur la question, toujours pour Sud radio, Macron gagne cinq points face à Nicolas Sarkozy et six points face à François Bayrou ainsi que sept par rapport à Marine Le Pen (en baisse de deux points).
Face à Alain Juppé, il gagne six points pendant que le maire de Bordeaux en perd trois et Marine Le Pen en perd trois et demi.
La dynamique Macron se ressent particulièrement auprès de l’électorat centriste.
Ainsi, en cas de candidature Sarkozy, le ministre de l’Economie récupérerait 42% du vote des sympathisants de l’UDI contre seulement 24% pour François Bayrou et 15% pour le président de LR.
Du côté des sympathisants MoDem, il attirerait à lui 22% de ces derniers alors même que François Bayrou lui serait opposé (qui obtiendrait 69% de leur vote) et que Nicolas Sarkozy en obtiendrait… 0%!
Et 28% des électeurs de François Bayrou en 2012 le choisiraient en 2017.
En cas de candidature Juppé, Macron récupèrerait 33% des votes des sympathisants du Mouvement démocrate, soit un tiers, alors même que son président, François Bayrou, est un soutien déclaré à l’ancien premier ministre de Jacques Chirac (qui en récupèrerait 52%).
Les sympathisants UDI, eux, choisiraient à 55% Juppé mais 25%, soit un quart, porteraient leur vote sur Macron.
Et 35%, soit plus d’un tiers, des électeurs de François Bayrou en 2012 le choisiraient en 2017.
Ces résultats sont la confirmation que le positionnement d’Emmanuel Macron est bien ancré au cœur même de cet axe central allant de Manuel Valls à Alain Juppé en passant par François Bayrou et Jean-Christophe Lagarde.
Mieux, son social-libéralisme assumé est propre à séduire une large frange d’électeurs centristes même au détriment des dirigeants des partis centristes eux-mêmes, ce qui explique leur inquiétude.
Ce début de Macronmania des électeurs centristes devra évidemment être confirmée dans le temps.
(Sondage IFOP réalisé du 25 au 28 avril 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1419 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella



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